INSTITUT DE FORMATION EN MASSO-KINESITHERAPIE

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INSTITUT DE FORMATION EN MASSO-KINESITHERAPIE
Institut Régional de formation
Sanitaire et Social du Limousin
INSTITUT DE FORMATION EN MASSO-KINESITHERAPIE
DE LIMOGES
Travail Ecrit en vue de l’obtention du
Diplôme d’Etat de Masseur-Kinésithérapeute
Juin 2010
La méthode de Kabat dans la prise en charge d’un patient atteint
d’un syndrome cérébelleux
Jolly Aymeric
Sous la direction de :
M R. Hussler
Bosc David
Remerciements
Je voudrais remercier dans un premier temps toute l’équipe du service de
neurochirurgie, en particulier David BOSC, qui m’a aidé à progresser dans mes
pratiques et mes démarches professionnelles.
Ensuite, je remercie Dominique PEJOUAN pour son aide précieuse dans
la réalisation de ce travail de fin d’étude.
Pour finir, je remercie tout le personnel de l’IFMK de Limoges et en
particulier Roland HUSSLER, mon directeur de mémoire qui, à un moment ou à
un autre, ont contribué à sa réalisation.
Sommaire
I.
Introduction : ....................................................................................................................... 1
II. Problématique : ................................................................................................................... 5
III. La synthèse du bilan : ........................................................................................................ 15
IV. Le cervelet : ....................................................................................................................... 19
A.
Anatomophysiologie : ................................................................................................ 19
B.
Le syndrome cérébelleux : ......................................................................................... 23
C.
La rééducation classique : .......................................................................................... 25
V. Nos champs d’action : ....................................................................................................... 25
A.
Le système moteur : ................................................................................................... 25
B.
Le système sensitif : ................................................................................................... 29
VI. Mise en place de la rééducation par la méthode de Kabat : .............................................. 33
A.
Définitions : ............................................................................................................... 33
B.
Les pratiques spécifiques : ......................................................................................... 35
C.
Principes et objectifs : ................................................................................................ 37
D.
Application à la pathologie : ...................................................................................... 37
VII. L’évaluation de la pratique professionnelle : .................................................................... 41
VIII.
Discussion : ................................................................................................................ 47
IX. Conclusion :....................................................................................................................... 51
X. Références bibliographiques : ........................................................................................... 53
A.
Bibliographie référencée : .......................................................................................... 53
B.
Sites internets: ............................................................................................................ 53
XI. Les annexes : ........................................................................................................................I
A.
Glossaire: ......................................................................................................................I
B.
Bilan initial: le 08/06/2009 ........................................................................................ III
C.
Méthode de Kabat : .................................................................................................. VII
D.
Méthodologie de l’évaluation de la pratique professionnelle proposée : ..................IX
E. Indice de BARTHEL : ...................................................................................................XI
I.
Introduction :
« Tout ce ramène à ceci : gagner ou perdre. On ne reste jamais stationnaire. Car ne pas
bouger, c’est commencer à perdre. (MITTERRAND)».
Je crois que l’on pourrait associer cette citation au sentiment ressenti par la majorité des
patients dont la mobilité est incertaine. Ne pas bouger, c’est être tributaire d’une autre
personne, d’un système établi pour nous accompagner. Ne pas bouger, c’est tout simplement
ne pas pouvoir être autonome. Etre kinésithérapeute nous amène à la rencontre de personnes
dont cette mobilité, quelle qu’elle soit, est perturbée. Au professionnel de trouver des moyens,
permettant aux personnes de regagner un maximum d’autonomie.
Dans le service de neurochirurgie du CHRU de Limoges, le soignant rencontre un
grand nombre de patients touchés par différentes pathologies : paraplégie, tétraplégie,
dorsalgie, lombalgie, hémiplégie et atteinte du cervelet.
Les prises en charge, toutes différentes, incitent le professionnel à s’adapter. Chaque
cas est personnel et nécessite une diversification de la rééducation. Le thérapeute a différents
moyens à sa disposition. Ils peuvent comprendre les thérapies manuelles mais aussi
l’utilisation de matériels. Il s’est avéré que ces derniers soient limités en nombres et
techniquement. Dans cette aile de l’hôpital, il n’y a pas de plateau de rééducation et donc très
peu de matériel. Le fait est que l’orientation médicale est tournée principalement vers la
chirurgie, son évolution technique et le suivit en chambre des patients. Les budgets alloués au
service sont donc prioritairement répartis entre la chirurgie et les soins infirmiers. De plus,
pour certains cas hospitaliers, les plus lourds, les durées d’hospitalisation sont croissantes.
Cela est du au manque de place dans les services de rééducation adéquats. Au final, le
kinésithérapeute ne dispose pas d’instruments spécifiques à la rééducation. Son intervention
se fait en chambre et dans les couloirs.
Dans cette situation, le kinésithérapeute dispose uniquement des méthodes manuelles
et fonctionnelles pour rééduquer ses patients. Son adaptation aux diverses situations
rencontrées est de mise. Il doit trouver les bons outils pour que sa prise en charge reste
efficace. L’évolution de sa pratique est autant importante pour répondre aux possibles
allongements des durées des séjours hospitaliers.
Lors de mon stage hospitalier dans ce service, j’ai pris en charge une personne suite à
une hospitalisation pour canaux cervicaux étroits. Après étude des déficits et lecture du
dossier, la persistance des déficits d’un ancien syndrome cérébelleux est établie.
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Il s’avère que c’est une atteinte peu courante, 30 000 personnes semblent concernées
en France ( http://www.integrascol.fr/fichemaladie.php?id=24 le 24.02.2010).
Mme P vit à Aurillac, dans un appartement. Elle est droitière, à la retraite et sous
curatelle à cause d’un éthylisme chronique, depuis sevré. Cette personne n’arrive pas à
entretenir une vie sociale active. Elle est aussi très anxieuse et renfermée. De plus, elle se rend
compte de ses difficultés pour se déplacer et s’inquiète de plus en plus de son aptitude à
récupérer ses capacités fonctionnelles. Cette patiente présente la majorité des déficits du
syndrome cérébelleux, de façon plus ou moins majorés. On observe chez elle l’ataxie
cérébelleuse en position assise et debout. Lorsqu’elle effectue des gestes, on note la présence
d’adiadococinésie1, de dysmétrie2, d’asynergie3 et des tremblements4. L’hypotonie musculaire
est aussi présente.
La réalisation des activités de la vie quotidienne par Mme P est limitée. L’aide
humaine pour ses déplacements doit être permanente. Au niveau des gestes plus minutieux,
ceux-ci sont rendus très difficiles par les troubles évoqués plus haut. Une prise en charge
globale a commencé. Elle s’est avérée très courte, n’étant étalée que sur trois jours, suite au
départ de Mme P vers une centre rééducation à proximité de chez elle.
Ma rencontre avec Mme P m’a incité à réfléchir autour du sujet. Il s’avère qu’un des
principes de base de la rééducation cérébelleuse est le développement des perceptions
proprioceptives encore présentes. (XHARDEZ Y. & Coll. 2007) J’ai alors établi des relations
entre les techniques de rééducation que je maitrise, et la pathologie. La facilitation
neuromusculaire par la proprioception ou encore méthode de Kabat m’a semblée tout
indiquée. Après vérification auprès de l’HAS, l’AFREK, PEDRO, je n’ai pas trouvé de
validation ou d’invalidation.
Le thème de ce travail a pour démarche d’évaluer la possibilité d’utiliser la méthode de
Kabat lors de la rééducation d’une personne touchée par un syndrome cérébelleux. Dans un
premier temps, les notions anatomo-physiologiques et la pathologie sont abordées. Suit
l’application de la méthode de Kabat et ses particularités. Ce travail est conclu par une
proposition d’évaluation de la pratique professionnelle.
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II. Problématique :
Débuter une rééducation confronte le professionnel à une inconnue, matérialisée par le fait
que chaque patient est unique. Il n’entre pas dans une catégorie particulière rattachée à ça
pathologie. Le bilan effectué, le soignant envisage alors le type de soins apportés. Dans la
majorité des situations, tout thérapeute peut avoir accès à des protocoles déjà établis. Ceux-ci
mentionnent les particularités de la pathologie rencontrée et les méthodologies à suivre pour
nous aider à prendre en charge notre patient. De plus, la Haute Autorité de Santé (HAS) et
l’Association Française pour la Recherche et l’Evaluation en Kinésithérapie (AFREK)
constituent une base de données comportant des recommandations pour la pratique
professionnelle.
Pourtant, tout kinésithérapeute peut pratiquer le type de rééducation qu’il affectionne le
plus ou qu’il considère la plus efficace. De cette manière, le praticien peut varier son activité
et tend toujours à exploiter au mieux les capacités propres du patient.
Dans un souci de proposer la rééducation la plus adaptée, le soignant se doit de réévaluer
et de réadapter continuellement ses pratiques. Pour réaliser cela, il peut consulter des
évaluations de la pratique professionnelle, mises à disposition par l’HAS et l’AFREK. Il peut
aussi se baser sur des évaluations fonctionnelles validées et bien sur mettre en application les
pratiques apprises durant la formation continue. Pourtant, ce système a encore des limites.
Beaucoup de méthodes ne sont pas encore soumises à une ou plusieurs études permettant leur
validation.
Mon expérience professionnelle dans le service de neurochirurgie du CHRU de Limoges
m’a mené à la rencontre d’une personne touchée par un syndrome cérébelleux sous-jacent. Il
s’est avéré que cette personne soit autant gênée au niveau de ses déplacements qu’au niveau
de ses capacités fonctionnelles des membres supérieurs.
