John Milton - Saesfrance.org | Société des Anglicistes de l
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1 Christophe Tournu Maître de Conférences - HDR Université de Grenoble 2 [email protected] http://www.john-milton.org Présentation générale de « Un penseur républicain à l’époque de la première révolution anglaise : John Milton, Areopagitica : A Speech for the Liberty of Unlicensed Printing to the Parliament of England (1644), The Tenure of Kings and Magistrates (1649) », dans le cadre des journées des préparateurs à l’Agrégation d’anglais. Paris, 6 juin 2008. Oral I - Épreuves à option Edition recommandée : John Milton, The Major Works, éd. Stephen Orgel et Jonathan Goldberg, Oxford/New York, Oxford University Press, Oxford World’s Classics paperback, 2003 ; réimpression 2008. A – PRÉSENTATION GÉNÉRALE L’an dernier, en ce même lieu, j’exprimais ma joie de voir Milton porté au programme de l’Agrégation d’anglais ; cette joie est maintenant double, puisque Milton a été reconduit au programme cette année. Il s’agit là d’une immense satisfaction, car bien que les études sur le 17e siècle aient du mal à trouver leur place dans une université qui se veut de plus en plus orientée vers le monde professionnel, et bien que les collègues spécialistes de la période 16e-18e se fassent de plus en plus rares, le jury de l’Agrégation a décidé, comme dans un défi, de ne pas supprimer Milton. Je voudrais personnellement le féliciter pour son courage que l’on pourrait qualifier de miltonien. Comment supprimer Milton l’année même où l’on célèbre le 400e anniversaire de sa naissance ? A cette occasion se tiendra l’IMS9, acronyme (dont nous Français sommes friands) désignant The Ninth International Milton Symposium qui se déroulera à l’Université de Londres, Senate House, Malet Street, du 7 au 11 juillet prochain. Je vous invite à visiter le site web de cette grande manifestation scientifique qui réunit, tous les 3 ans depuis 1981, les plus grands Miltoniens du monde entier : http://ies.sas.ac.uk/events/conferences/2008/Milton/index.htm. Il s’agit de faire le point sur les études miltoniennes et d’explorer de nouvelles pistes : des séances plénières alternent avec les ateliers. Je vous conseille d’assister à l’ensemble des séances plénières ainsi qu’aux ateliers suivants. (Voir en fin de cahier, pp. 29-30) 2 Si Milton est surtout connu dans le monde comme l’auteur d’une grande épopée biblique, Paradise Lost, traduit en de nombreuses langues, y compris asiatiques (Corée, Chine, Japon), la Révolution française lui a réservé une place particulière comme penseur politique. C’est ainsi que, le 14 juillet 1790, lors de la Fête de la Fédération, un héros de la Révolution, le comte Jacques-Pierre Brissot de Warville, fondateur de la Société des amis des Noirs, porte un toast à Milton, érigé en « père fondateur de notre constitution » : “À la majesté du peuple, à la liberté universelle. […] Aux pères de notre constitution, à ceux qui en ont posé les bases dans leurs ouvrages immortels : à Locke, à Milton, à Rousseau, à Sidney, à Nedham, à Mably, à Price.” 1 Et c’est bien Milton, non pas le poète, mais le « penseur républicain », qui est au programme de l’Agrégation d’anglais. Cet intérêt correspond aussi à une tendance très actuelle chez les spécialistes de Milton, car la prose, souvent délaissée au profit de ce chef d’œuvre incontestable qu’est le Paradis perdu, connaît aujourd’hui un regain d’intérêt. Pourquoi ? Comme le dit l’auteur d’un article récent dans le New Yorker, c’est parce que Milton est toujours pertinent pour le XXIe siècle. Arrêtons-nous un instant à 1789. L’ambitieux Mirabeau, futur président de l’Assemblée constituante, a en effet découvert Milton « paisible argumentateur » dans Areopatigica, qu’il traduit en 1788, « Sur la liberté de la presse, imité de l’anglois de Milton », pour dénoncer « la tyrannie ministérielle » -- la censure des livres. Mirabeau voit la force supérieure de l’Angleterre dans l’existence de la liberté de la presse. Il se sert du texte de Milton dans un but politique : il s’agit de réclamer l’ouverture des Etats-généraux, lesquels se sont réunis pour la dernière fois quelque 150 ans plus tôt. En 1789, le même Mirabeau découvre Milton « républicain violent » dans The First Defence of the English People (édition de John Toland, 1692), que lui ou son scribe, JeanBaptiste Salaville, « traduit » ; l’ouvrage devient Doctrine de Milton sur la royauté, d’après l'ouvrage intitulé : Défense du peuple anglais. [Par le Comte de Mirabeau.] (1789) – il y aura plusieurs éditions. 2 Milton avait adressé Pro populo anglicano defensio en 1651, ouvrage qu’il adresse à l’Europe entière pour répliquer à l’Apologie royale de Charles Ier, roy d’Angleterre (1649), écrite par l’un des plus grands érudits du XVIIe siècle, le huguenot Claude de Saumaise. Il devait y laisser la vue, car Milton est aveugle au printemps 1652. The Tenure of Kings and Magistrates était publié le 15 février 1649, mais ne sera traduit en français qu’en… 2007, par les universitaires (à la retraite) Renée et André Guillaume. A. - 1. MILTON ET LA LIBERTE A. - 1. 1. En général Les contextes de l’écriture des deux œuvres au programme sont désormais bien connus. 3 On s’interrogera sur la place que joue la liberté dans l’ensemble de l’œuvre miltonienne, pour mieux comprendre la liberté d’Areop et celle de The Tenure. 1 2 3 “À la majesté du peuple, à la liberté universelle. […] Aux pères de notre constitution, à ceux qui en ont posé les bases dans leurs ouvrages immortels : à Locke, à Milton, à Rousseau, à Sidney, à Nedham, à Mably, à Price.” Théorie de la royauté, d'après la doctrine de Milton (1790), Théorie de la royauté, d'après les principes de Milton, avec sa ″Défense du peuple″, par Mirabeau, 1791 (Une note mss. au titre porte : ″Ou plutôt par Salaville). 2 Le livre sera repris en 1792 sous le titre Défense du peuple anglais sur le jugement et la condamnation de Charles Ier, roi d'Angleterre, par Milton. Ouvrage propre à éclairer sur la circonstance actuelle où se trouve la France. (Valence : P. Aurel, 1792) Voir ma présentation du 9 juin 2007. 3 Milton dit avoir œuvré toute sa vie au profit de la liberté, selon un programme préétabli : la liberté ecclésiastique, tout d’abord, en 1641-42, puisqu’il s’agissait de « libérer l’Eglise de la tyrannie épiscopale ». Une fois les évêques à la lanterne, Milton dit s’être tourné vers « la liberté personnelle ou domestique », avec une lettre sur la réforme de l’éducation, Of Education (acquisition du savoir), l’Areopagitica (transmission du savoir) et la question du divorce (les deux éditions de DDD, The Judgment of Martin Bucer concerning divorce, Tetrachordon, Colasterion). En fait, les déboires conjugaux de Milton sont à l’origine de ses écrits sur le divorce, où il prétend vouloir libérer le mariage de « l’esclavage du droit canon » : il s’agit de réinterpréter l’Ecriture, de s’affranchir d’une « servilité littérale ». On doit Areop, où Milton prétend secouer le joug d’« une deuxième tyrannie sur le savoir », à une tentative de censure de la deuxième édition de The Doctrine and Discipline of Divorce. Ensuite, Milton s’est intéressé à la liberté politique : avec TKM, il s’attèle à justifier le tyrannicide face aux Presbytériens, ceux là même qui avaient essayé de le censurer. Milton dénonce « la tyrannie régale », mais surtout, il règle ses comptes avec ses alliés d’hier. Avec Eikonoklastes et ses deux Défenses du peuple anglais, Milton justifie encore l’assassinat légal de Charles Ier. En 1659-60, alors que le Commonwealth and Free State of England est à l’agonie, que la restauration semble inéluctable, Milton échafaude dans la fièvre de l’urgence un schéma proprement républicain. Enfin, avec PL, il voudra encore libérer la poésie de « l’esclavage d’une rime barbare » : voilà pourquoi il rédige son grand poème en vers blancs. A - 1. 2. La liberté dans Areop Areopagitica, for the Liberty of Unlicens’d Printing – « pour une liberté de la presse sans autorisation ni censure », dit l’excellente traduction d’Olivier Lutaud (Aubier, Bilingues, 1959), « pour une liberté absolue de la presse » disent M. & Mme Guillaume dans leur récente traduction, est publié le 23 novembre 1644. Milton est le premier auteur dans l’histoire de l’humanité à consacrer un ouvrage à la liberté de la presse, liberté si chère à nos démocraties modernes. La première question que l’on doit se poser est celle-ci : l’avocat Milton plaide-t-il pour « une liberté de la presse sans autorisation » de la presse, c’est-à-dire pour l’abrogation de la loi du 14 juin 1643 rétablissant l’autorisation préalable, ou souhaite-t-il que seuls les écrits « diffamatoires, séditieux ou blasphématoires » soient supprimés ? A l’évidence, les traducteurs français optent pour la première, mais divers passages semblent suggérer la seconde approche : “I deny not, but that it is of greatest concernment in the Church and Commonwealth, to have a vigilant eye how Bookes demeane themselves as well as men; and thereafter to confine, imprison, and do sharpest justice on them as malefactors” “Impunity and remissenes, for certain are the bane of a Commonwealth” Tout ouvrage devra porter au moins le nom de l’imprimeur: “Those which otherwise come forth, if they be found mischievous and libellous, the fire and the executioner will