Quand la beauté ose- Exposition au chateau de Bénouville

Transcription

Quand la beauté ose- Exposition au chateau de Bénouville
Dossier de presse
Samedi 28 juin 2008 – 17h00
Château de Bénouville
Contact :
Marianne FRESNAIS
Attachée de presse du conseil général du Calvados
02 31 57 11 21 – [email protected]
1
Armoire de poupée 1850 musée départemental Albert et Félicie Demard Haute-Saône
Communiqué
p. 3
Présentation de l’exposition
p. 4
Quelques secrets de beauté au fil des siècles
p. 12
Le château de Bénouville
p. 13
Renseignements pratiques
p. 14
Documentation visuelle
p. 15
2
1.
Communiqué
Quand la beauté ose !
Exposition d’été au Château de Bénouville dans le Calvados
du 27 juin au 21 septembre 2008
Pourquoi la jeune nymphette médiévale mince et blonde se transforme t-elle en blonde pulpeuse à
la Renaissance, en femme fardée à l’époque Classique, en bourgeoise grassouillette ou brune
tuberculeuse au XIXe siècle ou femme sportive au XXe siècle ?
Chaque société marque de son emprunte les corps, façonnés selon l’imaginaire et les valeurs de
chaque époque. Mince ou bien en chair, brune ou blonde, la beauté voit évoluer ses critères.
L’exposition dresse un tableau de cette évolution puis aborde les
différentes techniques de soin et de mise en valeur de cette
enveloppe si précieuse à nos yeux.
Elles ont étudiées à travers divers objets utilisés pour les soins du
corps, de la chevelure et pour le maquillage. Plaisir de se regarder
dans le miroir, plaisir d’être regardé...Mais les hommes ne sont
pas insensibles non plus à leur propre apparence. Barbus et
moustachus ne sont pas oubliés !
L’art du costume sera abordé par le biais du sous-vêtement qui
façonne le corps. Corps, corsets, soutiens-gorge, vertugadin, fauxcul, crinolines servent littéralement à mouler la femme selon les
canons esthétiques du moment. La mise en valeur d’une partie de
Janvier Constant (actif 1er quart 20e siècle),
l’anatomie de la femme, seins, ventre, cambrure... traduit le rôle
*La Toilette, (C) Rennes, Dist RMN –
© Adélaïde Beaudoin
que la société lui attribue.
Cette exposition s’adresse à un large public principalement familial. Peintures, sculptures et objets
provenant pour la plupart des collections normandes permettent de voyager à travers la
fascinante histoire de la beauté.
Blanchard Jacques (1600-1638), La Toilette de vénus,
(C) Rennes, Dist RMN - © Adélaïde Beaudoin
3
2.
Présentation de l’exposition
Une exposition autour de sept thèmes illustrée par des peintures, des sculptures, du
mobilier et de nombreux objets.
L’évolution des critères esthétiques féminins de l’antiquité aux années 1930
•
Se laver
•
Se maquiller
•
Se voir : le miroir
•
Se coiffer, se raser
•
Se parfumer
•
Contraindre son corps
Les prêteurs :
Musées nationaux : musée national du Moyen-Age, musée national de la céramique,
musée national de la Renaissance
Musées régionaux : musée des beaux-arts de Rennes, musée des beaux-arts et de la
dentelle de Calais, musée du peigne à Ezy sur Eure, musée départemental Albert et
Félicie Demard à Champlitte, manufacture Musée Peignes et Parures à Ezy sur Eure
musée de Bernay, usine Bohin à Saint-Sulpice sur Risle, Groupe Yves Saint Laurent
Beauté pour Roger&Gallet, Culture Patrimoine Pays d’Ouche, musée historique de
Lausanne, écomusée du Perche, commune de Pertheville-Ners, musée de MartrainvilleEpreville, musée de la comtesse de Ségur à Aube, musée de Vire, musée du meuble
miniature de Vendeuvre, Musée d’Orbec (14), musée du château de Pontécoulant (14),
musée départemental d’art religieux de Sées, Conseil général de l’Orne (61), musée du
meuble miniature, château de Vendeuvre (14), communauté de communes du pays de
Condé et de la Druance, Condé-sur-Noireau (14), foyer rural du Billot, musée de Vieux la
Romaine, musée d’art et d’histoire de Lisieux, château de Saint-Germain de Livet, musée
Baron Gérard à Bayeux, musée de Normandie à Caen, archives départementale du
Calvados.
