Musique - Ephelide
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La Gazette Nord Pas de Calais LA_GAZETTE_ NORD_PAS_DE_CALAIS 31_05_2007 13 31 mai 2007 • www.gazettenpdc.fr • La Gazette Nord‑Pas de Calais Musique Propos recueillis par Yohav OREMIATZKI ENTRETIEN AVEC PAUL SMITH, LEADER DU GROUPE MAXÏMO PARK1 “Nous recherchons surtout l’alchimie, le désir d’être et de jouer ensemble” La Gazette. Tu as déclaré que votre nouvel album était un mélange entre le son des Smith et celui des Smashing Pumpkins. Quel rôle a joué pour toi le rock des années 1990 ? Paul Smith. “Ma génération a grandi avec Nirvana, Sonic Youth et les Smashing Pumpkins. Siamese Dream, un disque très onirique des Pumpkins, a certainement influencé notre nouvel album de manière abstraite, diffuse. Je voulais un disque romantique, avec un supplément d’âme, sans perdre l’énergie de cinq musiciens jouant ensemble. Notre producteur Gil Norton a collaboré avec les Pixies ou les Foo Fighters. Il a aussi produit l’album Ocean Rain qui est l’un de mes disques préférés d’Echo and The Bunnymen. J’aime cette période. Néanmoins, au niveau des paroles, j’essaie de m’éloigner des canons du rock. Faire un deuxième album, c’est montrer au public qu’on n’est pas que la somme d’influences identifiables. Entre A Certain Trigger et Our Earthly Pleasures, on était déterminés à briser le carcan new wave/post punk. Peutêtre continuons-nous là où les Smashing Pumpkins ont arrêté, mais j’aime aussi l’idée que notre degré de communication avec le public s’approche de celui d’artistes comme Frank Sinatra ou Bonnie Prince Billy.” Quels sont les plaisirs dont tu profites en tournée ? “Ce sont des plaisirs simples, très terre à terre, comme le dit le titre du disque. Nos chansons nous reflètent. Certaines ont des thèmes basiques, d’autres sont beaucoup plus cérébrales. Il y a des chansons d’amour heureuses sur l’album mais aussi des titres comme Our Velocity qui parle à la fois de problèmes mondiaux et de problèmes intimes comme la solitude. Qu’on soit militaire expatrié, chanteur ou politicien, on est sur la même planète et on est liés par cette conscience. J’ai été professeur d’art avant d’être dans un groupe et ça m’aidé à transmettre des choses concrètes à mes élèves. Avec la maturité, j’ai compris que les expériences humaines ne sont pas toutes dramatiques, excessives, et qu’en restant à l’écoute des autres, on retrouve des émotions positives et nécessaires.” Es-tu satisfait de la position sociale que t’offre Maxïmo Park ? “Je suis plus enthousiaste que jamais à propos du parcours de Maxïmo Park. J’ai toujours dit aux autres qu’il fallait se contenter de jouer et négliger la dimension mythique que les médias et les maisons de disques essaient de créer autour des groupes. Nous essayons de transformer un phénomène de masse en émotion pure pour que la personne qui écoute puisse se dire que c’est pour elle. En même temps, je ne vais pas flatter le public et lui dire dans chaque ville : ‘vous êtes les meilleurs !’. On a décidé de rester sur un label indépendant. Je veux changer la vie des gens chaque soir. Quand je suis allé voir Radiohead, il y a dix ans à Manchester, ce concert a changé ma vie. C’est là que j’ai compris que je voulais passer ma vie dans un groupe.” Il y a deux ans, tu disais qu’entre Kaiser Chiefs, The Rakes et les autres, beaucoup n’allaient pas faire long feu. Qu’en est-il aujourd’hui ? “J’ai dit ça parce que la pop music ne m’intéresse pas beaucoup. Maxïmo Park tient en une formule traditionnelle, mais nous cherchons à être différents. Bloc Party recherche un son nouveau qui me touche. Field Music est excellent. Nous recherchons surtout l’alchimie, le désir d’être et de jouer ensemble sans capitaliser sur le succès, la carrière. Si je pouvais me le permettre, j’aimerais pouvoir donner la musique gratuitement.” 1. Entretien réalisé le 21 avril.