be the timeliest and the most effectuall remedy, that mans prevention can use.” Milton hésite : il n’est pas libertaire. Sa liberté est une liberté responsable : il ne s’agit pas d’écrire ou de publier n’importe quoi. L’auteur est un être adulte, en pleine possession de ses moyens, pas un enfant. Cependant, les tensions au sein même du discours miltonien font coexister une deuxième possibilité : l’abrogation quasi-totale de la censure. En effet, si l’Eglise, architecture 4 spirituelle, doit se construire dans le vacarme des divisions, il faut nécessairement accepter la diversité des opinions – à l’exception notoire du catholicisme. Dieu seul sera juge at the end of time. La liberté que veut Milton est la liberté de conscience : Give me the liberty to know, to utter and to argue freely according to conscience Il ne veut pas d’une Eglise monolithique (presbytérienne), synonyme d’oppression, mais les divisions doivent être créatrices. On insistera sur l’ambivalence de Milton, car les arguments qu’il développe -- historiques, éthiques, matériels ou religieux -- font pencher la balance dans l’un ou l’autre sens. Au final, Milton vise-t-il l’abrogation d’une ordonnance parlementaire contestable ou faut-il chercher son propos ailleurs ? Milton lance un avertissement – il parle d’« homélie » -- au parlement d’Angleterre : il ose dire au Parlement à majorité presbytérienne qu’il risque de se couper de sa base politique (le peuple des artisans de Londres engagé dans « the wars of truth ») s’il maintient l’Order… regulating Printing ; personnellement, il préfère sa liberté de penser à la défense des privilèges parlementaires : Although I dispraise not the defence of just immunities, yet love my peace better Plus encore, il ose l’interpeller sur la question « largement débattue » de l’organisation de l’Eglise : suite à une recommandation de l’Assemblée de théologiens de Westminster, le Parlement vient de voter une ordonnance (An ordinance of the Lords and Commons assembled in Parliament. After advice had with the assembly of divines, for the ordination of ministers pro tempore – 2 October 1644) instituant des examinateurs pour scruter les futurs ministres du culte, avec pour consigne de veiller à leur stricte conformité à la doctrine presbytérienne. On arrête une liste de 23 personnes chargées de l’examen des ministres aspirants. C’était exclure définitivement les Congrégationalistes de l’Eglise. Dans An Apologetical Narration, humbly submitted to the Honorable Houses of Parliament (janv.-fév. 1644), ils rejettent le séparatisme : ils auraient voulu que le système presbytérien tolère en son sein l’existence d’Eglises locales autonomes. Ils refusent de faire la distinction presbytres (administrateurs de l’Eglise) – prédicateurs (ministre du culte) ; comme Milton, ils veulent aller plus loin dans l’effort de réforme : We do professedly judge the Calvinian Reformed Churches of the first reformation out of Popery, to stand in need of a further reformation themselves (22). Le 13 septembre 1644, l’espoir est permis quand Oliver Cromwell invite l’Assemblée de théologiens de Westminster ainsi que le Comité des deux Royaumes à faire prevue de tolerance en la matière : « to endeavour the finding out some ways how far tender Consciences … may be borne with, according to the Word, and as may stand with the publick Peace. » Le compromis recherché échoue 15 jours plus tard. Milton écrit Areop pour dénoncer l’hégémonie de jure des Presbytériens. Très habilement, il fait l’amalgame entre les vingt (pour être exact : 27) censeurs, les vingt maîtres-imprimeurs habilités (membres de la Corporation des Libraires) et les vingt (en réalité : 23) examinateurs presbytériens. Chez Milton, le monopole est par essence tyrannique. La charité chrétienne commande la tolérance des consciences délicates. Areop est beaucoup plus qu’un plaidoyer pour la liberté de la presse : il expose une vision de l’Eglise. Au nom de la liberté chrétienne, Milton condamne l’hégémonie presbytérienne alors que les Presbytériens écossais pressent l’Angleterre d’adopter le presbytérianisme comme le SLC l’y engage. Cela permet de comprendre l’élan patriotique de Milton : en insistant lourdement sur les vertus supérieures de la nation anglaise (sa liberté 5 philosophique légendaire, son élection par Dieu, Londres, ville de refuge), en inventant l’Englishness, Milton invite le Parlement à se démarquer de l’Ecosse, en consacrant la liberté religieuse. La liberté a des fondements théologiques. Cette liberté doit être comprise comme liberté en Dieu. A. - 1. 3. La liberté dans TKM Si Milton, dans Areop, avance la liberté chrétienne (celle de l’homme en Christ), dans TKM, il fait valoir la liberté naturelle de l’homme pour asseoir le droit des peuples à être gouverné comme bon leur semble. L’idée de contrat joue un rôle primordial dans TKM : Milton substitue l’idée originale d’un double contrat (contrat social, contrat politique) à la théorie du droit divin des rois – telle que la formulait Jacques Ier en 1610. On devra également s’interroger sur la logique contractuelle chez Milton : de même que l’homme doit pouvoir divorcer de sa femme si elle ne remplit pas la fin du mariage (si elle n’est pas remède à sa solitude), de même un peuple est en droit de divorcer d’un roi s’il n’œuvre pas pour la fin de la res publica (s’il ne fait pas le bonheur d’une nation) : la pensée de Milton s’inscrit dans la pensée des révolutionnaires américains, puisque la quête du bonheur est inscrite dans la Constitution US. La logique du divorce conduit Milton à la logique révolutionnaire. On lira avec intérêt la deuxième édition de The Doctrine and Discipline of Divorce (2 février 1644), que j’ai traduit en 2005. On devra situer Milton par rapport à ses contemporains, afin d’éclairer au mieux sa position : - Herbert Palmer et al., Scripture and Reason pleaded for defensive arms (1643) : les Presbytériens justifiaient la résistance passive ; ils font volte-face en décembre 1648-janvier 1649 quand l’exécution du roi semble inéluctable. On verra également l’héritage miltonien : que doit-il aux Monarchomaques (John Knox, Christopher Goodman, George Buchanan, Théodore de Bèze, François Hotman, Junius Brutus) ? Si Milton ajoute un catalogue d’autorités protestantes pour justifier le tyrannicide dans la 2e édition de TKM, il faut bien voir aussi que sa théorie politique emprunte aux jésuites (Mariana) ; d’ailleurs, ses adversaires l’accuseront de cryptocatholicisme ! - Thomas Hobbes, De Cive (Du Citoyen, 1642), Leviathan (1651) : sa conception de la République, la souveraineté, le contrat irrévocable, le pouvoir du prince en matière de religion ; - L’érudit huguenot Claude Saumaise, Apologie royale (1650), est également à consulter pour la théorie du droit divin des rois. Le Conseil d’Etat du Commonwealth and Free State of England nouvellement créé a ordonné à Milton de préparer une réplique avec Pro populo anglicano defensio (1651), car Saumaise appelait les monarchies européennes à voler au secours du futur Charles II – à la Contre-révolution ; - Robert Filmer, Patriarcha, est publié en 1680, mais il est (fort) possible que des versions manuscrites aient commencé à circuler en 1642. Celui-ci identifie le roi à un père de famille pour condamner l’exécution de Charles Ier, « événement inouï dans l’histoire de l’humanité », qu’il voit comme « un horrible parricide. » - John Locke, Two Treatises of Civil Government (1690), répond point par point à la théorie filmérienne. Tout comme Algernon Sidney dans un ouvrage plus tardif, Discourses Concerning Government (1698). 6 On se fera ainsi une idée précise de l’originalité de la pensée miltonienne – alors qu’il est réputé ne pas en avoir : « Milton certainly was no original political thinker » 4 : en fondant l’autorité politique sur un contrat gouvernants-gouvernés résiliable par les gouvernés, Milton doit être vu comme le précurseur de Locke ; avec un contrat résiliable « selon le bon plaisir » du peuple, qu’il s’agisse de changer les personnes mandatées ou de changer de forme de gouvernement, Milton va beaucoup plus loin que son auguste successeur : il est proprement révolutionnaire. On s’interrogera sur la notion de peuple chez Milton : le peuple renvoie à la meilleure partie du peuple, à une élite – non pas à la populace. Milton n’est en cela pas différent de ses contemporains. Toutefois, l’on ne manquera pas de souligner la différence de position avec les Niveleurs telle qu’elle s’exprime notamment lors des débats de Putney (28 oct.-2 nov. 1647). Alors que Milton défend la liberté individuelle dans Areop, dans TKM, il définit la liberté politique comme droit des peuples à l’autodétermination. Au contraire d’Areop, celle-ci repose sur la liberté naturelle. Cependant, il est évident que lorsque Milton appelle le peuple anglais à la maîtrise de soi, il considère que la liberté originelle de l’homme s’est évanouie avec la Chute ; la liberté se mérite, elle est vertu – comme dans Areop. Et la vertu s’apprend. Il faut d’abord se débarrasser de ses tyrans intérieurs (l’assujettissement de la volonté à ses passions) si l’on veut se débarrasser des tyrans extérieurs (que Dieu nous inflige pour punir nos péchés). Si Areop dénonce le conformisme rigide dans lequel les Presbytériens voudraient phagocyter l’Eglise d’Angleterre, dans TKM, il s’en prend encore aux Presbytériens pour dénoncer leur inconséquence politique : ils se réfugiaient derrière le Solemn League and Covenant pour soutenir qu’il fallait rechercher un compromis avec le roi. Comme l’écrit Saumaise fort judicieusement, les Indépendants de Cromwell avaient parachevé la révolte que les Presbytériens avaient initiée en 1642. A - 2. MILTON ET LE REPUBLICANISME A. - 2. 