Programme de salle - Orchestre de chambre de Paris
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Programme de salle - Orchestre de chambre de Paris
les prochains concerts Mardi 11 octobre 20 h Théâtre des Champs-Élysées Douglas Boyd direction Yvonne Naef mezzo-soprano Mardi 27 septembre Théâtre des Champs-Élysées Idylles Wagner Siegfried Idyll Wesendonck Lieder (arrangement de Hans Werner Henze) Schumann la musique nous rapproche Symphonie no 4 en ré mineur (version originale de 1841) Jonathan Cohen direction et clavecin Anne Gastinel violoncelle Cello en deux concertos le programme no 282 C. P. E. Bach Symphonie en sol majeur Haydn Concerto pour violoncelle en ré majeur C. P. E. Bach Concerto pour violoncelle en la majeur Haydn Symphonie no 47 en sol majeur Cédric Tiberghien © J.-B. Millot Théâtre des Champs-Élysées Licence entrepreneur de spectacle : 2-1070176 Mardi 8 novembre 20 h orchestredechambredeparis.com le concert la direction DOUGLAS BOYD Retrouvez l’Entrée en musique ! Dès 19 heures, en prélude au concert, Stéphane Friederich vous convie, dans la salle du Théâtre des Champs-Élysées, à une discussion à la fois intime et rythmée. chef d’orchestre Britten Sinfonietta Mozart Concerto pour piano no 6 en si bémol majeur Concerto pour piano no 5 en ré majeur Entracte Brahms Sérénade no 1 en ré majeur Concert enregistré par France Musique et diffusé prochainement puis disponible pendant un an sur francemusique.fr © J.-B. Millot Douglas Boyd direction Cédric Tiberghien piano D’abord hautboïste, puis chef d’orchestre renommé sur la scène internationale, Douglas Boyd est directeur musical de l’Orchestre de chambre de Paris depuis septembre 2015. Douglas Boyd est également directeur artistique du Garsington Opera. Au cours de ces dernières années, il a occupé les postes prestigieux de directeur musical de la Manchester Camerata, de chef principal invité de l’Orchestre symphonique du Colorado et du City of London Sinfonia, de partenaire artistique du Saint Paul Chamber Orchestra et de chef principal de l’Orchestre du Musikkollegium Winterthur. Membre fondateur de l’Orchestre de chambre d’Europe, il s’est impliqué comme musicien puis à la direction de cet ensemble pendant plus de vingt ans. Récemment, son parcours l’a amené à diriger les plus grands orchestres de Grande-Bretagne, dont l’Orchestre national royal d’Écosse, les orchestres de la BBC, les orchestres symphoniques de Birmingham et de Bournemouth, l’Orchestre de chambre d’Écosse, le London Mozart Players et le Northern Sinfonia. En Europe, il a notamment collaboré avec l’Orchestre du Gürzenich de Cologne, l’Orchestre national de Lyon, l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich, l’Orchestre de chambre de Suède, l’Orchestre du Festival de Budapest et le Mozarteum Orchestra de Salzbourg. Chef d’orchestre reconnu à l’international, il a dirigé l’Orchestre symphonique de Nagoya au Japon et a connu un franc succès en Australie avec les orchestres les œuvres symphoniques de Sydney et de Melbourne. Il est par ailleurs régulièrement invité à diriger aux États-Unis et au Canada. Récemment, il a entamé des collaborations avec l’Orchestre philharmonique de Bergen, l’Orchestre symphonique de la radio finlandaise et l’Australian Youth Orchestra, et a retrouvé les orchestres symphoniques de Detroit et du Colorado. Ses futurs engagements comprennent des concerts avec l’Orchestre symphonique de Melbourne, le Sinfonieorchester Basel, le Hungarian National Philharmonic Orchestra et la Philharmonie Zuidnederland. À l’opéra, il se produit dans La Flûte enchantée au Glyndebourne Opera, Les Noces de Figaro, Don Giovanni et La