metiers

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metiers
www.ffbatiment.fr
METIERS
BATI
LA REVUE TECHNIQUE DE LA FFB
NUMERO 8
DOSSIER
LES VOIES DE LA
PERFORMANCE
ENERGETIQUE
GRAND
TEMOIN
Pierre
Chemillier,
président
de Qualibat
EQUIPEMENTS
TECHNIQUES
Eclairer mieux en
consommant moins
ENVELOPPE
Blocs-portes
techniques :
desserrer
les contraintes
FINITIONS
AMENAGEMENT
Sols PVC collés:
un consensus réussi
GROS ŒUVRE
LE
PREMUR
ALTERNATIVE
AU BETON BANCHÉ?
JUIN 2007
S O M M A I R E
B Â T I M É T I E R S ž• R E V U E Q U A D R I M E S T R I E L L E • N U M É R O 8 • J U I N 2 0 0 7
PANORAMA
Concours Bâtissiel:
stimuler la créativité des jeunes
INNOVATION
4
Rénovation énergétique: une formation
4
pilote sur l’offre globale
Solaire: un capteur
pour chauffer les locaux
65
Gros œuvre:
un guide sur la TVA à 5,5%
65
5
Panneaux photovoltaïques:
mise en œuvre de haute précision
Performances énergétiques
des bâtiments existants
5
Énergie: des éoliennes
«tous vents»
66
Agenda 2007
5
Olympiades des métiers:
forte participation du Bâtiment
à la finale nationale
Logiciels: mieux gérer
ses matériels et fournitures
67
7
NORMALISATION
Qualité environnementale: création
de centres de ressources régionaux
7
Produits et travaux:
de l’importance des normes
Réhabilitation: des prix régionaux
pour les 13e Rubans du Patrimoine
9
QUALIFICATION
Réglementation thermique:
ce qu’il faut savoir sur la RT 2005
9
Qualifications et appellations:
ne pas confondre preuve
et engagement de qualité
Concours général:
les métiers du Bâtiment à l’honneur 10
Récupération des eaux de pluie:
l’usage interne en question
10
GRAND TÉMOIN
Pierre Chemillier: «La qualification
est un atout pour les entreprises» 20
68
70
ENVIRONNEMENT
Tri sélectif: conjuguer responsabilité
environnementale et bonne gestion 71
Déchets de bois: une filière
régionale de valorisation
Le prémur, alternative au béton banché?
Monomur en terre cuite:
traiter les points singuliers
Enduits extérieurs en terre crue:
faire respirer le bâti ancien
Beau métier: le bois,
partenaire naturel du patrimoine
Rectification des dalles en béton:
une solution haute planéité
Enduiseurs de façade: valoriser
24 la profession auprès des jeunes
Maçonnerie: le béton de chanvre
a ses règles professionnelles
Les fondations thermoactives à l’étude
Déconstruction: mode d’emploi
GROS ŒUVRE/
STRUCTURE
Blocs-portes techniques:
desserrer le verrou des contraintes
Nacelles: se prémunir contre
le risque électrique
«Etics»: pas de travaux d’entretien
sans étude préalable
Fiche accessibilité:
les ouvertures
Cordistes: création de la certification
36 «Travaux d’accès difficile à la corde»
Métallerie: toute la réglementation
sur CD-Rom
ENVELOPPE
72
D O S S I E R R É N O VA T I O N
LES VOIES DE LA
PERFORMANCE
ENERGETIQUE
Page 13
Revue éditée par
IT-FFB (Institut technique de la Fédération
française du Bâtiment).
9 rue La Pérouse 75784 Paris Cedex 16 Tél. 01 40 69 52 58 - www.ffbatiment.fr Association déclarée – Siret 301 652 673 0015
Code APE 913E
ISSN 1772-3078 - Dépôt légal : juin 2007
Directeur de la publication : Christian Baffy
Directeur de la rédaction : Georges Rigaud
Comité de rédaction : Membres de
la Fédération française du Bâtiment, de
ses Fédérations départementales et régionales,
de ses Unions et Syndicats de métiers
MÉTIERS
Cisaillement des dalles de plancher:
64
l’Eurocode 2 à amender
Journalistes : Bernard Aldebert,
Jean-Marc Brujaille, Didier le Gorrec,
Stéphane Miget, François Salanne
Conception et réalisation Idé:
André Haillotte, Pierre Salanne, Nelly Hurlé,
Caroline Palma, Nathalie Pilant
Photogravure/Impression : Sphinx/Sib
Tirage de ce numéro : 75 000 exemplaires
Photo de couverture : © Rector Lesage
Prix du numéro : 25 € TTC - Revue gratuite
pour les adhérents de la FFB
Service abonnement :
SEBTP - Tél.: 01 40 69 53 05, voir p. 57
Régie publicitaire:
SAGERET - Tél.: 01 55 28 15 00
24
28
30
31
32
33
34
35
35
36
40
41
42
43
43
44
Éclairer mieux en consommant moins
48
Gaz domestique: la qualité avant tout
Maintenance en génie climatique:
49
une idée qui fait son chemin
Solaire thermique: dimensionnement,
50
autocontrôle et maintenance
Installations électriques: une qualification
51
pour leur maintenance
44 Raccords à sertir: une technique
52
devenue traditionnelle
Panneaux photovoltaïques intégrables:
52
quelle assurabilité ?
ÉQUIPEMENTS
TECHNIQUES
Sols PVC collés : un consensus réussi
FINITIONS/
AMÉNAGEMENT Isolation thermique :
une technique d’avenir
Locaux P4 et P4S:
pose collée de carrelage
Peintures en phase aqueuse:
quelle résistance à la corrosion?
Peinture: un guide pour élaborer
descriptifs et métrés
54
54
58
60
61
62
Bâtimétiers en ligne
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JUIN 2007
BÂTIMÉTIERS
1
É D I T O R I A L
Maîtriser la technicité
croissante de nos métiers
© E. GALVANI/FFB
E
n préambule de ce numéro 8, je souhaite tout d’abord rendre hommage au président de Qualibat, Pierre Chemillier, pour avoir su
mener à bien la réforme que la FFB avait justement pressentie
comme indispensable. Il exprime à nouveau, en tant que grand
témoin de Bâtimétiers, l’importance des qualifications pour les entreprises. Au
passage, réjouissons-nous de voir enfin reconnues les qualifications dans le Code
des Marchés publics.
Bâtimétiers revient sur le thème majeur des travaux d’économies d’énergie avec
un dossier très consistant qui présente, en avant-première, les résultats synthétiques d’une étude que la FFB a fait réaliser. C’est un véritable outil de prescription qui décline, pour une dizaine de logements types, les principales solutions
d’amélioration.
Les métiers proprement dits ne sont pas en reste et chacun des quatre pôles –
gros œuvre/structure, enveloppe, équipements techniques et finitions/aménagement – apporte son lot d’informations fiables, actualisées et aussi concrètes que
possible, pour l'entreprise comme pour ses partenaires:
- avec le prémur, c’est l’ouverture vers une alternative au béton banché, qui élargit la palette des solutions possibles ;
- les blocs-portes techniques présentent quant à eux de réelles difficultés de mise
en œuvre. On y répond d’autant mieux qu’elles sont préalablement identifiées;
- tout autre est l’approche proposée en matière d’éclairage, alliant judicieusement éclairage naturel et artificiel pour éclairer mieux en consommant moins;
- s’il est enfin un DTU qui a donné lieu à de riches débats entre métiers du gros
œuvre et des finitions, c’est bien celui relatif aux revêtements de sol PVC collés.
Sa publication illustre que le consensus a pu être obtenu.
On l’aura compris, tous les sujets techniques ont leur place dans Bâtimétiers, qui
met en première ligne le traitement des interfaces, l’adéquation entre produits
industriels et chantier, l’accompagnement des innovations, la qualité et la performance des ouvrages.
Aux côtés des maîtres d’œuvre, architectes et bureaux d’études, et en relation
permanente avec nos fournisseurs, les entrepreneurs que nous sommes ont bien
compris l’intérêt de maîtriser la technicité croissante de nos métiers. Notre
valeur ajoutée est au prix de cet effort.
Jean-Pierre Roche,
président
du Conseil
des professions
de la Fédération
française
du Bâtiment.
JUIN 2007
BÂTIMÉTIERS
3
P A N O R A M A
Sécurité incendie:
nouveau groupement
intermétiers de la FFB
CONCOURS BÂTISSIEL
Stimuler la créativité des jeunes
PALMARÈS
(1) FFB-CMP, FFB Métallerie, UNCP-FFB,
UCF-FFB, FFIE-FFB, SNFA-FFB, UMPI-FFB,
UCI-FFB, CFA-FFB, SCMF-FFB.
(2) Groupement des installateurs et
mainteneurs des systèmes de sécurité incendie.
Amiante: un arrêté
sur la mesure
de l’empoussièrement
Dans le cadre de la transposition en
droit français de la directive européenne
du 27 mars 2003 concernant la
protection des travailleurs contre les
risques liés à l’exposition à l’amiante, et
suite au décret du 30 juin 2006, l’arrêté
relatif à la mesure de la concentration en
fibres d’amiante sur les lieux de travail
et aux conditions d’accréditation
des laboratoires a été publié au JO
du 16 mars 2007. Il s’agit du troisième
arrêté sur un total de sept prévus.
Le nouveau texte tient compte des
remarques formulées par le groupement
national Amiante de la FFB. Enfin,
pour accompagner les évolutions
réglementaires, Qualibat propose
désormais une nouvelle qualification
«Traitement de l’amiante en place».
4
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
Grand prix du jury
Chaise de jardin en béton,
collège Molière – BouilléLoretz (Deux-Sèvres) –
Académie de Poitiers
© S. ROUX/FFB
Certains professionnels du Bâtiment se
sont spécialisés dans la dimension
«incendie» de leur métier, dans un
contexte de complexification croissante
de la réglementation. C’est le cas, par
exemple, des installateurs d’exutoires
de désenfumage, des menuisiers
installant des portes coupe-feu ou
des électriciens qui ne posent
que des détecteurs d’incendie. Ces
professionnels, affiliés à dix unions de
métiers (1) de la FFB, disposent désormais
pour les représenter du GIMSSI (2),
un groupement qui défend leur point
de vue vis-à-vis des administrations,
organismes de prévention et de
contrôle intervenant dans la sécurité
incendie. Mis en place dans le cadre
du Conseil des professions de la FFB,
animé par la direction des affaires
techniques, le GIMSSI couvre la
conception, la mise en œuvre et la
maintenance des systèmes de sécurité
incendie, et siège de façon permanente
aux commissions de normalisation et
aux sous-commissions centrales de
réglementation.
L
e concours Bâtissiel, dont
la FFB est partenaire, offre
aux élèves de collège – et de 3e
en lycée professionnel – une
opportunité de découvrir de
manière stimulante l’univers
du BTP. Réunis en groupes placés sous la responsabilité d’un
enseignant, les élèves sont invités à concevoir et réaliser le
prototype d’un objet décoratif
ou utilitaire, respectant un
cahier des charges qui leur
demande notamment de mettre en œuvre des mortiers ou
des bétons, en les associant au
besoin à d’autres matériaux.
Dans le cadre de l’édition 2007,
les meilleurs projets ont été
sélectionnés dans chaque académie par un jury – comportant entre autres des chefs d’entreprise du Bâtiment. La finale
nationale a eu lieu le 23 mai. 쐍
Mentions
• Meilleure qualité de
réalisation: Pyramide bac
à fleurs, collège Pierre de
Coubertin – Saint-Jean-deBraye (Loiret) – Académie
Orléans-Tours
• Meilleur travail en équipe:
Fontaine, collège Les
Fontanilles – Castelnaudary
(Aude) – Académie de
Montpellier
• Meilleur projet
d'établissement:
Aménagement d'un espace
convivial, collège JeanJacques Kieffer – Bitche
(Moselle) – Académie NancyMetz
• Meilleure communication:
Voussoir de tunnel miniature,
collège Jacques Prévert –
Gaillard (Haute-Savoie) –
Académie de Grenoble
• Meilleure recherche
artistique: Fontaine,
collège Jean de la Fontaine –
Saint-Germain-des-Fossés
(Allier) – Académie
de Clermont-Ferrand
RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE
Une formation pilote sur l’offre globale
P
our obtenir leurs certificats d’économie d’énergie
(CEE), les fournisseurs d’énergie (électricité, gaz, fioul,
réseaux de chaleur et de froid)
doivent soit réduire la consommation de leurs propres bâtiments ou installations, soit
amener leurs clients à réaliser
des économies d’énergie. Au
plan national, 54 000 GWh (1)
doivent être économisés entre le
1er juillet 2006 et le 30 juin
2009. C’est dans ce contexte
qui favorise les économies
d’énergie que la FFB propose
son «offre globale» en rénovation énergétique, qui permet
aux entreprises d’associer leur
activité propre avec des corps
d’état complémentaires pour
proposer une solution cohérente. Des formations dédiées à
cette «offre globale», compre-
nant également la mise en
œuvre de technologies innovantes (pompes à chaleur,
chaudières à condensation,
énergies renouvelables, isolation par l’extérieur…) seront
proposées dans les régions à
partir de l’automne 2007. Une
première session pilote a été
organisée les 25 et 26 avril
dernier à Verdun (Meuse). 쐍
(1) GWh = 1 million de kWh.
P A N O R A M A
AGENDA 2007
GROS ŒUVRE
Un guide sur la TVA à 5,5%
E
n fonction de leur nature
et de leur importance, les
travaux réalisés sur le bâti existant peuvent se voir appliquer
un taux de TVA réduit de
5,5% ou un taux standard de
19,6%. Schématiquement, les
travaux d’amélioration, de
transformation, d’aménagement et d’entretien sont taxés
à 5,5%, tandis que les travaux
de rénovation, qui impliquent
une intervention lourde sur le
bâti, sont assimilés à de la construction neuve et, à ce titre,
assujettis à un taux de TVA de
19,6%. On constate par ailleurs
que, dans un ensemble de travaux programmés, ce sont le
plus souvent les interventions
sur le gros œuvre qui déterminent le taux applicable.
Pour permettre aux professionnels du gros œuvre de
mieux comprendre comment
appliquer le bon taux,
l’UMGO-FFB (Union de la
maçonnerie et du gros œuvre)
vient de publier le guide TVA
à 5,5% dans le gros œuvre.
Celui-ci dresse un tableau
synoptique des sept conditions
à remplir pour que les travaux
bénéficient du taux à 5,5%:
locaux achevés depuis plus de
deux ans et affectés à l’habitation à l’issu des travaux; travaux d’amélioration, de transformation, d’aménagement ou
d’entretien; travaux ne consti-
tuant pas une surélévation ;
travaux ne constituant pas une
addition de construction supérieure à 9 m2 de SHOB; travaux ne concourrant pas à la
production d’un immeuble
neuf, c’est-à-dire modifiant
le bâtiment de façon limitée;
travaux n’augmentant pas la
surface hors d’œuvre nette
(SHON) des locaux de plus
de 10 % ; remise à chaque
entreprise d’une attestation
précisant que les conditions
pour bénéficier de la TVA à
5,5% sont toutes remplies.
En complément, le guide reprend en détail le contenu de ces
sept conditions, à travers des
exemples qui recouvrent la
grande majorité des cas. Ce
document pratique, disponible
auprès des FFB départementales, fait référence à un ensemble de conditions applicables
jusqu’au 31 décembre 2010. 쐍
PERFORMANCES ÉNERGÉTIQUES DES BÂTIMENTS EXISTANTS
Les réglementations se mettent en place
L
a loi sur la politique énergétique (dite loi POPE) de
juillet 2005 a posé les bases
d’une nouvelle réglementation
concernant à la fois les bâtiments neufs et les bâtiments
existants. Pour le neuf, le décret
d’application du 24 mai 2006
(RT 2005) est entré en vigueur
le 1er septembre 2006. Pour
l’existant, le nouveau décret est
paru le 19 mars 2007, et deux
arrêtés vont le compléter: le
premier s’appliquant aux bâtiments de moins de 1 000 m2,
le second à ceux de plus de
1 000 m2.
Le premier arrêté, dont la publication est récente (3 mai 2007),
fixe une réglementation thermique par éléments. Celle-ci
impose, lors des travaux, la mise
en œuvre de composants d’enveloppe et d’équipements techniques affichant des performances thermiques minimales.
La responsabilité des entreprises du Bâtiment, tous métiers
confondus, s’en trouve accrue.
En effet, dans le cas d’interventions sur les bâtiments existants, elles doivent bien souvent assurer à la fois la
prescription et la mise en œu-
vre de solutions conformes à la
réglementation. D’autre part,
considérés comme «sachants»
et ayant un devoir de conseil, les
professionnels ne doivent réaliser que des travaux dont ils ont
pu s’assurer de la conformité,
sous peine d’être tenus pour
responsables du non-respect de
la réglementation thermique.
Celle applicable aux bâtiments
existants de plus de 1 000 m2,
proche dans son principe de
celle sur les bâtiments neufs,
fera l’objet d’un deuxième
arrêté, pour une entrée en
vigueur prévue début 2008. 쐍
DU 11 AU 13 SEPTEMBRE
Expogaz Paris, Palais des Congrès,
Porte Maillot.
Salon dédié à l'évolution
du secteur énergétique européen.
DU 13 AU 15 SEPTEMBRE
Congrès de l’UCF-FFB (Union
climatique de France), Vannes.
DU 18 AU 20 SEPTEMBRE
Ecobuilding Performance, Paris.
Deuxième salon professionnel
international: performance
énergétique, performance
environnementale et développement
durable dans les bâtiments
et les territoires.
28 SEPTEMBRE
Congrès de l’URNST-FFB
(Union nationale des revêtements
de sols techniques), Antibes.
DU 28 AU 30 SEPTEMBRE
Chauffage et Climatisation,
Parc des expositions, Narbonne.
Salon du chauffage, de la climatisation
et des énergies renouvelables.
5 ET 6 OCTOBRE
Coulisses du Bâtiment (5e édition).
Les entreprises de la FFB ouvrent
des centaines de chantiers
au public dans toute la France.
12 OCTOBRE
Congrès de l’UMPI-FFB
(Union des métiers du plâtre et
de l’isolation), Rouen.
18 AU 22 OCTOBRE
États généraux du bois dans la
construction et Salon Maison bois,
Parc des expositions, Angers.
DU 26 AU 29 OCTOBRE
Maison Bois & Énergies
Renouvelables, Parc des expositions,
Toulouse.
Premier salon entièrement dédié
à la maison bois et aux énergies
renouvelables : construire, aménager,
rénover, décorer.
DU 5 AU 10 NOVEMBRE
Bâtimat, Paris expo,
Porte de Versailles, Paris.
Salon international de la construction.
Stand FFB: hall 1, allée H, stand n°56.
DU 13 AU 16 NOVEMBRE
Elec Industrie Energie,
Eurexpo, Lyon.
Salon mondial de l'énergie, des
produits et des solutions
d'automatisme dans l'industrie et les
infrastructures.
DU 6 AU 8 DÉCEMBRE
Energaïa, Parc des expositions,
Montpellier.
Salon international des énergies
renouvelables de Montpellier.
JUIN 2007
BÂTIMÉTIERS
5
P A N O R A M A
OLYMPIADES DES MÉTIERS
Forte participation du Bâtiment
à la finale nationale
P
CAP SUR LE JAPON
Les fédérations du Bâtiment
ont apporté un concours actif à
la manifestation, et 272 professionnels et formateurs bénévoles ont participé aux différents jurys. Le palmarès de la
finale nationale sert de base à la
sélection de l’équipe de France,
qui ira représenter nos métiers
et nos couleurs lors de la finale
internationale, la troisième
étape du concours, qui se
déroulera au Japon en novembre prochain.
쐍
PEINTURE, MENUISERIE ou
encore couverture sont
quelques-uns des métiers
représentés
lors de ces 39e Olympiades.
© B. CHARPENEL/CCCA-BTP
ousser les jeunes professionnels vers l’excellence:
tel est le credo des Olympiades
des métiers, organisées tous
les deux ans. Pour la 39e édition,
673 jeunes sélectionnés dans
48 métiers ont participé
à la finale nationale, du 29 au
31 mars dernier à Amiens
(Somme). Comme lors des éditions précédentes, le Bâtiment a
été moteur de l’opération, avec
286 candidats dans 15 métiers.
LE PALMARÈS DES MÉDAILLES D’OR
• Carrelagež: Frédéric Biaunier (Carrelage Lilian Mantegna)
• Chauffage: Julien Frayssinet (SECB)
• Charpente: Adrien Chamoulaud (Cabanes Bartherotte et frères)
• Couverture: Jérome Tocque (Dorize)
• Installation électrique: Cédric Bellion (Dono)
• Maçonnerie: Rémy Baudet (ESBTP)
• Menuiserie: Arnaud Savry
• Miroiterie: Maxime Daniau
• Peinture/Décoration: Allan Patin
• Plâtrerie/Staff: Benoît Baillergeant (Mercerolles)
• Plomberie: Aurélien Noel (BGR Entreprise)
• Serrurerie/Métallerie: Jérémie Jury (Crézé)
• Taille de pierre: Bertrand Doussault.
QUALITÉ ENVIRONNEMENTALE Création
de centres de ressources régionaux
F
ace à la multiplication des
opérations revendiquant
une approche environnementale, l’Ademe soutient la création
d’un réseau de centres de ressources régionaux « qualité
environnementale du cadre
bâti». Ils auront pour mission
de sensibiliser, informer et former les acteurs de la construction, et de mettre à leur dispo-
sition un observatoire régional
des pratiques environnementales. Véritables lieux de convergence de l’information, les centres de ressources permettront
également aux entreprises de
confronter leurs points de vues
et méthodes de travail avec l’ensemble de la filière (architectes,
bureaux d’études, économistes…). Plusieurs régions (Bre-
tagne, Champagne-Ardennes,
Lorraine…) se sont déjà positionnées pour devenir ce lieu
d’échanges unique. Parce qu’ils
sont un facteur d’amélioration
de la construction, la FFB
entend jouer un rôle actif au
sein de ces centres, qui pourront
être affiliés, le cas échéant, au
réseau des «centres de ressources HQE».
쐍
Diagnostic de performance
énergétique: champ
d’application élargi
Obligatoire pour la vente de bâtiments
et logements depuis le 1er novembre
2006, le diagnostic performance
énergétique (DPE) le sera également
pour les mises en location à compter du
1er juillet 2007. Le «DPE location» sera en
tout point semblable au «DPE vente»:
il comprendra une étiquette
«consommation» (qui permet de
classer la consommation d’énergie
de A à G), une étiquette «climat»
(classant les émissions de gaz à
effet de serre liées à cette
consommation de A à G), ainsi que
des recommandations pour améliorer
les performances énergétiques du
bâtiment. Il sera également réalisé
par des diagnostiqueurs immobiliers qui
devront, à compter du 1er novembre
2007, être certifiés par un organisme
agréé, en plus d’être indépendants
de la maîtrise d’œuvre et des
entreprises réalisant les travaux.
Par ailleurs, le DPE (étiquette «consommation» + étiquette «climat») sera
également rendu obligatoire pour
les bâtiments neufs dont le permis
de construire sera déposé à partir du
1er juillet 2007.
Qualibat accueille
de nouveaux acteurs
de la construction
Pour adapter son fonctionnement à
la nouvelle norme qui régit l’activité
des organismes de qualification,
Qualibat accueille de nouveaux
partenaires de la construction, qui
pourront désormais faire entendre
leur voix. Dans le collège des
utilisateurs, les bureaux d’études
et ingénieurs conseils – Chambre
de l’ingénierie et du conseil de France,
Syntec Ingénierie, Coprec Construction –
sont désormais représentés, ainsi que
l’Union sociale pour l’Habitat. D’autre
part, la Fédération nationale des Travaux
publics (FNTP) fait son entrée dans le
collège des entreprises, et un nouveau
collège « intérêts généraux » est créé,
regroupant notamment l’Agence
Qualité Construction (AQC), l’Ademe,
ainsi que des associations de
consommateurs comme l’Union
nationale des Associations familiales
(UNAF) ou l’Agence nationale de
l’Habitat (ANAH). Pierre Chemillier a été
reconduit à la présidence de Qualibat,
la vice- présidence de l’organisme
est désormais assurée par la FFB.
JUIN 2007
BÂTIMÉTIERS
7
P A N O R A M A
RÉHABILITATION
Des prix régionaux pour les
13e Rubans du Patrimoine
P
réserver et mettre en valeur
le patrimoine bâti, créer
localement de l’activité économique et de l’emploi, soutenir
les savoir-faire traditionnels liés
à la rénovation, tels sont les
objectifs du concours « Les
Rubans du Patrimoine». Créé
en 1994, organisé en partenariat
par la FFB, l’Association des
maires de France, la Fondation
du Patrimoine et Dexia Crédit
Local, ce concours permet
chaque année de distinguer et
de récompenser des communes
qui ont entrepris des opérations de réhabilitation de leur
patrimoine bâti. En 12 ans, 793
prix départementaux et 99 prix
nationaux ont été décernés.
S’y ajoutent désormais des prix
régionaux, décernés cette année
pour la première fois. Les organisateurs de l’édition 2007 ont
reçu de nombreux dossiers qui
ont mobilisé plus de 1 400
entreprises et artisans. Églises,
châteaux, moulins, demeures
anciennes, halles, sites industriels, etc., ont ainsi peau neuve
aux quatre coins du pays, dans
le respect de leur authenticité et
des règles de l’art.
QUATRE PRIX NATIONAUX
Au total, 54 lauréats départementaux ont été désignés; un
jury, composé des 4 partenaires,
de membres du Groupement
des monuments historiques,
de l’Association des architectes
des bâtiments de France et
d’experts, a attribué le 30 mai
dernier les prix nationaux dont
ceux des communes de moins
de 3500 habitants et de plus de
3500 habitants. Une dotation
de 10000 euros est répartie par
les partenaires organisateurs
entre les quatre lauréats des
prix nationaux.
쐍
LAURÉATS NATIONAUX
• Prix national, communes
de moins de 3500 habitants:
Candas (Somme), restauration
du moulin Fanchon.
• Prix national, communes
de plus de 3500 habitants:
Pointe-à-Pitre (Guadeloupe),
restauration du pavillon
de la ville (ancien presbytère).
