Programme de salle - Orchestre de chambre de Paris

Transcription

Programme de salle - Orchestre de chambre de Paris
les prochains concerts
Mardi 11 octobre 20 h
Théâtre des Champs-Élysées
Douglas Boyd direction
Yvonne Naef mezzo-soprano
Mardi 27 septembre
Théâtre des Champs-Élysées
Idylles
Wagner
Siegfried Idyll
Wesendonck Lieder (arrangement de Hans Werner Henze)
Schumann
la musique
nous rapproche
Symphonie no 4 en ré mineur
(version originale de 1841)
Jonathan Cohen
direction et clavecin
Anne Gastinel violoncelle
Cello en deux
concertos
le programme
no 282
C. P. E. Bach
Symphonie en sol majeur
Haydn
Concerto pour violoncelle en
ré majeur
C. P. E. Bach
Concerto pour violoncelle en
la majeur
Haydn
Symphonie no 47 en sol majeur
Cédric Tiberghien © J.-B. Millot
Théâtre des Champs-Élysées
Licence entrepreneur de spectacle : 2-1070176
Mardi 8 novembre 20 h
orchestredechambredeparis.com
le concert
la direction
DOUGLAS
BOYD
Retrouvez l’Entrée en musique !
Dès 19 heures, en prélude au concert, Stéphane Friederich
vous convie, dans la salle du Théâtre des Champs-Élysées,
à une discussion à la fois intime et rythmée.
chef d’orchestre
Britten
Sinfonietta
Mozart
Concerto pour piano no 6
en si bémol majeur
Concerto pour piano no 5
en ré majeur
Entracte
Brahms
Sérénade no 1 en ré majeur
Concert enregistré par France Musique et diffusé prochainement
puis disponible pendant un an sur francemusique.fr
© J.-B. Millot
Douglas Boyd direction
Cédric Tiberghien piano
D’abord hautboïste, puis chef
d’orchestre renommé sur la scène
internationale, Douglas Boyd est
directeur musical de l’Orchestre
de chambre de Paris depuis
septembre 2015.
Douglas Boyd est également directeur artistique du
Garsington Opera. Au cours de ces dernières années, il
a occupé les postes prestigieux de directeur musical de la
Manchester Camerata, de chef principal invité de l’Orchestre
symphonique du Colorado et du City of London Sinfonia, de
partenaire artistique du Saint Paul Chamber Orchestra et de
chef principal de l’Orchestre du Musikkollegium Winterthur.
Membre fondateur de l’Orchestre de chambre d’Europe,
il s’est impliqué comme musicien puis à la direction de
cet ensemble pendant plus de vingt ans. Récemment, son
parcours l’a amené à diriger les plus grands orchestres de
Grande-Bretagne, dont l’Orchestre national royal d’Écosse,
les orchestres de la BBC, les orchestres symphoniques de
Birmingham et de Bournemouth, l’Orchestre de chambre
d’Écosse, le London Mozart Players et le Northern Sinfonia.
En Europe, il a notamment collaboré avec l’Orchestre
du Gürzenich de Cologne, l’Orchestre national de Lyon,
l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich, l’Orchestre de chambre
de Suède, l’Orchestre du Festival de Budapest et le Mozarteum
Orchestra de Salzbourg.
Chef d’orchestre reconnu à l’international, il a dirigé
l’Orchestre symphonique de Nagoya au Japon et a
connu un franc succès en Australie avec les orchestres
les œuvres
symphoniques de Sydney et de Melbourne. Il est par
ailleurs régulièrement invité à diriger aux États-Unis et
au Canada. Récemment, il a entamé des collaborations
avec l’Orchestre philharmonique de Bergen, l’Orchestre
symphonique de la radio finlandaise et l’Australian Youth
Orchestra, et a retrouvé les orchestres symphoniques de
Detroit et du Colorado. Ses futurs engagements comprennent
des concerts avec l’Orchestre symphonique de Melbourne, le
Sinfonieorchester Basel, le Hungarian National Philharmonic
Orchestra et la Philharmonie Zuidnederland.