Clémence de Titus à l’Opera North, Fidelio et Così fan tutte au Garsington Opera et, enfin, La grotta di Trofonio d’Antonio Salieri à l’Opéra de Zurich. Douglas Boyd a enregistré les concertos de Bach pour Deutsche Grammophon, son premier enregistrement en tant que chef d’orchestre et soliste, et peut se prévaloir aujourd’hui d’une vaste discographie. Ses enregistrements avec la Manchester Camerata des symphonies de Beethoven, de la Symphonie no 4 de Mahler et du cycle Das Lied von der Erde lui ont valu des éloges unanimes. Il a également gravé les Symphonies nos 4 et 8 de Schubert avec le Saint Paul Chamber Orchestra ainsi que plusieurs enregistrements avec le Musikkollegium Winterthur. Benjamin Britten Sinfonietta e compositeur anglais étudiait encore au Royal College of Music de Londres lorsqu’il acheva la Sinfonietta. Il dédia l’œuvre à son professeur, Frank Bridge. L’instrumentation de la version originale est pour deux quintettes, l’un à vents, l’autre à cordes. En 1936, Britten augmenta le nombre des pupitres (davantage de cordes et un cor supplémentaire) pour un orchestre de chambre. Ce soir, vous entendrez la version à deux quintettes. Dans cette partition, le compositeur rend hommage à Arnold Schoenberg, en citant la Première Symphonie de chambre du musicien autrichien, et fait aussi référence aux écritures de Hindemith et Stravinski. De fait, il s’oppose au traditionalisme de l’institution britannique qui condamnait les travaux de la seconde école de Vienne. La Sinfonietta annonce par ailleurs les œuvres ultérieures du compositeur anglais en raison de son étonnante économie de moyens. Le premier mouvement associe cinq idées musicales. Elles se construisent comme « emboîtées » les unes dans les autres. Le climat pastoral évoque, en raison de sa fraîcheur, l’écriture d’un Poulenc. Les variations du second mouvement s’appuient sur le second thème de la première partie. L’atmosphère est nostalgique, épurée, d’un lyrisme digne d’un air d’opéra. Le finale est un moto perpetuo dont la forme, une tarentelle, sera souvent utilisée par Britten. Si l’humeur est encore légère, elle se teinte aussi de sarcasme. Cette pièce virtuose, petite symphonie concertante pour vents, révéla alors au public anglais le talent d’un compositeur avec lequel il allait falloir désormais compter. Benjamin Britten (1875-1937) Sinfonietta, op. 1 Composition : été 1932. Révision en 1936. Dédiée à Frank Bridge Création : 31 janvier 1933 Mouvements : Poco presto e agitato, Variations : andante lento, Tarentella : presto vivace Durée : 14 minutes Wolfgang Amadeus Mozart Concerto pour piano no 6 en si bémol majeur près trois années passées sans avoir composé un nouveau concerto, Mozart se remet à l’ouvrage, apportant coup sur coup trois nouvelles partitions à son catalogue. Le Concerto en si bémol majeur est le premier de la série. Le musicien doit honorer des commandes pressantes. Plus encore, il lui faut répondre aux exigences du public salzbourgeois. Cette nouvelle pièce marque une évolution importante par rapport à la précédente. L’Allegro aperto laisse à l’interprète une grande liberté de jeu. Après une longue introduction de l’orchestre, l’imbrication des pupitres et du piano est remarquable. Nous sommes dans le goût de l’époque, le « goût français » mâtiné de l’influence de Johann Christian Bach dont les six concertos pour clavecin op. 13 sont publiés à la même époque. L’Andante un poco adagio témoigne d’une parfaite maîtrise des effets : les subtiles modulations varient sans cesse et les lignes mélodiques prennent leur essor avec naturel et finesse. Le finale repose sur un rythme balancé enrichi par