A BOUT PORTANT - Fred Cavayé - 1h 27`
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A BOUT PORTANT - Fred Cavayé - 1h 27`
A BOUT PORTANT - Fred Cavayé - 1h 27’ - France Gilles Lellouche, Roschdy Zem, Gérard Lanvin, Elena Anaya,Mireille Perrier Ils courent, ils courent entre amour et fatalité, honneur et déshonneur, méchants, gentils, bandits, flics, ripoux se pourchassent hors d’haleine de salles d’hôpitaux en couloirs de métro, se poursuivant sans relâche d’entrepôts en bureaux. Les traques se mêlent entre innocence et vengeance, les taiseux imposent leur pouvoir et la mécanique du suspense s’affole sans effets spéciaux dans un rythme effréné, trop martelé par la musique, mais efficace. Un thriller d’amour et de complicité qui remplit son contrat de film d’action où les acteurs ne sont pas relégués au rôle de marionnettes et peuvent exprimer leur humanité avec talent autant Gilles Lellouche que Roschdy Zem. LULLABY - Benoît Philippon - 1h 42’ - France/Canada Rupert Friend, Clémence Poésy, Forest Whitaker Un hôtel feutré, une salle de bains refuge, une chambre abri, un bar de jazz, une librairie tanière, des pianos, des mélodies protègent ensemble deuils et amours dans les nuits de New York. Un chanteur cassé par un deuil, une jeune fille brisée par la peur et un portier angélique traversent ces résonances dans un film d’ambiance et d’écoute. Liés par les lois de l’attraction, images et sons, lumières et voix expriment les peines et les espoirs en harmonie avec l’essence du blues. L’équilibre entre musique et poésie permet au réalisateur de donner son propre tempo, à la limite des trémolos, à cette petite comédie sentimentale où rayonnent les acteurs. ALAMAR - Pedro Gonzalez-Rubio - 1h 20’ - Mexique Jorge Machado,Roberta Palombini,Natan Machado-Palombini, Nestor Marin Un enfant vivant à Rome avec sa mère rejoint son père pêcheur à Banco Chinchorro la plus grande barrière de corail du monde. A la séparation s’ajoute l’éloignement mais la simplicité et l’authenticité de son quotidien entre mer, langoustes, poissons et oiseaux lui font découvrir la beauté de la nature. Entre documentaire et fiction et les deux à la fois cette vie dans des maisons sur pilotis fait accéder au bonheur simple offert par la mer et les étoiles. LE SECRET DE CHANDA - Oliver Schmitz - 1h 46’ - Afrique du Sud Khomotso Manyaka, Lerato Mvelase, Tinah Mnumzana, Harriet Manamela Dans un township proche de Elandsdoorn les bébés succombent, leurs parents s’affaiblissent et disparaissent, la mort règne dans le déni ou la superstition. Seule une pré-ado au regard aiguisé par l’éducation a la volonté de s’opposer au silence et au mensonge engendrés par les peurs ancestrales. Cette adaptation du roman de Allan Stratton réalisé par un cinéaste afrikaner revenu au pays met en lumière toute la problématique du sida sur le continent africain en la replaçant dans son contexte culturel. Illustré par l’innocence et l’amour filial d’une fillette obstinée, le film échappe à la démonstration militante. MON POTE - Marc Esposito - 1h 45’ - France Edouard Baer, Benoît Magimel, Diane Bonnot, Léonie Simaga, Atmen Kelif Le hasard d’une même passion de l’automobile va rapprocher un bourgeois directeur de magazine et un petit truand en quête d’emploi, et d’insertion réussie en confiance échangée les mener à une éphémère inversion de rôles jusqu’à une amitié profonde. Une histoire d’hommes qu’un heureux hasard fait se rencontrer et qu’un respect mutuel va rendre complices pour un divertissement rédempteur et familial, comédie morale enjouée où chacun surjoue son rôle de bon ou de petit méchant dans une mise en scène sans surprise mais efficace. PIEDS NUS SUR LES LIMACES - Fabienne Berthaud - 1h 48’ - France Ludivine Sagnier, Diane Kruger, Denis Ménochet, Brigitte Catillon Suite à la mort inattendue de leur mère, deux sœurs se retrouvent face à leurs responsabilités mais si l’une se doit de les assumer l’autre ne peut le faire. Irresponsable, marginale elle abrite dans son physique de jeune femme l’esprit de son enfance. Cette innocence se heurte au respect des convenances, ce refus