Cette exposition a été conçue par le service du Patrimoine du Conseil général du
Calvados.
Commissaire de l’exposition : Dominique Pain.
Commissaires adjoints : Philippe Bernouis, Aude Maisonneuve, Anne-Cécile Vaccaro.
4
• Les canons de beauté au fil du temps
Dans le monde antique classique -Grec et Romain- la
beauté passe par une exaltation de l’harmonie des
proportions. Le corps athlétique triomphe alors. Il en ira
tout autrement de l’idéal féminin médiéval qui met en
avant dans ses canons esthétiques une femme nubile et
blonde à la taille de guêpe, au ventre rebondi et aux seins
petits. Quel contraste avec les femmes pulpeuses et bien en
chair peintes à la Renaissance et à l’âge baroque ! A la
femme perruquée et fardée à outrance sous Louis XIV et
Louis XV succède aux temps des Lumières un retour vers
des beautés plus naturelles : la femme idéale doit avoir un
teint de porcelaine aussi naturel que possible.
La beauté de la femme bourgeoise du XIXe siècle est plus
discrète et toute tendue vers la procréation. Elle est alors
jugée à l’aune de sa cambrure. En effet, étroitesse de
ceinture et largeur de hanches sont les adjectifs qui
définissent la taille de la femme et valorisent ainsi sa
fonction maternelle et sa fragilité, donc sa féminité. Dans le
même temps, une femme romantique au teint cireux, dit
« de la belle malade », est également mise en avant.
Apollon, cliché BNF
A la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, la présence
nouvelle du corps féminin s’affirme. Le corps se dévoile dans
les bains de mer, dans la pratique du sport (la gymnastique est
obligatoire dans les écoles publiques dès 1880) et dans la presse
féminine. La fin de la cambrure et du corset (1909) correspond à
la fin de l’image de la femme décor. Le corps se redessine, il
devient plus droit, plus svelte. L’émancipation féminine et le
travail des femmes pendant la première guerre mondiale y
participent. Mince, élancée, épaules musclées, cuisses galbées,
ventre aplati par une gaine, petits seins écrasés par des
bandelettes, la femme a un corps androgyne confirmé par la
mode à la garçonne des années 1920. Avec le XXe siècle, c’est le
millénaire de la pâleur qui disparaît au profit du teint hâlé. La
femme occupe dorénavant la sphère du monde extérieur, elle
mène une vie active, aérée. Une femme belle est une femme
musclée et mince.
Les cheveux courts par Kees VAN DONGEN.
Lithographie. Bayeux (C) Musée Baron Gérard
5
• Se laver
Jusqu’au XIXe siècle au moins, la propreté corporelle est
restée le privilège des classes les plus favorisées et
l’hygiène intime est négligée chez la plupart car, pour des
raisons religieuses, on répugnait souvent à prendre soins
des « parties honteuses », la nudité n’étant pas
convenable. Les plus aisés pratiquaient des soins souvent
rapides à l’aide de lotions et d’eau parfumée. Longtemps
la toilette s’effectuait dans un petit cabinet attenant à la
chambre, sinon dans un coin de la chambre ou de la pièce
commune, le mobilier se réduisant au mieux à une table
de toilette accompagnée d’une cuvette et d’une cruche.
Baignoire sabot en cuivre (C) musée du Vieux Honfleur
Nécessaire de toilette - Ecouen, musée national de la Renaissance
(C) Photo RMN - © René-Gabriel Ojéda
Si la baignoire était connue des romains, son usage ne se
démocratisera que très tard, principalement après la Seconde
Guerre mondiale ! Les baignoires en métal – le plus souvent
en cuivre - commencèrent à se diffuser dans les milieux les
plus aisés dans le courant du XVIIIe siècle. En effet, depuis le
milieu de ce siècle, l’Eglise autorise le bain s’il est pris par
nécessité et non par volupté. Le bidet fait également son apparition à cette époque (MarcAntoine Jacoud en serait l'inventeur : il l’aurait introduit à la cour de
Louis XV) en étant toutefois entaché d’un certain tabou car destiné au
lavage, dit intime. Dans les milieux plus modestes, la grande toilette se
faisait plus souvent dans un baquet ou dans un tub. Quant à la douche,
on en doit en partie l’invention à un normand, le docteur Merry
Delabost, médecin chef de la prison de Bonne Nouvelle à Rouen, qui
introduit la douche collective dans cet établissement vers 1872 pour
permettre aux détenus d’avoir une meilleure hygiène. A la fin du XIXe
siècle et au début du XXe siècle, se développe dans les intérieurs les
plus aisés un pièce spécialisée dans le lavage du corps : la salle de
bains, illustrée dans les publicités de l’époque.