• Prix spécial du jury:
Saint-Dizier (Haute-Marne),
réhabilitation de la tour Miko.
• Mention spéciale:
Léhon (Côte-d’Armor),
restauration du château
de la ville.
RÉGLEMENTATION THERMIQUE
Ce qu’il faut savoir sur la RT 2005
R
éalisée pour les entreprises adhérentes de la FFB,
une plaquette intitulée « RT
2005: l’essentiel en 8 points»
est disponible auprès des fédérations départementales. Ce
document de 8 pages, dans un
format pratique, réunit de
manière synthétique les points
clés de la réglementation thermique, son champ d’application, ainsi que les conditions à
respecter pour la construction
d’un bâtiment. La plaquette
rappelle que des composants
ou équipements plus ou moins
performants peuvent être mis
en œuvre, à condition qu’ils
présentent des performances
égales ou supérieures aux
valeurs «garde-fous», et qu’ils
se compensent entre eux pour
aboutir à une performance
globale conforme à celle du
bâtiment de référence . Il en
résulte que le respect de la RT
2005 – dont les exigences se
sont accrues de 15 à 20 % par
rapport à la RT 2000 – passe
par une étude thermique préalable indispensable qui, seule,
permet d’avoir une vision
transversale de l’ensemble des
lots.쐍
Calepins de chantier:
la collection s’enrichit
Deux nouveaux calepins de chantier
sont dorénavant disponibles : Parquets
et planchers en bois et Revêtements
de sol souples en PVC collés. Le premier
traite de la mise en œuvre des différents
types de parquets en bois sur tous
les supports admissibles, en
s’appuyant sur les normes NF DTU
correspondantes. Il décrit toutes les
étapes d’exécution de la pose d’un
parquet ainsi que les spécifications
pour chacun des décors de parquets
possibles. Le deuxième calepin
explique les points essentiels de
la norme NF DTU 53.2 «Revêtement
de sol PVC collés », en insistant
particulièrement sur l’importance
de la réception des supports ainsi
que sur les techniques de collage
les plus courantes.
Les professionnels adhérents de la FFB
peuvent s’adresser à la fédération
de leur département pour se procurer
ces documents.
Pour en savoir plus :
Parquets et planchers en bois, FFB-CMP,
tél. : 01 40 69 57 40.
Revêtements de sol souples en PVC
collés, UNRST-FFB, tél. : 01 40 69 51 45.
JUIN 2007
BÂTIMÉTIERS
9
P A N O R A M A
Villavenir: construire
la maison de demain
CONCOURS GÉNÉRAL
Les métiers du Bâtiment à l’honneur
L
ongtemps réservé aux élèves des lycées, le Concours
général s’est ouvert aux disciplines technologiques en 1981,
puis au baccalauréat professionnel en 1995 pour devenir le
Concours général des lycées et
des métiers. Son objectif est de
distinguer les meilleurs élèves
de première et de terminale
des lycées d’enseignement
général, de terminale des lycées
d’enseignement professionnel,
et les meilleurs apprentis en
année terminale de formation,
dont les travaux deviennent
une référence pour l’ensemble
des classes de France. Les élèves
des filières générales sont soumis à une seule épreuve théorique, tandis que ceux des
18 filières professionnelles doivent participer à une première
épreuve théorique, pour sélectionner les finalistes qui se
départagent ensuite lors d’une
épreuve pratique d’une durée
de quatre à trente heures,
consistant à réaliser une œuvre.
Dans cet ensemble, les métiers
du Bâtiment sont représentés
dans les spécialités «techniciens,
Lancé à l’initiative de la FFB Nord-Pasde-Calais, le projet Villavenir consiste
à construire cinq maisons individuelles
qui répondront aux impératifs de
la société de demain: un habitat sain
et respectueux de l’environnement,
faiblement consommateur d’énergies,
et de construction économique.
Tous les métiers du Bâtiment vont
unir leurs efforts pour obtenir
une consommation inférieure à
50 kWh/m2/an, et un coût global
de chaque maison en dessous de
150 000 €. Deux sites Villavenir seront
construits à Loos-en-Gohelle
(Pas-de-Calais) et Lambersart (Nord).
Leur inauguration aura lieu fin 2008,
pour le centenaire de la FFB
Nord-Pas-de-Calais.
Pour en savoir plus:
www.villavenir.com
menuisiers, agenceur» (anciennement «bois, construction et
aménagement du Bâtiment»),
«électrotechnique, énergie et
équipements communicants»,
et «métal, aluminium, matériaux de synthèse». Dans cette
dernière spécialité, les épreuves pratiques ont mis aux prises
trois finalistes, sélectionnés
parmi cinquante candidats, du
29 mai au 1er juin à Haguenau,
(Bas-Rhin), avec la participation active de la Fédération
française des professionnels du
verre (FFPV-FFB).
쐍
Performances
énergétiques et crédit
d’impôt : statu quo
RÉCUPÉRATION DES EAUX DE PLUIE
L’usage interne en question
Contrairement à certaines informations
qui ont circulé au début d'année, les
critères de performances énergétiques
des matériels et équipements pouvant
faire l'objet du crédit d'impôt ne seront
pas modifiés avant le 1er janvier 2008.
C'est ce que la direction générale
de l’habitat, de l’urbanisme et
de la construction du ministère de
l'Équipement a confirmé à la FFB
à la fin du mois de mai.
L
10
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
Photovoltaïque: une prime
d’intégration au bâti
© EAUX DE FRANCE
e projet de nouvelle loi sur
l’eau prévoit d’accorder un
crédit d’impôt (25%) aux particuliers qui installeront des systèmes de récupération d’eau
de pluie. Un premier arrêté
émanant du ministère de
l’Écologie vient de paraître, qui
définit les conditions d’attribution de ce crédit d’impôt,
soit pour l’utilisation externe
de l’eau de pluie, soit pour d’autres utilisations qui seront définies par un arrêté ultérieur.
L’usage interne (pour les chasses d’eau ou machines à laver
par exemple) n’est donc plus
exclu contrairement à ce qu’annonçaient les projets de textes
précédents, mais l’arrêté complémentaire reste toutefois très
attendu. Il faut rappeler qu’une
utilisation de l’eau de pluie limitée strictement à l’usage externe
réduirait fortement les effets de
la loi.
쐍
De nouveaux tarifs de rachat de
l’électricité ont été fixés par un arrêté de
juillet 2006 pour les installations
bénéficiant de l’obligation de rachat.
Ainsi, l’électricité produite à partir de
panneaux photovoltaïques a vu son tarif
augmenter pour passer à 0,30 €/kWh
pour la France continentale et
0,40 €/kWh pour la Corse, les
départements d’outre-mer et Mayotte.
Cet arrêté précise également les
modalités d’applications d’une prime
d’intégration au bâti, modalités qui ont
suscité beaucoup d’interprétations,
donc de disparités, suivant les
territoires. Afin de régler cette difficulté,
le ministère en charge de l’Industrie a
édité, pour la filière solaire photovoltaïque, un guide technique précisant les
critères d’éligibilité des équipements de
production d’électricité pour bénéficier
de la prime d’intégration au bâti.
DOSSIER
RENOVATION
LES VOIES DE LA PERFORMANCE
© PHOTOARCITECTURE.COM
ENERGETIQUE
Dans un contexte où le prix de l’énergie et le changement climatique sont des préoccupations
sociétales majeures, le monde du Bâtiment se doit de réagir pour proposer
des solutions acceptables et réalistes afin de rénover l’existant en intégrant la performance
énergétique. Une étude du Costic, commandée par la FFB, démontre que les solutions
existent, exemples modélisés à l’appui.
JUIN 2007
BÂTIMÉTIERS
13
DOSSIER
PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE
n accord avec ce slogan
choc : « L’énergie est
notre avenir, économisons-la», la FFB cherche à démontrer qu’il
existe des solutions énergétiquement performantes et économiquement viables pour la rénovation des bâtiments existants. Pour
cela, elle a demandé au Costic
(Comité scientifique et technique
de l’industrie climatique) une
étude très concrète donnant des
exemples chiffrés, avec retour sur
investissement, de ce qu’il est possible de réaliser. L’un des objectifs
affichés de cette étude est de
démontrer que les entreprises du
Bâtiment, quel que soit leur
niveau d’intervention, sont à
même d’apporter des solutions
globales pour répondre efficacement à la double problématique
environnementale et énergétique,
à savoir le réchauffement clima-
E
© PHOTOARCHITECTURE.COM
LA RÉGLEMENTATION, en imposant
de prendre systématiquement
en compte les aspects thermiques,
devrait favoriser les travaux
de rénovation énergétique des
bâtiments existants.
tique – plus personne n'en conteste aujourd’hui la réalité – et
l’augmentation du coût des énergies. Il faut dire que le contexte les
y incite. Jamais ces thèmes n’auront été autant portés sur le
devant de la scène, notamment
lors de la campagne présidentielle, avec le pacte écologique de
Nicolas Hulot, ou précédemment
avec l’adoption de la première
partie du IVe rapport du Groupement intergouvernemental
d’experts sur l’évolution du climat
(GIEC) au cours de la conférence
de Paris, en février dernier. Rappelons également que la loi du 13
juillet 2005, qui fixe les orientations de la politique énergétique
de la France, a mis en place un
système incitatif d’économies
d’énergie pour la période 20062009, articulé autour des certificats d’économies d’énergie.
De la même façon, l’objectif
Le décret du 19 mars 2007
impose la prise en compte
des aspects thermiques dans
toute rénovation.
14
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
découlant des engagements de la
France sur le plan international,
qui a pour ambition de diviser
par quatre les émissions de gaz à
effet de serre à l’horizon 2050,
n’est pas sans conséquence sur le
monde du Bâtiment. En effet,
après les transports, ce secteur
est celui qui produit le plus de
CO2, donc l’un de ceux qui a le
plus de marge de manœuvre,
notamment dans la rénovation
énergétique des bâtiments existants.
Les entreprises du Bâtiment
en première ligne
La transposition de la directive
européenne «Performance énergétique des bâtiments», dans le
cadre de la loi Pope (1), fixait déjà
des règles aussi bien pour les bâtiments neufs que pour les bâtiments existants. Pour ces derniers, le décret n° 2007-363 du
19 mars 2007 est venu dernièrement accélérer les choses. Le texte
est relatif aux études de faisabilité
des approvisionnements en énergie, aux caractéristiques thermiques, à la performance énergétique des bâtiments existants
et à l’affichage du diagnostic de
ladite performance. Il impose au
maître d’ouvrage d’améliorer la
performance énergétique de ses
bâtiments lorsque leur surface
hors œuvre nette est supérieure à
1 000 m2 et lorsque «le coût total
prévisionnel des travaux de rénovation, portant soit sur l’enveloppe et ses installations de chauffage, de production d’eau chaude,
de refroidissement, de ventilation
et d’éclairage, soit sur sa seule
enveloppe, est supérieur à 25% de
sa valeur».
Surtout, ce décret introduit des
performances thermiques minimales à respecter dans tous les
autres travaux de rénovation
énergétique concernant les composants des bâtiments. En clair, il
impose de prendre en compte
systématiquement les aspects
thermiques dans tous les travaux
de rénovation.
L’ensemble de ces dispositions
devrait favoriser les travaux de
rénovation énergétique des bâtiments existants. Les entreprises du
Bâtiment sont bien sûr en première ligne. D’où l’intérêt de
mener des actions volontaristes
plutôt que de subir des évolutions aujourd’hui inéluctables.
«Réaliser une analyse
globale du bâti la plus
objective possible»
PASCAL PAYET, DIRECTEUR GÉNÉRAL
DÉLÉGUÉ DE PAYET CLIMAX (75),
ENTREPRISE DE GÉNIE CLIMATIQUE.
J
e pense que les entreprises de génie
climatique sont bien placées pour
proposer une offre globale dans la rénovation
thermique de l’existant. Et ce, parce qu’elles ont des clients
identifiés grâce notamment au contrat de maintenance.
Ainsi, lorsque l’un de nos clients a une demande en matière
d’économie d’énergie, nous lui proposons, dans un premier
temps, un diagnostic simple et gratuit. Celui-ci porte à la fois
sur le niveau d’isolation du bâti, sur la qualité des vitrages et
sur les performances des équipements techniques. Nous
essayons de réaliser une analyse globale du bâti, la plus
objective possible, en hiérarchisant les priorités d’intervention.
Lesquelles ne relèvent pas forcément de notre domaine
d'activité : dans ce cas, nous les transmettons à une
entreprise compétente en la matière, qui n’appartient pas
forcément à notre groupe, avec laquelle nous pourrons
travailler conjointement. En général, nos clients investisseurs
ou propriétaires comprennent bien l’intérêt qu’ils ont à
disposer de locaux performants. En revanche, il est plus
difficile pour nos clients locataires de convaincre leurs
propriétaires, et ça l’est encore plus lorsqu’il s’agit de
copropriétaires. J'entrevois également une difficulté
importante dans le domaine de l’isolation des parois opaques :
l’isolation par l’extérieur n'est pas aisée à réaliser en ville pour
des bâtiments haussmanniens, par exemple, et celle par
l’intérieur ne peut s'effectuer que dans des immeubles vides,
dans le cadre d’une rénovation lourde. Changer les fenêtres
s'avère relativement plus simple. »
L’une des façons d’être acteur est
de développer des solutions globales de rénovation, mettant en
avant le savoir-faire des entreprises. C’est exactement l’un des
buts de l’étude du Costic, qui
s’appuie sur une approche multimétiers en prenant soin toutefois
d'éviter les combinaisons inappropriées d'interventions. Autre
objectif de l'étude: évaluer, à partir de situations initiales, les performances énergétiques et environnementales résultant de
différentes actions portant sur
l'enveloppe et sur les équipe-
ments, en combinant d'une
manière sensée plusieurs de ces
actions. Au final, l'étude permet
d'établir un certain nombre de
solutions types pouvant être proposées.
Outil à l’usage
des entreprises
De fait, il s’agit de dégager, pour
un ensemble de bâtiments, les
solutions les plus satisfaisantes
en termes d’économie d’énergie,
en fonction des contraintes propres à chaque type de construction. Il n’existe pas une solution
© PHOTOARCHITECTURE.COM
© DR
«
unique: on ne peut pas mettre en
œuvre 20 cm d’isolant thermique
partout, mais on peut – et on
doit – chercher à appliquer à
chaque cas la meilleure combinaison de travaux ou de techniques. C’est pourquoi cette étude
est un véritable outil à l’usage
des entreprises. Un outil qui permet, en fonction de la typologie
du bâtiment et de sa situation
géographique, et en fonction des
possibilités financières du maître d’ouvrage, de proposer une ou
plusieurs solutions cohérentes.
Concrètement, l’étude porte sur
des solutions en maisons individuelles et en immeubles d'habitation collectifs. Tout a été passé
au crible, du diagnostic de l’existant aux diverses propositions de
travaux envisageables, en passant
par le montant des économies
réalisables. Que ce soit en indivi-
INITIALEMENT SOMBRE,
cette maison bénéficie
depuis sa rénovation
d’un éclairage
naturel maximum.
duel ou en collectif, trois à quatre
niveaux d'isolation ont été étudiés, avec les équipements le plus
souvent rencontrés aux époques
de construction correspondantes. Trois grandes étapes dans la
construction des maisons individuelles ont été retenues de
manière à déterminer trois cas
types de bâti: maisons d'avant
1975 (la première réglementation thermique date de 1974),
maisons construites entre 1975
et 1988, et maisons d'après 1988.
Une procédure identique a été
retenue dans l’habitat collectif, ce
qui a également déterminé trois
JUIN 2007
BÂTIMÉTIERS
15
DOSSIER
PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE
«Nous pratiquons
déjà l’offre globale»
BENOÎT GAGNEUX, SARL MEIGNAN ARSÈNE (72),
ENTREPRISE DE PLÂTRIERS PLAQUISTES
N
otre entreprise, qui s’est d’abord développée avec une
clientèle de particuliers, a l’habitude de traiter
l’ensemble des problématiques liées à l’aménagement
intérieur, dont la thermique. Les clients ne souhaitent qu’un
seul interlocuteur. Il y a quelques années, c’était le maçon, le
second œuvre arrivait après. Mais petit à petit, les maçons
sont partis sur d’autres marchés (restauration ou gros
chantiers), et les plâtriers plaquistes, qui ont la capacité de
gérer les chantiers, ont naturellement pris le relais. En ce qui
nous concerne, nous avons même développé une activité
menuiserie pour répondre au plus près des besoins.
Aujourd’hui, quand j’interviens,
je fais un constat de l’existant. Je propose une prestation
globale. Par exemple, si je préconise le changement des
fenêtres et l’isolation des murs, je conseille systématiquement
le remplacement de la VMC ainsi qu’une étude sur le système
de chauffage. Cette prestation n’est possible que si les
entreprises de plâtrerie développent en interne un bureau
d’étude ou un partenariat avec des entrepreneurs pour les lots
techniques. Je pense que c’est plus facile pour celles qui ont
atteint une certaine taille. Les entreprises plus artisanales
auront intérêt, pour aller sur ces marchés, à se regrouper où à
faire appel à une entreprise plus importante qui aura mis
en place un bureau d’étude et qui lui vendra cette prestation.»
types de bâti: bâtiments «barres»
des années 1960, immeubles de
type «haussmannien», et petits
immeubles construits entre 1975
et 1988.
Les différents types de bâti, combinés aux différents types d’équipements de chauffage initialement installés, ont conduit à
étudier sept types de maisons
individuelles et cinq types d’immeubles collectifs.
Chaque bâtiment modélisé
L’étude prend bien sûr en compte
de nombreux paramètres. Ainsi,
les différents cas ont été traités en
zone climatique H1 (continentale, froide) et en zone H3 (méditerranéenne, douce) (2). Chaque
bâtiment a été modélisé à l’aide
d’un logiciel de simulation,
16
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
Trnsys (3), afin de pouvoir évaluer
les consommations annuelles
d’énergie. Pour connaître concrètement les résultats en espèces
sonnantes et trébuchantes, ainsi
qu’en émission d’équivalent CO2,
l’énergie primaire a été transformée sur la base des coefficients et
des prix moyens de l'énergie fournis par le ministère du Logement
dans les arrêtés du 15 septembre
2006 concernant le DPE (diagnostic de performance énergétique). Le temps de retour sur
© PHOTOARCHITECTURE.COM
«
investissement a, lui, été obtenu
pour chaque solution à partir des
coûts des interventions fournis
par les entreprises du groupe de
travail «Énergie» de la FFB. Également évalué par l’étude : le
confort obtenu avant et après travaux, puisque la température opérative (4) (ou température résultante sèche) évolue sensiblement
entre les deux configurations. Ces
critères de confort sont appréciés à partir des indicateurs de la
norme NF EN 7730. Tous les éléments susceptibles d’avoir une
influence sont étudiés, du niveau
d’isolation des parois ou des vitrages au type d’énergie, en passant
par le rendement de la régula-
SIX MÈTRES CARRÉS DE CAPTEURS
solaires couvrent 40 à 50%
des besoins en eau chaude
sanitaire de ce bâtiment.
tion, le rendement de production ou le choix de la VMC.
Les consommations annuelles
d’énergie ont été exprimées en
énergie utile, en énergie primaire
et en émission de CO2. Le coût
annuel lié à ces consommations
a également été évalué. Les économies ont été calculées par
différence entre les consommations avant et après intervention.
Le temps de retour, lui, a été
L’étude distingue sept types
de maisons individuelles et cinq types
d’immeubles collectifs.
obtenu en divisant le coût d'intervention par l'économie financière annuelle.
© PHOTOARCHITECTURE.COM
Retour sur investissement
variable
Plus intéressants que la méthode
elle-même, les résultats: ces derniers ont montré de grandes
disparités entre les solutions types
étudiées, particulièrement en termes de retour sur investissement,
ce qui, au final, intéresse davantage le maître d’ouvrage. Ainsi,
certaines des solutions préconisées
présentent des temps de retour
très avantageux, sachant qu’on
les juge acceptables lorsqu'ils sont
inférieurs à quinze ans. Par exemple, le remplacement d’une chaudière avec pose d'une régulation
programmable, l’isolation des
parois de bâtiments anciens non
isolés et le remplacement des
vitrages, l'isolation des parois
anciennes non isolées et le remplacement de chaudière, ou encore
le remplacement de convecteurs
électriques par des «splits» (PAC
air/air) sont des solutions extrêmement avantageuses.
En revanche, on constate des
temps de retour beaucoup plus
longs lorsqu’il s’agit de remplacer
des convecteurs électriques par
des rayonnants ou de renforcer
l’isolation (y compris les fenêtres)
dans des logements déjà isolés. De
même, les interventions s’appuyant sur des équipements
innovants (PAC haute température, VMC double flux thermodynamique), des énergies renouvelables et gratuites (PAC,
photovoltaïque…) ou des énergies peu coûteuses (chaudière
bois) possèdent des temps de
retour relativement longs du fait
d'un coût d'investissement encore
élevé. Une précision s’impose
cependant concernant ces équipements : l’étude n’a pas intégré
les éventuelles aides de l'État (crédit d'impôts) ou locales (dépar-
tement, région) dans les coûts
d’investissement, en raison de
leur extrême diversité. Autre
paramètre qui influe fortement
sur ces temps de retour: le climat.
Ainsi, les économies réalisées sont
à peu près deux fois plus élevées
en zone H1 (zone climatique
froide) qu'en zone H3 (zone climatique douce).
Par conséquent, les temps de
retour sont deux fois plus longs
en zone climatique douce. Cette
différence importante s’explique
par le fait que les coûts d’investissement sont identiques, quelle
que soit la zone climatique où
l’on se trouve. Autre résultat important pour les entreprises: le
facteur 4 (réduction de 75% de la
À TERME, le but de l’offre
globale énergétique est
de mettre l’entreprise en
situation d’interlocuteur
unique, capable de conseiller
ses clients sur les économies
d’énergie les plus avantageuses.
production initiale de gaz à effet
de serre) n'est obtenu qu'avec
une production de chaleur réalisée, soit à partir d'énergies
renouvelables (chaudières à bois,
solaire thermique…), soit à partir d'énergies renouvelables et
d’énergie électrique à plus faible
contenu CO2, telles les pompes à
chaleur. Concrètement, cela signifie que les entreprises ont intérêt
à se former rapidement à ces
technologies qui, compte tenu
des enjeux, vont obligatoirement
progresser. D’ailleurs, pour aider
les entrepreneurs, la FFB prépare
un programme national de formation aux économies d’énergie. Ces formations seront réalisées sur la base de trois modules:
VINGT CHANTIERS DE RÉNOVATION
THERMIQUE EN OBSERVATION
Le Club de l’amélioration de
l’habitat réalise actuellement un
suivi in situ sur 20 chantiers de
rénovation thermique en Ile-deFrance, Rhône-Alpes et dans le
Nord. Même si les travaux ne
sont pas tout a fait terminés, un
premier bilan est d’ores et déjà
possible. Bilan en demi-teinte,
qui montre des résultats
paradoxaux. Ainsi, sur
l’échantillon de logements – dont
90% étaient, avant travaux, dans
le bas de l’échelle du classement
énergétique (classes G et F) –,
les résultats sont décevants. En
effet, près de 30% ne changent
pas de classe énergétique et,
sur les logements restants, 50%
progressent seulement d’une
classe, 10% de deux classes et
5% de trois classes et plus. Ces
résultats moyens s’expliquent
notamment par le fait que
l’isolation et la ventilation n’ont
pas été suffisamment prises en
compte. S’il fallait démontrer
l’importance de l’offre globale
énergétique, c’est chose faite!
Les résultats sont bien meilleurs
sur la réduction des émissions
de gaz à effet de serre. Avant
travaux, plus de 70% des logements étaient en classe G ou F.
Après rénovation, il n’en reste
que 25%. Mais surtout, plus de
70% des logements rénovés sont
dans le haut du classement (plus
de 35% sont classés B ou A!).
Ces bons résultats s’expliquent
en partie par le recours aux
énergies renouvelables.
JUIN 2007
BÂTIMÉTIERS
17
PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE
1
© PHOTOARCHITECTURE.COM
DOSSIER
2
© GAIA ENERGIES
donner à l’ensemble des métiers
une culture «économie d’énergie» et apprendre à la vendre;
développer un outil pour réaliser
le diagnostic et l’évaluation des
travaux à réaliser dans ce cadre; se
former techniquement à des solutions d’économie d’énergie.
Acquérir une culture
énergétique transversale
Dans tous les cas, cette démarche
exigera du professionnel une certaine forme de transversalité. Elle
imposera également de parler de
retour sur investissement et d’inscrire l’ensemble dans le cadre
d’une offre globale. En effet, la
démarche impose aux entreprises
d'être à même de répondre à leurs
clients sur l’ensemble des questions relatives à la rénovation
énergétique, et pas seulement sur
celles qui concernent leur métier
spécifique. Concrètement, cela
signifie qu’un entrepreneur n’est
plus seulement conseil et pres18
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
cripteur pour son activité, mais
qu’il doit également être capable
de renseigner son client pour
d’autres travaux liés à la rénovation énergétique : bâti, équipements techniques ou encore
maintenance. Bref, les entreprises
auront de plus en plus intérêt à
informer leurs clients, particulièrement les maîtres d’ouvrage privés, quant à l’ensemble des travaux à mener pour économiser
l’énergie. C’est en cela que l’étude constitue une aide précieuse.
Car à terme, l’offre globale en
rénovation énergétique ne vise
qu’un seul but: mettre les entreprises en situation d’interlocuteur unique capable de conseiller
leurs clients sur les solutions les
plus avantageuses pour réaliser
des économies d’énergie et ce,
quel que soit leur métier. Aujourd’hui beaucoup plus qu’avant, la
plupart des métiers du Bâtiment
ont un rôle à jouer dans le cadre
de la rénovation énergétique des
© PHOTOARCHITECTURE.COM
Chaque solution
énergétique doit s’inscrire
dans une offre globale.
3
1 2 LA PRODUCTION DE
CHALEUR à partir d’énergies
renouvelables (ici une chaudière
à bois) est l’une des voies
de la performance énergétique.
