Le regard du Pr Boris Jidovtseff - Le 15e jour du mois

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Le regard du Pr Boris Jidovtseff - Le 15e jour du mois
Le 15e jour du mois, mensuel de l'Université de Liège
Juin 2014 /235
Le regard du Pr Boris Jidovtseff
De l'importance de la préparation physique et psychologique
Les championnats nationaux sont terminés depuis quelques semaines. Pour
Boris Jidovtseff, spécialiste de l'entraînement de haut niveau au sein du département des sciences de la
motricité à l'ULg, « l'enjeu majeur pour la Coupe du monde est désormais, d'une part, de perfectionner le
jeu collectif, et, d'autre part, d'obtenir un état de forme optimal tout en évitant les blessures. L'entraîneur et
le préparateur physique doivent dès lors travailler en étroite collaboration pour planifier les entraînements
physiques et technico-tactiques. »
A la fin de la saison, les organismes sont très fatigués, tant physiquement que nerveusement : certains
joueurs ont joué plus de 60 matchs et les play-offs, particularité footballistique belge, ont été très
éprouvants, même si bon nombre de Diables évoluent à l'étranger. Corps et esprits doivent se reposer.
Suivra alors une phase préparatoire qui doit être au maximum collective, malgré les absences en début de
préparations de quelques joueurs comme Thibaut Courtois, en finale de la Ligue de champions, ou encore
un travail différencié pour Kevin Mirallas en phase de réathlétisation. « Pour les autres, il faut surtout éviter
les blessures qui peuvent être favorisées par un état de fatigue avancé ou encore par un contact direct.
La gestion de la fatigue par le préparateur physique est importante dans cette optique », analyse Boris
Jidovtseff. Cette préparation a réellement commencé le 19 mai dernier.
Par ailleurs, sur place, les Diables devront s'adapter aux conditions météorologiques et climatiques,
même si elles leur sont plutôt favorables. Cela dit, la météo étant un phénomène très changeant - on a vu
d'inattendus grêlons voici quelques semaines dans les rues de Sao Paulo et hier au stade roi Baudouin au
cours de la rencontre Belgique-Tunisie -, il faut tenir compte de brusques modifications climatiques, comme
une vague de chaleur qui peut radicalement changer la donne. Les réactions physiologiques des joueurs
peuvent être très variables et « chaque individu réagissant différemment, une préparation appropriée est
indispensable ». Il faudra veiller à une hydratation suffisante, à une alimentation adéquate et surveiller
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Le 15e jour du mois, mensuel de l'Université de Liège
l'hygrométrie qui rend l'effort physique plus difficile. « Certains y trouveront un avantage, d'autres pas, à
niveau de préparation égale. »
Si le corps doit être prêt pour affronter les meilleurs joueurs du monde, le mental doit, lui aussi, être très
solide. L'envie de gagner habite littéralement chaque joueur et tous doivent pouvoir réagir à chaque situation
inattendue. S'il n'y a pas de psychologue du sport qui accompagnera les Diables, Boris Jidovtseff observe
néanmoins que Marc Wilmots est un véritable leader qui remplit ce rôle à merveille : « Il est parvenu à créer
une véritable cohésion de groupe qui a mené les joueurs où ils sont actuellement. »
Les Diables seront-ils alors devenus de vraies machines de guerre ? Boris Jidovtseff nuance : « Sur le
terrain, ils doivent être de vrais guerriers bien sûr, mais, en même temps, ils restent des êtres humains avec
des différences physiques, techniques ou émotionnelles qui doivent être maitrisées. » En cela, « le travail
des préparateurs doit tenir compte des particularités de chaque joueur afin d'optimaliser ses performances.
On retrouve ainsi sur le terrain un Eden Hazard qui ne mesure que 1,70 m mais fait partie du Top 10
mondial et un Romelo Lukaku, techniquement moins fort mais physiquement au-dessus de la norme. » Le
football est exemplaire à ce titre.
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