À l’opéra, il se produit dans La Flûte enchantée au
Glyndebourne Opera, Les Noces de Figaro, Don Giovanni
et La Clémence de Titus à l’Opera North, Fidelio et Così fan
tutte au Garsington Opera et, enfin, La grotta di Trofonio
d’Antonio Salieri à l’Opéra de Zurich.
Douglas Boyd a enregistré les concertos de Bach pour Deutsche
Grammophon, son premier enregistrement en tant que chef
d’orchestre et soliste, et peut se prévaloir aujourd’hui d’une
vaste discographie. Ses enregistrements avec la Manchester
Camerata des symphonies de Beethoven, de la Symphonie no 4
de Mahler et du cycle Das Lied von der Erde lui ont valu des
éloges unanimes. Il a également gravé les Symphonies nos 4 et 8
de Schubert avec le Saint Paul Chamber Orchestra ainsi que
plusieurs enregistrements avec le Musikkollegium Winterthur.
Benjamin Britten
Sinfonietta
e compositeur anglais étudiait encore au Royal
College of Music de Londres lorsqu’il acheva la
Sinfonietta. Il dédia l’œuvre à son professeur,
Frank Bridge. L’instrumentation de la version originale
est pour deux quintettes, l’un à vents, l’autre à cordes.
En 1936, Britten augmenta le nombre des pupitres
(davantage de cordes et un cor supplémentaire) pour
un orchestre de chambre. Ce soir, vous entendrez la
version à deux quintettes.
Dans cette partition, le compositeur rend hommage à
Arnold Schoenberg, en citant la Première Symphonie
de chambre du musicien autrichien, et fait aussi référence aux écritures de Hindemith et Stravinski. De
fait, il s’oppose au traditionalisme de l’institution britannique qui condamnait les travaux de la seconde
école de Vienne. La Sinfonietta annonce par ailleurs
les œuvres ultérieures du compositeur anglais en raison de son étonnante économie de moyens.
Le premier mouvement associe cinq idées musicales.
Elles se construisent comme « emboîtées » les unes dans
les autres. Le climat pastoral évoque, en raison de sa
fraîcheur, l’écriture d’un Poulenc.
Les variations du second mouvement s’appuient sur le
second thème de la première partie. L’atmosphère
est nostalgique, épurée, d’un lyrisme digne d’un air
d’opéra.
Le finale est un moto perpetuo dont la forme, une tarentelle, sera souvent utilisée par Britten. Si l’humeur est
encore légère, elle se teinte aussi de sarcasme. Cette pièce
virtuose, petite symphonie concertante pour vents,
révéla alors au public anglais le talent d’un compositeur
avec lequel il allait falloir désormais compter.
Benjamin Britten (1875-1937)
Sinfonietta, op. 1
Composition : été 1932. Révision en 1936.
Dédiée à Frank Bridge
Création : 31 janvier 1933
Mouvements : Poco presto e agitato, Variations :
andante lento, Tarentella : presto vivace
Durée : 14 minutes
Wolfgang Amadeus Mozart
Concerto pour piano no 6 en si bémol majeur
près trois années passées sans avoir composé un
nouveau concerto, Mozart se remet à l’ouvrage,
apportant coup sur coup trois nouvelles partitions à son catalogue. Le Concerto en si bémol majeur
est le premier de la série. Le musicien doit honorer des
commandes pressantes. Plus encore, il lui faut répondre
aux exigences du public salzbourgeois. Cette nouvelle
pièce marque une évolution importante par rapport à
la précédente.
L’Allegro aperto laisse à l’interprète une grande liberté
de jeu. Après une longue introduction de l’orchestre,
l’imbrication des pupitres et du piano est remarquable.
Nous sommes dans le goût de l’époque, le « goût français » mâtiné de l’influence de Johann Christian Bach
dont les six concertos pour clavecin op. 13 sont publiés
à la même époque.
L’Andante un poco adagio témoigne d’une parfaite maîtrise des effets : les subtiles modulations varient sans
cesse et les lignes mélodiques prennent leur essor avec
naturel et finesse.
