Céline CAMUS - Université de Rennes 1
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Céline CAMUS - Université de Rennes 1
THÈSE / UNIVERSITÉ DE RENNES 1 sous le sceau de l’Université Européenne de Bretagne pour le grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ DE RENNES 1 Mention : Biologie Ecole doctorale Vie-Agro-Santé présentée par Céline CAMUS Préparée à l’unité de recherche INSERM U1085 IRSET – équipe « Environnement Viral et Chimique & Reproduction » UFR Sciences de la Vie et de l’Environnement Effet du liquide séminal sur l’infection par le VIH-1 dans des modèles cellulaires et tissulaires et recherche des facteurs modulateurs Thèse soutenue à Rennes le 19 décembre 2014 devant le jury composé de : Thomas BOURLET Professeur, Université Jean Monnet, Saint-Etienne, rapporteur Elisabeth MENU Directeur de recherche, Institut Pasteur, Paris rapporteur Louis BUJAN Professeur, Hôpital Paule de Viguier, Toulouse examinateur Célia RAVEL Professeur, CECOS, Rennes examinateur Charles PINEAU Directeur de recherche, Université Rennes 1 co-directeur de thèse Nathalie DEJUCQ-RAINSFORD Directeur de recherche, Université Rennes 1 directeur de thèse Remerciements Tout d’abord, je tiens sincèrement à remercier le Docteur Elisabeth Menu et le Professeur Thomas Bourlet d’avoir accepté d’être les rapporteurs de cette thèse. Je tiens également à remercier les Professeurs Célia Ravel et Louis Bujan pour avoir accepté de juger ce travail. Je tiens à remercier les membres de mon comité de thèse à savoir les Docteurs Marie-Thérèse Dimanche-Boitrel et Denis Michel ainsi que le Docteur Karin Tarte pour avoir été ma tutrice au cours de ces quatre années de thèse. Ce projet a pu être réalisé grâce au soutien financier de l’ANRS et de l’association SIDACTION que je tiens à remercier. Je remercie le Docteur Bernard Jégou de m’avoir accueillie au sein de son unité de recherche. Je tiens tout particulièrement à remercier le Docteur Nathalie DejucqRainsford pour m’avoir accueillie dans son équipe. Je la remercie également, ainsi que le Docteur Charles Pineau, pour m’avoir encadrée avec patience et rigueur tout au long de ma thèse et pour m’avoir fait bénéficier de leur expérience et de leur expertise. Je remercie l’équipe du secrétariat, en particulier Véronique et Catherine, qui m’ont été d’une aide précieuse pour toutes les questions administratives et qui m’ont fait gagner beaucoup de temps. Merci pour votre disponibilité, votre patience et votre gentillesse, pour les gâteaux, les carrés de chocolat et les rires. Catherine un petit match ? Merci à Christine Monfort pour m’avoir aidée dans cet exercice difficile : les statistiques. Merci à Isabelle et Anne-Pascale de gérer toutes ces choses indispensables au bon fonctionnement du labo. Merci pour votre patience et votre gentillesse. AnnePascale merci également pour tes conseils, les discussions scientifiques ou non et toutes ces petites choses qui font que cela a été un réel plaisir de partager ce bureau avec toi. Merci à Anna, Giulia, Dominique et Florence pour votre sagesse, vos conseils, votre expérience. Merci de m’avoir aiguillée tout au long de ma thèse, je suis ravie d’avoir pu travailler avec vous. Et merci pour les moments passés en dehors du labo. Flo un grand grand merci pour les corrections, la saisie de la biblio, etc. Julie : good luck. Merci aussi à Antoine, Fred et Aurélie pour les bons moments passer ensemble au boulot et en dehors. Merci à tous les membres de l’équipe et à tous les Gerhmistes, Christèle, Laurianne, Séverine, Laurent, Soazic, Fabrice et Emmanuelle, avec qui je n’ai pas eu l’occasion de travailler mais avec qui j’ai eu plaisir à discuter au détour d’un couloir ou à la cafet. Merci à tous ceux qui sont passé pour quelques mois ou un peu plus, Raquel, Christophe, mini Claire et Vincent, ce fut un plaisir de vous rencontrer. Un merci tout particulier à Tic et Tac, Dr B, Triboulet, TDB et Kisketufai. Vous m’avez vendu du rêve. Spéciale dédicaces à mes petites Moufettes : Lauriane, Audrey, Millissia. Travailler dans la joie et la bonne humeur est toujours plus agréable et productif. Merci pour les after-work, les after week, les fous rire, les délires et tous ces moments de décompressions et de brainstorming. Millissia la prochaine c’est toi et ne crois pas que tu échapperas aux traditions. Dédicace très spéciale à mes ponettes. Je vous garde une place à vie quelque part dans mon cœur, parce qu’on a partagé des bons moments mais aussi des mauvais, de la complicité et des engueulades. Difficile d’écrire tout ce que j’ai à vous dire sans tomber dans le mélo alors sachez que ces soirées qui s’éternisent au labo et finissent au McDO, les apéro dinatoire avec désbat scientifico-politico-féministes, les sessions statistiques, les protocoles griffonés sur une serviette de table et les week-end extraordinaires ont fait de ces années de thèse partagées avec vous de très très belles années. Et pour citer notre célèbre Dr Elastique Girl, même « si la vie n’est pas une cour de récré » j’espère que vous vous amuserez toujours au boulot et en dehors parce que c’est ce qui rend la vie plus belle. Merci à mes petits schtroumphs (oui oui c’est comme ça que je vous appelle secrètement) l’étudiante que j’étais a grandi avec vous et les cours en amphi n’ont jamais été aussi drôles qu’avec vous. Merci pour ces bouffées d’air frais hors du labo, merci de me faire rire avec vos histoires de profs et d’être là après toutes ces années et pour longtemps encore. Merci pour cette belle amitié. Merci à Faya, mon petit chacureil, pour les jeux, les gratte-grattes et les ronrons apaisants. Et puis surtout un énorme MERCI à ma famille. Merci à mes sisters d’avoir toujours veillé sur moi. Merci aux minipousses parce qu’avec vous je peux avoir quaqre ans tous les jours. Et puis surtout Merci Papa et Merci Maman de m’avoir toujours soutenue, moralement et financièrement, dans mes études et mes choix professionnels. Merci pour notre complicité. Merci d’avoir bousculé vos habitudes pour que je retrouve ma chambre d’ado pour rédiger ma thèse et merci de m’avoir supportée. Merci. Merci. Merci. A mes trois amours partis trop tôt et tous les jours dans mon cœur, A mes parents, A ma famille, « Pour échapper à l’ennui, l’homme ou bien travaille au-delà de ce qu’exigent ses besoins normaux ou bien il invente le jeu, c'est-à-dire le travail qui n’est plus destiné à satisfaire aucun autre besoin que celui du travail par lui-même » Nietzche 1878 "Soit A un succès dans la vie. Alors A = x + y + z, où x = travailler, y = s'amuser, z = se taire." Albert Einstein Table des matières INTRODUCTION LE VIRUS DE L’IMMUNODEFICIENCE HUMAINE : VIH.................................................... 10 I. a. La pandémie du SIDA en 2014 ............................................................................................ 10 b. Le VIH : structure, génome et protéines ............................................................................. 11 c. Récepteurs et tropisme du VIH ............................................................................................ 15 LA TRANSMISSION SEXUELLE DU VIH .............................................................................. 17 II. a. Les différentes voies de transmission sexuelles ................................................................ 17 b. Le tractus génital féminin et la muqueuse colorectale : principales voies d’entrée du VIH présent dans le sperme ......................................................................................................... 20 c. Les modes de transmission du VIH-1.................................................................................. 37 d. Les souches virales transmises : caractéristiques et mécanismes potentiellement impliqués dans la sélection ........................................................................................................... 44 e. Les facteurs influençant l’efficacité de la transmission ..................................................... 47 III. LE SPERME : PRINCIPAL VECTEUR DU VIH ET MODULATEUR POTENTIEL DE SA TRANSMISSION .......................................................................................................................... 53 a. Elaboration et caractéristiques physiques et chimiques du sperme ............................... 53 b. Le sperme en tant que vecteur du VIH ............................................................................... 59 c. Le rôle du liquide séminal dans la transmission du VIH ................................................... 63 IV. TRAITEMENT ET STRATEGIES DE PREVENTIONS CONTRE LE VIH-1 ................. 72 a. Les traitements antirétroviraux (ARV) ................................................................................. 72 b. Développement de vaccins ................................................................................................... 73 c. Les stratégies de prévention ................................................................................................. 74 MATERIELS ET METHODES Techniques de biologie cellulaire ............................................................................................. 83 I. a. Entretien des lignées cellulaires ........................................................................................... 83 b. Isolement et culture des cellules primaires ......................................................................... 84 c. Culture organotypique de tissus colorectaux et cervicaux humains ............................... 84 d. Test enzymatique de viabilité pour les modèles cellulaires ............................................. 85 e. Test enzymatique de cytotoxicité sur les cultures de tissus colorectaux et cervicaux 85 f. Cytométrie en flux (ou FACS) ............................................................................................... 86 1 Techniques de Virologie ............................................................................................................ 89 II. a. Production des virus ............................................................................................................... 89 b. Infection des modèles cellulaires ......................................................................................... 89 c. Infection des cultures organotypiques de tissus colorectaux et cervicaux humains .... 90 d. Dosage de la protéine virale P24 ......................................................................................... 90 e. Dosage de l’activité β-galactosidase ................................................................................... 91 Techniques de biologie moléculaire .................................................................................... 91 III. a. Lyse des PBMC congelées à sec ........................................................................................ 91 b. Extraction d’ARN totaux à partir de PBMC congelées à sec ........................................... 92 c. Transcription inverse des ARN ............................................................................................. 92 d. Extraction d’ADN totaux à partir de tissus humains congelés à sec .............................. 92 e. La PCR en temps réel............................................................................................................ 92 IV. i. Quantification des ARNm cellulaires et proviraux ......................................................... 92 ii. Quantification de l’ADN proviral ....................................................................................... 93 Techniques de biochimie ....................................................................................................... 95 a. Dosage des cytokines par LUMINEX .................................................................................. 95 b. Dosage de la prostaglandine E2 .......................................................................................... 95 c. Dosage du TGF-β actif et total ............................................................................................. 96 d. Dosage de SEVI ..................................................................................................................... 97 e. Dosage des fragments de séménogéline SEM1 et SEM2 ............................................... 97 Techniques d’histologie ............................................................................................................. 98 V. a. Traitement des échantillons .................................................................................................. 98 b. Immunohistochimie................................................................................................................. 98 VI. Techniques de protéomique (en collaboration avec la plateforme de protéomique Biogenouest) ..................................................................................................................................... 100 a. Fractionnement du liquide séminal par HPLC échangeuse d’anions ........................... 100 b. Fractionnement du liquide séminal par HPLC gel filtration ............................................ 101 c. Fractionnement du liquide séminal par HPLC en phase inverse .................................. 101 d. Gel d’électrophorèse avec coloration au nitrate d’argent ............................................... 102 e. Analyse par nano-LC-MS/MS OrbiTrap ............................................................................ 103 f. Test d’activité biologique des fractions.............................................................................. 106 2 RESULTATS Chapitre I : Effet du sperme d’hommes infectés par le VIH-1 sur l’infection des cellules T CD4+ : différences avec le sperme d’hommes non infectés Synthèse de l’article ................. 109 OBJECTIFS ET METHODOLOGIE ........................................................................................... 109 RESULTATS ET DISCUSSION ................................................................................................. 110 CONCLUSION .............................................................................................................................. 111 Chapitre II : Effet du liquide séminal sur l’infection d’explants cervicaux et colo-rectaux ..... 163 INTRODUCTION .......................................................................................................................... 163 OBJECTIFS ET STRATÉGIES EXPÉRIMENTALES ............................................................. 163 MATÉRIELS ET MÉTHODES .................................................................................................... 164 RÉSULTATS ................................................................................................................................. 166 DISCUSSION ET PERSPECTIVES .......................................................................................... 169 Chapitre III : Fractionnement du liquide séminal et identification des facteurs à activité biologique sur l’infection par le VIH-1 ............................................................................................ 184 OBJECTIFS ET STRATÉGIES EXPÉRIMENTALES ............................................................. 184 MATÉRIELS ET MÉTHODES .................................................................................................... 184 RÉSULTATS ................................................................................................................................. 185 DISCUSSION ET PERSPECTIVES .......................................................................................... 190 DISCUSSION GENERALE Avantages et limites de nos modèles d’études .................................................................... 213 I. a. Les modèles d’étude pour l’analyse de la transmission par voie sexuelle du VIH : avantages et inconvénients. ....................................................................................................... 213 b. Les souches virales utilisées .............................................................................................. 216 c. Le statut des donneurs de LS ............................................................................................. 217 Perspectives et autres stratégies d’étude ............................................................................. 218 II. a. Effet du LS d’hommes infectés et non infectés sur l’infection des LT CD4+ ............... 218 i. Effet du LS sur l’infection des modèles cellulaires par différentes souches R5 et X4 de VIH-1 ................................................................................................. Erreur ! Signet non défini. ii. Exploration du rôle de l’expression de CCR5 à la surface des LT CD4+ dans l’effet différentiel observé entre les LS d’hommes sains et VIH+ ............ Erreur ! Signet non défini. iii. Analyse du rôle éventuel des anticorps du sperme (neutralisants ou médiant l’ADCC ou Antibody Dependant Cellular Cytotoxicity). .................. Erreur ! Signet non défini. iv. Effets du LS sur l’infection de cellule à cellule des LT CD4+ ....... Erreur ! Signet non défini. 3 b. Effet du LS sur l’infection des muqueuses........................................................................ 220 ii. Etude de l’effet du LS sur l’infection des explants cervicaux par des isolats primaires de VIH-1 ................................................................................................. Erreur ! Signet non défini. c. Identification des facteurs à activité biologique sur l’infection par le VIH-1 ................. 