des contraintes met en lumière les limites de la normalité et au-delà des apparences délirantes dénonce les valeurs trop raisonnables de notre société. Dommage que ce chant de liberté des corps et des cœurs, cet appel au droit à la différence s ‘épanouisse dans un univers charmant de robes de fillettes, de poupées et d’animaux, de nature idyllique, de camionneurs poètes et de confitures face aux méchants psycho-rigides. Le manichéisme ingénu ne sert pas la cause de cette démonstration adaptée sans assez de distanciation du roman même de la cinéaste, quant à Ludivine Sagnier on lui souhaite un rôle qui la fasse grandir. TOSCAN - Isabelle Partot-Pieri - 1h 27’ - France Documentaire Pour respecter l’esprit, la culture et les passions de Daniel Toscan du Plantier, la réalisatrice de ce documentaire l’a laissé s’exprimer par un simple montage de ses paroles pour en faire un feu d’artifice. Dommage qu’il n’y ait pas contamination à leur écoute nous ressortirions de cette projection plus enthousiastes, plus mélomanes ou simplement plus intelligents. En désignant le « cinéma de nouvelle forme d’expression de l’imaginaire apte à transformer l’utopie en réalité » et « en qualifiant l’art d’éternité » tel « les génies qui inventent la route » il a 40 ans durant fait rayonner la production française par ses choix de films, d’opéras, de festivals dans le monde entier tout comme il a su illuminer sa vie en « étant superficiel – par profondeur » en « devenant ce qu’il était » : un humaniste au service de la liberté de pensée. 8 DE VRAIS MENSONGES - Pierre Salvadori - 1h 45’ - France Audrey Tautou, Nathalie Baye, Sami Bouajila, Judith Shemla, Stéphanie Lagarde Brune ou rousse, suractive ou dépressive, une fille et sa mère entre affection et frustration sont entrainées par les mots tendres d’une lettre anonyme dans la ronde enjouée des quiproquos d’une comédie romantique où le baiser saura se faire attendre. Les conventions d’unité de lieu, de couleurs attribuées aux décors, de succession des malentendus scandés par les espoirs contrariés sont respectées et dépassées, les bonnes intentions déclenchant un éventail de sentiments cyniques, passionnés et cruels que les acteurs incarnent avec talent. C’est cette opposition inattendue qui donne vie à ce salon de coiffure et illuminent les rues de Sètes au long des courses échevelées de Nathalie Baye à la poursuite de Sami Bouajila sous le regard incrédule d’Audrey Tautou et au rythme de nos rires émus. HOME FOR CHRISTMAS - Bent Hamer - 1h 21’ - Norvège/ Allemagne/Suède Arianit Berisha, Trong Fausa Aurvag, Fridtjov Saheim, Reidar Sorensen Il y a Noël, sacralisé par l’idée de paix entre les hommes, ses rites pour y parvenir et l’humour pour douter et en sourire au fil de cinq histoires où se croisent les habitants d’une petite ville norvégienne en cette nuit de fête. Un mari cocu revêtu de la houppelande rouge distribue cadeaux et coups de pelle en décorant la crèche, un médecin délivre une Marie pour donner vie à un nouvel émigré dans une crèche enneigée, un clochard déchu cherche à rejouer le match de sa vie, une maîtresse trompée partage un foulard rouge sur le banc de l’église, un jeune garçon préfère les étoiles au réveillon familial… Chaque conte joue avec les pires intentions et les meilleures conventions ou inversement, mêlant l’ambiguïté des situations à leur absurdité pour nous faire rire et réfléchir au pied des sapins et sous les guirlandes de l’espoir. NOWHERE BOY - Sam Taylor-Wood - 1h 38’ - Grande Bretagne - Aaron Johnson, Anne Marie Duff, Kristin Scott-Thomas, Thomas Brodie Sangster, David Threlfall 30 ans après son assassinat un biopic fait renaître la jeunesse de Bob Lennon, cherchant les origines de son talent dans ses années d’adolescence, ses secrets de famille et leurs souffrances, les deuils qui l’ont frappé. A Liverpool dans les années 50 une nouvelle forme de musique naissait, le rock’n roll commençait à réunir ces garçons en révolte contre l’ordre encore établi de l’après-guerre, leur liberté deviendrait celle d’une génération. D’un mythe, la réalisatrice a fait un film sur les