Le finale repose sur un rythme balancé enrichi par une
orchestration de plus en plus complexe. Mozart ajoute
en effet des variantes, des intermèdes surprenants qui
renforcent le dialogue avec le clavier.
Concerto pour piano no 6 en si bémol majeur, K. 238
Composition : janvier 1776 à Salzbourg
Création : 4 octobre 1777 à Munich
Mouvements : Allegro aperto, Andante un
poco adagio, Rondeau : allegro
Durée : 20 minutes
Concerto pour piano no 5 en ré majeur
e Concerto en ré majeur est considéré comme le
« premier » concerto pour piano de Mozart, les
quatre opus précédents étant des adaptations
d’œuvres d’autres compositeurs. Âgé de dix-sept ans,
il compose dorénavant sur un pianoforte – instrument aux cordes frappées – et non plus sur un clavecin
aux cordes pincées. La restitution sonore des claviers
est radicalement différente et la légèreté nouvelle du
pianoforte accentue la fraîcheur de l’écriture, y compris dans la périlleuse cadence de la fin du premier
mouvement.
L’Allegro offre une introduction solennelle à l’orchestre.
Puis, le soliste se lance avec brio dans le développement
d’un thème charmant. Toute la personnalité du musicien se révèle déjà avec un sens inné des modulations
et de l’équilibre.
Le mouvement lent est inspiré par l’art du cantabile, une
vocalité qui annonce avec quelques décennies d’avance
le bel canto. La tonalité « heureuse » de sol majeur
nous offre des dialogues chargés d’une émotion simple.
trale. Quelques années plus tôt, Robert Schumann avait
tenté de le convaincre de relever le défi. En vain. L’impact des neuf symphonies de Beethoven était tel, qu’il
paralysait le jeune Brahms.
Le finale est un exercice de virtuosité. Mozart s’ingénie
à multiplier et croiser les idées musicales. Il pense en
symphoniste, expérimentant des tensions inédites entre
les cellules rythmiques. Le compositeur aima tout particulièrement ce finale et on sait qu’il joua ce concerto
à de nombreuses reprises. Plus tard, il écrivit un Rondo
(K. 382), qui devait remplacer ce finale.
Ce qui frappe en premier, dès l’Allegro molto, c’est
l’ampleur de l’œuvre. Le titre de « sérénade » nous paraît bien inapproprié ! Le caractère pastoral n’a rien
de commun avec les divertissements mozartiens.
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Concerto pour piano n° 5 en ré majeur, K. 175
Composition : décembre 1773 à Salzbourg
Création : probablement au début de
l’année 1774
Mouvements : Allegro, Andante ma un poco
adagio, Allegro
Durée : 20 minutes
Johannes Brahms
Sérénade no 1 en ré majeur
n cherchera vainement dans les deux sérénades
de Brahms un goût pour le divertissement
comparable à celui de Mozart. Bien que le modèle reste celui des partitions classiques du xviie siècle
– et notamment les dernières symphonies de Haydn –,
c’est davantage vers la symphonie que se tourne l’auteur d’Un requiem allemand.
La Première Sérénade en ré majeur op. 11 fut pensée
tout d’abord comme une partition de musique de
chambre. Brahms hésita à l’orchestrer. Dix-huit ans
avant la composition de sa Première Symphonie, il ne
pouvait se résoudre à se lancer dans une œuvre orches-
Si le Scherzo fait songer au finale de la Seconde Symphonie composée vingt ans plus tard, son caractère
dansant disparaît avec l’Adagio non troppo. Nous sommes au cœur d’une œuvre à l’écriture polyphonique
complexe. Les deux menuets composés sans le traditionnel trio sont les deux seuls mouvements à restituer l’esprit
de la sérénade baroque et classique. Leur caractère
enjoué prépare à la fête grandiose du Scherzo au style
beethovénien. Le Rondo finale est une chevauchée épique, d’une superbe noblesse de ton.