Cure oreilles Ecouen, musée
national de la Renaissance (C) Photo RMN - © Gérard Blot
Le saviez vous ?
La toilette : c’est le nom que prit aussi la pièce de linge, plus ou moins fine et ouvragée, dans
laquelle on rangeait le nécessaire pour la coiffure ou les soins du visage. On dépliait la toilette,
posée sur une table, les instruments se trouvant ainsi à portée de main ; la séance de coiffure et de
parure terminée, les objets étaient serrés dans la toilette repliée.
Boizot Simon Louis - La femme au bain ou La baigneuse, musée national de la Céramique
6
• Se maquiller
Dans l’Occident chrétien médiéval, le maquillage sera jugé comme un subterfuge menant
à la luxure et à la débauche. Cependant au Moyen Age classique et pendant la
Renaissance, la beauté d’une femme est notamment jugée à son teint diaphane, qu’elle
peut obtenir en appliquant sur l’épiderme de la céruse (chlorate de plomb), de l’arsenic,
du mercure qui rongent la peau jour après jour ! Les XVIIe et XVIIIe siècles sont des siècles
de représentation permanente. A la cour de Louis XIV et de Louis XV, la beauté est
synonyme d’artifice. C’est d’ailleurs à cette époque que le mot maquillage apparaît mais
dans un sens péjoratif : maquiller les cartes, c’est tromper. Il s’agit de ne pas montrer son
corps tel qu’il est. Les cheveux sont cachés sous une perruque blanche, poudrée, parfois
véritable construction de bois dont la hauteur peut être démesurée. Le visage, le cou, les
bras et la naissance de la gorge sont recouverts de fard blanc pour donner l’illusion de la
pureté. Les veines sont soulignées de bleu pour montrer le lignage aristocratique tandis
que le rouge, symbole de la sensualité, est appliqué sur ce visage pâle. La fin du XVIIIe
siècle verra le retour au naturel : on se maquille beaucoup moins.
Boite contenant 6 rouges géranium pour les lèvres vers 1900 (C) Roger&Gallet
Le XIXe siècle est un temps où les femmes utilisent le moins de maquillage, celui-ci étant
surtout réservé aux prostituées et aux artistes. Les seuls produits de beauté « autorisés »
sont le tout nouveau cold cream et la glycérine. Au XIXe et au début du XXe siècle, les
cosmétiques se diversifient et permettent de se maquiller sans risque. Le maquillage est
plus sobre et vise surtout à éclairer le visage. Dans les milieux populaires et à la
campagne, on se maquille très peu, juste certains jours de fête où on emploie avec
parcimonie des crèmes et de la poudre de riz. Les progrès de la chimie dans les années
1920 permettent de commercialiser les cosmétiques qui s’adressent très vite à toutes les
femmes.
Poudre riz cedrela vers 1896 (C) Roger&Gallet
Extrait d'une planche de catalogue à usage interne
yeux (noir) bouche (rouge) veines (bleu) (C) Roger&Gallet
7
Se voir : le miroir
Les civilisations antiques des pourtours de la Méditerranée connaissaient le miroir de
métal : petit disque fait d’une mince tôle de bronze poli. Les Romains utilisaient des
miroirs de métal poli, en bronze ou pour les plus luxueux, en argent ou en or incrustés de
pierreries. Ils devaient être lustrés avant chaque usage. Encore ne renvoyaient–ils qu’une
image déformée, leur surface n’étant pas rigoureusement plane.
Longtemps encore – en fait jusqu’au milieu du XVIIIe siècle - on utilisa les miroirs de
métal, le bronze étant remplacé par le cuivre ou l’acier. Le petit miroir métallique est un
objet banal que l’on se procure pour une somme modique chez le mercier, à la foire ou
auprès du colporteur.
Allégorie de la Charnalité, cliché Bibliothèque Nationale de France
Du miroir bombé…
Tout au long du Moyen-âge, pour fabriquer des
miroirs de verre, on utilisait les méthodes inventées
par les Romains : dans la boule de verre qui venait
d’être soufflée, on versait du plomb fondu qui se
fixait dans la partie concave de la boule. Celle ci était
ensuite découpée. Le miroir ainsi obtenu n’avait
forcément que la taille de la calotte et conservait une
forme bombée. Si la netteté de l’image était
supérieure à celle des miroirs métalliques, l’image
restait donc déformée. Et le coût restait élevé.
