LA VILLE LE MONDE ROMAIN

Transcription

LA VILLE LE MONDE ROMAIN
LE MONDE ROMAIN
LA VILLE
Trois critères fondamentaux définissent la ville romaine : religieux, culturel - puisqu’elle devient le patrimoine de chacun avec ses monuments (forum, temples, basiliques, théâtres, amphithéâtre...) - et juridique car la province romaine se divise en
cités (civitas) qui constituent autant de cellules politiques dont le noyau est une ville.
LA FONDATION
Le rituel de fondation de la ville romaine vient des Etrusques : les dieux sont
consultés pour le choix de l’emplacement de la ville, puis un sillon est tracé
avec une charrue.
LES RITES
Le prêtre trace le sillon autour de la ville à
l’aide d’une charrue attelée de bœufs blancs.
Dessin d’après une statuette étrusque, musée
de la Villa Giulia à Rome.
❖ Cette division de l’espace terrestre en quatre parties est la même que celle du ciel, si
importante pour les augures.
“En effet, autrefois chez les Etrusques quand on fon dait une cité, on prenait les augures puis on consacrait
le sol où devait s’élever les murs, en le bornant de telle
sorte qu’à l’intérieur des fortifications aucun édifice
ne touchait la muraille (aujourd’hui la plupart des
constructions s’y adossent franchement) et qu’à
l’extérieur il restait une bande de terre libre de toute
culture. C’est cet espace qui ne pouvait être ni habité
ni cultivé, que les Romains appelèrent pomerium, à la
fois parce q”il est derrière les murs et que les murs
sont derrière lui...”.
Tite-Live (59 av JC-17 ap JC), Histoire romaine
❖ galerie couverte donc le toit est supporté
par une colonnade. Elle protège du soleil ou
d’une pluie trop violente; elle peut s’appuyer
sur un mur ou être bordée de boutiques et
dans tous les cas elle constitue un lieu de promenade agréable.
Consultation divine
Tout commence par la consultation des dieux qui décident, par des signes, de
l’emplacement de la future ville (rappelez-vous la légende de Romulus et
Remus) dont le prêtre fixe le centre.
Tracé des axes...
Ensuite, à l’aide d’un instrument de visée, la groma, il détermine, par rapport
au soleil, un axe Est - Ouest : le decumanus, puis élève sa perpendiculaire :
le cardo ❖. A leur carrefour s’implante le forum. Toutes les autres voies
secondaires sont tracées parallèlement à ces deux axes majeurs, dessinant un
plan en damier dont chaque case est occupée par un groupe de bâtiments
publics ou privés.
...et du pomerium
La tête voilée, le fondateur ouvre un sillon autour de la ville avec un araire
de bronze tiré par une génisse et un taureau blancs : voilà l’emplacement du
futur rempart. Pour les issues, il interrompt le sillon en portant la charrue
dans ses bras, c’est pourquoi une porte s’appelle une porte (du latin porta re). Le sillon et la terre, rejetée à l’intérieur, délimitent le pomerium, espace consacré.
L’URBANISME
A partir du 3e s. av JC, Rome se lance dans toute une série de conquêtes aux
dépens du “monde grec” : d’abord les villes de “Grande Grèce” (Italie du sud)
puis celles de Sicile, enfin celles de tout l’Orient. Ainsi les Romains découvrent-ils des exemples de monumentalité et le goût des grands portiques ❖
bordés de colonnes.
L’urbanisme romain résulte donc du mariage de deux grands courants : l’influence étrusque (rites de fondation) et l’influence hellène (grandes lignes
architecturales).
Implantation des villes
Utilisation de la groma
pour délimiter un champ
(agros).
Dans la pratique, la plupart des villes romaines prennent la suite d’agglomérations plus anciennes. Dans le cas d’une création, le plan primitif est établi
sur un plan d’urbanisme théorique, calqué sur l’organisation du camp militaire ; sinon, la ville primitive était peu à peu transformée dans ce sens.
Les voies orientées sur les points cardinaux correspondent aux grands axes
de la cadastration qui organise les champs et les cultures dans les plaines
environnantes, selon une organisation copiée des Grecs.
la ville romaine - 2
Les bâtiments
La ville comprend, outre les habitations :
➵ les édifices religieux : temples, sanctuaires, collèges religieux;
➵ les bâtiments à fonction économique : marché (macellum), boutiques
(tabernae), bistrots (thermopolia) , entrepôts parfois souterrains (horrea),
➵ les espaces pour les loisirs : la palestre ou gymnase, le théâtre, l’amphithéâtre, l’odéon, les thermes ou bains publics.
➵ le forum, place publique et centre administratif réunit les pouvoirs politique (curie, basilique), économique (boutiques) et religieux (temples) de
la cité.
➵ les monuments commémoratifs : l’arc de triomphe, les mausolées.
Le plan de la ville de Timgad (ci-dessus)
est directement copié sur celui du camp
militaire romain traditionnel (ci-dessous).
Les nécropoles, ou cimetières, sont à l’extérieur de la ville, le long des voies
d’accès.
L’approvisionnement en eau
Des aqueducs amènent l’eau des sources voisines dans des châteaux d’eau
(castellum divisorum) qui distribuent l’eau par des conduits de plomb.
Les maisons possèdent souvent un puits, une citerne recueillant l’eau des toitures.
Des fontaines publiques distribuent l’eau aux habitants.
Les thermes publics nécessitent un approvisionnement en eau important.
Un réseau d’égouts desservant chaque habitation passe sous les rues.
Rôle administratif et économique
Les villes romaines ont permis d’assurer la domination de Rome dans les territoires nouvellement conquis. Elles sont bien souvent établies sur l’emplacement de camps militaires devenus des colonies.
La ville contrôle, administre et gère tout le territoire qui l’entoure.
Un système de voies relie les cités entre elles, sur le trajet, une série d’agglomérations secondaires, de relais, ou d’auberges sont organisées pour faciliter le cheminement de la poste impériale ou des voyageurs importants.
UNE RUE À VAISON-LA-ROMAINE
Une voie dallée de 4,20m de large permet la circulation des chariots et des
chevaux. Parallèlement, une rue piétonne court sous un portique adossé aux
maisons Au rez-de-chaussée s’ouvrent
toutes sortes de boutiques.
Sous la chaussée court un grand égout
collecteur qui va se jeter dans la rivière
en contrebas.
Texte, conception et réalisation : René CUBAYNES, Michèle GOZARD, Rémi MARICHAL - Edition 2001