Le syndrome cérébelleux est une atteinte neurologique centrale touchant le cervelet de
façon partielle ou totale. Ce petit cerveau, situé dans la fosse postérieure crânienne est
constitué de trois entités : le Néocérébellum, le Paléocérébellum et l’Archéocérébellum. Son
atteinte peut se traduire par la possible association de différents troubles : une ataxie
cérébelleuse,
d’hypotonie
musculaire
et
d’une
incoordination
motrice
volontaire
(OUTREQUIN, 2007).
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La rééducation du syndrome cérébelleux est basée sur trois principes :
 Faciliter l’apprentissage des gestes par leurs répétitions.
 Diminuer l’amplitude des oscillations qui perturbent le maintien des attitudes et des
mouvements volontaires, en augmentant le niveau de contraction musculaire. Pour
cela, les différentes activités gestuelles et les exercices de rééducation sont pratiqués
contre résistance ce qui réduit les embardées des mouvements et augmente ses
compensations sensitives.
 Développer les perceptions proprioceptives qui auraient pu être préservées.
Les exercices sont donc surtout axés sur le contrôle du mouvement dans différentes
positions et ce en débutant par une exécution très lente (XHARDEZ Y. & Coll. 2007). Au vue
de ces données, la méthode de Kabat répond aux critères de prise en charge des cette patiente.
Malgré cela, suite aux recherches, sur l’HAS, l’AFREK ou autre, je n’ai pas trouvé de
document démontrant son efficacité ou inversement.
La facilitation neuromusculaire, par la proprioception est le plus souvent nommée
méthode de Kabat ». Elle: « utilise des renseignements d’origine superficielle (tactiles) et
d’origine profonde (position articulaire, étirement des tendons et des muscles) pour
l’excitation du système nerveux qui a son tour fait agir…la musculature » NOEL- (DUCRET,
2001).
Si la méthode de Kabat permet bien au kinésithérapeute qui l’applique de stimuler le
système proprioceptif, il est nécessaire que celui-ci soit encore fonctionnel malgré la
pathologie. La destruction du cervelet provoque t’elle un dysfonctionnement majeur de cette
capacité nerveuse ? Permet-elle une rééducation avec la méthode de Kabat ?
Pour répondre à cela, il faut étudier le cheminement neuro-anatomique des voies de
contrôle du cervelet. Si son atteinte rompt complètement les relations entre le cortex cérébral
et les récepteurs sensoriels périphériques, la méthode de Kabat est alors inutile. Comment le
cervelet fonctionne t’il et quels sont ses rôle ?
Le cervelet est constitué par trois entités : deux hémisphères cérébelleux (Néocérébellum),
le vermis (Paléocérébellum) et les lobes flocculo-nodulaires (Archéocérébellum). Chacune de
ses parties est plus ou moins autonome et gère une fonction bien particulière. Les hémisphères
cérébelleux sont connectés au cortex cérébral via la voie extra-pyramidale. Ils agissent
directement sur le contrôle du mouvement volontaire.
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Le vermis est relié aux muscles via le faisceau spino-cérébelleux qui lui est afférent et
contrôle la tonicité musculaire de façon automatique.
Les lobes flocculo-nodulaires sont associés aux appareils vestibulaires et ont une fonction
régulatrice de l’équilibre. D’une manière générale, le cervelet reçoit des afférences
informatives, les régule et ajuste l’information motrice. (OUTREQUIN, 2007).
Si ce système est détruit, la gestion automatique musculaire est entravée. On aperçoit alors
des déficits fonctionnels. La personne tremble lorsqu’elle effectue un mouvement, n’est plus
coordonnée et présente une ataxie. Il apparait donc que la destruction partielle ou totale
empêcherait ces contrôles mais ce n’est pas vraiment le cas puisqu’en pratique la personne
arrive tout à mettre en place des compensations. Comment le fait-elle, et quels systèmes le lui
permettent ?
Les patients touchés par un syndrome cérébelleux arrivent à mettre en place des
compensations. Pour pouvoir réaliser les gestes de la vie de tous les jours, ils sont obligés de
se concentrer énormément sur les mouvements et cela les fatigue beaucoup, à cause de l’effort
de concentration. Une de leur stratégie principale est d’anticiper le geste et d’établir au
préalable un contrôle visuel (SULTANA, MESURE, 2008). Il se trouve qu’il existe d’autres
stratégies à leurs dispositions. Un des objectifs de la rééducation est de les orienter, de les
informer et de les aider à développer d’autres passerelles vers l’autonomie. Au vue des
observations, il apparait que le système sensitif n’est pas affecté. Qu’en est-il vraiment ?
Quels sont ses fonctions, comment pouvons-nous le mettre à profit dans notre rééducation ?
Le système sensitif est complexe, il comprend trois boucles différentes. On parle de sensibilité
lemniscale, extra-lemniscale et spino-cérébelleuse. La première correspond aux perceptions
conscientes. La deuxième transmet les informations liées à la douleur. La dernière est
endommagée par la lésion du cervelet. Elle correspond à la sensibilité profonde de type
musculaire.
Concernant la sensibilité lemniscale, on note qu’elle ne subit pas de régulation par le
cervelet. Les informations, captées en périphérie, sont directement transmises par une voie
ascendante au cortex cérébral pour y être analysées. Bien sur, des régulations existent mais
ces dernières n’ont pas été modifiées par la lésion. Le système lemniscal peut aussi être
subdivisé en trois parties, on notera la sensibilité épicritique, la sensibilité proprioceptive
consciente et la pallesthésie (OUTREQUIN, 2007).
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Ces systèmes passent totalement inaperçus, si l’on y prête pas attention. Par contre,
lorsque la personne se concentre, la diversité des ressentis peuvent nous permettre d’évaluer
nos positions dans l’espace et nos mouvements. De plus, il est sûr que cette fonction peut être
améliorée. En 1889, la méthode de FRENKEL établissait une base d’exercices spécifiques à
la rééducation du syndrome cérébelleux.
Son principe de base est de corriger continuellement la dysfonction cérébelleuse avec
l’aide des systèmes oculaires et arthrokinétiques. Sa progression ne se fait pas dans la
puissance mais dans la complexité du mouvement.
Les exercices sont variés, précis, répétitifs, exécutés les yeux ouverts, fermés dans des
positions différentes (DUFOUR & GEDDA, 2007). La méthode de FRENKEL peut
s’apparenter à une méthode de stimulation proprioceptive. La méthode de KABAT peut-elle
nous apporter une base d’exercice répondant aux exigences de la rééducation d’un syndrome
cérébelleux ?
La méthode de Kabat est complexe et de nombreuses notions y sont associées. Le
kinésithérapeute ne doit pas se cantonner aux quatre diagonales classiques (annexe). Il se
trouve en fait, qu’en pratique, si l’on respecte quelles que règles, beaucoup de variantes
existent.
D’une façon globale, le kinésithérapeute qui souhaite appliquer cette technique va
utiliser des notions de travail en chaine, de façons croisées et répétées, avec comme point de
départ une stimulation sensitive. Pendant l’exercice, il va opposer au mouvement une
résistance qui peut être statique ou dynamique dirigée. Le travail recherché au niveau des
agonistes ou antagonistes se voudra plutôt segmentaire en fonction des difficultés du patient.
En fonction des déficits de celui-ci et de manière à être le plus efficace possible, le thérapeute
choisira une ou plusieurs techniques dans le panel proposé, dans un but de spécificité.
La méthode de Kabat propose trois objectifs. On peut mentionner les techniques qui
font appel à l’agoniste pour améliorer l’agoniste, les techniques qui font appel à l’agoniste
pour améliorer l’antagoniste et les techniques de relâchement. Elles-mêmes sont subdivisées
en des méthodes différentes. Certaines sont intéressantes dans notre cas puisqu’elles agissent
directement sur certains troubles présents dans le syndrome cérébelleux. On notera
principalement les techniques rythmiques en isométrique et isotonique. Elles auraient un effet
direct sur la coordination, les akinésies et la stabilité segmentaire (NOEL-DUCRET, 2001).
Néanmoins, une question reste en suspend. Si notre méthode peut être, en tout point,
théoriquement applicable et efficace, il en demeure qu’une évaluation de la pratique
professionnelle est nécessaire.
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Un critère d’évaluation de la pratique professionnelle est l’énoncé d’un moyen ou d’un
élément permettant de satisfaire une référence, c’est-à-dire une source d’information validée.
Cette
validation
peut
être
scientifique,
réglementaire,
éthique
(déontologie)
ou
organisationnelle (procédures). Les critères d’évaluation permettent d’améliorer la pratique
professionnelle
avec
la
méthode
de
l’audit.
(http://www.has-
sante.fr/portail/jcms/c_831660/criteres-depp-pour-les-techniques-de-reeducation-et-dereadaptation
L'audit clinique est une méthode d'évaluation qui permet à l'aide de critères déterminés
de comparer les pratiques de soins à des références admises, en vue de mesurer la qualité de
ces pratiques et des résultats de soins avec l'objectif de les améliorer (http://www.hassante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2009-10/audit_clinique.pdf, le 15.01.2010).
N’ayant pas été dans la possibilité d’observer quelconques bénéfices fonctionnels lors de
ma prise en charge, je propose un protocole méthodologique et un système d’évaluation de la
pratique. Ce dernier fait suite à la démarche de recherche, à la démonstration théorique et à
l’application pratique proposée.
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III.La synthèse du bilan :
Avant d’établir une démarche théorique puis pratique, la présentation du cas clinique
(annexe) permet de mieux comprendre mon questionnement et ma démarche. Je souhaite
souligner que si je base mon raisonnement sur un cas en particulier, le travail effectué se veut
orienter vers une généralité.
Mme P vit à Aurillac, dans un appartement avec son concubin comportant 3 marches à
son entrée. Elle est droitière, à la retraite et sous curatelle à cause d’un éthylisme chronique,
depuis sevré. Mme P n’arrive pas à entretenir une vie sociale active à cause de ses difficultés
de déplacement. Elle est aussi très anxieuse et renfermée. Au niveau des restrictions de
participation, l’hospitalisation prolongée est une grosse contrainte pour cette personne, qui se
sent d’autant plus éloigné, qu’elle n’arrive plus à joindre son concubin. De plus, elle se rend
compte de ses difficultés pour marcher et s’inquiète de plus en plus de son aptitude à
récupérer ses capacités fonctionnelles.
