AREN - Le Hub Rural
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AREN - Le Hub Rural
ASSOCIATION POUR LA REDYNAMISATION DE L‘ELEVAGE AU NIGER ( AREN ) SECRETARIAT EXECUTIF BP: 12758, Niamey - Niger TEL : 73 66 22 / 21 FAX: 73 66 21 MAIL : [email protected] Contribution AREN au Processus d’Elaboration du Code Pastoral : (Sujets à aborder et principes fondamentaux à affirmer) Facilitateurs : MM. Gandou Zakara Université Niamey (FSEJ) Mohamadou Abdoulaye Université Niamey (Fac Agronomie) 1 Introduction L’atelier de Gaya dédié à la contribution AREN pour le processus d’élaboration d’une future loi pastorale, est un élément d’un long processus. Ce n’est ni le début, ni la fin de ce processus. En effet au niveau national, dans le cadre de l’élaboration des textes complémentaires aux principes d’orientation du code rural, les autorités ont pris l’initiative de lancer le processus d’élaboration d’une loi sur le pastoralisme et la mise en cohérence des textes existant, tant réclamé par les associations d’éleveurs. Le processus a démarré en 1998 avec l’élaboration des termes de référence qui s’est poursuivi jusqu’en 2003. Un bureau d’études a été retenu pour animer ce processus ; il a démarré ses travaux qui doivent l’amener à consulter tous les acteurs. L’AREN est impliquée et consultée dans le processus. Le secrétariat exécutif est membre d’une cellule de concertation créée auprès du secrétariat permanent du code rural pour piloter le processus. AREN souhaiterait que le processus aboutisse à des principes généraux assez flexibles pour laisser un espace d’adaptation aux spécificités locales et à la décentralisation. Il y a lieu d’éviter que l’élaboration du code pastoral ne suive des démarches observées par le passé et qui ont abouti à des propositions qui ne satisfont pas les principaux concernés ou, qui ne sont pas opérationnelles. C’est pourquoi le Secrétariat exécutif a pris l’initiative de proposer au Comité Directeur une stratégie d’implication afin, d’infléchir le processus dans le sens d’une prise en compte des intérêts des pasteurs et éleveurs. La méthodologie utilisée consiste : a) à mener des réflexions au sein d’une cellule ad hoc mise en place auprès du secrétariat exécutif, b) proposer au comité directeur une stratégie d’implication de l’association, c) organiser un débat informé des groupements de base et produire une contribution à soumettre à l’assemblée générale pour validation. La cellule de réflexion est composée de responsables du comité directeur et du secrétariat exécutif ainsi que de personnes ressources (juristes, vétérinaires, socio économistes, etc). Après avoir réuni et exploité la documentation disponible relative au pastoralisme et aux textes de lois qui le réglementent, les membres de la cellule se sont réunis à quatre reprises (trois fois à Niamey et une fois à Maradi) pour traiter des thèmes suivants : Thème Analyse de la situation du pastoralisme : enjeux Les textes de lois et règlement relatifs au pastoralisme : forces et faiblesses. La transhumance : défis et enjeux L’inter communalisation et la gestion des ressources naturelles : défis et enjeux La typologie des conflits liés à la gestion des ressources naturelles La santé animale 2 Ces thèmes ont été étudiés en se basant sur les propositions suivantes du comité directeur: 1) D’une vision stratégique pour AREN « un monde d’équité où les éleveurs pasteurs sont respectés comme tous les autres citoyens, leur contribution à l’économie nationale est reconnue et soutenue, leur activité est sécurisée ». 2) Des missions de AREN « être l’outil associatif à la disposition des éleveurs pasteurs pour : - défendre leurs droits et leurs intérêts ; - sécuriser l’activité pastorale ; - renforcer leur participation et leur contribution aux objectifs de développement. » 3) - Des valeurs pour AREN justice sociale ; compter d’abord sur les capacités propres des membres ; tolérance ; solidarité ; diversité ; partenariat Les résultats des travaux de la cellule de réflexion ont servi de support pour l’élaboration des termes de référence de l’atelier de Gaya qui a regroupé les représentants des groupements de base de l’association qui ont procédé à une « Analyse critique du corps de textes nigériens qui ont trait à la question pastorale ». Les facilitateurs ont animé les travaux autour de neuf thèmes (reconnus comme pertinents à prendre en charge par un code pastoral), repartis dans trois commissions. Dans chaque commission et pour chaque thème, les représentants des groupements ont été informés de la législation existante (théorie des choses) ; avant de décrire leur propre vécu à travers les pratiques réellement en cours dans leurs zones, et ont proposé conséquemment des solutions dans le sens d’apporter leur contribution à l’élaboration de la future loi sur le pastoralisme. Ainsi, les participants se sont prononcés sur des questions stratégiques comme : - Les avantages du pastoralisme et les principes pour le préserver et le sécuriser - Les problèmes/difficultés/contraintes/défis liés au pastoralisme - Les ENJEUX : si rien n’est fait vers quoi va évoluer le pastoralisme demain ? Que faire ? Les travaux proprement dits de réflexion sur code pastoral ont démarré le 19 janvier 2006 dans la salle de réunion de l’hôtel Dendi de Gaya sous la supervision du Président de AREN Devant plus de soixante(60) participants et participantes venus de toutes les délégations régionales de AREN, le président de l’Association, El hadji Boubacar Abdoulkadri , après avoir souhaité la bienvenue aux participants a rappelé les attentes de l’atelier et les a invités à investir toute leur attention sur les thèmes de réflexion, afin de sortir des propositions concrètes en mesure de sécuriser l’éleveur et le pastoralisme au Niger, propositions qui seront présentées à l’élaboration du nouveau code pastoral nigérien. Le Secrétaire Exécutif de AREN a quant à lui attiré l’attention des participants, que compte tenu de la diversité de leurs origines et de leurs points de vue, à faire preuve de modération et de s’accepter mutuellement dans les débats et les propositions . Après ce préalable la parole a été donnée au consultant facilitateur, qui a d’abord rappelé les objectifs et attentes de l’atelier ainsi que la méthodologie de travail. 3 En ce qui concerne le 1er point, l’objectif principal de l’atelier est de contribuer à mettre les membres de AREN en situation de réflexion sur ce qu’ils attendent d’un code pastoral en faisant des propositions pertinentes tenant compte de l’environnement actuel du pastoralisme et des pasteurs, de l’avenir de l’éleveur et du pastoralisme. 4 A. Approche méthodologique et déroulement de l’atelier: L’objectif fondamental de l’atelier étant de disposer d’une contribution AREN au processus d’élaboration du code pastoral, les facilitateurs ont adopté une méthodologie qui permette aux acteurs de base de se positionner en toute connaissance de cause. Auparavant les participants à l’atelier ont émis le vœu majoritairement de mettre surtout l’accent sur les problèmes du pastoralisme et conséquemment les solutions à leur apporter dans le cadre d’une future loi sur le pastoralisme. Dans cette optique il a été suggéré de renvoyer la question des objectifs spécifiques (incohérence des textes, débats doctrinaux etc.) à un cadre plus adapté qu’il serait souhaitable de créer, et où les techniciens de la chose affronteront leurs idées. C’est dire que l’atelier a souverainement modifié les termes de références pour les adapter à ce qui lui paraît essentiel à faire à ce stade du processus, notamment la production d’une contribution AREN au processus d’élaboration d’une loi pastorale. Pour remplir ce objectif recentré par l’atelier, les facilitateurs ont opté pour une méthodologie en quatre temps : 1er temps : Une identification des thèmes majeurs qui doivent nécessairement être pris en charge par « une loi pastorale » ne serait-ce qu’au niveau des principes fondamentaux. Après discussion et échange, les thèmes suivants ont été reconnus comme pertinents à aborder par la future loi pastorale. Il s’agit de : Thème 1 : Foncier pastoral Thème 2 : Eau Thème3 : les dégâts champêtres Thème4 : les Fourrières Thème 5 : Promotion économique et sociale des éleveurs Thème 6 : financement du pastoralisme Thème7 : Les enjeux émergents : 7.1. Le ramassage du fourrage 7.2.Mobilité 7.3.Décentralisation 7.5. Privatisation des parcours Ensuite, les facilitateurs ont exposé chacun des thèmes en s’en tenant à ce que ces sujets devaient être théoriquement en application des textes qui fondent leurs régimes juridiques. cf contribution du Facilitateur en annexe P. Puis la parole est donnée aux participants pour exposer leur vécu par rapport à chaque thème. Cf interventions des participants en annexe P. 2ème temps : Les participants ont été scindés en trois groupes qui ont travaillé respectivement sur les sujets suivants : 1. L’accès aux ressources (foncier pastoral, eau) 2. Les enjeux sociaux, économiques, et financiers du pastoralisme (dégâts, les fourrières, promotion socio économique des éleveurs, financement du pastoralisme) 3. Les enjeux émergents du pastoralisme(mobilité, décentralisation, ramassage du fourrage, , privatisation des parcours,). 5 Au sortir des débats au tour de chaque sujet, chacun des groupes a dégagé les propositions des membres AREN qu’ils souhaiteraient voir prises en compte par les rédacteurs du code pastoral. 