3 COMMANDE DOMOTIQUE
pour la gestion du chauffage,
actionnable à distance via
le téléphone.
bâtiments existants. Pour certains
métiers, c’est une fonction nouvelle, mais il est nécessaire pour
tous d’acquérir cette culture énergétique transversale. Qui plus est,
il faut être capable d’associer à ces
offres techniques, chiffrées, des
propositions de financement spécifiques à ce type de travaux,
accompagnées des temps de
retour sur investissement. Telles
sont les conditions à remplir désormais pour améliorer durablement les performances énergétiques des logements et, ainsi,
répondre de manière personnalisée aux nouveaux besoins exprimés par les clients.
쐍
(1) Loi de programmation du 13 juillet
2005 fixant les orientations de la politique
énergétique de la France (dite loi Pope).
(2) L’étude de la zone H2 est en cours.
(3) Développé par l'université du Wisconsin (E-U), Trnsys est un outil de simulation dynamique des bâtiments et des systèmes, qui permet de prévoir et d’améliorer
les performances énergétiques des bâtiments et des systèmes de chauffage/climatisation/ventilation.
(4) Température ressentie par l’occupant
d’un local, qui correspond à la moyenne
des températures des parois et de l’air
ambiant.
G R A N D
T É M O I N
LA
QUALIFICATION
EST UN ATOUT POUR
LES ENTREPRISES
La réforme de Qualibat, désormais totalement indépendant,
donne une nouvelle dynamique à la démarche de qualification.
Pour les entreprises, c’est un levier pour faire reconnaître leurs
compétences mais aussi une clé d’accès à des marchés publics.
Quel bilan tirez-vous de la
récente réforme de Qualibat ?
Cette réforme était nécessaire pour
deux raisons principales. D’abord,
comme l’avait pointé un audit
approfondi, notre ancienne organisation présentait d’importantes disparités, selon les sections, en
termes de charge de travail et de
productivité.
Ensuite, Qualibat était tenu de se
mettre en conformité avec la nouvelle norme française qui régit le
fonctionnement des organismes
de qualification et leurs procédures
– dans le secteur du Bâtiment
comme dans tous les autres secteurs. Cette norme impose aux
organismes des règles d’organisation et de fonctionnement. Elle
exige notamment une indépendance totale, pour ce qui est des
locaux et des moyens logistiques,
entre l’organisme de qualification
et les organisations professionnelles qui en sont membres. Nous
avons donc engagé une importante réorganisation, dont les grandes lignes ont été actées dans un
protocole signé avec les pouvoirs
publics et la plupart des organisations professionnelles membres de
Qualibat – dont la FFB. La réforme
20
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
s’est traduite notamment par la
création d’entités régionales, avec la
nomination d’une douzaine de
délégués régionaux chargés d’animer notre réseau d’agences et de
mieux faire connaître la qualification. Pour les entreprises, au plan
pratique, le processus reste le
même: les commissions d’attribution des qualifications siègent toujours dans chaque département.
Qualibat est aujourd’hui un organisme plus structuré, plus performant, qui offre des services d’un
meilleur rapport qualité/prix et
qui a gagné en crédibilité. Et pour
attester de la qualité de ses prestations et de la bonne exécution de
sa mission, conformément à la
nouvelle norme ou, pour certaines,
au niveau national, Qualibat va
être accrédité par le Cofrac
(Comité français d’accréditation),
ce qui implique des audits périodiques au niveau du siège mais
aussi des agences territoriales et des
commissions de qualification.
La qualification est mentionnée
dans le nouveau code des
marchés publics.
Qu’est-ce que cela change ?
Le nouveau code précise que lors-
qu’un marché le justifie, en raison
de son importance ou de son
niveau de technicité, le maître
d’ouvrage peut exiger des entreprises candidates qu’elles produisent un certificat de qualification
établi par un organisme indépendant. C’est une avancée majeure :
non seulement la qualification
atteste «officiellement» la capacité d’une entreprise à exécuter
tel ou tel type de marché, mais elle
devient la clé d’accès à certains
marchés. Pour les entreprises qui
ont fait ce choix, la qualification est
clairement un «plus». Elles ont
donc tout intérêt à en faire connaître les avantages aux maîtres d’ouvrage. Nous sommes nous-mêmes
très actifs pour communiquer sur
ce thème auprès de l’ensemble des
acteurs du secteur.
Quels sont les autres
avantages de la qualification
pour une entreprise ?
Entreprendre une démarche de
qualification implique pour l’entreprise un effort de réflexion
interne, en vue de constituer son
dossier et de se préparer au passage
en commission de qualification.
Cette démarche est en elle-même
UN ENTRETIEN
AVEC PIERRE
CHEMILLIER,
PRÉSIDENT
DE QUALIBAT
un élément important du management de la qualité dans l’entreprise. C’est aussi un levier pour
valoriser les personnels en interne,
et pour faire reconnaître les compétences à l’extérieur : l’entreprise
montre qu’elle est qualifiée pour tel
ou tel type de travaux, et utilise
ainsi la qualification comme un
atout commercial. Enfin, Qualibat
atteste que l’entreprise est assurée
pour les travaux visés et examine
la sinistralité de l’entreprise; il faut
noter, à cet égard, que certaines
compagnies accordent des réductions de primes aux entreprises
dûment qualifiées.
Quel est le sens de la révision
de la nomenclature Qualibat ?
La nomenclature, qui rassemble
une cinquantaine d’activités et
plus de 400 possibilités de qualification, est actualisée régulièrement pour refléter l’évolution
des métiers du Bâtiment.
C’est indispensable pour que cet
outil continue d’être très largement utilisé dans notre secteur –
par les maîtres d’ouvrage et les
maîtres d’œuvre lors des consultations, par des compagnies d’assurances pour définir les risques
et établir les tarifications, etc. Une
importante évolution a été engagée récemment avec l’introduction
de quatre niveaux de technicité
(courante, confirmée, supérieure,
exceptionnelle) pour certaines
activités, parce que l’on n’est pas
qualifié de la même manière pour
des travaux courants ou pour
un chantier exigeant de disposer
d’un bureau d’études. La révision
2006 tient compte notamment
du développement des énergies
renouvelables (avec par exemple
une nouvelle qualification pour la
mise en œuvre de capteurs solaires en toiture), de l’émergence de
nouvelles techniques (déconstruction) ou encore de la montée
en puissance des offres multimétiers (aménagement de salle de
bains…).
À plus long terme, se posera sans
doute la question de créer des
qualifications transversales sur des
thèmes comme la qualité de l’air
ou le confort acoustique.
Ingénieur général
honoraire des Ponts
et Chaussées,
Pierre Chemillier
a notamment été
professeur à l’École
Nationale des
Ponts et Chaussées
(il enseignait la
démarche scientifique
appliquée au
Bâtiment) et
président de la
commission des
affaires scientifiques
du conseil général
des Ponts et
Chaussées. Il a dirigé
le CSTB de 1982
à 1993, et préside
Qualibat depuis 1999.
Il est l’auteur
de plusieurs
ouvrages: «Démarche
qualité dans les
entreprises du
Bâtiment» et
«Comprendre et
maîtriser la directive
produits de
construction»
(éditions Afnor).
© V. LELOUP
Pouvez-vous nous rappeler
le rôle de la “carte
d’identification bâtiment” ?
Nous l’avons créée dans le cadre
de la réforme de Qualibat.
Constatant que le nombre d’entreprises artisanales qualifiées
avait tendance à diminuer, nous
avons imaginé pour elles une
première étape, progressive, vers
la qualification.
La carte d’identification bâtiment,
obtenue en remplissant l’équivalent du volet administratif du
dossier de qualification, est une
première reconnaissance de l’entreprise, et une invitation à aller
vers la qualification dans un délai
de quatre ans maximum.
Depuis son lancement il y a
18 mois, environ 2 000 cartes de ce
type ont été attribuées. Pour les
équipes de Qualibat, et en particulier pour les délégués régionaux,
c’est l’occasion d’amorcer un
échange avec l’artisan ou l’entrepreneur, qui se poursuit ensuite à
intervalles réguliers pour l’accompagner vers la qualification. Et nous
constatons même de nombreux
cas où l’entreprise décide finalement de brûler l’étape de la carte
d’identification pour s’engager
directement dans la démarche de
쐍
qualification !
JUIN 2007
BÂTIMÉTIERS
21
GROS ŒUVRE/STRUCTURE
1
2
© RECTOR LESAGE
© RECTOR LESAGE
LE PRÉMUR, ALTERNATIVE
AU BÉTON BANCHÉ?
Livré sous forme de panneaux sur le chantier, le prémur
peut être intéressant pour réaliser certains types d’ouvrages
ou certaines parties de bâtiment. Sous Avis technique
du CSTB, sa mise en œuvre est exigeante et les entreprises
doivent se poser la question de son coût.
D
epuis une dizaine
d’années, il existe
une alternative au
béton banché pour
construire des murs
porteurs: le prémur. Préfabriqué
en usine, il se compose de deux
24
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
parois minces en béton armé (4,5
à 7,5 cm), généralement sans acier
en attente, maintenues espacées
par des raidisseurs métalliques
horizontaux. Une fois positionnés
et stabilisés, les panneaux de prémur font office de coffrage: on y
glisse des armatures de liaison et
on y coule du béton prêt à l’emploi, ce qui garantit la stabilité
de la construction. Cette technique peut être employée pour
réaliser différents murs porteurs
de bâtiments industriels, de
bureaux ou d’habitations, pouvant comporter plusieurs niveaux
de sous-sols, ou pour des murs de
soutènement ; elle répond aux
exigences de la construction en
zone sismique. En fonction des
contraintes qui lui sont demandées, l’épaisseur du prémur varie
de 16 à 40 cm, tandis que sa hauteur varie de 1 à 12 m, pour une
largeur de panneaux allant jusqu’à
3,80 m. S’il s’agit encore d’un
marché de niche, avec un petit
nombre de fabricants, l’intérêt
des entreprises de maçonnerie
pour cette technique va croissant.
«IL FAUT PRIVILÉGIER LE BÉTON
COULÉ SUR PLACE, QUI CRÉE NOTRE
VALEUR AJOUTÉE»
Didier Brosse, Entreprise Brosse
(Chazelles-sur-Lyon, Loire)
3
Avec 1,2 million de m2 en 2006, le
prémur représente 7% du total
des murs construits.
UNE MISE EN ŒUVRE
EN PLUSIEURS ÉTAPES
Relevant d’une technique non
traditionnelle, les prémurs ne sont
encadrés par aucune norme, mais
sont sous Avis technique du
CSTB. Leur mise en œuvre est
méthodique, exige de la rigueur et
nécessite un respect absolu des
règles écrites du fabricant.
Elle peut être décomposée ainsi:
réalisation des fondations ou coulage des planchers; implantation et
traçage des murs avec repérage
des joints; pose des prémurs et stabilisation à l’aide d’étais tirantpoussant ou d’un autre système
stabilisateur; mise en place des
armatures de liaison des joints
verticaux et des chaînages éventuels, ainsi que des bandes d’arrêt
1 LE DOMAINE D’APPLICATION
DU PRÉMUR est vaste et
comprend à la fois les murs
de locaux d’habitation,
de bureaux ou à usage
industriel, pouvant comporter
plusieurs niveaux de sous-sol.
2 UN SOIN PARTICULIER
est apporté au transport
et au stockage sur le chantier.
3 L’ESPACE compris entre
les deux éléments préfabriqués
est rempli de béton prêt
à l’emploi de classe C25/30.
dans les joints; pose éventuelle
des prédalles ou dalles alvéolaires; coulage du béton et remplissage par banchées successives ;
mise en place des armatures de
liaison des joints horizontaux ;
finition des joints, en fonction de
la destination de l’ouvrage. 왘 왘 왘
© RECTOR LESAGE
© DR
«En termes d’organisation, le prémur est
un procédé très intéressant pour des
opérations ponctuelles de quelques jours,
pour lesquelles il n’est pas rentable de
monter une grue, ou quand les délais sont très tendus.
Il permet aussi de monter des murs de soutènement
en toute sécurité quand on travaille sur des
terrassements délicats en termes de stabilité. Il est bien
adapté aux chantiers très étendus – notamment
les bâtiments industriels – où la mobilité du camion
grue permet de monter des murs uniformes de grande
longueur en un temps record.
En revanche, dès qu’il s’agit de réaliser un bâtiment
comportant des façades complexes, de plusieurs
niveaux, avec un grand nombre d’ouvertures, des
renforts, des reprises de dalles…, le prémur est moins
adapté. Pour tous ces cas, une entreprise bien équipée
en banches métalliques, disposant d’un bon bureau
de méthodes et maîtrisant le coulage du béton en place,
ira tout aussi vite, avec une qualité équivalente,
en s’adaptant parfaitement aux impératifs architecturaux
et de structure de l’ouvrage.
Le prémur reste un produit industrialisé lourd, peu
souple, qui exige une très bonne logistique, bien
coordonnée, avec des coûts et des aléas de transport
non négligeables qui vont à l’encontre de la réduction
des émissions de gaz à effet de serre. De plus,
le traitement des joints est une contrainte importante
à ne pas négliger.
Je pense que les entreprises de maçonnerie qui
continueront de privilégier le béton coulé en place
conserveront leur savoir-faire et pourront répondre
à toutes les exigences techniques et architecturales
des projets les plus variés et les plus audacieux.
Il serait risqué pour le bon équilibre de nos entreprises
de recourir uniquement à ce type de produit
industrialisé, dont la valeur ajoutée nous échappe
immanquablement en grande partie. Restons donc
très vigilants sur la raison d’être de nos entreprises
afin de veiller à préserver leurs compétences.»
Avec 1,2 million de m2 en
2006, le prémur représente 7%
du total des murs construits.
JUIN 2007
BÂTIMÉTIERS
25
GROS ŒUVRE/STRUCTURE
«INTÉRESSANT POUR SA RAPIDITÉ
ET SA SIMPLICITÉ D’EXÉCUTION»
Gilbert Guderzo, Entreprise Parutto
(Beynost, Ain)
© DENIAU
© DR
«L’un des avantages du prémur est de
faire gagner du temps et de la productivité
dans certains cas, pour réaliser par
exemple le moyeu central d’un bâtiment
d’habitation. Malgré les nombreux angles des cages
d’escalier et d’ascenseur, tout peut être posé en même
temps, en une seule rotation. Cette technique est utile
quand on doit construire contre un mur mitoyen, et
permet de supprimer le terrassement qu’exigerait
une banche pour les murs en sous-sol. De façon
générale, le prémur est intéressant aussi quand on a de
faibles surfaces en béton à réaliser: il devient alors
rentable car on économise l’acheminement des grues et
des banches, et une partie de la main-d’œuvre. Mais
attention, il faut être formé à cette technique: prendre
en compte la prise au vent des panneaux, savoir mettre
en place le bon étaiement et prévoir des nacelles pour
pouvoir accéder au sommet du prémur. Il faut aussi une
planimétrie parfaite pour les murs de grande hauteur.
Enfin, il s’agit d’un mode de construction qui impose
des contraintes: on ne peut plus faire de modifications
de dernière minute, et il faut une organisation
spécifique pour pouvoir travailler en juste à temps.»
왘왘왘
Le béton coulé dans le prémur
doit répondre à des critères précis, notamment une résistance
caractéristique minimale à 28
jours de 25 MPa (classe C25/30),
et avoir la granulométrie d’un
microbéton. Il doit être fluide ou
hyperfluide (consistance S4 ou
S5). L’une des difficultés de cette
technique tient au traitement des
joints entre panneaux, qui doit
tenir compte de chaque type de
prémur – en élévation, en infrastructure, soumis à une pression
hydrostatique… – et de la nature
du futur revêtement : peinture,
lasure, RPE… Pour prévenir les
fuites de laitance de béton, il faut
prévoir une bande d’arrêt dans les
joints. Pour éviter la formation
d’une fine fissure verticale de l’enduit au droit du joint, il faut prévoir un bourrage de celui-ci avec
un mortier, puis un entoilage et
un enduisage. Enfin, l’infiltration
DES FAÇADES
ARCHITECTONIQUES
peuvent être proposées par
les fabricants, avec des finitions
pierre, bois…
des eaux de ruissellement en
infrastructure peut être évitée par
un bourrage avec un mortier
adapté, complété par une bande
bitumineuse autoadhésive et
accompagné d’un drainage efficace.
UN PRODUIT AUX
CARACTÉRISTIQUES
INDUSTRIELLES
Le prémur est compatible avec
les deux types d’isolation thermique, soit par l’intérieur, soit
par l’extérieur. Cette seconde technique est le plus souvent utilisée,
parce qu’elle permet de corriger
les légers décalages qui peuvent
apparaître d’un panneau à l’autre.
Concernant les finitions, toutes les
Le prémur est compatible
avec tous les types d’isolation
thermique et toutes les finitions.
26
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
possibilités sont envisageables :
brut de décoffrage, matricé, taloché… Les caractéristiques du prémur permettent de contourner les
difficultés liées à la mise en œuvre
du béton banché. Pour obtenir un
parement de qualité, le béton
banché exige une grande technicité, notamment dans l’application de l’agent de démoulage et
dans la vibration qui donnera au
béton sa consistance homogène.
Des contraintes qui disparaissent
avec le prémur, puisque la fabrication en usine permet de contrôler industriellement tous les paramètres du matériau. Le prémur
présente donc un parement
impeccable, qui correspond aux
exigences croissantes des maîtres
d’œuvre, en particulier pour réaliser du béton décor. Le prémur est
aussi une réponse pour les entreprises de maçonnerie qui ne
disposent pas des trains de banches et de la main-d’œuvre qualifiée nécessaires. Livrés prêts à
poser, les panneaux de prémur
peuvent permettre de gagner un
temps précieux sur le phasage du
chantier. En revanche, pour les
entreprises qui ont investi dans
des trains de banches et dans
la formation des compagnons,
le prémur représente un surcoût
non négligeable, qui entre en
contradiction avec la logique
d’amortissement du matériel.
Il s’agit donc d’une option technique, adaptée à certains chantiers, voire certaines parties d’ouvrage, qui doit faire l’objet d’un
arbitrage au cas par cas par
chaque entreprise.
쐍
GROS ŒUVRE/STRUCTURE
F I C H E
T E C H N I Q U E
© DR
MONOMUR EN TERRE CUITE :
traiter les points singuliers
Pour être thermiquement
performant, le monomur doit traiter
les points singuliers, grâce
notamment au calepinage préventif.
L
e monomur en terre cuite
met en œuvre des éléments conçus de manière
à multiplier les alvéoles qui piègent l’air chaud comme l’air
froid. Il n’est donc pas nécessaire d’y ajouter un isolant supplémentaire, d’où son appellation de monomur. Il s’agit d’un
procédé qui permet de réaliser
une isolation thermique répartie
(ITR) et de lutter efficacement
contre les ponts thermiques,
d’où l’intérêt croissant qu’il suscite actuellement. Une bonne
utilisation de briques de 37,5 cm
d’épaisseur répond aux impératifs de la RT 2005, à condition de
veiller scrupuleusement aux
points singuliers liés à ce mode
constructif.
Le monomur exige d’abord une
assise d’une planimétrie par-
28
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
faite. En effet, les briques sont
assemblées au moyen d’un mortier colle à joints minces, appliqué au rouleau, dont la première
couche doit être parfaitement
plane.
Un mortier irrégulier provoque
un décalage des briques, et la
tentation de le combler avec des
épaisseurs de mortier qui pénalisent les performances thermiques de l’ouvrage. Pour que
ces dernières soient optimales, il
est conseillé d’appliquer un mortier isolant en pied de mur, sur
lequel vient prendre place le premier rang de briques, afin de
supprimer tout risque de pont
thermique à l’intersection du
mur avec la dalle de sol. La question se pose à nouveau en arrivant à hauteur du plancher haut
de rez-de-chaussée : on prévient
le pont thermique en intercalant une planelle isolante en
about de plancher, entre la dalle
et le monomur. Les performances thermiques du monomur
tiennent à la trame des briques,
composée d’un grand nombre
d’alvéoles, et à leur petit côté,
composé de parties rentrantes
et de parties sortantes qui s’encastrent au moment de la construction. Cet ordonnancement
est remis en cause au traitement
de chaque point singulier du
mur – linteaux, appuis de fenêtres ou de baies, coffres de volets
roulants... – qui doivent bénéficier d’un isolant supplémentaire
pour maintenir la performance
de l’ensemble. Tous ces points
singuliers exigent le plus souvent une découpe délicate de la
brique sur le chantier, à l’aide
d’une scie, qui donne rarement
un résultat très net.
LE CALEPINAGE PLUTÔT
QUE LA DÉCOUPE
Là encore, la tentation est grande
de compenser les coupes imparfaites par un excès de mortier
(un «calfeutrage»). La meilleure
solution à ce problème technique
se trouve certainement en amont:
au moment de l’appel d’offres, le
maçon a tout intérêt à attirer
l’attention du maître d’œuvre
sur le dimensionnement des éléments de structure qui doivent
tenir compte de l’utilisation
d’éléments spécifiques – les fournisseurs proposent un grand
nombre de formats de briques,
y compris des blocs poteaux et
des blocs d’angles, des tableaux,
des abouts de dalles, des appuis
de fenêtre… – et d’un calepinage soigneux (exemple des trumeaux). Ce complément de
conception, réalisé par l’architecte, apportera une mise en
œuvre plus rapide et une nette
amélioration de la qualité finale.
PLUS PROPRE
MAIS PLUS FRAGILE
Les corps d’état techniques qui
interviennent après le maçon –
électricien, plombier… – doivent aussi travailler en respectant
le monomur, dans la réalisation
de leurs saignées par exemple.
En finition extérieure, une
brique de parement ou, plus
simplement, un enduit monocouche projeté sont des solutions courantes.
S’il est plus fragile que d’autres
matériaux et doit être stocké
avec plus de précautions, le
monomur en terre cuite est plus
rapide à monter, plus technique
et plus propre, et il génère donc
des gains de productivité intéressants. Pour se familiariser avec
sa mise en œuvre, les maçons
comme les architectes peuvent
profiter du monitorat proposé
par les fournisseurs en début de
chantier. À condition de bien
maîtriser ses points singuliers, il
sera un allié précieux pour
répondre aux futures exigences
de la RT 2010.
쐍
POUR EN SAVOIR PLUS UMGO-FFB (Union de la
maçonnerie et du gros œuvre),
tél.: 01 40 69 51 59.
GROS ŒUVRE/STRUCTURE
© CHRISTIAN BOIS
dureté, de sa résistance mécanique et de l’esthétique finale du
parement, la formulation la plus
performante sera retenue pour
l’ensemble du chantier.
ENDUITS EXTÉRIEURS EN TERRE CRUE
Faire respirer le bâti ancien
Afin de ne pas contrarier sa perméabilité à la vapeur
d’eau, le bâti ancien en terre crue doit recevoir des enduits
qui présentent la même propriété que lui.
Q
uel enduit extérieur
faut-il utiliser sur un
support donné? La place
prépondérante prise par l’industrie depuis plusieurs décennies a
favorisé la mise en œuvre de solutions «standard» et de produits
universels, mais elle ne doit pas
déboucher sur une « pensée
unique» appliquée à l’enduit extérieur. Les maçons appliquent les
produits qu’ils ont appris à mettre en œuvre: majoritairement
des enduits à base de ciment. Or,
il se trouve que ces produits ne
sont pas adaptés à une bonne
partie du patrimoine et des constructions anciennes, en particulier
les constructions en pisé, en torchis, en bauge ou adobe, qui
représentent environ 2,4 millions
de logements en France. Cette
incompatibilité tient à un phénomène simple : ces constructions traditionnelles comportent
30
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
entre autres de l’argile, qui a pour
propriété d’être perméable à la
vapeur d’eau – on parle dans ce
cas de sa «perméance». Et, précisément, les enduits à base de
ciment ne présentent pas ces propriétés de porosité à la vapeur
d’eau. Le va-et-vient de la vapeur
d’eau dans la terre crue se trouve
contrarié, les actions du gel et du
dégel génèrent alors un gonflement sous l’enduit et l’apparition de désordres.
DES ENDUITS DE
CONCEPTION ARTISANALE
L’argile ayant pour propriété de se
dilater et de se rétracter, le mur est
atteint de fissurations qui dégradent le parement et peuvent provoquer jusqu’à l’écroulement de la
structure. Depuis longtemps, on
a pu constater qu’il en est de
même pour les maçonneries de
pierre bâties avec un mortier à
base d’argile ou de chaux. Les
matériaux de base qui servent à
élaborer ces enduits perméables à
la vapeur d’eau sont connus: il
s’agit de la chaux hydraulique
naturelle (NHL), de la chaux
aérienne (CL) ou de l’argile qui,
elle, se trouve naturellement dans
la terre. Cependant, ces produits
n’existent pas sous la forme «prêt
à l’emploi ». Leur formulation
devra être adaptée à la fonction de
chacune des trois couches – gobetis, corps d’enduit, finition – et le
matériau de base varie d’une
région à l’autre, en fonction de la
teneur du sous-sol d’où la terre
crue est extraite. Pour les utiliser,
il faut mettre au point des enduits
dit «bâtards», qui sont des mélanges réalisés à base des ingrédients
ci-dessus. Seul un essai de différentes formules sur le mur peut
déterminer l’enduit qui convient:
en fonction de son accroche, de sa
VERS DES RÈGLES
PROFESSIONNELLES
Pour Nicolas Meunier, entrepreneur en maçonnerie spécialisé
dans le bâti en pisé, implanté à
Chambles (Loire), c’est dans la
mise au point de ces enduits que
réside la richesse d’un métier qu’il
faut conserver et promouvoir. Ce
qu’il traduit par une métaphore
culinaire: «Les enduits à base de
terre crue s’élaborent avec un
savoir-faire comparable à celui
d’un cuisinier qui mitonne une
sauce. Cet exercice de réflexion
est valorisant pour notre métier, et
peut attirer des jeunes qui ne veulent pas uniquement appliquer
des produits de manière répétitive.» À la question du coût, il
répond que ces enduits sont effectivement plus onéreux, car leur
mise en œuvre demande plus
de temps, mais ils ont l’avantage
d’être pérennes, tandis qu’un traitement inadapté ne garantira pas
l’avenir de la construction. Pour
promouvoir la technique des
enduits extérieurs à base de terre
crue, Nicolas Meunier s’est engagé
dans un groupe de travail sur le
sujet, piloté par le Réseau écobâtir (1) en partenariat avec la FFB, qui
doit déboucher sur la publication
de règles professionnelles.