Textes : Stéphane Friederich
Johannes Brahms (1833-1897)
Sérénade no 1 en ré majeur, op. 11
Composition : 1857 à 1859
Création : 24 mars 1859 à Hambourg, sous
la direction du compositeur
Mouvements : Allegro molto, Scherzo :
Allegro non troppo, Trio : poco più moto,
Adagio non troppo, Menuetto I, Menuetto II,
Scherzo : allegro, Rondo : allegro
Durée : 49 minutes
l’artiste
cédric
Tiberghien
© Photo : Ch. Abramowitz / Radio France
© J.-B. Millot
pianiste
LA MATINALE
DE SASKIA DE VILLE
Le nouveau réveil musical et mutin
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La carrière de Cédric Tiberghien
l’amène dans les salles les plus
prestigieuses, notamment le
Carnegie Hall, le Kennedy Center
à Washington, le Wigmore Hall
et le Barbican à Londres, la salle
Pleyel et le Théâtre des ChampsÉlysées à Paris, le Mozarteum
de Salzbourg, l’Opéra de Sidney
et le Bunka Kaikan Hall de Tokyo.
Les moments forts des saisons à venir comprennent des
débuts avec le London Symphony Orchestra et l’Opera
di Roma Orchestra. Il entame de nouveaux projets avec
le Hong Kong Sinfonietta, l’Auckland Philharmonia,
le Tasmania Symphony, une résidence avec l’Orchestre
de Bretagne et poursuit son cycle autour des concertos de Beethoven avec Enrique Mazzola et l’Orchestre
national d’Île-de-France.
Ses projets incluent un récital de musique de Bartók au
Wigmore Hall de Londres, des débuts au Konzerthaus
de Vienne et au Kumbo Art Hall de Séoul (et un retour
au Théâtre des Champs-Élysées).
En avril 2016, son disque paru chez le label Hyperion
est le premier d’une série de trois volumes explorant
les œuvres pour piano solo de Bartók. Sa discographie
compte aussi Masques, Métopes et Études de Szymanowski, les Variations symphoniques et Les Djinns de
Franck, le Concerto no 1 et six disques de récitals de
Brahms chez Harmonia Mundi.
Avec plus de soixante concertos à son répertoire, Cédric
Tiberghien se produit avec les plus grands orchestres
comme le Boston Symphony, le Cleveland Orchestra, le
Washington National Symphony, le Tonhalle Orchestra
de Zurich, l’Orchestre du Festival de Budapest, le Czech
Philharmonic, le Philharmonique de Radio France,
l’Orchestre national de France et le Sydney Symphony.
Cédric Tiberghien est aussi un musicien de chambre
accompli et joue notamment avec Antoine Tamestit et
Alina Ibragimova avec qui il a récemment enregistré
l’intégrale des sonates de Mozart pour violon et piano.
de l’Orchestre de chambre de Paris
L’Orchestre de chambre de Paris est aujourd’hui au carrefour de
nombreux défis : étendre son rayonnement à l’international, affirmer
sa dimension citoyenne, sensibiliser une grande diversité de publics
à la musique… tout en développant ses capacités de financement
propre.
Le Cercle des Amis de l’Orchestre de chambre
de Paris permet de relever ces défis.
Par votre don*, vous contribuez directement
au financement des activités artistiques et
citoyennes ainsi qu’au rayonnement de l’orchestre. Vous encouragez la création de lien
social, et vous vous positionnez en faveur d’un
art citoyen et incarné, car la musique nous
rapproche.
Partagez notre ambition en rejoignant le
Cercle des Amis de l’orchestre !
L’orchestre remercie chaleureusement ses Amis** :
Mme Natacha d’Armagnac, M. Pierre Arsène, M. Daniel
Baglioni, M. et Mme Henri Bassery, M. et Mme Jean-François
et Martine Bezault, Mme Régine Blum, Mme Laurence de
Bourbon-Parme, M. et Mme Christophe Bourland,
M. et Mme Daniel Castellan, M. et Mme Gérard et Nicole Cros,
M. et Mme Bernard Escande, M. Louis Gallois, M. David
Herscovici, Mme Marie-France Houte, Mme Marie-Laure
Lavenir, M. et Mme Jean Paul et Michèle Lemonde,
Mme Nathalie Mahuet, M. et Mme Michel et Monique Mérigeault,
M. et Mme Henri et Brigitte Rey Ifergan, M. et Mme Richard
et Amélie Seguin, M. et Mme Claude et Geneviève Routhier,
Mme Josette Szpiro, Mme Geneviève Thélotle.