1. Républicanisme vs. Libéralisme En envisageant Milton comme « penseur républicain », le concepteur du sujet de l’Agrégation a voulu que l’on se penche sur les études en vogue à l’heure actuelle : le républicanisme anglais. Or, les deux au programme ne mènent pas à la conclusion évidente que Milton était républicain. Une des mutations intellectuelles des dernières décennies du XXe siècle aura été le retour en force de l’idée républicaine. Alors que l’on présentait habituellement la Révolution américaine comme issue du libéralisme lockéen (Louis Hartz, 1955), 5 à la fin des années soixante, des historiens tels que Bernard Baylin ou Gordon Wood, 6 la voient comme une héritière du républicanisme. C’est que des thèmes proprement républicains -- tels que la critique de la corruption ou la valorisation de la participation active des citoyens -- sont présentés dans les écrits précédant la Révolution américaine. L’historiographie du républicanisme anglais commence en 1945 avec la publication de The Classical Republicans de Zera Fink. Trente ans plus tard, J. G. A. Pocock érige Machiavel en 4 5 6 Arthur E. Barker, Milton and the Puritan Dilemma. Toronto: Toronto UP, 1964; p. 16. The Liberal Tradition in America: An Interpretation of American Political Thought since the Revolution. New York: Harcourt Brace, 1955. Histoire de la pensée libérale aux Etats-Unis, trad. J. Eymesse, Paris, Economica, 1990. Bernard Baylin, The Ideological Origins of the American Revolution. Cambridge, MA.: Harvard UP, 1967. Gordon Wood, The Creation of the American Republic, 1776-1787. Chapel Hill: The U of North Carolina P, 1969. 7 figure clé du républicanisme moderne, dans son ouvrage éponyme The Machiavellian Moment (1975). 7 Il aurait ainsi existé une continuité républicaine d’Aristote à Machiavel ; le républicanisme renaissant, au XVe siècle, alors que l’on redécouvre les écrits d’Aristote, se serait poursuivi jusqu’en 1776. Le paradigme libéral, axé sur le déploiement du marché, est insuffisant pour rendre compte de la modernité politique : celle-ci doit beaucoup au rôle des mœurs politiques – aux idéaux républicains. « Ce révisionniste républicain », observe Serge Audier, a nourri un pan entier de la philosophie politique contemporaine en quête d’une alternative aux idées libérales : à commencer par Annah Arendt ou John Rawls (Theory of Justice, 1971) ; les penseurs ou historiens républicains anglophones sont particulièrement nombreux : J. G. A. Pocock, déjà nommé, Quentin Skinner, Philip Pettit, Michael Sandel (avec le républicanisme communautarien ; 8 cf. Charles Taylor), Benjamin Barber, 9 etc. Le paradigme juridico-libéral avait jusque là dominé l’historiographie ; en repensant la liberté comme « non-dépendance », le républicanisme se distinguerait de la liberté négative des libéraux (freedom from ; Cf. Hobbes, Leviathan, 21, §1 : « Liberty, or freedom, signifieth properly the absence of opposition (by opposition, I mean external impediments of motion) »), mais aussi de la liberté positive qu’Isaiah Berlin définit comme « freedom to, that is, the ability (not just the opportunity) to pursue and achieve willed goals; and also as autonomy or self-rule, as opposed to dependence on others. » Ces deux conceptions de la liberté que l’on doit au Letton Isaiah Berlin (1958) 10 remonte au Français Benjamin Constant (1767-1830) : celui-ci, dans De la Liberté des Anciens comparée à celle des Modernes: Discours prononcé à l’Athénée royal de Paris en 1819, avait posé l’existence de deux libertés : [La liberté des modernes] est pour chacun le droit de n'être soumis qu'aux lois, de ne pouvoir être ni arrêté, ni détenu, ni mis à mort, ni maltraité d'aucune manière, par l'effet de la volonté arbitraire d'un ou de plusieurs individus: C'est pour chacun le droit de dire son opinion, de choisir son industrie, et de l'exercer, de disposer de sa propriété, d'en abuser même; d'aller, de venir sans en obtenir la permission, et sans rendre compte de ses motifs ou de ses démarches. C'est, pour chacun, le droit de se réunir à d'autres individus, soit pour conférer sur ses intérêts, soit pour professer le culte que lui et ses associés préfèrent, soit simplement pour remplir ses jours ou ses heures d'une manière plus conforme à ses inclinations, à ses fantaisies. Enfin, c'est le droit, pour chacun, d'influer sur l'administration du Gouvernement, soit par la nomination de tous ou de certains fonctionnaires, soit par des représentations, des pétitions, des demandes, que l'autorité est plus ou moins obligée de prendre en considération. |…] [La liberté] des anciens … consistait à exercer collectivement, mais directement, plusieurs parties de la souveraineté toute entière, à délibérer, sur la place publique, de la guerre et de la paix, à conclure avec les étrangers des traités d'alliance, à voter les lois, à prononcer les jugements, à examiner les comptes, les actes, la gestion des magistrats, à les faire comparaître devant tout le peuple, à les mettre en accusation, à les condamner ou à les absoudre; mais en même temps que c'était là ce que les anciens nommaient liberté, ils admettaient comme compatible avec cette liberté collective l'assujettissement complet de l'individu à l'autorité de l'ensemble. […] Ainsi chez les anciens, l'individu, souverain presque habituellement dans les affaires publiques, est esclave dans tous les rapports privés. Cette tradition ancienne de la liberté conçue comme participation à la vie publique s’oppose à la liberté négative des libéraux selon Isaiah Berlin : la liberté réside seulement dans le fait que nous ne sommes pas empêchés d’agir. La liberté individuelle est préférable à la liberté politique. La liberté (négative) est conçue comme non-ingérence ou non-interférence. Nous ne sommes libres que dans la mesure où la puissance publique n’interfère pas dans nos actions. 7 8 9 10 J. G. A. POCOCK, Le moment machiavélien. La pensée politique florentine et la tradition républicaine atlantique, trad. Luc Borot, Presses Universitaires de France, Léviathan, Paris, 1997, 584 p. Critique du moi libéral ; le moi est le produit d’un contexte socio-culturel qu’il n’a pas choisi. Michael Sandel, est l’auteur de Liberalism and the Limits of Justice (Cambridge, MA.: Cambridge UP, 1982 ; 2e éd., 1997). Le Canadien Charles M. Taylor était son mentor : Sources of the Self: The Making of Modern Identity. (Cambridge, MA: Harvard UP, 1989). Benjamin Barber, Strong Democracy: Participatory Politics for a New Age, Berkeley, California: University of California Press, 1984. Two Concepts of Liberty. An Inaugural Lecture delivered before the University of Oxford on 31 October 1958 (Oxford : Clarendon Press, 1958) ; 58 p. texte reproduit dans Isaiah Berlin, Éloge de la liberté, trad. de l'anglais par Jacqueline Carnaud et Jacqueline Lahana, Paris : Calmann-Lévy, 1988. 8 Contrairement aux libéraux, les républicains, au contraire, considèrent que la loi protège la liberté des ingérences arbitraires ou de la domination – y compris la tyrannie de la majorité. A la manière d’Isaiah Berlin 4 ans plus tard, Perez Zagorin distingue deux sortes de républicanisme : REPUBLICANISM, on the negative side, signified a doctrinaire antagonism to all forms of kingship, and, on the positive side, the quest for a free commonwealth in which the sovereignty of the people would be untramelled by any species of royal rule, under whatever guise or conditions. 11 La pensée politique de Milton cadre-t-elle avec le républicanisme négatif ou le républicanisme positif ? Cette classification n’est-elle pas elle-même un peu simpliste ? Le républicanisme ne se réduit probablement pas à un arrangement constitutionnel, mais semble ressortir davantage d’un esprit. Il y a un esprit, un langage républicain comme il y a une mentalité puritaine. (On ne parle pas de secte puritaine) Aussi y aura-t-il des républicanismes. Le problème est la définition plurielle du républicanisme. On ne saurait être surpris, car elle varie selon le bagage culturel du penseur ou théoricien : le Britannique Quentin Skinner a une vision différente de Jonathan Scott 12 ou encore de Blair Worden, 13 Néozélandais, lesquels se distinguent de l’Australien Philip Pettit ou de l’Américain Paul A. Rahe 14 -chacun a sa propre conception du républicanisme. On ne s’accorde pas sur les sources : - Selon William Walker, 15 Eric Nelson 16 ou Jonathan Scott, les sources du républicanisme sont grecques. Il convient de les rechercher chez Platon ou Aristote. Ce républicanisme ou humanisme civique se fonde sur l’idéal aristotélicien de l’homme comme « animal politique » tel qu’il est exposé dans la Politeia, constitution idéale ; - Selon Quentin Skinner, les sources du républicanisme sont romaines : il faut les chercher chez Cicéron, Salluste ou Tite-Live, car elles se trouvent dans le droit romain des personnes – dans la distinction privé / public (res publica : les choses en commun) : son propos, selon lequel la participation civique est un moyen destiné à défendre la liberté individuelle, est conciliable avec le libéralisme – alors que la thèse de J. G. A. Pocock était en rupture avec celui-ci. Après avoir développé la théorie néo-romaine de la liberté, Quentin Skinner, dans son dernier ouvrage Hobbes and Republican Liberty, parle « d’initiative linguistique malheureuse. » A. - 2. 