"dans les prochains jours" (SNPL)

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"dans les prochains jours" (SNPL)
Techniciens. Maitrise. Cadres.
Air France: les suites de la grève décidées "dans les
prochains jours" (SNPL)
Le 13/06/2016 LE FIGARO
Les syndicats de pilotes d'Air France, en grève jusqu'à mardi soir, décideront "dans les prochains jours" des
suites à donner au mouvement, a indiqué lundi à l'AFP le syndicat majoritaire dans les cockpits de la
compagnie (SNPL).
Les deux organisations représentatives à Air France, le SNPL (65% des voix) et le Spaf (21%), se sont
réunis lundi pour faire un "point d'étape" sur la grève débutée samedi matin avec l'appui d'Alter (non
représentatif), selon le porte-parole du premier syndicat, Emmanuel Mistrali.
Ils décideront "dans les prochains jours", "mercredi peut-être", des suites à donner au mouvement "après un
bilan complet", a-t-il dit sans plus de commentaire.
Les pilotes grévistes s'opposent au changement de certaines règles de calcul de leur rémunération, décidé par
la direction au 1er juin, et réclament des garanties sur la pérennité d'Air France, menacée selon leurs
représentants par le développement des autres filiales du groupe Air France-KLM (Transavia, Hop et KLM).
La direction a recensé 27% de grévistes lundi, un chiffre largement sous-estimé selon les syndicats.
Lefigaro.fr avec AFP
Techniciens. Maitrise. Cadres.
Comment faire de l'aérien un "business" pérenne ?
Le 13/06/2016 LA TRIBUNE
Les compagnies aériennes européennes demandent aux différentes parties
prenantes une baisse des charges et des conditions de concurrence équitable
avec certains pays. Mais, elles ne peuvent faire l'impasse à de baisses
significatives de coûts pour améliorer leur compétitivité. "Comment rentabiliser
le transport aérien de manière pérenne" sera l'un des débats du Paris Air Forum
(organisé par La Tribune) qui se tiendra le 21 juin auquel participeront Frédéric
Gagey, PDG d'Air France, Marc Rochet, président du directoire d'Air Caraïbes
et président de French Blue, et Erick Derivry, président du SNPL ALPA.
Comment faire pour qu'une compagnie aérienne européenne soit rentable de manière pérenne ? Qu'elle
puisse non seulement croiser le fer avec des concurrents toujours plus nombreux et toujours plus solides,
et encaisser, sans se mettre en danger, des chocs externes aussi violents que des actes terroristes, des crises
sanitaires ou une nouvelle flambée du prix du pétrole ? Qu'elle puisse résister aux déséquilibres de
compétitivité qu'entrainent les différences salariales et fiscales entre les pays, ainsi que l es aides publiques
de certains Etats? Autrement dit comment faire pour que les compagnies européennes ne soient pas
mortelles?
La question vaut certes pour tous les secteurs d'activité, mais elle prend une acuité particulière dans le
transport aérien, l'un des secteurs les plus concurrentiels de la planète qui, pris dans sa globalité, a
toujours détruit de la valeur à l'exception de 2015. Et notamment en Europe, où les compagnies sont en
pleine restructuration, en France en particulier, où elles sont très fragiles.
Profits
Certes, aujourd'hui, avec la chute du prix du baril, les compagnies qui avaient dû se dimensionner pour
vivre avec un baril à plus de 100 dollars, affichent des rentabilités record. Mais cette accalmie ne fait que
repousser la problématique. Etre rentable de manière pérenne pose la question de la compétitivité des
compagnies aériennes et par conséquent celle du rôle des différentes parties prenantes (Etats, aéroports,
navigation aériennes) pour baisser les charges du secteur mais aussi négocier les conditions de
concurrence dites équitables avec certains pays tiers. Mais, elle pose aussi inévitablement la question de
compétitivité intrinsèque des compagnies qui ont la main sur un grand nombre de leviers comme
l'innovation, la flotte, les coûts du personnel...
Baisse des coûts
Avec la tendance à la baisse structurelle des prix des billets, une baisse des coûts significative est
indispensable. Toutes les compagnies les plus rentables disposent d'une structure de coûts légère et d'une
productivité du personnel élevée que permettent leurs accords d'entreprise. Soit parce qu'elles les ont
remis à plat, soit, dans le cas des low-cost, leur jeunesse leur a permis de partir d'une feuille blanche et
d'éviter d'appliquer des règles d'un autre âge inadaptées au monde d'aujourd'hui.
Chapitre XI
Repartir à zéro est quasi impossible pour une compagnie historique. Aux Etats-Unis, c'est l'efficacité du
chapitre XI sur la loi américaine sur les faillites qui l'a rendu possible. Quasiment toutes les compagnies
s'y sont placées entre 2002 et 2013. Elles sont aujourd'hui les plus rentables du monde et les salariés sont
régulièrement augmentés. En Europe, un régime aussi favorable pour redécoller n'existe pas.