une orchestration de plus en plus complexe. Mozart ajoute en effet des variantes, des intermèdes surprenants qui renforcent le dialogue avec le clavier. Concerto pour piano no 6 en si bémol majeur, K. 238 Composition : janvier 1776 à Salzbourg Création : 4 octobre 1777 à Munich Mouvements : Allegro aperto, Andante un poco adagio, Rondeau : allegro Durée : 20 minutes Concerto pour piano no 5 en ré majeur e Concerto en ré majeur est considéré comme le « premier » concerto pour piano de Mozart, les quatre opus précédents étant des adaptations d’œuvres d’autres compositeurs. Âgé de dix-sept ans, il compose dorénavant sur un pianoforte – instrument aux cordes frappées – et non plus sur un clavecin aux cordes pincées. La restitution sonore des claviers est radicalement différente et la légèreté nouvelle du pianoforte accentue la fraîcheur de l’écriture, y compris dans la périlleuse cadence de la fin du premier mouvement. L’Allegro offre une introduction solennelle à l’orchestre. Puis, le soliste se lance avec brio dans le développement d’un thème charmant. Toute la personnalité du musicien se révèle déjà avec un sens inné des modulations et de l’équilibre. Le mouvement lent est inspiré par l’art du cantabile, une vocalité qui annonce avec quelques décennies d’avance le bel canto. La tonalité « heureuse » de sol majeur nous offre des dialogues chargés d’une émotion simple. trale. Quelques années plus tôt, Robert Schumann avait tenté de le convaincre de relever le défi. En vain. L’impact des neuf symphonies de Beethoven était tel, qu’il paralysait le jeune Brahms. Le finale est un exercice de virtuosité. Mozart s’ingénie à multiplier et croiser les idées musicales. Il pense en symphoniste, expérimentant des tensions inédites entre les cellules rythmiques. Le compositeur aima tout particulièrement ce finale et on sait qu’il joua ce concerto à de nombreuses reprises. Plus tard, il écrivit un Rondo (K. 382), qui devait remplacer ce finale. Ce qui frappe en premier, dès l’Allegro molto, c’est l’ampleur de l’œuvre. Le titre de « sérénade » nous paraît bien inapproprié ! Le caractère pastoral n’a rien de commun avec les divertissements mozartiens. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) Concerto pour piano n° 5 en ré majeur, K. 175 Composition : décembre 1773 à Salzbourg Création : probablement au début de l’année 1774 Mouvements : Allegro, Andante ma un poco adagio, Allegro Durée : 20 minutes Johannes Brahms Sérénade no 1 en ré majeur n cherchera vainement dans les deux sérénades de Brahms un goût pour le divertissement comparable à celui de Mozart. Bien que le modèle reste celui des partitions classiques du xviie siècle – et notamment les dernières symphonies de Haydn –, c’est davantage vers la symphonie que se tourne l’auteur d’Un requiem allemand. La Première Sérénade en ré majeur op. 11 fut pensée tout d’abord comme une partition de musique de chambre. Brahms hésita à l’orchestrer. Dix-huit ans avant la composition de sa Première Symphonie, il ne pouvait se résoudre à se lancer dans une œuvre orches- Si le Scherzo fait songer au finale de la Seconde Symphonie composée vingt ans plus tard, son caractère dansant disparaît avec l’Adagio non troppo. Nous sommes au cœur d’une œuvre à l’écriture polyphonique complexe. Les deux menuets composés sans le traditionnel trio sont les deux seuls mouvements à restituer l’esprit de la sérénade baroque et classique. Leur caractère enjoué prépare à la fête grandiose du Scherzo au style beethovénien. Le Rondo finale est une chevauchée épique, d’une superbe noblesse de ton. Textes : Stéphane Friederich Johannes Brahms (1833-1897) Sérénade no 1 en ré majeur, op. 11 Composition : 1857 à 1859 Création : 24 mars 1859 à Hambourg, sous la direction du compositeur Mouvements : Allegro molto, Scherzo : Allegro non troppo, Trio : poco più moto, Adagio non troppo, Menuetto I, Menuetto II, Scherzo : allegro, Rondo : allegro Durée : 49 minutes l’artiste cédric Tiberghien © Photo : Ch. Abramowitz / Radio France © J.