…à la glace de Venise.
La technique de fabrication des glaces en verre plat est mise au point sur l’île de Murano à
Venise, dans la deuxième moitié du XVe siècle. Les verriers vénitiens, qui protègent
jalousement leurs secrets de fabrication, restent, jusqu’à la fin du XVIIe siècle, les maîtres
absolus de cette industrie dont les produits sont inégalés. Sous le règne de Louis XIV, la
mode des miroirs décoratifs fait fureur. Chaque personnage important veut avoir son
cabinet ou sa chambre tapissée de miroirs et dépense pour cela des fortunes. La galerie
des glaces du château de Versailles, terminée en 1684, en est l’exemple le plus achevé et le
plus exceptionnel.
Avec l’industrialisation de la production, les glaces et miroirs deviennent un élément
d’ameublement banal, d’abord dans les intérieurs bourgeois, puis dans les foyers
modestes où, dès la fin du XIXe siècle, trônera l’armoire à glace. Dans les boudoirs, ce sont
les psychés et les miroirs en pieds qui permettent alors aux femmes de prendre en compte
leur beauté.
8
• Se coiffer, se raser
La coiffure ou art de disposer les cheveux a été de tous temps, aussi bien pour les
hommes que pour les femmes, un élément important pour séduire l’autre. La mode s’est
emparée de cet art et les différents arrangements des cheveux sont souvent bien
révélateurs d’une époque comme la coiffure à l’écuelle (XVe siècle), la coiffure pouf aux
sentiments (XVIIIe siècle) ou la coiffure à la garçonne (XXe siècle).
Fer à boucler les cheveux à 5 branches - musée départemental Albert et Félicie Demard. Haute-Saône
Peigne en écaille vers 1830, (C) musée d'art et d'histoire de Lisieux
Du Moyen Age jusqu’au milieu du XVIIe siècle, la
corporation des barbiers est associée aux
chirurgiens : les mêmes rasent la barbe, coupent les
cheveux, pratiquent la saignée ou arrachent les
dents. La profession de coiffeur ne débute vraiment
qu’au début du XIXe siècle avec la mode des
chevelures apparentes. A partir de la seconde moitié
du XIXe siècle, le métier de coiffeur connaît un
grand essor. Jusque dans les années 1950, à la
campagne, les hommes se font faire la barbe chez le
coiffeur une fois toutes les semaines. Pour les
femmes, au début du XXe siècle, les cheveux sont
tirés vers l’arrière, en chignon. Puis les femmes
porteront les cheveux frisés au fer, ou avec des
papillotes en papier de soie ou des bigoudis. Mais le
nombre des coiffeurs pour hommes va régresser avec notamment la commercialisation
des rasoirs mécaniques, puis l’invention du rasoir électrique dans les années 1930.
Plat à barbe, faïence de Saint-Cloud , SEVRES, (C) musée national de la céramique
9
• Se parfumer
Elément d'une paire de flacons à parfum.
Porcelaine fabrication François Gosse (attrib.) XIXe siècle, Bayeux (C) Musée Baron Gérard
Les parfums ont été utilisés par les hommes et les femmes dès
l’Antiquité comme en témoignent les nombreux petits vases et pots
à onguent recueillis dans les sépultures.
Plus tard, à l’époque moderne, le parfum servira à effacer la saleté,
à masquer les odeurs corporelles avec des parfums puissants
comme le musc. D’une certaine façon il assure le « lavage ».
On se parfume alors à la rose, à la bergamote ou à l’ambrette. La
Cour de Louis XV est baptisée "la cour parfumée" et l'usage d'un
parfum différent chaque jour y est prescrit. A Cologne, Farina lance
la fameuse eau de Cologne.
A la fin du XVIIIème siècle on commence enfin à redécouvrir l'hygiène et les préférences
olfactives évoluent vers des parfums plus subtils qui font la fortune des premières
grandes maisons parisiennes.
Dans les premières années du XXe siècle, la parfumerie s’industrialise, ce qui permet une
large diffusion des produits.