2. Milton, penseur républicain *** Le républicanisme se définit-il comme un refus radical de la royauté – comme un régime antimonarchique ? Milton lui-même est loin d’être cohérent en la matière. En fait, il n’est républicain au sens (1) que pendant une courte période, en 1659-60. Dans ses écrits en faveur d’une libre République, Milton vilipende le gouvernement d’une seule personne, que celle-ci soit un roi (Charles II), un dictateur militaire (Richard Cromwell) 11 12 13 14 15 16 Perez Zagorin, A History of Political Thought in the English Revolution (Londres : Routledge, 1954) ; p. 146. Jonathan Scott, Commonwealth Principles. Republican Writing of the English Revolution, Cambridge, 2004, especially chapter 2, 4162. Blair Worden, “Republicanism, Regicide and Republic: The English Experience” in Martin van Gelderen and Quentin Skinner, eds, Republicansm. A Shared European Heritage. 2 vols, Cambridge: Cambridge University Press, 2002, 307327. Paul A. Rahe, ‘The Classical Republicanism of John Milton’, History of Political Thought, Vol 25, no 2 (2004), 243-275. “Towards Assessing ‘Milton’s Republicanism’ in Paradise Lost,” Milton, Rights and Liberties, ed. Christophe Tournu and Neil Forsyth (Bern: Peter Lang, 2007), 241-54. Eric Nelson, The Greek Tradition in Republican Thought. Cambridge, Cambridge University Press, 2004. 9 ou quelqu’un que l’Armée aurait choisi (le général George Monck). Dans la 2nde édition de The Ready and Easy Way to establish a Free Commonwealth, il exhorte le peuple anglais à ne pas se faire l’esclave d’une seule personne : ‘a single person, [is] the natural adversarie and oppressor of libertie, though good’ (7: 448, 449) Cette personne unique peut être « bienveillante » : il n’en demeure pas moins qu’elle pourrait abuser de son pouvoir pour tyranniser son peuple, le fouler aux pieds. *** Le républicanisme comme adhésion à l’idéal d’une Constitution mixte – Of Reformation, 1641 Selon Sir Thomas Smith, la république renvoie à « une constitution mixte » – comme l’expose Polybe dans son Histoire générale de la République romaine. (VI, vi). Il s’agit du mélange des trois meilleures formes de gouvernement possibles, à savoir : monarchie, aristocratie, démocratie. Milton est-il républicain – en faveur d’un type de république – selon la terminologie de Sir Thomas Smith, qu’il cite à plusieurs reprises dans son Carnet ? A l’évidence, il faut répondre par l’affirmative. Dans Of Reformation Touching Church-Discipline in England [1641], il profère l'idéal d'une Constitution mixte, c'est-à-dire qu'il accepte pour l'Angleterre du XVIIe siècle l'idée polybienne du gouvernement équilibré : There is no Civill Goverment that hath beene known, no not the Spartan, not the Roman, though for this respect so much prais’d by the wise Polybiius, more divinely and harmoniously tun’d, more equally balanc’d as it were by the hand ans scale of Justice, then is the Commonwealth of England : where under a free, and untutor'd Monarch, the noblest, worthiest and most prudent men, with full approbation, and suffrage of the People, have in their power the supreame, and finall determination of highest Affaires (Of Reformation 1: 599). Le roi Charles Ier lui-même, dans sa Réponse aux XIX Propositions du Long Parlement le 18 juin 1642, parle de la Constitution anglaise comme d'une monarchie réglée. Les royalistes eux-mêmes ne croient pas au pouvoir absolu du roi: il est lié par la loi divine ou naturelle; par son serment du couronnement, le roi s'est engagé à préserver les lois quas vulgus elegerit, celles que le Parlement aura votées - à défaut de quoi il se parjure. Cette croyance en une Constitution mixte idéale, Milton devait rapidement l’abandonner, pour dénoncer la tyrannie royale en utilisant des références classiques – à l’antiquité grécoromaine. 17 C’est que le républicanisme ne désigne pas tant une forme particulière de gouvernement (constitution mixte ou antimonarchisme) que les valeurs (cf. la virtù – l’honneur de son pays) que l’on attend autant des gouvernants que des gouvernés. Milton est antiformaliste. *** Le républicanisme comme vertu, participation active des citoyens à la vie de la Cité – Milton, Areop, 1644 Dans l’épigraphe placée en exergue d’Areop, Euripide, Les Suppliantes (437-40), Milton, en tant que simple citoyen, s’adresse au Parlement d’Angleterre afin de promouvoir le bien commun. La liberté civile, qu’il veut élargir, désigne la participation active des citoyens au processus politique, à la vie de la Cité ; elle consiste dans la vertu civique (arèté), dans les rapports de l’individu à la loi. Cette liberté positive est définie comme néo-athénienne par Hannah Arendt ou J. G A. Pocock ; Si Milton est un penseur républicain dans Areop, il est aussi libéral : les deux ne sont pas incompatibles. 17 Zera Fink, The Classical Republicans: An Essay in the Recovery of a Pattern of Thought in Seventeenth-Century England (1945), second edition. Evanston, Ill. : Northwestern University Press, 1962. 10 *** Le républicanisme pense la République comme un Etat de droit – Milton, TKM, 1649 Cependant, chez Milton, le concept de liberté civile plonge ses racines dans la jurisprudence romaine, avec la définition esclave / homme libre dans le Code justinien qu’il consigne dans son Carnet au moment où il effectue des recherches pour ses pamphlets sur le divorce (1 : 410, 470-71) : il pense la liberté comme « non-domination », terme inventé par Philip Petitt. Etre libre consiste à ne dépendre in potestate de personne. L’idée de ne pas être dominé par un censeur, car l’auteur serait réduit au statut d’enfant, est également primordiale dans Areop. Milton, dans TKM, associe le tyran ou mauvais roi à un peuple servile, à des esclaves. Ainsi Milton puise-t-il dans les deux traditions républicaines. Le républicanisme ne saurait être réduit à une constitution particulière -- qu’il s’agisse, au sens 1, d’une constitution mixte avec une monarchie constitutionnelle (1641) ou au sens 2 d’un régime antimonarchique (1649-60). Il est beaucoup plus qu’un dispositif institutionnel. C’est un esprit : conception de l’homme comme « zoon politikon », la soumission du pouvoir à la loi, raison publique, la vertù (libertas) définie comme participation civique. Enfin, il est important de bien voir que le Milton d’avant la première révolution anglaise a changé au terme de celle-ci, changement amorcé dans Areop ; le Milton de la fin de l’expérience républicaine anglaise n’a pas grand chose à voir avec le Milton de 1649. En fait, en un sens, Milton rompt avec le républicanisme classique redécouvert à la Renaissance, notamment par Machiavel, lorsqu’il dit que la plèbe, en s’opposant au Sénat, a précipité la chute de l’Empire romain – alors que, pour Machiavel, le conflit est fécond, condition de la liberté républicaine. Afin de préserver la république anglaise, conclut Milton, il faut écarter l’assemblée populaire, parce qu’elle ne conduit qu’à « une démocratie licencieuse et débridée » : These remedies either little availd the people, or brought them to such a licentious and unbridl’d democratie, as in fine ruind themselves with thir own excessive power. So that the reason urg’d why popular assemblies are to be trusted with the peoples libertie, rather then a Senat of principal men, because great men will be still endeavoring to inlarge thir power, but the common sort will be contented to maintain thir own libertie, is by experience found false; none being more immoderat and ambitious to amplifie thir power, then such popularities. 18 En revanche, pour éviter la tyrannie sénatoriale, Milton accorde davantage de pouvoir aux conseils des villes. Cette proposition le détourne davantage encore du républicanisme classique. Car son modèle républicain s’inspire, d’une part, de la république vénitienne par son « grand Conseil » aristocratique, d’autre part, de la jeune république des Provinces-Unies (créée seulement en 1648) pour les comtés indépendants. * * 18 * P. 439. Milton envisage plusieurs scrutins successifs comme à Venise pour que les Sénateurs les plus dignes soient choisis : “Another way will be, to wel-qualifie and refine elections : not committing all to the noise and shouting of a rude multitude, but permitting only … [the] rightly qualifi’d, to nominat as many as they will.” (Id., 442-443) 11 B - ORIENTATIONS DE TRAVAIL Mon ouvrage du même titre que le sujet publié au CNED/Armand Colin le 10 janvier 2008 devrait vous être utile. Il y aura peut-être une deuxième édition si l’éditeur est d’accord. Je prépare également une monographie sur la pensée politique de Milton : elle devrait voir le jour à la fin de l’année, au moment des célébrations du 400e anniversaire de la naissance de Milton (9 décembre 1608). B. - 1. La première révolution anglaise Cette « première révolution anglaise » désigne les évènements qui se sont déroulés en Angleterre de 1642 à 1649. Elle comprend les deux guerres civiles (1642-46, 1648) jusqu’à l’exécution