-B. Millot pianiste LA MATINALE DE SASKIA DE VILLE Le nouveau réveil musical et mutin du lundi au vendredi de 7h à 9h 91.7 Ce monde a besoin de musique francemusique.fr FM Saskia SALLE2COULEURS95x190.indd 1 08/09/2016 14:00 La carrière de Cédric Tiberghien l’amène dans les salles les plus prestigieuses, notamment le Carnegie Hall, le Kennedy Center à Washington, le Wigmore Hall et le Barbican à Londres, la salle Pleyel et le Théâtre des ChampsÉlysées à Paris, le Mozarteum de Salzbourg, l’Opéra de Sidney et le Bunka Kaikan Hall de Tokyo. Les moments forts des saisons à venir comprennent des débuts avec le London Symphony Orchestra et l’Opera di Roma Orchestra. Il entame de nouveaux projets avec le Hong Kong Sinfonietta, l’Auckland Philharmonia, le Tasmania Symphony, une résidence avec l’Orchestre de Bretagne et poursuit son cycle autour des concertos de Beethoven avec Enrique Mazzola et l’Orchestre national d’Île-de-France. Ses projets incluent un récital de musique de Bartók au Wigmore Hall de Londres, des débuts au Konzerthaus de Vienne et au Kumbo Art Hall de Séoul (et un retour au Théâtre des Champs-Élysées). En avril 2016, son disque paru chez le label Hyperion est le premier d’une série de trois volumes explorant les œuvres pour piano solo de Bartók. Sa discographie compte aussi Masques, Métopes et Études de Szymanowski, les Variations symphoniques et Les Djinns de Franck, le Concerto no 1 et six disques de récitals de Brahms chez Harmonia Mundi. Avec plus de soixante concertos à son répertoire, Cédric Tiberghien se produit avec les plus grands orchestres comme le Boston Symphony, le Cleveland Orchestra, le Washington National Symphony, le Tonhalle Orchestra de Zurich, l’Orchestre du Festival de Budapest, le Czech Philharmonic, le Philharmonique de Radio France, l’Orchestre national de France et le Sydney Symphony. Cédric Tiberghien est aussi un musicien de chambre accompli et joue notamment avec Antoine Tamestit et Alina Ibragimova avec qui il a récemment enregistré l’intégrale des sonates de Mozart pour violon et piano. de l’Orchestre de chambre de Paris L’Orchestre de chambre de Paris est aujourd’hui au carrefour de nombreux défis : étendre son rayonnement à l’international, affirmer sa dimension citoyenne, sensibiliser une grande diversité de publics à la musique… tout en développant ses capacités de financement propre. Le Cercle des Amis de l’Orchestre de chambre de Paris permet de relever ces défis. Par votre don*, vous contribuez directement au financement des activités artistiques et citoyennes ainsi qu’au rayonnement de l’orchestre. Vous encouragez la création de lien social, et vous vous positionnez en faveur d’un art citoyen et incarné, car la musique nous rapproche. Partagez notre ambition en rejoignant le Cercle des Amis de l’orchestre ! L’orchestre remercie chaleureusement ses Amis** : Mme Natacha d’Armagnac, M. Pierre Arsène, M. Daniel Baglioni, M. et Mme Henri Bassery, M. et Mme Jean-François et Martine Bezault, Mme Régine Blum, Mme Laurence de Bourbon-Parme, M. et Mme Christophe Bourland, M. et Mme Daniel Castellan, M. et Mme Gérard et Nicole Cros, M. et Mme Bernard Escande, M. Louis Gallois, M. David Herscovici, Mme Marie-France Houte, Mme Marie-Laure Lavenir, M. et Mme Jean Paul et Michèle Lemonde, Mme