Flacon étiquette 333, rue Saint Honoré vers 1835 (C) Roger&Gallet
Eau de toilette vera violetta (C) Roger&Gallet
10
•
Contraindre son corps
Depuis l’Antiquité, les femmes cherchent à affiner leur taille par des ceintures serrées. Le
corset baleiné apparaît à la Renaissance. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le corps est cadenassé
dans un corset qui fait ainsi remonter la poitrine. Les seins volumineux sont exposés dans
de profonds décolletés, seuls visibles les bras et les mains sont potelés tandis que les pieds
se doivent d’être petits. Avec l’adoption du vertugadin, les hanches sont plus larges que
les épaules. Au Siècle des Lumières s’opère une révolution des idées qui touche aussi au
domaine de la beauté. La femme adopte des corsets moins rigides qui lui permettent de
bouger. Au siècle suivant, féminité et maternité sont mises en valeur par le corset et le
faux-cul qui façonnent la silhouette.
La fin du XIXe siècle et le début du XXe sont une période de
transition pour la silhouette féminine. La tournure (ou
faux-cul) est abandonnée, le corps est modelé par l’habit
qui jusque là le cachait. Moulé dans la robe, il reste soumis
au corset qui lui impose une silhouette mince, cambrée,
mais avec des hanches larges. La fluidité de la taille
s’infléchit en « S ». La femme va se libérer de cette
contrainte au début du XXe siècle. Le corset succomba à la
vague féministe qui déferla après la Grande Guerre et fut
remplacé par la gaine et le combiné. Le soutien-gorge est
inventé vers 1905-1910, il faudra attendre les années 1930
pour qu’il se diffuse réellement en France. Visant à éviter
l’affaissement des seins, il concourt à la séduction du corps
de la femme.
Tenue de visite de jour - les manches emprisonnent les bras- 4e
quart du 19e siècle- musée départemental Albert et Félicie Demard. haute-Saône
Au total, il semble que la femme a cherché, plus ou moins consciemment, pour renouveler
sa séduction, à exagérer tantôt tel détail, tantôt tel autre de sa conformation.
Jules Grün, Juliette Toutain, sa femme, plâtre (C) musée d'art et d'histoire de Lisieux
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3.
Quelques secrets de beauté au fil des siècles
Antiquité
- Le « plus » de Pline l’Ancien pour fabriquer de la céruse : Il faut mettre du plomb dans
des pots à vinaigre qu’on laisse bouchés 10 jours, puis racler la « moisissure » formée, la
broyer, la tamiser, la chauffer, la laver à l’eau douce, la faire sécher et enfin en faire des
pastilles.
Cette recette a traversé les siècles puisqu’on la retrouve au XVIIIe siècle dans
l’Encyclopédie.
Moyen Age
- Épilation du front : appliquer sur la chevelure à enlever un mélange d’orpiment (sulfure
naturel d’arsenic) et de chaux vive ou de chaux bouillie dans l’huile.
- Pour empêcher la repousse du cheveu : mélanger du sang de chauve souris ou de
grenouille, du suc de ciguë ou de la cendre de chou mouillée dans du vinaigre
- Le « plus » d’Agnès Sorel (vers 1420-1450) surnommée « la Dame de Beauté »: appliquer tous
les matins un masque contenant de la cervelle de sanglier, des vers de terre et de la bave
de crapaud
Renaissance
- Pour obtenir un blond vénitien : s’enduire la chevelure d’un mélange de safran et de
citron puis rester au soleil la tête recouverte d’un chapeau sans calotte pour se protéger
du soleil.
-Le « plus » de Catherine de Médicis pour adoucir les effets de la céruse : dormir avec une
escalope de veau crue trempée dans du lait sur le visage.
Époque classique
- Les femmes du XVII ne se lavent guère : elles s’asphyxient la peau en la recouvrant de
couches de maquillage et se frottent le corps avec des linges parfumés.
- Pour se brosser les dents, elles utilisent de la poudre de corail, très abrasive, de la
poudre d’huîtres ou un peu de vin blanc
- Le « plus » de la marquise de Pompadour (1721-1764) pour obtenir un masque de beauté :
mélanger du miel battu avec de la crème fraîche. Pour se rafraîchir le visage : de l’eau de
cerfeuil tonifiante.
XIXe siècle
Pour fabriquer sa poudre de riz : 500g d’amidon de riz, 100g de poudre de racine d’iris,
d’où provient le parfum à la violette, 15g de fleurs de cassis pulvérisées, 1 g de clous de
girofle pulvérisés
XXe siècle
Le journal de mode Votre beauté considère en 1929 que le poids idéal d’une femme
mesurant 1m 60 devrait être de 60kg ; en 1939, le même magazine conseille, pour la même
taille, 51,5kg !