쐍
(1) Le Réseau écobâtir est une association
qui réunit des acteurs de la construction –
fabricants de matériaux, revendeurs,
architectes et maîtres d’œuvre, entreprises
et artisans, usagers… – signataires d’une
charte qui repose sur le respect de
l’environnement et de la santé, la
promotion de l’équité et de la coopération
dans les échanges entre acteurs économiques, le respect des cultures constructives
et des savoir-faire locaux (www.reseauecobatir.asso.fr).
© SEMON-RAPAPORT ARCHITECTES
BEAU CHANTIER
Le bois, partenaire naturel du patrimoine
S
’ils revenaient aujourd’hui sur les lieux où ils
ont vécu, les habitants
du vieux château de Brie-ComteRobert (Seine-et-Marne) seraient
certainement surpris, mais pas
choqués, d’y découvrir le Centre
d’interprétation du patrimoine,
un bâtiment à structure en
poteaux poutres de lamellé collé
et façades à ossature bois.
En effet, son parement composé
de lames de mélèze, qui prendra
une patine gris argenté, et son
toit en zinc se fondent parfaitement dans ce contexte minéral. À
l’intérieur, la charpente et ses
poteaux cylindriques, ainsi que les
larges baies ménagées dans les
façades, témoignent des possibilités architecturales offertes par le
bois. Cependant, au-delà des critères esthétiques et de la résistance mécanique élevée du
lamellé collé, peu déterminante
pour cet édifice aux dimensions
modestes, c’est bien la volonté
de respecter un site protégé et
fragile qui a plaidé en faveur de la
construction bois. «La légèreté de
la structure a épargné au site le
creusement de fondations importantes et la venue de lourds engins
de terrassement, commente Fran-
çois Poulingue, dont l’entreprise
du même nom a réalisé le chantier. Non seulement le sol a gardé
son intégrité en vue d’éventuelles
fouilles futures, mais le bâtiment
peut être démonté à tout moment pour rendre au château son
aspect antérieur.»
CONSTRUCTION
EXEMPLAIRE
L’entrepreneur, par ailleurs chef
de file de la FFB pour le développement du Plan Bois Construction Environnement, souligne
l’exemplarité de cette construction, et incite la filière bois à se sai-
sir d’un marché en plein essor, en
produisant notamment des matériaux qui correspondent aux
attentes des entreprises de construction bois.
쐍
INTERVENANTS
• Maître d’ouvrage:
mairie de Brie-Comte-Robert
• Maître d’œuvre:
agence Semon-Rapaport
architectes
• Entreprise de charpente bois:
Poulingue
JUIN 2007
BÂTIMÉTIERS
31
GROS ŒUVRE/STRUCTURE
RECTIFICATION DES DALLES EN BÉTON
Une solution haute planéité
Pour obtenir un dallage à planéité
presque parfaite, les entrepreneurs
peuvent aujourd’hui faire appel
à des prestataires spécialisés dans
la rectification du béton. Une solution
particulièrement adaptée aux sites
de stockage de grande hauteur.
R
sont de plus en plus exigeants en
la matière : pour les dallages à
usage industriel, il n’est pas rare
de les voir imposer une tolérance
extrêmement faible, de 3 mm,
voire de 2 mm sous la règle de 2
mètres. Une telle précision est
notamment devenue indispensable pour les dallages destinés à
des bâtiments de stockage de
grande hauteur, qui utilisent des
UN APPAREILLAGE de ponçage
permet de corriger
les irrégularités de la dalle.
© ALPHAPLAN
éaliser un dallage d’une
planéité parfaite est
extrêmement difficile,
en raison du nombre de paramètres qui entrent en jeu. La formule du béton prêt à l’emploi
n’est pas exactement identique
d’un camion toupie à l’autre et,
surtout, les nombreuses interventions humaines – réalisation
de la couche d’usure, passage de
l’hélicoptère... – pendant le temps
de séchage multiplient les facteurs de variations planimétriques. Or, les maîtres d’œuvre
chariots élévateurs. En effet, ces
chariots doivent pouvoir s’élever,
pour faire du gerbage, à 10 ou
même 20 mètres du sol dans des
allées étroites, avec une verticalité
parfaite afin de ne pas heurter le
sommet des racks. Ils doivent
aussi pouvoir rouler à la vitesse
affichée par le constructeur, sur
laquelle les exploitants basent
leurs calculs de productivité. Une
planimétrie approximative est
donc pénalisante à plusieurs titres: elle gêne l’élévation des chariots, diminue leur rendement,
occasionne de mauvaises conditions de travail, tout en générant
une usure prématurée du matériel et des coûts d’entretien supplémentaires. Elle peut aussi, en
raison du ballottage, provoquer
une casse des produits manutentionnés.
32
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
UNE SOLUTION :
RABOTAGE OU MEULAGE
S’il paraît impossible d’obtenir
une planéité parfaite au moment
de sa réalisation, il est possible de
corriger les variations horizontales de la dalle, une fois celle-ci
achevée. Les entrepreneurs de
dallage peuvent faire appel à des
prestataires ayant mis au point des
machines spécialisées. Celles-ci
aplanissent la dalle en effectuant,
par allers-retours successifs, un
rabotage ou un meulage du béton
avec des outils diamantés. Dans
certains cas, on utilise un profilographe pour enregistrer les
variations planimétriques et les
transmettre, sous forme de programme informatique, à la
machine qui se charge de la mise
à niveau. Ainsi, les machines les
plus perfectionnées détectent et
rectifient toutes seules les défauts
de la surface. Il s’agit d’une technique propre, car les machines
fonctionnent à l’énergie électrique
et ne génèrent aucune émanation
de nature à abîmer les produits
stockés, dans le cas où l’opération
est effectuée dans un entrepôt
déjà en fonctionnement. Il s’agit
d’une technique rapide, d’autant
plus qu’on ne rectifie que les allées
où les chariots élévateurs vont
évoluer – pas le sol sous les racks,
par exemple – et que le dallage est
prêt à utiliser dès la fin de l’opération.
Si elle est déjà couramment pratiquée en Europe du Nord,
notamment en Allemagne et au
Benelux, ainsi qu’au RoyaumeUni, la rectification des dalles en
béton reste peu connue et peu
utilisée en France. Elle représente
un coût supplémentaire dans la
réalisation du dallage, mais doit
être présentée au maître d’œuvre
comme un moyen d’optimiser
l’exploitation de ses chariots élévateurs, donc la gestion de son
entrepôt de stockage, d’autant
plus qu’elle est assortie d’une
garantie de résultat. C’est sans
doute là une carte intéressante à
jouer pour les entrepreneurs, sur
un marché du stockage de grande
hauteur qui devrait continuer à se
développer, compte tenu de l’augmentation du prix des terrains. 쐍
POUR EN SAVOIR PLUS UNESI-FFB (Union nationale des
entrepreneurs de sols industriels),
tél.: 01 40 69 51 54.
ENDUISEURS DE FAÇADE
Valoriser la profession auprès des jeunes
’Union nationale des entrepreneurs d’enduits de façade
(UNEEF-FFB) a pris à bras-lecorps la question du déficit des
embauches que connaît la profession depuis plusieurs années:
150 personnes sont actuellement
recrutées en rythme annuel, alors
qu’on estime qu’il en faudrait
3 000 pour faire face au départ en
retraite de la génération du baby
boom. Un premier pas important a été franchi avec la création, en 2003, d’un certificat de
qualification professionnelle
(CQP) d’enduiseur façadier. En
© CFC
L
l’absence de bac professionnel et
de BEP, cette formation ouvre
aux jeunes de 16 à 26 ans la perspective d’un emploi qualifié sous
forme de CDI. Une formule qui
attire un nombre croissant de
candidats : elle est aujourd’hui
proposée dans neuf centres de
formation en France.
L’UNEEF-FFB multiplie par ailleurs les opérations de communication sur le terrain de l’emploi
pour attirer l’attention vers ses
métiers. Outre un affichage actif
dans les ANPE, les Assedic, les
CIO (Centre d’information et
d’orientation) et les centres de
formation, de nombreuses réunions d’information et journées
portes ouvertes créent des occasions de rencontre entre jeunes et
chefs d’entreprise. Par exemple,
une opération pilote in situ a
démarré en décembre dernier.
Issue d’un partenariat entre la
mairie de Carbon-Blanc, dans la
périphérie bordelaise, la FFB et le
centre de formation Bernom,
cette opération permettra à des
jeunes de préparer et d’obtenir
leur CQP à l’issue d’un an de
formation pendant laquelle la
façade de la salle des fêtes de la
ville sera rénovée. Une façon de
mettre à l’honneur la profession
d’enduiseur de façade.
쐍
POUR EN SAVOIR PLUS • Greta Arras, Lille, Rennes, Tours,
Angoulême, Clermont, CFA Reims,
Afpa Vesoul, Association des
compagnons de devoir de Nîmes.
• UNEEF-FFB (Union nationale des
entrepreneurs d’enduits de façade),
tél.: 01 40 69 51 69.
JUIN 2007
BÂTIMÉTIERS
33
GROS ŒUVRE/STRUCTURE
MAÇONNERIE Le béton de chanvre
a ses règles professionnelles
U
tilisée le plus souvent pour
bâtir des murs à partir d’une
ossature en bois, la maçonnerie en
béton de chanvre est dans l’air du
temps, et en passe de devenir une
technique reconnue. L’association Construire en chanvre, qui
regroupe les professionnels désireux de la promouvoir, vient
d’obtenir de la Commission Prévention Produits mis en œuvre
(C2P) l’inscription des règles
«béton de chanvre» sur la liste des
règles professionnelles (1), pour
une durée expérimentale d’une
année, sous trois conditions : le
texte doit stipuler que tout entre-
34
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
niques du chanvre; l’association
doit tenir informée la C2P des
avancées réalisées en matière de
certification de produit et des
améliorations apportées aux textes. La commission statuera dans
un an sur la prorogation ou non
des règles professionnelles.
쐍
preneur désireux de mettre en
œuvre du béton de chanvre doit
contacter son assureur afin de lui
apporter la preuve de son savoirfaire et de sa maîtrise du produit; l’association Construire en
chanvre doit s’engager à promouvoir la formation aux tech-
(1) Pour faciliter l’accès des entreprises aux
techniques de mise en œuvre du chanvre, la
FFB a réalisé un manuel regroupant les
règles professionnelles d’exécution.
POUR EN SAVOIR PLUS UMGO-FFB, tél.: 01 40 69 51 59.
Les règles professionnelles
sont disponibles auprès de la FFB
de votre département.
Rénovation
des diplômes
du gros œuvre
Le brevet professionnel (BP)
Construction en maçonnerie et
béton armé et le bac pro
Construction Bâtiment Gros œuvre
viennent tous deux d’être rénovés
pour tenir compte de l’évolution
des métiers. Dorénavant, on
parlera du BP de maçon et du
bac pro Technicien du Bâtiment:
organisation et réalisation du gros
œuvre. Si le nouveau BP privilégie
l’acquisition de compétences
pour intervenir sur des ouvrages
complexes, le bac pro met
l’accent sur la préparation et
l’organisation de l’intervention.
Les premières sessions des
examens auront lieu en 2009.
DÉCONSTRUCTION Mode d’emploi
L
a démolition - déconstruction est un métier technique
et représente des phases de chantier
complexes que les maîtres d’ouvrage doivent pouvoir planifier
très en amont des travaux. Or, ils ne
savent pas toujours précisément
comment fonctionne ce secteur ni
comment s’adresser aux entreprises spécialisées. À quelles régle-
mentations ces activités sont-elles
soumises? Comment les risques
sanitaires sont-ils pris en compte?
Quelles sont les différentes méthodologies? Pour apporter des réponses à ces questions et à beaucoup
d’autres, l’Union nationale des économistes de la construction et des
coordonnateurs (UNTEC) et le
Syndicat national des entreprises de
démolition (SNED-FFB) viennent
de publier un guide intitulé La
démolition, la déconstruction… ou
la manière «allégée» de préparer
un dossier de consultation des entreprises de travaux de démolition ou de
déconstruction.
쐍
Formation à
la réhabilitation
urbaine
s’adresse à des ouvriers qualifiés,
ayant au moins cinq ans d’expérience en réhabilitation et faisant
office de chef d’équipe depuis au
moins trois mois. La prochaine
promotion démarrera en septembre 2007.
쐍
Eurocode 5:
le bon calcul
L
es professionnels de la réhabilitation ayant besoin de
disposer de chefs d’équipes adaptés aux spécificités du milieu
urbain, un parcours de professionnalisation européen a été
développé par l’AREF BTP Ile-deFrance Paris Petite Couronne (1).
Ce parcours de 315 heures comprend sept semaines de formation
en France, une semaine en Italie
et une semaine en Pologne. Il
(1) En partenariat avec l’UMGO-FFB
(Union de la maçonnerie et du gros
œuvre) et EGF BTP (Entreprises Générales de France BTP).
POUR EN SAVOIR PLUS AREF BTP Ile-de-France,
tél.: 01 42 27 49 49.
POUR EN SAVOIR PLUS SNED-FFB, tél. : 01 40 55 12 60.
P
our aider les charpentiers à
s’approprier le nouvel Eurocode 5 (conception et calcul des
structures bois), la FFB CMP a
élaboré en 2006 un manuel simplifié. Cet outil s’accompagne
maintenant d’une formation
«Eurocode 5», qui s’adresse en
particulier aux artisans charpentiers et aux entreprises ayant déjà
un bureau d’étude. La première
session a eu lieu en mai dernier;
des formations en régions sont
organisées selon les demandes. 쐍
Fondations
thermoactives
à l’étude
C
onsistant à faire circuler une
boucle d’eau dans les fondations de la maison individuelle,
raccordée à une pompe à chaleur
– ce qui permet de transférer
la chaleur ainsi récupérée dans
l’habitat –, les fondations thermoactives représentent un
moyen intéressant de réduire la
consommation d’énergie des
bâtiments. Pour estimer la capacité réelle de récupération du
système, le Costic (1) et l’UMGOFFB (2) vont mettre en place un
chantier expérimental qui fera
l’objet d’un suivi annuel des températures. Cette étude permettra d’évaluer l’impact de l’interaction sol/structure – et des
variations de température – sur la
stabilité de l’édifice, élément de
réticence lié au système.
쐍
(1) Comité scientifique et technique des
industries climatiques.
(2) Union de la maçonnerie et du gros
œuvre.
JUIN 2007
BÂTIMÉTIERS
35
ENVELOPPE
2
3
1
© MALERBA
BLOCS-PORTES TECHNIQUES
DESSERRER LE VERROU
DES CONTRAINTES
La mise en œuvre des blocs-portes techniques confronte le menuisier à des
difficultés multiples. Un groupe de travail constitué au sein de la FFB-CMP en fait
l’inventaire pour définir les solutions «robustes» dont les professionnels ont besoin.
36
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
1 MANNEQUIN DE POSE
MÉTALLIQUE réutilisable,
à mettre en place avant
le coulage du béton, pour éviter
le cintrage des huisseries.
2 PORTES sous tenture
intégrées dans la décoration
du hall.
3 L’UTILISATION, sur cloisons
en plaques de plâtre à ossature
acier, d’huisseries préremplies
en usine d’un matériau coupefeu permet d’obtenir un PV
d’essai au feu pour l’ensemble
bloc-porte et facilite l’opération
de mise en œuvre: pas de
découpe de plaques, pas de
remplissage sur le chantier.
4
M
oment crucial
sur un chantier
de bâtiment,
l’installation des
blocs-portes
techniques – portes coupe-feu,
acoustiques ou anti-effraction –
révèle la qualité de la conception
amont et le soin apporté à la
réalisation… ou leurs lacunes.
C’est aussi un sujet où se concentrent toutes sortes de contraintes
réglementaires et techniques qui
transforment parfois l’opération
en un «problème inextricable»,
car les conditions de mise en
œuvre de ces éléments déterminent étroitement leurs performances (voir encadré p. 38). «Il y
a loin de la situation de pose
décrite par le procès-verbal d’essais du fabricant au chantier, où le
professionnel doit faire face à un
empilement de contraintes »,
affirme Thierry France-Lanord,
président de l’entreprise FranceLanord et Bichaton, à l’initiative
du groupe de travail constitué
sur ce thème au sein de la FFBCMP (1).
Ces contraintes sont d’abord
réglementaires, car les blocs-portes techniques équipent quasiment toujours un bâtiment de
type ERP (établissement recevant
du public) nécessitant telle ou
telle adaptation (systèmes sécuritaires, accessibilité des personnes
handicapées, etc.). Mais les
contraintes techniques foisonnent également, d’abord parce
que «la porte est l’objet le plus
compliqué en aménagement», et
pour une foule d’autres raisons.
«Au niveau de la conception, des
plans et descriptifs de la maîtrise
Le menuisier doit s’adapter et
apporter des solutions ignorées
par la réglementation: aucun texte
ne précise comment réaliser des
moulures sur des portes coupe-feu.
5
d’œuvre, le bloc-porte est traité
comme un détail et sa description
reste très insuffisante», résume
Thierry France-Lanord. Conséquence, sur les chantiers, il est
courant de trouver des réservations non conformes, des cloisons légères en plaques de plâtre
qu’il faut équiper d’un vantail de
85 kg, des planchers dont la planéité ne permet pas de respecter
les tolérances millimétriques
nécessaires aux performances
d’un bloc-porte acoustique, des
huisseries métalliques aux jambages cintrés dans des voiles de
béton parce qu’on a négligé d’installer un mannequin avant le
bétonnage, etc. Tout cela nécessite
d’importantes adaptations, auxquelles s’ajoutent presque toujours des demandes de modifications de l’architecte ou du
décorateur.
TRAITER LES PROBLÈMES
EN AMONT
Le menuisier doit aussi apporter
des réponses qu’ignore la réglementation, «car aucun texte ne
précise comment réaliser des
moulures XVIIIe sur une porte
4 BLOC-PORTE DAS (Dispositif
activé de sécurité) à pivots de
linteau asservis: tous les
équipements sont intégrés dans
le linteau de l’huisserie.
5 LES HUISSERIES
SPÉCIFIQUES à la réhabilitation
permettent un réglage fin lors
de leur mise en place dans
l’huisserie existante, facilitant
la pose du vantail et
le respect des performances.
coupe-feu, comment traiter des
portes sous tenture intégrées dans
la décoration et, plus généralement, ce que l’on peut et ce que
l’on ne peut pas faire sur un vantail pour l’améliorer, le modifier
ou le décorer». Cette situation
expose le professionnel, car le
NF DTU 36.1 (Menuiserie en
bois) datant de 1984, est antérieur à toutes ces problématiques,
et elle conduit à multiplier les
coûteux avis de chantier. «Or un
chantier n’est pas un laboratoire,
insiste Thierry France-Lanord.
Nous avons besoin de solutions
“robustes” et, lorsque nous abordons la pose de 300 blocs-portes
dans un hôpital, il faut que tous
les problèmes aient été traités en
amont.»
La nécessité d’une telle démarche
a abouti en 2005 à la formation
du groupe de travail «blocs-porJUIN 2007
BÂTIMÉTIERS
왘왘왘
37
ENVELOPPE
PERFORMANCES DE RÉSISTANCE AU FEU
ET «CONSTRUCTIONS SUPPORTS»
왘왘왘
tes » au sein de la FFB-CMP.
Réunissant les menuisiers et les
fabricants afin de poser toutes
les questions et de réfléchir
ensemble, il s’est rapidement
élargi aux «sachant» que sont le
CSTB(2) et le CTBA (3), pour que les
solutions envisagées puissent être
validées par les industriels et les
centres techniques, et soient
transposables lorsque sera révisé
le NF DTU 36.1 car «l’objectif est
clairement de tirer tout le monde
vers le haut».
« Les échanges au sein du groupe
sont très fructueux, se félicite
Thierry France-Lanord, car ils
permettent aux fabricants d’identifier des points de conception à
améliorer à partir des remontées
des chantiers. Ils ouvrent aussi
de nouvelles perspectives, en nous
incitant par exemple à réfléchir à
des solutions alternatives aux huisseries métalliques ou à dépasser les
préjugés sur les huisseries en bois
© MALERBA
BLOC-PORTE D’HÔTELLERIE,
nécessitant une mise en œuvre
soignée afin d’assurer
les performances acoustiques.
massif reconstitué (BMR).» C’est
enfin le meilleur moyen d’inventorier certaines bonnes pratiques,
comme celle, venue d’Allemagne,
du précadre qui permet à la fois
d’obtenir des réservations impeccables en phase gros œuvre et de
mettre le bloc-porte en place à
un moment où il ne risque plus
d’être endommagé par l’activité
du chantier. Or, à ce jour, son
usage n’est pas toujours prévu
dans les textes ou PV d’essais.
Quant à la réserve liée au coût
d’un tel accessoire, elle tombe très
vite «dès qu’on la met en balance
avec le surcoût réel du temps
passé et des malfaçons…»
쐍
(1) Fédération française du Bâtiment,
Charpente Menuiserie Parquets.
(2) Centre scientifique et technique du
Bâtiment.
(3) Centre technique du bois et de
l’ameublement.
POUR EN SAVOIR PLUS FFB-CMP, tél.: 01 40 69 57 40.
La mission du groupe de travail:
identifier les contraintes et
inventorier les bonnes pratiques,
comme celle du précadre.
38
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
L’arrêté du 22 mars 2004 du ministère de l’Intérieur, qui
définit dans ses cinq annexes les méthodes et les
conditions d’évaluation des performances de résistance
au feu des produits, éléments de construction et
d’ouvrages, auxquelles se réfèrent les règlements de
sécurité contre l’incendie, prend en compte les
changements apportés par les normes d’essais
européennes (1) qui introduisent des notions nouvelles
pour la mise en œuvre des blocs-portes ayant des
caractéristiques de résistance au feu.
Les essais sont réalisés sur des éléments de
construction représentatifs de l’utilisation pratique du
bloc-porte, soit trois types de constructions normalisées :
• les constructions rigides à forte densité: murs ayant
une masse volumique globale de (1 200 ± 400) kg/m3 et
une épaisseur de (200 ± 50) mm;
• les constructions rigides à faible densité: murs ayant
une masse volumique globale de (650 ± 200) kg/m3 et
une épaisseur ≥ 70 mm;
• les constructions flexibles: constructions légères en
plaques de plâtre à poteaux acier.
Ces différentes constructions, désignées comme
«constructions supports», puisqu’elles assurent le
maintien de l’élément d’essai, ont une incidence sur le
comportement de l’élément au feu en fonction de leurs
propres performances. De même interviennent le vantail
et le dormant, deux éléments dont le matériau, bois ou
métal, influe également sur les performances mesurées.
Réalisés sur chaque construction support avec les
différents types de dormants et de vantaux et dans les
conditions les plus sévères (sens d’ouverture du vantail),
les essais aboutissent à des conclusions très différentes.
• Ouvrants en bois montés dans des dormants en bois.
La nature du support est négligeable avec ce type de
bloc-porte. Les essais effectués dans les constructions
supports normalisées rigides sont applicables aux
constructions flexibles et inversement.
• Ouvrants en bois montés dans des dormants
métalliques. L’essai effectué sur une construction
support flexible est plus sévère que celui effectué sur
une construction rigide.
• Ouvrants métalliques montés dans des dormants
métalliques. Les performances de l’ouvrant et du
dormant étant contraires selon le sens de l’ouverture du
vantail au feu, des essais séparés sont requis pour
chaque type de construction.
(1) NF EN 1363-1 – Essais de résistance au feu – Partie 1 : exigences
générales ; NF EN 1364-1 – Essais de résistance au feu des blocs-portes et
blocs-fermetures – Partie 1 : portes et fermetures résistant au feu.
ENVELOPPE
NACELLES Se prémunir contre le risque électrique
L’utilisation des nacelles dans le Bâtiment présente
beaucoup d’avantages mais implique des précautions
particulières face au risque électrique, très présent
sur les chantiers touchant l’enveloppe.
© MANITOU
d’entreprise, ces obligations ne
constituent pas des obstacles
insurmontables. Les nacelles exposent toutefois à certains dangers.
En 1998, une étude de l’INRS en
proposait un inventaire qui fait
toujours référence (2). Plus récemment, la généralisation de ces
machines a conduit un groupe
d’entrepreneurs des métiers de
l’enveloppe à rappeler les risques
que les lignes électriques, moyenne
ou basse tension, représentent
D
e plus en plus répandues
(leurs ventes ont augmenté de 45 % entre
2004 et 2005) et de plus en plus
accessibles au travers des réseaux
de location, les nacelles s’imposent
dans les travaux publics et le Bâtiment. Tractables ou automotrices,
à ciseaux ou à bras télescopiques,
autostables ou «araignées»…, ces
machines savent tout faire et permettent d’accéder aussi aisément
à une toiture qu’à une façade, à la
sous-face d’un tablier de pont ou
à une charpente dans un bâtiment industriel. Dans les métiers
de l’enveloppe, elles ont été largement adoptées par les couvreurs, les maçons et les façadiers
qui, grâce à elles, réalisent dans des
délais rapides et à moindre coût
40
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
des opérations naguère impossibles sans échafaudage. Parfaitement adaptées sur le plan opérationnel, les nacelles permettent
en outre aux professionnels de
respecter la réglementation sur
les travaux en hauteur (1).
AVANTAGES… ET DANGERS
Celle-ci proscrit en effet l’usage
des échelles, des escabeaux et des
marchepieds comme postes de
travail. Autres avantages: les nacelles suppriment beaucoup de situations à risque de chute et diminuent la pénibilité des tâches.
Enfin, même si leur utilisation
est liée à l’obtention d’un Caces
(Certificat d’aptitude à la conduite
en sécurité), à une aptitude médicale et à l’autorisation du chef
pour les interventions en couverture et en façade. Dès que l’un des
éléments de la nacelle s’approche
à moins de 3 m d’une ligne, on
court le risque de formation d’un
arc électrique, donc d’électrocution du personnel. En l’absence
d’une réglementation qui formalise des moyens de prévention,
ces professionnels ont appelé l’attention de tous sur les bonnes
pratiques mises en œuvre par les
entreprises (voir ci-dessous) en
invitant à les appliquer, les enrichir et les diffuser.
쐍
(1) Décret n° 65-48 du 8 janvier 1965,
renouvelé par le décret n° 2004-924 du 1er
septembre 2004.
