Tout ce qu`il ne faut pas faire - Ecole de parapente les Choucas

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Tout ce qu`il ne faut pas faire - Ecole de parapente les Choucas
Tout ce qu’il ne faut pas faire
Comme chaque année, à la même époque, la fréquentation des sites augmente
sensiblement. La population des pilotes passe du petit groupe de copains à une
horde de pilotes itinérants.
Si bon nombre de ces pilotes volent bien, d’autres ont encore des progrès à faire. On
voit de tout et surtout n’importe quoi. Et pour corriger un défaut, il faut déjà le
connaître.
Voici un petit listing de quelques défauts récurrents que l’on peut observer
régulièrement sur les sites, au décollage ou à l’atterrissage.
Si cet article n’aide ne fusse qu’une personne, alors il n’aura pas été écrit pour rien.
Voler hors des ses créneaux de vol
A chacun son niveau. Décoller à 13 h 00 entre les premières rafales qui
précèdent les conditions fortes de l’après-midi est une erreur ‘de base’. Vous
êtes en vacances, vous voulez profiter au maximum de celles-ci pour voler.
Pour autant ce n’est pas une raison pour défier les conditions aérologiques.
Comme le dit l’adage : ‘mieux vaut regretter d’être au sol que regretter d’être
en l’air… ou d’y avoir été’
Demandez aux moniteurs, biplaceurs ou pilotes du coin. Ils connaissent les
conditions et leurs évolutions. Prenez un bouquin sur la météo pour patienter
au déco.
Tracter la voile au décollage par vent fort
Le vent est un élément invisible et difficilement mesurable. Plus sa vitesse
sera grande, plus la RFA qu’il créera sur votre voile sera importante. Or on voit
encore de très nombreux pilotes gonfler leur aile dans 25 km/h de vent comme
s’il n’y en avait pas. La voile ne monte pas plus vite au dessus de leur tête,
mais son effet spi est des plus redoutable. N’ayez pas peur de gonfler en
marchant, puis allez vers la voile afin de diminuer la RFA.
Et si vous gonflez systématiquement dos à la voile… Apprenez le gonflage
face voile.
Ne pas faire de contrôle visuel… du tout
Ca ne sert pas à rien. Nul n’est parfait, surtout lors de la prévol. Apprenez à
temporiser votre aile au dessus de la tête et jetez un regard ciculaire d’un
stabilo à l’autre afin de vérifier sa volabilité. Ne regardez pas les suspentes,
mais les déformations de l’intrados, qui sont plus faciles à voir d’un coup d’œil
rapide.
Faire un retour à la pente à cause d’une ridicule petite cravate
ou d’une clé microscopique
Combien de pilotes décollent sans voir la petite clé dans les suspentes. Lors
des premières dizaines de mètres, la voile vole droit, sans la moindre
déviation. Mais lorsque le pilote découvre avec horreur la petite déformation
sur l’intrados de sa voile, plus rien ne vole droit. Il agite désespérément le frein
du côté fermé, ne regarde plus son cap et cherche à revenir au plus vite vers
la planète terre.
NON !!! Concentrez-vous sur votre cap en usant le plus possible de la sellette.
La voile volait au décollage, il n’y a pas de raison qu’elle s’arrête subitement
de voler. Pas nécessaire de poursuivre votre vol durant des heures, mais vous
devriez pouvoir voler jusqu’à un terrain posable sans faire de retour à la pente.
N’agissez pas sur votre aile avant de vous être éloigné du sol, de sorte que si
un incident (parachutale ou amorce de décrochage) venait à arriver, vous
ayez le temps de faire revoler l’aile.
Sauter dans la sellette
Combien de pilotes devraient retourner en pente école pour finaliser ce détail.
Les deux pas qu’on ne fait pas par paresse et qui peuvent coûter deux
vertèbres lombaires.
Eh bien non, ce n’est pas de la paresse. C’est une mauvaise habitude qui
trouve son origine dans la position de gonflage. Le buste doit être penché en
avant (épaules devant la ligne des élévateurs), de sorte qu’il charge la
ventrale. Cette position a pour avantage de pouvoir donner de la vitesse à la
voile par le poids. Mais aussi et surtout à ne pas déséquilibrer le pilote vers
l’arrière lorsque la voile commence à porter.
Lâcher les commandes, à peine décollé pour s’installer
correctement dans la sellette
Chez certains pilotes, on dirait que c’est une question de survie, comme s’ils
étaient suspendus par les bras.
Avant de s’installer, on prend un cap et on se met en sécurité. Car non
seulement on ne pilote pas durant cette phase de recherche de confort (risque
de fermeture), mais pire, on peut tourner d’un côté ou de l’autre. Et comme les
pilotes qui ont ce défaut regardent souvent leur sellette au lieu de regarder
devant eux lorsqu’ils s’installent, les risques sont d’autant plus grand de
croiser le chemin d’un autre aéronef ou de se reposer vent arrière 200 mètres
à côté du décollage.
Voler mains aux côtes parce que c’est turbulent
Nous sommes tous d’accord pour dire que lorsque les conditions sont
turbulentes, il est nécessaire de tenir un peu la voile aux freins. Mais il ne faut
pas exagérer non plus. Une voile trop freinée vole mal et son instabilité en
roulis augmente.
Lorsque l’air n’est pas laminaire, les variations d’incidences sur l’aile peuvent
être importantes. En vous rapprochant des vitesses de décrochage vous
prenez un risque plus grand que celui de fermer.
Résoudre une fermeture en pompant du côté fermé.
Avec les ailes modernes (je ne parle pas des ailes de course), les problèmes
de fermeture sont rares et se résolvent vite.
Mais donner des petits coups de commandes du côté fermé de l’aile ne
change rien.
Priorité au cap !!! Souvenez-vous toujours de ça. Une aile, même fermée est
toujours pilotable. Chargez la partie ouverte de l’aile. Si ce n’est pas suffisant,
ajoutez un peu de frein. Une fois que vous êtes loin du relief, sur une
trajectoire rectiligne, alors regardez l’origine du problème.
Essayez calmement de tirer sur les suspentes incriminées. Si le problème
vous paraît insoluble, allez vous poser sur un terrain dégagé et sécurit.
Faire 4 tours de freins avant l’arrondi final.
C’est un peu exagéré ? Non, je viens de le voir pas plus tard que la semaine
dernière. Et ça s’est fini par un décro à 40 cm/sol au lieu d’un bel arrondi final.
Les ailes sont prévues pour voler sans tour de frein… ni au déco, ni à l’atterro.
Apprenez plutôt à finir vos freinages bras tendus vers le sol, plutôt que de faire
des tours de freins.
Et ne croyez pas que seul quelques pilotes égarés ont ce mauvais réflexe.
Des biplaceurs le font aussi. Un tour c’est courant, mais d’avantage ne sert à
rien.
Faire un arrondi final en pompant sur les freins comme un
oiseau bat des ailes.
‘Pomper’ c’est donner des coups de commandes. Et des coups de
commandes, ça désorganise le filet d’air. Donc c’est aérodynamiquement ‘nul’.
Apprenez à faire un palier. Entre 4 et 2 mètres du sol, faites une mise en
palier en mettant les mains sous les épaules (5 cm de frein au bord de fuite).
Puis finissez votre arrondi (mains sous les fesses) progressivement, lorsque
vos pieds vont toucher le sol.
Ecrit par Laurent Van Hille pour Parapente Mag
www.leschoucas.com
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