du roi Charles Ier devant son palais le 30 janvier 1649. On peut la faire débuter en 1640, voire en 1637, et la prolonger jusqu’au 17 mars 1649, date à laquelle la monarchie est officiellement abolie. Ensuite, il y aura le « Commonwealth and free State (1649-53), le Protectorat de Cromwell, la restauration (1660). Dans cette optique, la « seconde » révolution anglaise renvoie à la Glorieuse Révolution, celle de 1689, qui voit Marie et Guillaume d’Orange monter sur le trône. En considérant deux œuvres de Milton publiées, l’une en 1644, l’autre en 1649, le sujet invite les candidats à se pencher sur ce que Christopher Hill, en procédant à un nouveau découpage de la période, a appelé « la première révolution anglaise » dans The World Turned Upside Down (1972). Cette première révolution (1642-49), selon l’historien marxiste, a été favorable à la gentry et à la bourgeoisie marchande en établissant les droits sacrés de la propriété et la souveraineté parlementaire ; la seconde révolution, de 1649 à 60, celle qui a échoué, (Cf. L’expérience de la défaite) aurait pu établir le suffrage universel, un socialisme démocratique et la tolérance religieuse. On étudiera les événements qui ont jalonné cette période mouvementée de l’histoire britannique. Après cette étude évènementielle, il faut bien voir que l’historiographie est divisée quant à la réalité et aux causes de ce qui s’est passé en Angleterre de 1642 à 1660. François Guizot est l’un des premiers – sinon le premier – à parler de révolution anglaise : dans un essai intitulé « Pourquoi la Révolution anglaise a-t-elle réussi ? » (1848), il sousentend que la Révolution française a échoué en ce qu’elle n’a pas débouché sur une monarchie constitutionnelle comme ce fut le cas en 1689 en Angleterre. Vous pourrez vous rapporter à l’introduction de mon Milton, Mirabeau : rencontre révolutionnaire (Paris : Edimaf, « la documentation républicaine », 2002) pour plus de détails. Certains historiens anglo-saxons parlent de « révolution anglaise » : William Haller, Don M. Wolfe, Christopher Hill ; d’autres parlent de « grande rébellion » (Ivan Roots, The Great Rebellion, 1642-1660, Londres : Batsford, 1966) ; d’autres préfèrent dire « la guerre civile anglaise » (Conrad Russell, The Causes of the English Civil War, New York, Oxford UP, 1990), voire plus récemment « les guerres civiles anglaises », guerres qu’ils font se prolonger jusqu’à la victoire de Cromwell en Ecosse en 1651 (Malcolm Atkin, Worcestershire Under Arms: An English County During the Civil Wars, Londres : Leo Cooper Ltd, 2004) ; d’autres historiens, enfin, parlent de « guerres civiles britanniques ». (Peter Gaunt, The British Civil Wars, Londres : Routledge, 1997) 12 Si les historiens sont divisés quant à la nature des évènements de cette période mouvementée et Ô combien fascinante de l’histoire britannique, il sont également divisés sur les causes de cet évènement majeur : (1) - L’historien socialiste Richard Henry Tawney 19 attribue « la révolution anglaise » à des changements économiques et structurels occasionnés par la réforme anglicane. Selon Tawney, le démantèlement et la vente des monastères a créé un déséquilibre entre les personnes détentrices du pouvoir et les nouveaux détenteurs de la richesse. La gentry s’était enrichie, mais l’exécutif restait aux mains du roi et de l’aristocratie (dans son conseil privé). Même si la gentry est davantage représentée dans la chambre des communes, elle n’avait pas accès à l’exercice du véritable pouvoir politique, d’où le fossé qui se creuse avec un pouvoir politique de plus en plus en déphasage avec la réalité sociale. Le facteur religieux refait surface quand Tawney explique l’irritation de la gentry quand Charles Ier favorise les catholiques ou essaie d’imposer la liturgie laudienne. (2) Cette thèse de la montée de la gentry comme l’une des causes principales de la révolution anglaise est partagée par d’autres historiens – comme Christopher Hill ou Lawrence Stone. - Le premier, historien marxiste, auteur d’un essai célèbre, The English Revolution (1940), voit la révolution anglaise comme une révolution bourgeoise. Il accorde une place de choix à l’élément religieux. Il ne voit, en effet, dans la révolution anglaise qu’un vaste mouvement de contestation, le puritanisme, et dans la rhétorique puritaine, il lit une dynamique économique porteuse de changements profonds. Cela le conduit à rechercher les « origines intellectuelles » de la révolution anglaise, et à dresser le tableau de plusieurs groupes, mais celui qui a sa préférence est le groupe des ranters. - Le second, Lawrence Stone, voit « la crise de l’aristocratie » comme l’une des causes de la révolution, mais il décèle d’autres causes aussi importantes comme la vulnérabilité de la Couronne (elle ne disposait pas d’une armée permanente ni d’une bureaucratie dûment rétribuée), l’essor du puritanisme, la crise de confiance envers le pouvoir. (3) – Première brèche : le baron Hugh Trevor-Roper, historien spécialiste de l’Allemagne nazie, a remis en cause la thèse de Lawrence Stone, dans The Gentry, 1540 to 1640 (Cambridge : Cambridge UP, Economic Historical Review Supplement, n°1, 1953). Il est en outre l’éditeur de Religion, the Reformation and social change, and other essays (Londres, Secker & Warburg, 1984), réédité en 1999 sous le titre The Crisis of the Seventeenth Century : la révolution anglaise n’est plus qu’une crise, elle s’inscrit dans une certaine continuité. (4) – Deuxième brèche : des années 50 au début des années 80, des études régionalistes, plus ciblées, plus limitées, furent entreprises comme celle d’Alan Everitt sur le Kent. Ces études opposent la cour au comté, mais comme la situation diffère d’un comté à l’autre, il n’y a plus de logique nationale révolutionnaire. Tant et si bien, (5) – troisième brèche, qu’une nouvelle génération d’historiens -- comme Conrad Russell, The Origins of the English Civil War (1973) ou John Morrill, Revolt in the pro19 R.H. Tawney, ‘The Rise of the Gentry, 1558-1640,’ Economic History Review, 1st ser. 11 (1941). Reprinted with a postscript (1954) in E.M. Carus-Wilson, ed., Essays in Economic History, Vol. I (1954), pp. 173-214. 13 vinces : the people of England and the tragedies of war, 1630-1648 (1980 ; 2e ed., 1999) -- en vient à douter de l’existence de causes à long terme. Ces historiens « révisionnistes » remettent en cause les interprétations traditionnelles (Whig et marxiste) de l’histoire : le rôle des puritains, en nombre limité, ne suffit plus pour expliquer « la révolution puritaine » de Samuel R. Gardiner, auteur de The Great Civil War (1886). Les puritains ne représentent plus une dynamique de changement, ils ne sont plus ces progressistes qui s’opposent au conservatisme de la Couronne. (6) On parle désormais de guerres des trois royaumes (Trevor Royal, Civil War: The Wars of the Three Kingdoms 1638-1660) ou bien évidemment de manière anachronique de guerres civiles britanniques (Peter Gaunt, The British Civil Wars, Martin Bennett, The Civil Wars in Britain and Ireland, James Scott Wheeler, The Irish and British Civil Wars (Routledge, 2002). La révolution anglaise est-elle morte ? B. - 2. Le puritanisme Samuel R. Gardiner a inventé l’expression « Révolution puritaine » pour désigner les évènements de 1640-60. (Constitutional Documents of the English Revolution, Oxford, Clarendon, 1906) Le puritanisme était un courant complexe : le mot ne s’est pas figé en son sens originaire, mais il a évolué au fil du temps. - Quand le mot est apparu en 1564, les puritains désignaient ceux qui refusaient les cérémonies et la liturgie ostentatoires de l’Eglise anglicane (C’est le sens de la Vestarian Controversy). Ces Calvinistes stricts voulaient scrupuleusement laver l’Eglise anglicane des impuretés catholiques pour qu’elle soit la copie conforme de l’Eglise primitive en matière de discipline : pour cela, ils voulaient réformer l’Eglise anglicane pour qu’elle ne garde que ce qui figure explicitement dans l’Ecriture – alors que les Anglicans acceptaient ce que la Bible n’interdit pas. - Au début du 17e siècle, le mot désigne l’hétérodoxie religieuse, qui est synonyme de sédition : c’est le sens du No Bishop, No King que lance Jacques Ier lors de la Conférence de Hampton Court (1604). - Enfin, au moment de la révolution anglaise, le mot prend une pluralité de sens : il englobe les séparatistes, ceux qui veulent des églises constituées des seuls élus (sectes), car l’orthodoxie est désormais l’Eglise presbytérienne – laquelle désignait, au début du siècle, les puritains. Les puritains sont ceux qui, selon l’expression miltonienne dans Areopagitica, veulent « une réforme de la Réforme même. » Il ne s’agit pas seulement de discipline, mais aussi de doctrine : les puritains, en 1640-60, sont arminiens – à l’opposé du calvinisme rigoureux de leurs ancêtres à l’époque élisabéthaine. Le puritanisme en vient à dépasser le cadre strictement religieux pour désigner les réformateurs – y compris dans la vie sociale : les Niveleurs, les bêcheurs, et les divagateurs sont des puritains ou des puritains radicaux, pour reprendre l’expression de Christopher Hill. La meilleure synthèse sur le puritanisme est aussi la plus récente : Neil Keeble, Milton and Puritanism, dans Thomas Corns (éd.), A Companion to Milton (Londres, Blackwell, 2001 ; 124-140) : *** John F. New, dans Anglicans and Puritans. The Basis of their Opposition. Stanford : Stanford UP, 1964, voit un clivage doctrinal. * Hugh Trevor-Roper a une vision différente dans Catholics, Anglicans and Puritans: Seventeenth Century Essays. Chicago: The University of Chicago Press, 1988) * 14 Même s’il remonte à plusieurs décennies, l’ouvrage d’Arthur E. Barker, Milton and the Puritan Dilemma 1640-60, Toronto and Buffalo, U. of Toronto Press, 1942, reste incontournable. 