(2) «Nacelles élévatrices de personnel»,
Cahiers de notes documentaires – hygiène et
sécurité du travail, n° 171, 2e trimestre 1998.
«NE JAMAIS PARTIR DANS
L’INCONNU AVEC UNE NACELLE»
Daniel Berdeaux, responsable d’une entreprise de
couverture plomberie au Petit-Quevilly (Seine-Maritime).
«Mon entreprise utilise des nacelles depuis une dizaine
d’années et elles sont présentes sur 50% des opérations.
Nous sommes équipés d’un petit modèle tractable, d’un
modèle automoteur et, bientôt, d’un petit camion nacelle.
Sur les 17 personnes de l’effectif, 10 sont titulaires du
Caces, mais deux seulement, qui ont suivi une formation
spéciale, sont autorisées à conduire la grosse nacelle. On
ne doit jamais partir dans l’inconnu avec une nacelle.
Avant chaque chantier, il faut reconnaître les lieux, et
quand il y a un problème de lignes électriques ou d’accès
au sol, prendre des photos. Je demande les autorisations
de voirie et, au besoin, je fais isoler les fils par EDF.
Systématiquement, avant le début des travaux, nous
organisons une réunion où l’on analyse les photos, et
quand le compagnon part, il sait où il va et ce
qu’il a à faire. Les machines sont régulièrement
contrôlées par l’Apave. Lors des visites de la médecine
du travail, des certificats spéciaux d’aptitude sont délivrés
aux conducteurs. Plus formellement, j’ai inscrit les
risques dans un document unique, actualisé tous les ans.
Et je fais des “piqûres de rappel” tout le temps. »
«ETICS» Pas de travaux d’entretien sans étude préalable
Depuis deux ans, des règles
professionnelles aident à prévenir
le risque de sinistre dans l’entretien
des systèmes d’isolation par l’extérieur
(Etics). Rappel des points clés.
SCHEMA D’UN SYSTEME ETICS
Isolant
Enduit mince
Armature
L
’isolation thermique d’un
bâtiment par l’extérieur –
plus exactement ce que
les normes européennes dénomment «systèmes composites d’isolation thermique extérieure »
(Etics) – est un complexe. Entre
l’isolant appliqué sur la paroi et la
finition (revêtement plastique
épais ou semi-épais), s’intercalent successivement l’armature,
les couches d’enduits intermédiaires et l’impression. Cette dernière ne doit surtout pas être
négligée quand vient le moment
de l’entretien ou de la rénovation. En effet, le lavage suivi d’une
application de peinture, qui
conviendrait pour une façade
classique, risquerait dans ce cas
d’aggraver le dommage, de révéler une malfaçon ou de créer une
tension pouvant aboutir en très
peu de temps à un décollement,
voire à la destruction du système.
Pour prévenir ce risque et la sinistralité sur l’entretien et la rénovation des Etics, une commission de
spécialistes réunissant maîtres
d’œuvre, fabricants et bureaux de
contrôle autour de l’UPPF-FFB
(Union professionnelle Peinture
Finitions) et du SFJF-FFB (Syndicat français des joints et façades),
a élaboré et publié, en décembre
2004, des règles professionnelles (1).
Leur domaine d’application est
clairement défini: il vise «les procédés comportant un isolant de
type polystyrène expansé ou laine
minérale, collés et/ou fixés mécaniquement, recouverts d’un système enduit mince (épaisseur
inférieure à 10 mm) constitué
d’une couche de base armée et
d’un revêtement à base de liant
organique (émulsion vinylique
ou acrylique généralement) ou
de liant silicaté».
DIAGNOSTIC
INDISPENSABLE
Le point essentiel de ces règles
est de prescrire une étude préalable avant toute opération d’entretien ou de rénovation, et ceci
dès le premier mètre carré à traiter. L’étude est à la charge du maître d’ouvrage et devra être effectuée par un organisme qualifié,
expert ou bureau de contrôle, et
deviendra une pièce contractuelle
du marché d’entretien ou de
rénovation.
Couche
d’impression
Finition RPE
RPE : revêtement plastique épais
Cette étude a pour but d’identifier
le système Etics qui a été appliqué,
de s’assurer qu’il a été mis en
œuvre en respectant les prescriptions de l’Avis technique, et de
caractériser les désordres observés
pour définir une solution adaptée.
Ces dommages sont répertoriés en
quatre types, classés de I à IV par
les règles (voir tableau). Les désordres autres ou plus importants
qui peuvent être constatés, tel un
décollement partiel de l’isolant,
conduiront le maître d’ouvrage à
solliciter les entreprises habilitées
à réaliser des travaux de rénova-
tion plus lourds, du type pelage,
dépose ou mise en œuvre d’un
bardage.
Clarifiant le rôle de chacun,
l’étude préalable met le maître
d’ouvrage à l’abri d’un défaut et
protège l’entreprise, dont le devoir
de conseil se trouve transféré à
l’organisme qualifié.
쐍
(1) Sur demande auprès de DTSB
Éditions, tél. : 01 56 62 10 00.
POUR EN SAVOIR PLUS • UPPF-FFB, tél.: 01 40 69 53 73.
• SFJF-FFB, tél.: 01 56 62 10 03.
TYPES DE DÉSORDRES DE SYSTÈMES ETICS ET SOLUTIONS CORRESPONDANTES
Recensement des désordres
lors du diagnostic
Désordres esthétiques
TYPE I (encrassement)
Type d’étude
Annexe B1 des règles
Solution à retenir
K1 Film mince
TYPE II (encrassement, faïençage)
K2 Film semi-épais
Désordres mécaniques
TYPE III (encrassement, faïençage,
microfissuration localisée sauf aux
joints de plaques)
K3 Film semi-épais
ou épais
TYPE IV (encrassement, faïençage,
microfissuration non généralisée
au droit des joints de plaques)
Annexes B1 + B2 des règles
K4 Film épais
JUIN 2007
BÂTIMÉTIERS
41
ENVELOPPE
F I C H E
A C C E S S I B I L I T É
POIGNÉES ET SERRURES (PORTES DES PARTIES
COMMUNES ET INTÉRIEURES)
LES OUVERTURES
Les textes relatifs à l’accessibilité (1) portant sur les logements (habitations collectives et maisons individuelles) et les établissements recevant du public (ERP) neufs fixent les spécifications à respecter pour:
• les accès aux locaux, notamment les locaux collectifs (caves et celliers);
• les portes, portiques, sas, portails, fenêtres, accès aux terrasses et
balcons ;
• les caractéristiques des logements.
Quelques grandes règles:
• Les systèmes d’ouvertures de portes et les dispositifs de manœuvre de fenêtres et de portes-fenêtres doivent être utilisables en
position debout comme en position assise.
• Tout signal lié au fonctionnement d’un dispositif d’accès doit être
sonore et visuel ou lumineux.
• Sauf exception, un espace de manœuvre de porte est exigé devant
chaque porte ou portail.
• L’effort d’ouverture des portes et sas doit être inférieur ou égal à
50 N.
RÈGLES DIMENSIONNELLES: QUE DIT
LA NOUVELLE RÉGLEMENTATION ACCESSIBILITÉ ?
LOGEMENTS
LARGEUR
MINIMUM
PASSAGE
MINIMUM
(VANTAIL
OUVERT À 90°)
Portes ou portails sur cheminements extérieurs,
et porte d’entrée du logement (2)
0,90 m
0,83 m
Portes intérieures locaux collectifs (caves et
celliers inclus), portes intérieures du logement
0,80 m
0,77 m
Circulation intérieure
0,90 m
-
Accès balcons/terrasses
0,80 m
-
Dispositifs de commande portes-fenêtres/fenêtres
0,90 m ≤ h ≤ 1,30 m
Établissement recevant du public
Portes principales (locaux pouvant
recevoir ≥ 100 personnes)
Portes principales (locaux pouvant
recevoir < 100 personnes)
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
Facilement préhensible (position assise
ou debout) : «en béquille» ou «en bec de cane»,
à prise large de préférence.
Extrémité située à plus de 0,40 m d’un angle
rentrant de paroi ou de tout obstacle.
Serrure
Située à plus de 0,30 m d’un angle rentrant
de paroi ou de tout obstacle.
QUELS SONT LES POINTS DE VIGILANCE ?
• Portes des parties communes, sas et portes d’entrée : les ressauts
dus aux seuils peuvent constituer une gêne pour les personnes
handicapées. La réglementation exige à présent, notamment pour
les logements neufs, que le ressaut, s’il ne peut être évité,
comporte au moins un bord arrondi ou muni d’un chanfrein. Sa
hauteur maximale doit être de 2 cm. Ceci peut conduire à adapter
selon les cas les prescriptions des NF DTU relatifs à la menuiserie,
par exemple (4). Enfin, les portes comportant une partie vitrée
importante doivent pouvoir être repérées par les personnes
malvoyantes de toute taille et ne pas créer de gêne visuelle.
• Portes-fenêtres donnant sur balcons, loggias ou terrasses : il est
permis actuellement, si le ressaut est trop important, de rendre
franchissable l’accès par un plan incliné additionnel. Les systèmes
ouvrants à la française ne permettent pas de respecter l’exigence
de 2 cm de ressaut. Cette règle pourrait changer à compter du
1er janvier 2008 (5).
• Lieux de travail: c’est toujours la réglementation en vigueur qui
s’applique (décret 92-332 du 31 mars 1992 et arrêté du 27 juin
1994).
(1) Voir également Bâtimétiers n°5, p.34.
(2) Dans le cas de portes à plusieurs vantaux, le vantail couramment utilisé doit respecter
cette exigence.
(3) 0,80 m pour les bâtiments existants.
(4) NF DTU 36.1 Menuiseries en bois, NF DTU 37.1 Menuiseries métalliques.
(5) Étude en cours au CSTB.
1,40 m
LES TEXTES DE RÉFÉRENCE
0,90 m (3)
Outre les portes isoplanes ou similaires, l’utilisation de certains types
de portes est possible en fonction du milieu adapté au handicap :
• Portes pliantes (simple action): leur espace de débattement est réduit
de 2/3 (faible manœuvre en fauteuil roulant). Les portes pliantes à double action s’ouvrent dans les deux sens. La personne en fauteuil ouvre
en poussant (facilitation).
• Portes coulissantes: elles suppriment toute gêne due au débattement.
Les portes fixées en hauteur suppriment la gêne possible d’un rail.
• Les portes à deux vantaux réduisent l’espace de débattement. Les poignées situées sur chaque vantail font face à la personne. Les personnes en fauteuil roulant peuvent les atteindre sans contorsions et les
manœuvrer sans effort.
42
Poignée
(également applicable
pour les ERP)
• Loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances,
la participation et la citoyenneté des personnes handicapées (JO du 12 février
2005).
• Décret n° 2006-555 du 17 mai 2006 relatif à l'accessibilité des
établissements recevant du public, des installations ouvertes au public et des
bâtiments d'habitation (JO du 18 mai 2006).
• Arrêté du 1er août 2006 relatif aux bâtiments d’habitation collectifs et aux
maisons individuelles lors de leur construction (JO du 18 mai 2006).
• Arrêté du 1er août 2006 relatif aux établissements recevant du public et aux
installations ouvertes au public lors de leur construction ou de leur création
(JO du 18 mai 2006).
• Arrêté du 26 février 2007 relatif aux bâtiments d’habitation collectifs
lorsqu’ils font l’objet de travaux et aux bâtiments existants où sont créés des
logements par changement de destination (JO du 8 mars 2007).
• Arrêté du 21 mars 2007 relatif aux établissements existants recevant du
public et aux installations existantes ouvertes au public (JO du 5 avril 2007).
CORDISTES Création de la certification
«Travaux d’accès difficile à la corde»
otés de leur référentiel métier
et d’un CQP depuis 1997,
reconnus par la réglementation
depuis 2004 (décret 2004-924),
les cordistes n’avaient plus besoin
que d’une qualification pour mettre en valeur leurs savoir-faire.
C’est chose faite depuis le 15 mai
dernier, Qualibat ayant validé la
création de la certification 14 52,
« Travaux d’accès difficile à la
corde». Plus exigeante que la qualification, la certification est en
effet délivrée aux entreprises qui
passent avec succès deux audits
destinés à vérifier que l’entreprise
dispose de procédures et qu’elle les
met effectivement en œuvre. Pour
les maîtres d’ouvrage, la certification est donc une assurance de
prestations conformes à la réglementation en même temps que la
garantie d’une exécution de qualité. Dans le métier à deux faces
qu’est celui des cordistes, avec son
volet intervention et son volet travaux, Qualibat n’a évidemment
pas négligé l’attente des maîtres
d’ouvrage en matière de savoirfaire bâtiment. Pour y prétendre,
© L. MERCIER
D
les cordistes devront donc également disposer de personnel qualifié en maçonnerie, couverture,
peinture ou métallerie, selon les
types d’ouvrages sur lesquels ils
interviennent.
À côté de l’événement qu’est la
création de cette certification, les
cordistes poursuivent leur action
pour définir et diffuser des standards de qualité dans la profession. Le Guide des bonnes pratiques des travaux à la corde, mis
en chantier au printemps 2006
dans le cadre d’une convention
avec l’OPPBTP (1), en charge de sa
réalisation, avec le soutien de la
FFB et de la FNTP, recense ainsi la
totalité des volets d’une intervention à la corde : évaluation
préalable des risques ; descriptif
de l’opération ; qualification
requise du personnel et de l’encadrement ; organisation, depuis
la mise en place jusqu’au repli
du chantier, y compris les procédures de secours en cas d’incident
ou d’accident. Actuellement en
cours de rédaction et de validation par le SFETH-FFB(2) et
l’OPPBTP, ce guide sera publié à
l’occasion de Batimat, en novembre prochain. Certification, Guide
de bonnes pratiques…, le métier
avance et devrait confirmer son
attrait auprès des professionnels
qualifiés du Bâtiment, qui se tournent vers lui pour donner un
nouvel élan à leur parcours professionnel.
쐍
(1) Organisme professionnel de prévention
du bâtiment et des travaux publics.
(2) Syndicat français des entreprises de
travaux en hauteur.
POUR EN SAVOIR PLUS www.sfeth.com
Marquage CE
obligatoire pour tous
les produits verriers
Au terme de la période transitoire
qui avait débuté le 1er juillet 2005, le
marquage CE des verres courants
et des verres trempés est
obligatoire depuis le 1er juillet 2006.
Après la publication au Journal
officiel de l’arrêté du 14 juillet 2006,
le marquage CE s’applique
également aux autres produits
verriers – vitrages isolants, vitrages
feuilletés, verres trempés HST et
verres alcalino-terreux trempés –
et il est devenu obligatoire depuis
le 1er mars 2007.
Publication du DTU 43.6
Le DTU 43.6 «Étanchéité des planchers intérieurs en maçonnerie par
produits hydrocarbonés» a été
publié. Il définit les règles de l’art
pour la réalisation des planchers
intermédiaires (avec asphalte ou
feuilles bitumineuses modifiées
SBS). Ce nouveau texte comble le
vide consécutif à la suppression de
l’annexe au DTU 52.1 «Revêtements de sols scellés», lors de sa
révision en 2003. Composé de quatre parties – les travaux, les matériaux, le cahier des clauses spéciales et le guide pour le maître
d’ouvrage – il définit une approche
beaucoup plus générale qui comprend notamment l’accessibilité
pour les véhicules. Il est disponible
auprès du CTSB et de l’Afnor.
MÉTALLERIE Toute la réglementation sur CD-Rom
À
partir de juin 2007, la boîte
à outils des métalliers s’enrichit grâce au Programme de
Recherche Développement Métier
(PRDM) de la FFB. Dans un
métier varié où l’on passe de la
charpente à la menuiserie, la
réglementation et les normes à
connaître foisonnent. Au terme
d’une soixantaine de réunions,
plusieurs groupes de travail de
l’Union des métalliers (FFB
Métallerie) ont mis au point un
CD-Rom qui contient tout ce qu’il
faut savoir dans ce domaine. Cet
ouvrage numérique de référence
offre un cheminement facile vers
l’information à partir de 10 entrées
qui recensent les types d’ouvrages
(escaliers, garde-corps) ou des thèmes (feu, corrosion). Sélectionner
une entrée donne accès à une
palette de «notions» («les gardecorps dans les ERP»; «le verre
dans les garde-corps », etc.) et,
pour chacune d’elles, à la nomenclature des textes de référence
concernés (1). Toutes les notions,
développées sous forme de fiches,
ainsi que les textes de référence
figurent, au format PDF, dans la
base de données, à laquelle il est
aussi possible d’accéder par mot
clé ou via un glossaire. Cet outil
sera mis à jour et enrichi tous les
deux ans. Voici un résultat con-
cret du PRDM mis à la disposition
des adhérents de l’Union des
métalliers de la FFB.
쐍
(1) Pour les normes, dont les textes ne sont
pas dans le domaine public, seuls sont
proposés le sommaire et le champ
d’application.
POUR EN SAVOIR PLUS FFB Métallerie, tél.: 01 40 55 13 00.
JUIN 2007
BÂTIMÉTIERS
43
ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES
1
© FBTP AIN
ÉCLAIRER MIEUX
EN CONSOMMANT MOINS
Pour économiser davantage d’énergie, il devient
opportun d’agir sur l'éclairage, d'examiner ses possibilités
concrètes, ainsi que les contraintes qu'impose
son couplage avec l'éclairage naturel. La preuve
par l’exemple, avec un chantier qui va bien au-delà
des recommandations de la RT 2005.
44
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
L
a consommation
finale d’électricité
dans le secteur tertiaire a connu un
accroissement
important – évalué à près de
30% – au cours des quinze dernières années. Accroissement qui
s’explique par la multiplication
1 DANS LE HALL D’ENTRÉE,
un grand dégagement a été créé.
L’entrée de la lumière naturelle
a été favorisée au maximum par
la pose d’une large baie vitrée.
2 DANS LES PIÈCES DE
TRAVAIL, la position des
luminaires est étudiée pour
éclairer au mieux les bureaux.
La suspension utilisée rapproche
encore la source lumineuse
du plan de travail.
3 L’UTILISATION DE
«downlights» équipés de grilles
de défilement permet une
meilleure propagation de la
lumière.
2
4
des usages bureautiques, mais
aussi par l’éclairage qui, à lui
seul, représente 30 % des consommations d’électricité. Or, la
réglementation thermique tient
compte du facteur éclairage dans
le secteur tertiaire, puisqu’elle
impose une limitation de la
consommation globale d’éner-
© FBTP AIN
3
© FBTP AIN
GREENLIGHT, UN PROGRAMME
EUROPÉEN D’AIDE AU DIAGNOSTIC
L’Ademe développe, dans le cadre du programme
européen Greenlight, des aides au diagnostic et au calcul
d’investissement afin de permettre au maître d’ouvrage
d’opter pour des solutions compétitives sur le plan
énergétique. Ce programme s’inscrit dans une démarche
volontaire, dans laquelle les organismes privés et
publics s’engagent, auprès de la Commission européenne,
à améliorer leurs systèmes d’éclairage existants.
Ils s’engagent également à concevoir leurs nouvelles
installations en utilisant des systèmes d’éclairage
efficients lorsque les économies d’énergie justifient
l’investissement et que la qualité de l’éclairage est
maintenue ou améliorée.
gie d’un bâtiment. Cette approche encourage, voire impose, une
réflexion sur l'intérêt d’un éclairage performant, lequel intègre
dans sa gestion l'éclairage naturel,
pris en compte également dans
plusieurs cibles de la démarche
Haute Qualité environnementale (HQE®). Bien sûr, la recherche d’économie doit également
s’ori-enter du côté des techniques: limitation de la puissance
selon la nature des locaux, utilisation de lampes à faible consommation, intégration de l’éclairage
naturel et gestion via des systèmes
de contrôle, centralisés ou non...
Cette gestion n’est pas réservée au
seul secteur tertiaire, et s’applique
également à l’habitat. Elle est
source d’économies d’énergie
non négligeables: jusqu’à 40%
selon les solutions retenues.
DES SOLUTIONS
INTÉGRÉES DÈS LA
CONCEPTION DU BÂTIMENT
Dans ce contexte, les solutions
d’éclairage se font de plus en plus
globales et doivent être intégrées
dès la conception du bâtiment.
Elles sont, en effet, susceptibles
d’avoir une incidence sur l’architecture des lieux et sur le choix des
matériaux, puisqu’elles sont de
plus en plus liées aux autres pos-
© FBTP AIN
4 LES DÉTECTEURS de
présence commandant l’éclairage
sont un facteur supplémentaire
d’économie d’énergie.
tes, tels que la gestion des ouvertures et des occultations, la capacité des revêtements à renvoyer ou
absorber la lumière, la thermique…
À ce titre, l’opération menée au
sein des nouveaux locaux de l’entreprise Maisons et résidences
Corbioli est exemplaire. Elle n’a
nécessité que 7,7 W/m2, soit une
puissance inférieure de 40 % à
celle imposée par la réglementation thermique 2005 (à savoir
12 W/m2) ! Certes, l’investissement représente 50 % de plus
pour la partie éclairage par rapport à une installation classique.
Mais l’installation permettra
d’économiser 50% sur la consommation d’électricité dédiée à
l’éclairage. Compte tenu de cette 왘 왘 왘
FICHE TECHNIQUE
INTERVENANTS
• Maître d’ouvrage: SAS Maisons
et résidences Corbioli,
Ambérieu-en-Bugey (01).
• Bureau d’études: Ingelux,
société de valorisation du
laboratoire CNRS des sciences
de l’habitat (ENTPE), Vaulx-enVelin (69).
• Entreprise: SA Laurent Frères,
installateur électricien,
Montmerle-sur-Saône (01).
• Partenaires: Ademe (Agence
de l’environnement et de la
maîtrise de l’énergie), Lyon (69).
JUIN 2007
BÂTIMÉTIERS
45
ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES
• Bureaux (9): 16 luminaires
suspendus 2 x 49 W, délivrant
une lumière directe/indirecte.
• Attentes et dégagements: 7
«downlights» 2 x 26 W + grille
de défilement, 2 appliques
4 x 36 W, 1 tube de lumière
de diamètre 25 cm.
• Sanitaires (2): 7 «downlights»
1 x 13 W.
• Rangement et local technique:
3 réglettes 36 W, 1 «downlight»
13 W.
• Cafétéria: 1 «downlight»
2 x 26 W + grille de défilement,
2 luminaires suspendus
1 x 23 W.
• Show-room: 3 «downlights»
2 x 26 W + grille de défilement,
4 iodures double culot 70 W,
2 réglettes 58 W fluorescentes.
• Et, d’une manière générale:
des ballasts électroniques,
des sources à haut rendement
et longue durée de vie, des
optiques de type prismatique
qui masquent les tubes
fluorescents et des détecteurs
de présence et de lumière
naturelle.
Bilan de l’opération
• Surface des bureaux: 430 m2.
• Puissance totale installée
pour l’éclairage: 3 316 W.
• Densité de puissance :
7,72 W/m2, contre 16,9 W/m2 pour
des installations classiques.
• Temps de retour sur
investissement: 4,6 ans.
835 kg de CO2 évités par an pour
2 116 heures de fonctionnement.
46
BÂTIMÉTIERS
performance, le surcoût est
amortissable en moins de cinq
ans – une durée courte si l’on
considère la durée de vie du bâtiment. Et le propriétaire des lieux,
Fabrice Corbioli, de conclure: «Si
le projet a demandé un investissement supplémentaire, son budget est resté acceptable dans le
cadre du projet d’ensemble et
générera, à terme, des économies». L’opération a obtenu le
label européen Greenlight (voir
encadré page précédente).
왘왘왘
FICHE TECHNIQUE
DU CHANTIER
JUIN 2007
DÉMARCHE GLOBALE
Briques monomur, pompe à chaleur eau-eau, double vitrage à faible émissivité (lame d’argon de
12 mm), sur-isolation des combles (270 mm de laine de roche),
chauffe-eau solaire pour l’atelier
(5 m2 de capteurs), récupération
des eaux de pluie (deux cuves
enterrées de 6 000 litres chacune):
ce chantier expérimental s’inscrit
dans une démarche globale de
qualité environnementale. Tout
a été étudié en termes d’économie, mais aussi de confort. Comme l’explique le maître d’ouvrage:
«Nous avons également compris
l’importance de l’ergonomie
visuelle des bureaux.»
D’où une étude poussée: travail
sur l’agencement intérieur (poste
de travail, position des personnes,
positionnement des bureaux,
écrans, typologie et usages des
espaces…), sur les apports de
lumière naturelle et sur la photométrie des matériaux (clarté, teintes et textures), de façon à réduire
la fatigue visuelle.
«Pour y parvenir, explique Laurent
Escaffre, chef de projet chez Ingelux, nous avons eu recours à des
optiques de type prismatique
grâce auxquelles les tubes fluorescents ne sont pas visibles directement. Les luminaires permet-
tent de créer une lumière mixte
directe/indirecte confortable, qui
met les lieux en valeur. Une attention particulière a été portée
aux questions d’éblouissement.
L’espace de la photocopieuse, sans
fenêtre, a pu bénéficier d’un
apport naturel grâce à un “puits
de lumière” qui l’amène depuis
le toit.»
Le dernier mot revient à la représentante de l’Ademe, partenaire
du projet: «L’installation de cet
éclairage performant permet de
tirer deux enseignements majeurs: l’importance de l’accompagnement du bureau d’études,
et la reproductibilité de l’opération dans d’autres bâtiments
du tertiaire, grâce à un retour sur
investissement de moins de
cinq ans.»
쐍
«TOUT CE QUI TOUCHE AU
DÉVELOPPEMENT DURABLE CRÉE
LES MÉTIERS DE DEMAIN»
Bruno Gimbert, P-DG de Laurent Frères
© DR
© FBTP AIN
LE LOCAL DE LA PHOTOCOPIEUSE
est éclairé grâce à un puits
de lumière reliant
le toit au rez-de-chaussée.