223 4 LISTE DES ABREVIATIONS A AA : Acide aminé B BSA : Bovine serum albumine ADCC : Cytotoxicité cellulaire dépendante des anticorps ADN : Acide désoxyribonucléique ADNc : Acide désoxyribonucléique complémentaire ADNv : Acide désoxyribonucléique viral ADNmt : Acide désoxyribonucléique mitochondriaux AEC : 3-amino-9-ethylcarbazole AID50 : Animal infectious dose 50% APOBEC : Apolipoprotein B mRNA-editing enzyme-catalytic polypeptide ARN : Acide ribonucléique ARNm : Acide ribonucléique messager ARNt : Acide ribonucléique de transfert ARNv : Acide ribonucléique viral ATP : Acide tri-phosphate AZT : Zidovudine C D CA : Capside DAB : 3,3 Diamino-benzidine CCR : C-C chemokine receptor DC : Cellules dendritiques (dendritic cell) CCL : C-C chemokine ligand DC-SIGN : DC-specific Icam 3 grabbing non-integrin CL : Cellule de Langherans DMEM : Dulbecco’s modified Eagle’s medium CPA : Cellule présentattrice d’antigène DNase : Désoxyribonucléase Ct : Cycle threshold dNTP : CTL : Cytotoxic T lymphocytes DTT : Dithiothréitol Désoxyribonucléotide triphosphate CVP : Charge virale plasmatique CVS : Charge virale séminale CXCR : C-X-C chemokine receptor 5 E ELISA : Enzyme linked immunosorbent assay F FACS : Fluorescence activated cell sorting EBV : Epstein-Barr virus Env : Enveloppe virale G GalCer : Galactosyl ceramide H HAART : Highly active antiretroviral treatment HBV : Hepatitis B virus HCMV : Human cytomegalovirus HCV : Hepatitis C virus HLA : Histocompatibility leucocyte antigen HRP : Horseradish peroxydase HSPG : Héparane sulfate de protéoglycane HSV : Herpes simplex virus HBD2 : Human β-defensin 2 HPLC : High Pressure Liquid Chromatography I ICAM-1 : Intercellular adhesion molecule-1 K KDa : Kilo Dalton IFN: Interféron Ig : Immunoglobuline IL : Interleukine IN : Intégrase INNTI : Inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse INTI : Inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse IP : Inhibiteur de protéase IST : Infections sexuellement transmissibles 6 L M LAV-1 : Lymphadenopathy Associated Virus type 1 MA : Matrice LC-MS/MS : Liquid Chromatography-Mass Spectrometry MBL : Mannose Binding Lectin LDH : lactate deshydrogénase MCLR : Mannose dépendant C type Lectine Receptors LEDGF : Lens epithelium–derived growth factor MDR : Multidrug resistance LFA-1 : Lymphocyte function-associated antigen-1 MIP-1 : Macrophage inflammatory protein-1 LS : Liquide séminal miRNA : Micro ribonucleic acid LT : Lymphocyte T MMR : Macrophage mannose receptor LTR : Long terminal repeat MUC : Mucine MOI : Multiplicity Of Infection N O NK : Natural killer OMS : Organisation mondiale de la santé NC : Nucléocapside ONUSIDA : Organisation des nations unies/SIDA P PAP : Prostatic acid phosphatase R RANTES : Regulated on activation normal T-cell expressed and secreted PBMC : Peripheral blood mononuclear cell RNaseH : Ribonucléase H PBS : Phosphate buffer salin RPMI : Roswell Park Memorial Institute Medium PCR : Polymerase chain reaction RT : Reverse transcriptase PFA : Paraformaldéhyde RT-PCR : Reverse transcriptase-polymerase chain reaction PHA : Phytohémagglutinine PIC : Pre-initiation complex PIP : Prolactin-inducible protein PR : Protéase PSA : Prostatic specific antigen S SAMHD-1 : Sterile alpha motif and histidine/aspartic acid domain–containing protein 1 T TCR : Récepteur des cellules T TGF : Tractus génital feminin SDF-1 : Stromal cell-derived factor-1 TGFβ : Transforming growth factor beta SEM : Séménogéline TGM : Tractus génital mâle SEVI : Semen-derived enhancer of viral infection TLR : Toll Like Receptor 7 SH : Serum humain TM : Protein trasnmembranaire SIDA : Syndrome de l’immunodéficience acquise Tm : Tissu resident memory T cells SLPI : Secretory leukocyte protease inhibitor TNF : Tumor necrosis factor SRM : Single Reaction Monitoring TUNEL : TdT-mediated dUTP nick end-labeling Su : Protéine de surface SVF : Sérum de veau fœtal V VIH : Virus de l’immunodéficience humaine VS : Vésicule séminale 8 AVANT PROPOS Actuellement 35 millions de personnes vivent avec le VIH et environ 2,4 millions de personnes sont nouvellement infectées chaque année. 80% de ces nouvelles infections se font par voie sexuelle. Dans les pays en voie de développement, la transmission est principalement hétérosexuelle et affecte principalement les femmes (60% des nouvelles infections en Afrique Subsaharienne) alors que dans les pays développés, la transmission est principalement homosexuelle. En majorité, les infections ont lieu suite à une exposition à du sperme contaminé. Le sperme renferme des cellules (spermatozoïdes, macrophages, lymphocytes T, cellules germinales immatures…) dans un fluide très complexe, le liquide séminal (LS). Le VIH est présent dans le sperme sous la forme de virions libres ou dans des leucocytes infectés, et il pourrait également être attaché à la surface des spermatozoïdes. Le LS contient plus de 2 500 protéines et peptides, des lipides, des glucides. Parmi ces composants, certains possèdent une action antimicrobienne ou immunorégulatrice qui pourrait influencer la transmission sexuelle du VIH-1, soit directement par interaction avec le virus ou les cellules cibles, soit par la mise en place d’un environnement pro- ou anti- inflammatoire dans les muqueuses. La transmission du VIH-1 par les muqueuses a fait l’objet de nombreuses études ces dernières années et plusieurs mécanismes non exclusifs de passage du virus à travers la barrière épithéliale ont été proposés : infection via des brèches, transcytose de particules virales à travers les cellules épithéliales, transmigration de cellules infectées, capture de virons par les cellules dentritiques (DC). L’objet de ma thèse a été d’une part d’étudier l’effet du LS d’hommes séropositifs ou non sur l’infection par le VIH-1 de cellules cibles dans des modèles in vitro mais aussi dans un contexte plus complexe et physiologique de muqueuses cervicale et colo-rectale, et d’autre part de chercher à identifier les facteurs du sperme susceptibles de moduler l’infection par le VIH-1. 9 INTRODUCTION I. LE VIRUS DE L’IMMUNODEFICIENCE HUMAINE : VIH a. La pandémie du SIDA en 2014 De nos jours, le VIH/SIDA (Syndrome d’ImmunoDéficience Acquise) reste l’un des principaux problèmes de santé publique dans le monde. La pandémie du SIDA a fait plus de 30 millions de mort en trente ans. Depuis 2001, l’incidence mondiale de l’infection à VIH, l’agent causatif du SIDA, s’est stabilisée et a commencé à diminuer dans de nombreux pays développés. En 2013, 35 millions de personnes vivaient avec le VIH et l’on estime que 2,4 millions de personnes ont été nouvellement infectées en 2013. Ceci correspond à un recul des nouvelles infections de 33% par rapport aux 3,4 millions (3,1-3,7 millions) de 2001, ce chiffre atteignant 50% ou plus dans 26 pays. Mais d’autres pays ne sont pas en passe d’atteindre cet objectif, soulignant la nécessité d’intensifier les efforts de prévention. Néanmoins, les perspectives de renforcement des efforts de prévention n’ont jamais été aussi prometteuses (RAPPORT ONUSIDA 2013, THE GAP REPORT 2014). Les données actuelles montrent que le risque de transmission du VIH pourrait diminuer jusqu’à 96% grâce aux thérapies antirétrovirales, d’environ 60% grâce à la circoncision masculine médicale volontaire et de plus de 40% grâce à la prophylaxie préexposition chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Malheureusement, sur les 35 millions de personnes vivants avec le VIH-1, la proportion de personnes n’ayant pas accès aux traitements antirétroviraux est de 70% : environ 80% au Nigéria, 58% en Afrique du Sud, 64% en Inde. En outre, malgré les campagnes d’incitation à la circoncision masculine volontaire médicale, moins de 30% des hommes sont circoncis dans les pays subsahariens en dehors du Kenya et de l’Ethiopie où l’on atteint les 50%. Dans ce contexte, il est primordial de comprendre l’ensemble des mécanismes conduisant à la transmission sexuelle du virus afin de développer de nouvelles stratégies de prévention pour atteindre un jour les objectifs ambitieux fixés par l’ONUSIDA et l’OMS pour 2015 : zéro nouvelle infection, zéro discrimination et zéro décès lié au SIDA (RAPPORT ONUSIDA 2013, THE GAP REPORT 2014). 10 b. Le VIH : structure, génome et protéines Le VIH est un lentivirus appartenant à la famille des Retroviridae. Comme tous les rétrovirus, le VIH-1 est un virus enveloppé qui possède la caractéristique de transcrire son génome d’acide ribonucléique (ARN) en acide désoxyribonucléique (ADN) à l’intérieur de la cellule hôte par la transcriptase inverse. Le génome du VIH1, constitué de 2 copies d’ARN simple brin et de polarité positive, a une taille d’environ 10kb. Les lentivirus sont des rétrovirus non oncogènes qui infectent principalement les cellules du système immunitaire. Ils sont responsables de maladies chroniques, à évolution lente, caractérisées par une immunodéficience [pour revue (Adamson and Freed 2007 ; Kuzembayeva et al. 2014)]. La structure d’une particule virale et du génome du VIH-1 sont schématisés Figures 1 et 2. Parmi les 15 protéines codées par le génome du VIH se trouvent des protéines structurales (Matrice (MA), Capside (CA), nucléocapside (NC) , Protéase (PR), transcriptase inverse (RT), Intégrase (IN), protéines d’enveloppe (SU pour surface) et (TM pour transmambranaire)) et des protéines auxilaires (dont le rôle sera détaillé en II-b-5-g) : l’activateur transcriptionnel (Tat), le régulateur d’expression des protéines virales (Rev), la protéine virale U (Vpu), la protéine virale R (Vpr), le facteur d’infectiosité virale (Vif) et l’effecteur négatif (Nef). Toutes ces protéines jouent un rôle essentiel dans la réplication virale et l’infectiosité. Un grand nombre de ces protéines interagit avec des molécules cellulaires afin d’optimiser la réplication et le rendement de la production virale [pour revue (Adamson and Freed 2007; Ambrose and Aiken 2013)]. Les principales étapes du cycle de réplication du virus sont présentées Figure 3. 11 Figure 1 : Représentation schématique des éléments viraux composant la particule virale du VIH-1. La particule virale mature et infectieuse se présente sous une forme plus ou moins sphérique d’environ 100 nm de diamètre. Cette particule se compose d’une bicouche lipidique dérivée de la cellule hôte dans laquelle sont imbriquées des glycoprotéines de surface (Gp120 et Gp41), c’est l’enveloppe virale (Env). Les glycoprotéines de surface sont associées sous forme de trimères : 3 protéines Gp41, enchâssées dans la membrane sont liées de façon covalente à trois protéines Gp120. Directement attaché à l’enveloppe se trouve un collier de protéines sphériques : la matrice (MA). Au centre de la particule virale mature se trouve un corps en forme de cône composé de protéines de capside (CA) contenant différents éléments viraux. On y trouve des enzymes virales : la reverse transcriptase (RT), l’intégrase (IN) ainsi que la nucléocapside (NC) qui sont toutes directement liées au génome viral constitué de deux simples brins d’ARN positif identiques [pour revue (Adamson and Freed 2007; Briggs and Krausslich 2011)]. 12 Figure 2 : Représentation schématique du génome viral et des protéines encodées. Le génome est flanqué par deux régions non transcrites : 5’LTR et 3’LTR. Chaque brin d’ARN est identique et est composé de 9181 nucléotides. Le génome viral comporte : 3 gènes principaux de strucure, gag, pol et env et des gènes régulateurs vif, vpr, vpu, tat, rev, nef et dans certains isolats tev. L’épissage du génome viral aboutit à 3 ARNv de tailles différentes (9, 4 et 2kb) dont la traduction conduit à la formation de trois protéines Gag, Gag/pol et Env qui sont les précurseurs des protéines et enzymes virales. Le clivage par des protéases cellulaires ou/et virales de ces précurseurs aboutit aux différentes protéines virales : de capside (P24, MA, NC), d’enveloppe (Gp120, Gp41) et les enzymes (RT, IN, PR). Les autres protéines Vif, Vpu, Vpr, Nef, Tat et Rev sont issues d’un transfert primaire de l’ARNm épissé. Abréviations : LTR : long terminal repeat; RRE: Rev-Responsive Element; MA: matrice; CA: capside; NC: nucléocapside; Pr: protéase; RT : transcriptase inverse; IN : integrase; P, protéine; Gp, glycoprotéine. 13 Figure 3 : Le cycle viral du VIH-1 [d’après (Peterlin and Trono 2003) et (Arhel et al. 2007)]. (1) Attachement : Le virus se fixe sur la cellule cible, par reconnaissance entre la protéine virale gp120 et des protéines cellulaires. (2) Fusion : Les deux membranes (du virus et de la cellule cible) fusionnent à la membrane cellulaire ou dans l’endosome, ce qui permet la pénétration de la nucléocapside, il s’ensuit la décapsidation et la libération de l'ARN viral dans le cytoplasme. (3) Transcription inverse: Grâce à la transcriptase inverse virale, l'ARN viral est rétro-transcrit en ADN viral. (4) Intégration : Cet ADN pénètre dans le noyau, où il s'intègre au génome cellulaire (provirus). (5) Transcription : Il est ensuite transcrit en ARN messager et génomique. (6) Traduction : Après avoir été transcrits par l'ARN polymérase de la cellule, les ARN messagers viraux sont traduits en trois précurseurs protéiques. Ces précurseurs sont clivés par des protéases cellulaires et virales, pour donner les différentes protéines virales. (7) Assemblage : Les protéines virales et l'ARN viral sont associés pour former de nouvelles particules virales au niveau de la membrane cellulaire ou au niveau de vésicules cellulaires. Puis le virus bourgeonne. (8) Maturation : Les virions subiront une étape de maturation avant de devenir infectieux. 14 c. Récepteurs et tropisme du VIH 1) Récepteurs impliqués dans l’entrée du virus par fusion avec la membrane cellulaire Le VIH-1 utilise une grande variété de récepteurs présents sur la membrane cellulaire pour infecter les cellules. Le récepteur principal du VIH est la glycoprotéine CD4, exprimée à la surface des lymphocytes (LT), des monocytes/macrophages et de certaines cellules dendritiques (DC). Lorsque la cellule hôte est infectée, l’expression du récepteur CD4 à la membrane cellulaire est sous-régulée par les protéines virales Nef et Vpu pour empêcher l’infection de novo [pour revue (Dube et al. 2010; Wilen et al. 2012)]. La liaison des protéines d’enveloppe virales Gp120 et Gp41 à un corécepteur est également necessaire à l’entrée du virus dans la cellule. Les premiers et principaux co-récepteurs décrits sont les récepteurs de chimiokines CXCR4 et CCR5, exprimés à la surface des cellules de la lignée hématopoïétique dont les lymphocytes T CD4+, les cellules dendritiques, les macrophages, au niveau du système nerveux central, et sur les cellules épithéliales [pour revue (Pollakis and Paxton 2012 ; Wilen et al. 2012)]. Le ligand naturel de CXCR4 est SDF-1 (Stromal Derived Factor-1 ou CXCL12) dont la fixation induit l’internalisation de CXCR4 membranaire et sa dégradation partielle [pour revue (Pollakis and Paxton 2012; Wilen et al. 2012 ; Arnolds and Spencer 2014)]. CCR5 se lie principalement à RANTES, MIP-1α et MIP-1β, MCP-1, cytokines sécrétées par les LT CD8+ et inhibant la réplication du VIH-1. La fixation de RANTES induit l’internalisation de CCR5 qui est ensuite redistribué à la membrane plasmique [pour revue (Pollakis and Paxton 2012 ; Wilen et al. 2012)]. L’identification de CCR5 et CXCR4 a permis de comprendre les différences de tropisme des souches et donc de définir deux types de virus : les souches utilisant le co-récepteur CXCR4 (typiquement exprimé par les LT) définies par le terme « virus X4, lympho-tropique » et les souches utilisant le co-récepteur CCR5 (exprimé notamment par les macrophages et les lymphocytes T mémoires) définies comme « virus R5, macrophage- tropique ». Cependant, la capacité des isolats primaires R5 à se multiplier dans des macrophages est variable (Loftin et al. 2010). Certaines 15 souches sont dual-tropiques et peuvent utiliser les 2 types de co-récepteur, elles sont nommées souches R5X4. Les virus à tropisme R5 sont majoritairement transmis par voie sexuelle et sont prédominants au début de l’infection. Puis, au cours de la maladie, des virus à tropisme X4 et à tropisme R5X4 émergent. Ces derniers plus virulents, se répliquent plus rapidement et sont associés au déclin des LT CD4+ [pour revue (Naif 2013)]. Cette évolution d’un tropisme R5 vers un tropisme X4 est liée à des mutations affectant la protéine virale Gp120 en particulier au niveau de la boucle V3 (motif d’acides aminés modifiant la conformation, charge, glycosylation). Les régions V1 et V2 de la Gp120 sont également impliquées dans le tropisme viral (augmentation de la charge et glycosylation) [pour revue (Hartley et al. 2005; Connell and Lortat-Jacob 2013)]. 2) Récepteurs impliqués dans l’attachement du VIH aux cellules Outre les principaux récepteurs du VIH, CD4 et CCR5 ou CXCR4, d’autres récepteurs cellulaires sont également impliqués dans l’attachement du virus aux cellules, et permettent par exemple le « portage » de virions par ces cellules en l’absence d’infection productive (cas des cellules dendritiques) ou l’entrée du VIH par endocytose. Trois grandes familles de récepteurs alternatifs capables de fixer le VIH-1 et dans de nombreux cas de l’internaliser ont été mises en évidence : - Le galactosylcéramide (GalCer) ou les dérivés apparentés en particulier les formes sulfatées ; - Les lectines de type C comprenant les Macrophages Mannose Receptor (MMR), les Mannose Binding Lectin (MBL), les langerines et enfin, la molécule DCSIGN ; - Les héparanes sulfate de protéoglycane (HSPG) qui se composent de trois familles : les syndéglycanes, les glypicanes et les perlécanes. Plus récemment, l’intégrine α4β7 a été identifiée pour se lier à la protéine virale Gp120 via un motif tripeptidique (LDV) de la boucle V2 de cette dernière. L’intégrine α4β7 n’est pas un récepteur d’entrée mais elle permet de faciliter l’attachement des virions aux cellules cibles. En effet, la liaison de l’intégrine α4β7 à la Gp120 induit 16 l’activation des intégrines LFA-1 et ainsi la formation de synaspe virologique (Arthos et al. 2008; Cicala et al. 2009). L’attachement du VIH aux cellules via cette intégrine pourrait jouer un rôle important au niveau muqueux car elle est exprimée par les lymphocytes T intestinaux (cf chapitre II, paragraphe sur les cellules cibles dans la muqueuse). D’autre part, des études récentes ont montré que le recépteur CD169 (ou SIGLEC-1 ou Sialoadhésine), qui lie les acides sialiques, était impliqué dans la capture du VIH et la transinfection des cellules LT CD4+. En effet, Izquierdo et al ont montré que des anticorps dirigés contre Siglec-1 inhibaient la capture par les DC du VIH-1 de façon dose-dépendante et qu’un KO par siRNA réduisait fortement cette capture ainsi que la transinfection des LT CD4+ (Izquierdo-Useros et al. 2012). L’expression de Siglec-1 est induite par le LPS, l’IFNα et le TGFβ (Puryear et al. 2013; De Saint Jean et al. 2014). D’autre part, une étude in vivo a montré que Siglec1 était surexprimé très tôt après l’infection par le SIV et que son expression était maintenue dans les modèles pathogènes favorisant la dissémination de l’infection (Jaroenpool et al. 2007). A cela s’ajoutent de nombreuses autres molécules pouvant également servir de corécepteur et permettre l’entrée de certains variants de VIH-1 in vivo [pour revue (Berger et al. 1999; Pollakis and Paxton 2012)]. II. LA TRANSMISSION SEXUELLE DU VIH Le VIH se transmet principalement lors de l’exposition des muqueuses à un fluide contaminant tel que le sang, le sperme, les sécrétions vaginales ou le lait maternel. La contamination se fait à l’occasion de rapports sexuels non protégés, lors d’une transfusion de sang contaminé, lors de l’échange de seringues contaminées, ou de la mère à l’enfant pendant la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement. a. Les différentes voies de transmission sexuelles La transmission sexuelle est la principale voie de transmission du VIH 1 puisqu’elle est à l’origine de plus de 80 % des nouvelles infections. La probabilité de transmission par voie sexuelle par exposition varie de 1/20 à 1/3000 (Tableau 1) et dépend de nombreux facteurs. Il a été montré que la transmission par voie anale réceptive est beaucoup plus efficace que la transmission par voie vaginale 17 réceptive, et que ces deux voies sont elles-mêmes plus efficaces que les voies anale et vaginale insertives. De plus, les risques de transmission lors d’activités sexuelles orales, bien que nettement moins à risque que la pénétration, sont avérés, avec une incidence plus élevée chez les homosexuels et un risque accru lors de rapport oraux réceptifs avec lésions buccales [pour revue (Hladik and McElrath 2008; Boily et al. 2009; Tebit et al. 2012; Baggaley et al. 2013)]. La prévalence entre les différents modes de transmission sexuelle diffère selon les régions du monde. Dans les pays développés (USA, Canada, Europe, Australie, Nouvelle Zélande, certains pays d’Asie et d’Amérique du sud) les homosexuels, exposés par voie rectale et par le pénis, constituent la population la plus infectée. Au contraire, dans les pays en voie de développement (Afrique sub-saharienne, Caraïbe, Océanie, Chine), la transmission hétérosexuelle est la plus fréquente (UNAIDS 2013). Ces données font des muqueuses génitales et colorectales les deux portes d’entrée principales du VIH1 et du sperme son principal vecteur. Bien que l’infection du pénis, via le prépuce et l’urètre [(Ganor et al. 2010); pour revue (Ganor and Bomsel 2010)] par les sécrétions vaginales et colorectales constituent une part importante des nouvelles contaminations [pour revue (Hladik and McElrath 2008)], nous ne nous intéresserons dans les chapitres suivants qu’à la muqueuse colorectale et aux muqueuses du tractus génital féminin dans le cadre d’une contamination via le sperme. 