440 p. *** Milton and the English Revolution (Londres, Faber and Faber, 1971) de Christopher Hill est un classique. ** Tout comme Puritanism And Revolution (Londres : Secker & Warburg, 1958), Society And Puritanism In Pre-Revolutionary England (New York : Schocken Books, 1964 ; réimp. 2003), Intellectual Origins Of The English Revolution (Oxford, Clarendon Press, 1965), The Century of Revolution (New York : Norton, 1966) ou The World Turned Upside Down (Londres, Maurice Temple Smith, 1977). Don M. Wolfe, Milton in the Puritan Revolution. New York: Thomas Nelson and Sons, 1941, est utile -- si vous ne pouvez pas consulter les excellentes introductions à l’édition Yale. (496 p.) ** Pour les idées radicales au cours de la révolution anglaise, je vous renvoie au bel ouvrage d’Elizabeth Tuttle, Religion et idéologie dans la Révolution anglaise, 1647-49 : Salut du peuple et pouvoir des saints. Paris : L’Harmattan, 1989 ; 304 p. Warren Chernaik, “Civil Liberty in Milton, the Levellers, and Winstanley,” Andrew Bradstock, ed. Winstanley and the Diggers, 1649-1999. London and Portland : Frank Cass, 2001. B. - 3. La pertinence de Milton au XXIe siècle On lira avec grand intérêt la monographie un peu provocatrice de Nigel Smith, professeur à l’Université de Princeton : Is Milton Better Than Shakespeare? (New Haven, CT : Harvard UP, 2008) La biographie de Barbara K. Lewalski, professeur à Harvard, est excellente : The Life of John Milton. Oxford : Blackwell, 2000. *** Celle de William R. Parker est une somme considérable : Milton : A Biography, Oxford : Clarendon Press, 1968, rééditée avec une préface de Gordon Campbell, 1996). 2 vols. *** Celle d’Armand Himy (Milton, Paris, Fayard, 2003) porte essentiellement sur la poésie (M. Himy a traduit le P.p., Imprimerie nationale, 2001). L’œuvre monumentale reste celle de David Masson, The Life of John Milton, Narrated in Connexion with the Historical, Ecclesiastical, and Literary History of His Time, 7 vol., Macmillan & Co., Cambridge, London, 1859-94. Vol. 3 : 1643-1649. Web *** (http://infomotions.com/etexts/gutenberg/dirs/etext04/7mlt310.htm) Roy Flannagan, ancien éditeur de la Milton Quarterly, simplifie quand il nous dit pourquoi il a consacré sa vie à Milton dans John Milton : A Short Introduction (Oxford, Blackwell, 2002) ; 132 p. *** Tournu, Christophe : « John Milton, Dieu et la liberté », Revue d’Histoire et de Philosophie Religieuses, 2002, 82 (1) ; 33-59. ---. « John Milton, sa vie, son œuvre. » In : Milton et le droit au divorce, éd. Christophe Tournu et Olivier Abel, Genève : Labor et Fides, 2005 ; 31-44. Plusieurs ouvrages sont à paraître, parmi lesquels celui des Britanniques Gordon Campbell & Thomas N. Corns. Milton est bien le chantre de la liberté. 15 B. - 4. La théologie miltonienne Milton avance « la liberté de choix » – le libre arbitre – dans Areop pour justifier 1. la liberté de la presse ; 2. la nécessité du pluralisme religieux. Si l’homme dispose du libre arbitre, fruit de la liberté chrétienne, il n’est plus prédestiné : Milton se détourne du calvinisme pour embrasser l’arminianisme. Dans TKM, au contraire, Milton pose la corruption radicale de l’homme pour rendre compte de l’autorité politique : le pouvoir politique est une conséquence de la Chute, il repose sur le contrat social. Milton pose la liberté naturelle de l’homme (bien que corrompu, mais certains le sont moins que d’autres !) pour asseoir le droit des peuples (une élite vertueuse) à l’autodétermination. Voir Christophe Tournu, Théologie et politique dans l’œuvre en prose de John Milton. Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, coll. « Racines & Modèles », 2000 ; 488 p. *** B. - 5. Le tyrannicide Qu’est-ce qu’un tyran ? Qu’est-ce que la tyrannie ? Le tyrannicide n’est-il pas plutôt « parricide » ? Une journée d’études sur « Le tyrannicide : Théories, Contextes, Représentations », coorganisée par Frédéric Herrmann (Lyon 2) et Sophie Lemercier-Goddard (ENS-LSH), vient d’avoir lieu à Lyon sur le thème du tyrannicide ; elle fera l’objet d’une publication électronique à l’automne. Les pères fondateurs du protestantisme (Luther, Calvin) souhaitaient-ils la mort du tyran ? Et les monarchomaques ? (John Knox, Christopher Goodman, George Buchanan, Théodore de Bèze) – autorités que Milton cite dans la seconde édition de The Tenure. B. - 6. Le républicanisme Essai de définition. 1 - Le républicanisme est la vertù dans Areopagitica, autrement dit, participation du citoyen à la vie de la Cité. On voit le citoyen Milton, citant Euripide, s’adresser à l’assemblée du peuple anglais. 2 - Le républicanisme désigne aussi un régime antimonarchique – Milton est-il viscéralement opposé à la monarchie dans TKM ? Apparemment il ne rejette pas la monarchie élective. Il sera intéressant de mettre sa pensée en perspective avec celle d’Harrington (Oceana), de Marchamont Needham (The Case of the Commonwealth Truly Stated) ou encore d’Algernon Sidney (Discourses concerning Government). Ces écrits sont re-découverts au moment de la proclamation de la République française. 3 - En faisant du républicanisme un courant spécifique de la philosophie politique, l’historien britannique Quentin Skinner ouvrait un immense chantier. 20 Car le républicanisme est au cœur de la notion de liberté. En repensant la liberté comme « non-dépendance », le républicanisme se distinguerait des deux conceptions de la liberté définies par Isaiah Berlin en 20 Voir Franck Lessay, « Skinner, le républicanisme et Hobbes, réponse de Lessay à Senellart », in Revue d'éthique et de théologie morale, n° 193 (juin 1995) ; 65-78. 16 1958 21 : non seulement de la liberté positive définie comme capacité de s’accomplir (Hegel), mais aussi de la liberté négative des libéraux conçue comme « non-ingérence ». (Benjamin Constant) J’ai l’intime conviction que les 3 formes de liberté que je viens d’énoncer sont présentes chez Milton. En fait, les idées qu’il sème dans Areop sur la liberté (républicaine) comme nondomination font de Milton un auteur profondément républicain. Voir Philip Pettit, Republicanism: A Theory of Freedom and Government, Oxford, Oxford University Press, 1997. Quentin Skinner (Liberty before Liberalism, Cambridge: Cambridge University Press, 1998) consacre un gros chapitre à l’Areopagitica. Maurizio Viroli, Republicanism, New York, Hill and Wang, 2002. B. - 7. Le libéralisme On dit de Milton qu’il a été le premier auteur libéral. Ce n’est pas à l’Etat de nommer des censeurs pour évaluer les écrits, vérifier s’ils sont conformes à l’opinion du temps pour éventuellement leur refuser de voir le jour. Les images commerciales abondent dans Areopagitica, où Milton pose comme fondamentale la libre circulation des idées. Il ne s’agit pas tant des idées politiques que des idées religieuses : chacun doit pouvoir apporter sa pierre à l’édification de l’Eglise, architecture spirituelle. Il ne devrait pas y avoir d’Eglise établie (Cf. New Presbyte ris but old priest writ large), mais un ensemble d’églises particulières unies entre elles par un rapport de fraternité. Le libéralisme se retrouve dans TKM, avec la notion de contrat librement consenti. Les hommes se soumettent à une autorité politique, mais ils restent libres de s’en défaire à leur convenance. L’homme entre en religion comme il entre en politique ou dans le mariage, c’està-dire sur la base d’une relation contractuelle. Voir l’ouvrage de Blair Hoxby, professeur à l’université de Stanford : Mammon's Music: Literature and Economics in the Age of Milton. New Haven, CT, Yale UP, 2002. *** Conclusion : Le libéralisme s’oppose-t-il au républicanisme ? Si Milton est républicain au sens large, cela ne l’empêche pas d’être libéral : il affiche son libéralisme dans Areopagitica, quand il revendique la libre circulation des idées – la non-interférence de l’État ; il l’affiche plus encore dans la Première Défense du Peuple anglais, quand il demande à Cromwell de promulguer le moins de lois possibles. 22 On parle désormais, comme Vickie B. Sullivan, de « républicanisme libéral » 23 là où d’autres, comme Richard Dagger, préfèrent parler de « libéralisme républicain ». 24 Cela a-t-il un sens ? 21 22 23 24 Two Concepts of Liberty. An Inaugural Lecture delivered before the University of Oxford on 31 October 1958 (Oxford : Clarendon Press, 1958) ; 58 p. Second defence of the English People, CPW 4 : 678. Vickie B. Sullivan, Machiavelli, Hobbes, and the Formation of a Liberal Republicanism in England (Cambridge: CUP, 2004) ; 259 p. Richard Dagger, Civic Virtues: Rights, Citizenship, and Republican (New York, Oxford : OUP, 1997) ; John P. McCormick, “Machiavelli Against Republicanism. On the Cambridge School’s ‘Guicciardinian Moments’”. Political Theory, Vol. 31 N). 5, octobre 2003, pp. 615-643. 