Surtout, le retour aux bénéfices des compagnies rend de facto impossible tout placement en redressement
judiciaire. Aussi, est-il extrêmement difficile d'obtenir en Europe les mêmes restructurations, sauf à
gagner son bras de fer social avec les syndicats. Pour l'heure, IAG y est parvenu avec ses filiales Iberia et
British Airways. Lufthansa aussi avec Swiss et Austrian. Mais Air France-KLM s'y est cassé les dents
avec Air France.
Austrian, Iberia, quand les restructurations d'hier permettent la croissance
d'aujourd'hui
Repartir d'une feuille blanche
De nouveaux montages sont en train d'éclore au sein de certaines compagnies classiques européennes avec
la création d'une filiale présentée comme low-cost partant d'une feuille sur le plan social. C'est ce que fait
Lufthansa avec Eurowings, mais aussi le groupe Dubreuil avec French Blue, sa nouvelle compagnie à côté
d'Air Caraïbes. Reste à voir si elles resteront des cas isolés ou si elles feront des émules, notamment chez
les compagnies où toute réforme interne semble impossible.
Fabrice Gliszczynski
Techniciens. Maitrise. Cadres.
Les pilotes d’Air France prévoient de nouvelles journées
de grève
Le 14.06.2016 LE MONDE Economie
Les pilotes d’Air France n’ont pas l’intention d’en rester là ! Arrivés au terme
de leurs quatre journées de grève, mardi 14 juin, ils se préparent déjà « à
reprendre leur mouvement dans les semaines à venir », signale Véronique
Damon, secrétaire générale du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL).
Avec les deux autres organisations, le Syndicat des pilotes d’Air France (SPAF)
et Alter, le SNPL prévoit « d’écrire aux pilotes », avant de « tirer le bilan »de la
grève, mercredi 15 juin.
Les syndicats veulent mettre « le maximum de pression sur la direction », grâce à une « forte
mobilisation des pilotes », explique Mme Damon. Le « rééquilibrage » de l’activité entre Air France
et KLM reste leur principale revendication.
« La direction est enfermée dans sa posture »
Les pilotes n’ont, pour l’instant, rien obtenu. « La direction est enfermée dans sa posture. Elle
nous a opposé une fin de non-recevoir », se désole Emmanuel Mistrali, porte-parole du SNPL. Il
déplore que « la direction d’Air France n’a toujours pas fixé de date de négociations ». « Ma porte
est toujours ouverte », répète, à l’envi, Frédéric Gagey, PDG d’Air France.
Un dialogue de sourd sans issue, pour le moment. Les pilotes prévoient désormais de déposer un
nouveau préavis de grève « avant ou après » la prise de fonction de Jean-Marc Janaillac,
successeur d’Alexandre de Juniac à la présidence d’Air France-KLM, prévue le 4 juillet. Les
syndicats s’interrogent aussi sur la reprise de leur mouvement « pendant ou après l’Euro », le
championnat d’Europe de football, qui s’achèvera dimanche 10 juillet.
« Il ne s’agit pas d’asphyxier la compagnie »
A défaut de négocier, direction et syndicats s’opposent sur le bilan des quatre jours de conflit. Le
SNPL se déclare « plutôt satisfait des résultats de la grève ». Selon ses pointages, il a
recensé « 66 % de pilotes grévistes ». De son côté, la direction avait prévu d’assurer 80 % de ses
vols, mardi. Selon elle, seuls 27 % des pilotes avaient prévu de faire grève.
Le syndicat explique l’apparente faiblesse de la mobilisation par le choix de faire grève par plage
horaire, le matin, le midi et le soir. « Nous avons la volonté de faire entendre un message mais
pas d’asphyxier la compagnie », précise M. Mistrali. Le SNPL dénonce « le choix délibéré de la
direction, qui a préféré annuler des vols, plutôt que de gérer des retards ».
L’impact financier dépasse par ailleurs probablement « les 40 millions d’euros », a déclaré le PDG
d’Air France, Frédéric Gagey. Une rencontre « d’ici la fin de la semaine pour une reprise du
dialogue dans un contexte qui n’est plus un contexte de grève » sera proposée aux syndicats, a-til ajouté.
« Piège grossier »
Air France se félicite de ne pas être tombée « dans ce piège grossier ». A l’en croire, des retards
auraient « créé une désorganisation du trafic. Ils auraient provoqué des engorgements massifs
dans les aéroports ».
Pour contourner la grève, Air France a affrété des avions auprès de compagnies charters,
dénonce le SNPL. Seulement « en nombre très limité. Trois ou quatre par jour », admet la
direction. Les vols d’Air France à destination des Antilles auraient notamment été assurés par une
compagnie portugaise, Hifly, ou espagnole, Vamos. « Une pratique qui coûte cher à Air France »,
déplore le syndicat.
Le SNPL vole aussi au secours de certains de ses propres dirigeants, dont le président du
syndicat Philippe Evain et M. Mistrali, en vacances pendant la grève. « Se déclarer gréviste leur a
été refusé par la direction », explique Mme Damon, elle-même gréviste, au prétexte « que l’on ne
peut se mettre en grève pendant un congé. »
Guy Dutheil