Le guide du perroquet en famille d`accueil
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Le guide du perroquet en famille d`accueil
Le guide du perroquet en famille d’accueil Les bonnes conduites à adopter Par Margaux DEMAN, biologiste comportementaliste I- Ses besoins pour être heureux (douche, rythmes, sorties, destruction, foraging, congénères, stimulations) Les douches quotidiennes De nombreuses espèces sont originaires des pays tropicaux et vivent dans des forêts où le taux d’humidité est très élevé. Pour maintenir un plumage de bonne qualité et les aider à éliminer les poussières, salissures, voire champignons et allergènes, une douche est une étape indispensable au quotidien. Un vaporisateur pour plante est souvent très apprécié. Nos amis les perroquets, bien que très apprivoisés pour certains, sont avant tout des animaux sauvages. De sorte que, même nés en captivité depuis plusieurs générations, leurs besoins innés n’en demeurent pas moins les mêmes que leurs cousins évoluant dans la nature. 1 Quelques brumisations régulières suffisent pour les individus qui n’y sont pas habitués. destructibles pour entretenir leur bec, mais aussi pour s’occuper. Le foraging Le foraging consiste à rechercher sa nourriture. Pour occuper leurs journées et reproduire leurs rythmes ancestraux les perroquets ont besoin de fournir un effort pour accéder à leur nourriture. Il existe des jouets spéciaux pour cacher la nourriture, ou encore de bêtes astuces très efficace, comme enrouler des graines dans du papier. Les rythmes journaliers Dans la nature, les perroquets sont habitués au même rythme journalier au cours de l’année. Il est indispensable de respecter ce rythme jour/nuit, soit 12 heures de phase active et 12 heures de sommeil. Si les perroquets vivent dans la pièce de vie, il est préférable de les installer dans un endroit isolé où leur sommeil ne sera pas perturbé. Les congénères Les perroquets sont des animaux sociaux, ils ne sont pas conçus pour supporter la solitude. Un autre perroquet est donc indispensable pour tenir compagnie au premier. Les sorties pour se défouler Les perroquets ne devraient pas à être contraints dans leurs mouvements. La cage n’est donc pas un environnement adapté, même s’ils n’y sont placés que quelques heures par jours. Il est indispensable de leur proposer un grand espace enrichi en perchoirs (cordes, aires de jeux) où ils peuvent se défouler et surtout voler. Autres stimulations Ces oiseaux très interactifs ont besoin qu’on passe du temps avec eux, à leur parler, jouer ou les caresser, voire les entraîner à exécuter certains tours, ou entraînements (rappels, medical training…). Ces petites attentions ne feront qu’enrichir leur quotidien. De quoi détruire Les perroquets ont un grand potentiel de destruction. Ils ont besoin de se défouler sur des objets II- Proposer une alimentation équilibrée Un menu exclusivement constitué de graines n’est absolument pas adapté aux besoins nutritionnels des perroquets. Ils sont avant tout des oiseaux frugivores, il faut donc leur proposer des fruits et légumes frais tous les jours, tels que : pomme, raisin, clémentine, orange, bananes, fraies, cerises, baies, poires, pêches, brugnons, abricots, melon, pastèque, prunes, brocolis, salade, pissenlit, haricot, maïs, concombres, tomates, poivrons, piments…etc. Certains aliments en revanche, sont à proscrire car potentiellement toxiques et mortels : Chocolat, café, alcool, produits laitiers, rhubarbe, avocat, pommes de terre crues, ail et oignon. En parallèle des aliments frais (et de préférence biologiques), doivent être proposés en permanence des extrudés de marque reconnue pour leur qualité (Harrison’s, Psitta, Optibird, Tropican). Les perroquets apprécient de temps en temps des récompenses pourvues qu’elles ne soient proposées qu’en petites quantités et à bon escient, quand le perroquet est particulièrement coopératif par exemple. 