Nathalie Mahuet, M. et Mme Michel et Monique Mérigeault, M. et Mme Henri et Brigitte Rey Ifergan, M. et Mme Richard et Amélie Seguin, M. et Mme Claude et Geneviève Routhier, Mme Josette Szpiro, Mme Geneviève Thélotle. Tout au long de l’année, l’orchestre propose de nombreuses animations et activités exclusives aux Amis de l’Orchestre de chambre de Paris : soirées d’après concert en présence des musiciens, visites guidées de la Philharmonie et des coulisses de salles de concert, accès aux répétitions, etc. Dans le cadre du dispositif fiscal relatif au mécénat de particuliers, vous bénéficiez de nombreux avantages et d’une réduction d’impôt de 66 % du montant de votre don, dans la limite de 20 % de votre revenu imposable. Contact : [email protected] 01 41 05 72 50 * Dons à partir de 100 euros. ** Membres du Cercle au 1er septembre 2016. Plus d’informations sur : www.orchestredechambredeparis. com/soutenez-nous/soutenezlorchestre-de-chambre-de-paris/ la rencontre cédric Tiberghien © J. B. Millot pianiste Pour ce concert, vous jouez les Cinquième et Sixième Concertos pour piano de Mozart. Qu’est-ce qui vous plaît dans ces œuvres de jeunesse ? Pour une raison qui m’échappe complètement, elles sont beaucoup moins données que les autres. Les concertos de Mozart précédant le 9e dit « Jeunehomme » et peut-être le 8e dit « Lützow » sont un peu boudés par les pianistes. C’est justement pour cela que j’aime les défendre. Est-ce que certains estiment que Mozart était trop jeune lorsqu’il les a composés ? Je ne pense pas car il avait dix-sept ans et écrivait déjà sérieusement depuis dix ans. Le charme, la fraîcheur, l’énergie et la joie de ces deux œuvres me frappent toujours. L’orchestration se révèle très aboutie, c’est un vrai plaisir de les jouer. Quelles différences esthétiques voyez-vous entre elles ? Le choix de leur tonalité compte pour beaucoup dans leur distinction. Celle en ré majeur du 5e Concerto lui donne une touche éclatante. Dès les premiers accords, on imagine des fanfares, des feux d’artifice, un grand jaillissement. Même la rythmique utilisée par Mozart tend vers cette joie. Le 6e Concerto en si bémol majeur, lui, se tourne plus vers la galanterie, l’élégance, la transparence et la fraîcheur. Le contraste entre les deux dans le même concert est particulièrement intéressant. Racontez-nous votre histoire avec ces concertos. Je les ai découverts il y a très longtemps, mais sans leur prêter une attention particulière. Mes parents m’avaient offert un coffret avec l’intégrale des concertos de Mozart. Je les ai tous écoutés scrupuleusement, dans l’ordre. Certains que je ne connaissais pas encore m’ont beaucoup marqué, comme le 15e ou le 17e. Mais, il y a quelques années, j’ai eu une révélation. Invité par l’excellent pianiste irlandais Finghin Collins pour donner à Dublin le Concerto pour deux pianos de Mozart, je l’ai entendu dans le Concerto no 6. Ce fut un choc total : sa fraîcheur, sa beauté, son invention mélodique et son charme m’ont frappé. À la fin du concert, je lui ai dit qu’il m’avait vraiment donné envie de jouer cette œuvre. L’idée de regrouper dans le programme de ce soir ces 5e et 6e Concertos m’enthousiasme. Votre interprétation évolue-t-elle au fil du temps ou reste-til des constantes ? Un peu des deux, elle évolue et certains aspects traversent les âges. Lorsque je réécoute mes enregistrements passés, je vois des traits constants dans mon interprétation, qui correspondent sans doute à ma personnalité de musicien. D’un autre côté, je rencontre des musiciens, j’interagis avec eux et ils me transmettent de nouvelles idées qui me permettent de me remettre en question. Par