rapports humains, la filiation ou son absence, les compensations affectives et la création poétique et musicale, d’une légende elle a créé un passé où s’efface la reconstitution au profit des émotions. Les acteurs de générations différentes ajoutent leur talent et crédibilité à cette biographie créative et joyeuse, éloignée de toute nostalgie poussiéreuse. TOLSTOI, le dernier automne - Michael Hoffman - 1h 52’ – Angleterre/Russie/Allemagne Christopher Plummer, Helen Mirren, Paul Giamatti, James Mc Avoy Cinquante ans de mariage et toutes les vieilles ficelles de séduction d’un couple s’entremêlent à l’innocence d’un amour naissant, et aux idéalismes sociaux pour une leçon d’histoire et de passion entre Tolstoï et la comtesse Sofya : il mourra comme une icône mais elle obtiendra réparation pour ses droits d’auteur, ténacité et réalité triomphant des idéaux. Les lents travellings de calèches, les panaches des locomotives et les clairières de bouleaux illustrent l’immensité de la Russie en contrepoint des scènes de ménage et discussions politiques pour ce tribut dédié au centenaire de la mort de l’écrivain, que seul le talent d’Helen Mirren sauve de l’hommage compassé. MARDI APRES NOEL - Radu Muntean - 1h 39’ - Roumanie Mimi Branescu, Mirela Oprisor, Maria Popistasu L’amour et le désamour, la crise de la quarantaine, l’adultère et la séparation sont les cadeaux d’un Noël roumain familial où au pied du sapin s’offrent le poids des traditions ficelé d’émotion. D’un plan séquence à l’autre l’histoire se construit lentement en temps réel, donnant aux acteurs la liberté de faire évoluer les sentiments de leurs personnages en continu pour les rendre véridiques faisant naître le trouble de la confusion entre une création de la réalité et la fiction. Un style propre au renouveau du cinéma roumain. COMME UNE OMBRE - Marina Spada - 1h 30’ - Marina Spada Anita Kravos, Karolina Dafné-Porcari, Paolo Pieobon Le quotidien ordinaire d’une employée sans histoire d’une agence de voyages nous immobilise dans la vacuité d’une banlieue milanaise au rythme répétitif de cours de russe, de rêves d’amour et d’obsessions ménagères. Alors quand une jeune ukrainienne débarque dans cette monotonie, une improbable solidarité rapproche les deux femmes unissant leur destin jusqu’au dédoublement. Des intermèdes de silence sur des images banalisées de terrains vagues ou d’immigrés, tentent de mêler la fiction au documentaire, pour partir vers un ailleurs, pire ou meilleur ? HOLIDAY - Guillaume Nicloux - 1h 30’ - France Jean Pierre Darroussin, Judith Godrèche, Josiane Balasko, Le rideau rouge du générique se lève sur les décors d’une gare et d’un hôtel de province pour faire se croiser le gentil mari d’une épouse frigide, sa mère nymphomane et son amant belge et truand, un nain échangiste, un détective édenté, une femme de chambre maniaque, un couple de pharmaciens, un commissaire et son adjoint de service… Dans ce petit théâtre criminel, pastiche d’un roman d’Agatha Christie se mêlent sexe, alcool et assassinat dans la mécanique décalée d’une copie poussive des comédies policières, assaisonnée d’une fade sauce anglaise. 22 ANOTHER YEAR - Mike Leigh - 2h 09’ - Grande Bretagne Jim Broadbent, Lesley Manville, Ruth Sheen, Peter Wight, Oliver Matman Les 4 saisons de l’année tranquille d’un couple proche de la retraite rythment tout autant les cultures de leur potager que les allées et venues de leurs invités et de leur fils, tour à tour en visite dans leur campagne londonienne. Une collègue hystérique, un ami imbibé de bière, de vieux copains, un frère brutalement veuf occupent leurs pensées et dictent leur conduite avec une même sérénité et lucidité. L’équilibre entre leur générosité tranquille et les limites de leur compassion en contrepoint de la solitude et l’amertume de leurs amis, permet de dresser une galerie de portraits émouvants que ni le thé ni l’alcool ne limitent à la classe moyenne de la société anglaise. Le temps qui passe, la possibilité ou non d’ériger le monde dont on a besoin ou de s’y adapter, l’harmonie des relations, la manière d’être et de voir la vie, tout