17 Agrégation d’anglais 2008 Milton, un penseur républicain à l’époque de la première révolution anglaise Par Christophe Tournu, UPMF, Grenoble. [email protected] Paris, le 6 juin 2008 Bibliographie sélective *** incontournable ** lecture conseillée * à voir selon le temps dont vous disposez Web : document disponible sur le site de la Société d’Etudes miltoniennes (http://www.john-milton.org, rubrique « Agrégation » I - Autres éditions des œuvres de Milton : Complete Prose Works of John Milton, edited by Don M. Wolfe et al, New Haven, Yale University Press, 8 vols., 1953-82. Areopagitica est dans le vol. 2 (1959), 485-570. Les notes abondantes sont particulièrement précieuses. L’introduction (158-183) d’Ernest Sirluck précise le contexte de l’écriture de ce vibrant plaidoyer pour la liberté de la presse et au-delà, pour la liberté religieuse. ** The Tenure of Kings and Magistrates est dans le vol. 3 (1962), 189-258. Là encore, les notes sont abondantes. L’introduction est substantielle (1-167). ** John Milton: Ecrits politiques, Traduction de Marie-Madeleine Martinet, Paris, Belin, 1993. Contient : - la version française du texte de Mirabeau, mais l’auteur restitue les passages qu’il omet dans sa traduction, et indique clairement les passages qu’il a ajoutés ; - de larges extraits du Mandat des rois et des Magistrats (129-50) Lutaud, Olivier. Milton, Pour la Liberté de la presse sans autorisation ni censure. Paris : Aubier, 1956. John Milton, Ecrits politiques, 1642-1660. Areopagitica, La charge des rois et des magistrates, Eikonoklastes, Comment établir facilement et sans délai une république libre. Trad. Renée et André Guillaume. Lausanne, L’Age d’Homme, 2007. Traduction d’Areopagitica : pp. 14-62 (celle d’Olivier Lutaud est meilleure) Trad. inédite de The Tenure of Kings and Magistrates : pp. 68-112. Les traductions sont annotées ; en outre, elles sont précédées d’une courte introduction (Areop : 9-13 ; TKM : 65-67) 18 Editions électroniques fiables : Thomas H. Luxon, Milton Reading Room Areopagitica : http://www.dartmouth.edu/~milton/reading_room/areopagitica/ TKM : http://www.dartmouth.edu/~milton/reading_room/tenure/index.shtml Autre : Structure d’Areopagitica, par Michael Bryson http://www.michaelbryson.net/miltonweb/aeropagitica.html Structure de The Tenure of Kings and Magistrates, par Michael Bryson http://www.michaelbryson.net/miltonweb/tenureofkings.html II – Monographies majeures sur Milton A paraître : NEW: Campbell, Gordon and Corns, Thomas N., John Milton: Life, Work, and Thought. New York: Oxford University Press, forthcoming (December 15, 2008). Drawing on insightful new findings in the study of seventeenth-century history and in a more nuanced exploration of notions like Puritanism, republicanism, radicalism, and dissent, this book sheds fresh light on the writings, the thought, and the life of poet John Milton, whose career spanned one of the most turbulent periods in English history. A more human Milton appears in these pages, a Milton who is flawed, self-contradictory, selfserving, arrogant, passionate, ruthless, ambitious, and cunning. He is also among the most accomplished writers of the period, the most eloquent polemicist of the mid-century, and the author of the finest and most influential narrative poem in English, Paradise Lost, which the book examines in detail. The authors also show how, amid the chaos sparked by the shifting political circumstances of the period, Milton emerged as a major political thinker and a significant systematic theologian. Working through Milton's polemical and imaginative works, the book unravels the evolution of his thought as he moves from a culturally advanced but ideologically repressive young manhood, to his struggle for a new reformation of the church and a defense of regicide and republicanism, and finally to his thinking about how to retain ideological integrity in the threatening context of the Restoration. The authors also examine his final years--years of creative fulfillment and renewed political engagement. What Milton achieved in the face of crippling adversity, blindness, bereavement, and political eclipse, remains wondrous. Here is a fascinating biography of this towering literary figure--the first new serious study in forty years--one that profoundly challenges the received wisdom about one of England's leading poets and thinkers. Ces auteurs sont deux des plus grands spécialistes de Milton. Ils sont coéditeurs des Complete Works of John Milton. 11 vol. Oxford : OUP, 2009-12. NEW: Beer, Anna. Milton: Poet, Pamphleteer, and Patriot. London: Bloomsbury Press (August 5, 2008) A fresh and engaging account of the life, times, politics, loves, and letters of the great English poet John Milton on the four hundredth anniversary of his birth. NEW: Forsyth, Neil. John Milton. London: Lion Hudson Plc, NYP (19 September 2008). NEW: Hobson, Theo. Milton's Vision: The Birth of Christian Liberty. New York and London, Continuum International Publishing Group, forthcoming. NYP. 20 October 2008. No other writer is so grudgingly admired as Milton. He wrote great poetry, goes the received wisdom, but his creed was narrow, chilling, and inhuman. His reputation is that of a stereotypical Puritan and authoritarian. Yet Theo Hobson maintains that no one opposed religious authoritarianism with such vehemence. Indeed, he argues that no one was so adamant that political freedom is built into the Christian gospel. Milton insisted that Protestantism was compatible with political liberty--that the two ideas are complementary. By treating all ecclesiastical authority with suspicion, he helped to establish the modern ideal of secularism. He was a Christian libertarian who wanted every form of church to 19 wither away, so that the Gospel might be completely free of coercion. Milton's Vision is thus a vital contribution to the contemporary debate about the place of religion in public life. There has never been a study of Milton that highlights his relevance to the core issues of our day: how religion gives rise to and interacts with secular ideals. Chateaubriand. Essai sur la littérature angloise. 2 vols. 1834. Chapitre “Milton”. Web *** Flannagan, Roy, John Milton : A Short Introduction (Oxford, Blackwell, 2002) ; 132 p. *** (Très abordable) Lewalski, Barbara K., The Life of John Milton. Oxford : Blackwell, 2000. *** (Excellent) A recommander aux étudiants. Masson, David, The Life of John Milton, Narrated in Connexion with the Historical, Ecclesiastical, and Literary History of His Time, 7 vol., Macmillan & Co., Cambridge, London, 1859-94. Vol. 3 : 1643-1649. Web *** (Monumental) Parker, William R., Milton : A Biography, Oxford : Clarendon Press, 1968, rééd. avec une préface de Gordon Campbell, 1996 ; 2 vols. *** (http://infomotions.com/etexts/gutenberg/dirs/etext04/7mlt310.htm) NEW: Smith, Nigel. Is Milton Better Than Shakespeare? New Haven, Ct: Harvard University Press, (15 mai) 2008 *** With literature waning in the interest of so many, is Shakespeare the only poet the public can still appreciate? John Milton, as this book makes clear, speaks more powerfully to the eternal questions and to the important concerns of our time. The Milton of this volume is an author for all Americans—conservative, liberal, radical—not only because he was a favorite of the founding fathers, his voice echoing through their texts and our very foundation, but also because his visionary writing embodies the aspirations that have guided Americans seeking ideals of ethical and spiritual perfection. Nigel Smith makes a compelling case for Milton’s relevance to our present situation. In direct and accessible terms, he shows how the seventeenth-century poet, while working to write the greatest heroic poem in the English language, also managed to theorize about religious, political, and civil liberty in ways that matter as much today as they did in Puritanical times. Through concise chapters that chart Milton’s life at the center of the English and European literary and political scenes—as well as his key themes of free will, freedom and slavery, love and sexual liberty, the meaning of creation, and the nature of knowledge—Smith’s work brings Milton, his poetry, and his prose home to readers of our day. A provocative and enlightening introduction, for newcomers and informed readers alike, this book rediscovers and redefines Milton for a new generation, one that especially needs and deserves to know him. Tournu, Christophe, « John Milton, Dieu et la liberté », Revue d’Histoire et de Philosophie Religieuses, 2002, 82 (1) ; 33-59. *** ---. « John Milton, sa vie, son œuvre » in : Milton et le droit au divorce, éd. Christophe Tournu et Olivier Abel, Genève : Labor et Fides, 2005 ; 31-44. *** III – Contextes historiques (histoire générale / politique) : NEW: *** Achinstein, Sharon, Sauer, Elizabeth (ed). Milton and Toleration. New York, Oxford University Press, (6 septembre) 2007. Ashton, Robert, The English Civil War. Conservatism and Revolution 1603-1649. Londres, Weidenfeld & Nicolson, 1979. Aymler, Gerald, Rebellion or Revolution? England 1640-1660. Oxford, Oxford UP, 1986. Barber, Sarah, Regicide and Republicanism: Politics and Ethics in the English Revolution, 1646-1659, Edimbourg, Edinburgh UP, 1998. Carlton, Charles, Going to the Wars. The Experience of the British Civil Wars, 1638-1651. Londres, Routledge, 1992. Clark, Jonathan, Revolution and Rebellion. 