18 Site d’invasion Localisation Type Vecteur de du VIH anatomique d’épithélium transmission Probabilité de transmission par exposition Estimation de la contribution au nombre de cas VIH dans le monde Vagin Tractus génital féminin Pluristratifié Exocol Endocol Sperme Pluristratifié 1/700 – 1/3000 10,2 millions Sécrétion et Tractus génital desquamation masculin cervi-vaginales intestinal 12,6 millions Monostratifié Prépuce interne Tractus 1/200-1/2000 Urètre pénien Monostratifié et rectales Rectum Monostratifié Sperme 1/20 – 1/300 3,9 millions Sperme 1/2500 1,5 millions 1/5 – 1/10 960 000 1/10 – 1/20 480 000 95/100 – 1/150 2,6 millions Tractus gastrointestinal Sang maternel, Varié haut sécrétion génitale (intrapartum), lait maternel 2 épithéliums Placenta Villosités (cyto – et Sang maternel choriales syncytio – (intrautérin) trophoblaste) Produits Sang sanguins, coupure Tableau 1 : Contribution des sites d’invasion du VIH-1 à la pandémie [d’après (Hladik and McElrath 2008)]. 19 b. Le tractus génital féminin et la muqueuse colorectale : principales voies d’entrée du VIH présent dans le sperme Lors de la transmission sexuelle par voie anale ou vaginale réceptive, le VIH-1 contaminant le sperme sous la forme de virions et de cellules infectées entre en contact avec la muqueuse génitale féminine ou celle du tissu colorectal. Différents mécanismes de passage au niveau des muqueuses ont été avancés et sont présentés ci-dessous. 1) La muqueuse : barrière physique contre l’infection a. Les muqueuses du tractus génital féminin (TGF) Le TGF est constitué de 3 parties (Figure 4) : - le TGF inférieur qui correspond au vagin et à l’exocol et qui est exposé au VIH-1, - le TGF supérieur qui correspond à l’endocol, l’endomètre, les trompes de Fallope et les ovaires, et qui est isolé de l’environnement externe et est peu exposé au VIH-1 - et une 3ème partie qui correspond à la zone de transition entre l’endocol et l’exocol [pour revue (Iwasaki 2010; Southern 2013; Xu et al. 2013; Nguyen et al. 2014)]. La muqueuse vaginale et celle de l’exocol sont constituées d’un épithélium squameux pluristratifié, kératinisé (vagin) ou non (exocol), comportant plusieurs dizaines de couches de cellules et d’une épaisseur de 200 à 300 µm. Une couche de cellules basales génère de nouvelles cellules. Michellini et al. suggèrent que la régénération de l’épithélium squameux favorise le recrutement de leucocytes via la sécrétion de cytokines ou de facteurs de croissance favorisant la protection contre les pathogènes (Michelini et al. 2004). De plus, au fur et à mesure que les cellules migrent vers la partie extérieure de l’épithélium, elles se kératinisent constituant une barrière efficace conte les pathogènes (Dinh et al. 2012). En outre, la desquamation des couches supérieures de cellules confère à la muqueuse une protection contre les pathogènes car il est plus difficile d’y établir une infection persistante [pour revue (Kaushic et al. 2010; Southern 2013)]. 20 La muqueuse de l’endocol et celle de l’utérus sont constituées d’un épithélium monostratifié sous lequel des agrégats lymphoïdes sont observés. L’épithélium est couvert de mucus sécrété par les cellules épithéliales qui peuvent former des cryptes. Ce mucus immobilise les virions et diminue l’attachement du virus aux cellules épithéliales [(Maher et al. 2005) ; pour revue (Merbah et al. 2011; Southern 2013)]. La zone de transition entre l’endocol et l’exocol est caractérisée par un épithélium peu épais et une abondance de cellules immunitaires notamment des LT CD4+. Des agrégats lymphoïdes peuvent également y être observés. La muqueuse de la zone de transition est celle du TGF qui contient le plus de cellules immunitaire, c’est pourquoi cette zone est considérée comme la plus sensible à l’infection par le VIH-1 [(Maher et al. 2005); pour revue (Merbah et al. 2011; Southern 2013; Nguyen et al. 2014)]. b. La muqueuse colorectale La muqueuse colorectale est formée d’un épithélium monostratifié. Juxtaposé à la surface basolatérale de cet épithélium, on trouve de nombreuses cellules immunitaires : LT, macrophages, DC, LB, CELLULES NK, cellules de Langerhans. La muqueuse anale est formée d’un épithélium pluristratifié. Entre les deux, une zone de transition ou de jonction anorectale est observée [pour revue (Hladik and McElrath 2008; Iwasaki 2010; Keele and Estes 2011; Xu et al. 2013)] (Figure 4). Les épithéliums monostratifiés sont plus fragiles que les épithéliums pluristratifiés et sont de ce fait plus susceptibles à la formation de brèche lors de rapports sexuels et donc plus vulnérables aux pathogènes (Chlamydia trachomatis, Neissaria gonorrhoeae, VIH-1). Mais ils sont également caractérisés par la présence de jonctions serrées qui leur confèrent une certaine protection contre les pathogènes. A l’inverse, des jonctions plus lâches sont observées dans les épithéliums pluristratifiés [pour revue (Keele and Estes 2011; Southern 2013; Nguyen et al. 2014)]. 21 Lumière Exocol Junction anorectale Follicules lymhoïdes Vagin Epithélium monostratifié Epithélium monostratifié Junction anorectale Zone de transformation Mucus Epithélium pluristratifié Epithélium pluristratifié Figure 4 : Anatomie de la muqueuse Cervico-vaginale et de la muqueuse anorectale. D’après (Iwasaki 2010). 22 2) Le mucus Les cellules épithéliales des muqueuses sécrètent de nombreux facteurs biologiques dont le mucus qui crée un environnement inhospitalier pour les pathogènes et renforce la barrière épithéliale. Le mucus est composé d’eau et de glycoprotéines hydrophiles contenant des domaines riches en sérine et thréonine et des sites de liaison de glycane Ces glycoprotéines sont les mucines. A ce jour, 18 gènes codant pour la mucine (MUC) ont été identifiés. La composition du mucus peut varier selon le type de muqueuse et sa localisation. De plus, 2 types de mucines ont été identifiés : (i) les mucines liées à la membrane, exprimées à la surface apicale des cellules épithéliales, elles forment le glycocalyx ; (ii) les mucines sécrétées sous forme de monomères qui se lient les unes aux autres pour former un gel [pour revue (Juge 2011)]. Dans le TGF, plusieurs mucines ont été identifiées en fonction du site anatomique : (i) les mucines 1 et 6 sont sécrétées au niveau de l’utérus ; (ii) les mucines 1, 4, 5 et 6 sont sécrétées au niveau de l’endocol ; (iii) et les mucines 1 et 4 sont sécrétées au niveau de l’exocol. La sécrétion des mucines dans le TGF et donc la composition et la viscosité du mucus varient en fonction du cycle menstruel. L’œstradiol favorise la sécrétion de la mucine 5B et sa glycosylation, ce qui a pour effet d’augmenter la quantité d’eau dans le mucus et de le rendre plus abondant, moins visqueux et moins acide. Ceci facilite la pénétration du sperme au moment de l’ovulation. Le mucus contient également des composants antimicrobiens, des immunoglobulines et des anticorps qui peuvent se lier aux pathogènes et former des agrégats trop larges pour diffuser à travers le mucus [pour revue (Kaushic et al. 2010; Hickey et al. 2011; Juge 2011; Reis et al. 2014)]. Au niveau de la muqueuse anorectale, les cellules en gobelet de la muqueuse anorectale produisent de grandes quantités de mucus (MUC 3, 4, 5, 11 et 19) qui protègent l’épithélium d’un contact direct avec la microflore bactérienne. En cas d’inflammation, des brèches peuvent survenir dans cette barrière chimique et entraînent la colonisation bactérienne [pour revue (Juge 2011; Maldonado-Contreras and McCormick 2011)]. 23 3) La flore microbienne La flore microbienne est présente à la surface de toutes les muqueuses et elle joue un rôle important dans la régulation du pH du mucus, en particulier les bactéries Lactobacillus. Ces bactéries produisent de l’acide lactique qui permet de maintenir le pH acide du mucus, du peroxyde d’hydrogène (H2O2) et des bactériocines. Ces molécules permettent le maintien de la flore microbienne et elles présentent des propriétés antivirales. Au niveau du TGF, l’altération de la flore microbienne liée au cycle menstruel, ou liée à la prolifération d’autres microorganismes (Candida albicans, Staphylococcus aureus) ou suite à des douches vaginales peut entraîner une inflammation et favoriser l’infection par le VIH-1 (Aldunate et al. 2013; Nardis et al. 2013; Vandepitte et al. 2014) ; [pour revue (Buvé 2014)]. La flore intestinale, dans laquelle plus de 1 000 espèces de bactéries ont été identifiées, est indispensable au maintien de l’intégrité de la muqueuse. Elle joue un rôle dans la réponse immunitaire intestinale et le renouvellement des cellules de la muqueuse [pour revue (Maldonado-Contreras and McCormick 2011)]. 4) Les cellules cibles de la muqueuse Le VIH a pour cible différentes cellules immunitaires et pénètre rapidement dans les macrophages, les monocytes et les lymphocytes T4. Deux catégories de cellules exprimant la molécule CD4 peuvent être infectées par le VIH au niveau des muqueuses : - Les lymphocytes CD4+, dits T helper, ayant pour fonction de coordonner l’ensemble des réactions immunes humorales et cellulaires. Ils sont impliqués dans un cycle hautement réplicatif du virus. - Les cellules myéloïdes et/ou présentatrices d’antigènes : monocytes et macrophages, cellules dendritiques, cellules de Langherans. Elles sont impliquées dans un cycle peu réplicatif et participent à la diffusion et la dissémination du virus, elles peuvent également constituer des réservoirs pour le VIH. La circulation de ces cellules est assurée par les voies lymphatiques et sanguines et cette dynamique assure une dissémination optimale du virus. 24 La fréquence et la densité des cellules cibles potentiel du VIH varie dans les muqueuses en fonction du tissus étudiés et en fonction des facteurs de l’hôte et des facteurs externes conduisant à une inflammation locale [pour revue (Keele and Estes 2011)]. a. Les lymphocytes T CD4+ De nombreux LT CD4+ (41 % des LT CD3+) ont été observés sous forme d’infiltrats dans le stroma de la zone de transition et dans la lamina propria de l’exocol et du vagin ainsi que dans la sous muqueuse de l’endocol [pour revue (Rodriguez-Garcia et al. 2013)] ; (Trifonova et al. 2014). Les LT CD4+ sont également retrouvé en abondance dans la muqueuse colorectale (Grivel et al. 2007; McElrath et al. 2013). Plusieurs études ont montré qu’alors que les lymphocytes TCD4 naïfs sont résistants à l’infection productive, les lymphocytes T CD4+ mémoires sont permissifs à l’infection par le VIH-1, en particulier les LT CD4+ mémoires activés [pour revue (McKinnon and Kaul 2012) ; (Saba et al. 2013). Les LT CD4+ sont également capables d’initier une transmission cellule-cellule efficace du VIH via l’établissement d’une synapse virologique [pour revue (Costiniuk and Jenabian 2014)]. La majorité des LT CD4+ des muqueuses sont des LT mémoires. Ils sont caractérisés par une forte expression de CCR5 (15 fois plus que les LT CD4+ sanguins), et du marqueur d’activation CD69 (100 fois plus que les LT CD4+ sanguins). Dans la muqueuse colorectale 56% des cellules CCR5+ sont des lymphocytes. Les LT CD4+ présents dans les muqueuses du TGF et de la muqueuse colorectale expriment fortement l’intégrine α4β7 (Cicala et al. 2009; McKinnon et al. 2011; Martinelli et al. 2013; Goode et al. 2014). Celle-ci medie la migration des lymphocytes dans les muqueuses via l’intégration avec les protéines MAdCAM-1, VCAM-1, et la fibronectine (Andrew et al. 1994). Les cellules α4β7+ définissent un sous ensemble de LT qui sont métaboliquement actifs et hautement susceptibles à l’infection par le VIH et caractérisés par une forte expression de CCR5 et une faible expression de CXCR4 (Cicala et al. 2009; McKinnon et al. 2011). L’intégrine α4β7 pourraient donc être impliquée dans l’infection massive des LT CD4+ dans l’intestin, leur déplétion ainsi que dans la perte d’intégrité de la muqueuse [pour revue (Wilen et al. 2012)]. L’importance du rôle de l’intégrine α4β7 dans l’infection par le VIH a été modulée par des études récentes. En effet, deux études ont montré que les LT CD4+ 25 α4β7 négatives constituaient les cellules cibles préférentiels du VIH dans l’intestin (Monteiro et al. 2011; McBride et al. 2013). D’autres part, l’études de nombreux isolats de VIH indique que la capacité de liaison α4β7/Gp120 n’est pas commune à toutes les souches de VIH (Parrish et al. 2012; Perez et al. 2014). Cependant une sélection des souches transmises pourrait ainsi s’opérer. b. Les monocytes/macrophages Les macrophages constituent 10 % des leucocytes présents dans le TGF où ils sont localisés au niveau de la lamina propria. Ils expriment peu le récepteur CD4 et le corécepteur CXCR4 mais expriment largement CCR5. Leur phénotype est proche de celui des monocytes puisqu’ils expriment fortement le récepteur CD14 (Saba et al. 2010); [pour revue (Rodriguez-Garcia et al. 2013)]. Une étude récente vient contredire ces résultats et montre que les macrophages CD14+ CD11c- constituent 30% des cellules de l’exocol (Trifonova et al. 2014). Dans la muqueuse colorectale, les macrophages expriment peu CCR5 et ne représentent que 1 à 3 % des cellules CCR5+ (McElrath et al. 2013). Les macrophages des muqueuses peuvent exprimer DC-SIGN, CD169 mais aussi des syndécans et ainsi capter le VIH-1. Ils sont également capables de macro-pinocytose [pour revue (Hladik and McElrath 2008)]; (Soilleux et al. 2002; Hiemstra et al. 2014; Trifonova et al. 2014). La permissivité des macrophages à l’infection diffère selon les sous populations de macrophages et la muqueuse. Les M1 qui ont une activité pro-inflammatoire sont peu permissifs au virus car ils produisent des chimiokines ligands de CCR5 et diminuent l’expression de CD4 à leur surface. De plus, ils expriment le facteur de restriction APOBEC 3A. Les macrophages M2 qui ont une activité anti inflammatoire sont plus susceptibles à l’infection, ils expriment DC-SIGN (DC Specific ICAM-3Grabbing Non integrin) et sont capables de transmettre efficacement le virus aux LT CD4+ [pour revue (Alfano et al. 2013)]. Les macrophages du TGF sont plus susceptibles à l’infection que les macrophages de la muqueuse colorectale (Saba et al. 2013); [pour revue (Shen et al. 2010a; Rodriguez-Garcia et al. 2013)]. Les macrophages infectés sont plus résistants aux effets cytopathiques de l’infection virale que les lymphocytes T et continuent à produire du virus et servent donc de réservoir viral jusqu’à la mort de la cellule (demie-vie de 1 à 4 semaines). De plus, l’infection par le VIH-1 des macrophages entraîne une dérégulation des fonctions de 26 phagocytose, de présentation antigénique, de signalisation via les TLR et de production de cytokines [pour revue (Collini et al. 2010)]. c. Les cellules dendritiques et cellules de Langerhans Les cellules dendritiques (DC) sont localisées au niveau de la sous muqueuse cervico-vaginale, dans la lamina propria et dans l’épithélium pluristratifié du vagin et de l’exocol ainsi qu’au niveau sub-épithélial dans la muqueuse colorectale. Dans cette dernière, elles sont plus abondantes au niveau du colon (194 DC/mm2) qu’au niveau du rectum (116 DC/mm2) [pour revue (Hladik and McElrath 2008; RodriguezGarcia et al. 2013) ; (McElrath et al. 2013). Dans l’endomètre, le nombre de DC matures (CD83+) reste constant alors que le nombre de DC immatures (CD1a+) varie en fonction du cycle menstruel [pour revue (Rodriguez-Garcia et al. 2013)]. Les DC expriment le CD4 et les corécepteurs CCR5 et CXCR4 mais également plusieurs récepteurs alternatifs dont DC-SIGN et CD169 (dont l’expression, contrairement à DC-SIGN, ne dépend pas du stade de maturation des cellues) qui sont capables de fixer le VIH (souches X4 ou R5) via la Gp120 avec une affinité supérieure à celle de l’interaction Gp120/CD4 [pour revue (Nisole and Saib 2004)]. La capture de la particule virale par endocytose est le mode d’entrée majeur du VIH1 dans les DC et via l’interaction entre DC-SIGN ou GalCer et le VIH-1 (Turville et al. 2004; Nobile et al. 2005). Les DC jouent alors le rôle de cellules réservoirs avant de transmettre le virus en trans aux LT