3ème temps : Après ces travaux en groupe destinés à permettre à chacun de donner son point de vue, il eut un retour en plénière où chaque groupe a présenté ses propositions qui ont été amendés. C’est l’ensemble de ces propositions amendées et enrichies qui ont été reprises synthétisées par les rapporteurs-facilitateurs et remises au Secrétariat exécutif AREN. 4ème temps : Le secrétariat exécutif AREN en rapport avec les facilitateurs ont présenté les conclusions de l’atelier à l’AG qui l’a discuté et amendé. C’est au sortir de tout ce processus qu’est sorti un document final estampillé : « Contribution AREN au processus d’élaboration du code pastoral ». Notons que tout ce processus a duré trois jours et que pour la grande compréhension de l’ensemble des participants la traduction des interventions et des résultats des travaux de groupe en français et en langues locales a été adoptée pour toute la durée de l’atelier 6 B. Résultats obtenus : Propositions AREN de Principes directeurs d’une éventuelle loi portant régime du pastoralisme au Niger L’atelier de Gaya qui a réuni du 19 au 21 Janvier 2006, une soixantaine de membres AREN avec d’autres invités, a eu pour objectif fondamental de produire une contribution AREN au processus d’élaboration d’une loi pastorale au Niger. Cet atelier s’est déroulé dans des contextes national et international porteurs d’interrogations sur l’avenir du pastoralisme. En effet sur le plan national des pans entiers du discours officiel tendent à affirmer que le pastoralisme tel qu’il est vécu jusqu’ici vivrait ses derniers instants. Vouloir le défendre ne peut être qu’un combat d’arrière garde mû par un conservatisme suranné. Sur le plan international, il semble que toute activité qui ne sacrifierait pas aux sirènes du marché mondial ; qui s’ingénie à maintenir un grain d’humanité dans son fonctionnement, qui ne succombe pas à la tyrannie de « l’économicité », n’est que la traduction d’un archaïsme ridicule. Dans cette perspective, le vocabulaire admis pour faire classe, se résume à la sédentarité, l’intensification de la production, balance du commerce extérieur , rentabilité, propriété privée etc (et peut dans quelques années la vache folle). C’est ayant à l’esprit tout cet environnement que l’AREN s’est décidée à engager une réflexion hardie, décomplexée sur tous les thèmes qui devaient constituer normalement la trame de la future loi pastorale. Aux termes de cette réflexion, l’AREN décline un certain nombre de principes généraux qu’elle désire voir affirmer par la nouvelle loi. I. Quels thèmes ou objets pour une loi sur le pastoralisme ? L’AREN est fermement convaincue qu’une loi qui se donne pour mission d’encadrer juridiquement le pastoralisme ne peut légitimement faire l’économie des sujets suivants : 1. Le foncier pastoral 2. l’eau 3. la question des dégâts champêtres 4. la question des fourrières 5. le statut du gardien du capital bétail (Bouvier) 6. la question de financement du pastoralisme 7. la question de la mobilité en général 8. la question de la mobilité dans un contexte de Décentralisation 9. le ramassage du fourrage Toutes ces questions doivent être abordées par la loi pastorale, de manière à poser des grands principes, qui devront nécessairement être précisés par des textes adaptés en ce sens qu’ils ouvriraient les possibilités d’adaptation aux réalités locales et aux divers contextes. II. Les Préalables et Principes essentiels à affirmer 1. Les préalables : La future loi doit affirmer préalablement aux principes fondamentaux, les idées suivantes : - Le pastoralisme est une activité de mise en valeur des RN au même titre que l’agriculture(conséquemment la sécurisation de 7 ses bases foncières doit être assurée) - La complémentarité des deux systèmes (pastoralisme, agriculture est une nécessité vitale à préserver). - La mobilité participe de cette complémentarité (entre activités, entre les zones, à l’intérieur des zones), et au renforcement des liens sociaux, économiques et culturels entre les nigériens 2. Sur le foncier pastoral et les ressources pastorales: La future loi doit faire un travail de recoupement des divers textes qui parlent du foncier pastoral de manière diffuse et éparse, les unifier pour in fine : 2.1. Définir clairement le foncier pastoral au Niger comme étant constitué par : - la zone pastorale(au delà de la limite nord des cultures) - les enclaves pastorales(y compris les espaces reconnus par la mémoire collective comme pastoraux) - les jachères - les champs récoltés - les pistes, chemins, les lieux de pacage etc. - Tous les espaces non mis en culture(forêts protégées, forêts classées sous certaines conditions). 2.2. Définir les ressources pastorales : L’intérêt du foncier pastoral étant lié à la ressource dont il est le support, la future loi doit également définir la ressource pastorale comme étant constituée par : - Eau : Les Principes à affirmer ici doivent être : • la liberté d’accès à l’eau du domaine public naturel et artificiel est un droit • l’égal accès à cette eau pour l’éleveur et son troupeau sans aucune « discrimination ». - Les pâturages : IL faudra dire clairement qu’il s’agit de : • Les pâturages herbacés et ligneux, les fruits • des résidus des cultures Pour ces deux types de fourrages, le principe à poser est : la liberté d’accès, ce qui doit induire la nécessité de modifier la disposition des POCR qui considère que la propriété de la terre, emporte propriété privée sur ce que supporte cette terre. • le fourrage spécialement cultivé : la règle d’accès relève 8 