Le 07/04/2009, Mme P est hospitalisé pour un malaise sans perte de connaissance. Des
examens complémentaires révèlent de l’arthrose cervicale généralisée sans retentissement
patent sur le cordon médullaire. Des laminectomies cervicales C2-C3 C3-C4 C5-C6 C7-C8
sont réalisées le 05/06/2009. Elle a comme antécédents médicaux une polyneuropathie
médicamenteuse (ESPERAL), déclenchée lors de la prise en charge d’un éthylisme chronique
passé, et un syndrome cérébelleux.
L’observation de Mme P lors de sa prise en charge a permis de déterminer ses déficiences
fonctionnelles : A J+3, la patiente se plaint de douleurs cervicales à la mobilisation active
côté à 6 sur l’échelle visuelle analogique (EVA). Elle présente une mobilité active et complète
de tous les membres dans l’espace. Au niveau de son équilibre, la patiente maintient
correctement la position assise sans aide, debout on observe une augmentation du polygone de
sustentation par vacillements. La marche est réalisée avec aide humaine. Les risques de chutes
sont permanents. En ce qui concerne les transferts, celle-ci ne peut réaliser le passage de la
position couchée à assis sans aide. Néanmoins, elle se lève toute seule du fauteuil ou du lit
avec comme point de départ une position assise. Si l’on s’intéresse aux prises d’objet de Mme
P, on remarque qu’elle peut autant attraper des objets volumineux que fins. La difficulté pour
elle est de s’en servir, tremblement, mouvement non coordonnés, hésitants, trop amples, lui
rende difficile par exemple le brossage des dents ou l’alimentation.
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Les difficultés de Mme P dans ses AVQ sont liées à des déficiences structurelles. Cellesci sont diverses. Au niveau cervical, on peut voir un pansement recouvrant l’acte chirurgical,
les muscles péri-cicatriciels (trapèze supérieur et moyen, élévateur de la scapula, paravertébraux, rhomboïdes) sont crispés, contracturés et douloureux à la palpation. On observe
une laxité articulaire au niveau des deux membres supérieurs. Sur le plan neurologique, la
patiente a conservé une bonne sensibilité superficielle et profonde. Concernant le plan moteur,
les atteintes peuvent être récentes (arthrose cervicale) mais aussi ancienne (polyneuropathie
médicamenteuse). Ces deux pathologies sont d’ordre neurologie périphérique. Le bilan
neuromusculaire périphérique (ou testing) réalisé au niveau des deux membres supérieurs et
inférieurs n’indique pas de déficiences motrices majeure. Tous les muscles sont côtés à 5.
Pourtant, Mme P a des difficultés à réaliser les mouvements demandés, on observe des
dysmétries, des dyschronométries, de l’asynergie et des tremblements. Debout, une ataxie est
bien présente. Ces troubles sont liés à une destruction partielle du cervelet engendrant des
troubles du contrôle moteur.
Mme P, consciente et informée des difficultés rencontrées dans sa vie quotidienne a
émis comme objectif de rééducation son retour à domicile, avec récupération partielle voir
totale de son autonomie. Elle souhaite pouvoir recommencer ses activités d’antan, marcher
avec ou sans aide technique sans risque de tomber.
Le diagnostic kinésithérapique établi, d’après l’analyse de l’ensemble des déficiences
fonctionnelles et structurelles, est que Mme P présente des douleurs cervicales du à
l’opération, associées à des contractures musculaires péri-articulaires. A cela, s’ajoute
principalement des troubles du contrôle moteur, résultant de son syndrome cérébelleux latent.
Dans le but de facilité sa réhabilitation, une prise en charge complète est nécessaire. Ce travail
ne traitera que d’une partie de la prise en charge, celle du syndrome cérébelleux.
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Système cortico-pontique ou voie ponto-cérébelleuse
Cortex moteur
Cerveau
3
Néocérébellu
m
5
Hémisphère
4
cérébelleux
1
6
2
1 : Noyau rouge
2 : Olive
3 : Thalamus
4 : Noyau ponto-cérébelleux
Voie pyramidale
5 : Boucle régulatrice du
mouvement volontaire global
6 : Boucle de régulation des
activités cervico-faciales
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IV. Le cervelet :
Pour mieux comprendre comment le kinésithérapeute peut rééduquer une personne
touchée par un syndrome cérébelleux, il parait inévitable de connaitre les fonctions du
cervelet et les régulations qu’il effectue.
A. Anatomophysiologie :
Le cervelet se situe au niveau de la fosse crânienne postérieure, entouré des trois
méninges classiques : la dure-mère, l’arachnoïde et la pie-mère. Son origine ancestrale est
caractérisée par sa subdivision en trois parties fonctionnelles : l’archéocérébellum, le
paléocérébellum et le néocérébellum. Sa morphologie externe rappelle celle du cerveau et
laisse apparaitre trois parties, le vermis, les hémisphères cérébelleux et le lobe flocculonodulaire. Il est en relation avec la moelle allongée, le pont et le mésencéphale.
Chacune de ses parties a un mécanisme singulier, mais elles ne sont pour autant pas à
dissocier. De plus, elles entrent, via de multiples connections, dans le réseau neuronique
complexe du contrôle moteur. Par des voies schématiques de la neuro-anatomie, il est possible
d’isoler les composantes du circuit du contrôle moteur et alors on comprend d’autant plus
l’impact du cervelet. Par l’étude de ces voies, on trace aussi inévitablement le chemin
parcouru par les messages moteurs. Ils permettent de mettre en évidence, en corrélation avec
les déficits, une orientation probable de la rééducation.
Le contrôle d’un ordre moteur volontaire se fait principalement par la voie pontocérébelleuse. Elle relie directement le faisceau extrapyramidal au cervelet. On trouve
anatomiquement des neurones qui joignent les cellules pyramidales de BETZ d’origine prémotrice au néo-cervelet. A son niveau, le message nerveux peut prendre deux directions. Il
peut remonter du cervelet vers le thalamus puis vers le néo-cortex. On a ici une boucle
contrôle assez courte agissant directement à la base du faisceau pyramidal. Dans l’autre cas, le
message nerveux est tout d’abord dirigé vers le noyau rouge. Le trajet nerveux bifurque alors
vers le thalamus et finit son trajet comme son homologue. Néanmoins, au niveau du noyau
rouge, on remarque deux afférences agissant sur cette voie ascendante vers le thalamus. La
première provient de la voie pyramidale et de ses voies pré-motrices. La deuxième est une
boucle d’auto-contrôle formée entre le noyau rouge, l’Olive de la moelle allongée et le
cervelet. Leurs actions sont bien distinctes. La plus directe agit sur le mouvement volontaire
global alors que la plus complexe est une boucle de régulation des activités musculaires
19
Système spino-cérébelleux
Paléencéphale
Noyaux
sous optoNoya
Paléocerebellum
striés
u
Substance
rouge
réticulée
1(-
2
)
(+)
3
1 : faisceau rubro spinal inhibiteur
2 : faisceau réticulo-spinal médian
excitateur
3 : faisceau spino-cérébelleux
Système vestibulo-spinal
Noyau vestibulaire
Lobe
flocculo
nodulaire
Appareil
vestibulaire
2
1
1 : faisceau vestibulospinal direct
2 : faisceau vestibulospinal croisé
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cervico-faciales. L’atteinte de ces voies nerveuses provoque des troubles de l’exécution du
mouvement volontaire global par perte de l’organisation temporo-spatiale. On observe alors
dysmétrie, asynergie, dyschronométrie, adiadococinésie et un tremblement.
Il existe aussi des mouvements involontaires. Leurs origines sont diverses et on les
associe souvent aux réflexes. Dans notre cas, nous nous intéresserons surtout à ceux d’origine
posturale. Plusieurs boucles de régulation leurs sont dédiés. On trouve la voie spinocérébelleuse s’étendant de la corne ventrale du segment de moelle épinière concerné, au
cervelet. Elle nait indirectement au niveau du muscle par les informations transmises par les
fuseaux neuro-musculaires. Elle véhicule donc la tension présente dans les muscles, mais
aussi celle des tendons. Elle transmet au cervelet la sensibilité proprioceptive inconsciente.
Au niveau de ce dernier, les messages nerveux sont diffusés par les mêmes voies neuroniques
qu’emprunte la voie ponto-cérébelleuse. Son action est automatique et surtout inconsciente.
Elle est, au niveau du syndrome cérébelleux, totalement liée à l’existence des troubles de la
motricité. Lorsque cette voie est interrompue, le système nerveux central ne possède plus de
moyen d’auto-contrôle de la tension musculaire. Cela engendre, chez le patient touché,
l’hypotonie cérébelleuse. On la recherche avec le test de Stewart Holmes.
De façon complémentaire, il existe aussi une boucle de régulation vestibulo-spinale.
Celle-ci met en relation l’appareil vestibulaire, le noyau vestibulaire et le cervelet via ses
lobes flocculo-nodulaire. Son action est en fait une gestion des informations recueillies par
l’appareil vestibulaire dont le principal rôle est une gestion de l’équilibre. On peut donc
penser que l’interruption de cette voie est à l’origine de l’ataxie cérébelleuse.