CD4+ [pour revue (Rodriguez-Garcia et al. 2013)]. D’autre part, il a récemment été montré que les DC présentes dans la muqueuse colorectale étaient capables d’étendre leurs dendrites à travers l’épithélium jusque dans la lumière du colon pour y capturer via leurs récepteurs CCR5 les virus de souche R5 puis d’infecter des LT CD4+ par transfert (Cavarelli et al. 2013). Les cellules de Langerhans sont abondantes dans l’épithélium cervico-vaginal. Elles n’expriment pas le récepteur DC-SIGN ni le corécepteur CXCR4 mais elles expriment HLA-DR et CD1a, CD11c et la langérine ainsi que des MCLRs (Mannose dépendant C type Lectine Receptors). Elles capturent les virions via leurs dendrites qui s’étendent dans la lumière vaginale ou colorectale pour la capture d’antigène [pour revue (Hladik and McElrath 2008; Rodriguez-Garcia et al. 2013)]. Au niveau de 27 la muqueuse vaginale, les cellules de Langerhans n’expriment pas CD4 ni CCR5 (pour revue (Xu et al. 2013)]. d. Les cellules épithéliales Les cellules épithéliales sont les premières cellules au contact du virus contenu dans les sécrétions contaminées. Elles constituent des cibles potentielles pour le VIH, grâce à l’expression de récepteurs de surface alternatifs comme le GalCer, les lactocéramides sulfatés ou les syndécans. D’autre part, l’existence des corécepteurs CCR5 et CXCR4 du VIH-1 à la surface de lignées de cellules épithéliales colorectales ou génitales a pu être mise en évidence par différentes études. Ces observations suggérant que les cellules épithéliales pouvaient constituer des cibles pour le VIH-1 ont été confortées par la détection du virus au sein de l’épithélium intestinal de patients séropositifs (Heise and L'Age 1991; Kotler et al. 1991). Mais des études menées ex vivo et in vivo ont montré soit une absence d’expression du récepteur CD4 et des corécepteurs CCR5 et CXCR4 par les cellules épithéliales primaires soit une expression des co-récepteurs mais uniquement à la surface des cellules sub-épithéliales (Patterson et al. 1998; Zhang et al. 1998). Les résultats de nombreuses études in vitro ou ex vivo (Tan et al. 1993; Furuta et al. 1994; Howell et al. 1997; Dezzutti et al. 2001; Asin et al. 2003; Wu et al. 2003; Asin et al. 2004; Berlier et al. 2005; Saidi et al. 2007) sont contradictoires, certaines concluant à l’absence d’entrée virale, d’autres à la séquestration du virus, et d’autres montrant une production de novo de virions infectieux [pour revue (Rodriguez-Garcia et al. 2013)]; (Tan et al. 1993; Micsenyi et al. ). Malgré tout, les cellules épithéliales jouent un rôle dans la transmission du VIH-1 via la transcytose, mécanisme de passage des virions du pôle apical au pôle basolatéral des cellules épithéliales après la liaison de virions aux certains récepteurs et corécepteurs CCR5 et CXCR4 ou via des molécules d’adhésion telles que GalCer ou l’héparan sulfate (Bomsel and Alfsen 2003; Kinlock et al. 2014; Kohli et al.). 28 5) Les acteurs de l’immunité innée dans la muqueuse a. Les cellules Natural Killer (NK) Les cellules NK sont des cellules lymphoïdes granuleuses qui ont la capacité de lyser les cellules tumorales et les cellules infectées par un virus sans stimulation préalable par un antigène. Ce sont donc des acteurs de l’immunité innée. Elles sont présentes en abondance dans la sous muqueuse cervico-vaginale ainsi que dans la muqueuse rectale où elles résident soit dans l’espace intra épithélial soit dans la lamina propria. Dans les muqueuses, les cellules NK, comme toutes les cellules NK, n’expriment pas CD3 mais leur phénotype peut varier en fonction de la muqueuse. Elles expriment CD9, CD56, CD94, CD69 et peu ou pas CD16 dans la muqueuse de l’endocol, contrairement aux muqueuses de l’exocol, du vagin et à la muqueuse colorectale qui exprime CD16 mais pas CD69 ni CD94. Dans le tractus gastrointestinal, il a été montré que les cellules NK de l’espace intra épithélial, qui se multiplient de façon massive, pouvaient être impliquées dans le contrôle de la réplication virale chez des patients traités et des patients élite contrôleurs [pour revue (Ploquin et al. 2012) ; (Quillay 2014a)] ; (Sips et al. 2012). Les cellules NK dans la muqueuse constituent la première ligne de défense et vont contrôler l’infection par le VIH-1 avant l’initiation de la réponse immunitaire adaptative. Leur exposition aux IFN de type 1 et leur contact avec des DC activées entraînent la production d’IL-2 et d’IL-15. Ceci permet d’augmenter leur prolifération ainsi que leur production d’IFNγ et leur activité cytotoxique contre les cellules infectées. Les cellules NK activées par la diminution des signaux inhibiteurs ou l’augmentation des signaux activateurs vont relarguer des granules cytoplasmiques contenant de la perforine et de la granzyme. Les cellules NK peuvent également être activées par liaison d’un anticorps au CD16, ce qui déclenchera les mécanismes d’ADCC (cytotoxicité cellulaire dépendante des anticorps). Les cellules NK peuvent également induire l’apoptose des cellules par le Fas ligand. Durant la phase aigüe de l’infection, il y a une expansion des cellules NK CD56dim (faible expression de CD56 et exprime CD16) et une augmentation de l’expression des récepteurs inhibiteurs (KIR et CD85j) et de l’expression des cytokines tels que l’IFNγ, impliqué dans la réponse antivirale, TNFα, IL-10, GM-CSF qui vont permettre la mise en place d’un environnement proinflammatoire et des ligands de CCR5 qui vont inhiber l’entrée du 29 virus MIP1α, MIP1β, RANTES. En parallèle, on observe une diminution des cellules NK CD56bright (forte expression de CD56, pas d’expression de CD16). Durant la phase chronique, on observe une altération de la distribution des cellules NK dans les muqueuses avec une expansion des cellules NK anergiques CD56neg ainsi qu’une diminution des cellules NK CD56+. Les cellules NK anergiques sont caractérisées par une diminution de la production d’IFNγ et une diminution de l’activation des DC. Le VIH-1 a développé la capacité d’échapper aux cellules NK, via une adaptation au génotype des KIR, en particulier KIR2DK2, qui lui permet d’inhiber la liaison des cellules NK aux LT CD4+ infectés par le récepteur KIR. De plus, l’interaction entre les cellules NK et les DC augmente la réplication virale dans les DC [pour revue (Ploquin et al.) ; (Quillay 2014a)] ; (Sips et al. 2012). b. Les macrophages et les cellules dendritiques Les macrophages et les cellules dendritiques sont des acteurs clés dans la réponse immunitaire innée. Ce sont des cellules présentatrices d’antigènes (CPA) qui vont permettre d’initier la réponse immunitaire adaptative. Elles sécrètent des cytokines qui vont orienter la réponse immunitaire. Les macrophages sont également capables de produire des molécules du complément, des enzymes lytiques, des microbicides, des radicaux libres oxygénés, des oxydes nitriques et ce sont des cellules phaogocytaires. Peu de choses ont été montrées sur le rôle des macrophages dans la réponse immunitaire innée face au VIH-1 mais il semblerait que les DC et les cellules de Langerhans puissent orienter la réponse immunitaire adaptative vers une réponse de type Th2 alors que les macrophages orientent vers une réponse de type Th1 [pour revue (Duluc et al. 2013)]. c. Les protéines et peptides antimicrobiens Les cellules épithéliales et les cellules immunitaires des muqueuses produisent dans leurs sécrétions de nombreuses protéines et peptides présentant une activité antimicrobienne. Ils sont sécrétés de façon constitutive ou après induction par l’inflammation ou par des pathogènes [pour revue (Maldonado-Contreras and McCormick 2010; Wira et al. 2011; Southern 2013)]. Certains de ces peptides 30 présentent une activité anti-VIH tels que les défensines, le SLPI (Secretory Leucocytes Protease Inhibitor), la lactoferrine et la trappine/élafine. Les défensines sont de petits peptides cationiques qui possèdent une action antibactérienne, antifongique et antivirale. Elles sont classées en deux groupes : les α-défensines et les β-défensines. Elles sont sécrétées par les cellules immunitaires et les cellules épithéliales. Les défensines exercent leur activité anti-VIH soit en se liant directement aux virus, soit en inhibant sa réplication virale (α-défensine) (Furci et al. 2012). Elles peuvent également inhiber l’entrée du virus dans la cellule cible via la diminution de l’expression du co-récepteur d’entrée CXCR4 ou en modulant l’état d’activation des cellules cibles (β-défensines). Deux défensines (HD5 et HD 6) augmentent la réplication du VIH-1 en présence d’une infection à Gonorrheae (Quinones-Mateu et al. 2003; Wira et al. 2011; Zhao and Lu 2013). Les cathélicidines telles que LL-37 sont des peptides cationiques qui excercent une action antibactérienne et inhibent la réplication du VIH-1 [pour revue (Wira et al. 2011; Southern 2013)]. Le lysozyme est un antibactérien qui agit par clivage des peptidoglycanes. C’est une protéine cationique qui peut interagir avec les membranes et bloquer l’entrée du VIH-1 et sa réplication [pour revue (Wira et al. 2011; Nguyen et al. 2014)]. La lactoferrine bloque la fusion et l’entrée du virus dans les LT CD4+ par son interaction avec la Gp120 [pour revue (Wira et al. 2011; Nguyen et al. 2014)]. La trappine/élafine inhibe l’infection par le VIH en interagissant directement avec le virus. Elle est surexprimée dans les sécrétions cervico-vaginales des femmes hautement exposées au VIH-1 et non infectées (Shacklett and Greenblatt 2011; Nguyen et al. 2014). MIP3α/CCL20 est un chimioattractant qui possède une action inhibitrice directe sur le VIH-1 (Ghosh et al. 2009b). Les protéines SLPI (Secretory leukocyte protease inhibitor) sont des membres de la famille des trappines. Elles sont sécrétées par les cellules épithéliales, les neutrophiles et les macrophages activés. Elles sont retrouvées dans de nombreuses sécrétions (cervico-vaginale, rectale, pénienne, salive). Elles inhibent l’infection par le 31 VIH-1 des macrophages et des LT CD4+ par compétition pour le site de liaison à l’annexine à la surface des cellules. De nature cationique, la protéine peut interagir avec l’enveloppe virale et déstabiliser le virion. Le SLPI peut aussi agir sur la prolifération et l’activation des LT CD4 [pour revue (Guerrieri et al. 2011; Wira et al. 2011)]. Tous ces peptides antimicrobiens ont un effet synergique qui accroît l’immunité innée des muqueuses. Malgré leur structure et leurs fonctions différentes, ils possèdent un élément commun : ce sont des molécules cationiques qui peuvent interagir directement avec la membrane cellulaire ou virale et former des pores qui vont modifier les gradients de concentration ioniques et déstabiliser la cellule CD4 [pour revue (Wira et al. 2011)]. Ils sont également sensibles à des facteurs tels que le pH, la concentration ionique, le sérum ou la présence de sperme qui affectent leurs activités biologiques. D’autre part, leur activité biologique est également régulée par des protéases telles que les cathepsines, l’élastase, les kallidreins, les MMPs et des inhibiteurs de protéases telles que la serpine. La serpine est un inhibiteur de sérine protéase qui régule l’activité des protéases et qui possède une activité anti-VIH-1 soit en inhibant les protéases de la cellule hôte soit en interférant avec les molécules de liaison et en inhibant l’entrée (Aboud et al. 2014). Dans le tractus génital féminin, la concentration de ces peptides antimicrobiens varie en fonction du cycle menstruel, elle diminue de 10 à 100 fois dans les sécrétions cervico-vaginales au moment de l’ovulation [pour revue (Shacklett and Greenblatt 2011; Wira et al. 2011)]. Les cellules épithéliales sécrètent également des molécules du complément sous forme native dont le rôle sur l’infection par le VIH-1 sera développé chapitre IIIC. d. Les immunoglobulines (Ig) Des anticorps de sécrétion (IgA, IgG et IgM) sont présents dans les sécrétions génitales et rectales. Les secrétions cervico-vaginales contiennent plus d’IgG que d’IgA et que d’IgM contrairement aux sécrétions rectales qui contiennent plus d’IgA que d’IgG. Ces immunoglobulines polyspécifiques reconnaissent différents épitopes et bien que leur efficacité soit faible et qu’elles ne bloquent pas complètement les 32 pathogènes, elles permettent une réponse rapide face à l’infection. Les Ig se fixent au virus dans la lumière muqueuse externe et forment un complexe immun. Le virus se retrouve piégé et éliminé dans le mucus. Ce mécanisme appelé exclusion immune empêche la pénétration des virus dans l’organisme en les éloignant de l’épithélium, en favorisant leur agglutination, en inhibant les molécules d’adhésion et en bloquant leur fixation sur leur récepteur cellulaire. Les anticorps muqueux peuvent bloquer l’infection des cellules cibles en agissant sur une ou plusieurs étapes clés du cycle de réplication virale. Ces anticorps neutralisants coexistent avec les anticorps muqueux non neutralisants et participent à l’exclusion immune des particules virales. Plusieurs études ont montré la présence d’IgA spécifiques du VIH-1 dans les sécrétions cervico-vaginales des femmes hautement exposées et non infectées par le VIH-1 [pour revue (Shacklett and Greenblatt 2011; Wira et al. 2011; Xu et al. 2013)]. e. Les cytokines et chimiokines Lors d’une inflammation ou de l’exposition des cellules épithéliales et immunitaires des muqueuses aux pathogènes, des chimiokines et cytokines proinflammatoires sont produites et induisent le recrutement des cellules de l’immunité innée à la surface des muqueuses. Les cellules épithéliales des muqueuses produisent de façon constitutive et suite à une stimulation, des ligands naturels de CCR5 (MIP-1α, MIP-1β et RANTES) et de CXCR4 (SDF1). Ils entrent en compétition avec le VIH-1 pour la liaison au récepteur, entraînent la régulation négative de leur expression à la surface cellulaire et diminuent l’infection des cellules cibles. Le recrutement des DC plasmacytoïdes (pDC) est régulé par la sécrétion de CCL20, chimiokine pouvant avoir une action inhibitrice directe sur le VIH-1 (Ghosh et al. 2009a ; Nguyen et al. 2014)}. Des cytokines pro-inflammatoires sont également sécrétées par les cellules épithéliales : IL-1α, IL-1β, IL-6, IL-7, IL-8, TNF-α, ainsi que PGE2, médiateur de l’inflammation dont le rôle dans l’infection par le VIH-1 au niveau des muqueuses sera développé dans le chapitre III-C. Les cellules cibles sont alors attirées au site d’infection ce qui favorise la réplication virale et la propagation du virus (Rancez et al.; Nguyen et al. 2014). De plus, les cellules épithéliales produisent des interférons 33 de type I (IFNβ) qui ont un effet antiviral soit par une action sur la réplication du VIH1 soit en stimulant la production de facteurs de restrictions (APOBEC-3G/3F, SAMHD1, Tétherine, Mx2) ou de ligands de CCR5 ou via l’activation des celllules NK, DC, macrophages. Un nouvel IFN présentant une activité anti-VIH-1 a été récemment mis en évidence dans les muqueuses : l’IFNε. Ce dernier est surexprimé dans la muqueuse cervicovaginale exposée au liquide séminal ((Nguyen et al. 2014). Des études ont montré que les femmes hautement exposées et non infectées présentaient des taux d’expression de RANTES et de l’IFN-α, au niveau du col de l’utérus, plus élevés que les femmes non exposées et des taux de MIG et IP10 (molécules impliquée dans le recrutement de cellules NK et de LT CD4+ mémoires) plus faibles ce qui pourrait diminuer le recrutement des cellules cibles au niveau des muqueuses et leur liaison au VIH-1 et donc diminuer le risque de transmission (Iqbal et al. 2005; Hirbod et al. 2010; Lajoie et al.). f. Les TLR (Toll Like Receptor) Les cellules épithéliales, les cellules NK et les DC expriment à leur surface des TLR. Le VIH-1 est reconnu par les pDC via le TRL7 et le TRL9. La reconnaissance se fait en intracellulaire et requière l’endocytose du virion via les endosomes. Après la reconnaissance, les pDC ne sont pas complètement matures mais expriment IRF7 et produisent de façon persistante l’IFN 1 qui inhibe la réplication virale (Ploquin et al. 2012). g. Les facteurs de restriction Les facteurs de restriction tels que des membres de la famille APOBEC-3 (APO lipoprotein B mRNA-editing, enzyme-catalytic, polypeptide-like 3G), la tétherine, SAMHD-1 (SAM domain-containing and HD domain-containing), et dernièrement mis en évidence Mx2 inhibent la réplication virale à différents stades du cycle viral. Bien qu’ils ne soient pas toujours considérés comme des molécules de l’immunité innée, les facteurs de transcription présentent une activité anti-VIH. De plus, ils sont souvent produits par des cellules du système immunitaire et/ou induits par les IFN de type I, sécrétés principalement par les pDC dans le cas d’une infection (Strebel et al. 2009; Ploquin et al. 2012; Strebel 2013; Towers and Noursadeghi 2014). 34 Le VIH a cependant acquis la capacité de contourner ces facteurs de restriction. Il a développé des protéines dites accessoires, Vif, Vpu qui contrecarrent respectivement APOBEC-3 et la téthérine, Vpx du VIH-2 qui contrecarre SAMHD-1. La neutralisation des facteurs de restriction par le VIH implique souvent le détournement de la voie de dégradation des protéines cellulaires par le protéasome en réponse à leur polyubiquitination (Strebel et al. 2009; Ploquin et al. 2012; Strebel 2013). APOBEC-3 Les membres de la famille APOBEC-3 qui inhibent le VIH-1 sont APOBEC-3D, 3F, 3H et 3G. Ce sont des cytidines désaminases qui en l’absence de vif peuvent être encapsidés dans les virions. La désamination des résidus cytidine en uraciles entraîne la synthèse d’ADNc hypermutés au moment de la transcription inverse, l’activation de la machinerie de réparation de l’ADN cellulaire et la dégradation de l’ADNc viral. Si l’ADNc est malgré tout intégré au génome, celui-ci ne pourrait pas permettre la production de virions infectieux. La protéine Vif inhibe l’encapsidation d’APOBEC-3 en induisant sa dégradation par le protéasome (Strebel et al. 2009; Ploquin et al. 2012; Strebel 2013; Towers and Noursadeghi 2014). La téthérine La téthérine est une glycoprotéine transmembranaire qui interagit par son extrémité cytoplasmique avec la protéine Nef perturbant ainsi le bourgeonnement des virions qui vont rester accrochés à la membrane. Ceux-ci peuvent alors être internalisés et dégradés dans les lysosomes. La protéine Vpu (Vpx pour le VIH-2) se lie à la tethérine, inhibe sa liaison à Nef et entraîne sa dégration par le protéasome, facilitant ainsi la libération des particules virales (Mitchell et al. 2009; Strebel et al. 2009; Ploquin et al. 2012; Strebel 2013; Towers and Noursadeghi 2014). TRIM5α La protéine TRIM5α se lie à la capside virale et entraîne sa dégradation soit par le protéasome après ubiquitination soit par une voie indépendante du protéasome dont les mécanismes ne sont pas encore bien connus mais qui a été mise en évidence par l’utilisation d’inhibiteur du protéasome (Nakayama and Shioda 2010; 35 Towers and Noursadeghi 2014). Cependant la protéine TRIM5α humaine n’est pas active contre le VIH-1 contrairement à la protéine TRIM5α simienne. SAMHD-1 SAMHD-1 est une dNTPase dépendant de dGTP qui permet de bloquer l’infection virale dans les macrophages et les DC (Hrecka 2011) en réduisant le taux de dNTP précurseurs essentiels à la synthèse d’ADN viral (Lahouassa 2012). Cependant une étude récente a montré que SAMHD-1 possèdait une activité ribonucléase et que c’est celle-ci plutôt que son activité dNTPase qui serait impliquée dans sa capacité à inhiber le VIH-1 en entrainant une dégradation de l’ARN VIH-1 (Ryoo et al. 2014). SAMHD-1 est induite par les IFN de type 1. La protéine Vpx du SIV contrecarre l’action de SAMHD-1 en induisant sa dégradation par le protéasome (Strebel et al. 2009; Strebel 2013; Towers and Noursadeghi 2014). Mx2 Le nouveau facteur de restriction contre le VIH-1 Mx2 possède une activité GTPase et est exprimé en réponse aux IFN de type 1. Bien que son mécanisme d’action ne soit pas encore complétement compris, il semble que Mx2 intervienne après la transcription inverse et avant l’import nucléaire par une interaction directe avec la capside (Towers and Noursadeghi 2014). 