de la liberté commerciale - Les terres salées : Liberté d’accès 2.3. Poser les principes fondamentaux qui sécurisent le foncier pastoral(et conséquemment les ressources pastorales), en affirmant clairement que : • chaque village qui a des animaux doit dégager un espace pastoral • que les espaces pastoraux doivent être identifiés(au besoin en recourant aux archives et à la mémoire collective), balisés, cartographiés et Versés aux Schémas d’Aménagement Foncier(SAF). • que la loi sur les limites nord des cultures reste valable, même s’il y a nécessité de composer avec la réalité d’aujourd’hui en trouvant des activités alternatives aux populations qui font l’agriculture dans cette zone par contrainte et pour un rendement médiocre, et au prix d’une forte dégradation de l’environnement (érosion, coupe des ligneux appétés pour clôturer des champs généralement misérables) • Que des possibilités communautés rurales de négociations doivent être entre les aménagées (pastorales, agropastorales, et agricoles), afin d’instaurer des systèmes de rotation agriculture/Elevage sur des espaces à vocation différente en zone agricole. • Unifier le statut juridique des espaces pastoraux, en les versant au domaine public de l’Etat (comme c’est le cas pour les pistes et chemins de transhumance). Ce domaine public de l’Etat, peut être transféré dans le domaine public des collectivités territoriales pour les besoins d’une gestion consensuelle, démocratique et adaptée aux spécificités locales. L’intérêt de ce statut, n’est pas de faire la promotion de la centralisation, mais de trouver les moyens de sécuriser les espaces pastoraux ( en les soustrayant du lot des terres qui peuvent être données en concession, ou vendues à des privées qui en feront un usage exclusif) 9 • les espaces pastoraux convertis en espaces agricoles sans base légale, et de manière unilatérale doivent retrouver leur vocation de départ. Il ne saurait y avoir de droits acquis dans l’illégalité. 3. Sur les dégâts champêtres La future loi sur le pastoralisme doit poser les principes essentiels qui déterminent le régime juridique des dégâts champêtres, en réaffirmant que ces dégâts relèvent des règles communes de responsabilité, telles qu’elles sont prévues par le code civil applicable au Niger. En conséquence, cette loi dira : • que les dégâts champêtres (à moins qu’il n y ait eu bagarre, troubles, coups et blessures, meurtre), ne sont pas une affaire pénale (En conséquence aucun gendarme, garde républicain ne doit en connaître). • Quant il y a dégât, c’est le dommage ainsi occasionné qui est réparé, dans sa totalité, et seulement ce dégât. • Toute autorité qui y contrevient engage sa responsabilité personnelle. • Les dates de libérations de champs doivent être fixées au niveau local par consensus entre les différents acteurs, jamais par le niveau national de manière uniforme. • La date de libération des champs ne saurait empêcher à celui qui veut utiliser son propre champ pour les besoins de ses propres animaux de le faire. L’obligation qui pèse sur lui, est de respecter la date pour les champs d’autrui. C’est un attribut élémentaire de la propriété tel que le reconnaît le droit applicable au Niger, y compris les POCR. 4. Sur les fourrières : A ce niveau la loi pastorale doit affirmer un seul principe fort, et laisser des textes postérieurs qui s’inspireront largement du décret de 1976 et en y ajoutant des considérations relatives à la garde des animaux, l’implication des responsables des éleveurs, les droits des animaux à être traités correctement, les cas dans lesquels les animaux sont amenés en fourrières, le délais pour les vendre etc.) 10 Ce principe fort consiste à rappeler que : • la fourrière est un service public de police rurale. Ce n’est point un instrument de répression, encore moins de mobilisation financière entre les mains des communes. • NB : Concevoir la fourrière autrement est constitutif d’un détournement de procédure. 5. Sur le Statut du Bouvier : La loi doit affirmer : • que le gardiennage des animaux d’autrui est une profession comme toute autre. Sa valorisation et modernisation permettront non seulement de résorber le chômage, mais aussi à ceux qui font cette activité d’en vivre dignement. • Arrêter un seuil mensuel ou annuel auquel est gardé chaque type d’animal (la liberté contractuelle affirmée par les POCR sont manifestement inadaptés) . 6. Sur le financement du pastoralisme : La loi doit reconnaître que la viabilité, le développement, et la sécurisation de l’élevage pastoral nécessitent un financement adapté qui permette de faire face: • aux problèmes de santé animale dans un système d’élevage mobile • aux nécessités de mises à dispositions en quantité suffisante, dans le temps, et aux lieux indiqués, des aliments d’appoints pour bétail, dans un contexte sahélien de sécheresses récurrentes et/ou cycliques • aux questions d’infrastructures nécessaires au pastoralisme (hydraulique, couloirs de vaccinations, pharmacies vétérinaires etc.) Elle doit énoncer : • le principe de la création d’un fonds national de sécurisation du pastoralisme, dont les modalités d’alimentation et de fonctionnement seront déterminées 11 par des textes complémentaires à la conception desquels les acteurs pertinents y seront conviés. 