A ce contrôle cérébelleux s’ajoute une autre voie de gestion. La voie réticulo-spinale
prend son origine au niveau du tronc cérébral. Elle fait partie intégrante du système réticulaire
qui est bien plus vaste, s’étendant de la moelle épinière au thalamus puis par projection de ses
voies au cortex. La partie la plus haute de la voie réticulo-spinale constitue le système
réticulaire activateur ascendant. Outre cette fonction d’éveil cortical, la voie réticulo-spinale
joue un rôle de modulation des activités motrices, sensitives, sensorielles et associatives. Elle
agit par facilitation ou inhibition des messages nerveux au niveau des transmissions neuroneuroniques. Elle contrôle via les neurotransmetteurs non spécifiques qu’elle libère
l’importance de l’information transmise. Cette voie n’est théoriquement pas touchée lors
d’une atteinte cérébelleuse. Il semble donc que nous ayons encore à notre disposition une
autre voie, automatique, régulant entre autre, le système moteur. Néanmoins, celle-ci n’étant
pas spécifique à ce contrôle moteur, il parait difficile qu’elle compense seule la fonction
cérébelleuse.
(OUTREQUIN,
2001).
21
Pathologie du cervelet
Lésions directes
Lésions compressives
Atteinte généralisée par un dérèglement de la programmation somatotopique et chronologique
du recrutement des muscles nécessaires au mouvement
Niveaux d’atteinte et répercutions
Atteinte du néocérébellum
Atteinte du
(hémisphères cérébelleux)
Paléocérébellum (Vermis)
Gestion de l’activité
Gestion du mouvement
musculaire tonique de la
volontaire global
posture pendant le
mouvement
Atteinte de
l’Archéocérébellum (lobes
flocculo-nodulaire)
Gestion de l’activité
musculaire réflexe pour le
maintien de l’équilibre
Systèmes touchés et répercutions
Système cortico-pontique
Voie d’information centrale
Faisceaux spinocérébelleux
Système vestibulo-spinal
Voie d’information
Voie d’information
périphérique
vestibulaire
hypotonie
Trouble de l’équilibre
Asynchronisme
Dyschronométrie
Adiadococinésie
Dysmétrie
Voile du palais, du pharynx et
même du diaphragme
Signes cliniques
Mouvements non adaptés aux
objectifs, dépassent la cible,
déclenchés de manière retardée
ou prématurée
Parole lente, irrégulière, souvent
Ballant des articulations
Sensation de caoutchouc
Test de Stewart Holmes
Danse des tendons
Chute
Polygone de sustentation
élargi
explosive
22
B. Le syndrome cérébelleux :
Sa survenue est diverse. Troubles vasculaires, traumatisme crânien, atteinte primitive,
infection et intoxication peuvent être à son origine. Les troubles peuvent être aperçus de façon
isolés ou associés suivant l’étendu de la lésion.
Le syndrome cérébelleux se caractérise globalement par l’association de troubles de
l’équilibre, de troubles du tonus musculaire postural, et de troubles de l’exécution du
mouvement global. Il exécute difficilement les gestes fins et précis. Sa parole est aussi
irrégulière, lente et accélérée, souvent explosive.
En considérant l’organisation de chacune des 3 parties du cervelet on voit que les
fibres à destinée cérébelleuse décrivent pour chaque système une boucle particulière qui fait
retour au névraxe.
Il existe ainsi une boucle de régulation cérébelleuse archéo-motrice, paléo-motrice et
néo-motrice. Ces boucles assurent la régulation temporo-spatiale du mouvement, c’est à dire
la programmation somatotopique et chronologique du recrutement des muscles nécessaires au
mouvement, et la régulation de leur tonus.
La disposition en boucles des grandes voies nerveuses est une organisation très
générale du Système nerveux central qui fonctionne comme un système asservi, (ou systèmes
subordonnés les uns aux autres) c’est à dire, avec auto-contrôle et auto-régulation.
En bref, on voit que le cervelet est un organe régulateur de la fonction motrice, intégrant et
traitant les informations qui lui proviennent soit de la moelle, soit du tronc cérébral, soit du
cerveau.
Ce trouble de l’adaptation automatique du geste nécessite, continuellement, pour être
contrecarré, une concentration accrue pour permettre d’adapter le geste ou la parole. Il en
résulte une grande fatigabilité. (OUTREQUIN, 2007)
23
Conception d’un ordre moteur volontaire basique sans présence de régulation
cérébelleuse
Stimulation initiale
Cortex cérébral : relation aires pré-motrice et
motrices
Capsule interne
Tronc cérébral
Pédoncule cérébraux
Protubérance
Moelle allongée
Décussation
pyramidale
10
90%
%
Muscles : mouvement
24
C. La rééducation classique :
Basée sur les trois principes cités précédemment, elle propose différent exercices. Ils
sont axés sur le contrôle du mouvement dans différentes positions et ce en débutant par une
exécution très lente. La tonification des muscles du tronc et un travail de l’équilibre en partant
d’un polygone de sustentation large (position à quatre pattes) est indiqué. L’augmentation de
la difficulté est apportée par les différentes postures établies permettant la réduction de la
distance entre les appuis. A cela s’ajoute des exercices de transfert du poids et de contrôle
segmentaire. Des charges additionnelles peuvent être utilisées pour limiter les embardées du
membre oscillant si l’incoordination n’est pas trop marquée.
La balnéothérapie est propice à ces exercices, la résistance de l’eau diminuant les à-coups
des mouvements. Les gestes, ainsi canalisés, ont une réalisation proche de la normale ce qui
facilite leur apprentissage. (XHARDEZ Y. & Coll. 2007)
V. Nos champs d’action :
En rapport avec la conceptualisation des régulations du cervelet, le système moteur et le
système sensitif restent en partie intact. Quels sont leurs cheminements et leurs
fonctionnements ?
A. Le système moteur :
Dans notre étude de cas, il est le système le plus affecté. Son atteinte n’est pas
structurelle au sens pur puisqu’aucune modification n’a eu lieu au niveau de sa propre
architecture. Pour autant, sa fonction a été modifiée. Nous avons vu les différentes relations
entretenues entre le cervelet et la voie motrice. A ce stade, il serait intéressant d’évaluer
l’étendue du système qui reste à notre disposition.
Le système moteur peut être divisé en deux parties, l’une nerveuse et l’autre
musculaire. La première partie prend naissance au niveau des aires corticales pré-motrices
(aires 5/6/7/21/22) et somato-motrices (aire 4) (OUTREQUIN, 2007). A cet endroit, et après
corrélation des différentes afférences a lieu l’établissement des ordres moteurs. Ceux-ci
cheminent à travers le névraxe via la voie Pyramidale. Ce dernier est hétérogène, constitué par
les cellules pyramidales de BETZ, ayant pour origine les différentes aires citées plus haut. La
voie pyramidale, au départ du cortex cérébral aborde une descente, elle passe par les capsules
25
26
internes du cerveau. Au niveau du tronc cérébral, elle poursuit par les pédoncules cérébraux,
atteint la protubérance. La voies motrice continue sa descente jusqu’à la moelle allongée où
elle subit la décussation pyramidale. 90% de ses fibres croisent leur axes et deviennent alors
indirectes, 10% restent directes. Elles garderont cette configuration dans la moelle épinière et
transmettront l’ordre moteur jusqu’aux muscles concernés. Cette représentation ne prend plus
en compte les régulations cérébelleuses. Mais, il est pertinent de signaler qu’il existe un autre
système autogérant en partie l’activité musculaire. (OUTREQUIN, 2007)
Au contrôle cérébelleux s’ajoute donc une autre voie de gestion. La voie réticulospinale prend son origine au niveau du tronc cérébral. Elle fait partie intégrante du système
réticulaire qui est bien plus vaste, s’étendant de la moelle épinière au thalamus puis par
projection de ses voies au cortex. La partie la plus haute de la voie réticulo-spinale constitue
le système réticulaire activateur ascendant. Outre cette fonction d’éveil cortical, la voie
réticulo-spinale joue un rôle de modulation des activités motrices, sensitives, sensorielles et
associatives. Elle agit par facilitation ou inhibition des messages nerveux au niveau des
transmissions neuro-neuroniques. Elle contrôle via les neurotransmetteurs non spécifiques
qu’elle libère l’importance de l’information transmise. Cette voie n’est théoriquement pas
touchée lors d’une atteinte cérébelleuse. Il semble donc que nous ayons encore à notre
disposition une autre voie, automatique, régulant entre autre, le système moteur. Néanmoins,
celle-ci n’étant pas spécifique à ce contrôle, il n’est pas concevable d’affirmer cette
hypothèse. (OUTREQUIN, 2007)
27
Cheminement de la sensibilité lemniscale
Sensibilité
Sensibilité
épicritique
proprioceptive
Pallesthésie
consciente
Corne dorsale de la
moelle épinière
Décussation
sensitive
Thalamus
Cortex cérébral aires
corticales de la somesthésie
28
B. Le système sensitif :
Maintenant que nous avons aperçu le cheminement anatomique des voies de contrôle
du mouvement volontaire ou involontaire, il semble évident qu’une atteinte structurelle du
cervelet modifie totalement cette régulation. En effet, quelque soit l’origine de la régulation,
on aperçoit qu’une partie du trajet nerveux est modifié. On peut même envisager une
perturbation du système réticulé par modification de l’information initiale. Le patient
cérébelleux n’a plus la possibilité, bien sur inconsciente, d’avoir recourt à ses systèmes de
contrôle moteur automatiques. Cela est observé par la présence de ses incapacités.
Habituellement, lorsqu’on débute une rééducation avec un patient touché par ce
trouble, s’il est permanant ou dégénératif, on envisage l’établissement de compensations pour
palier
aux déficits. On met en place une rééducation orientée vers la répétition et l’apport de
résistance au niveau des mouvements dans le but de canaliser les tremblements et les
dépassements parasites. Pour réaliser cela, on soumet au patient une méthode utilisant les
sensations qu’il peut ressentir lors des mouvements. On essaie de rendre le plus automatique
possible un système qui ne l’est pas.