«Cette installation a été très dynamisante
pour mon équipe, qui est fière du travail
accompli. Elle avait parfaitement conscience
de la valeur ajoutée qu’elle créait, valeur
ajoutée intellectuelle, professionnelle et
économique. Pour la réussite de l’opération, nous nous
sommes appuyés en permanence sur les préconisations
du cabinet d’ingénierie lumière sans lequel nous
n’aurions pu aboutir à ce résultat. En effet, une étude
spécifique éclairage est indispensable pour ce type de
chantier. Globalement, nous n’avons pas rencontré de
difficultés particulières, et il y avait une parfaite entente
entre les différents acteurs. Seul bémol : des délais de
livraison un peu longs, du fait que les matériels, encore
peu demandés, ne sont pas toujours en stock chez nos
fournisseurs habituels. Au final, ce fut une véritable
découverte et une expérience enrichissante. Mais surtout,
cela correspond à l’orientation que je souhaite donner
à l’entreprise depuis que je l’ai rachetée, il y a trois ans.
Je considère, en effet, que tout ce qui touche au
développement durable – énergies renouvelables,
solutions éclairagistes performantes, etc. – crée les
métiers de demain. »
ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES
GAZ DOMESTIQUE La qualité avant tout
Depuis une vingtaine d’années, les organisations
professionnelles (désormais regroupées sous l’appellation
PG) se sont très largement mobilisées pour
mettre en place un dispositif qualité des installations
intérieures de gaz domestique.
C
’est en 1988 qu’ont été
créées les appellations
PGN et PGP (professionnel gaz naturel et gaz propane). Depuis, la qualité des
installations s’est continuellement
et significativement améliorée.
Les taux d’anomalies constatés
sur les installations ont été réduits
très fortement. Ainsi, pour l’appellation PGN, on est passé d’un
taux d’anomalies constatées lors
des audits de 22 % en 1995 à
4,4% en 2006. Quant au bilan de
l’appellation PGP, il est encore
plus positif puisqu’on relevait, en
1995, 33 % d’anomalies contre
4,4% en 2006, soit une diminution de 75% en un peu plus de
vingt ans! Et dans les deux cas, les
résultats obtenus en 2006 sont
inférieurs à ceux fixés par les pou-
48
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
DISPOSITIF QUALITÉ «PG»
La fusion des appellations PGN et
PGP ne change pas fondamentalement le dispositif qualité, lequel
a fait la preuve de son efficacité.
Bien sûr, cette nouvelle appellation s’applique de fait aux entreprises titulaires des ex-PGN et
PGP et aux nouvelles venues. Elle
en reprend les grands principes :
la présence d’au moins un
responsable gaz habilité dans
chaque entreprise, la périodicité
des audits, la procédure de
contrôle renforcée en cas d’anomalies, la procédure de recours et
les conditions de retrait d’appellations. Pour les nouvelles entreprises en revanche, un peu de
changement. Désormais, elles
devront fournir un dossier complet. Leurs premières réalisations
doivent être systématiquement
contrôlées jusqu’à obtention de
trois contrôles successifs, réalisés
sur des chantiers différents, sans
anomalie caractérisée (A2 ou
DGI). Les entreprises répondant à
cette exigence verront leurs efforts
récompensés par une prolonga-
tion annuelle de l’habilitation du
responsable gaz, renouvelable
deux fois et valable six ans maximum.
ASSOCIATION HABITA+
Le contexte énergétique évolutif,
caractérisé par l’ouverture totale
du marché du gaz naturel aux
particuliers dès juillet 2007, a
obligé les fondateurs « historiques» de l’appellation à revoir le
rôle et la place de Gaz de France
et du CFBP (1) dans le dispositif.
Les organisations professionnelles (2) ont ainsi créé l’association
(1) Comité français du butane et du propane.
(2) UCF-FFB, UNCP-FFB, Capeb et Synasav.
(3) PMG: Professionnel maintenance gaz.
«L’APPELLATION UNIQUE PG
NE CHANGERA PAS NOS HABITUDES»
Jean Boonen, président de l’entreprise
Boonen SAS (Meurthe-et-Moselle)
© DR
© E&I COMMUNICATION SA - F. CAMUSAT
voirs publics, soit 5%. Si le zéro
défaut est difficilement atteignable, les installateurs s’en rapprochent. Le contexte énergétique
évoluant, les appellations PGN
et PGP ont fusionné pour n’en
faire plus qu’une depuis janvier
2007: PG (professionnel du gaz).
HabitA+ pour satisfaire aux objectifs qu’elles se sont toujours
fixés: la qualité des installations
intérieures de gaz domestique
avec un taux d’anomalies le plus
proche de zéro.
Cette association a pour mission
d’animer, de gérer et de faire évoluer les dispositifs qualité PG et
PMG (3). De son côté, le Comité
de coordination national gaz
(CCNG) demeure la structure
de pilotage au plan national. Sur
le plan régional, huit comités de
concertation régionaux (CCRG)
remplacent les anciens comités de
concertation locaux gaz (CCLG).
Leur rôle : mettre en œuvre le
dispositif qualité dans les régions
et veiller à son application. 쐍
«L’instauration des appellations PGN
et PGP a correspondu au début de
la démarche qualité dans les entreprises.
De fait, ces processus étaient en phase avec
les attentes du marché. Ils nous ont permis de mettre en
place des fiches de procédure et de contrôle, ce qui a eu
une incidence certaine sur la qualité des installations.
Cela a d’ailleurs débordé sur l’ensemble de nos activités.
L’appellation unique PG ne changera pas nos habitudes.
Certaines entreprises seront peut-être obligées de se
former à l’une ou l’autre solution, qu’elles n’étaient pas
habituées à mettre en œuvre jusque-là. Mais cela va nous
simplifier la vie – moins de réunions, procédures plus
simples… –, et cela donnera surtout une meilleure
lisibilité à nos clients sur le choix d’un installateur gaz.»
MAINTENANCE EN GÉNIE CLIMATIQUE
Une idée qui fait son chemin
Q
uels que soient les travaux du génie climatique (chauffage, climatisation, ventilation, fumisterie…),
la maintenance des installations
prend une part importante dans
l’activité des entreprises. Chacun
sait qu’elle permet de créer un
rapport privilégié avec le client
et qu’elle peut susciter, du fait
de cette bonne relation, une
demande de travaux, ne serait-ce
que par le bouche à oreille. C’est
aussi un moyen de conserver une
trésorerie stable et de mieux organiser son activité. D’où l’idée de
développer une offre contractuelle de maintenance à destination des maîtres d’ouvrage.
PRESTATION GLOBALE
À l’instar de ce qui a été fait pour
le ramonage et l’entretien des
conduits de fumée, l’Union climatique de France (UCF-FFB)
développe des outils pour répondre à une demande de plus en
plus forte des PME et TPE qui
souhaiteraient apporter à leurs
clients une offre contractuelle de
maintenance. En outre, l’UCFFFB incite les entreprises à offrir
ces services pour conserver leur
clientèle et prendre des parts de
marché indispensables à leur
développement face aux mutations liées à l’ouverture du marché de l’énergie.
Ces mutations (augmentation
du prix des combustibles, amélioration de la performance énergétique des bâtiments, arrivée de
nouvelles technologies en matière
d’énergies renouvelables), ainsi
que la multiplication des interlocuteurs, rendent la tâche des
maîtres d’ouvrage de plus en plus
complexe. C’est en partie pour
cette raison que l’offre globale
doit devenir la règle. L’entreprise
de génie climatique, capable d’offrir une prestation qui va de la
conception à la réalisation, voire
la maintenance avec éventuellement l’offre du gaz ou de l’électricité, est le parfait exemple de
cet interlocuteur privilégié. Elle
doit désormais proposer une
offre qui englobe isolation, équipements techniques, maintenance…
DEVOIR DE CONSEIL
Cette offre inclut bien sûr le
devoir de conseil de l’entrepreneur. Trop souvent négligé, il est
capital car susceptible d’engager
la responsabilité de l’entreprise au
niveau de la garantie décennale.
La remise d’un contrat de main-
«RÉPONDRE RAPIDEMENT
ET DE MANIÈRE AUTONOME»
Bernard Davy, entreprise Hubert (Essonne)
« Lorsque l’on parle de contrat de
maintenance, il faut d’abord faire
la différence entre une intervention chez
les particuliers ou sur des équipements
collectifs, car cela correspond presque,
aujourd’hui, à deux métiers différents.
Les connaissances à maîtriser en termes de
réglementation sont plus importantes dans le collectif.
Il y a donc une obligation de formation. Il en va de même
sur le plan des techniques, y compris chez le particulier,
car les générateurs sont de plus en plus complexes;
il s’agit de savoir répondre rapidement, et de manière
autonome, c'est-à-dire sans l’aide du fabricant. Lorsque
l’on propose un contrat de maintenance, il importe
de proposer une réponse immédiate, même le soir
et le dimanche, sinon le client passe à la concurrence.
Cela demande une organisation spécifique. De même,
le contrat ne se signe pas un an après l’installation mais
immédiatement après. C’est aussi à ce moment-là,
par le biais d’un procès-verbal de réception, qu’il convient
d’informer son client de l’importance de l’entretien.»
© DR
Pour s’ouvrir à de nouveaux marchés
et fidéliser leur clientèle, les entreprises
du génie climatique s’engagent dans
l’offre de maintenance. Dans ce cadre,
plusieurs outils sont en cours
d’élaboration par l’UCF-FFB.
tenance, considérée comme un
acte commercial, ne suffit pas à se
dédouaner en cas de sinistre et ne
remplace pas le devoir de conseil.
Il en va de même avec le DOE ou
le DIUO (1). C’est pourquoi il
importe que l’entreprise rappelle
au maître d’ouvrage les spécificités de l’installation et ses obligations de maintenance – et qu’elle
garde la preuve de ce rappel. Le
conseil : remettre et faire signer
un document en double exemplaire au client, par exemple une
fiche dans laquelle figurent les
spécificités de l’installation et les
tâches de maintenance à réaliser
régulièrement, sans oublier une
mention spécifiant que le maître
d’ouvrage a bien pris connaissance de ses obligations. L’UCFFFB travaille sur des documents
types qui seront mis à la disposition des installateurs.
쐍
(1) DOE: dossier des ouvrages exécutés.
DIUO: dossier d’intervention ultérieure
sur l’ouvrage.
POUR EN SAVOIR PLUS UCF-FFB (Union climatique
de France), tél.: 01 40 69 52 94.
JUIN 2007
BÂTIMÉTIERS
49
ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES
SOLAIRE THERMIQUE Dimensionnement,
autocontrôle et maintenance
Dimensionner correctement, contrôler
la qualité des installations, prévoir
des contrats de maintenance… Autant
de solutions pour assurer la qualité
des installations solaires thermiques.
chaque installation est unique et
non reproductible. Car reproduire, c'est courir le risque de
voir apparaître rapidement les
problèmes liés, entre autres, au
surdimensionnement (voir Bâtimétiers n°6, octobre 2006, page
74).
FICHE D’AUTOCONTRÔLE
Pour éviter les contre-références,
l’étude préalable de dimensionnement de l’installation est
indispensable. Elle peut être réalisée avec les fabricants ou à l’aide
de logiciels dédiés (voir tableau
page suivante). Lors de cette étape,
l’ensemble des paramètres liés à
l’installation est à prendre en
compte afin de voir la manière
dont ils interagissent. Le but est de
prévoir l’installation la plus efficace possible, et ce ne sera pas
forcément celle qui aura la plus
grande surface de capteurs. Mais
l’étude ne fait pas tout. La qualité
de la mise en œuvre est tout aussi
importante. Pour y parvenir,
l’UCF-FFB (Union climatique de
France) est en train de mettre en
place trois types de documents à
destination des entreprises. Le
premier, le formulaire de visite
chez le client, reprend l’ensemble
«CHAQUE CAS EST PARTICULIER»
© L. MERCIER/FFB
Didier Izert, dirigeant de l’entreprise Izert (Cher).
L
a production d’eau chaude solaire est envisageable sous tous les climats
européens. Néanmoins, selon que
l’on se trouve dans le Sud ou
dans le Nord, l’installation ne sera
pas la même. Ainsi, le pourtour
méditerranéen reçoit environ
35% de rayonnement solaire en
plus que la région de Lille. Dès
lors, obtenir la même quantité
d’eau chaude implique a priori
une surface de capteurs plus
importante dans le Nord que
dans le Sud. D’autres paramètres
50
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
MISE EN PLACE d’une
protection pour intervenir sur
les réglages des capteurs
solaires avant mise en service.
influencent le dimensionnement
de l’installation: les besoins en
eau chaude sanitaire, liés au nombre d’habitants du logement ou
au type d’utilisation (tertiaire,
résidentiel, voire camping) ; la
possibilité de réaliser ou non un
appoint avec un générateur; le
type de capteurs (tubulaires ou
non) et leur orientation. L’ensemble de ces paramètres fait que
«Pour les installations solaires thermiques, j’utilise avec
mes clients une approche simple et rationnelle. Dans un
premier temps, j’étudie les besoins en eau chaude
sanitaire (ECS) par rapport au nombre de panneaux. Bien
sûr, cela diffère en fonction du nombre d’occupants, du
type de logement (individuel ou collectif) ou de bâtiment
(tertiaire, industriel...). Hormis dans le logement
individuel, il n'y a pas de modélisation possible, chaque
situation est un cas particulier à étudier selon les attentes
du maître d’ouvrage. Pour le collectif par exemple, nous
étudions chaque logement en fonction de sa nature
(studio, T2, T3…). Dans le tertiaire, nous nous attachons
à connaître les besoins moyens. Nous sommes également
amenés à travailler pour des vignerons qui ont des
besoins très importants sur un laps de temps très court.
Dans ce cas, nous cherchons à évaluer leur
consommation annuelle. Pour y parvenir, je mets
à contribution les fabricants, auxquels je fournis
un précalcul que je leur demande de confirmer. Mais
attention, quel que soit le type d’intervention,
il ne faut pas chercher à vendre pour vendre: j’essaie
de raisonner globalement pour apporter, à chaque fois,
une réponse adaptée. Cela ne se conçoit pas sans avoir
intégré la notion de conseil.»
des éléments pour dimensionner
l’installation. Le second, la fiche
d’autocontrôle de fin de chantier, reprend les points essentiels à
la bonne exécution des travaux
(mise en place des capteurs, ballons, circuit, vase d’expansion,
soupapes…); elle a pour but d’aider à la vérification des installations. Le troisième document est
une fiche à utiliser lors de la réception des travaux. Il s’agit de rappeler au maître d’ouvrage, de
manière formelle, les spécificités
de l’installation et les opérations
de maintenance qu’il aura à réaliser. Un moyen pour l’entreprise
d’effectuer son devoir de conseil.
La parution de ces documents est
prévue prochainement sur le site
www.ucf.fr.
쐍
DIX OUTILS DE SIMULATION DE SYSTÈMES SOLAIRES THERMIQUES
Nom du logiciel
Caractéristiques
Combi Sun (Danemark)
Estime les performances de différents systèmes combinés sous différents
climats et différentes charges (www.elle-kilde.dk/altener-combi/dwload.html).
GetSolar (Allemagne)
Simulation des installations solaires thermiques (allemand, anglais
et français). Disponible sur: www.getsolar.de/gsdownld.php
Logiclip (France)
Dimensionnement des installations d'eau chaude solaire. La version 1.0
de LogiClip est disponible auprès de Clipsol (www.clipsol.com).
PolySun (Suisse)
Simulation du dimensionnement d'installations thermiques solaires.
Une version de démonstration est téléchargeable.
PSD (France)
Performances des planchers solaires directs pour la France métropolitaine,
disponible en CD-Rom auprès du CSTB (www.cstb.fr).
RETScreen (Canada)
Logiciels gratuits : données solaires, simulation de systèmes photovoltaïques,
thermiques, passifs et d'émission de gaz à effet de serre (www.retscreen.net).
SimSol (France)
Simulation des installations solaires collectives développée par le CSTB.
Logiciel téléchargeable gratuitement en version complète (9,5 Mo)
sur le site www.cstb.fr.
SOLO (France)
Logiciel de dimensionnement sur Internet (sur le site www.tecsol.fr,
rubrique "calculs en ligne"). Calcule la couverture en eau chaude sanitaire
en fonction du lieu, des besoins, du type et du volume de stockage,
de la surface, de l’inclinaison et de l’orientation des capteurs. Téléchargeable
gratuitement sur www.cstb.fr.
T*Sol (Allemagne)
Logiciel de la société Valentin, simulation d'installations thermiques.
Possibilité de télécharger une version de démonstration ainsi que le manuel
d'utilisation sur le site www.solar-software.net.
Classeur solaire
Logiciel de calcul pour ECS + chauffage et piscine sur un classeur Excel,
gratuit (perso.orange.fr/herve.silve/classeursolaire.htm).
POUR EN SAVOIR PLUS UCF-FFB (Union climatique
de France), tél.: 01 40 69 52 94.
www.ucf.fr
INSTALLATIONS ÉLECTRIQUES
Une qualification pour leur maintenance
ien de tel qu’un contrat de
maintenance pour entretenir des relations durables avec
un client. Pourtant, la maintenance et le suivi de chantier qui
l'accompagne sont souvent négligés par les entreprises, alors qu’il
s’agit là d’un marché à très fort
potentiel. Dans les seuls secteurs
tertiaire et industriel, il est estimé
à deux milliards d’euros par an,
avec une progression annuelle
de 5%. Logique, car les installations, vieillissantes, ont besoin
d’être remises à niveau. C’est,
entre autres, pour que les électriciens se positionnent sur ces marchés qu’a été mise en place la
nouvelle qualification Mainte-
© FFIE
R
nance installations électriques
(MIE). Elle leur permet de prouver leurs compétences sur la base
d’un référentiel précis. Comportant trois indices (MIE1, MIE2
et MIE3), elle a trait aux opéra-
tions de maintenance d’installations d’équipements électriques
sous tension inférieure à 63 kV
dans toutes les catégories de
locaux et pour quatre types
d’usages: tableaux basse tension;
postes de transformation; éclairage et éclairage de sécurité; alimentation sans interruption. Pour
obtenir cette qualification, les
entreprises doivent apporter,
comme toujours dans ce type de
dossier, la preuve de leur capacité
(moyens humains et matériels,
documentation et références).
Pour celles qui bénéficient déjà de
la qualification Électrotechnique,
la démarche s'avère, bien sûr, facilitée dans la mesure où la plupart
des exigences en termes d’instrumentation et de documents sont
les mêmes dans les deux cas. 쐍
POUR EN SAVOIR PLUS www.qualifelec.fr
JUIN 2007
BÂTIMÉTIERS
51
ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES
M
odifié dans le cadre de la
normalisation européenne,
le NF DTU 60.5 Canalisations
en cuivre a intégré, dans sa nouvelle mouture, les raccords à sertir. Il est vrai que ces derniers,
qui bénéficient tous d’un Avis
technique, sont aujourd’hui très
communs sur les chantiers. Ils
sont utilisés soit pour leur rapidité
de mise en œuvre, soit dans les cas
spécifiques où une flamme est
interdite. Avec leur intégration
au DTU, on peut désormais parler de technique traditionnelle.
Chaque fabricant a développé ses
propres raccords et pinces (matière et outil). La tendance les
incite aujourd'hui à réfléchir à
52
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
des produits plus «universels».
Pour une mise en œuvre dans
les règles de l’art, le DTU insiste
néanmoins sur la nécessaire adéquation entre outillage et raccord. Il renvoie également à la
documentation technique des
fabricants dans laquelle figure
l’ensemble des règles de mise en
œuvre. Ainsi, il importe de vérifier que les joints d’étanchéité
sont bien en place et que les tubes
s’insèrent correctement jusqu’à la
butée. De même, lors de l'installation du raccord, le sertissage ne
doit pas être interrompu et il est
primordial de contrôler visuellement le résultat (empreintes des
mâchoires).
쐍
POUR EN SAVOIR PLUS UNCP-FFB (Union nationale des
chambres syndicales de Couverture
et de Plomberie de France),
tél.: 01 40 69 53 07.
Panneaux photovoltaïques
intégrables: quelle assurabilité?
© IMERYS TOITURE
© COMAP
RACCORDS À SERTIR
Une technique
devenue traditionnelle
S
i les capteurs solaires thermiques peuvent bénéficier
d’Avis technique, ce n’est pas
encore le cas des capteurs photovoltaïques. D’où une grande frilosité des assureurs, qui ont à
couvrir en garantie décennale les
capteurs intégrables à la toiture.
Ces derniers ont, en effet, une
double fonction : production
d’électricité, bien sûr, mais aussi
couverture. Et, en tant que tels, ils
sont soumis à la garantie décennale. Difficile, donc, de trouver
aujourd’hui un assureur pour ces
systèmes. Or, avec les tarifs d’achat
d’électricité portés à 55 centimes
pour les panneaux intégrés, le
marché devrait se développer
rapidement. D’ores et déjà, le
CSTB s’est saisi de ces questions
pour délivrer, dans un avenir proche, des Avis techniques. En attendant, il est indispensable d’informer son assureur lorsque l’on
met en œuvre des panneaux
solaires photovoltaïques. On
attend les premières positions
officielles des assureurs sur ce
sujet avant l’été.
쐍
© FORBO SARLINO
FINITIONS/AMÉNAGEMENT
© TARKETT
SOLS PVC COLLÉS:
UN CONSENSUS RÉUSSI
La révision du NF DTU sur la mise en œuvre
des revêtements de sol PVC collés apporte des avancées
significatives en matière de reconnaissance des supports.
Un nouvel outil apprécié à la fois des soliers et des maçons.
E
n avril 2007, la nouvelle norme NF DTU
53.2 est entrée en
vigueur. Révisant intégralement la précédente version de 1990, ce NF
DTU a pour domaine d’application la mise en œuvre des revêtements de sol PVC manufacturés
en lès ou en dalles, collés en plein
dans des locaux classés P2-P3 tels
54
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
que définis dans la notice sur les
classements UPEC des locaux
(«Cahier 3509 du CSTB»). Cette
nouvelle norme offre une réponse
à l’épineux problème de la reconnaissance des supports. En synthèse, il faut retenir que le NF
DTU 53.2 fait état des conditions
qui doivent désormais être remplies avant d’assurer la pose d’un
revêtement de sol PVC collé. En
clair, les locaux concernés ne peuvent être mis à la disposition du
titulaire du lot revêtement de sol
que lorsqu’ils satisfont à ces
conditions.
QUELLES CONDITIONS
PRÉALABLES?
L’une des conditions essentielles
porte sur le dallage. Sur un dallage en terre-plein, la pose collée
d’un revêtement de sol PVC n’est
désormais plus admise en pose
adhérente. Le titulaire du lot revêtement de sol doit s’assurer que le
choix de l’une des trois solutions
techniques suivantes est inscrit
dans les Documents particuliers
du marché (DPM): chape désolidarisée, sous-couche d’interposition, pose sur un complexe spécifique sur dallage armé. En ce qui
concerne les sols chauffants, le
titulaire du lot chauffage doit
avoir mis en service et arrêté ce
chauffage, conformément aux
dispositions de mise en œuvre
du paragraphe 6.2.4 du NF DTU,
avant l’intervention du solier. Par
ailleurs, la remise en chauffe devra
«NOUS DISPOSONS DÉSORMAIS
D’UN OUTIL PERFORMANT»
© FORBO SARLINO
Gérard Adamo, société CDRE (Bas-Rhin)
«La reconnaissance des supports constitue
incontestablement un élément clé de
ce DTU 53.2, de même que l’obligation
de réaliser un ouvrage d’interposition avant
le collage des PVC sur dallage en
terre-plein. Par ailleurs, le résultat des éléments de
la reconnaissance des supports étant consigné
sur un rapport du DTU, ce rapport devient une pièce
contractuelle. Avec six autres entrepreneurs soliers,
j’ai participé aux différentes commissions qui ont permis
d’élaborer ce DTU. Nous avons, je crois, apporté notre
eau au moulin, en ayant bien à l’esprit qu’il fallait éviter
à l’avenir les désordres et les désagréments qu’engendre
un support inadéquat. Notre métier est de plus en plus
technique et nous ne pouvons plus travailler les sols PVC
comme il y a 20 ou 30 ans. Nous disposons désormais
d’un outil performant et nous devons sensibiliser
les entreprises au respect de cette nouvelle norme.»
LE NOUVEAU DTU fait état
des conditions qui doivent
désormais être remplies
avant d’assurer la pose d’un
revêtement de sol PVC collé.
Les locaux concernés
ne peuvent être mis à
la disposition du titulaire
du lot revêtement de sol
que lorsqu’ils satisfont
à ces conditions.
être effectuée 7 jours au moins
après la mise en œuvre du revêtement. Un rapport de mise en
chauffe devra être remis au solier
avant et après son intervention.
Du côté des prescriptions relatives à l’exécution, le NF DTU définit des conditions préalables aux
travaux préparatoires. Parmi elles,
la température et l’hygrométrie
du support revêtent une importance toute particulière. Ainsi, les
températures du support et de
l’atmosphère doivent être au
moins égales à + 10°C. L’humidité
ambiante et la température du
support doivent être telles qu’il n’y
ait pas de condensation au niveau
du support (point de rosée). Il
incombe au titulaire du lot revêtement de sol de réaliser la mesure
du taux d’humidité. Pour ce faire,
il doit choisir l’une des deux
méthodes décrites dans l’annexe B
du NF DTU. Première méthode:
la «bombe au carbure». En utilisant cet appareil, le solier effectue
un prélèvement sur une profondeur de 4 cm minimum du support. Le taux d’humidité résiduel
ainsi mesuré doit être inférieur
ou égal à 4,5% en poids. Seconde
méthode : la « sonde hygrométrique». Pour l’utiliser, un percement du support doit être effectué
sur une profondeur de 5 cm. Le
taux d’humidité relative d’équilibre (HRE) ainsi mesuré doit être
inférieur ou égal à 85%. À noter:
si ce taux est dépassé, il faut mesurer avec la bombe au carbure.
Dans ce cas, le taux ne doit pas
dépasser les 4,5%, comme décrit
plus haut.
Il faut savoir que si les résultats
obtenus avec l’une ou l’autre de
ces méthodes sont de toute façon
supérieurs aux niveaux indiqués,
et si le planning ne permet pas un
temps de séchage complémentaire pour atteindre les taux admis,
alors la pose du revêtement de
sol ne doit pas être réalisée dans les
conditions initialement prévues.
En cas de contestation, le maître
d’ouvrage et/ou le maître d’œuvre
peuvent faire effectuer à leur
charge de nouvelles mesures par
un laboratoire.
PAS DE FISSURE
DE LARGEUR SUPÉRIEURE
À 0,3 MM
Autre sujet capital: les fissures.