6) L’immunité adaptative Les DC et les macrophages initient la réponse immunitaire adaptative dans les muqueuses. Les connaissances à ce propos sont encore incomplètes. Bien que les LB soient présents dans la muqueuse vaginale au niveau d’agrégats lymphoïdes et qu’ils semblent agir en tant que CPA, la réponse humorale via la sécrétion d’IgA spécifique du VIH-1 ne se met en place qu’environ 3 semaines après l’infection (Ploquin et al. 2012). L’apparition des LT CD8+ VIH-1 spécifiques a lieu une à deux semaines après l’infection qui correspond au pic de virémie. Une étude a montré la présence de LT CD8+ spécifiques du VIH-1 dans les muqueuses des femmes exposées non infectées mais ces cellules ne seraient pas impliquées dans le contrôle de la réplication du VIH-1 (Gumbi et al. 2008; Xu et al. 2013). D’autre part, l’existence de LT mémoires résidents dans les tissus (Tm, Tissu resident memory T 36 cells) et leur implication dans le déclenchement d’une réponse immunitaire rapide pour lutter contre les réinfections a été récemment mise en évidence. Les Tm expriment l’intégrine αE en hétérodimère avec l’intégrine β7. Cet hétérodimère permet de lier les E-cadhérines exprimées par les cellules épithéliales du tissu. L’expression de ces intégrines combinée au TGFβ serait impliquée dans le maintien à long terme des Tm dans le tissu. Les Tm initient une réponse immunitaire antivirale locale et rapide via la production de cytokines : (i) des IFN qui vont induire l’expression de molécules d’adhésion V-CAM et le recrutement des LB, (ii) du TNFα qui induit la maturation des DC, (iii) de l’IL-2 qui active les cellules NK (Slutter and Harty 2014). Différents sous types de LT CD4+ helper coopèrent pour combattre l’infection VIH-1 et la balance entre les LTh17, LTh1 et les LTreg est essentielle. Les LTh1 et LTh17 sont capables d’induire une inflammation et d’activer une réponse immunitaire systémique et agissent en synergie pour augmenter la résistance à la transmission VIH. Les LTh17 et LTreg proviennent des mêmes cellules progénitrices et leur différentiation dépend du milieu cytokinique dans lequel elles se trouvent. Mais à l’inverse des LTh17, les LTreg réduisent la réponse LT spécifique du VIH-1 et facilite l’établissement et la maintenance d’une infection chronique. Au cours de l’infection, une augmentation progressive des LTreg et perte graduelle des Th17 et Th1 ont pu être observées (Singh et al. 2014). c. Les modes de transmission du VIH-1 Lors de la transmission sexuelle, les virus présents sous forme de virions libres ou de cellules infectées dans les sécrétions génitales ou rectales du partenaire infecté doivent entrer en contact avec les cellules cibles immunitaires des muqueuses et sous muqueuses génitales et rectales pour que l’infection soit possible. Différents mécanismes de transmission du VIH-1 via la muqueuse ont été proposés, notamment sur la base d’expériences ex vivo et in vivo chez le macaque [pour revue (Shattock and Moore 2003; Haase 2005; Hladik et al. 2007; Hladik and McElrath 2008; Rodriguez-Garcia et al. 2013; Barreto-de-Souza et al. 2014; Shen et al. 2014b)]. 37 1) Le passage de la barrière épithéliale a. Brèches dans la muqueuse En cas d’infection microbienne (ex : vaginose bactérienne), d’IST (ex : HSV), d’utilisation de microbicides tels que le nonoxynol 9 (Weir et al. 1995; Zalenskaya et al. 2011; Fuchs et al. 2013) ou de spermicides ou suite à un rapport sexuel même non violent, des abrasions et des brèches peuvent survenir dans l’épithélium vaginal ou rectal (Norvell et al. 1984). L’infection par le VIH via une brèche est le mode de passage du virus le plus simple, le plus rapide et le plus efficace. Les virions libres ou les cellules infectées traversent directement la muqueuse pour aller au contact des cellules cibles résidentes dans la lamina propria [pour revue (Miller and Shattock 2003; Shattock and Moore 2003; Hladik and McElrath 2008; Rodriguez-Garcia et al. 2013)] (Figure 5). Ces brèches apparaissent chez plus de 60% des femmes après un rapport sexuel. La muqueuse rectale, de par son épithélium monostratifié, est la plus fragile et de nombreux microtraumatismes apparaissent après un rapport anal (Southern et al. 2011). b. Infection directe des cellules cibles par les virions en l’absence de brèche Carrias et al. ont montré que les virions pourraient diffuser, jusqu’à 7 à 9µm d’épaisseur en moyenne, de façon passive dans la muqueuse de l’endocol et de l’exocol alors que la transmission par des cellules infectées résulterait d’un mécanisme de migration active à travers l’épithélium (Carias et al. 2013). Les cellules épithéliales des muqueuses du tractus génital féminin sont liées entre elles par des jonctions serrées qui assurent l’intégrité de la barrière épithéliale. Celle-ci est altérée lorsque le VIH-1 interagit via la Gp120 avec des cellules cibles en induisant la production de TNFα. Le TNFα entraîne une diminution de l’expression des protéines de jonctions serrées et une diminution de 60% de la résistance transépithéliale. Ce phénomène est observé pour les souches R5 et X4 (Nazli et al. 2010). Cette dégradation de l’épithélium facilite la translocation du VIH-1. Au niveau du TGF bas, les cellules épithéliales apicales ne sont pas liées par des jonctions serrées et l’épithélium présente des pores entre les cellules adjacentes permettant le passage 38 de molécules de hauts poids moléculaire. A l’inverse les cellules épithéliales basales et para basales sont liées par des jonctions serrées. Le VIH-1 pourrait diffuser dans la partie apicale de l’épithélium et rencontrer des cellules cibles telles que des cellules de Langerhans et des lymphocytes T intraépithéliaux (Blaskewicz et al. 2011). L’infection des cellules épithéliales par le VIH est controversée (voir paragraphe IIb4d). Le VIH-1 peut pénétrer la muqueuse soit par l’infection productive de cellules épithéliales soit en étant internalisé par ces cellules et séquestré dans des compartiments d’endocytose et dans le cytosol, induisant la mise en place d’un réservoir viral (Tan et al. 1993; Micsenyi et al.; Kinlock et al. 2014; Kohli et al. 2014 ) ; pour revue (Rodriguez-Garcia et al. 2013) (Figure 5). c. Passage par transcytose La transcytose est le passage du virus à travers les cellules épithéliales, de la face apicale vers la face basale, sans induire de fusion des membranes, ni d’infection productive de ces cellules par internalisation dans des structures de type endosomes. Après leur libération au niveau basal, les virions ont accès à de nombreuses cellules cibles de la lamina propria (DC, LT CD4+, macrophages) qu’ils sont capables d’infecter (Bomsel 1997) (Figure 5). Ce mécanisme de transmission a été mis en évidence dans de nombreuses études in vitro dans des modèles d’épithélium monostratifié de cellules épithéliales polarisées vaginales (Kinlock et al. 2014), endométriale (Carreno et al. 2002), de col de l’utérus (Chancey 2002, Van Herrewege 2007) et intestinale (Meng et al. 2002) mais n’a pas encore pu être mis en évidence in vivo. Plus récemment, Kinlock et al. ont montré dans des cellules épithéliales vaginales, que le mécanisme de transcytose impliquerait la voie de l’endocytose (Kinlock et al. 2014). Ce mode de transmission montre une efficacité très faible au niveau de la muqueuse génitale féminine – moins de 0,02% de l’inoculum initial traverse l’épithélium formé par des cellules génitale primaire par transcytose (Bobardt et al. 2007) - et se révèle plus efficace à travers l’épithélium monostratifié de la muqueuse ano-rectale (Meng et al. 2002). L’entrée du VIH-1 dans la cellule épithéliale implique l’interaction du virus avec des lectines, le GalCer et des HSPG (Heparan Sulfate Proteoglycan) et les récepteurs au mannose ((Wu et al. 2003; Bobardt et al. 2007; Connell and Lortat-Jacob 2013) ou des intégrines 39 (Carreno et al. 2002). D’autre part, des récepteurs Fc néonatal (FcRn) identifié à la surface des cellules épithéliales génitales favoriseraient l’infection par transcytose in vitro dans des modèles d’épithélium monostratifié de cellules endométriales dans un environnement acide et en présence d’anticorps spécifique du VIH-1 (Li et al.; Gupta et al. 2013). En outre, la transcytose est plus efficace quand les particules virales bourgeonnent directement dans une synapse virale après contact entre une cellule infectée et une cellule épithéliale non infectée, plutôt que lors d’un contact entre des virions libres et des cellules épithéliales. d. Capture par les cellules immunitaires sous muqueuses ou insérées dans la muqueuse Les particules virales, libres ou associées aux cellules, qui sont piégées dans le mucus peuvent être capturées par les cellules immunitaires, notamment les cellules de Langerhans présentes dans la muqueuse et les DC (Ballweber et al. 2011). Elles peuvent internaliser les virions dans les vésicules d’endocytose, établissant ainsi un réservoir viral dans l’organisme, et transmettre le virus en cis ou en trans aux macrophages et LT CD4+ au niveau du site d’exposition (lamina propria et sous muqueuse) ou au niveau des ganglions lymphatiques après migration des DC dans le système lymphatique et ce jusqu’à plusieurs jours après sa capture [pour revue (Shattock and Moore 2003; Hladik and McElrath 2008)] (Figure 5). Plusieurs études ex vivo se sont intéressées à la capture du VIH par les cellules immunitaires de la muqueuse. Anderson et al. ont montré que les macrophages pourraient émettre des prolongements cytoplasmiques à travers les espaces intraépithéliaux des explants d’endocol et ainsi capturer des virions pour les transporter jusqu’aux cellules cibles subépithéliales (Anderson 2010). Shen et al. ont mis en évidence un mécanisme similaire dans la muqueuse intestinale via les DC présente dans la lamina propria (Shen et al. 2010b). La liaison des DC survient 15 mn après l’inoculation alors que les premiers macrophages et les premiers LT CD4+ infectés par le VIH-1 ne sont détectables que 2h après inoculation (Shen et al. 2011). Une étude récente a confirmé les résultats de Shen et al. et montré que l’exposition au VIH-1 R5 d’une muqueuse colorectale reconstituée entraînait la migration rapide des DC sous muqueuses à travers l’épithélium intestinal, puis le transfert du virus aux cellules cibles par ces DC. En revanche, l’exposition au VIH-1 X4 n’entraînait pas cette 40 migration (Cavarelli et al. 2013). De plus selon Lawrence et al., la transmigration se ferait préférentiellement avec des souches de VIH-1 R5 (Lawrence et al. 2012) et constituerait un mécanisme pouvant expliquer la transmission préférentielle des souches R5. Transmigration des leucocytes infectés. Les LT et les macrophages infectés présents dans le sperme du donneur peuvent s’infiltrer entre les cellules épithéliales dans la muqueuse en libérant des particules virales de manière polarisées en direction de la sous muqueuse (pour revue (Hladik and McElrath 2008). La migration apicale-basale des leucocytes infectés est induite par un gradient de chimiokines relarguées par les cellules épithéliales de la muqueuse [pour revue (Wira et al. 2005)]. Ce mécanisme de transmission du VIH-1 a été mis en évidence à la fois dans des modèles ex vivo mais aussi dans des modèles in vivo. Ainsi plusieurs études ont montré la transmigration de cellules infectées à travers l’épithélium d’explants cervicaux, intestinaux ou colorectaux et l’infection des cellules cibles subépithéliales (Collins et al. 2000; SotoRivera et al. 2012; Tugizov et al.; Kolodkin-Gal et al.). L’une d’entre elle indique que la transmigration se ferait préférentiellement par les macrophages mais pas par les LT dans l’épithélium intestinal fœtal mais pas dans l’épithélium intestinal adulte (Tugizov et al.). Cette étude a été contredite par celle de Kolodkin et al. dans laquelle la transmigration de LT CD4+ infectés à travers l’épithélium d’explants colorectaux et l’infection des cellules cibles subépithéliales ont été mise en évidence (Kolodkin-Gal et al.). Des molécules spécifiques, telles que les intégrines LFA-1 et Mac-1 et leur ligand ICAM ou JAM, présentes à la surface des cellules épithéliales et des cellules immunitaires sont impliquées dans la transmigration. De plus, Carreno et al. ont montré que l’infection de macrophages induisait l’augmentation de l’expression de CD11a à leur surface et que celle-ci interagit avec ces ligands ICAM-2 et ICAM-3 exprimés à la surface des cellules épithéliales pour migrer à travers la muqueuse (Carreno et al. 2002) (Figure 5). 41 Figure 5 : Mécanismes de transmission de l’infection par le VIH au niveau des muqueuses [adapté de (Shattock and Moore 2003)]. Les mécanismes potentiels de la transmission du VIH via les muqueuses de l’organisme peuvent se produire par : l’infection directe des cellules cibles immunitaires ou épithéliales via les brèches ou par diffusion passive, un mécanisme de trancytose c'est-à-dire par la traversée du virus dans la cellule épithéliale, délivré soit par une cellule infectée soit par des particules virales libres, un mécanisme de transmigration des cellules infectées à travers l’épithélium ou par capture des virions ou cellules infectées par les cellules immunitaires. 42 2) Infection locale et systémique Les modèles de primates non humains ont permis d’étudier la cinétique d’infection et de montrer que le SIV pénètre l’épithélium cervico-vaginal et infecte une petite population de cellules, essentiellement des LT CD4+ résidents en une heure (Hu et al. 2000, (Miller et al. 2005). Il s’ensuit pendant quelques jours une expansion locale qui permet de générer une quantité de virus et de cellules infectées suffisantes pour la dissémination aux ganglions lymphatiques où le virus va se répliquer. Cette réplication virale intense a pour conséquence une augmentation forte de la charge virale dans le sang de l’individu infecté (106 à 107 copies/ml) et est accompagnée par une chute significative du taux de lymphocytes T CD4+ (jusqu’à moins de 200 cellules par µl de sang) (McMichael et al. 2010). Des cellules infectées ayant été retrouvées précocement dans les ganglions dès 18h à 24h après exposition, plusieurs vagues de dissémination du virus doivent avoir lieu avant l’établissement de l’infection systémique (Salle et al. 2010). Ceci peut s’expliquer par le contrôle de l’infection par la réponse immunitaire locale, innée ou adaptative, dans les temps précoces de l’infection. Lorsque la réaction immunitaire antivirale est établie, la numération des T CD4 + circulants retrouve un niveau modéré subnormal (Grossman et al. 2006). La réponse immunitaire cellulaire (lymphocytes T CD8+) est la première à se mettre en place et joue un rôle majeur dans l’initiation de la diminution de la réplication virale dans le sang. Survient ensuite une réponse humorale spécifique caractérisée notamment par l’apparition d’anticorps anti-gag p24 et anti-env qui permettent le diagnostic de séroconversion. Mais la réponse immunitaire cellulaire contre le VIH-1 est trop faible et trop tardive pour prévenir la dissémination dans le système lymphoïde où la réplication virale s’accélère. Ces réactions immunitaires de l'hôte contrôlent en partie la réplication virale, jusqu'à ce qu'elle atteigne un niveau stable inférieur appelé le « viral setpoint». Cependant, ces réponses n’éliminent pas le virus, menant à une infection chronique. Les réservoirs viraux sont établis très précocement dans les tissus lymphoïdes, l’intestin, le cerveau, les tractus génitaux. Un réservoir cellulaire majeur du VIH est représenté par l’intégration de provirus dans le génome de cellules infectées latentes (LT CD4+ mémoires non activés). Les macrophages infectés peuvent également constituer des réservoirs. Une fois l’infection systémique et les réservoirs viraux établis, l’infection VIH-1 est impossible à supprimer. La phase asymptomatique est caractérisée par un 43 équilibre entre la réplication virale et la réponse immunitaire qui peut contrôler le VIH1 jusqu’à plusieurs années après l’infection. On observe également durant cette phase une augmentation du renouvellement des lymphocytes T, de leur niveau d’activation ainsi que des niveaux de cytokines proinflammatoires et chimiokines dans le sérum. Il semble que le degré d’activation du système immunitaire soit un meilleur indicateur de la progression de la maladie que la charge virale. Cependant, les causes de cette hyperactivation demeurent partiellement inconnues. La déplétion suit son cours à raison de 60 cellules/mm3/année. La phase SIDA est déclarée lorsque la numération sanguine de T CD4+ passe en-dessous de 200 cellules/mm3. A ce stade, la charge virale plasmatique peut atteindre quelques millions de copies par ml (Chomont et al. 2009 ; Haase 2010). d. Les souches virales transmises : caractéristiques et mécanismes potentiellement impliqués dans la sélection In vivo, les souches R5 