Le système sensitif est complexe mais on peut le regrouper en trois sous division. On
trouve la sensibilité lemniscale, la sensibilité extra-lemniscale et la sensibilité spinocérébelleuse. Cette dernière ayant été détaillée plus haut, nous nous intéressons seulement ici
aux deux autres et plus particulièrement à la sensibilité lemniscale. Ce n’est pas que la
sensibilité extra-lemniscale ne soit pas intéressante, c’est juste qu’il ne semble pas qu’elle
rentre en compte dans le développement de notre raisonnement, celle-ci étant responsable des
sensations dues à la douleur.
Lorsqu’on parle de sensibilité lemniscale, on aborde un terrain vaste qui s’étale
principalement dans trois directions, toutes amenant à la perception d’une sensation. En
premier, on trouve la sensibilité tactile épicritique. Elle correspond aux sensations captées par
la peau. Au niveau de l’épiderme, on trouve des disques de Merkel, captant très finement les
sensations (lecture du Braille par exemple), qui ont aussi des annexes aux poils. Dans
l’épiderme, on trouve les corpuscules de Paccini et de Golgi-Mazzoni, enregistrant les
pressions exercées sur la peau.
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30
Ensuite, on trouve la sensibilité proprioceptive consciente, tributaire de corpuscules
sensibles aux tensions présentes dans les ligaments et les capsules articulaires. Pour terminer,
on a la sensibilité vibratoire ou pallesthésie.
Si leurs récepteurs sont différents, le cheminement du message nerveux reste assez
conforme et emprunte au final une voie identique. Le neurone sensitif rejoint la moelle
épinière par la corne dorsale de la moelle épinière. Il remonte jusqu’au niveau de la moelle
allongée dans les noyaux cunéiformes et graciles où il fait jonction avec un autre neurone
Celui-ci réalise la décussation sensitive et monte jusqu’au Thalamus. Une nouvelle jonction
est réalisée, l’information remonte alors dans le cortex au niveau des aires corticales de la
somesthésie.
Ces messages nerveux sensitifs n’ont pas habituellement d’influence sur les
corrections automatique de la posture ou au niveau contrôle du mouvement puisque nous
avons vu précédemment qu’un système y était déjà dédié.
Malgré cela, le système sensitif reste le point de départ de notre prise en charge.
Lorsqu’on observe une rééducation type d’une personne touchée par un syndrome
cérébelleux, on se rend compte de son utilité. L’utilisation de résistances permet à la personne
de ressentir les mouvements, les positions de ses membres. Elles nous permettent de solliciter
le système d’une façon majorée, de manière à faciliter la perception de la gestuelle. Petit à
petit, s’il y a amélioration des sensations et des troubles, on diminue les stimuli. Nous avons
vu plus haut, que le système sensitif agissait à différent niveau. Sachant que notre objectif est
de le « sensibiliser », autant le faire au niveau de toutes ses composantes.
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32
VI. Mise en place de la rééducation par la méthode de Kabat :
La méthode Kabat a été mise au point entre 1947 et 1960 par le Docteur Herman Kabat, le
neurophysiologiste Levine et deux physiothérapeute, Knott et Voss. Elle est riche de sept
techniques différentes, basées sur les connaissances en neurophysiologie et permet entre autre
le renforcement musculaire, le gain d’amplitude, l’amélioration de la coordination et la
diminution de la rigidité. On lui trouve ainsi des applications en neurologie, orthopédie,
gériatrie, médecine du sport et rhumatologie. Elle propose une approche globaliste du patient
et des techniques de facilitation (NOEL-DUCRET, 2001).
L’intérêt, porté sur cette pratique, dans ce travail tourne autour de sa capacité à stimuler le
système proprioceptif. Comme toute méthode, seulement une partie de celle-ci est spécifique
à notre prise en charge. Voyons ce qu’elle nous apporte.
A. Définitions :
La méthode de Kabat se définit comme « l’utilisation des renseignements d’origine
superficielle (tactiles) et d’origine profonde (position articulaire, étirement des tendons et des
muscles) pour l’excitation du système nerveux qui a son tour fait agir... la musculature »
Elle a comme point de départ des techniques de facilitation. Le rééducateur applique, avant
l’action, des stimuli (réflexe myotatique, pression, coaptation, traction) pour déclencher
l’activité désirée. Le rééducateur peut solliciter faiblement une chaine musculaire, ou
fortement un seul muscle, ce qui provoque un débordement d’énergie, une contraction des
muscles voisins. Aux stimuli sensitifs s’ajoute un stimulus verbal ou ordre oral et un suivit
visuel.
Via le touché, le rééducateur sollicite le système proprioceptif. Il utilise les récepteurs
périphériques pour stimuler des phénomènes de feed-back sensitifs indispensables à la
réalisation du mouvement actif. L’information sensorielle émane de différents récepteurs :
musculaires, articulaires et cutanés.(NOEL-DUCRET, 2001)
33
34
B. Les pratiques spécifiques :
Forte de ses sept techniques, la méthode de Kabat permet la prise en charge de patients
touchés par différentes pathologies. Ce travail s’intéresse à celle permettant la diminution des
troubles rencontrés chez un patient cérébelleux.
Le syndrome cérébelleux provoque trois déficits principaux qui sont l’asynchronisme,
l’hypotonie et la perte d’équilibre. Suivant l’importance de l’atteinte, ceux-ci sont plus ou
moins marqués. On peut répertorier trois types de manœuvre adaptée à notre rééducation.
Celle-ci sont toutes composées de contractions musculaires mettant en jeu des dessins
cinétiques.
Les deux première méthodes font parties d’un même sous groupe constitué de
techniques rythmiques. Elles sont basées sur des contractions isotoniques répétées dans un
même dessin cinétique. Par leurs applications on recherche l’amélioration de la coordination
et la diminution des akinésies.
Les « stabilisations rythmées » sont réalisées par co-contractions de loges musculaires
antagonistes. On provoque une contraction maximale statique d’un groupe agoniste suivie
immédiatement et sans relâchement de la contraction statique antagoniste. Chaque contraction
dure 6 secondes. Dans ce cas là, c’est une amélioration de l’équilibration statique qui sera
recherchée. Elle pourra se faire en chaine ouverte ou chaine fermée ce qui est intéressant pour
l’équilibre.
Les « inversions lentes » sont une série de contraction isotonique, ayant pour départ la
sollicitation d’un groupe musculaire agoniste fort enchainé par le travail du groupe
antagoniste faible. Il ne doit pas y avoir de relâchement en fin de course pour provoquer un
parfait débordement d’énergie. Cette méthode utilise la loi d’induction successive. Les effets
recherchés sont l’amélioration de la coordination antagoniste/agoniste et l’augmentation de la
force musculaire.
Les « contractions répétées », sont une série de dessins cinétiques allant dans la même
direction, ciblant le même groupe musculaire et dont la résistance est croissante. Ses objectifs
sont d’augmenter la force musculaire d’un dessin cinétique, son amplitude et son endurance.
Son application serait principalement destinée à diminuer l’hypotonie et à améliorer la
condition physique de la personne.
(NOEL-DUCRET, 2001)
35
36
C. Principes et objectifs :
La prise en charge thérapeutique d’une personne respecte un certains nombres de principes
que le praticien établit en début de prise en charge. Ceux-ci établissent des limites
thérapeutiques à respecter.
Les principes de la rééducation cérébelleuse par la technique de Kabat sont :
 Ne pas provoquer de douleurs.
 Respecter la fatigabilité du patient, ne pas majorer les troubles.
 Ne pas mettre en échec le patient.
 Prévenir les risques de chute.
 Respecter la progression cinétique, la lenteur et la qualité d’exécution du mouvement
prime la rapidité et le nombre de répétitions.
 Favoriser le travail en charge dès que possible.
Les objectifs de prise en charge sont aussi établis en début rééducation, avec le patient. Ils ont
pour but d’établir une relation entre le projet thérapeutique et le projet personnel du patient.
 Diminuer l’impact de l’ataxie cérébelleuse.
 Diminuer l’hypotonie et les asynchronismes.
 Augmenter les capacités fonctionnelles du patient.
 Préparer la personne au réentrainement à l’effort si nécessité.
D. Application à la pathologie :
Il faut garder à l’esprit que la personne ressent une gêne dans ses activités de la vie
quotidienne et que paradoxalement notre technique ne va pas solliciter spécifiquement en
situation ses déficits. En fait, on recherche en l’appliquant à développer le contrôle d’un ou
plusieurs gestes par le patient. En concentrant nos efforts sur certains schémas moteurs, on
espère que leurs améliorations auront des répercutions sur d’autres gestes. D’une manière
générale, notre travail va cibler l’apprentissage d’un pseudo-contrôle musculaire via un geste.
Par répétition successive on tente à bonifier le mouvement. N’oublions pas non plus, que le
travail demandé au patient lui demande une attention particulière et que des phases de repos
entre les exercices ne sont pas à exclure.
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En fonction des troubles présents, rarement dissociés cependant, nous travaillerons
avec une des techniques citées plus haut. Voyons de quelle façon nous pouvons les appliquer.
Dans un souci de logique et s’ils sont tous présents, je commencerais par travailler la stabilité,
puis la coordination segmentaire et pour finir le mouvement complet.
La position du patient est adaptée à sa capacité de gérer l’ataxie. Si le risque de chute est trop
important, les exercices se font de façon assis. En fonction de l’évolution du trouble, les
positions à genou, en chevalier servant, debout statique et debout dynamique seront
envisageables.
La vitesse d’exécution de l’exercice est un facteur important d’échec lors de la
réalisation des dessins cinétiques de Kabat. Le patient atteint d’un syndrome cérébelleux ne
possède plus de régulation temporo-spatiale. Il compense ce déficit par des mouvements
rapides et hésitants. Pour cette raison, la prise en charge initiale se doit de commencer par des
exercices de contractions répétées. Il n’y a pas de notion de temps et le kinésithérapeute peut
gérer la vitesse d’exécution en fonction des facilités du patient. C’est aussi un premier contact
permettant d’évaluer de façon générale certains déficits.