Là encore, c’est l’entreprise 왘 왘 왘
JUIN 2007
BÂTIMÉTIERS
55
SOL LINOLÉUM fabriqué à partir de matières
premières naturelles renouvelables, mis en œuvre
au nouveau musée du Quai Branly, à Paris.
titulaire du lot revêtement
de sol qui doit effectuer les mesures nécessaires. La pose des sols
PVC n’est possible que s’il n’existe
pas de fissure ayant une largeur
supérieure à 0,3 mm. Dans le cas
contraire, le solier doit avertir le
maître d’ouvrage afin qu’il commande les travaux nécessaires à
leur traitement.
La reconnaissance des supports
comprend bien sûr d’autres
contrôles, tels que la cohésion de
왘왘왘
56
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
surface, la porosité, la planéité et
la présence ou non d’un produit
de cure sur le support.
Étant donné l’ensemble des
contrôles effectués, cette reconnaissance impose de formaliser
ces contrôles sur un « rapport
contradictoire», dont le modèle
est contenu en annexe A normative. Au cas où l’état du support
conduit l’entreprise à le refuser ou
à devoir définir une autre technique de pose, celle-ci doit expri-
© MUSÉE DU QUAI BRANLY, DIDIER ADAM/FORBO SARLINO
FINITIONS/AMÉNAGEMENT
«DE NOMBREUSES AVANCÉES»
Didier Brosse, entreprise Brosse (Maçonnerie-Gros
œuvre, Loire)
«Le DTU comporte de nombreuses avancées.
L’un de ses principaux mérites est de clarifier les choses
et de distinguer les responsabilités de chacun,
y compris celles des maîtres d’ouvrage. Il existait des
points de blocage entre les soliers et les maçons,
en particulier la tolérance à l’ouverture des fissures
et le taux d’humidité des supports.
Après de nombreux allers-retours, ce DTU représente
le fruit d’un consensus réussi.»
mer ses réserves dans ce rapport
contradictoire et proposer les
modifications nécessaires sur le
plan technique – mais aussi en
termes de coût supplémentaire –
au maître d’ouvrage, avec copie
au maître d’œuvre. Toute modification de travaux devra ensuite
faire l’objet d’un nouvel ordre de
service précisant les changements
de planning nécessaires, découlant
de la reprise du support.
쐍
FINITIONS/AMÉNAGEMENT
© CVI-Y. LAUNAY/UMPI
© STO SICOF
ISOLATION THERMIQUE
Une technique d’avenir
Dans un contexte énergétique de plus
en plus sensible, l’isolation représente
un véritable enjeu pour la construction.
L
e Bâtiment absorbe à lui
seul 46% de l’énergie consommée en France. Dès
lors, il est clair qu’un marché
gigantesque s’offre à l’ensemble de
la branche construction, et tout
spécialement aux métiers du plâtre et de l’isolation. Dans l’ensemble, l’isolation est une prestation assez complexe. Elle est en
interface avec de nombreuses problématiques: ventilation (lire encadré ci-contre), récupération de
chaleur, optimisation des apports
solaires, etc. Les connexions avec
la maçonnerie, l’électricité et la
menuiserie, en particulier, sont
importantes, d’où la nécessité de
mener un travail collectif avec les
différents corps d’état concernés.
Quelles sont, dans ce contexte,
les possibilités offertes aux plâtriers? En neuf comme en rénovation, l’isolation peut être intérieure ou extérieure et il n’existe
pas de solution universelle qui
serait adaptée à la diversité de la
typologie des bâtiments ou aux
différents comportements des
usagers. Il faut donc appliquer la
58
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
meilleure solution. Pour Gildas
Mordret, par exemple (Isolation
Bâtiment, au Mans), l’isolation
extérieure ne manque pas d’atouts : «Un chantier d’isolation
par l’extérieur évite de déranger
les habitants, mais aussi de
réduire le volume des pièces ».
Cette isolation consiste à monter
une structure métallique en
façade, à y cheviller des panneaux
isolants puis à réaliser un entoilage
et un enduit. En intérieur, il s’agit
de poser sur les parois des isolants,
généralement à base de laine
minérale, revêtus d’un parement
en plaques de plâtre. Les plaques
sont ensuite peintes ou tapissées
(plafond ou cloison). L’isolation
des combles et de la toiture utilise
les mêmes produits. Standardisées, les plaques doivent toutefois faire l’objet d’une découpe
souvent conséquente.
FISCALITÉ INCITATIVE
Alors, isolation intérieure ou extérieure? Cette dernière est généralement plus coûteuse, mais les
données budgétaires pourraient
bien ne plus guider le choix. Elles
perdent en effet de leur force du
fait des incitations fiscales toujours plus importantes, pour toute
forme d’isolation thermique. «Les
premières réglementations thermiques datent de 1974, rappelle
Gildas Mordret. À compter de
cette date, l’isolation des bâtiments neufs a été améliorée. Pour
les bâtiments construits avant
1974, un vaste marché d’isolation
en rénovation s’ouvre à nous. De
plus, il existe déjà un diagnostic de
performance énergétique obligatoire pour toutes les ventes de
bâtiments et pour toutes les locations à compter du 1er juillet
2007.» Pour l’heure, les particuliers ou les entreprises qui investissent dans des travaux d’isolation
bénéficient d’un crédit d’impôt
– applicable sur les matériaux
mais pas sur la main d’œuvre.
Ce crédit d’impôt est toutefois
conditionné aux performances
thermiques du matériel installé.
Celui-ci devra attester d’un coefficient de résistance thermique (appelé « R ») supérieur à
2,4 m2.K/W pour les planchers,
murs et toitures-terrasses, ou à
4,5 m2.K/W pour les toitures sur
combles. Fortement incitées
par EDF et l’UMPI-FFB (1), les
banques sont par ailleurs en train
de créer des produits ad hoc permettant de financer les travaux
d’isolation.
쐍
(1) Union du métiers du plâtre et de
l’isolation.
POUR EN SAVOIR PLUS UMPI-FFB, tél.01 40 69 52 14.
«IL FAUT AUSSI MAÎTRISER LA VENTILATION»
Pierre Cuvinnier, responsable d’exploitation
de l’entreprise Isolation Bâtiment (Le Mans).
«L’isolation thermique produit nécessairement un impact
sur la ventilation des locaux concernés. Mieux isolés,
ils doivent aussi être mieux ventilés afin que l’air circule
et que des problèmes de moisissure n’apparaissent pas,
en particulier dans les pièces d’eau. Pour que l’air
se renouvelle, on installe généralement une ventilation
mécanique contrôlée (VMC): un petit moteur logé
dans les combles aspire l’air vicié des pièces humides.
En contrepartie, l’air nouveau doit être insufflé depuis
l’extérieur. Placées dans les menuiseries, des grilles
d’aération permettront de créer un flux à l’intérieur
du bâtiment. Ce balayage ne doit pas non plus être trop
important, afin d’éviter d’introduire des calories
“négatives” dans le logement en hiver.»
FINITIONS/AMÉNAGEMENT
© R. ROUSSEL
LOCAUX P4 ET P4S Pose collée de carrelage
Le point sur deux récents CPT
concernant la pose collée de carrelage
sur sols intérieurs dans les locaux à
forte sollicitation, en neuf et en
rénovation.
L
e CPT 3526-V2 de mai
2006 vise la pose collée
de carrelage sur sols intérieurs dans les locaux P4 et P4S
en travaux neufs. Il s’applique
aux cuisines collectives sous certaines conditions: les Documents
particuliers du marché (DPM)
définissent la conception globale
de l’ouvrage et le support béton
respecte les pentes prévues.
L’âge du support doit être d’au
moins trois mois pour un plancher et un mois pour un dallage
armé à joints conjugués exécuté
conformément au NF DTU 13.3
(Dallages). Les chapes et dalles
conçues pour les locaux P4 et
60
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
P4S sont admises comme support.
La tolérance de planéité est au
maximum de 5 mm sous la règle
de 2 mètres et de 2 mm sous la
règle de 20 cm. Par ailleurs, un
grenaillage est systématique (sauf
en cas de chape réalisée pour rattraper la planéité ou le niveau du
support, par exemple).
Le CPT 3530-V2 de mai 2006
concerne les mêmes travaux, mais
en rénovation. Les cuisines collectives, les sols où une étanchéité
est prévue, ainsi que les sols où un
revêtement a déjà été collé sur le
revêtement initial ne sont pas
visés par ce document.
Les supports admis sont les dallages sur terre-plein et plancher
en dalles pleines, soit bruts, soit
recouverts de carreaux céramiques, pierres calcaires ou dalles
granito. Tout autre revêtement
doit être systématiquement
déposé ou éliminé. Une étude
préalable de reconnaissance des
sols, définie dans l’annexe A du
CPT, doit être effectuée par un
professionnel indépendant préalablement à la remise de l’offre.
Avant le démarrage du chantier,
l’entreprise doit valider la
méthode de rénovation par un
essai d’adhérence sur chaque type
de support.
Le format des carreaux utilisables est précisé dans le tableau
ci-dessous. Il est toutefois important de noter qu’il n’existe pas de
locaux classés P4+, mais que certains locaux P4 doivent recevoir
des carreaux céramiques P4+.
Dans les locaux P4 et P4S avec
siphon de sol ou caniveau, la surface maximale des carreaux est
limitée à 400 cm2.
QUELQUES POINTS
SINGULIERS
Ces points concernent essentiellement les joints de dilatation,
pour lesquels il y a obligation par
exemple d’utiliser un profilé
mécanique industriel fixé dans le
décaissé du gros œuvre pour la
mise en œuvre en neuf. En rénovation, les joints de dilatation sont
supprimés et refaits en partant
de l’origine (si une nouvelle chape
est réalisée, le joint est repris dans
la chape). Les textes précisent également les conditions particulières pour les autres joints (fractionnement, périphérique et joint
entre carreaux). Enfin, pour une
bonne exécution de l’ouvrage,
une vérification à l’avancement
des travaux doit être effectuée
systématiquement par l’entreprise: transfert, écrasement, respect du délai d’ouverture au trafic. En rénovation, ces contrôles
sont complétés par des mesures
d’adhérence. Le délai de mise en
service est précisé dans le certificat «certifié CSTB certified» de la
colle à carrelage. Les machines
d’entretien ne peuvent être utilisées qu’une semaine après la réalisation des joints.
쐍
TABLEAU : QUELS FORMATS DE CARREAUX ?
P4
P4+
P4S
P4S format étendu
(pose collée uniquement)
100 cm2 < S ≤ 1 100 cm2
Épaisseur ≥ 7 mm
100 cm2 < S ≤ 500 cm2
Épaisseur ≥ 8 mm
100 cm2 < S ≤ 400 cm2
Épaisseur ≥ 11 mm
L ≤ 250 mm
400 cm2 < S ≤ 1100 cm2
Épaisseur ≥ 13 mm
1100 cm2 < S ≤ 2200 cm2
Épaisseur ≥ 11 mm
500 cm2 < S ≤ 1100 cm2
Épaisseur ≥ 10 mm
1100 cm2 < S ≤ 2200 cm2
Épaisseur ≥ 11 mm
FINITIONS/AMÉNAGEMENT
PEINTURES EN PHASE AQUEUSE
Quelle résistance à la corrosion?
Des essais menés en laboratoire par le CEBTP (1) permettent
de disposer de premières évaluations sur les performances
des systèmes de peinture antirouille en phase aqueuse.
D
ans le domaine du Bâtiment, les systèmes de
peinture applicables sur
supports de type métaux ferreux
sont principalement des systèmes en phase solvant. Par rapport
à la corrosion, ils offrent une
durabilité satisfaisante, dès lors
que les règles de mise en œuvre
sont respectées. Tel n’est pas le cas
des systèmes de peinture en phase
aqueuse qui restent, à ce jour,
marginaux sur le marché de la
protection des supports acier :
leurs propriétés anticorrosion,
donc leurs performances et leur
durabilité sur le long terme, restent à établir. Cependant, la
volonté des professionnels d’utiliser des produits plus respectueux de l’environnement est
réelle. Les pressions réglementaires sur les teneurs en COV (2)
incitent les fabricants à proposer
différents types de produits en
phase aqueuse. À ce titre, une
étude a été entreprise pour tester
certains produits existant sur le
marché, en vue d’évaluer notamment leur efficacité vis-à-vis de la
protection contre la corrosion.
Cette étude se divise en deux par-
ties: évaluation des performances,
réalisée dans les laboratoires du
CEBTP ; étude de la résistance au
vieillissement naturel sur site,
menée par l’Iref (Institut de
recherche et d’études de la finition). Pour l’instant, seule la première partie a été réalisée.
BONNES PERFORMANCES
EN ENVIRONNEMENT
PEU SÉVÈRE
Portant sur plusieurs types de
produits (voir tableau ci-dessous),
ces essais poursuivent plusieurs
objectifs. Il s’agit en particulier de
caractériser les performances et la
durabilité des systèmes en phase
aqueuse qui revendiquent des
propriétés antirouille, tout en
comparant les différents résultats
obtenus. Les essais cherchent aussi
à mettre en perspective ces résultats avec ceux qui sont obtenus à
travers un système « standard » en
phase solvant. Les tests ont porté
sur des applications réalisées à la
brosse, selon les préconisations
des fiches techniques des fabricants.
Cependant, les consommations
appliquées ont été parfois augmentées par rapport aux données indiquées afin d’obtenir un
pouvoir couvrant satisfaisant. Les
tests ont notamment comporté
une série de vieillissements artificiels (pluie, gel, etc.).
LES TYPES DE PRODUITS TESTÉS
Référence
système
1
(phase solvant)
2
(phase aqueuse)
SYSTÈMES PEINTURES POUR TRAVAUX NEUFS (supports acier neufs ou dérouillés par brossage)
Fabricant
Produits constitutifs
Nature chimique
Préconisations du fabricant
du système
pour les applications (consommations)
Peintures
Gauthier
Celtique
Industrie
3
Rust-Oleum
(phase aqueuse)
Mathys
4
Dulux Valentine
(phase aqueuse)
Primaire
FERRAVIA PRIM GL
Finition ARM 130
Primaire
ALKYPRIMALO
Finition LACALO
Primaire + finition
PEGANOX
Primaire + finition
FER SÉCHAGE RAPIDE
Alkyde modifiée
au phosphate de zinc
Alkyde
Non indiquée
Glycérophtalique
Dispersion acrylique
styrène plastifié
Émulsion polyester
polyuréthane au
phosphate de zinc
Aspect
1 x 100 à 120 g/m2
—
2 x 110 à 130 g/m2
1 x 115 g/m2
Satiné
—
2 x 150 g/m2
1 x 60 g/m2
2 x 70 g/m2
1 x 70 g/m2
2 x 80 g/m2
Brillant
Mat
Satiné
SYSTÈMES PEINTURES POUR TRAVAUX DE RÉNOVATION (supports acier enrouillés préalablement traités par convertisseur de rouille)
Référence
système
Fabricant
du système
Produits constitutifs
Nature chimique
Préconisations du fabricant
pour les applications (consommations)
5
(phase aqueuse)
Henkel
FRAMETO
1 x 75 ml/m2
Rust-Oleum
Mathys
Henkel
PEGANOX
FRAMETO
Dulux Valentine
FER SÉCHAGE RAPIDE
Convertisseur de
rouille chélatant
Dispersion acrylique
styrène plastifié
Convertisseur de
rouille chélatant
Émulsion polyester
polyuréthane au
phosphate de zinc
6
(phase aqueuse)
62
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
1 x 60 g/m2
2 x 70g/m2
1 x 75 ml/m2
rouille chélatant
1 x 70 g/m2
2 x 80g/m2
Aspect
Mat
Satiné
RÉSULTATS DES ESSAIS EN LABORATOIRES (CEBTP)
SYSTÈMES PEINTURES POUR TRAVAUX NEUFS (supports acier neufs ou dérouillés par brossage)
Référence
système
Épaisseur du
système (μm)
Consommations
réelles
1
(phase solvant)
2
(phase aqueuse)
3
(phase aqueuse)
4
(phase aqueuse)
159
= consommation
fabricant
= consommation
fabricant
1 couche
supplémentaire
1 couche
supplémentaire
117
110
89
Adhérence par
quadrillage
Adhérence par quadrillage
après vieillissement
Résistance au vieillissement
cloquage
enrouillement
SYSTÈMES PEINTURES POUR TRAVAUX DE RÉNOVATION (supports acier enrouillés préalablement traités par convertisseur de rouille)
Référence
système
Épaisseur du
système (μm)
Consommations
réelles
5
(phase aqueuse)
153
1 couche
supplémentaire
très satisfaisant
acceptable
Résumés dans le tableau ci-dessus, le bilan des essais permet
d’observer que deux produits
conduisent à des performances
correctes, à la fois en application
directe sur acier neuf ou sur acier
traité préalablement par convertisseur de rouille. Autre observation: les consommations annoncées par les fabricants pour les
peintures en phase aqueuse sont
globalement à majorer pour obtenir le pouvoir couvrant nécessaire. Par ailleurs, l’équivalent
Adhérence par
quadrillage
Adhérence par quadrillage
après vieillissement
Résistance au vieillissement
cloquage
enrouillement
insuffisant
d’une quatrième couche est parfois nécessaire afin d’obtenir un
aspect satisfaisant pour les systèmes monoproduit en trois couches. Enfin, la résistance à
la corrosion reste globalement
meilleure avec le système en phase
solvant, comparativement à l’ensemble des systèmes en phase
aqueuse testés.
En conclusion, les systèmes de
peinture en phase aqueuse qui
ont été testés peuvent prétendre
remplir le rôle de revêtement anti-
rouille dans le domaine du Bâtiment pour des travaux courants.
Cependant, la comparaison des
résultats avec le système en phase
solvant conduit à réserver en priorité les systèmes antirouille en
phase aqueuse à des environnements peu sévères du point de
vue climatique et de la pollution.
Les performances de ces systèmes
ne sont atteintes qu’en respectant
scrupuleusement les dispositions
d’application spécifiques des peintures en phase aqueuse. De mau-
PEINTURE Un guide pour élaborer descriptifs et métrés
L
’Union professionnelle Peinture Finitions (UPPF-FFB)
a publié en 2006 un Guide pratique pour l’établissement des descriptifs et des quantitatifs, structuré
en deux parties : élaboration d’un
descriptif de peinture, puis d’un
métré. Réalisé avec la participation de l’UNTEC (Union nationale des économistes de la construction et des coordonnateurs) et
avec la collaboration de l’UNSFA
(Union nationale des syndicats
français d’architectes), il part de
l’idée que l’ensemble des acteurs
du Bâtiment ont intérêt à faire
respecter les normes professionnelles. Ce document a vocation à
servir de document de référence
en cas de litige.
쐍
POUR EN SAVOIR PLUS UPPF-FFB, tél.: 01 40 69 53 73.
vaises conditions ambiantes peuvent provoquer, par exemple, un
début de corrosion ou bien de
faïençage de la couche supérieure,
si celle-ci est appliquée avec un
délai de recouvrement trop court.
Le retour d’expérience du vieillissement naturel dans la seconde
partie de l’étude permettra de
confirmer ou non ces premières
conclusions.
쐍
(1) Centre Expérimental du Bâtiment et
des Travaux Publics.
(2) Composés organiques volatils.
Staff: une norme
européenne de
résistance au feu
Depuis le 20 novembre 2006,
la norme européenne EN 13-815
remplace la norme NF P 73-301
de septembre 1991, qui faisait
référence au classement de
résistance au feu M0 des produits
en staff. Grâce à une campagne
d’essais au feu concluants,
ces produits vont bénéficier
du classement européen A1 (qui
remplace le M0 français). Dès
la confirmation de ce classement,
il sera intégré au NF DTU 25-51
sur les ouvrages en staff,
au plus tard au mois de mai 2008.
JUIN 2007
BÂTIMÉTIERS
63
I N N O V A T I O N
CISAILLEMENT DES DALLES DE PLANCHER
L’Eurocode 2 à amender
© DR
solution européenne, la quantité
d’acier est nettement plus élevée
que dans la solution française et
l’on peut aboutir, par exemple, à
des radiers ou à des planchersdalles très largement surdimensionnés (au regard des habitudes
nationales), donc à une augmentation très sensible des coûts des
ouvrages... «Les constructions
réalisées en France depuis l’établissement des premiers codes de
calcul en 1906 sont là pour témoigner que notre façon de calculer
n’est pas erronée, souligne Daniel
Devillebichot, d’EGF-BTP (Entreprises Générales de France). Mais,
pour clore le débat, nos partenaires européens nous ont
demandé d’en apporter la preuve
scientifique par des essais.»
Une campagne de tests a montré que
les dispositions du texte européen
sur le renforcement au cisaillement des dalles
par des armatures transversales étaient
injustifiées. Les professionnels français vont
demander son amendement.
L
es Eurocodes sont établis
dans le but d’harmoniser les
méthodes de calcul européennes,
qui diffèrent parfois d’un pays à
l’autre en fonction des postulats
techniques nationaux. Des désaccords importants peuvent apparaître, comme celui qui concerne
le calcul des armatures à disposer
dans les dalles lorsque les efforts
au cisaillement dépassent un certain niveau. D’un côté, les méthodes allemandes et anglo-saxonnes
considèrent que le phénomène
est le même que dans les poutres ;
64
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
de l’autre, le raisonnement français prend en compte une répartition dans deux directions. De ce
fait, lorsque le cisaillement d’une
dalle est inférieur à une certaine
valeur, il n’est pas nécessaire de la
renforcer par des armatures. Dans
la démarche européenne, cette
valeur étant presque trois fois
plus élevée, le recours aux armatures transversales est beaucoup
plus fréquent, voire quasi-automatique.
Les conséquences sont importantes puisque, si l’on applique la
LES RÈGLES FRANÇAISES
RENFORCÉES
La FFB et la FNTP ont donc
confié au laboratoire de génie
civil et d’ingénierie environnementale de l’INSA(1) de Lyon la
mission de concevoir un protocole d’essais. Le résultat des opérations menées en 2005 et 2006 a
été très clair : les règles françaises
sont sorties de ces tests pleinement renforcées. « Nous avons
alors souhaité savoir pourquoi le
système que nous préconisions
était plus proche de la réalité que
celui de nos confrères étrangers,
poursuit Daniel Devillebichot. La
raison réside dans le fait que leur
méthode d’essais n’est pas adaptée aux plaques. En effet, ils ont
choisi, pour effectuer leurs essais,
des dalles dont la largeur était
d’à peine quatre fois l’épaisseur.
Ce qui ne reflète pas l’image d’un
plancher pour lequel ce rapport
est beaucoup plus important.
C’est pourquoi l’effet de distribution transversale des efforts
de cisaillement n’a pas pu être
décelé ni pris en compte . »
Reste à faire accepter ce résultat,
et à le faire traduire dans les règles
européennes. « Ce qui nécessite
un amendement de l’Eurocode,
précise Daniel Devillebichot. Pour
cela, nous préparons les rapports
d’essais et des documents argumentés dont la substance est
publiée par Les Annales du BTP
(février 2007-n°1) dans un article
d’André Coin. » En attendant
cette révision, il a été convenu
que la règle française continuerait
de s’appliquer dans l’Hexagone
pour les planchers et les radiers.
Ce n’est pas le seul cas de retard
d’application des Eurocodes. En
effet, l’absence de publication de
certaines parties qui forment un
tout avec l’Eurocode 2 (calcul des
structures de béton) bloque encore
aujourd’hui le système. D’autres
différences d’appréciation existent, comme celle qui porte, par
exemple, sur la résistance aux
séismes des bâtiments à murs
pleins, typique de « l’exception
structurelle française ». Ce sujet a
aussi donné lieu à des recherches
expérimentales, similaires à celles
du cisaillement des dalles, qui en
ont apporté la justification auprès
de partenaires des autres pays,
plus axés sur les structures en
poteaux-poutres.
쐍
(1) Institut national des sciences
appliquées.
POUR EN SAVOIR PLUS EGF-BTP (Entreprises Générales
de France), tél. : 01 47 20 76 50.
I N N O V A T I O N
SOLAIRE Un capteur pour réchauffer les locaux
D
istingué lors du Palmarès
de l’innovation 2006 (1), le
produit proposé par Solaria Systems insuffle l’air réchauffé par le
soleil à l’aide d’un ventilateur alimenté par des cellules photovoltaïques.
Casa (pour Capteur à Air Solaire
Autonome) est une unité de production de chaleur indépendante.
Elle exploite l’énergie solaire pour
maintenir hors gel des locaux
inoccupés, voire pour contribuer
au préchauffage des maisons individuelles.
Chaque panneau, d’une surface
légèrement supérieure à 2 m2
(2,05 x 1,09 m) et de 9 cm d’épaisseur, peut réchauffer un volume
d’environ 40 m3. Il comporte, en
partie haute, un capteur solaire
constitué de tubes dans lesquels
circule l’air – chauffé par l’énergie
solaire jusqu’à environ 35 °C.
L’air est ensuite pulsé dans l’habitat, à une cadence d’environ
100 m3/h, par un ventilateur placé
dans la partie basse du panneau et
alimenté par un module photovoltaïque intégré, d’une puissance
de 32 Wc (2).
Le système s’installe en façade,
orienté plutôt au sud afin de
CASA : UN PRODUCTEUR DE CHALEUR INDÉPENDANT
Mur
SUD
Isolant
Couverture
antiperte
Absorbeur
Ventilateur
© SOLARIA SYSTEMS
Air chaud
et sec
Module
photovoltaïque
Air
extérieur
bénéficier de l’ensoleillement
même en hiver, saison où il est le
plus utile. On peut aussi l’intégrer
à une toiture si la pente est de l’ordre de 40 à 45 °.
Il a vocation à équiper résidences
secondaires, habitats occupés à
temps partiel, locaux professionnels, industriels ou publics...
Casa va ainsi réchauffer les
cages d’escalier de 80 immeubles d’Ajaccio.
Casa bénéficie du soutien de l’Anvar, d’EDF et, au cas par cas, des
collectivités locales qui proposent parfois une aide financière
(1 500 euros, sur les 2 500 que
coûte l’installation). Il n’est pas
encore éligible, en revanche, aux
crédits d’impôt.
쐍
(1) Organisé par le Plan Urbanisme Construction Architecture avec l’appui de la
FFB.
(2) Le Watt crête (Wc) est l’unité de
puissance d'un panneau photovoltaïque.