7. La mobilité : Dans un contexte national et international façonné par la pensée libérale, au service d’un marché mondial glouton, l’AREN pense qu’il est nécessaire qu’une loi sur le pastoralisme affirme clairement : - que la mobilité est un principe de base de l’existence et du développement du pastoralisme au sahel et ce, pour les raisons suivantes : • son adaptation au contexte sahélien fait de rareté et de variabilité des RN dans le temps et l’espace • pour sa rentabilité économique • pour son accessibilité aux faibles bourses • pour son avantage en termes environnementaux (dynamique de la végétation) - Que la décentralisation doit favoriser cette mobilité - Que l’élevage pastoral doit être pensé dans le cadre de larges intercommunalités - Que le pastoralisme préserve les pasteurs des incertitudes et des exigences productivistes du marché mondial. 8. Ramassage du fourrage : Après les constats suivants : - la liberté d’accès aux ressources pastorales (notamment fourragères) pour les pasteurs est la moindre des choses quant on sait qu’ils sont exclus de la possibilité de s’approprier des terres à titre privatif, même s’ils les mettent en valeur dans le cadre pastoral - Néanmoins, aujourd’hui le ramassage du fourrage à des fins purement commerciales est devenu la source principale de revenus pour certains - Cette situation crée : • des conflits divers et multiformes • des problèmes environnementaux majeurs (érosion) 12 Au vu de tout cela, la loi pastorale future doit organiser (réglementer) le ramassage du fourrage afin de : • sécuriser l’élevage mobile • de protéger l’environnement • de limiter les occasions de conflits autour de cette question • de préserver une certaine équité entre les différents utilisateurs. 13 C. Annexes 14 Annexe1 : Termes de référence (TDR) I. Contexte et justification L’élevage constitue la deuxième activité économique du Niger après l’agriculture. Il est pratiqué à titre principal ou secondaire par la quasi-totalité de la population et, plus de un million de pasteurs, dont c’est le mode de vie, en dépendent exclusivement. Le bétail sert de caisse d'épargne et le pastoralisme un mode de vie pour une bonne frange d’éleveurs qui subsistent grâce au lait et à la vente d’animaux au gré des besoins en produits de première nécessité ou pour satisfaire des obligations sociales. En 1998 la contribution du secteur de l’élevage au PIB national était estimée à 108,437 milliards, soit 11% du PIB national et 35% du PIB agricole. Les ressources pastorales sont essentiellement constituées par les ressources végétales fourragères, les ressources en eau et le capital bétail. Le Niger possède des ressources fourragères immenses riches et variées reparties dans les différentes zones agro-climatiques et exploitées selon des systèmes de production adaptés à la précarité du milieu. On distingue principalement : • la zone sahélo-saharienne couvrant 24.000.000 ha d’espaces pâturables, domaine spécifique de l’élevage pastorale, seule activité agricole permettant la valorisation des ressources fourragères éparses de ce milieu; • les zones soudaniennes et sahélo-soudaniennes où les activités d’agriculture et d’élevage sont conduites dans une même unité de production avec 2 variantes : l’une à dominante pastorale concernant les pasteurs en voie de sédentarisation (Peul et Touareg), l’autre à dominante agricole dans laquelle l’élevage est simplement associé à l’agriculture et constitue une sorte d’épargne. Les pâturages naturels constituent la principale ressource fourragère de la zone du projet. Les aires de pâturage sont disséminées dans toutes les zones du pays. Au nord c’est la zone pastorale. Les aires de parcours ont généralement un statut de terres communautaires régies par le principe du libre accès. Au sud, dans la partie agricole du pays, les aires de parcours sont réduites en enclaves pastorales disséminées dans tous les terroirs, entre les champs agricoles. Les terres des plateaux y constituent également une ressource importante, notamment en saison des pluies (zones de repli). Dans la partie sud et intermédiaire les terres agricoles jouent également le rôle de pâturages par l’exploitation des résidus de récoltes ou le pâturage sur les jachères. Sur la base de leurs propres logiques d’utilisation des ressources naturelles les éleveurs ont développé deux modes d’élevage adaptés aux conditions locales : le pastoralisme et l’agro pastoralisme. L’élevage est donc de type extensif, caractérisé par l’exploitation des grands espaces, par la mobilité : le nomadisme et la transhumance. 