exemple, mon regard sur Mozart a un peu changé dernièrement : j’ai enregistré et donné en concert avec la violoniste Alina Ibragimova l’intégrale des sonates pour piano et violon. Leur composition s’étend de la prime jeunesse de Mozart − il a écrit les premières vers l’âge de sept ans − à quelques mois avant sa mort pour les dernières. Avoir traversé sa vie et ses styles a eu beaucoup d’influence sur mon jeu et cette approche de Mozart jeune m’a donné envie d’explorer ces œuvres de jeunesse. Quelle place occupe-t-il dans votre vie musicale ? J’ai travaillé son œuvre très tôt. La première composition de Mozart que j’ai jouée était une pièce très courte nommée La Tartine de beurre avec des glissandos tout du long. Elle m’a beaucoup amusé. Vers cinq ans, j’ai découvert ses menuets de jeunesse. Et, plus tard, ce furent les musiciens ses concertos pour piano que j’ai beaucoup donnés par la suite. Depuis, je n’ai quasiment jamais quitté Mozart. Travailler et interpréter son œuvre est un de mes grands bonheurs de musicien. Récemment, j’ai eu une toute nouvelle expérience de Mozart sur un pianoforte. Je voulais collaborer avec un quatuor à cordes classique, composé d’instruments à cordes en boyaux, et avec un diapason plus bas que celui du piano moderne. Ma seule possibilité pour jouer avec eux était de me mettre au pianoforte. Ce projet m’a ouvert de nouveaux horizons sur la façon d’écouter Mozart et même sur la manière physique de l’approcher. Il a teinté mon interprétation de nouvelles nuances et couleurs. Quelques mots sur votre collaboration avec Douglas Boyd ? J’ai eu la chance de travailler avec lui il y a quelques années en Suisse avec l’Orchestre du Musikkollegium Winterthur lors de concerts autour de Maurice Ravel. Cette expérience est d’ailleurs intéressante par rapport à notre programme de ce soir parce que j’ai toujours senti une forme de connexion entre Mozart et Ravel. Nous avions beaucoup discuté, de nombreux répertoires et de Mozart en particulier. Je m’étais dit à l’époque que ce serait formidable de travailler un jour ce compositeur avec lui. Aujourd’hui, je suis donc ravi de cette collaboration ! Propos recueillis par Émilie Tachdjian Violons Violoncelles Cors Deborah Nemtanu violon solo super soliste Benoît Grenet violoncelle solo Nicolas Ramez cor solo Philip Bride premier violon solo Étienne Cardoze Livia Stanese Sarah Veilhan Louise De Ricaud Gilles Bertocchi Franck Della Valle Olivia Hughes violons solos Nicolas Alvarez Jean-Claude Bouveresse Hubert Chachereau Marc Duprez Sylvie Dusseau Nicole León Hélène Lequeux-Duchesne Gérard Maître Florian Maviel Mirana Tutuianu Tiphaine Gaigne Altos Serge Soufflard alto solo Sabine Bouthinon Aurélie Deschamps Philippe Dussol Claire Parruitte Elsa Balas Contrebasses Eckhard Rudolph contrebasse solo Ricardo Delgado Matthias Bensmana Flûtes Trompettes Pierre Désolé trompette solo Jean-Michel Ricquebourg trompette solo honoraire Timbales Nathalie Gantiez timbales solo Marina Chamot-Leguay flûte solo Bernard Chapron Hautbois Clarisse Moreau hautbois solo Mme Brigitte Lefèvre Présidente du conseil d’administration Victor Grindel Mme Sylvie Forbin Vice-présidente Clarinettes M. Jean-Paul Escande Trésorier Florent Pujuila clarinette solo M. Nicolas Droin Directeur général Benoît Savin Bassons Henri Roman Anaïs Reyes Toute l’équipe administrative sur orchestredechambredeparis.com © J.