Elle correspond à la puissance d’une cellule
d'un décimètre carré, délivrée au point de
puissance maximum du panneau, pour
une irradiation solaire de 1 000 W/m2 et
une cellule à 25 °C.
PANNEAUX PHOTOVOLTAÏQUES
Mise en œuvre de haute précision
L’
installation de panneaux
photovoltaïques est encouragée par des dispositions fiscales
ou des aides directes régionales.
Ces composants constituent
toutefois des éléments fragiles
dont la pose nécessite méthode
et précautions.
Ils sont constitués de cadres (en
général en aluminium), fermés
par deux plaques de verre enserrant des cellules formées par de
très minces (1) feuilles de matériau semi-conducteur (en général
du silicium), qui absorbe l’éner-
gie lumineuse et la transforme
directement en électricité. En
fonction de la tension ou de l’intensité du courant souhaitée, les
panneaux sont montés en série
ou en dérivation. Le nombre de
liaisons électriques donne lieu à
autant de câbles.
« Ces panneaux sont fragiles,
confirme Georges Chambe, de la
société AMSESA, dans le Rhône.
Par ailleurs, à eux seuls ils représentent environ la moitié du
coût de l’installation définitive.
Aussi est-il particulièrement
important d’apporter beaucoup
de soin à leur mise en œuvre. Il
faut, en premier lieu, une planéité au millimètre près car des
tensions dans le verre entraîneraient sa cassure et la dégradation des cellules.
En règle générale, ils sont posés
sur une armature secondaire
constituée de rails en aluminium,
parfaitement calés. Une autre difficulté tient à la gestion un peu
complexe des fils de liaison qu’il
faut amener jusqu’à l’onduleur. »
Si certains supports sont relati-
vement faciles à travailler, il en est
d’autres qui exigent un savoirfaire particulier. « C’est, par exemple, le cas des verrières, des murs
rideaux ou des brise-soleil, souvent exploités pour récupérer
l’énergie solaire. La parfaite maîtrise des joints d’étanchéité, comme de l’intégration des câbles, y
est indispensable. C’est pourquoi
il est préférable que les entreprises qui interviennent soient des
spécialistes, » souligne Georges
Chambe.
쐍
(1) Deux dixièmes de millimètres.
JUIN 2007
BÂTIMÉTIERS
65
I N N O V A T I O N
ÉNERGIE
Des éoliennes «tous vents»
Mangeuses d’espace, bruyantes, inesthétiques, inadaptées à un usage
individuel ou à certaines conditions climatiques… Et si tous ces reproches
faits aux éoliennes n’avaient plus lieu d’être ? Et si l’on pouvait
désormais introduire des éoliennes en zone urbaine ou les utiliser
pour des bâtiments isolés?
QUELQUES
CARACTÉRISTIQUES
Un exemple d’éolienne
à axe vertical: Windside.
Production annuelle estimée:
100 W/m2 pour un vent de 10 m/s.
Les plus grandes pales des
turbines de série ont un diamètre
de 1 mètre et une hauteur
de 4 m.
Poids des pales: 1, 2, 20 et 40 kg.
66
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
© DR
L
a vitesse de vent à partir de
laquelle les éoliennes traditionnelles deviennent productives
est de 4,8 m/s; celle à laquelle il
faut les arrêter est de 25 m/s (il
s’agit là de vitesses effectives, et
non de vitesses moyennes évaluées sur plusieurs jours). Les
éoliennes à axe vertical et aubes
spiralées fonctionnent, elles, à des
vitesses de vent comprises entre
1,5 m/s (ou 2,8 selon les modèles)
et 60 m/s, quelles que soient les
turbulences et les conditions climatiques (de - 40 °C à + 50 °C) !
Leur forme «torsadée» (elles sont
composées de deux aubes spiralées), très compacte, les rend
particulièrement résistantes, et,
surtout, elles tournent autour d’un
axe vertical, donc silencieusement
et sans risque de projection de
glace, ni de chute des pales.
Seule contrainte: ce type d’éolienne alimente exclusivement des
parcs de batteries. Une technologie
qui en rappelle l’origine: elle a été
conçue il y a plus de 25 ans pour
alimenter en énergie des sites isolés scientifiques ou militaires. C’est
pourquoi elle est commercialisée
avec un système de gestion spécifique entièrement automatique
SILENCIEUSES, les éoliennes
à axe vertical fonctionnent quelles
que soient les turbulences.
(une marque déposée baptisée
BcA) qui permet de basculer sur
une source externe (réseau électrique ou groupe électrogène)
lorsque les consommations ont
été plus importantes que prévu
ou que les conditions météorologiques n’ont pas été favorables.
Ce système garantit que les applications seront toujours alimentées et évite aux batteries (la seule
partie «sensible» de l’installation)
de connaître des décharges extrêmes. Autre avantage, la partie
éolienne ne nécessite strictement
aucun entretien, ce qui abaisse le
coût global.
Les applications de ces éoliennes
sont nombreuses: alimentation de
petites unités comme les abribus,
les équipements de surveillance,
les systèmes de mesure, ou d’installations plus importantes comme
des systèmes de ventilation ou d’éclairage. L’éolienne peut aussi alimenter des petits édifices indépendants ou isolés, voire des
immeubles entiers.
«Quand on choisit de tels systèmes, l’approche ne peut pas être
traditionnelle, explique Sandrine
Audras, de la société Cap-ENR. Au
lieu de nous fonder uniquement
sur une production en kilowatts
(qui sera toujours variable), nous
partons des consommations, qui
sont plus fiables car plus constantes. Le choix de l’éolienne, et
éventuellement d’autres sources
complémentaires, dépend du
degré d’autonomie souhaité ou
possible en fonction des ressources naturelles du site. Une démarche de développement durable
est souvent multisource. L’installation d’éoliennes est à considérer en lien avec les autres possibilités comme le solaire – on
peut d’ailleurs coupler ces installations avec des panneaux photovoltaïques. Une logique évidente
dès lors que l’on retient une ressource naturelle, donc éminemment aléatoire, comme le vent
ou le soleil!»
쐍
POUR EN SAVOIR PLUS FFB-DAT, tél. : 01 40 69 51 91
et www.cap-enr.com
Vérandas:
Un nouvel outil
de modélisation
Le logiciel «Véranda», issu d’une
recherche effectuée par le CEBTP
depuis deux ans dans le cadre
du PRDM (1) de la FFB, sera
bientôt disponible. Il permet
la modélisation du comportement
d’une véranda en fonction
de son orientation, de sa géométrie,
de ses matériaux
et des habitudes de fréquentation
de ses utilisateurs.
«Il s’agit de concevoir des vérandas
sur un modèle éprouvé, explique
Alain Grelat, son concepteur.
Jusqu’à présent,
aucun outil ne permettait de
comparer deux projets sur la même
base à partir du type d’occupation.
Désormais, il sera facile,
par exemple, de choisir entre
une protection solaire opaque
ou transparente, entre une
ventilation naturelle ou mécanique,
au vu des courbes d’évolution
journalières de l’ensemble
des paramètres de température,
d’hygrométrie, etc. La modification
d’un critère aboutira à
l’évolution de la modélisation.»
Tous les matériaux, du sol
au plafond, sont pris en compte.
La précision est assez élevée,
en particulier pour les vitrages.
«S’il existe une base de données
minimale, poursuit Alain Grelat,
nous envisageons de raccorder
“Véranda” à la base de données
générale élaborée pour “Vitrage
décision”, un autre logiciel
spécialisé, développé par les
professionnels. »
(1) Programme Recherche Développement
Métiers.
Pour en savoir plus : FFB Fermeture et Store,
tél. : 01 40 55 13 00.
SNFA-FFB, tél. : 01 40 55 11 80.
I N N O V A T I O N
LOGICIELS
Mieux gérer ses matériels et ses fournitures
Deux nouveaux outils sont disponibles en ligne
sur le site www.e-bat.org (1), pour la gestion
des matériels et pour celle des blocs-portes.
I
l n’est jamais facile, pour l’entreprise, de gérer l’entretien, la
révision ou le remplacement de
ses équipements et matériels,
notamment lorsqu’ils sont soumis
à réglementation comme les grues
– objet de révisions obligatoires
régulières – ou comme les casques
– que l’on doit remplacer après
un certain temps d’usage. Le nouveau logiciel de gestion des équipements, accessible sur le site
www.e-bat.org à toutes les entreprises qui demandent un compte,
assure cette fonction. Couplé à
une nomenclature développée
par l’OPPBTP (2), qui intègre l’ensemble des obligations légales de
remplacement ou d’entretien, le
logiciel gère la base de données
créée par l’entreprise et génère
des e-mails d’alerte lorsque la
date fatidique approche. Chaque
entrepreneur est libre de fixer, en
fonction du matériel concerné,
la période à laquelle il souhaite
être alerté : quinze jours, un mois,
six mois avant… La nomencla-
ture de l’OPPBTP sera actualisée
à chaque changement de réglementation: c’est la raison pour
laquelle le logiciel n’est utilisable
qu’en ligne, sur e-bat.
Dans le même esprit, le logiciel de
gestion des blocs-portes, développé avec le soutien de la Drire
et du conseil régional d’Ile-deFrance, permet de comptabiliser
l’ensemble des équipements (serrures, paumelles, poignées, etc.) à
gérer dans le cadre de blocs-portes. La création d’un compte permet à l’entreprise d’ouvrir autant
de dossiers qu’elle suit d’affaires.
La gestion s’effectue en ligne et les
sauvegardes sont assurées par le
serveur. Le logiciel permet d’ob-
tenir les états de sorties mentionnant toutes les fournitures en
fonction de leurs caractéristiques
(par exemple: ouverture à droite
ou à gauche). Cet outil sera présenté dans des réunions organisées prochainement, et les entreprises sont encouragées à l’utiliser
pour faire part de leurs propositions d’améliorations.
쐍
(1) e-bat est un projet d’IT-FFB sous
l’égide de la FFB, cofinancé par le FSE.
(2) Organisme professionnel de prévention
du Bâtiment et des travaux publics.
POUR EN SAVOIR PLUS www.e-bat.org
FFB-CMP, tél. : 01 40 69 57 42.
JUIN 2007
BÂTIMÉTIERS
67
N O R M A L I S A T I O N
PRODUITS ET TRAVAUX
De l’importance des normes
Très souvent considérée comme une contrainte, la norme se révèle au contraire une aide
précieuse lorsqu’elle est connue et bien utilisée. Ainsi, elle tient souvent lieu de contrat-type
entre un entrepreneur et ses fournisseurs (norme de spécifications de produits)
ou ses clients (norme d’exécution de travaux).
P
our l’entreprise de Bâtiment,
deux types de normes sont
particulièrement utiles : les normes de spécifications de produits et les normes d’exécution
de travaux.
LES NORMES
DE SPÉCIFICATIONS
DE PRODUITS
Elles décrivent les caractéristiques
que doit respecter un produit
destiné à un usage donné
(ciments pour confectionner le
béton, tubes pour installation de
plomberie ou colles à carrelage,
par exemple).
Ces normes sont utiles à l’entrepreneur pour commander les
produits à son fournisseur. Au
lieu de spécifier à chaque commande toutes les caractéristiques
du produit recherché, il suffit de
demander que le produit soit
conforme à la norme. Celle-ci
tient lieu de contrat-type.
Elle concerne donc les produits
couramment utilisés pour un
ouvrage courant. Elle est utile à
l’entreprise car c’est par rapport à elle que l’on vérifiera la
conformité d’un produit défectueux ou de mauvaise qualité.
On soumettra le produit aux
mesures et essais spécifiés dans
la norme, et on comparera les
résultats obtenus avec ceux
exigés.
Toutefois, pour que la norme
s’applique, l’entreprise doit en
avoir indiqué les références sur
sa commande. En effet, les normes ne sont opposables au fournisseur que si elles sont mentionnées dans le contrat (la
commande). Elles ne sont généralement pas d’application obligatoire, et ne doivent pas être
confondues avec la réglementation (voir Bâtimétiers n°4 –
novembre 2005, page 78).
La plupart des normes de produits sont aujourd’hui d’origine européenne. Dès lors, elles
couvrent généralement un éventail de produits plus large que
celui habituellement employé
en France. Il faut donc souvent
apporter des indications complémentaires à une simple référence à la norme, en indiquant
par exemple la classe ou la
valeur d’une caractéristique
(voir Bâtimétiers n° 6 – octobre
2006, page 108). Par ailleurs,
pour des usages très particu-
liers, l’entreprise peut faire référence à la norme en indiquant
les modifications apportées aux
spécifications de celle-ci pour
que le produit convienne à l’utilisation prévue.
LES NORMES D’EXÉCUTION
DE TRAVAUX
Elles décrivent la façon de mettre
en œuvre les matériaux et produits pour réaliser un ouvrage
de Bâtiment. Ce sont généralement des normes NF DTU (voir
Bâtimétiers n° 7 – mars 2007,
page 68), par exemple celles sur
l’étanchéité des toitures-terrasses,
sur les cloisons en plaques de plâtre ou sur l’exécution des planchers chauffants. Elles constituent
là encore un contrat-type entre
l’entrepreneur et son client.
Au contraire des normes de spécifications de produits, la norme
d’exécution de travaux ne liste
pas les performances à obtenir
(résistance mécanique, étanchéité,
isolation thermique…). Elle ne se
limite pas à spécifier les essais et
constatations à effectuer sur l’ouvrage terminé. L’esprit de la
norme d’exécution est d’indiquer
les techniques et produits à utili-
NORMES DE PRODUITS, NORMES DE TRAVAUX : LES DIFFÉRENCES
Contrat
68
Norme
Origine
Normes
de produits
Entre l’entreprise
et son fournisseur
Commande
de matériaux, produits
ou équipements
Performancielle
Généralement
européenne
Normes de
travaux DTU
Entre l’entreprise
et son client
Marché
de travaux
Descriptive
Française
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
ser pour obtenir un ouvrage
adapté à sa fonction. Basée sur
l’expérience acquise par de nombreux entrepreneurs, elle décrit la
façon de réaliser un ouvrage courant.
Autrement dit : si l’entrepreneur
suit les spécifications de la norme,
il y a tout lieu de penser que l’ouvrage satisfera le client. Si ce dernier conteste la qualité des travaux, l’entreprise utilisera le DTU
pour montrer qu’elle les a réalisés
dans les règles de l’art.
DOCUMENTS
DE RÉFÉRENCE
Contrairement aux normes de
produits, les NF DTU sont toujours d’origine française (mais
elles se réfèrent et s’adaptent aux
normes de produits d’origine
européenne). Comme toutes les
normes, les NF DTU ne sont pas
d’application obligatoire. Cependant, elles s’appliquent d’office
aux marchés privés qui font référence à la norme NF P 03-001.
De plus, elles servent souvent de
référence aux experts lors d’un
sinistre.
Pour un ouvrage très particulier,
l’entreprise peut ne pas appliquer
les NF DTU – par exemple, ils ne
sont généralement pas adaptés
aux travaux sur les bâtiments
construits avec des techniques
anciennes – mais elle doit alors
avoir obtenu l’accord préalable
du maître d’ouvrage, du maître
d’œuvre, du contrôleur technique, des assureurs…
쐍
Q U A L I F I C A T I O N
QUALIFICATIONS ET APPELLATIONS
Ne pas confondre preuve et engagement de qualité
D
epuis plus d’un demi-siècle,
le secteur du Bâtiment a su
s’organiser pour faire reconnaître la
compétence de ses entreprises. C’est
dans ce but qu’ont été créés les
organismes de qualification Qualibat puis Qualifelec (dédié au secteur de l’installation électrique).
Ce sont aujourd’hui des organismes de référence qui ont acquis
une reconnaissance forte, gage de
pérennité. Pour les entreprises, l’attribution de qualifications dans le
cadre de procédures éprouvées et
rigoureusement encadrées, par un
organisme indépendant faisant
l’objet d’une accréditation, est une
marque indéniable de professionnalisme. Après examen de son dossier par une commission paritaire,
composée de « jurés » compétents,
l’entreprise fait ainsi la preuve de
son savoir-faire. En parallèle, on a
assisté à l’émergence d’appellations
qui utilisent le préfixe «quali» sans
être pour autant des qualifications.
S’appliquant à des domaines divers,
le plus souvent ciblés sur des
familles de produits ou sur des
préoccupations particulières (sécurité des installations, qualité de la
prestation, capacité à mettre en
œuvre des techniques émergentes,
notamment sur les métiers des
énergies renouvelables…), avec une
forte connotation «marketing»,
ces appellations se distinguent des
marques de qualification par une
différence majeure: dans le cas
d’une qualification, l’entreprise a
démontré qu’elle sait réaliser une
prestation à un niveau de technicité
donné, l’organisme de qualification ayant fourni les moyens de
preuve; dans le cas d’une appellation, l’entreprise s’engage à maîtriser la technique concernée. L’organisme qui attribue l’appellation est
souvent lié à un fournisseur de service, à un industriel ou à un syndicat, ne présentant pas les mêmes
garanties d’indépendance que les
organismes de qualification. Rappel, point par point, des principales différences dans le tableau cidessous.
쐍
QUALIFICATIONS, APPELLATIONS: PRINCIPALES DIFFÉRENCES
MARQUE
la marque)
Engagement Dossier
moral
administratif
Dossier
technique
QUALIBAT
(Qualibat)
Tous types
d’activités
du Bâtiment,
hors électricité
Respect
du règlement
de Qualibat
Vérification annuelle des
obligations fiscales, juridiques,
sociales et d’assurance.
Examen des critères financiers.
Contrôle des moyens humains,
matériels et de la sinistralité.
Liste des chantiers réalisés.
Vérification du dossier technique
documenté de 3 chantiers
de référence soumis à l’approbation de la commission paritaire.
Pour certaines
activités :
solaire,
énergie bois,
métallerie feu,
cordistes…
Certificat délivré par organisme
indépendant répondant aux exigences
de la norme NF X 50-091.
Il existe plus de 400 qualifications
et différents niveaux de technicité.
La qualification est mentionnée
dans le code des marchés publics.
Installations
électriques
Respect
du règlement
de Qualifelec
Vérification annuelle des
obligations fiscales, juridiques,
sociales et d’assurance.
Contrôle des moyens humains,
matériels.
6 chantiers de référence
dont 3 avec dossier technique
détaillé.
Oui, par sondage
(systématique
pour certaines
qualifications).
Certificat délivré par organisme indépendant
répondant aux exigences de la norme NF X 50-091.
Il existe 27 indices répartis en 8 activités.
La qualification est mentionnée dans le code
des marchés publics.
Installations
solaires
thermiques
Signature
charte
qualité
Respect des obligations
sociales, fiscales
et d’assurance.
Suivi formation de 2 jours
ou parrainage par fabricant
ou références de chantier.
Oui
(dans les
3 ans)
L’appellation Qualisol permet
de bénéficier d’aides régionales
suivant les politiques locales.
Installations
thermiques bois
Signature
charte
qualité
Respect des obligations
sociales, fiscales
et d’assurance.
Suivi formation de 2 jours
ou parrainage par fabricant
ou références de chantier.
Oui
(dans les
3 ans)
L’appellation Qualibois permet
de bénéficier d’aides régionales
suivant les politiques locales.
Installations
solaires
photovoltaïques
Signature
charte
qualité
Respect des obligations
sociales, fiscales
et d’assurance.
Suivi formation de 2 jours
ou 3 références de chantier.
Oui
(dans les
3 ans)
Appellation en cours d’élaboration.
L’appellation Quali’Pv devrait permettre
de bénéficier d’aides régionales.
Pompes
à chaleur
Signature
charte
qualité
Respect des obligations
sociales, fiscales
et d’assurance.
Suivi formation de 2 jours
ou 3 références de chantier.
Oui
Respect des obligations
sociales, fiscales
et d’assurance.
Validation d’un QCM.
Oui
(périodique)
L’appellation PG permet d’alléger la fréquence
des contrôles obligatoires.
L’appellation PMG est soumise à un
suivi de la satisfaction des clients.
QUALIFICATIONS
QUALIFELEC
(Qualifelec)
QUALISOL
(Qualit’enr)
QUALIBOIS
(Qualit’enr)
APPELLATIONS
QUALI’PV
(Qualit’enr)
QUALIPAC
(Afpac)
PG ancient PNG/PGP
(HabitA+)
Installations
gaz
–
Observations/commentaires
Audit
–
Maintien des
installations
individuelles gaz
Signature
charte
qualité
Respect des obligations
sociales, fiscales
et d’assurance.
Validation d’un QCM.
Non
PMG
(HabitA+)
QUALIFIOUL
(Chauffage fioul)
Installations de
chauffage fioul
domestique
Signature
charte d’engagt Qualifioul
Respect des obligations
sociales, fiscales
et d’assurance.
Suivi d’une formation
de 2 jours.
Oui
(possible)
Suivi d’une formation
de 10 jours.
–
QUALI’EAU
(Capeb)
70
CRITÈRES D’OBTENTION
Objet/
Champs
couverts
(organisme délivrant
BÂTIMÉTIERS
Installations
d’eau
intérieures
JUIN 2007
–
–
–
Obtention de l’appellation après suivi
d’une formation de 10 jours validée par un QCM.
Attestation délivrée par un syndicat.
E N V I R O N N E M E N T
TRI SÉLECTIF Conjuguer responsabilité
environnementale et bonne gestion
C
hez Savoie Frères, importante entreprise générale de
Bâtiment de l’arrondissement de
Tours, qui possède également une
unité de préfabrication d’éléments
architectoniques, le tri sélectif est
une vieille habitude. Philippe
Roussy, directeur général, considère de longue date qu’il ne s’agit
pas seulement d'une pratique
responsable mais aussi d'un élément de bonne gestion. «Depuis
de nombreuses années, nous
séparons les gravats des déchets
non dangereux (déchets industriels banals) sur les chantiers,
explique-t-il. Cette “culture maison” est devenue une obligation
avec les nouvelles réglementations. De plus, les enjeux sont
désormais financiers puisque
selon la nature du déchet, les
coûts d'élimination sont plus ou
moins élevés.»
« Si, au départ, notre tri portait
essentiellement sur la séparation des cartons, films et métaux, désormais, sur chantier,
nous devons obtenir le moins
possible de déchets destinés à
l'enfouissement, explique Christophe Brunet, de Savoie Frères.
Aussi, organisons-nous généralement notre mini déchèterie
foraine autour de trois bennes :
la première est destinée aux gravats, la deuxième aux déchets
non dangereux et la troisième à
tout ce qui est valorisable (bois,
film étirable, carton et généralement tous les emballages non
souillés). Nous disposons enfin
d'un conteneur destiné à recevoir les graisses, les solvants,
les peintures et globalement
72
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
tous les déchets dangereux
(déchets industriels spéciaux).»
Chaque ouverture de chantier
donne l’occasion de passer un
accord avec le prestataire local
chargé de la gestion des déchets
de la collectivité. C'est lui qui
fournit les bennes et qui organise l'affichage en liaison avec
l'Ademe (1) et Savoie Frères. Chaque
benne est signalée par un pictogramme (2) particulier.
Une signalétique qui fait l’objet
d'accords précis, de façon à
répondre aussi bien aux exigences
de l’Ademe qu’à la pratique du
prestataire, tout en étant compréhensible par les personnels du
chantier.
COURRIER RECOMMANDÉ
AUX MAUVAIS TRIEURS
Toutes les entreprises travaillant
sur le site doivent se soumettre à
la règle commune. En tant qu’entreprise générale, Savoie Frères
exige du prestataire qu'il adresse
un courrier recommandé aux
mauvais trieurs, afin que chaque
intervenant du chantier soit conscient de sa responsabilité. «Avec la
généralisation de la démarche de
qualité environnementale, souligne Philippe Roussy, cette contrainte, souvent accompagnée de
la désignation d’un responsable
environnemental de chantier, est
de mieux en mieux acceptée.»
Le résultat est généralement satisfaisant. Tant mieux, car un mauvais tri peut finir par coûter très
cher. «Il faut rappeler en permanence à tous les intervenants que
le traitement de la tonne de gravats revient à 10 euros en moyen-
CHAQUE BENNE de collecte
de déchets sur les chantiers
dispose de sa signalétique.
© SAVOIE FRÈRES
Exemplaire en matière de démarche
environnementale, la société Savoie Frères, de
Chambray-lès-Tours, soutient sa politique de tri
avec des arguments sonnants et trébuchants.
ne, la tonne de déchets non dangereux entre 80 et 90 euros et la
tonne de déchets dangereux de
700 à 1 000 euros! C’est un poste
qui finit par représenter jusqu'à
40% du compte prorata, ajoute
Christophe Brunet. C’est dire
combien la sensibilisation des
personnels est importante. Tout le
temps d’information et de formation est bien récupéré.» Cette
dernière est organisée par l’entreprise avec le concours de
l’Ademe et de la FFB. Elle est complétée, sur chaque site, par des
interventions du prestataire local.
LES PRODUITS AUSSI
Mais la démarche environnementale de Savoie Frères ne s’arrête pas au tri. Elle s’étend aussi à
la recherche de matériaux ou de
produits sécurisants pour les
compagnons. «Les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre y
sont sensibles, au point qu’on
trouve maintenant des cahiers
des charges qui y font référence,
explique Philippe Roussy. Nous
travaillons avec la médecine du
travail ou le CHSCT sur le sujet».
Pratiquement, le choix se portera,
par exemple, sur certains ciments
moins riches en chrome 6, un
puissant allergisant. «Mais attention à la date de péremption, rappelle Christophe Brunet. Au-delà,
ils deviennent très nocifs.» Autre
préoccupation qui va dans le sens
de la diminution des déchets: la
récupération du bois dès lors qu’il
est réutilisable, en particulier celui
des mannequins. Enfin, les dirigeants de l’entreprise sont attentifs à l’énergie utilisée. «Dès que
c’est possible, nous passons des
accords avec EDF pour qu'une
partie de l’énergie fournie soit
d'origine renouvelable», conclut
Christophe Brunet, qui aime à
citer la phrase de l’écrivain Marguerite Yourcenar: «Construire,
c’est collaborer avec la terre». 쐍
(1) Agence de l’environnement et de la
maîtrise de l’énergie.
(2) Des pictogrammes «Déchets de chantier» sont disponibles auprès de la SEBTP,
tél. : 01 40 69 53 05.

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