15 Dans certains départements on note la présence de ranchs, aménagés et gérés par l’Etat, ayant triple vocation de production, de sécurisation et de recherche zootechnique et vétérinaire (Moko, Bathé, Fako, Sayam, Toukounous, Tiaguiriré, Dambou, Ibécetène). Les systèmes de production traditionnels d’élevage et d’agriculture avaient réussi pendant longtemps à préserver un certain équilibre entre le milieu, les hommes et les animaux. Ils avaient permis aux populations à faire face à l’aridité et aux caprices du climat sahélien. Ces systèmes étaient caractérisés par une triple complémentarité séculaire : • inter-branche : agriculture/élevage de type associatif sans intégration véritable ; • inter-ethnique : communauté pastorale/population sédentaire ; • inter-zonale : zone agricole/zone pastorale. Les sécheresses successives et la croissance démographique accélérée auxquelles s’est jointe une exploitation non concertée des ressources naturelles ont grandement perturbé le mode traditionnel de gestion du foncier pastoral. Au sud les enclaves pastorales et couloirs de passage sont de plus en plus restreints, les cultures s’étendent vers le Nord empiétant dans les espaces pâturables. La complémentarité agriculture/élevage observée jusqu’alors s’est muée en une concurrence menaçante pour l’équilibre du milieu, la distinction entre ‘’zone pastorale’’ et ‘’ zone agricole’’ faite à l’époque coloniale consacrée par la loi N°61-005 fixant la limite Nord des cultures devient de moins en moins pertinente. Cette situation a engendré chez les éleveurs des bouleversements majeurs se traduisant par une insécurité foncière, sociale et culturelle : • La mobilité qui constituait la base de leur survie et un élément important de gestion de l’environnement s’avère difficile voir fatale ; • Les pasteurs sont défavorisés dans la compétition foncière en zone agricole pendant que la dégradation de l’écosystème réduit considérablement la disponibilité fourragère annuelle de la zone pastorale proprement dite ; • Le libre accès de tous aux ressources fourragères tend également à exclure l’appropriation des terres par les éleveurs individuels contrairement aux agriculteurs ; • Les enclaves pastorales de saison des pluies, les forêts classées et même les pistes à bétail ont été amoindris sinon convertis ; • Dans le cadre de la généralisation des cultures de contre saison par les autorités en 1985, de nombreux bas fonds et points d’eau ont été aménagés représentant ainsi plus de 50.000 ha d’où l’élevage est exclu, alors que ces unités avaient toujours constitué des zones de repli salutaire pour le cheptel en saison sèche ; et dans beaucoup de cas, même l’accès aux points d’eau est quasi limité ou interdit ; 16 • La naissance de hameaux ou de villages sédentaires autour des points d’eau pastoraux à la faveur des sites de contre saison ; • La transhumance extra-territoriale apparue comme une voie de salut à une certaine époque est de plus en plus difficile car elle est assortie de risques encore plus graves pour les éleveurs. • La santé animale est toujours précaire avec l’éclosion de nombreuses maladies contagieuses et la difficulté pour les éleveurs d’accéder à des services vétérinaires de proximité de qualité. Les conflits entre agriculteurs et éleveurs d’une part et entre communautés pastorales d’autre part sont devenus une préoccupation comme l’est de façon générale la gestion de l’espace rural. Pour mieux organiser et sécuriser les activités liées à l’élevage, les autorités ont adopté et mis en œuvre plusieurs dispositions de textes législatifs et réglementaires relatives à l’Elevage, parmi lesquelles : - Ord. 93-015 Portant principes d’orientation du code rural en ses articles suivants : Art.2 ; Art. 23 à 39 ; Art. 50 à 57 ; Art. 91 et 92 ; Art. 109 ; Art. 113 à 117 ; Art. 127 à 129 ; Art. 149 et 150 ; - Ordonnance Ordonnance N° 96-067du 9 novembre 1996 portant régime des coopératives rurales - Décret Décret N° 96-430/PRN/MAG/EL du 9 Novembre 1996 déterminant les modalités d'application de l'ordonnance portant régime des coopératives rurales - Décret 97-006 portant réglementation de la mise en valeur des RN rurales - Décret N° 97-007/PRN/MAG/EL du 10 Janvier 1997 fixant le statut des terroirs d’attache des pasteurs - Décret N° 97-008/PRN/MAG/EL du 10 Janvier 1997 portant organisation, attributions et fonctionnement des institutions chargées de l'application des principes d'orientation du code Rural - Décret déterminant les modalités d'inscription des droits fonciers au dossier rural 17 - Décret 97-368 déterminant les modalités d’application de l’Ord. 93-O14 portant Régime de l’Eau - Ord. 93-014 portant Régime de l’Eau - Loi 98-042 modifiant l’Ord. 93-014 portant Régime de l’Eau - La loi sur la décentralisation qui introduit un redécoupage politico administratif du territoire en communes, départements et régions, gérés par des assemblées élues, dotés de l’autonomie administrative et financière, disposant de budgets, de personnels et de domaines d’attribution propres. - La stratégie de développement rural adoptée en 2003 pour combler aux insuffisances de la stratégie de