Après réalisation du bilan et estimation de l’importance des troubles, le soignant peut
s’orienter vers les autres techniques.
Une séance type de rééducation peut commencer par des stabilisations rythmées. Dans
un premier temps, on va se positionner au niveau de l’articulation de l’épaule. On oppose sa
flexion à son extension, son abduction à son adduction et sa rotation interne à sa rotation
externe. L’antépulsion et la rétropulsion ne sont pas à négligées. Lorsque le contrôle de
l’articulation est satisfaisant, on intègre le coude puis le poignet. Il me semble qu’établir un
ordre de cheminement proximo-distal pourrait être bénéfique.
Prenons pour exemple la flexion/extension d’épaule, j’associerais l’ordre verbal
« pousser » à la flexion de bras et l’ordre verbal « tirer » à son extension. Mon appuis se
situerait au niveau du tiers inférieur du bras sur sa face antérieure alors que mon contre appuis
serait sur sa face postérieure au même niveau. Les consignes de l’exercice sont la réalisation
de six oppositions statiques dans chaque direction sans qu’il ait d’arrêt. Chaque contraction
dure 6 secondes et le but est la stabilisation du membre et la limitation des tremblements.
39
40
Dans le cas où le travail serait orienté au niveau des membres inférieurs, celui-ci
s’effectue en chaine fermée préférentiellement. L’exercice s’apparente alors à des
déstabilisations rythmées lentes qui respecte l’opposition des dessins cinétiques.
Si la stabilité est acquise au cours d’une posture, assis, à genou, en chevalier servant,
debout. La séance se poursuit par des inversions lentes. Le déroulement des exercices est le
même que précédemment. On respecte le même principe de groupes agonistes antagonistes
mais aussi l’accroissement progressif de la longueur des segments corporels. Cet exercice est
très difficile pour une personne atteinte d’un syndrome cérébelleux à cause de la notion de
vitesse lente rentre en jeu. Cela peut s’apparenter à un travail de minutie pour la personne, sa
concentration doit être optimale pour limiter les co-contractions antagonistes parasites.
La rééducation d’une personne touchée par un syndrome cérébelleux est lente. Elle dure le
temps que le patient établisse des compensations. Celles-ci doivent être suffisantes pour
rétablir des capacités fonctionnelles permettant les activités de la vie quotidienne.
VII.
L’évaluation de la pratique professionnelle :
Une démarche pratique proposée n’a pas de valeur thérapeutique si celle-ci ne propose pas
un bénéfice concret à la profession. Une évaluation de la pratique permet de démontrer son
efficacité ou bien au contraire son inefficacité. Cela met aussi en évidence ses limites
d’application et son impact réel sur la population de patient ciblé.
L’évaluation de la pratique professionnelle se fait suivant différents critères déterminés par
l’HAS. La validation est effectuée par la méthode de l’audit.
N’étant pas dans la capacité actuelle, après mes recherches, de démontrer par une
étude statistique, les biens-faits ou les non-faits de la méthode de Kabat sur les personnes
touchées par un syndrome cérébelleux, je propose une grille d’évaluation. Celle-ci vient en
complément des autres tests préexistants, évaluant les troubles au niveau d’un syndrome
cérébelleux.
On note principalement l’épreuve « doigt-nez » et « talon-genou » pour la
coordination, « l’épreuve des marionnettes » pour l’adiadococinésie (XHARDEZ Y. & Coll.
2007). Le test de Stewart Holmes met en évidence l’hypotonie. Il est une flexion contrariée de
l’avant bras contre forte résistance. Le relâchement soudain provoque, si le test est positif, une
flexion exagérée. La personne s’auto-frappant involontairement (OUTREQUIN, 2007).
La première grille d’évaluation cible les trois techniques proposées et tend de les évaluer par
rapport aux troubles rencontrés chez le patient cérébelleux. Sa méthodologie se veut
accessible à tous, rapide à exécuter et reproductible (annexe).
41
Nom du patient :
Nom du praticien :
Date :
Membres supérieurs
Evaluation de la pratique
Zones
Techniques
Déficits
concernés
corporelles
Modalités
et
temporelles
Modalités
mouvements
des
posturales
ciblés
exercices
Evolution
thérapeutique
Pendant
Différée
Troubles de
l’équilibre
segmentaire
Stabilisations rythmées
Hypotonie
musculaire
Tremblement
Asynergie
Adiadococinésie
Asynergie
Inversions lentes
Dyschronométrie
Hypotonie
Tremblement
Dysmétrie
Adiadococinésie
Asynergie
Contractions répétées
Dyschronométrie
Tremblement
Hypotonie
Commentaires :
42
Tronc
Stabilisations
Troubles
rythmées
l’équilibre
Inversions lentes
Asynergie
de
Commentaires :
Membres inférieurs
Troubles de
l’équilibre
segmentaire
Stabilisations
Hypotonie
rythmées
musculaire
Tremblement
Asynergie
Adiadococinésie
Asynergie
Inversions lentes
Dyschronométrie
Hypotonie
Tremblement
Dysmétrie
Adiadococinésie
Asynergie
Contractions répétées
Dyschronométrie
Tremblement
Hypotonie
Commentaires :
Une deuxième grille d’évaluation est proposée. Elle est plus orientée sur l’évaluation
des atteintes fonctionnelles liées à la pathologie. Elle vient en complément de l’indice de
BARTHEL (annexe), qui propose une grille d’évaluation des activités de tous les jours
(AVQ) (http://www.afrek.com/fiches/rub1/bilanbarcomplet.pdf, 17.02.2010).
43
Evaluation fonctionnelle spécifique du syndrome cérébelleux
Nom du patient :
Nom du praticien :
Date :
O/N
Ne contrôle pas ses gestes
Retard d’exécution
Tremblements intentionnels non fonctionnels
Impossibilité de toucher un objet
Touche l’objet
Attrape l’objet en réalisant un fauchage et ne peut pas
Membres
supérieurs
en position assis
s’en servir
Attrape l’objet sans fauchage et ne peut pas s’en servir
Attrape l’objet avec ou sans fauchage et peut s’en servir
avec difficulté
Attrape l’objet avec ou sans fauchage et peut s’en servir
normalement
Coordination
des
deux
membres
supérieurs
fonctionnelle
Absence de troubles
Commentaires :
Equilibre
précaire
en
position
assis,
bascule
régulièrement
Equilibre maintenu en position assis, ne permettant pas
la réalisation d’activités
Equilibre en position assis permettant la réalisation
Equilibre
d’activités
Equilibre précaire en position à genou
Equilibre maintenu en position à genou ne permettant
pas la réalisation d’activités
Equilibre maintenu en position à genou permettant la
réalisation d’activités
44
Equilibre précaire en position du chevalier servant
Equilibre maintenu en position du chevalier servant, ne
permettant pas la réalisation d’activités
Equilibre maintenu en position du chevalier servant,
permettant la réalisation d’activité
Equilibre précaire en position debout, risques de chutes
important
Equilibre maintenu en position debout, ne permettant
pas la réalisation d’activités
Equilibre
Equilibre maintenu en position debout, permettant la
réalisation d’activités
Equilibre précaire pendant la marche, risque de chutes
important, aide technique ou humaine obligatoire
Equilibre maintenu pendant la marche, correction des
trajectoires efficaces
Equilibre
pendant
la
marche,
déviations
peu
perceptibles
Absences de troubles
Commentaires :
De cette façon, le kinésithérapeute souhaitant appliquer cette technique pour cette
rééducation spécifique, peut trouver, dans l’utilisation de ces trois outils, un moyen d’évaluer
les résultats de sa pratique.
45
46
VIII.
Discussion :
Après les recherches effectuées autour du sujet, des liens ont été établis entre la
pathologie, le système sensitif, le système moteur et la méthode de Kabat. Ils permettent,
comme je le démontre, de montrer l’impact de la technique sur les troubles évoqués.
Néanmoins, ma bibliographie actuelle ne comprend pas d’études révélant l’efficacité ou
l’inutilité de cette pratique dans la rééducation du syndrome cérébelleux.
Or, il se trouve que certains auteurs mettent en avant l’importance d’une rééducation
exclusivement fonctionnelle lors de la prise en charge d’une personne atteinte par un
syndrome cérébelleux. N’ayant pas le recul suffisant sur l’efficacité de la méthode et
comprenant leurs intérêts pour cette approche thérapeutique, je propose une grille
d’évaluation de la pratique professionnelle. Elle pourrait participer à clarifier la situation et
déterminer si une application complémentaire de la méthode de Kabat est judicieuse. Faut-il
maintenant que le kinésithérapeute lambda veuille pratiquer cette méthode.
En effet, l’intérêt fonctionnel de la technique peut être une barrière à son utilisation. On
sait que « l’approche fonctionnelle est un puissant moteur qui place la coordination du patient
sur la trajectoire la plus courte vers l’indépendance fonctionnelle (R. SULTANA, S.
MESURE, 2008)», aller à contre sens de ce principe tend finalement à être préjudiciable à son
autonomisation. Si Kabat pose sa méthode comme fonctionnelle (NOEL-DUCRET, 2001), ce
n’est pas le cas d’autres auteurs. Sultana et Mesure décrivent les diagonales de Kabat comme
des « coordinations multi-segmentaires codifiées, qui ne sont pas fonctionnelles. (R.
SULTANA, S. MESURE, 2008)» Il est vrai que son application ne confronte à aucun
moment le patient à un acte de la vie quotidienne. Cette caractéristique est d’autant plus vraie
dans ses variantes proposées. Chacune, est composée d’oppositions segmentaires, statiques ou
dynamiques, impliquant à aucun moment donné l’intégration d’une activité.