affleure au travers des attitudes de chacun des personnages, nous permettant d’y trouver notre reflet. La caméra glisse des visages aux paysages, les acteurs semblent nous interroger et nous répondre ensemble complices d’un monde qui est le nôtre dans l’art de la simplicité et du talent. LES EMOTIFS ANONYMES - Jean Pierre Ameris - 1h 20’ France/Belgique Benoît Poelvoorde, Isabelle Carré, Loretta Cravotta, Lise Lamétrie Un chocolatier rencontre une chocolatière et ensemble ils déguisent leurs émotions en chocolats fondants. La friandise est épicée de tous les ingrédients de l’hyper-émotivité, rougeurs, bouffées de chaleur et bégaiements, de quiproquos, chansonnettes et autres piments des comédies sucrées. Le couple Isabelle Carré et Benoît Poelvoorde associe douceur et piquant dans un environnement suranné, décors et couleurs en décalage joyeux avec la réalité, le tout se déguste avec plaisir en ces veilles de fêtes parfumées d’amour et de solidarité. BURLESQUE – Steven Antin – 1h 40’ – USA Cher, Christina Aguilera, Stanley Tucci, Cam Gigandet, Eric Dane Une jeune provinciale monte à Hollywood pour y devenir chanteuse. Engagée comme serveuse dans un cabaret néo-burlesque elle va parvenir à prouver son talent, résister aux mirages de l’argent, lutter pour sauver le club de la faillite et trouver l’amour. Danse, musique, décors, costumes, amitié et numéros se succèdent pour une comédie musicale en phase avec les paillettes des fêtes. QUE JUSTICE SOIT FAITE - F. Gary Gray - 1h 48’ - USA Gérard Butler, Jamie Foxx, Viola Davis, Regina Hall, Leslie Ribb Révolté par un verdict « arrangé » le survivant d’un crime crapuleux impliquant sa femme et son enfant prépare sa revanche personnelle s’autoproclamant justicier face aux institutions en place. L’engrenage du chantage et de la violence raisonnée développe une folie meurtrière visant la Constitution même des Etats Unis. Son duel avec un procureur concerné par les incohérences du système judiciaire laisse libre cours au thème de la vengeance et du châtiment avec une imagination et des moyens propres à ce type de films d’action, une mise en scène énergique et des acteurs en phase sur un discours très douteux. 29 décembre 2010 RENDEZ-VOUS L’ETE PROCHAIN - Philip Seymour Hoffman - 1h 31’ USA Philip Seymour Hoffman, Amy Ryan, John Ortiz, Daphné Rubin- Vega Le désir d’amour et ses difficultés dans la vie et dans la ville pour créer, faire durer un couple ou cultiver une amitié sont ici en prise avec New York, son énergie, son métissage et ses petites gens. La rencontre de deux timides provoquée par deux amis, va permettre à chacun de se dépasser, faisant affleurer l’émotion par la quête improbable de la maîtrise de soi en échange avec l’autre. A l’hyper timidité répond l’agressivité unies en une souffrance commune. Alors les mains tendues pour enseigner la natation ou la cuisine se confondent dans le seul espoir d’offre et de partage de sentiments vainquant l’eau et résistant au feu entre humour et sensibilité. Avec son bonnet cachant des cheveux négligés, son corps luttant maladroitement dans une piscine et ses doigts sur les oignons Philip Seymour Hoffman atteint la grâce qui lui fera gagner son pari romanesque, enjeu également surmonté par l’adaptation de cette pièce de théâtre qui franchit la scène pour s’ouvrir au métro, taxis, restaurants jusqu’aux barques de Central Park en gardant une même intensité. Alors rendez-vous au prochain film… SOUND OF NOISE - Johannes Stjärne Nilsson & Ola Simonsson - 1h 42’ Suède/France Bengt Nilsson, Sanna Persson Halapi, Magnus Börjeson, Anders Vestergärd, Fredrik Myhr, Marcus Haraldson Boij, Johannes Björk Un métronome déclenche un ramdam cacophonique dans une mégapole suédoise. Cette pièce à conviction s’était déjà rendue coupable en provoquant la haine de la musique du fils aîné d’une dynastie de musiciens, qui devenu policier doit résoudre ces actes terroristes sonores. Le ton est donné pour la lutte armée contre les mélodies classiques. Cette revanche des sons, s’inscrit comme une guérilla urbaine dans un film drolatique où 4 morceaux interprétés par