réduction de la pauvreté en matière de développement rural et de sécurité alimentaire. - Le document cadre pour la relance de l’élevage Jusque là, au plan institutionne,l la mise en œuvre des PPOCR s’est concrétisé par - L’installation d’un comité national du code rural - L’installation d’un secrétariat permanent national du code rural - L’installation de plusieurs Cofo (d’arrondissement, de communes et de base) - La mise en place de Secrétariats Permanents Régionaux (SPR) - L’articulation avec le processus de la Décentralisation - La mise en place d’un système de financement du Code Rural L’élaboration d’autres textes complémentaires est en cours dont : z Code pastoral z Loi et décret sur l’expropriation pour cause d’utilité publique z Loi et décret sur le statut des terres aménagées par la puissance publique z Loi et décret sur la gestion par voie de conciliation des conflits civils ruraux z Loi et décret sur les Organisations Locales de Gestion des Terroirs z Loi et décret sur le délai de prescription acquisitive A l’analyse des textes existants (cf termes de référence du Secrétariat permanent du Code rural) jusqu’alors ont peut faire les constats suivants : • La grande majorité des textes n’ont pas pris en compte le foncier et le mode de vie des sociétés pastorales, les parcours et l’intégration de l’agriculture et de l’élevage ; pire, les mécanismes de contrôle du respect de la législation n’ont pas fonctionné, à cela j’ajoute la méconnaissance pure et simple des textes par beaucoup d’acteurs aussi bien les opérateurs ruraux que les agents de l’élevage et des eaux et forets. 18 • Les dispositions prises à travers le Code Rural et le processus de décentralisation ne sont gère rassurantes pour les éleveurs particulièrement nomades et transhumants: Le Code Rural bien que reconnaissant des droits d’usage prioritaires et des terroirs d’attache fragilise les éleveurs en abolissant les règles coutumières par la proclamation du caractère public des terres de parcours sans donner aux éleveurs la possibilité d’une emprise sur leur espace d’intervention. • Quant à la décentralisation, le renforcement des prérogatives locales peut comporter des risques pouvant entraver et/ou limiter la mobilité pastorale (refoulement ou fixation de coutumiers sur les espaces non autorisés). Ces limites des textes existants ont amené les autorités à prendre l’initiative de relancer le processus d’élaboration de textes législatifs relatifs au pastoralisme et une mise en cohérence des textes existant, tant réclamé par les associations d’éleveurs. Le processus a démarré en 1998 avec l’élaboration des termes de référence qui du reste a été très laborieux ce qui témoigne de l’importance de la tâche et des enjeux. En effet les termes de référence ont été élaborés en plusieurs étapes. : z 1998 : 1er Draft originel z 1999 : 2ème Draft originel z 2000 : Relance …! Et Draft 1 z 2002 : Draft 2,3… z 2003 : Draft 5 z 27 Mars 2003 : Draft 6 L’AREN est impliquée dans ce processus, elle est membre du comité consultatif créé à cet effet. De son point de vue, lors de l’adoption des termes de référence, c’est plus la loi de la majorité qui a joué plutôt que le principe de la pertinence des amendements. Il en a été de même lors de la sélection du consultant chargé de conduire le processus. AREN souhaiterait que le processus aboutisse à des principes généraux assez flexibles pour laisser un espace d’adaptation aux spécificités locales et à la décentralisation. Un bureau d’études allemand a été retenu pour conduire le processus d’élaboration. Il est associé à des consultants nigériens. Le contrat a été signé depuis 2003 et le démarrage des travaux est imminent selon un calendrier convenu d’accord parties avec la coopération Suisse qui en est le bailleur de fonds à travers le Secrétariat permanent du code rural. Il est à craindre que l’élaboration du code pastoral ne suive des démarches observées par le passé et qui ont abouti à des propositions qui ne satisfont pas les principaux concernés ou pas du tout opérationnelles. C’est pourquoi le Secrétariat exécutif a pris l’initiative de proposer au Comité 19 Directeur une stratégie d’implication afin d’infléchir le processus dans le sens d’une prise en compte des intérêts des pasteurs. Il s’agira d’animer des débats au niveau des groupements de base pour développer des arguments forts en vue d’une prise en compte des positions défendues par l’AREN dans le futur code pastoral. Le Secrétariat exécutif se propose d’organiser un atelier en marge des travaux de l’assemblée biennale statutaire de l’AREN prévue à Gaya du 21 au 23 janvier 2006. Il aura pour thème « Analyse critique du corps de textes constituant le code rural dans ses relations avec la question pastorale » et sera conduit selon les présents termes de référence. II. Les objectifs de l’atelier A. Objectif général L’objectif fondamental poursuit à travers l’atelier est de produire une contribution de qualité de l’AREN aux processus d’élaboration du