Tout au long de l’année,
l’orchestre propose de
nombreuses animations
et activités exclusives
aux Amis de l’Orchestre
de chambre de Paris :
soirées d’après concert en
présence des musiciens,
visites guidées de la
Philharmonie et des coulisses de salles de concert,
accès aux répétitions, etc.
Dans le cadre du dispositif
fiscal relatif au mécénat
de particuliers, vous
bénéficiez de nombreux
avantages et d’une réduction d’impôt de 66 % du
montant de votre don,
dans la limite de 20 % de
votre revenu imposable.
Contact :
[email protected]
01 41 05 72 50
* Dons à partir de 100 euros.
** Membres du Cercle au 1er septembre 2016.
Plus d’informations sur :
www.orchestredechambredeparis.
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la rencontre
cédric
Tiberghien
© J. B. Millot
pianiste
Pour ce concert, vous jouez les Cinquième et Sixième
Concertos pour piano de Mozart. Qu’est-ce qui vous plaît
dans ces œuvres de jeunesse ?
Pour une raison qui m’échappe complètement, elles sont
beaucoup moins données que les autres. Les concertos de
Mozart précédant le 9e dit « Jeunehomme » et peut-être le
8e dit « Lützow » sont un peu boudés par les pianistes. C’est
justement pour cela que j’aime les défendre. Est-ce que certains estiment que Mozart était trop jeune lorsqu’il les a
composés ? Je ne pense pas car il avait dix-sept ans et écrivait déjà sérieusement depuis dix ans. Le charme, la fraîcheur, l’énergie et la joie de ces deux œuvres me frappent
toujours. L’orchestration se révèle très aboutie, c’est un vrai
plaisir de les jouer.
Quelles différences esthétiques voyez-vous entre elles ?
Le choix de leur tonalité compte pour beaucoup dans leur
distinction. Celle en ré majeur du 5e Concerto lui donne
une touche éclatante. Dès les premiers accords, on imagine
des fanfares, des feux d’artifice, un grand jaillissement.
Même la rythmique utilisée par Mozart tend vers cette joie.
Le 6e Concerto en si bémol majeur, lui, se tourne plus vers
la galanterie, l’élégance, la transparence et la fraîcheur.
Le contraste entre les deux dans le même concert est particulièrement intéressant.
Racontez-nous votre histoire avec ces concertos.
Je les ai découverts il y a très longtemps, mais sans leur
prêter une attention particulière. Mes parents m’avaient offert un coffret avec l’intégrale des concertos de Mozart. Je
les ai tous écoutés scrupuleusement, dans l’ordre. Certains
que je ne connaissais pas encore m’ont beaucoup marqué,
comme le 15e ou le 17e. Mais, il y a quelques années, j’ai
eu une révélation. Invité par l’excellent pianiste irlandais
Finghin Collins pour donner à Dublin le Concerto pour
deux pianos de Mozart, je l’ai entendu dans le Concerto
no 6. Ce fut un choc total : sa fraîcheur, sa beauté, son invention mélodique et son charme m’ont frappé. À la fin du
concert, je lui ai dit qu’il m’avait vraiment donné envie de
jouer cette œuvre. L’idée de regrouper dans le programme
de ce soir ces 5e et 6e Concertos m’enthousiasme.
Votre interprétation évolue-t-elle au fil du temps ou reste-til des constantes ?
Un peu des deux, elle évolue et certains aspects traversent
les âges. Lorsque je réécoute mes enregistrements passés,
je vois des traits constants dans mon interprétation, qui
correspondent sans doute à ma personnalité de musicien.
D’un autre côté, je rencontre des musiciens, j’interagis
avec eux et ils me transmettent de nouvelles idées qui me
permettent de me remettre en question. Par exemple, mon
regard sur Mozart a un peu changé dernièrement : j’ai
enregistré et donné en concert avec la violoniste Alina
Ibragimova l’intégrale des sonates pour piano et violon.