Pourtant, si cette constatation est très explicite lorsque le thérapeute aborde la rééducation
des membres supérieurs, elle l’est moins au cours du travail du tronc et des membres
inférieurs. Son application peut et se doit de rentrer en jeu, lors de mises en situation telles
que le travail de la statique assis et debout. Cela nous permet alors de travailler l’équilibre. La
direction thérapeutique tend alors à être fonctionnelle.
47
48
Un autre aspect positif de la pratique est son caractère répétitif. On a une notion de
quantification des performances, qui est « un élément essentiel du programme de rééducation.
Elle permet une progression motivante pour le patient, et est facile à organiser » (R.
SULTANA, S. MESURE, 2008). Selon BERTSCH, « plus la quantité de pratique (à cheval)
est importante, meilleur est la maitrise (du pas et du trot). La nature de l’enseignement reçu à
peu d’importance » (R. SULTANA, S. MESURE, 2008). La méthode de Kabat possède cette
notion de répétitivité. On peut penser alors qu’en stimulant un nombre indéfini un
mouvement, que celui-ci deviendrait automatique et facile à réaliser par la personne. En
travaillant dans les différents plans, on favoriserait alors la future mise en situation
fonctionnelle. Cela parait d’autant plus vrai que les techniques proposées agissent directement
sur les troubles observés (NOEL-DUCRET, 2001).
Finalement, la méthode de Kabat semble pouvoir s’inscrire dans un programme de
rééducation du syndrome cérébelleux. Il n’empêche que son application ne doit pas se
soustraire aux autres méthodes. Pourtant, lorsque l’approche fonctionnelle est très difficile ou
impossible, à cause des chutes trop nombreuses, elle pourrait être une alternative.
De plus, elle reste une méthode de renforcement musculaire (NOEL-DUCRET, 2001). D’une
façon générale, nous sommes en présence de patients qui sont déconditionnés. Les phases
d’hospitalisation sont des facteurs aggravants. Lorsque le niveau de forme physique est trop
bas, le soignant se doit de commencer la prise en charge par du travail segmentaire et
analytique. Au fur et à mesure, il favorisera un renforcement global fonctionnel, sollicitant le
système aérobie.
La réalisation d’activité quotidienne est alors indiquée. Néanmoins, certaines réflexions
remettent en cause l’efficacité de la prise en charge fonctionnelle. Elles établissent des liens
entre les troubles rencontrés (hypermétrie, tremblement intentionnel, absence de
stabilisation…) et l’hypotonie (R. SULTANA, S. MESURE, 2008). Le renforcement
musculaire est alors indiqué. Il serait intéressant d’étoffer le sujet dans le but de toujours
proposer une rééducation la plus efficace.
49
50
IX. Conclusion :
La prise en charge de la patiente, atteinte du syndrome cérébelleux, fût certes courte. Elle
m’aura tout de même permis de soulever la question de la légitimité de la méthode de Kabat,
dans la rééducation de cette pathologie. Ma recherche a été multidirectionnelle, débutant par
la neurophysiologie, continuant à travers l’étude de la méthode et s’achevant par une
proposition d’évaluation de la pratique professionnelle. Suite à ce travail et en concordance
avec les données connues, il en ressort que la méthode de Kabat peut être un outil dans la
rééducation d’une personne atteinte d’une lésion du cervelet.
En tant que futur professionnel, j’admets que son application peut être controversée,
principalement au stade où l’on recherche à autonomiser le patient. Pour favoriser cette
réadaptation, il semble évident que le kinésithérapeute doit accès sa prise en charge vers
l’aspect fonctionnel. Néanmoins, lorsque les progrès attendus sont ressentis ou trop dur à
obtenir, il se peut que l’application de la méthode de Kabat aide le patient à mieux maitriser
ses gestes. Pour vérifier cela, des essais associés à une étude sont nécessaires. L’outil
d’évaluation proposé pourrait alors être le moyen de quantifier l’efficacité de notre pratique.
Sa conception est dans un premier temps ciblée exclusivement sur les troubles associés, puis
sur son intérêt fonctionnel. N’ayant pas été appliqué, il est encore perfectible. Pour réaliser
cela, une exécution professionnelle à grande échelle serait idéale.
Dans son application, je trouve aujourd’hui, avec un peu plus de recul, d’autres bénéfices.
Comme expliquer précédemment, le déconditionnement à l’effort est très important chez ces
personnes. Lors de phases aigues, pendant les alitements par exemple, la méthode de Kabat
peut permettre de maintenir un certain niveau de motricité. Elle est un outil d’entretien. Ce
bénéfice ajouté soulève une autre idée. Dans la mesure, où l’entrainement musculaire est tout
à fait indiqué dans cette rééducation, le reconditionnement à l’effort, est il bénéfique dans
notre cas ? On pourrait appliquer les mêmes protocoles que ceux effectués dans les centres de
rééducation cardiaque. Le travail sur ergocycle à jambes ou à bras et sur tapis défilant permet
d’améliorer la condition physique. Indépendamment d’une rééducation spécifique des
troubles, on augmente la capacité à l’effort et donc aux exercices du patient. On note aussi
l’aspect répétitif. La fatigue diminuant, la personne pourrait être plus apte à réaliser en suite
les exercices fonctionnels.
51
52
X. Références bibliographiques :
A. Bibliographie référencée :

NOEL-DUCRET F. Méthode de Kabat. Facilitation par la proprioception. Encycl Méd
Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS Paris) Kinésithérapie-MédecinePhysique-Réadaptation, 26-060-C-10, 2001, 18 p.

R. SULTANA, S. MESURE. ATAXIE ET SYNDROME CEREBELLEUX rééducation
fonctionnelle, ludique et sportive, MASSON, 2008 ; p. 14, 33, 37, 53, 61)

GARNIER, DELAMARE. Dictionnaire des termes de médecine, 27ème édition,
MALOINE, Paris, 2002

LACÔTE M. & Coll. Evaluation Clinique de la FONCTION MUSCULAIRE, 5ème
édition, Maloine, Paris, 2005

XHARDEZ Y. 1 Coll. VADE-MECUM de kinésithérapie et de rééducation fonctionnelle,
5ème édition, Maloine, Paris, 2007, p. 42, 435, 436, 438, 439

DUFOUR-GEDDA, Dictionnaire de Kinésithérapie et Réadaptation, edition Maloine,
Paris, 2007
B. Sites internets:

Pr OUTREQUIN, 2007:
o http://www.anatomie-humaine.com/Le-Cervelet.html le 17.09.2009 à 14h00
o http://www.anatomie-humaine.com/Le-Tronc-cerebral.html, le 17.09.2009 à 15h13
o http://www.anatomie-humaine.com/La-Moelle-epiniere-3-Anatomie.html, le
24.09.2009 à 21h17
o http://www.anatomie-humaine.com/Le-Cerveau-2.html, le 24.09.2009 à 22h40

http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2009-10/audit_clinique.pdf le
15.01.2010 à 19h34

http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_831660/criteres-depp-pour-les-techniques-dereeducation-et-de-readaptation le 15.01.2010 à 19h12

http://www.afrek.com/fiches/rub1/bilanbarcomplet.pdf le17.02.2010 à 17H16

http://www.integrascol.fr/fichemaladie.php?id=24 le 24.02.2010 à 9h50
53
XI. Les annexes :
A. Glossaire:
Adiadococinésie : absence de faculté de faire se succéder rapidement certains mouvements.
Akinésie : perte de l'initiation et de l'automatisme du geste.
Sensibilité arthrokinétique : sensibilité profonde proprioceptive, des sens de position des
orteils, doigts, articulations, les yeux fermés.
Asynergie : phénomène particulier qui n’est, ni de l’incoordination, ni de la paralysie, mais
qui consiste en une perturbation dans la faculté d’association des mouvements élémentaires.
Ataxie : Absence ou difficulté de coordination des mouvements volontaires, due par exemple
à une atteinte de la moelle épinière ou du cervelet.
Dyschronométrie : retard à la mise en route et à l’arrêt du mouvement.
Dysmétrie : exécution des mouvements sans mesure dans le temps et dans l’espace (test de
l’index porté sur la pointe du nez).
Hypermétrie : trouble de la mobilité caractérisé par ce fait que le mouvement est démesuré et
dépasse le but.
Tremblements : agitation involontaire du corps en totalité ou partie, par de petites
oscillations rapides, généralement compatible avec l’exécution des mouvements volontaires
qui perdent seulement un peu de leur précision.
(GARNIER, DELAMARE. 2002)
I
II
B. Bilan initial: le 08/06/2009
Anamnèse :
Mme P, 66ans, vit à Aurillac, dans un appartement (3 marches à son entrée) avec son
concubin. Elle est droitière.
A la retraite, Mme P est sous curatelle.
Elle avait comme activité la marche en extérieur.
Motif de l’hospitalisation :
Le 07/04/2009 Mme P fait un malaise sans perte de connaissance. De nombreux examens sont
réalisés. Des radiographies cervicales révèlent de l’arthrose cervicale sans retentissement
patent sur le cordon médullaire associé.
Le 05/06/2009 Mme P est opérée par laminectomie cervicales C2-C3 C3-C4 C5-C6 C7-C8.
Antécédents :
Polynévrite médicamenteuse (PNM) du au médicament ESPERAL suite à un éthylisme
chronique.
Sa conséquence est un syndrome cérébelleux (15/03/1997)
Bilan algique :
Le 08/06/2009 Mme P présente une douleur cervicale cotée à 6 sur l’EVA à la mobilisation
active.
Des douleurs musculaires sont déclenchées à la palpation du trapèze supérieur et moyen, des
élévateurs de la Scapula et des rhomboïdes, elles sont cotées à 1 sur l’EVA.
Mme P ne présente pas de troubles thromboemboliques.
Bilan neurologique :
Mme P ne présente pas de troubles de la sensibilité superficielle ou profonde.
Il n’y a pas d’atteintes cognitives.