-B. Millot Orchestre de chambre de Paris Créé en 1978, l’Orchestre de chambre de Paris, avec ses quarante-trois musiciens permanents, s’affirme comme l’orchestre de chambre de référence en France. Ses programmes ambitieux et son approche « chambriste » qui revisitent quatre siècles de musique, de la période baroque jusqu’à la création contemporaine, sa volonté de décloisonner les répertoires et les lieux, et enfin la composante citoyenne de son projet sont les marqueurs d’une identité forte et originale. on directeur musical depuis 2015, Douglas Boyd, succède à des chefs renommés tels que Jean-Pierre Wallez, Armin Jordan ou encore John Nelson. Au fil des concerts, l’orchestre s’associe dans le temps avec des artistes et des ensembles qui partagent sa démarche. Au cours de la saison 2016-2017, il retrouve notamment de grands interprètes européens comme les chefs Sir Roger Norrington et Jonathan Cohen, le hautboïste François Leleux. Des solistes renommés, Anne Gastinel, Kolja Blacher, Bernarda Fink, Michael Schade, Henri Demarquette ou Sarah Connolly, rencontrent les jeunes artistes et talents de demain auxquels une attention particulière est portée. Enfin, l’orchestre entame de nouvelles collaborations avec le compositeur Pierre-Yves Macé, le pianiste François-Frédéric Guy et le chœur Les Cris de Paris. Acteur engagé de la vie culturelle à Paris, l’orchestre y assure une présence de proximité. Associé à la Philharmonie de Paris, il se produit également au Théâtre des Champs-Élysées, à la cathédrale NotreDame, au Théâtre du Châtelet mais aussi, au plus proche des publics, au Centquatre, au Théâtre 13, au Monfort Théâtre, à la salle Cortot et dans de nombreux lieux inédits, telles les cours d’hôtels particuliers du Marais. Il cultive également une forte identité en France et en Europe en prenant part à des tournées et à de grands festivals, comme récemment la Philharmonie de Cologne, la Liederhalle de Stuttgart, le Is Sanat d’Istanbul ou encore les festivals de Saint-Denis, de Bucarest, d’Augsbourg, le Festival de Radio France et Montpellier LanguedocRoussillon et le Mozartfest Würzburg. Particulièrement investi dans le renouvellement de la relation aux publics et aux territoires, il développe des passerelles entre les différents genres musicaux, ainsi que vers d’autres expressions artistiques comme la vidéo et la danse. Cette recherche l’amène à proposer de nouvelles formes de concerts participatifs ou d’expériences immersives destinées à tous les publics. Cette action est renforcée par la création de contenus digitaux informatifs, pédagogiques ou ludiques qui contribuent à enrichir et à compléter l’expérience physique du concert. Sa démarche citoyenne constitue l’autre face de ce même projet artistique et rayonne dans le nord-est de la métropole. Elle s’articule autour de l’éducation, des territoires, de l’insertion professionnelle et de la solidarité. L’orchestre développe des liens avec les acteurs locaux issus des milieux associatifs, de l’Éducation nationale, des collectivités territoriales et du secteur sanitaire et social. L’Orchestre de chambre de Paris se distingue par une cinquantaine d’enregistrements mettant en valeur les répertoires vocal, d’oratorio, d’orchestre de chambre et de musique d’aujourd’hui. Derniers parus, un CD avec Sarah et Deborah Nemtanu dans des concertos pour violon de Bach et Schnittke et un autre avec Philippe Bernold et Emmanuel Ceysson dans le Concerto no 1 pour flûte et harpe de Mozart. L’Orchestre de chambre de Paris reçoit les soutiens de la Ville de Paris, de la Drac Île-de-France – ministère de la Culture et de la Communication, l’aide de Crescendo, cercle des entreprises partenaires, ainsi que du Cercle des Amis. La Sacem soutient les résidences de compositeurs de l’Orchestre de chambre de Paris. L’orchestre rend hommage à Pierre Duvauchelle, créateur de la marque Orchestre de chambre de Paris.