2 Leurs friandises favorites sont : le millet en grappe, les graines de tournesol, les cacahuètes, un morceau de biscuit sec, du cake, des pâtes ou encore du riz cuit. riches en protéines, vitamines, minéraux et sont surtout moins grasses. Les compléments en vitamines et minéraux ne sont pas indispensables si l’oiseau dispose d’aliments variés. Mais elles peuvent servir en cas de coup de mou, comme les périodes de mue ou en cas de picage. Si les graines sèches ne sont pas adaptées et peuvent occasionner des dégâts au niveau du foie, il est cependant possible de les proposer une fois germées. Elles sont alors plus III- Bien interagir avec l’oiseau Trop d’attention Certains perroquets sont particulièrement affectueux et demandeurs d’interactions. Il faut rester prudent cependant et essayer, dans la mesure du possible de garder une distance affective suffisante avec l’animal. Si vous passez beaucoup de temps avec lui, surtout dès son arrivée, et qu’un jour vous venez à vous absenter plus longtemps que prévu, l’oiseau pourrait ne pas comprendre et mal réagir. Un perroquet dépendant est également très bruyant. Il pourrait aussi être amené à créer une relation trop exclusive, voire de partenaire sexuelle préjudiciable pour vous, pour l’oiseau, comme pour vos proches ! Il n’est pas toujours évident de bien se comporter avec un oiseau, en particulier quand celui-ci dispose déjà d’un baguage d’habitudes, bonnes comme mauvaises. L’épaule Il est tentant de partager ses activités en compagnie de son perroquet, sagement perché sur l’épaule. Pourtant cette position n’est à autorisé qu’exceptionnellement, puisqu’elle n’est pas sécuritaire, pour l’humain comme pour l’animal. Il ne s’agit pas d’une question de dominance, mais il s’agit avant tout d’une question de sécurité. Un perroquet sur l’épaule est situé à proximité du visage, il peut infliger une morsure grave susceptible de vous défigurer ! En outre, à cet emplacement il ne vous est pas possible d’observer et de prédire les réactions du perroquet. L’interaction n’est donc pas dans votre intérêt, ni dans le sien puisque la communication se trouve rompue. Le mieux reste donc de maintenir l’oiseau sur la main, le bras ou sur un perchoir. Pas assez d’attention Les perroquets sous stimulés sont en proie à l’ennui, et peuvent ainsi développer des troubles du comportement indésirables difficiles à gérer (cris, morsures, stéréotypies, picage). La liberté, un congénère, des occupations permettront de palier à la monotonie du quotidien, mais les petites attentions humaines seront toujours appréciées. 3 IV- Les morsures : mieux vaut prévenir que guérir Un perroquet équilibré préviendra toujours avant de mordre en exprimant des signes préventifs via le langage corporel. Les pupilles dilatées, les plumes qui se hérissent, le bec qui s’ouvre, un mouvement de feinte ou de recul sont des signes à prendre en compte. Lorsque le perroquet les exprime, prenez simplement des distances sans le gronder ni le punir ! Faites-lui comprendre qu’il n’a pas besoin de passer à l’acte pour faire passer son message. S’il n’est pas d’humeur à interagir, laissez-tomber et recommencez plus tard. - - - En cas de morsure en revanche, il y a quelques règles à respecter : - Ne pas réagir violemment. Même si cela est douloureux, il est essentiel de ne pas montrer au perroquet qu’il vous a fait - mal, afin de lui faire comprendre que son acte n’a pas eu l’effet escompté. Ne pas retirer la main violemment. Pour les mêmes raisons, la main n’est à retirer qu’en douceur. Ne pas crier ni gronder l’oiseau. D’abord par ce que la punition ne sert à rien, à part le braquer davantage, et aussi par ce qu’il s’agit d’une réponse susceptible d’encourager le comportement Se contenter d’ignorer le perroquet sans l’isoler ni le punir. Désinfecter la plaie et se laver les mains. En cas de morsure grave, des points de suture peuvent être nécessaires, faites-en part à votre