Il y a possibilité d’atteinte neurologique périphérique à travers les canaux cervicaux étroits et
la PNM. Un testing musculaire a été effectué. On ne note aucune différence de force
musculaire entre les côtés gauche et droit. Tous les mouvements sont réalisés contre pesanteur
et résistance. L’ensemble des muscles est coté à 5.
III
IV
Bilan cutané trophique :
Sa cicatrice cervicale n’est pas observable à cause du pansement.
Les muscles trapèzes, élévateurs de la Scapula, para-vertébraux, rhomboïdes sont contractés
et douloureux à la palpation.
On n’observe pas d’altération de la peau à d’autre endroit.
Il n’y a pas de drain ou de perfusion.
Bilan articulaire :
La patiente ne présente pas de limitations articulaires cervicales.
Les amplitudes articulaires de membres supérieurs et inférieurs sont suffisantes à la
réalisation des activités de la vie quotidienne.
Il n’y a pas d’asymétrie d’amplitude entre les membres.
Bilan cardio-respiratoire :
La patiente ne présente pas d’encombrement.
Elle est néanmoins très fatigable.
Bilan fonctionnel : indice de Barthel :50 points (annexe)
Equilibre assis maintenu sans aide
Equilibre debout maintenu avec aide humaine très active.
Marche impossible sans aide humaine, risque de chute important.
Transfert couché assis impossible sans aide.
Transfert assis debout possible sans aide.
Dépendante pour la toilette corporelle.
Partiellement dépendante pour l’alimentation (coupe des aliments) et l’habillage (boutonnage,
lacets, chaussures, chaussette).
La réalisation d’activité est peu évidente pour la patiente à cause de ses troubles de la
coordination. On note des asynchronismes, des asynergies, des dysmétries mais aussi de forts
tremblements.
V
VI
C. Méthode de Kabat :
Les diagonales du membre supérieur :
A la position de départ « a », l’épaule est en flexion-abduction-rotation externe,
l’avant bras en supination, le poignet en extension, main ouverte, pouce en extensionabduction. A la position « b » (antagoniste), l’épaule est en extension-adduction-rotation
interne, avant-bras en pronation, main fermée, pouce en flexion-adduction.
Les DC dans la diagonale « a-b » peuvent s’exécuter, l’articulation intermédiaire
(coude) restant fixe, ou bien exécutant simultanément un mouvement de flexion ou
d’extension. Il y a ainsi trois possibilités d’exécution.
Au départ en « c », l’épaule est en flexion-adduction-rotation externe, avant-bras en
supination, poignet en flexion, main fermée, pouce en flexion-adduction. La position « d » est
antagoniste. Dans la diagonale « c-d », il y a de même trois possibilités d’exécution.
Les diagonales du membre inférieur :
Les diagonales sont désignées par leur position de départ « a’, b’, c’, d’ ».
A la position « a’ », la hanche est en flexion-abduction-rotation interne. A la position
« b’ », la hanche est en extension-adduction-rotation externe. Dans la diagonale « a’-b’ »,
trois possibilité d’exécution sont possibles (genou tendu, genou de tendu à plié et de plié à
tendu).
A la position « c’ », la hanche est en flexion-adduction-rotation externe. La
position « d’ » est antagoniste. Dans la diagonale « c’-d’ », il y a de même trois possibilités
d’exécution.
La flexion dorsale de la cheville se combine avec la flexion de hanche.
La flexion plantaire de la cheville se combine avec l’extension de hanche. (NOEL-DUCRET.
2001)
VII
VIII
D. Méthodologie de l’évaluation de la pratique professionnelle proposée :
Zones corporelles et mouvements ciblés :
 Au niveau des membres supérieurs et inférieurs, il est nécessaire de mentionner le
segment corporel ciblé :
o Segment proximal : épaule ou hanche
o Segment proximal et médial: épaule et coude ou hanche et genou
o Totalité du membre : épaule, coude, poignet ou hanche, genou, cheville
 Nos techniques opposent certains mouvements, il ne faut pas les croiser :
o Flexion extension
o Abduction adduction
o Rotation externe rotation interne
o Pronation supination
o Antépulsion rétropulsion
Modalités temporelles :
 Les oppositions se feront par séries de six appuis et contre appuis.
 La durée des oppositions n’est établie qu’au niveau des stabilisations rythmées.
L’objectif est un maintien sur 6 secondes.
 Pour les inversions lentes et les contractions répétées, la lenteur de l’exécution prime
sur la vitesse, qui n’est augmentée que s’il y a diminution des déficits.
 L’évaluation s’effectue par des symboles simples :
o = (égale au nombre de répétitions)
o ↑ (supérieur au nombre de répétitions)
o ↓ (inférieur au nombre répétitions), associé au nombre d’appuis et contre appuis
entre 0 et 5
o Pour les stabilisations rythmées, il y a rajout de ↑ ou ↓ ou ≈ 6s
o Exemple : 4 stabilisations rythmées sont réalisées et le temps de tenu est inférieur à
6s. cela donne : ↓(4), ↓6s
IX
Item
Alimentation
Bain
Continence rectale
Continence
urinaire
Déplacements
Escaliers
Habillement
Soins
personnels
Usage des WC
Transfert du
lit au fauteuil
Description
Score
Autonome. Capable de se servir des 10
instruments
nécessaires. Prend ses repas en un temps
raisonnable
A besoin d’aide, par exemple pour 5
couper
Date
Possible sans aide
Aucun accident
Accidents occasionnels
Aucun accident
Accidents occasionnels
N’a pas besoin de fauteuil roulant.
Autonome sur une
distance de 50 m, éventuellement avec
des cannes.
Peut faire 50 mètres avec aide.
Autonome dans un fauteuil roulant, si
incapable de
marcher.
Autonome. Peut se servir de cannes.
A besoin d’aide et de surveillance.
Autonome. Attache ses chaussures.
Attache ses
boutons. Met ses bretelles.
A besoin d’aide, mais fait au moins la
moitié de la
tâche dans un temps raisonnable.
Se lave le visage, se coiffe, se brosse les
dents, se
rase. Peut brancher un rasoir électrique.
Autonome. Se sert seul du papier
hygiénique, de la
chasse d’eau.
A besoin d’aide pour l’équilibre, pour
ajuster ses
vêtements et se servir du papier
hygiénique.
0
5
10
5
10
5
15
10
5
10
5
10
5
10
10
5
0
5
5
5
5
10
5
5
Autonome, y compris pour faire
fonctionner un
fauteuil roulant.
15
Surveillance ou aide minime.
10
Capable de s’asseoir, mais a besoin
d’une aide
maximum pour le transfert.
5
Score :
5
50
X
Modalités posturales :
 Les trois exercices sont réalisés en position assis, en chevalier servant et debout.
 Le changement de position ne se fait que si les risques de chute sont faibles.
Evolution thérapeutique :
 C’est l’évaluation des troubles liés au syndrome cérébelleux.
 L’évaluation se fait pendant la pratique mais aussi après.
 Chaque déficit est évalué indépendamment par:
o ↗ (provoque l’augmentation du déficit)
o ↘ (diminue de façon significative le déficit)
o ≈ (n’influe pas sur le déficit)
o En fonction des répercussions de la méthode, ↗ et ↘ peuvent être doublés ou
triplés
E. Indice de BARTHEL :
L’évolution du score pendant un séjour, ou au décours d’une série de traitements, permet de
mettre en valeur les progrès accomplis dans le domaine de l’autonomie.
La valeur 0 indique une dépendance totale du patient.
La valeur 100 correspond à une complète autonomie
Item Description Score Dates
A titre de comparaison, les valeurs suivantes sont proposées :
Valeurs-seuil indicatives.
Nature de la pathologie
Population générale
Neurologiques
hémiplégiques
paraplégiques
Suites orthopédiques
Un seul membre inf.
Deux m. inférieurs
Age moyen
57 ,5
54,0
54,5
54,5
59,5
62,6
53,8
Valeurs seuils
54,2
43,1
50,5
50,5
61,4
65,5
45,0
74,7
65
74,1
74,1
80,5
84,2
68,9
Ces valeurs permettent une comparaison de benchmarking : est-ce que je fais aussi bien que
d’autres ? Sinon, pourquoi ?
(http://www.afrek.com/fiches/rub1/bilanbarcomplet.pdf le17.02.2010)
XI
XII
XIII
Résumé
Les atteintes cérébelleuse ont des répercutions multiples sur les capacités
fonctionnelles de la personne touchée. Depuis de XIX° siècle, la rééducation des troubles
observés est orientée vers la mise en place de compensations, en s’appuyant sur la
proprioception.
Dans certains ouvrages, la méthode de Kabat est proposée dans comme un moyen de
rééducation. Néanmoins, son utilisation n’est que succinctement énoncée et aucune étude à
ma disposition, ne valide son efficacité.
Ce travail de fin d’étude établit un cheminement théorique et pratique qui tend à
expliquer, par quels moyens, cette méthode est efficace dans cette rééducation spécifique. Il
est suivit une proposition d’évaluation de la pratique professionnelle.
Infringements cerebellar have echoed multiple on the functional capacities of the got
person. Since of XIX ° century, the reeducation of the observed disorders is directed to the
implementation of compensations, by leaning on the proprioception.
In some work, the method of Kabat is proposed in as a means of reeducation.
Nevertheless, his use is only briefly expressed and no study at my disposal, confirm his
efficiency.
This work of the end of study establishes a theoretical and practical progress which
tends to explain, by which means, this method is effective in this specific reeducation. He is
followed a proposition of evaluation of the professional practice.
Mots clés :
Syndrome
cérébelleux,
proprioception,
méthode
de
Kabat,
compensation,
neuro-
compensation,
neuro-
anatomophysiologie cérébelleuse.
Cerebellar
syndrome,
proprioception,
anatomophysiologie cerebellar.
method
of
Kabat,