un commando de 6 Drummers vont instrumentaliser des salles d’hôpital, de concert, une banque, et une centrale électrique pour un rêve de ballet du silence. Place au thriller harmonique où les bruits de la vie créent une symphonie en résonance avec les lumières de la ville unissant images et sons au cinéma sur une partition d’humour et quelques notes d’amour. OCTUBRE - Daniel & Diego Vega - 1h 23’ - Pérou/ Vénézuela Bruno Odar, Gabriela Velàzquez, Carlos Gassols, Maria Carbajal Au Pérou, pendant qu’un prêteur sur gages inflexible cherche à se débarrasser d’un bébé hérité de ses relations vénales, une voisine dévote attend du Seigneur des Miracles celui qui brisera sa solitude. La misère humaine exploite la misère sociale dans une alternance de plans fixes et de prises de vues mobiles retraçant tour à tour la réalité sordide du quotidien ou les rêves d’amours entre superstitions, religion et dénuement moral. Ce tableau sombre, en prise directe avec le réel au travers de la fiction s’inscrit dans le cadre du néo-réalisme latino américain de talent. ENCORE UN BAISER - Gabriele Muccino - 2h 20’ - Italie Stefano Accorsi, Vittoria Puccini, Claudio Santamaria, Giorgio Pasotti, Pierfrancesco Favino Il y a dix ans, jeunes et beaux ils cherchaient « Juste un baiser », la quarantaine venue, ils affrontent leurs désillusions en réclamant « Encore un baiser », et tout est prêt pour poursuivre le feuilleton « Un dernier baiser » avant « Le baiser de l’au-delà »… Que seront devenus les repentis séducteur et dealer, le macho cocu, la névrosée manipulatrice, les femmes en mal d’amour et d’enfant qui se sont croisés au long d’une interminable chronique scandée par des poursuites dégoulinantes de nostalgie, illuminée par les bons sentiments et illustrée d’images christiques et rédemptrices ? Un recyclage en épisodes télévisés est vivement conseillé. LE SENTIMENT DE LA CHAIR - Roberto Garzelli - 1h 31’ - France Annabelle Hettmann, Thibault Vinçon, Pascal Nzonzi, Emmanuel Salinger Une étudiante en anatomie rencontre un radiologue. L’épanouissement de leur amour passe par une recherche de l’intériorité du corps au travers de leur intimité. Radios, IRM, scanners et scalpels prolongent leur jouissance sexuelle, sentiments et pénétration mêlés à leur confusion et déviation. Un thriller anatomique où des apprentis sorciers jouent avec la folie de l’orgasme absolu pour un premier film maîtrisé où la démonstration l’emporte sur l’émotion. LE QUATTRO VOLTE - Michelangelo Frammartino - 1h 28’ - Italie / Allemagne/Suisse Documentaire Au fil des saisons, l’homme, les animaux, la nature vivent et meurent en un perpétuel recommencement. Dans un village médiéval du fin fond de la Calabre les traditions perdurent. Un berger s’éteint parmi ses chèvres, un autre prend le relais, les fêtes de l’arbre de Mai font suite aux processions de la Passion, les bûcherons coupent les arbres pour calciner le charbon de bois. Seuls la toux du vieillard, les aboiements de son chien, les bêlements des chevreaux, les craquements des braises ou le vent dans les branches d’un sapin, ensemble liés au silence, rythment la vie de tous. C’est ce lien entre la nature et l’humanité que nous révèle ce documentaire d’une sensibilité extrême, en unissant l’image et le son pour capter l’invisible de l’univers. DE SILENCE & D’AMOUR - Michael Whyte - 1h 45’ - Grande Bretagne Documentaire Le silence, qui donne de l’importance aux gestes et aux bruits d’une vie hors la vie, le silence, qui aide à penser et devient musique, le silence, qui permet d’affronter sa propre vérité jusqu’à entrer en psychanalyse avec Dieu pour s’offrir à lui au nom de l’amour. Ce silence, emprisonné dans le brouhaha des rares moments de paroles accordés nous montre le quotidien de carmélites londoniennes et nous révèle leur intemporel havre de paix, leur monde de prières et de don. La caméra, portant un témoignage au-delà de toute croyance sait se faire invisible dans le respect des rites d’une religion et la foi de femmes cloîtrées dans leur communauté, pour apprendre à notre tour à écouter, quelles que soient nos croyances.