- Le « plus de Joséphine Baker » : prendre un bain de son à 37°, immédiatement suivi
d’une douche 18° mais seulement après avoir pratiqué quelques tours de jardin pieds nus
suivis d’une séance de machine à ramer idéale pour le galbe des jambes .
12
4.
Le château de Bénouville
Un cadre d’exposition exceptionnel
Entre Caen et Ouistreham, le château de Bénouville est situé au milieu d'un vaste parc
boisé et bordé par le canal latéral à l'Orne. Il est l'œuvre de l'architecte visionnaire du
XVIIIe siècle Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806), et se situe à une période charnière de sa
pensée. Il constitue, avec la saline d'Arc-et-Senans, l'une de ses œuvres les mieux
conservées.
Ses lignes sont d'une réelle élégance malgré des volumes massifs et imposants. En façade,
un prestigieux péristyle avec de monumentales colonnes marque l'entrée. A l'intérieur du
château, le visiteur peut admirer un exceptionnel escalier d'apparat. L’ensemble a été
classé « Monument historique » en 1930.
Le château de Bénouville appartient au Conseil général du Calvados depuis 1927. Il
abritait une « maison maternelle » pour accueillir les futures mères et les enfants
abandonnés. En 1987 l’Assemblée départementale décide de déplacer la maison
maternelle et de restaurer le château.
Il est désormais ouvert à la visite, de Pâques à fin septembre, et depuis 1993, dans un
souci d’ouverture et de diffusion culturelle, il accueille régulièrement des animations et
des expositions temporaires.
Renseignements :
Château de Bénouville
A 9 km de Caen, direction Ouistreham
Tél : 02 31 95 53 23
13
5.
Renseignements pratiques
Exposition « Quand la beauté ose »
présentée du 28 juin au 21 septembre 2008
Lieu et horaires
Château de Bénouville
A 9 km de Caen, dans la direction de Ouistreham
Ouvert tous les jours de 14 h à 18 h
Fermé le mardi
Tarifs
Adultes : 1,50 €
Groupes : 1,05 €/personne
Etudiants : 0,75 €
Gratuit pour les moins de 18 ans
Renseignements pour le public
Château de Bénouville : 02 31 95 53 23
Service du Patrimoine : 02 31 57 18 00
Accès handicapé
Contacts
Dominique Pain, Philippe Bernouis, Aude Maisonneuve, Anne-Cécile Vaccaro
E.mail : [email protected]
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6.
Documentation visuelle
Si vous souhaitez disposer d’un ou plusieurs de ces clichés, veuillez adresser votre
demande par e.mail à l’adresse suivante : [email protected], en précisant vos coordonnées
électroniques. Merci de mentionner les crédits photos.
Liste des visuels libres de droits
Page 5 :
Les cheveux courts par Kees VAN DONGEN. Lithographie.
Bayeux (C) Musée Baron Gérard
Page 6 :
Baignoire sabot en cuivre (C) musée du Vieux Honfleur
Page 7 :
- Extrait d'une planche de catalogue à usage interne yeux (noir) bouche (rouge) veines
(bleu) (C) Roger&Gallet « Patrimoine Roger&Gallet »
- Poudre riz cedrela vers 1896 (C) Roger&Gallet « Patrimoine Roger&Gallet »
- Boite contenant 6 rouges géranium pour les lèvres vers 1900 (C) Roger&Gallet
« Patrimoine Roger&Gallet »
Page 9 :
- Plat à barbe, cliché musée des traditions et arts normands à Martrainville-Epreville
- Fer à boucler les cheveux à 5 branches - musée départemental Albert et Félicie Demard.
Haute-Saône
- Peigne en écaille vers 1830, (C) musée d'art et d'histoire de Lisieux
Page 10 :
- Elément d'une paire de flacons à parfum. Porcelaine fabrication François Gosse (attrib.)
XIXe siècle, Bayeux (C) Musée Baron Gérard
- Flacon étiquette 333, rue Saint Honoré vers 1835 (C) Roger&Gallet « Patrimoine
Roger&Gallet »
- Eau de toilette vera violetta (C) Roger&Gallet « Patrimoine Roger&Gallet »
Page 11 :
- Tenue de visite de jour-les manches emprisonnent les bras- 4e quart du 19e siècle- musée
départemental Albert et Félicie Demard. Haute-Saône
- Jules Grün, Juliette Toutain, sa femme, plâtre (C) musée d'art et d'histoire de Lisieux
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