52-Aiki-Bulletin Mai 2013

Transcription

52-Aiki-Bulletin Mai 2013
Mai 2013
Edito :
Dans le précédent Bulletin, Nous vous avions appris le décès
de Masamichi NORO Senseï.
C'est l'occasion de vous présenter un texte sur le Kinomichi.
Rendez-vous rubrique "Voir Ailleurs"
Stages :
Ecole des Cadres
2 juin 2013
Issy les Moulineaux
Pascal HEYDACKER
Stage Fin de Saison
22 juin 2013
Paris
Ligue FFAB
Infos Section :
Cours à thèmes:
Dimanche 26 mai
9h30 / 11h00
Passage de Grade
en vue
Kata - Bachotage
Dimanche 2 juin 2013
9h30 / 11h00
Fin de Saison
Libérez-vous !!!!!
Travail Libre
Réservez votre dimanche 16 juin, comme tous les ans, nous faisons une démonstration à
la fête de la ville et des associations,
Bon Anniversaire à: Laurence MIGNARD, Christophe LEFEBVRE, Nicolas BERNABEU,
Olivier JANIN et David OLIVEIRA.
CYAM – Section Aïkido
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Aïki-Glossaire :
Kamiza :
Terme japonais désignant le « siège du haut » dans une pièce, c'est-à-dire la place
d'honneur; le terme s'applique également aux meilleures places dans les avions, les
trains et les voitures. Son antonyme Shimoza, signifie « siège du bas ». Dans une pièce,
le Kamiza est le siège ou la position la plus confortable, le plus souvent le plus éloigné
de la porte - parce que c'est plus chaud, et que c'était l'endroit le mieux protégé des
attaques à l'époque féodale du Japon.
Hakama :
Le Hakama est un pantalon large plissé (sept plis,
cinq devant et deux derrière), muni d'un dosseret
rigide (koshi ita). Il était traditionnellement porté
par les nobles du Japon médiéval, et notamment
les samouraïs. Il prit sa forme actuelle durant la
période Edo.
Jo :
Baton en bois d'une longueur de 1,28m. En Aïkido,
cette arme traditionnelle est utilisée sous deux
principales formes de travail: Jo Dori et Jo Nage
Waza.
Voir Ailleurs :
Le Kinomichi
Le Kinomichi est un Budō moderne fondé par Maître Masamichi
NORO à Paris, en 1979. Maître Masamichi NORO a été l’un des
élèves internes, uchi deshi, de Maître Morihei UESHIBA, fondateur
de l’Aïkido.
C’est en tant que « Délégué pour l’Europe et l’Afrique » désigné
par Maître Morihei UESHIBA lui-même qu’il débarque à Marseille le
3 septembre 1961, précédant les maîtres NAKAZONO et TAMURA
dans la construction commune d’un Aïkido européen et africain.
Fort de sa maîtrise martiale et poussant plus loin sa recherche, il
crée 18 ans plus tard le Kinomichi et perpétue sous une forme
renouvelée l’enseignement de son maître.
L'énergie en spirale
Le mouvement de Kinomichi s'exprime selon une spirale. Elle est perçue directement
dans le corps des partenaires. Elle intègre la ligne droite et le cercle. Les mouvements
se font par une avancée progressive. De la statique à la dynamique, l'énergie se
déploie en spirale et réalise l'unité du lent et du rapide au-delà des oppositions de
surface. Les chaînes musculaires elles aussi sont sollicitées en suivant cette figure.
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Cette hélice répartit l’effort depuis les chevilles jusqu'aux poignets et aux cervicales. Elle
dissout les tensions et prévient les contraintes articulaires notamment celles si fréquentes
de la charnière dorso-lombaire.
Le contact
Le contact tel que le propose Maître NORO est une alternative à la notion d'attaque
ou de défense, s'exprimant au travers de poussées ou de saisies, Atemi ou Dori. Le
Kinomichi n'exige pas de soumission et ne recherche pas un pouvoir qui serait de
domination, mais souligne plutôt l'importance tant de Uke que de Tori. Le contact, sous
la forme d'une saisie ou d'une poussée, est l'exigence d'une sincérité mutuelle dans
l'engagement ainsi que d'une perception de soi et d'autrui. Il est simple, ferme et plein
d'attention. Pour dégager son orientation, Maître NORO a codifié seize formes de
contact.
Lors de la pratique du Kinomichi, l'ouverture
à l'autre s'exprime par une attitude
bienveillante. Le sourire, constamment
sollicité par Maître NORO lors de la pratique,
est un élément important du contact et un
des nombreux aspects de la manifestation
de l'Art. La qualité du toucher, du regard et
du Kamae, posture, sont significatives d'un
échange chaleureux.