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Though abortive, this experiment left a legacy in the political science articulated both by its champions, John Milton, Marchamont Nehdham, and James Harrington, and by its sometime opponent and ultimate supporter Thomas Hobbes. This volume examines these four thinkers, situates them with regard to the novel species of republicanism first championed more than a century before by Niccolo Machiavelli, and examines the debt that he and they owed the Epicurean tradition in philosophy and the political science crafted by the Arab philosophers Alfarabi, Avicenna, and Averroes. 24 Scott, Jonathan. Commonwealth Principles. Republican Writing of the English Revolution, Cambridge, 2004, especially chapter 2, 41-62. *** Skinner, Quentin. Hobbes and Republican Liberty. Cambridge: Cambridge UP, 2008. *** ---. Liberty before Liberalism, Cambridge: Cambridge University Press, 1998. *** Sullivan, Vickie B. Machiavelli, Hobbes, and the Formation of a Liberal Republicanism in England. 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Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, coll. « Racines & Modèles », 2000 ; 488 p. *** Voir, en particulier : 2e partie, Chapitre 2, « la liberté de la presse » (207-60) ; 4e partie, « Le gouvernement de l’Etat », 325-423. A recommander aux étudiants. Pour connaître les plus récentes orientations de la recherche miltonienne, Tournu, Christophe, and Forsyth, Neil (éd.). Milton, Rights and Liberties. Bern, Peter Lang, 2007. *** Tournu, Christophe (éd.), Milton in France. Bern, Peter Lang, 2008. (1) Sur Areopagitica : Blum, Abbe. “The Author’s Authority: Areopagitica and the Labour of Licensing”, in : ReMembering Milton: Essays on the Texts and Traditions, edited by Mary Nyquist and Margaret W. Ferguson, New York, Methuen, 1987, 74-96. Dobranski, Stephen. “Letter and Spirit in Milton’s Areopagitica”, in Stephen B. Dobranski, Milton, Authorship, and the Book Trade, Cambridge, Cambridge UP, 1999. 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Martin Dzelzainis, Cambridge, Cambridge UP, 1991 ; ix-xxv. ---. “Milton’s Politics”, in : The Cambridge Companion to Milton, 2nd edn., ed. Dennis Danielson, Cambridge, Cambridge UP, 1999 ; 70-83. NEW: Hausknecht, Gina, “Arguing about Politics in The Tenure of Kings and Magistrates and Contemporary Debates,” IN: Herman, Peter C. (ed. and preface); Approaches to Teaching Milton's Shorter Poetry and Prose. New York, NY: Modern Language Association of America, 2007; pp. 218-21. NEW: Lessay, Franck. Hobbes, théoricien du droit divin des rois? IN: Christophe Tournu, Jean-Luc Chabot and Stéphane Gal (eds.), Figures de la médiation et lien social, L’Harmattan, La librairie des humanités, 2006 ; pp. 19-39. *** 27 Lurbe, Pierre (éd.), Le joug normand. Caen, Presses Universitaires de Caen, 2004. Voir, en particulier, Franck Lessay, « Joug normand : le mythe d’un mythe (en relisant Christopher Hill) ? » 37-54. *** Loewenstein, David, “Milton’s Prose and the Revolution” in The Cambridge Companion to Writing of the English Revolution, ed. N. H. Keeble, Cambridge, Cambridge UP, 2001 ; 87106. *** Norbrook, David, Writing the English Republic: Poetry, Rhetoric and Politics, 1627-1660. Cambridge, Cambridge UP, 1999. Voir en particulier 118-39 ** ; 192-241.** Parry, Graham and Raymond, Joad (éd.), Milton and the Terms of Liberty, Cambridge, D. S. Brewer, 2002. *** Patrides, C. A. and Waddington, R. B. (éd.), The Age of Milton, Manchester, Manchester UP, 1980 ; 249-95. Sirluck, Ernest, ‘Milton’s Political Thought’: The First Cycle’, Modern Philology 61-3 (1964) ; 209-24. *** Shawcross, John, “The Higher Wisdom of The Tenure”, in Achievements of the Left Hand, ed. Micheal Lieb (1974), 142-59. *** Skinner, Quentin, “John Milton and the Politics of Slavery”, in Milton and the Terms of Liberty, ed. Graham Parry and Joad Raymond, Cambridge, D. S. Brewer, 2002; 1-22. *** Togashi, Go, “Milton and the Presbyterian Opposition, 1649-1650: The Engagement Controversy and The Tenure of Kings and Magistrates, 2nd ed.” Milton Quarterly 39 (2) (2005), 59–81. *** Tournu, Christophe, (a) « La Bible et le républicanisme selon John Milton », Bulletin de la Société d'Etudes Anglo-Américaines des XVIIe et XVIIIe Siècles, (44), 1997 June, 147-64. ** ---. (b) « Faut-il lire le Paradis perdu de Milton comme un traité théologico-politique républicain? » Cercles 16.2 (2006) ; 43-62. * ---. (c) Milton, Mirabeau : rencontre révolutionnaire. Paris : Edimaf, coll. La documentation républicaine, 2002. *** ---. (d) “John Milton, the English Revolution (1640-60), and the Dynamics of the French Revolution.” Prose Studies 24, n°3 (2001) ; 18-38. ** ---. (e) « Du droit au divorce au droit des peuples : la logique politique miltonienne » Etudes Théologiques et religieuses. Tome 77 – 2002/1, 37-60. ** Worden, Blair, ‘Classical Republicanism and the Puritan Revolution’, in Hugh Lloyd-Jones, Valerie Pearl and Blair Worden (éd.), History and Imagination: Essays in Honour of H. R. Trevor-Roper, Londres, Duckworth, 1981, 182-200. 28 A noter que The Ninth International Milton Symposium se tiendra à Londres du 7 au 11 juillet 2008. Tous les détails & inscription en ligne sur le site web de l’Université de Londres : http://ies.sas.ac.uk/events/conferences/2008/Milton/index.htm Ou sur http://www.john-milton.org, rubrique « Conferences ». Je reste naturellement à votre disposition pour de plus amples renseignements. N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires / suggestions. J’y répondrai ! Bien cordialement, Christophe Tournu ([email protected]) 29 Lundi 7 juillet 11h00-12h30 - Séance plénière 1: Professor Stanley Fish (Florida International): The New Milton Criticism *** Professor Ann Hughes (Keele University): Milton, Manhood, and Radicalism in the English Revolution *** 14h00-15h30 - Ateliers (Parallel Panels/short papers -- 20 minutes each) : Milton and Religion: Sylvia Brown, David Gay, Ian Bickford 16h00-17h30 - Ateliers (Parallel Panels/short papers -- 20 minutes each) : Milton in his 17th-Century Context: Warren Chernaik, Stella Revard, William Kolbrener *** OU Milton on Liberty: Brooke Conti, Jerome Day, Antonella Piazza Mardi 8 juillet 9h00-10h30 - Ateliers (Parallel Panels/short papers -- 20 minutes each) : Milton and Orthodoxy: Catherine Gimelli Martin, Abraham Stoll, Martin Dzelzainis *** 11h00-12h30 - Séance plénière 2 : Professor Nicholas von Maltzahn (Ottawa): Provincializing Milton Dr Ian Archer (Keble College, Oxford): Milton's London 14h00-15h30 - Ateliers (Parallel Panels/short papers -- 20 minutes each) : Liberty and Restraint: Karen Edwards, Lana Cable, William Shullenberger 16h00-17h30 - Ateliers (Parallel Panels/short papers -- 20 minutes each) : Thomason Tracts: Steven Zwicker, Michael Braddick, Jason Peacey OU Milton and Belief: Marshall Grossman, Andrew McCarthy, Gregory Chaplin OU Milton and the Language of Politics: Hugh Adlington, Hannah Crawforth, Thomas Fulton *** Mercredi 9 juillet 9h00-10h30 - Ateliers (Parallel Panels/short papers -- 20 minutes each) : Milton and Religion: John Coffey, Eliott Visconsi, Carlos Martinez OU Milton and Populism: Richard Serjeantson, Anne McLaren and Paul Hammond *** OU Milton as Polemicist: Walter Lim, Scott Howard, Christopher D'Addario 11h00-12h30 – Séance plénière 3 : Professor Achsah Guibbory (Barnard): Milton, England , and Israel *** Professor Regina Schwartz (Northwestern): Milton and Idolatry *** 30 Jeudi 10 juillet 9h00-10h30 - Ateliers (Parallel Panels/short papers -- 20 minutes each) : Milton's Politics of Divorce: Christophe Tournu, Olivier Abel, Sandra Laugier *** OU Milton and Religion: Charlotte Clutterbuck, Mike Streeter, Byung-Eun Lee OU Milton and Republicanism: Rachel Foxley, Marion Campbell, Antti Tahvanainen *** 11.00-12h30 – Séance plénière 4 : Professor Quentin Skinner (Christ's College, Cambridge): John Milton as a Theorist of Liberty *** Professor Laura Knoppers (Penn State): “No fear lest dinner cool”: Milton 's Housewives and the Politics of Eden 14h00-15h30 - Ateliers (Parallel Panels/short papers -- 20 minutes each) : Milton and the War of Ideas: Ceri Sullivan, Gregory Semenza, Susanne Woods OU Milton as Polemicist: Nick McDowell, Bill Walker, Christopher Hamel *** OU Perspectives on Milton's Religion: Russell Hillier, Samuel Smith, Feisal Mohamed 16h00-17h30: - Ateliers (Parallel Panels/short papers -- 20 minutes each) : Milton as Polemicist: Sara van den Berg, Joseph Teller, Ben Faber Vendredi 11 juillet 9h00-10h30 - Ateliers (Parallel Panels/short papers -- 20 minutes each) : Milton and Orthodoxy: Catherine Gimelli Martin, Abraham Stoll, Feisal Mohamed OU Milton and Religious Thought: Pitt Harding, Peter Titlestad, Rebecca Buckham OU Milton and the War of Ideas: Kenneth Graham, Jaroslaw Pluciennik, Stephen M. Fallon OU Milton and Nationalism: Michael Donnelly, Eric Song, Paul Tonks *** 11h00-12h30 – Séance plénière 5 : Geoffrey Hill, Reading from A Treatise of Civil Power and other poems Professor John Rumrich (Texas), Milton's Reception History 14h00-15h30 Roundtable Discussion: "Milton at 400: Why Milton Matters Now" *** Chair: Professor Martin Dzelzainis Sharon Achinstein (St Edmund Hall, Oxford), Tom Corns (University of Wales, Bangor), David Loewenstein (University of Wisconsin-Madison), Nigel Smith (Princeton University)