médecin. VI- Sécuriser l’environnement Les perroquets doivent être laissés libres dans un espace aménagé et dans lequel ils peuvent se défouler à leur guise. Un perroquet en liberté dans la maison peut cependant faire des dégâts, mener à mal le mobilier, salir le sol, les meubles ou les murs, se mettre en danger ou mettre en danger votre maison. Certaines règles de sécurité doivent donc être respectées : - Les fils électriques et appareils doivent être hors de portée - Les objets fragiles ou toxiques (plomb, métaux, peinture…) sont à retirer - 4 Les portes et fenêtres doivent être fermées La nourriture humaine doit être inaccessible Les objets coupants, tranchants, fils, mailles doivent être retirés L’environnement du perroquet doit être hors de portée des vapeurs ou fumées (cuisine, cigarettes…). L’utilisation des poêles en téflon et fours à pyrolyse en présence des perroquets peut leur être fatal. VII- Encourager les bons comportements peuvent suffire ou être accompagnées de récompenses occasionnelles. Lorsque le perroquet est calme, détruit ses jouets au lieu du mobilier, lorsqu’il parle au lieu de crier, lorsqu’il est doux avec son bec au lieu de pincer, lorsqu’il se montre sociable, curieux et coopérant, lorsqu’il répond positivement à vos demandes (monter sur la main, redescendre, venir au rappel…) il est important de le renforcer dans ces attitudes qui feront de lui un oiseau facile à gérer et d’agréable compagnie. Les actions violentes, punitives ou encore gronder un perroquet lorsqu’il commet une « bêtise » ne sont pas des réponses appropriés. D’abord par ce qu’il ne fera pas le lien de cause à effet et aussi par ce qu’il risque de se braquer, de réagir négativement, voire de perdre en vous toute la confiance instaurée. A l’inverse, tous les comportements que vous estimés positifs doivent être encouragés. Des félicitations verbales VIII- Inhiber les comportements indésirables Les perroquets d’un certain âge arrivent souvent avec un panel de mauvaises habitudes. Certains sont particulièrement criards, voire mordeurs. Ces habitudes sont le fruit de réactions humaines inadéquates, associées à un environnement inadapté. En voulant bien faire, le propriétaire a tendance à encourager l’oiseau dans ces comportements déviants et difficiles à supporter. Lorsque l’oiseau crie par exemple, on serait tenté d’y réagir et de le gronder, ou d’exiger le silence. Au contraire ces réactions peuvent faire office de récompense, puisque le perroquet apprend que son comportement attire votre attention. En cas de comportement déviant, il n’y a qu’une seule réaction à adopter : l’ignorance. votre perroquet qu’ils n’ont pas d’effet sur vous, et donc, qu’ils sont inutiles. En cas de cris, si vous êtes présents alors n’y réagissez pas. S’ils persistent au bout de plusieurs minutes, vous pouvez vous absenter de la pièce sans un regard ni un son pour faire comprendre à votre perroquet que ses cris vous font partir au lieu de vous faire venir à lui. Si l’oiseau crie alors que vous changez de pièce, attendez qu’il se calme ou qu’il parle avant de lui répondre ou de réapparaître. En ce qui concerne les oiseaux qui expriment des comportements stéréotypés ou encore du picage comportemental, la même attitude est à adopter. Dès que l’oiseau exprime le comportement indésirable, vous devez lui faire comprendre qu’il obtient l’inverse de l’effet désiré. C’est en ignorant les « mauvais » comportements que vous apprendrez à 5 Conclusion Maintenir un perroquet bien dans ses plumes n’est pas chose aisée. Mais avec un peu de patience et de psychologie, il est possible de nouer avec eux une relation harmonieuse et durable. Derrière le plus difficile des perroquets se cache un oiseau intelligent, réceptif et en mal d’affection. N’oubliez pas que les comportements de votre oiseau seront le reflet direct des soins que vous lui prodiguez et de vos interactions quotidiennes. Margaux DEMAN copyright 2013 6