De plus, le contact ne s'arrête pas au partenaire direct et comme Zanshin, présence de
l'esprit, il englobe l'ensemble des pratiquants présents sur le tatami. Il permet l'expression
de l'énergie et du cœur.
L’énergie et le cœur
Maître Masamichi NORO développe son enseignement dans deux directions : le Ki et le
Shin, l’énergie/souffle et le cœur. Dans une perspective physiologique occidentale, le
corps produit le mouvement en mobilisant les muscles dont l’effort est soutenu par le
travail respiratoire et cardiaque. Cette compréhension de la génération d’énergie est
issue des Lumières européennes comme l’a montré Georges VIGARELLO et ne rend pas
compte d’une conception extrême orientale reposant sur le Ki. Afin de transférer à
l’élève cette capacité à mobiliser le Ki, les maîtres japonais ont élaboré une pédagogie
que Maître Masamichi NORO a su adapter au corps et à la mentalité occidentale. La
technique consiste en une conduite du ki : emprunter, conduire et restituer le Ki. Il ne
s’agit pas tant donc de générer à partir d’un centre que d’établir une circulation de la
Terre vers le Ciel, de l’appui au sol vers le partenaire, au long d’un bras, d’un bâton ou
d’un sabre. Cependant, si la direction est verticale, le sens donné est ascendant. À cet
effet, Maître Masamichi NORO recourt au cœur, Shin. Selon sa perspective, le Shin
permet non seulement de ressentir l’autre mais encore plus de dépasser l’antagonisme
soi/autrui. « S’il m’est avantageux de m’élever, je dois admettre qu’il en est de même
pour autrui et que l’effet de la technique ne m’appartient pas uniquement mais qu’il
vaut pour nous deux ». Le Shin est la condition d’une empathie, d’un mouvement vers
l’autre. En ce sens, nous pouvons comprendre la parole de Morihei UESHIBA: « Mon
Aïkido est amour». Si le Ki soutient le geste, le Shin en module la palpitation. Il met en
harmonie deux cadences, ce qui permet aux deux partenaires de tendre vers l’Aïki,
l’harmonie des souffles. Pour Maître Masamichi NORO, le couple Ki - Shin est primordial
au point qu’il en fait l’exigence du plus haut niveau.
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Ki
La conception occidentale du monde repose sur une
distinction entre le domaine physique qui est tangible et le
champ métaphysique, au-delà du physique, son
complémentaire, séparation qui correspond à celui des livres
d’ARISTOTE 384 / 322 av. J.-C. La conception chinoise et par
extension japonaise perçoit le Ki comme « un souffle, influx
ou énergie vitale qui anime l’univers entier. […] A la fois esprit
et matière, le souffle assure la cohérence organique de
l’ordre des vivants à tous les niveaux. »4. On ne peut parler
de Ki du Kinomichi car le Ki n’appartient à personne ni ne
repose en quiconque ni en quelque lieu. Il circule et nous en
sommes les supports, les canaux, les conducteurs.
Le Kinomichi crée une circulation particulière qui permet à chacun de s’élever, de la
Terre vers le Ciel, du Chi vers le Ten en passant par l’homme. Maître Masamichi NORO
reprend à son compte la vision de son maître, Morihei UESHIBA, qui utilisait ses
techniques pour parfaire la juste circulation du Ki en lui-même et vers son partenaire.
Shin
Le Shin ou cœur/esprit est indissociable du Ki. Pour reprendre le texte d’Anne CHENG.
« L’homme est non seulement animé [de Ki] dans tous ses aspects, il y puise ses critères
de valeur, qu’ils soient d’ordre moral ou artistique. Source de l’énergie morale, le qi, loin
de représenter une notion abstraite, est ressenti jusqu’au plus profond d’un être et de
sa chair. »
Le Shin en tant que cœur est à la fois organe et espace de perception. Organe, le Shin
nous convie à ressentir l’autre, à éprouver son i, à contacter le partenaire par son
énergie. Il est espace par la continuité d’expérience, de sensation et d’émotion que
chacun éprouve devant l’humanité de celui ou celle qui nous fait face. Le Shin est un
signe de santé de notre énergie : un Shin perverti est indicateur de Ki faible, un Shin
généreux est témoin de Ki fort. Le Shin du Kinomichi répond à l’invitation de Confucius
de vivre la joie de l’étude, le plaisir de la rencontre et le bonheur du partage « avec
l’ami qui vient de loin ». Il continue la recherche de Morihei UESHIBA de faire de son art
un pont entre les hommes. Maître Masamichi NORO se fait un devoir de transmettre au
cœur de la technique le cœur de son maître.
Provenance du texte: Wikipédia
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