L`attention

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L`attention
L’attention est un processus cérébral indispensable à toutes les fonctions cognitives conscientes. Elle
sélectionne les informations, influence la façon dont celles-ci seront traitées par le cerveau et contrôle
ce qui pourrait nous distraire. Elle contribue à notre perception du monde, d’autrui et également de
nous-mêmes.
L'attention
Éclairage scientifique
Comment peut-on se représenter l’attention ?
L’attention est comme un faisceau de lumière dirigé sur un objet ou un but parmi d’autres. Cette
métaphore nous permet de réaliser qu’à chaque moment nous ne pouvons percevoir qu’une partie
du monde qui nous entoure. Mais elle ne nous indique pas que nous devons faire des efforts pour
résister aux distractions.
À quoi l’attention sert-elle ?
Le rôle de l’attention est de réaliser une sélection parmi des informations. L’attention s’oriente vers
ce que le cerveau considère comme important, elle choisit l’information à traiter en fonction de nos
buts et nous évite les informations négligeables ou distrayantes. L’attention sélective est, de façon
exemplaire, à son maximum chez le sportif ou le musicien de haut niveau.
L’attention est liée à la conscience. La plupart du temps, nous ne sommes pas conscients de notre
rythme respiratoire, par exemple, mais il suffit d’y porter attention pour en prendre conscience ; de
même pour les pensées, les émotions, les sensations, les sentiments que nous amenons à la conscience
en y prêtant attention…
Peut-on faire attention à plusieurs tâches à la fois ? Peut-on diviser l’attention ?
Une tâche est une action maîtrisée, demandant un effort mental et ayant un but précis. Les
apprentissages nous conduisent à automatiser un grand nombre de tâches, à les réaliser sans attention.
En ce sens, les automatismes (marcher, faire du vélo, lire, etc.) ne peuvent plus être considérés comme
des tâches.
L’homme n’est pas multitâche. Le cerveau peut gérer ou coordonner deux tâches à la fois en basculant
très rapidement (en quelques millisecondes) de l’une à l’autre, mais elles ne sont probablement pas
vraiment effectuées simultanément. Essayer de faire plusieurs tâches à la fois revient à en abandonner
certaines, et à augmenter pour les autres le risque d’erreurs et le temps passé à leur exécution.
L’attention n’est pas entièrement sous le contrôle de la volonté, elle peut être captée par des
stimulations variées, nous permettant de nous adapter à un changement de l’environnement (une
sirène d’alarme, par exemple). Ce dont nous avons l’habitude ne retient plus notre attention, qui est
au contraire captée par la nouveauté et l’inattendu (ce qui peut s’avérer très utile en cas de danger).
Dans nos sociétés, les informations circulent en masse : l’innovation est constamment nécessaire pour
nous surprendre et capter notre attention à notre insu.
Peut-on passer de l’attention à la distraction et vice-versa ?
La vie quotidienne est faite en permanence d’alternances entre attention et distraction. Nous pouvons
décider à tout moment de rediriger notre attention. Cette fluidité de l’attention nous permet, alors
que nous sommes concentrés sur une tâche, de nous tenir au courant du monde extérieur. La capacité
d’attention varie en fonction de nombreux facteurs : fatigue, émotions, habitudes, motivation… Parfois
il faut faire des efforts pour faire attention, et parfois le plaisir est un facteur suffisant pour retenir
notre attention.
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Module pédagogique
L’attention peut-elle être captée par un événement extérieur ?
L’attention est-elle nécessaire à l’apprentissage ?
L’attention est un pilier de l’apprentissage. D’une part, l’attention est nécessaire à la perception, à la
compréhension et à la mémorisation ; d’autre part, l’apprentissage permet l’automatisme. L’attention
est à nouveau requise pour inhiber, si nécessaire, des automatismes. Sur un terrain escarpé, il n’est plus
possible de marcher de la même façon que sur un terrain plat. La marche ne peut plus être automatique :
il faut de l’attention pour inhiber la marche habituelle et s’adapter au nouvel environnement.
La capacité d’attention se développe progressivement chez l’enfant, elle change de manière importante
entre 4 et 6 ans, puis à la puberté et continue de se développer jusqu’au début de l’âge adulte.
Quel est le siège de l’attention ?
Il n’y a pas à proprement parler de « région cérébrale de l’attention », mais il existe plusieurs réseaux
neuronaux de l’attention, dans lesquels le cortex préfrontal joue un rôle crucial.
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Module pédagogique