code rural en général, et d’une loi sur le pastoralisme en particulier B. Objectifs spécifiques - Faire une analyse critique des différents instruments juridiques appelés à constituer le code rural (force et faiblesse en rapport avec les intérêts du pastoralisme) - Faire des propositions subséquentes qui préservent et sécurisent le pastoralisme dans ses rapports avec les différents impliqué dans la gestion des ressources naturelles renouvelables (eau, terres, pâturages etc.) et des équipements pastoraux. - Faire des propositions de mise en cohérence des divers textes qui touchent au régime du pastoralisme (principes d’orientation du code rural et textes complémentaires, régime de l’eau, loi n°61, code forestier, textes sur le foncier rural, etc.) Il s’agira de contribuer à apporter des réponses, du point de vue des participants à l’atelier, aux questions suivantes inscrites dans les termes de référence du bureau d’études évoqué plus haut : • faut-il conserver les grandes orientations définies par le Code rural et ses textes d'application (terroir d'attache, couloir de passage, pâturage, pacage...) ? Faudra-t-il les redéfinir, en préciser le contenu, en supprimer certaines ou en ajouter d’autres ? • faut-il prévoir une législation spécifique pour les espaces pastoraux ? Faut-il les inclure dans le domaine public de l'Etat, dans le domaine privé de l'Etat et des collectivités locales ou dans le domaine approprié à titre privatif par les personnes privées, physiques ou morales ? 20 • comment organiser la gestion des espaces pastoraux et leur mise en valeur (chefferie nomade? associations pastorales?), et comment s’assurer le cas échéant que celles-ci seront respectées ? • comment reconnaître et garantir les différentes composantes de l'espace pastoral? • comment organiser et aménager les itinéraires des grandes transhumances ? • comment établir et garantir des aires de pacage le long des itinéraires des grandes transhumances, constituer des centres pour l'approvisionnement des pasteurs en denrées de première nécessité (produits pharmaceutiques, vétérinaires,) ? • comment réviser les textes concernant les « campements » qui, devenus pérennes, ont constitué de véritables villages ? • comment régler, entre paysans sédentaires et pasteurs nomades, les problèmes d'utilisation et d'exploitation des zones fourragères, ainsi que la commercialisation du fourrage ? • faut-il prévoir des dispositions d'urgence en cas de catastrophe naturelle ? et si oui, lesquelles? D’autres points non moins importants à débattre au cours de l’atelier sont : • Comment se positionnent les pasteurs par rapport aux fourrières sauvages ? • A quels enjeux et défis sont confrontés les éleveurs et qui ne sont pas suffisamment pris en compte par les textes législatifs et réglementaires existants ? III. Les résultats attendus - une contribution générale AREN au processus d’élaboration du code rural et des textes connexes est disponible - les dispositions qui contrarient le développement durable et sécurisé du pastoralisme sont identifiées, et des propositions d’amélioration sont proposées - des propositions de mise en cohérence des textes intéressant le pastoralisme sont esquissées - une contextualisation du pastoralisme au Niger est faite, de manière à éclairer les positions AREN sur les plans social, écologique, anthropologique, et historique etc. 21 Annexe2 : Liste des participants Groupes thématiques Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3 thèmes Participants du groupe Mahamadou Mamane Dangui accès aux ressources naturelles : - terres, - eau, - pâturages Elh Boureima Altiné Dodi Aliou Mangari Maman Sani Halidou Soumana Cissé Boubé Hama Soumaye Djodo Maman Manouga Jacques Chabert Hassane Ibrahim Fadima Lamé Boureima Dodo Salou Dounda Enjeux socioéconomique et financiers du pastoralisme : Rouga Bonajo - dégâts, Mahamadou Bello - fourrières, Amadou Djimraou - statut du gardien de Leko bétail, Malam Amadou - financement du Dotti Diallo pastoralisme Rouga Chaibou Mahamadou Garba Hadiza Ali Malam Ibrahim Nouhou Ali Abdou Yahouza Assadeck Alkabouss les enjeux émergeants du pastoralisme : Abdou Nino - mobilité, Malam Boubé - décentralisation, Hama Laya dit Roua - ramassage de fourrage, Amadou Hama Hissi - élevage intensif, Djibo Bagna - privatisation des Abdoulaye Boubacar parcours, Amadou Dengui - sédentarisation Mogoga Ballewa Agouda Modieza Hadiza Ousmane Sirfi Abdoukadri Harouna Abarchi Dr Bass Moustapha 22 Chef du groupement de Doutchi AREN Tillabery AREN Maradi SPCR Niamey Fina tawa Niamey AREN Say AREN Kollo AREN Gaya AREN Zinder LUCOP Niamey AREN Niamey AREN Niamey AREN Niamey AREN Balleyara AREN Niamey AREN Gaya AREN Doutchi SPCR Niamey AREN Kollo AREN Gaya AREN Birni AREN Gaya AREN Loga AREN Abala AREN Kollo Projet PPR AREN AREN Gadabedji AREN Diffa AREN Birni Ngaouré AREN Birni Ngaouré AREN Birni Ngaouré AREN Niamey AREN Gaya AREN Doutchi AREN Agadez AREN Filingué AREN Niamey Président CD AREN AREN Niamey SE AREN Niamey