LE LYCÉE DE LA RÉUSSITE

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LE LYCÉE DE LA RÉUSSITE
 LE LYCÉE DE LA RÉUSSITE
Un lycée qui ne permet pas actuellement la réussite de tous
Le lycée, entre collège et enseignement supérieur, est l’étape décisive du système éducatif où
les jeunes doivent pouvoir opérer un premier choix d’orientation. C'est en effet au lycée que se
pose réellement pour chaque jeune la question des aspirations professionnelles futures et donc
des études à poursuivre pour y parvenir. C'est également au lycée que se manifeste l’effet des
premières représentations sociales et que se matérialisent, au travers de la hiérarchie des voies
et des séries, les phénomènes de reproduction sociale.
Depuis 1995, le taux de réussite au baccalauréat général stagne, la série S est de plus en plus
une filière généraliste d’excellence et la sériel L s’effondre, au bénéfice de la série ES. La voie
technologique est fragilisée, en raison de la concurrence de la voie professionnelle au niveau
du lycée, et de celle de la voie générale, dont les bacheliers sont trop souvent préférés dans les
filières post-bac, notamment les formations professionnelles supérieures courtes comme le
DUT ou le BTS. L’augmentation actuelle du taux général de réussite au baccalauréat est due
au baccalauréat professionnel.
La sortie du lycée est théoriquement, via le baccalauréat, la première étape de l'accès à
l'enseignement supérieur. Or, un candidat peut obtenir ce diplôme sans avoir la moyenne dans
les disciplines majeures de la série fréquentée. La sélection à l'entrée des filières dites
« sélectives » s'opère sur la base du livret scolaire, sans même attendre les résultats du
baccalauréat. Pour les bacheliers professionnels, si l'accessibilité à l'enseignement supérieur
progresse, la réussite y est faible.
La nécessité de faire du lycée une étape choisie et cohérente
dans la construction du parcours de chaque jeune
Les comparaisons internationales montrent que le lycée français est pratiquement le plus cher
du monde, avec un horaire hebdomadaire disciplinaire très lourd pour les élèves, auxquels sont
proposés des enseignements optionnels en grand nombre. La réforme en cours du lycée, dans
ses trois dimensions, générale, technologique et professionnelle, a pour but de renforcer
l’autonomie des élèves, grâce notamment à un accompagnement personnalisé destiné à les
aider dans le choix et la conduite de leur parcours, tout en visant une meilleure réussite dans
l’enseignement supérieur ou une meilleure insertion professionnelle.
Elle ne semble cependant pas donner tous les résultats escomptés.
Il faudra trouver les voies et moyens d’augmenter le taux d’accès au baccalauréat, notamment
général et technologique, afin d’atteindre enfin l’objectif de 80 % d’une classe d’âge diplômés
du baccalauréat, inscrit dans la loi de 1989. Grâce à cette nécessaire élévation du niveau des
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qualifications, la France doit rejoindre le peloton de tête des pays développés et faire en sorte
que 50 % d’une génération puisse obtenir le niveau licence (objectifs de Lisbonne).
Il s’agira, en amont, que l’objectif du socle commun soit atteint pour toute une génération, grâce
à une orientation réussie au sein d’un collège pour tous, de sorte que toutes les voies du lycée
soient choisies et non subies.
Pour que le lycée soit celui de la réussite pour tous, il est également nécessaire de replacer
celui-ci dans l’horizon plus vaste d’une continuité [bac-3, bac + 3] qui soit celle de l’orientation et
de la première qualification.
Comment faire pour que l’orientation trouve une première traduction réussie dans l’entrée au
lycée ? Faut-il envisager un cycle spécifique (3e, 2nde) qui pourrait conduire les voies générale,
technologique et professionnelle à se rapprocher au niveau de la 2nde au sein d’établissements
nouveaux, de type « polytechnique », ou grâce à la mutualisation des moyens et des sites des
lycées actuels ? Est-il possible que les différents lycées se rapprochent et que les jeunesses se
mêlent dans le cadre d’échanges, de coopérations et de projets communs ?
La réussite passe, par ailleurs, par un accompagnement personnalisé qui aide véritablement
l’élève à conforter ses acquis, acquérir son autonomie et trouver sa voie grâce à des
enseignements lui permettant de se structurer et de se situer.
Pour que l’organisation du lycée corresponde effectivement à des parcours d’orientation et non
à des hiérarchies de réussite scolaire, comment redonner aux différentes séries de la voie
générale une égale importance dans les choix des élèves vers l’enseignement supérieur ?
Quelles en sont les conséquences sur l’équilibre des enseignements, majeurs et mineurs, des
différentes filières, et sur leurs contenus ?
Se pose évidemment aussi la question de l’évaluation terminale, le baccalauréat. Quelles sont
les évolutions qui, tout en tenant compte du caractère symbolique et initiatique du baccalauréat,
permettraient de corriger les limites et les faiblesses actuelles de cet examen ? Comment tenir
compte des acquis et des réalisations propres des élèves au cours de leur scolarité ?
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