sont préférentiellement transmises, indépendamment de la voie de transmission, chez les adultes comme chez les enfants. Les souches X4 sont rarement retrouvées chez les individus nouvellement infectés (Tebit et al. 2003) alors que des variants sont présents dans les sources de transmission. Ces résultats suggèrent que l’usage du corécepteur CCR5 joue un rôle important dans la transmission virale et dans la dissémination après infection et des restrictions envers les souches X4 doivent exister. De plus, entre 70 et 90% des transmissions hétérosexuelles se font via un unique variant viral sauf en cas d’inflammation ce qui favoriserait les infections à variants multiples (Haaland et al. 2009; Keele and Estes 2011; Edo-Matas et al. 2012). L’infection par des variants de souche R5 suggère l’implication des macrophages dans la transmission de l’infection mais des études in vitro montrent que les souches transmises se répliquent mal ou pas du tout dans les macrophages (Simmons et al. 1996; Peters et al. 2006; Cavarelli and Scarlatti 2009; Keele and Derdeyn 2009; Salazar-Gonzalez et al. 2009). Les DC et les cellules de Langerhans sont abondantes dans les muqueuses et peuvent aussi être impliquées. Une étude conduite chez les singes Rhésus infectés avec du SIV par voie vaginale a suggéré que les cellules de Langerhans étaient les premières cellules cibles (Miller and Hu 1999). Elles capturent le virus et le transportent jusqu’aux organes lymphoïdes pour le présenter au LT. 44 Une sélection visant à favoriser les variants R5 semblerait donc s’exercer au sein du tractus génital du donneur et/ou au niveau du site d’infection (Haaland et al. 2009), pour revue (Grivel et al. 2011). Différentes hypothèses sont avancées pour tenter d’expliquer la restriction de la transmission aux souches R5 (Fiser et al. 2010). De manière générale, la Gp120 semble avoir une meilleure affinité avec CCR5 qu’avec CXCR4 (Pollakis and Paxton 2012). L’expression préférentielle de CCR5 à la surface des DC pourrait expliquer que la majorité des transmissions concerne des souches R5. Bien que l’infection des DC soit controversée, il a été montré que cellesci étaient capables de capturer le virus via DC-SIGN et d’être infectées selon un mécanisme CCR5 dépendant. Et une étude récente a montré que bien que les cellules de Langerhans pouvaient être infectées indépendamment par des souches X4 ou R5, seules les souches R5 sont transmises aux LT CD4+ (Sarrami-Forooshani et al. 2014). Trois autres mécanismes de transmission préférentiels des souches R5 par les DC ont été mis en évidence ces dernières années : - le passage sélectif des souches R5 via les DC à travers l’épithélium intestinal (Cavarelli et al. 2013) ; - la transmigration préférentielle des monocytes infectés par des variants R5 par rapport à des leucocytes infectés avec une souche X4 (Lawrence et al. 2012) ; - l’infection préférentielle et rapide des LT CD4+ par les DC avec des souches R5 (Cavarelli and Scarlatti 2009). Un autre mécanisme de restriction des souches R5 peut être associé à la transcytose et relié au fait que les cellules épithéliales de l'intestin grêle expriment de préférence CCR5 plutôt que CXCR4 (Poles et al. 2001). De plus, lors d’expériences in vitro il a été rapporté que des cellules épithéliales intestinales jéjunales primaires ont pu transférer les souches R5, mais pas X4 par transcytose aux cellules cibles (Meng et al. 2002). En outre, une étude récente sur des mDC vaginales primaires a montré que ces dernières pouvaient capturer et transporter des souches transmises de VIH-1 et d’infecter en trans les LT CD4+ de façon efficace suggèrant ainsi leur implication dans la sélection des souches R5 lors de la transmission (Shen et al. 2014a). Une explication alternative à la prédominance des variants R5 est l’existence de différentes sous populations de lymphocytes. In vivo, CCR5 est principalement exprimé par les LT mémoires activés alors que CXCR4 prédomine dans les LT naïfs. 45 Les DC présentes dans la muqueuse intestinale activent les LT CD4+ qui acquièrent un phénotype de LT CD4+ mémoires. In vivo et in vitro des études ont confirmés que des isolats R5 infectaient préférentiellement les LT mémoires CCR5+ alors que les isolats X4 infectaient les LT naïfs et quiescents qui ne sont pas favorables à une infection productive (Cavarelli and Scarlatti 2009). Un mécanisme additionnel qui peut influencer la transmission au niveau des muqueuses est l’expression de taux élevé de SDF1α, le ligand naturel de CXCR4 qui induit une sous régulation de CXCR4. Le mucus cervical contient également des β défensines qui peuvent inactiver le VIH-1 au niveau des épithéliums. Certaines de ces défensines sont restrictives vis-à-vis des souches X4. Cependant d’autres ne semblent pas avoir d’effet préférentiel sur l’une ou l’autre des souches virales (Cavarelli and Scarlatti 2009; Seidel et al. 2010 ). D’autre part, les résultats de Balandya et al. suggèrent que le liquide séminal favoriserait la transmission des souches R5 par rapport aux souches X4. La capacité des souches « dual tropic » X4R5 à se lier à l’un ou l’autre des récepteurs est compromise par l’inhibition préférentielle de ces isolats par les βchimiokines en comparaison aux souches R5. De plus, l’infection par des souches R5X4 est affectée par une substitution d’un amino-acide dans le domaine extracellulaire de CCR5 (Cavarelli and Scarlatti 2009). Une autre hypothèse est la séquestration et l’élimination sélective des souches X4. Certaines études suggèrent que les virus X4 sont rapidement séquestrés et éliminés en faveur des souches R5 par les mécanismes immunitaires bien que les anticorps neutralisants supposés être impliqués n’aient pas montré de différence de sensibilité face aux souches X4 et R5 (Cavarelli and Scarlatti 2009). Enfin, les IFN de type 1 joueraient un rôle important dans le contrôle de la réplication virale dans les étapes précoces de l’infection par le VIH-1, avant l’établissement de l’infection systémique. La pression de sélection conduirait à la transmission de variants moins sensibles aux interférons (Fenton-May et al. 2013). La transmission des souches R5 du VIH-1 par voie sexuelle est donc vraisemblablement due à une succession de filtres se situant à plusieurs niveaux et non à un mécanisme unique sélectionnant la réplication des virus R5 et empêchant le passage et la réplication des virus X4. Chaque barrière n’est pas efficace à 100% dans la sélection mais l’addition de toutes les barrières existantes aboutit à une 46 sélection quasi-totale. Ainsi, même si une brèche est introduite dans l’une des barrières, la sélection reste efficace (Grivel et al. 2011). Les données de plusieurs études phylogénétiques suggèrent que les souches transmises de VIH-1 présentent certaines caractéristiques génétiques. Ainsi Haaland et al ont montré que les séquences d’Env de VIH-1 de sous types A et C, isolé chez des patients en phase chronique, contenant des sites de N-glycosylation court et peu nombreux dans les régions V1 et V4 étaient transmis de façon préférentiel (Haaland et al 2009). Des résultats similaires ont été observés en comparant les séquences d’Env de VIH-1 de sous-type A (Chohan et al 2005) et de VIH-1 de sous type A et D (Sagar et al 2009) de patients en phase aigüe. Gnanakaran et al. ont mis en évidence des signatures particulières pour le sous-type B (acide aminé conservé, motifs de glycosylation) à proximité des site de liaison au récepteurs CD4, au corécepteur CCR5 et dans le domaine cytoplasmique de la Gp41 (Gnanakaran et al 2011). Plus récemment, une étude a montré que l’infection par les souches de VIH contenant un motif tripeptidique particulier (P/SDI/V) au niveau de la boucle V2 de la Gp120 était fortement dépendante de l’intégrine α4β7. Ce motif est retrouvé dans 35% des variants du sous-type C (Simone I. Richardson 2014). e. Les facteurs influençant l’efficacité de la transmission De nombreuses différences inter-individuelles et de nombreux facteurs d’infectivité du donneur et de la susceptibilité du receveur peuvent moduler la transmission du VIH-1 [pour revue (Gupta and Klasse 2006)]. 1) Les facteurs d’infectivité du donneur a. Charge virale et stade d’infection L’infectivité d’un donneur reflète la probabilité de ce donneur de transmettre le VIH-1 au receveur. La charge virale dans les sécrétions génitales est généralement corrélée à la charge virale dans le sang bien que la variabilité des charges virales dans les sécrétions des muqueuses soit plus forte que dans le sang. De ce fait, la probabilité de transmission par voie sexuelle est plus élevée lorsque la charge virale sanguine est élevée. Ainsi, une personne avec une primo-infection ou un SIDA déclaré a une charge virale sanguine et génitale plus élevée et présente 10 fois plus de risque de transmettre le VIH qu’un individu en phase asymptomatique. Le taux 47 d’ARN viral dans les sécrétions génitales est généralement plus faible que dans le plasma sanguin mais est plus fort dans les sécrétions rectales [pour revue (Gupta and Klasse 2006; Le Tortorec and Neil 2009; Mounzer and DiNubile 2013)]. b. Les traitements Chez la majorité des patients, les trithérapies réduisent la charge virale sanguine sous la limite de détection ainsi que la charge virale génitale et donc le risque de transmission du VIH (Swenson et al. 2014). Cependant de l’ARN viral peut persister dans le sperme et les secrétions cervico-vaginales de certains patients traités depuis plusieurs années alors que la charge virale sanguine est indétectable. Ces patients pourraient donc encore présenter un risque de transmission sous traitement (Attia et al. 2009; Politch et al. 2012; Houzet et al. 2014). De plus, la charge virale des sécrétions rectales peut rester forte chez les patients traités (Zuckerman et al. 2004). c. Les ISTs Les coinfections par des ISTs autres que le VIH-1 (Tableau 2) sont associées à des charges virales élevées dans les sécrétions génitales et rectales. La réplication de chaque agent infectieux augmente celle de l’autre par des mécanismes, directs ou indirects, de synergie [pour revue (Garolla et al.)]. 48 Tableau 2 : Principales maladies sexuellement transmissibles véhiculées par le sperme. Abréviations : LS : liquide séminal, Spz : spermatozoïdes, HCMV : human cytomégalo virus, HSV : human simplex virus, HCV : Hepatitis C virus, HBV : Hepatitis B virus, EBV : Epstein-Barr virus. Pathologie Agent pathogène SIDA VIH Sélection de reférences bibliographiques (Le Tortorec and Dejucq-Rainsford 2007) Fraction du sperme LS, leucocytes LS, Leucocytes LS, leucocytes LS, autres cellules LS, autres cellules HCMV (Pallier et al. 2002) Herpes HSV (Pallier et al. 2002) Condylome HPV (WH) (Garolla et al. 2012) Virus Inflammation de l’uretre Adenovirus (Bradshaw et al. 2006) (VST) Oreillons Myxovirus parotidis (Jalal et al. 2004) Sperme total HCV (Davison et al. 1987; Ghosn et al. 2005) LS HBV (Le Tortorec and Dejucq-Rainsford 2007) LS, Spz, leucocytes Mononucléose EBV (Pallier et al. 2002) LS, leucocytes Gonorrhoea Neisseria gonorrhoe (Isbey et al. 1997; Peeling and Embree 2005) Hépatite virale Lymphogranuloma venereum Chlamydia trachomatis Ureaplasma urealyticum Treponema pallidum Haemophilus ducreyi Streptococce du groupe B Chlamydia trachomatis Inflammation de l’urètre Mycoplasma génitalium Protozoaire Inflammation organes TGM levure Candidose Trichomonas vaginalis Candida albicans Bactéries Infection à chlamydiiae Inflammation de l’urètre Syphilis Chancre mou (Gdoura et al. 2008a) (Reichart et al. 2000; Gdoura et al. 2008b) (Maw et al. 1985) (Peeling and Embree 2005) (Ochsendorf 2008) (Svenstrup et al. 2003; Peeling and Embree 2005) (Sena et al. 2007) (Mahadevan et al. 1996) 49 2) Les facteurs de susceptibilité du receveur a. Les facteurs génétiques Les facteurs génétiques de l’hôte peuvent influencer la transmission virale. Ainsi, certains individus dont le corécepteur CCR5 est muté (homozygotie pour la mutation CCR5Δ32 qui conduit à une absence d’expression du récepteur à la surface de la cellule) sont résistants à l’infection par le VIH. Cette mutation est plus fréquente dans les populations d’Europe du Nord où 1% des individus sont homozygotes. Malgré cela, cette mutation ne procure qu’une protection incomplète, et uniquement contre les souches R5, puisque des cas d’infection avec des souches X4 ont été rapportés (Lama and Planelles 2007; Wilen et al. 2012). Les gènes du HLA (Human Leukocyte Antigen) codent pour des protéines de surfaces responsables de la présentation antigénique aux lymphocytes T. Certains gènes du HLA de classe I, en particulier HLA-B ont été associés au contrôle du VIH. En effet, les allèles HLA-B5701 (fréquents dans les populations d’Europe et d’Amérique du Nord), HLA-B5703 (équivalent du précédent dans les populations d’Afrique), et HLA-B2705 sont plus fortement représentés chez les contrôleurs du VIH comparativement aux non contrôleurs. Les protéines de HLA sont également reconnues par les cellules NK, et une série d’études a montré que les individus exprimant à la fois le récepteur KIR3DS1 (un récepteur régulateur à la surface des cellules NK) et le HLA-Bw4-081 (une famille d’allèle HLA se fixant au KIR3DS1) ont une charge virale à l’équilibre plus faible et un moindre risque de progresser vers le SIDA (Deeks and Walker 2007; Moir et al. 2011). b. Les facteurs anatomiques En cas d’ectopie cervicale, c’est-à-dire en cas d’extrusion de la muqueuse endocervicale dans le vagin, la susceptibilité à l’infection s’accroît. Les ectopies cervicales surviennent souvent chez les jeunes filles et durant la grossesse. La zone de transformation et la muqueuse de l’endocol, caractérisées respectivement par une abondance de cellules cibles et un épithélium monostratifié, se retrouvent exposées aux pathogènes. Des ulcérations et/ou une inflammation peuvent survenir et augmenter les risques d’infections (Kleppa et al. 2014). 50 c. Les facteurs hormonaux et la contraception Le cycle menstruel influence la susceptibilité à l’infection. Les taux d’hormones varient pendant le cycle menstruel et régulent les fonctions immunitaires et la structure de l’épithélium. L’infection par le VIH-1 est plus efficace lorsque le taux de progestérone est élevé c’est-à-dire pendant la phase sécrétrice (Saba et al. 2013). Plusieurs modes d’action de la progestérone et des œstrogènes ont été mis en évidence. La progestérone induit une diminution de l’épaisseur de l’épithélium alors que les œstrogènes entraînent une prolifération de cellules épithéliales et donc un épaississement de l’épithélium (Wood et al. 2008). La progestérone induit également une augmentation du recrutement des cellules immunitaires cibles au niveau de la muqueuse du TGF ainsi qu’une augmentation de leur activation et de l’expression de CCR5 (Wira et al. 2011; Chandra et al. 2013). La progestérone inhibe la production de cytokines pro-inflammatoires (Huijbregts et al. 2013), des peptides antimicrobiens et des IgG et IgA. Wira et al. ont définis la notion de « fenêtre de vulnérabilité » située 7 à 10 jours après l’ovulation lors du pic de progestérone et pendant laquelle les risques d’infection par le VIH-1 seraient accrus (Wira and Fahey 2008). D’autre part, plusieurs études ont montré que la contraception hormonale augmentait le risque de transmission du VIH via une augmentation de l’inflammation, une augmentation de l’expression de CCR5, une augmentation de la réplication et une augmentation des risques d’IST (Blish and Baeten 2011 ; Heffron et al. 2012). d. Perturbation de la flore endogène : IST et inflammation locale La perturbation de la flore endogène augmente le risque d’infection par le VIH-1 Les IST altèrent l’environnement immun de la muqueuse et facilitent l’infection par le VIH-1 en induisant soit une inflammation locale qui engendre une augmentation du nombre de leucocytes activés - cibles préférentielles du VIH - dans les muqueuses génitales comme dans le cas d’une infection à Chlamydia trachomatis soit une ulcération de la muqueuse permettant au VIH d’accéder plus facilement à ces cellules cibles comme lors d’une infection par le papillomavirus ou le chancre (Trifonova et al. 2007; Shacklett and Greenblatt 2011). 51 Dans le cas d’une vaginose bactérienne, les bactéries anaérobies prolifèrent plus que les bactéries Lactobacillus. Il en résulte une neutralisation du pH vaginal acide, une diminution de la production de peroxyde d’hydrogène, et une activation de la réplication virale par les sécrétions bactériennes via la voie des NFκB (Brotman 2011). e. Les traumatismes physiques L’utilisation de produit asséchant ou irritant [pour revue (Miller and Shattock 2003)] ou les pratiques provoquant des traumatismes génitaux (irritation de la muqueuse, lésions inflammatoires, micro-ulcérations) augmentent la susceptibilité au VIH par altération de la muqueuse génitale (Gupta and Klasse 2006; Myer et al. 2006). f. La circoncision La circoncision masculine est associée à une diminution du risque de transmission de 60% (Auvert et al. 2005; Gray et al. 2007). L’OMS et l’ONUSIDA ont recommandé en 2007 la circoncision de l’adulte comme stratégie de prévention additionnelle contre le VIH dans les communautés à forte prévalence du virus et à faible prévalence de la circoncision (UNAIDS/WHO, New data on male circumcision and HIV prevention: policy and programme implications 2007). La circoncision pourrait permettre de façon simple de réduire les chances d’être infecté pour chaque exposition au virus. La muqueuse du prépuce contient dans sa partie interne, sous la fine couche kératinisée présente à la surface, des cibles potentielles qui expriment CD4 et CCR5 (LT CD4+, macrophages, cellules de Langerhans) d’où sa susceptibilité à l’infection par le VIH (Ganor and Bomsel 2010; Ganor 2011). Le nombre de ces cellules cibles du virus augmente avec d’autres infections génitales ce qui pourrait être un possible effet synergique des co-infections. La circoncision a aussi été associée à une plus faible prévalence du VIH dans un contexte de transmission hétérosexuelle (Warner et al. 2009). Cependant, bien que très efficace pour prévenir la transmission hétérosexuelle du virus, les résultats sont plus contrastés parmi les homosexuels chez lesquels les effets bénéfiques de la circoncision sont contrebalancés par l’accroissement des comportements à risque. De même, l’efficacité de la circoncision pour prévenir la transmission du VIH de 52 l’homme à la femme est encore mal connue (Hirbod et al. 2010; Londish et al. 2010; Rosario et al. 2013; Jayathunge et al. 2014). III. LE SPERME : PRINCIPAL VECTEUR DU VIH ET MODULATEUR POTENTIEL DE SA TRANSMISSION La principale fonction du sperme est la reproduction de l’espèce, via la fécondation de l’ovocyte par un spermatozoïde. Mais le sperme est aussi le vecteur d’un grand nombre de pathogènes (virus, bactéries, champignons) (Table 2) [pour revue, (Dejucq and Jegou 2001)]. Le sperme est un fluide complexe, constitué d’une fraction acellulaire, le liquide séminal (LS) (95-98% du volume total) et des cellules spermatiques, principalement constituées de spermatozoïdes. Le liquide séminal est classiquement défini comme le milieu de survie des spermatozoïdes pour lesquels il assure une fonction nutritive, de protection et de transport dans le TGF. Il est également impliqué dans la maturation des spermatozoïdes et dans la modulation de la réponse immunitaire du TGF pour induire des conditions favorables à la fécondation (Rolland et al. 2012), [pour revue (Rodriguez-Martinez et al. 2011)]. a. Elaboration et caractéristiques physiques et chimiques du sperme 1) Origine et composition du sperme La fraction cellulaire du sperme comprend les spermatozoïdes (20 à 250 millions de spermatozoïdes) ainsi que des cellules germinales testiculaires immatures (40% de l’ensemble de la population des cellules non spermatozoïdes), des corps cytoplasmiques (43%), des cellules épithéliales polygonales provenant de la voie uréthrale (2%) et des leucocytes dont le nombre est normalement compris entre 104 et 105/ml et ne doit pas excéder 1 million/ml (WHO 2010). Les leucocytes du sperme sont essentiellement des polynucléaires neutrophiles (50-60% des leucocytes séminaux), des macrophages (20-30%), et dans une moindre mesure des lymphocytes T CD4+ et CD8+ (5%), ainsi que quelques lymphocytes B [Anderson, 2010 #5513;Bernard-Stoecklin, 2013 #5803] et comme montré dernièrement, quelques cellules dendritiques [Duan, 2014 #5869]. 