avalanches - CAS Montana
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avalanches - CAS Montana
La mort blanche Dans la montagne, nous ne sommes ni dans une vidéo ni dans un jeu; les poursuites hallucinantes avec les coulées peuvent être laissées à Johan Oloffson sur les faces de l'Alaska, où la pente, la vitesse et bien sûr le niveau lui aussi hallucinant du gars peuvent lui permettre d'être toujours en vie aujourd'hui et de savourer son statut de rider pro. Et ça se passe tellement vite: Avalanche en caméra embarquée Extrait choisi du livre du CAS sur le danger d'avalanche: "Les chances de survie d'une personne ensevelie est de 80% dès l'arrêt de l'avalanche (20%sont morts sur le coup suite à des blessures) puis: Ordre de grandeur approximatifs: -après 20 minutes 50 % -après 40 minutes 35% -après 60 minutes 25% Peut-être la réalité est elle encore moins favorable! ... Comparée à l'ensevelissement dans une avalanche, la roulette russe avec des chances de survie de 5:6 (env. 85%) fait figure de jeu de société inoffensif! " "L'ensevelissement ne doit jamais être risqué par excès de confiance en la radio et le DVA ( détecteur victime avalanche): le sauvetage qui aurait du être rapide se termine trop souvent par le dégagement d'un mort. Dans l'avalanche le "compte à rebours" se déroule en effet beaucoup plus rapidement que ce que l'on estimait jusqu'à présent. Après 20 minutes d'ensevelissement, la moitié des victimes ont déjà succombé. Malheureusement il n'existe pas le moindre espoir de voir la technique moderne apporter une amélioration quelconque à cet état de fait. L'ensevelissement dans une avalanche avec de la neige dans la bouche, le pharynx et sans espace libre devant le visage est parfaitement comparable à la mort par noyade: après 10 à 15 minutes, la lutte pour la survie devrait être terminée! Seul l'enseveli qui, par hasard, a pu bénéficier d'une cavité suffisamment grande devant le visage pour respirer voit ses chances de survie augmenter." Werner Munter, Le risque d'avalanche, édité par le club alpin suisse. Ce livre est à recommander, il est excellent pour rester en vie et accessoirement contre les insomnies. Accident mortel à l'Engstligenalp, sur la pente se trouvait déjà une trace de skieur sans que rien n'ait bougé. Une pente avec une, deux, trois traces n'est pas sécurisée; le manteau n'a pas perdu sa tension et le danger peut même augmenter par la suite(réchauffement par exemple). Le chant de la Faucheuse: Le bruit du tassement de neige dans le manteau, on l'entend souvent après de forte chute de neige le/les premier(s) jour(s), mais en d'autre temps aussi. D'une fois qu'il est identifié, on le reconnaît parmi tous les sons de la montagne, il ressemble à un bruit sourd qui paraît très éloigné (woummm), alors qu'il se propage sous vos pieds dans la neige. Le woum est le signe fiable du danger, avec les fissures qui apparaissent en parcourant la neige, ils sont un signe de la faiblesse du manteau neigeux. Pratiquement tous les déclenchements de plaques sont précédés de woum. Si vous l'entendez sous vos pieds alors que vous êtes en plein dans une face ou un couloir, ayez très peur, tant que vous pouvez avoir ce sentiment, vous êtes en vie. Les avalanches ne sont pas que des évènements aléatoires On ne peut parler de hasard que pour les avalanches qui se déclenchent spontanément et cellesci ont un "taux de réussite" faible. Le skieur déclenche presque toujours "sa" plaque de neige luimême. "Les woum devraient nous pénétrer jusqu'à la moelle: la nature ne peut pas nous donner de signe plus évident. Amundsen avait en outre déjà signalé ce vrombissement dans la neige, qui provoquait la panique des chiens et des conducteurs." Plaque Non, il ne s'agit pas de switch rodéo back qu'on plaque ici... Le plus gros danger du freerider est la plaque à vent, son origine peut provenir d'une multitude de facteurs: -neige fraîche liée (test de la pelle) -accumulation due au vent -mauvaise adhésion entre les couches, surface de glissement - ... Déclenchement: -Accroissement constant de la charge : par exemple chute de neige. -Secousse soudaine: virage,chute d'un skieur, rupture de corniche, glissement de neige pulvérente, dynamitage. -Concentration de charge sur une petite surface: groupe important sans distance( une distance de délestage est de au moins 10 mètres). -Amplification d'une onde: marcher au pas, virages serrés énergiques, rafales de vent. -Réduction de la résistance de la neige par réchauffement. Il faut savoir qu'une plaque ne se déclenche pas seulement quand vous êtes dessus, mais aussi à distance, jusqu'à plusieurs centaines de mètres. Alors que vous êtes au pied d'une pente, encore au plat et que vous vous croyez en sécurité, c'est possible que ce soit vous qui faisiez partir une énorme plaque au milieu de la pente qui n'attendait que de venir vous étouffer. Les schémas ci-joints expliquent la situation: Vous n'êtes pas obligé de forcément être sur la plaque pour la faire partir, mais les ondes que vous provoquez en faisant des tassements de neige se déplacent dans le manteau et déclencheront l'avalanche dans une zone où la pente est suffisante, si cette zone est droit audessus de vous, ....c'est la merde... Les déclenchements à distance s'observent à partir de "grand danger local de glissement de plaque de neige" Exemple de déclenchement à distance: Si vous n'arrivez pas à lire la légende, elle dit que cette plaque a été déclenchée depuis l'emplacement du photographe. Le bulletin de danger d'avalanche donne une bonne appréciation du danger de glissement de plaques, mais celui-ci est une estimation globale, des pentes tournées nord ou nord-est peuvent rester dangereuses longtemps après une chute de neige, même si le bulletin donne un degré qui a baissé. Une bonne connaissance de la neige et une grande expérience restent le meilleur moyen d'évaluer les conditions car celles-ci dépendent de chaque situation. Savoir lire les signes, rester sur ses gardes et prévoir des portes de sorties quand c'est chaud. Car honnêtement, oui on va quand c'est chaud. Pente critique Les plaques se déclenchent dans des pentes qui ont à partir de 30° d'inclinaison. Pour évaluer le danger sur une pente, il faut toujours considérer l'endroit le plus pentu de la zone, et pas seulement la partie ou va s'effectuer la descente. Une pente à trente degrés peut très bien être surplombée par du 40° et s'avérer dangereuse. Si vous vous appelez Sylvain Saudan ou Pierre Tardivel et que vous ne descendez jamais en dessous des 50° c'est bon aussi, vous ne ferez partir que des coulées (surface mais c'est mieux de ne pas se laisser prendre avec), mais les entrées et les sorties de couloirs/faces peuvent être critiques. Avant de monter: "To all my friends past present and beyond especially those who weren't with us too long life is the most precious thing you can loose..." Pennywise-Brohymn Le bulletin avalanche