L`interview de Gonzalo RUBALCABA se déroula
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L`interview de Gonzalo RUBALCABA se déroula
JAZZYGRINATIONS: La Musique comme sparadrap L’interview de Gonzalo RUBALCABA se déroula vers une heure du matin dans une ambiance –il faut l’avouerpolicière. En effet, les organisateurs imposèrent à chacun des représentants de la presse l’obligation de poser que trois questions, sous peine d’arrêt et expulsion. Mais, lorsqu’advint mon tour, dans le feu de l’action et de la passion, je pris au dépourvu tous les cerbères et réussis à échapper à cet « ténébreux attentat » à la liberté d’expression. « - RUBALCABA, d’où vient ce nom ? - J’ai un nom d’origine espagnole qui a été introduit dans l’île par les « conquistadores » (missionnaires et colons espagnols). D’abord connu au centre de Cuba, ce nom s’est répandu dans la partie occidentale. En fait, ce n’est pas mon Nom officiel (inscrit dans l’état civil), mais celui sous lequel ma famille paternelle s’est fait musicalement connaître (1). - Dès la découverte de ce monde, j’ai été passionnément fasciné par cette musique ainsi que par ses interprètes. Cependant, depuis 1959 il n’y a plus à Cuba d’informations fluides sur le Jazz à cause de problèmes politiques et diplomatiques (2). Cela dit, il y a toujours eu à Cuba une tradition de Jazz très forte. - il y a t-il des terrains d’entente entre la musique cubaine et le Jazz ? - D’une part, il y a une proximité géographique qui a favorisé une relation musicale forte intéressante depuis longtemps. D’autre part, la musique cubaine –à l’instar du Jazz- accorde une place essentielle à l’improvisation. Je crois que sur ce point on peut parler d’une sensibilité commune à ces deux genres de musique. C’est d’ailleurs cela qui a rendu possible leur fusion, surtout dans les années quarante et cinquante. - En 1994, vous avez enregistré un disque qui s’intitule « Diz » (BLUE NOTE), pourquoi ce titre ? - Quand avez-vous commencé à jouer du piano ? - A l’âge de huit ans. - C’est un hommage à Dizzy GILLESPIE (3). - Plus tard, la confrontation ou la rencontre avec le monde du Jazz a t-elle été facile ? - Avez-vous déjà joué avec Dizzy ? www.notis-consulting.net JAZZYGRINATIONS: La Musique comme sparadrap - Oui, trois ou quatre fois à Cuba et hors de Cuba. Ce disque est un hommage non seulement à Dizzy GUILLESPIE mais également au Be-bop en général et aux membres actifs de ce mouvement: Charlie PARKER, Bud POWELL, Benny GOLSON, Miles DAVIS... - Quels sont les avantages et les inconvénients d’être de nationalité cubaine ? - Cuba est une île. La citoyenneté cubaine, il faut l’assumer, simplement l’assumer. Cela fait partie des aléas de la vie. L’essentiel est de tirer profit du fait même d’exister. pianiste dans un groupe de « Cha-cha-cha » : le « Enrique JORRINS Orchestra ». 2) 1959 fut un tournant décisif dans l’histoire de CUBA :*la chute du régime pro-américain de F. BATISTA ; *La prise du pouvoir par F. CASTRO qui orienta l’Ile du coté de l’ex URSS ; *l’embargo imposé par l’USA sur les biens et les personnes cubains. Pour échapper à ces limitations, Gonzalo RUBALCABA a acquis résidence dans la République Dominicaine avant d’avoir droit de cité en USA. 3) John Birks « Dizzy » GUILLESPIE (21/10/1917 – 06/01/1993) : trompettiste, compositeur, chanteur et chef d’orchestre manifesta très tôt son intérêt pour les rythmes latino-américains. Rythmes qu’il su intégrer dans le Jazz en embauchant dès 1947 le percussionniste Cubain, Chano POZO (07/01/1915 – 02/12/1948) dans son grand orchestre. - Votre dernier disque s’intitule « Imagine » (1996 BLUE NOTE). Qu’elle est votre image du monde ? - Ce disque est un hymne à l’amour et à l’espoir. J’imagine un monde sans barrière d’ordre économique, politique et raciale. Un monde fertile en Liberté en Paix et en Créativité. » 1) Le grand-père de Gonzalo, Jacobo, est l’auteur de plusieurs célèbres compositions de « Danzon ». Son père, Guillermo, fut www.notis-consulting.net