53 Le volume de l’éjaculat est variable (entre 3 à 6 ml) et est constitué par le mélange complexe des sécrétions provenant des testicules (1-2%), des épididymes (2-4%), des vésicules séminales (65-75%), de la prostate (25-30%), ainsi que des glandes bulbo-uréthrales (glandes de Cowper) et les glandes de Littré (<1%), au sein desquelles baignent les spermatozoïdes et les autres cellules spermatiques (Figure 6) (Rolland et al. 2012). L’éjaculat est fractionné en quatre phases. La première, nommée prééjaculatoire, provient des glandes de Cowper et de Littré qui jouent un rôle de lubrification pour l'écoulement du sperme, c’est une petite fraction présentant très peu de spermatozoïdes. La seconde, la fraction préliminaire, provient essentiellement des épididymes et des canaux déférents, elle est riche en spermatozoïdes et correspond à 30% du volume de l’éjaculat, elle contient des enzymes qui permettront sa liquéfaction. La fraction principale est constituée par le mélange des sécrétions de la prostate et des vésicules séminales. Ce mélange est réalisé dans l'urètre, il est particulièrement impliqué dans la formation du coagulum séminal, dans la modification de la mobilité des spermatozoïdes et dans l'immunosuppression. La dernière fraction provenant principalement des vésicules séminales est la plus volumineuse (65-75% de l’éjaculat), elle contient moins de spermatozoïdes et est plus fluide. 2) pH et propriété tampon Le sperme est le fluide biologique qui a les plus grandes propriétés de tampon. Il maintient son pH entre 7,4 et 8,4 même dans l’environnement vaginal acide offrant ainsi une protection aux spermatozoïdes. Des études ont montré que les propriétés tampons du sperme étaient dues pour moitié aux composants de bas poids moléculaires (citrate, pyruvate, phosphate inorganique), pour un quart aux protéines, et pour un quart aux bicarbonates. La glycolyse et la production d’acide lactique peuvent diminuer le pH du sperme [pour revue (Owen and Katz 2005)]. 54 Vessie Uretère Vésicule séminale Canaux déférents Prostate Glande de Cowper Corps spongieux Urètre Corps caverneux Epididyme Canaux éfférents Glande de Littré Testicule Gland Fosse naviculaire Figure 6 : Représentation schématique des différents constituants du tractus génital mâle et de leur contribution à la composition du sperme. 55 3) L’osmolarité Le sperme est caractérisé par une forte osmolarité, plus élevé que celle du plasma sanguin. Son osmolarité dépend tout autant de sa concentration en glucide et autres composants organique que de sa concentration en sels minéraux [pour revue (Owen and Katz 2005)]. 4) La viscosité Les propriétés rhéologiques du sperme sont modifiées de façon drastique après éjaculation. Très rapidement un coagulum gélatineux se forme puis se liquéfie. Les facteurs de coagulation sont issus des vésicules séminales. Les composants principaux du coagulum sont les séminogélines 1 et 2 (SEM1 et SEM2) très abondantes dans le sperme (20mg/ml) et la fibronectine. Durant la liquéfaction, le coagulum se transforme en un matériel fluide par le clivage protéolytique de sites spécifiques des séminogélines. Les facteurs de la liquéfaction, PAP (Prostatic Acide Phosphatase), PSA (Prostate Specific Antigen) sont issus de la prostate. La liquéfaction intervient 5 minutes après éjaculation in vivo et 20 à 30 minutes après éjaculation in vitro. Les changements de température dans le TGF lié au cycle menstruel influencent le temps de liquéfaction, ainsi au moment de l’ovulation, la température au sein du TGF augmente et la liquéfaction se fait plus rapidement [pour revue (Owen and Katz 2005)] ; (Hunter et al.). 5) Les principaux composants du liquide séminal Le fructose et le glucose, provenant des vésicules séminales, constituent des sources énergiques importantes pour les spermatozoïdes. Leurs concentrations (272mg/100ml en moyenne pour le fructose, 102mg/ml pour le glucose) varient de façon importante en fonction de nombreux facteurs tels que l’âge du donneur. De plus, elle n’est pas stable en raison de la glycolyse, source majeure d’acide lactique dans le sperme. Le fructose est impliqué dans les complexes protéiques et la formation du coagulum [pour revue (Owen and Katz 2005)]. Le citrate est l’un des anions les plus importants présent dans le sperme humain (528mg/100ml). Il a une forte affinité avec le calcium, dont il régule le taux dans le LS, le magnésium et le zinc. Le calcium joue un rôle important dans la motilité des spermatozoïdes, leur 56 métabolisme, la réaction acrosomique et la fécondation. Les autres sels minéraux importants sont le magnésium, le potassium, le sodium et le zinc. Les concentrations de calcium, magnésium et zinc sont fortement corrélées. Le zinc et le magnésium peuvent se lier à de nombreuses protéines du liquide séminal. Ces sels minéraux peuvent former des complexes avec les autres composants du sperme et se lier à la surface des spermatozoïdes [pour revue (Owen and Katz 2005)]. Plus de 2500 protéines ont été identifiées dans le sperme. Elles proviennent majoritairement des vésicules séminales (séménogélines, lactoferrine, fibronectine, protein C-inhibitor) et de la prostate (PSA, PAP, PSP-94). Leur concentration moyenne est d’environ 50 mg/ml. D’autre part le sperme contient une forte concentration d’acides aminés, plus élevée que dans le plasma sanguin. Celle-ci s’accroit rapidement dans les heures suivant l’éjaculation en particulier la concentration en acide glutamique (Rolland 2012, pour revue Owen 2005). Les protéines présentes dans le LS sont des protéines de liaison ou bien elles sont impliquées dans des activités catalytiques (hydrolases, glycosylases, glycosidases, lipases), et dans de nombreux processus biologiques (métabolisme, régulation, communication cellulaire, transport, etc.) (Figure 7). Le LS contient aussi de l’albumine, composant majoritaire, des immunoglobulines, des molécules du complément, des cytokines et chimiokines, qui sont impliquées dans la suppression de la réponse immunitaire du TGF en plus des prostaglandines, des protéines à activité antimicobiennes telles que les mucines produites par les glandes bulbouréthrales, etc. Les protéines basiques du sperme (putrescine, spermine, spermidine, cadaverine) contrecarrent l’environnement acide vaginal acide [(Rolland et al. 2012), pour revue (Owen and Katz 2005); (Rodriguez-Martinez et al. 2011)]. Deux autres composants majeurs du liquide séminal sont l’acide lactique (62mg/100ml) et l’urée (45mg/100ml) [pour revue (Owen and Katz 2005)]. Le sperme contient aussi des prostasomes qui sont des vésicules lipidiques particulières sécrétées par la prostate humaine. Les prostasomes semblent avoir un rôle bénéfique dans la mobilité des spermatozoïdes et participerait à l'immunomodulation via leur fonction antioxydante dans le sperme humain. Cette action s'exerce à la fois sur les polynucléaires neutrophiles et sur les spermatozoïdes. Le mode d'action des prostasomes est particulier puisqu'ils interviennent sur la production des dérivés actifs de l’oxygène, 57 Figure 7 : Distribution des protéines du liquide séminal en fonction de leur fonction métabolique ou de processus biologiques dans lesquels elles sont impliquées. D’après Batruch et al. 2011 58 en agissant notamment au niveau des membranes des polynucléaires neutrophiles [pour revue (Aalberts et al.)]. b. Le sperme en tant que vecteur du VIH Comme nous l’avons indiqué précédemment, le sperme est le principal vecteur de dissémination du VIH dans le monde. Le VIH dans le sperme est présent sous la forme de particules virales libres ou dans des leucocytes infectés, et il est excrété selon les individus de façon continue ou intermittente [pour revue (Le Tortorec and Dejucq-Rainsford 2010)]. La charge virale dans le sperme est en général inférieure à celle du sang mais peut également ne pas être corrélée [pour revue (Le Tortorec and Dejucq-Rainsford 2010)]. 1) Origines du VIH dans le sperme a. Différences sang/sperme Plusieurs éléments indiquent que les souches virales et les cellules infectées présentes dans le sperme ne proviennent pas uniquement du sang mais trouveraient leur origine au moins en partie au sein du tractus génital mâle (TGM). Bien qu’au cours de la phase aigüe d’infection, le sperme, très infectieux, présente des taux élevés d’ARN viraux et d’ADN viraux dans les leucocytes infectés dont les souches sont similaires à celles du sang, il n’en va pas de même durant la phase chronique d’infection. En effet, des études phylogéniques réalisées pendant la phase chronique, au cours de laquelle la charge virale et le taux de transmission sont réduits, ont permis de mettre en évidence des différences génétiques entre les souches de VIH dans le sang et dans le sperme indiquant une réplication virale locale indépendante et des flux de virus restreints entre le sang et le sperme à la fois en terme de virions et en terme de cellules infectées. De plus, les séquences d’ADN et d’ARN dans les cellules infectées du sperme peuvent différer de celles des virions, suggérant une origine différente des virions et des cellules infectées [pour revue (Houzet et al. 2014)]. Suite à une analyse phylogénique du gène d’enveloppe dans le sang et le sperme de patients, Anderson et al. ont proposé plusieurs mécanismes de contamination du sperme par le VIH, non exclusifs et variables selon les individus et au cours du temps: (i) un import direct de virus à partir du sang ; (ii) une amplification clonale de souches virales sanguines au sein de cellules infectées infiltrant le tractus 59 génital mâle ; (iii) une réplication locale dans des cellules résidentes du tractus génital mâle conduisant à une évolution virale distincte et caractérisant la compartimentation (Anderson et al. 2010b). Un relargage intermittent de VIH dans le sperme a été observé chez 25% à 44% des hommes asymptomatiques et est associé à une compartimentation (Bujan et al. 2002). D’autre part, il a également été observé chez certains patients traités avec une charge virale indétectable dans le sang, la persistance du virus dans le sperme (virions et cellules infectées) jusqu’à plusieurs années après l’initiation du traitement et ceci en l’absence d’IST ou d’inflammation locale. Une étude a mis en évidence des souches virales séminales différentes de celles du sang chez des patients traités (Sheth et al. 2009). De plus, aucune corrélation n’est établie avec un taux de médicaments suboptimal dans le sperme ou avec une combinaison médicamenteuse spécifique. A l’inverse, une corrélation a été observée avec la charge virale avant l’initiation du traitement. Lorsque la charge virale est élevée avant l’initiation du traitement, il y a potentiellement plus de cellules cibles infectées dans le tractus génital mâle et une inflammation locale. Après initiation du traitement, la réplication virale pourrait persister en raison d’une pénétration incomplète des médicaments dans le TGM et/ou en raison de l’infection de cellules du TGM avec une demi-vie longue [pour revue (Houzet et al. 2014)]. Notre équipe a ainsi dernièrement mis en évidence la persistance de macrophages infectés dans l’urètre de macaques traités par une polychimiothérapie antivirale (HAART) efficace conduisant notamment à l’absence de détection de cellules infectées dans les autres organes du TGM (Matusali et al., 2014 soumis). b. Infection des organes du TGM par le VIH Notre équipe a décrit l’infection de plusieurs organes qui contribuent à l’élaboration du sperme, à la fois chez l’homme et chez le macaque (Roulet et al. 2006b; Le Tortorec et al. 2008a; Le Tortorec et al. 2008b; Deleage et al. 2011). Ainsi des leucocytes infectés sont retrouvés au niveau du testicule, de l’épididyme, de la prostate, des vésicules séminales et de l’urètre. L’ensemble de ces organes est donc susceptible de participer à la contamination du sperme [pour revue (Le Tortorec and Dejucq-Rainsford 2010; Houzet et al. 2014)]. Des études phylogénétiques visant à comparer les souches séminales avec celles isolées des organes du TGM chez le 60 macaque sont en cours au laboratoire afin de déterminer la contribution de ces organes au virus présent dans le sperme. Une inflammation de la prostate, de la vésicule séminale et de l’épididyme, se traduisant par des infiltrats de cellules immunitaires activées et/ou par des taux de cytokines augmentés a été mise en évidence chez l’homme en phase SIDA et chez le macaque en phase asymptomatique [pour revue (Houzet et al. 2014)]. Cette inflammation combinée à l’infection est fortement susceptible de modifier la composition du sperme (notamment celle du liquide séminal) chez les individus infectés. 2) Les paramètres du sperme chez les patients séropositifs Des études ont montré que une forte déplétion des lymphocytes T CD4+ dans le sperme des hommes séropositif en comparaison avec les hommes séronégatif, phénomène qui peut être inversé lors de la mise sous traitement (Politch et al. 2009). Ces résultats sont confirmés par l’étude de Gianella et al. (Gianella et al. 2012). Ces deux études se sont également intéressées aux nombres de LT CD8+ et leur conclusions divergent. Politch et al. constatent une diminution des LT CD8+ alors que Gianella et al. constatent leur augmentation. Dans les deux études, le taux d’activation des LT CD4+ et LT CD8+ est plus élevé dans le sperme d’hommes infectés (Politch et al. 2009; Gianella et al. 2012). Le volume du sperme, le nombre de spermatozoïdes, leur mobilité et leur morphologie sont positivement corrélés au nombre de cellules CD4+ dans le sang (Dulioust et al. 2002). Des recherches rapportent des modifications des paramètres du sperme chez les patients séropositifs, pour la majorité recevant un traitement antirétroviral [pour revue (Le Tortorec and Dejucq-Rainsford 2010; Houzet et al. 2014)]. Ainsi, il a été décrit une diminution de la mobilité des spermatozoïdes et du volume de l’éjaculat ainsi qu’une augmentation du pH (Muller et al. 1998; Dulioust et al. 2002; Nicopoullos et al. 2004; Bujan et al. 2007; La Sala et al. 2007). Afin de distinguer l’effet du traitement de celui de l’infection, Van Leeuwen et al. ont effectué une étude longitudinale sur 34 patients avant, pendant et après traitement. Il ressort que le traitement antirétroviral (thymidine, ténofovir ou autre) diminue la mobilité des spermatozoïdes, mais n’a pas d’effet sur les autres paramètres du sperme (van Leeuwen et al. 2008). Il n’a pas été observé d’effet différentiel des INTI (Inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse) par rapport aux inhibiteurs de protéases sur les paramètres du sperme 61 (Lambert-Niclot et al. 2011), alors qu’une variation de la mobilité des spermatozoïdes a été notée entre les différents INNTI (Inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse) sur une cohorte de 144 patients. Les ADN mitochondriaux (ADNmt) des PBMC et des spermatozoïdes ont fait l’objet d’études comparatives lors du suivi des charges virales plasmatiques et séminales chez des patients sous HAART. Deux études ont rapporté une diminution significative du nombre de copie d’ADNmt chez les patients traités (White et al. 2001; Pavili et al. 2010). Or un génome mitochondrial intact est nécessaire à la mobilité du sperme. A l’inverse, une autre étude a rapporté une augmentation de l’ADNmt dans les spermatozoïdes de sujets sous HAART (La Sala et al. 2007). Au cours de la spermiogenèse, le contenu en ADNmt est normalement drastiquement réduit. Ce phénomène est en partie responsable de l’absence de transmission de l’ADNmt paternel. La cause de l’augmentation de l’ADN mitochondrial chez ces patients n’est pas explicitée mais une telle augmentation a été précédemment décrite chez des patients infertiles (MayPanloup et al., 2003). 