Leur composition s’étend de la prime jeunesse de Mozart
− il a écrit les premières vers l’âge de sept ans − à quelques
mois avant sa mort pour les dernières. Avoir traversé sa vie
et ses styles a eu beaucoup d’influence sur mon jeu et cette
approche de Mozart jeune m’a donné envie d’explorer ces
œuvres de jeunesse.
Quelle place occupe-t-il dans votre vie musicale ?
J’ai travaillé son œuvre très tôt. La première composition de Mozart que j’ai jouée était une pièce très courte
nommée La Tartine de beurre avec des glissandos tout
du long. Elle m’a beaucoup amusé. Vers cinq ans, j’ai découvert ses menuets de jeunesse. Et, plus tard, ce furent
les musiciens
ses concertos pour piano que j’ai beaucoup donnés par
la suite. Depuis, je n’ai quasiment jamais quitté Mozart.
Travailler et interpréter son œuvre est un de mes grands
bonheurs de musicien. Récemment, j’ai eu une toute nouvelle expérience de Mozart sur un pianoforte. Je voulais
collaborer avec un quatuor à cordes classique, composé
d’instruments à cordes en boyaux, et avec un diapason
plus bas que celui du piano moderne. Ma seule possibilité pour jouer avec eux était de me mettre au pianoforte. Ce projet m’a ouvert de nouveaux horizons sur la
façon d’écouter Mozart et même sur la manière physique
de l’approcher. Il a teinté mon interprétation de nouvelles
nuances et couleurs.
Quelques mots sur votre collaboration avec Douglas Boyd ?
J’ai eu la chance de travailler avec lui il y a quelques
années en Suisse avec l’Orchestre du Musikkollegium
Winterthur lors de concerts autour de Maurice Ravel.
Cette expérience est d’ailleurs intéressante par rapport
à notre programme de ce soir parce que j’ai toujours
senti une forme de connexion entre Mozart et Ravel.
Nous avions beaucoup discuté, de nombreux répertoires
et de Mozart en particulier. Je m’étais dit à l’époque
que ce serait formidable de travailler un jour ce compositeur avec lui. Aujourd’hui, je suis donc ravi de cette
collaboration !
Propos recueillis par Émilie Tachdjian
Violons
Violoncelles
Cors
Deborah Nemtanu
violon solo super soliste
Benoît Grenet
violoncelle solo
Nicolas Ramez
cor solo
Philip Bride
premier violon solo
Étienne Cardoze
Livia Stanese
Sarah Veilhan
Louise De Ricaud
Gilles Bertocchi
Franck Della Valle
Olivia Hughes
violons solos
Nicolas Alvarez
Jean-Claude Bouveresse
Hubert Chachereau
Marc Duprez
Sylvie Dusseau
Nicole León
Hélène Lequeux-Duchesne
Gérard Maître
Florian Maviel
Mirana Tutuianu
Tiphaine Gaigne
Altos
Serge Soufflard
alto solo
Sabine Bouthinon
Aurélie Deschamps
Philippe Dussol
Claire Parruitte
Elsa Balas
Contrebasses
Eckhard Rudolph
contrebasse solo
Ricardo Delgado
Matthias Bensmana
Flûtes
Trompettes
Pierre Désolé
trompette solo
Jean-Michel Ricquebourg
trompette solo honoraire
Timbales
Nathalie Gantiez
timbales solo
Marina Chamot-Leguay
flûte solo
Bernard Chapron
Hautbois
Clarisse Moreau
hautbois solo
Mme Brigitte Lefèvre
Présidente du conseil
d’administration
Victor Grindel
Mme Sylvie Forbin
Vice-présidente
Clarinettes
M. Jean-Paul Escande
Trésorier
Florent Pujuila
clarinette solo
M. Nicolas Droin
Directeur général
Benoît Savin
Bassons
Henri Roman
Anaïs Reyes
Toute l’équipe administrative sur orchestredechambredeparis.com
© J.-B. Millot
Orchestre de chambre
de Paris
Créé en 1978, l’Orchestre de chambre de Paris, avec
ses quarante-trois musiciens permanents, s’affirme
comme l’orchestre de chambre de référence en France.
Ses programmes ambitieux et son approche « chambriste »
qui revisitent quatre siècles de musique, de la période
baroque jusqu’à la création contemporaine, sa volonté
de décloisonner les répertoires et les lieux, et enfin la
composante citoyenne de son projet sont les marqueurs
d’une identité forte et originale.
on directeur musical depuis 2015, Douglas Boyd, succède à des
chefs renommés tels que Jean-Pierre Wallez, Armin Jordan ou
encore John Nelson. Au fil des concerts, l’orchestre s’associe dans
le temps avec des artistes et des ensembles qui partagent sa démarche.
Au cours de la saison 2016-2017, il retrouve notamment de grands
interprètes européens comme les chefs Sir Roger Norrington et
Jonathan Cohen, le hautboïste François Leleux. Des solistes renommés, Anne Gastinel, Kolja Blacher, Bernarda Fink, Michael Schade,
Henri Demarquette ou Sarah Connolly, rencontrent les jeunes artistes
et talents de demain auxquels une attention particulière est portée.
Enfin, l’orchestre entame de nouvelles collaborations avec le compositeur Pierre-Yves Macé, le pianiste François-Frédéric Guy et le chœur
Les Cris de Paris.
Acteur engagé de la vie culturelle à Paris, l’orchestre y assure une
présence de proximité. Associé à la Philharmonie de Paris, il se produit également au Théâtre des Champs-Élysées, à la cathédrale NotreDame, au Théâtre du Châtelet mais aussi, au plus proche des publics,
au Centquatre, au Théâtre 13, au Monfort Théâtre, à la salle Cortot
et dans de nombreux lieux inédits, telles les cours d’hôtels particuliers du Marais. Il cultive également une forte identité en France et en
Europe en prenant part à des tournées et à de grands festivals, comme
récemment la Philharmonie de Cologne, la Liederhalle de Stuttgart, le
Is Sanat d’Istanbul ou encore les festivals de Saint-Denis, de Bucarest,
d’Augsbourg, le Festival de Radio France et Montpellier LanguedocRoussillon et le Mozartfest Würzburg.
Particulièrement investi dans le renouvellement de la relation aux
publics et aux territoires, il développe des passerelles entre les différents genres musicaux, ainsi que vers d’autres expressions artistiques
comme la vidéo et la danse. Cette recherche l’amène à proposer de
nouvelles formes de concerts participatifs ou d’expériences immersives
destinées à tous les publics. Cette action est renforcée par la création
de contenus digitaux informatifs, pédagogiques ou ludiques qui contribuent à enrichir et à compléter l’expérience physique du concert.
Sa démarche citoyenne constitue l’autre face de ce même projet artistique et rayonne dans le nord-est de la métropole. Elle s’articule autour
de l’éducation, des territoires, de l’insertion professionnelle et de
la solidarité. L’orchestre développe des liens avec les acteurs locaux
issus des milieux associatifs, de l’Éducation nationale, des collectivités territoriales et du secteur sanitaire et social.
L’Orchestre de chambre de Paris se distingue par une cinquantaine
d’enregistrements mettant en valeur les répertoires vocal, d’oratorio,
d’orchestre de chambre et de musique d’aujourd’hui. Derniers parus,
un CD avec Sarah et Deborah Nemtanu dans des concertos pour
violon de Bach et Schnittke et un autre avec Philippe Bernold et Emmanuel Ceysson dans le Concerto no 1 pour flûte et harpe de Mozart.
L’Orchestre de chambre de Paris reçoit les soutiens de la Ville de Paris, de la
Drac Île-de-France – ministère de la Culture et de la Communication, l’aide
de Crescendo, cercle des entreprises partenaires, ainsi que du Cercle des Amis.
La Sacem soutient les résidences de compositeurs de l’Orchestre de chambre
de Paris.
L’orchestre rend hommage à Pierre Duvauchelle, créateur de la marque Orchestre de
chambre de Paris.