3) Rôle des virions et des cellules infectées du sperme dans la transmission La plupart des expériences in vitro, ex vivo et in vivo sur la transmission du VIH et du SIV ont été réalisées avec du virus libre. Cependant il existe un nombre croissant d’études décrivant un rôle des cellules infectées présentes dans les sécrétions génitales dans la transmission par voie sexuelle du virus (pour revues, Anderson AIDS 2010, Barreto-de-souza Am J Reprod Immunol 2014). Ainsi, l’inoculation intra-vaginale (Salle et al. 2010) ou intra-rectale ((Kolodkin-Gal et al. 2013) de leucocytes infectés chez le macaque conduit à l’infection des animaux. La transmission par des cellules infectées pourrait contourner plusieurs des barrières qui défendent le TGF contre des agents pathogènes, tels que le mucus, le pH acide, ou les peptides antimicrobiens qui se fixent aux particules virales, en assurant au virus une protection à l’intérieur des cellules et une durée de vie supérieure aux particules virales libres. De plus contrairement à la diffusion passive des virions, les cellules infectées pourraient être attirées par chimiotactisme à travers l’épithélium. Il est connu que la transmission du virus à une cellule non-infectée est beaucoup plus efficace par des contacts avec une cellule infectée que par du virus libre. L’infection 62 des cellules cibles sous-muqueuses par contact avec des cellules infectées du sperme, voire la migration de ces dernières jusqu’aux ganglions locaux, pourrait donc être un mode de transmission particulièrement efficace et sur lequel les stratégies de prévention par l’exposition locale à des antirétroviraux aurait peu de prise. Par ailleurs, s’il semble établi que les spermatozoïdes ne sont pas infectés de façon productive par le VIH, un rôle de ces cellules en tant que transporteurs du virus au sein du TGF a été suggéré dans plusieurs études. En effet il a été montré que le VIH peut se fixer à la surface des spermatozoïdes via des récepteurs alternatifs, notamment l’héparan sulfate et le récepteur au mannose (Ceballos et al. 2009; Le Tortorec and Dejucq-Rainsford 2010). En conclusion, outre la transmission par du virus libre, il est important de considérer également ces autres modes d’infection dans les stratégies de prévention. c. Le rôle du liquide séminal dans la transmission du VIH Le liquide séminal contient de nombreux facteurs bioactifs qui contribuent à assurer sa fonction de milieu de transport des spermatozoïdes dans le TGF. Mais le LS n’est pas qu’un simple vecteur pour le VIH-1, il contient aussi de nombreux facteurs tels que des peptides cationiques, des molécules du complément, des cytokines et chimiokines qui stimulent ou inhibent l’infection par le VIH-1 in vitro et pourraient jouer un rôle dans la transmission in vivo [pour revue (Doncel et al. 2010; Doncel et al. 2014). 1) Effets directs du LS sur le virus ou sur son interaction avec les cellules cibles a. Les facteurs inhibiteurs de l’infection par le VIH-1 L’activité redox du liquide séminal L’oxydation des polyamines du LS par les oxydases diamine augmente dans l’environnement vaginal par la présence de peroxydases. Cette oxydation produit des radicaux libres qui vont inactiver le virus. Le virus, en particulier l’enveloppe est sensible aux radicaux oxygénés qui vont altérer son infectivité (Klebanoff and Kazazi 1995; Stief 2003). 63 L’activité antivirale des polypeptides cationiques et des exosomes du sperme Les polypeptides cationiques antimicrobiens, dont les modes d’actions ont été abordés dans le chapitre précédant (II-b-5-c), tels que le SLPI, les défensives, la lactoferrine, possèdent des propriétés antibactériennes, antifongiques et anti-VIH-1 (Cole 2003; Venkataraman et al. 2005). O’Connor a démontré in vitro que le LS a une activité anti-VIH-1 et que celle-ci est toujours active à des concentrations entre 35 et 50 fois plus faible que la concentration cytotoxique (O'Connor et al. 1995). Plus récemment, Martellini et al. ont montré que 52 peptides cationiques du LS, parmi lesquels les séménogélines, la fibronectine, la PAP, la PSA, etc. présentaient une activité anti-VIH-1 (Martellini et al. 2009). Ces auteurs ont également décrit un effet globalement inhibiteur du LS après 24h d’exposition de lignées cellulaires (TZM-bl et PM-1) à ce fluide et au VIH. Tout dernièrement une activité anti-VIH a été décrite pour les exosomes présents dans le sperme : ces nano-vésicules (communément appelées prostasomes) peuvent être internalisées par des lymphocytes ou des lignées de cellules leucocytaires et induisent un blocage post-entrée de la réplication du VIH prévenant l’intégration du génome viral au génome de la cellule hôte (Madison et al. 2014). L’inhibition de l’attachement du VIH-1 au récepteur cellulaire DC-SIGN Une étude a mis en évidence qu’une courte exposition au LS (90 min) inhibait significativement l’attachement du VIH à la lectine DC-SIGN des DCdifférenciés à partir de monocytes sanguins) et diminuait ainsi la capture, et la transmission aux LT CD4+ de souches X4 et R5 du VIH-1. Cette inhibition sans aucun lien avec un effet cytotoxique n’est pas observée sur des cellules cibles n’exprimant pas DC-SIGN (monocytes, PBMC activés et lignée cellulaire de LT). Des analyses de structure ont permis de déterminer que le facteur responsable de l’inhibition de la capture par DCSIGN est un composé de haut poids moléculaire (plus de 100kDa), stable à la chaleur et résistant à l’action de la trypsine (Sabatte et al. 2007). Stax et al. ont confirmé dans une étude indépendante, les résultats précédents et ils ont identifié dans le LS un ligand de DC-SIGN qui pourrait être en partie responsable de l’effet inhibiteur observé : la mucine-6 (Stax et al. 2009). Par la suite, Sabatté et al. ont complété leur étude et ils ont pu identifier la clusterine, fortement concentrée dans le LS (0,4-15mg/ml) comme principal ligand de DC-SIGN et probablement responsable 64 en partie de l’inhibition de la capture du VIH-1 par DC-SIGN (Sabatte et al. 2011). Cependant, une étude récente a décrit une augmentation de CD169 (Siglec-1) à la surface de cellules dendritiques exposées au TGFβ, une cytokine présente dans le LS à des concentrations élevées (De Saint Jean et al. 2014). Cette sur-expression de CD69 induit une augmentation de l’attachement du VIH à la surface des DC. Le récepteur CD169 ayant été précedemment décrit comme jouant un rôle majeur dans l’attachement du virus aux DC, le LS pourrait en fait avoir un rôle stimulateur de l’infection à ce niveau. De plus, deux études ont montré que bien que CD169 soit moins exprimé que DC-SIGN à la surface des DC, la capture du VIH par les DC mature se ferait préférentiellement par CD169 (Izquierdo-Useros et al. 2012; Puryear et al. 2013). En outre, la composition en glanglioside GM3 (variable en fonction du type cellulaire dans lequel les virions ont été produits) de l’enveloppe virale est corrélée à la capacité des virions à lier CD169 [pour revue (Gummuluru et al. 2014)]. L’opsonisation du VIH-1 par des anticorps neutralisants Des anticorps neutralisants, majoritairement des IgG et des IgA, ont pu être mis en évidence dans le sperme d’hommes infectés. L’opsonisation du VIH-1 par ces anticorps a un rôle protecteur face à l’infection par le VIH-1 soit par exclusion immune soit par ADCC mais l’opsonisation peut aussi faciliter l’infection en favorisant le contact avec les cellules cibles exprimant les récepteurs Fc (macrophages, DC) (Soderlund et al. 2004; Mestecky et al. 2011). Sous régulation du récepteur CD4 à la surface des LT CD4+ par le LS Les résultats obtenus par Balandya et al. ont indiquent un effet inhibiteur du LS sur l’infection de lymphocytes T CD4+ in vitro dans le cas d’une exposition prolongée supérieure à 24h. Ces auteurs montrent que le LS inhibe l’expression du récepteur CD4 à la surface des LT ainsi que l’activation et la prolifération des LT CD4+. Parallèlement, leurs résultats indiquent que le LS induit la surexpression de CCR5 à la surface des LT, ce qui favorise l’infection in vitro des souches R5 par rapport aux souches X4 (Balandya et al. 2010). 65 b. Les facteurs stimulateurs de l’infection par le VIH-1 La neutralisation du pH vaginal acide L’infectivité du VIH-1 est stable à un pH compris entre 5 et 8 mais elle est réduite de 25% à un pH de 4,5 (O'Connor et al. 1995). Le pH du LS est compris entre 7,4 et 8,4 et de par ses propriétés tampon, il permet de ramener le pH vaginal acide à un pH neutre en 30 secondes et de maintenir ce pH neutre voire basique pendant 2 heures (Fox et al. 1973), (Wolters-Everhardt et al. 1986). Les particules de VIH-1 libre et les leucocytes infectés sont sensibles au pH acide et sont donc susceptibles d’être inactivés par l’acidité vaginale. L’action tampon du LS peut protéger les virions et les cellules infectées et favoriser l’infection par le VIH-1 (Bouvet et al. 1997). Les fibrilles amyloïdes Des composants du sperme formant des fibrilles amyloïdes capables de stimuler l’infection par le VIH-1 sur différentes lignées cellulaires (TZM-bl, CEMx-M7) ou des cultures de cellules primaires (PBMC), avec de faibles doses virales (dilution au 1/100 du stock viral) et de faibles concentration de fibrilles ou de sperme (1%) pour des temps d’infection court (3h) , ont été identifiés par Munch et al. et Roan et al. (Munch et al. 2007; Roan et al. 2009; Kim et al. 2010; Roan et al. 2011; French et al.). Ces fibrilles se forment à partir de fragments de la PAP qui génèrent le peptide SEVI (Semen-derivated Enhancer of Viral Infection) ou de fragments des séménogélines 1 et 2 (SEM 1 et SEM 2) qui génèrent plusieurs peptides stimulateurs de l’infection in vitro. La PAP et les séménogélines sont des constituants majeurs du coagulum présents dans le sperme à des concentrations de l’ordre de plusieurs mg/ml. Les monomères de SEVI et les fragments de séménogélines (SEMs) possèdent des propriétés biochimiques proches et s’assemblent spontanément en fibrilles amyloïdes qui peuvent être révélées par un marquage à la Thioflavine T ou au rouge congo ou par microscope électronique. Ils sont composés de nombreux résidus basiques et sont donc chargés très positivement. Ces fibrilles favorisent l’infection par le VIH-1 en diminuant la répulsion électrostatique entre les membranes chargées négativement du virus et de la cellule cible (Munch et al. 2007; Roan et al. 2009; Kim et al. 2010; Roan et al. 2011; French et al.). Lorsque leurs charges sont neutralisées par des polymères anioniques, SEVI et les fibrilles de SEM perdent leur 66 capacité à stimuler l’infection par le VIH des cellules cibles et le sperme traité avec ces mêmes polymères anioniques perd également son activité stimulatrice sur l’infection par le VIH-1 (Roan et al. 2009; Olsen et al.). De par leur mode d’action, les fibrilles amyloïdes stimulent l’infection à la fois des souches de VIH-1 R5 mais aussi des souches X4. D’autre part, la stimulation du pouvoir infectieux du VIH-1 conféré par SEVI et les SEMs est plus marquée lorsque l’inoculum viral est limité, situation qui est postulée survenir lors de la transmission du VIH-1. L’activité stimulatrice de SEVI et des SEMs est donneur dépendante et l’abondance de SEVI et des SEMs dans le sperme des donneurs séronégatifs corrèle avec la capacité relative des échantillons de sperme à augmenter l’infection par le VIH (Munch et al. 2007; Kim et al. 2010; Roan et al. 2011; Roan et al. 2014a; Roan et al. 2014b). De plus, les échantillons de sperme provenant de patients présentant une obstruction du canal éjaculateur sont moins riches en SEVI et en fibrilles de SEM et sont dépourvu de la capacité à stimuler l’infection par le VIH in vitro (Roan et al. 2011). Récemment, Roan et al. ont montré que bien que la fibronectine ne possède pas d’activité stimulatrice sur l’infection par le VIH-1, elle participe à la formation des fibrilles amyloïdes et favorise l’activité stimulatrice de ces dernières (Roan et al. 2014a). Toutefois, il n’a pas pu être mis en évidence un rôle majeur de SEVI dans l’infection in vivo de 18 macaques Rhesus répartis en 6 groupes exposés à des doses croissante de virus en présence ou en absence de SEVI par la voie intravaginale Néanmoins, l’exposition aux fibrilles amyloïdes SEVI semble favoriser l’infection par de faibles doses de virus (Munch et al. 2013). L’opsonisation par les molécules du complément Le LS contient des molécules du complément qui peuvent être activées par les souches du VIH-1 R5 et X4. Cette activation génère des fragments clivés C3 qui peuvent opsoniser le VIH-1 et favoriser l’infection des cellules cibles (LT CD4+, macrophages). En effet, des récepteurs des compléments sont exprimés à la surface apicale des cellules épithéliales, des DC et des macrophages ce qui favorise le contact entre les cellules cibles et le virus opsonisé (Bouhlal et al. 2002). 67 2) Effets indirects du LS sur les tissus portes d’entrée du VIH a. Effet immunorégulateur du LS d’hommes non infectés Chez les hommes non-infectés, le LS contient de nombreux facteurs immunorégulateurs (Politch et al. 2007; Robertson et al. 2009; Anderson et al. 2010b; Lisco et al. 2012) importants pour la reproduction humaine, en particulier le TGFβ et la PGE2. Ces deux facteurs jouent principalement un rôle immunosuppresseur afin de préparer le TGF à la conception. Ils agissent sur les neutrophiles, les cellules NK, les macrophages et les DC et sont en forte concentration dans le sperme. Le LS contient plus de TGFβ que n’importe quel autre fluide corporel. La majorité du TGFβ présent dans le LS est issu de la prostate et synthétisé sous forme latente (80ng/ml). Il est activé (1ng/ml) par les plasmines et autres enzymes des sécrétions vaginales (Robertson et al. 2002; Robertson et al. 2009). Le TGFβ va induire la différenciation et l’expansion des LT régulateurs (Treg) et donc la tolérance du système immunitaire face aux antigènes (Robertson et al. 2002; Robertson et al. 2013). D’autre part, il semble que le TGFβ puisse induire une altération de l’intégrité de l’épithélium pour favoriser l’implantation embryonnaire. L’exposition de la muqueuse au TGFβ modifie la distribution de l’occludine et de la claudin-7, protéines impliquées dans les jonctions serrées, ce qui pourrait faciliter le passage de la barrière épithéliale par le VIH (Rametse et al. 2013). Les prostaglandines, en particulier PGE2, constituent des composants importants du LS capables de moduler la réponse immunitaire. La sécrétion de PGE2 dans le LS, bien que variable d’un individu à l’autre, est élevée (100µg/ml) (Harizi and Gualde 2005). PGE2 et plus globalement les prostaglandines exercent un rôle immunorégulateur dans le TGF en inhibant l’expansion clonale des cellules NK et des LT, en inhibant leur capacité cytotoxique et en polarisant les CD4+T vers le phénotype Th2. De plus, les prostaglandines induisent la tolérance immune en provoquant un changement de production de cytokine de l’IL-12 vers l’IL-10 par les DC [(Kelly and Critchley 1997; Harizi and Gualde 2005), pour revue (Kalinski)]. Les propriétés immunosuppressive des PGE et de l’IL-10 sont importantes pour la survie des spermatozoïdes mais elles sont délétères dans le contexte des IST puisqu’elles modifient la réponse du système immunitaire (Remes Lenicov et al.). Paradoxalement, des études suggèrent que les PGE2 contenu dans le LS induiraient 68 l’expression de COX-2 dans les cellules endocervicales et vaginales, ce qui entrainerait une inflammation locale et le recrutement de cellules cibles sur le site de l’inflammation (Sales et al. 2002; Muller et al. 2006). En plus de ces deux facteurs immunomodulateurs, le LS d’hommes non infectés contient de nombreuses cytokines. Les résultats de dosage des cytokines dans les LS et dans le sang d’hommes non infectés réalisés par Olivier et al. permettent de distinguer 5 cytokines dont les concentrations dans le LS sont 5 fois plus élevées que dans le sang : MCP-1, IL-8, GM-CSF, IL-7, IL15 et la fractalkine. Ces cytokines sont impliquées dans le recrutement, la maturation et la prolifération des monocytes/macrophages, des LT, LB, DC et cellules NK (Olivier et al. 2013). En utilisant des cellules épithéliales d’exocol in vitro et des biopsies prélevées in vivo après exposition au LS, Sharkey et al. ont montré que le LS induisait la production de nombreuses cytokines et chimiokines (IL-8, IL-6, CCL20, GM-CSF, MCP-1, IL-1α, IL1β, Groα, MIP-2α, MIP-2β), vraisemblablement induites en partie par le TGFβ. Il en résulte l’infiltration de neutrophiles, de macrophages et de LT au niveau du col de l’utérus (Sharkey et al. 2007; Sharkey et al. 2012a; Sharkey et al. 2012b). Berlier et al. ont également montré que le LS induisait la production de CCL20 un facteur chimioattractant majeur impliqué dans le recrutement et la maturation des cellules de Langerhans et des DC ainsi que des LT intraépithéliaux considérés comme les principales cibles dans les muqueuses (Berlier et al. 2006a; Cremel et al. 2006). Des études récentes ont montré que la sécrétion de CCL20 par les cellules de l’épithélium endocervical pourrait être induite par la lactoferrine présente dans le LS (Lourenco et al.). Ces changements immuns dans la muqueuse exposée pourraient faciliter l’infection VIH-1 soit en induisant une immunotolérance via PGE2 et TGFβ soit en augmentant le nombre potentiel de cellules cibles dans la muqueuse en l’absence de contexte inflammatoire. De plus, la sécrétion de molécules chimiotactiques en réponse au LS favorise la transmigration des leucocytes infectés du sperme et donc augmente le risque de transmission du VIH-1. Ainsi une étude ex vivo a montré que l’IL-8 pouvait faciliter l’infection de tissus cervicaux par du VIH-1 (Narimatsu et al. 69 2005) et une autre que l’IL-7 facilitait la transmission et la dissémination du VIH-1 dans des tissus cervico-vaginaux en inhibant l’apoptose et en favorisant la prolifération des LT CD4+ (Introini et al.). b. Les facteurs immuno-modulateurs dans le LS d’hommes infectés Plusieurs études sur les cytokines et chimiokines du LS ont montré que le sperme d’hommes non infectés et celui d’hommes infectés étaient enrichis en IL-1α, IL-7, IL-8, MIP-3α, MCP-1, MIG, IP-10, SDFβ1 et TGFβ par rapport aux concentrations sanguines (Maegawa et al. 2002; Politch et al. 2007; Anderson et al. 2010b; Lisco et al. 2012). La surexpression de facteurs proinflammatoires spécifiques dans le LS d’hommes infectés par le VIH-1 par rapport au LS d’hommes non-infectés a été montrée dans de nombreuses études (Anderson et al. 2010b; Lisco et al. 2011; Lisco et al. 2012). En outre, il a été montré que cette surexpression de cytokines/chimiokines proinflammatoires dans le LS d’hommes infectés modifie le « réseau de cytokines » et peut altérer la capacité du système immunitaire à répondre à l’infection par le VIH-1 (Lisco et al. 2012; Olivier et al. 2013). Lisco et al. ont montré que cette modification du réseau cytokinique dans les LS d’hommes séropositifs se traduisait par le renforcement des corrélations déjà existantes entre les cytokines dans les LS d’hommes séronégatifs et par l’apparition de nouvelles corrélations (Lisco et al. 2012). Au contraire, Olivier et al. ont mis en évidence une diminution du nombre de corrélation entre cytokines dans les LS d’hommes infectés en comparaison avec les LS d’hommes non infectés, suggérant ainsi une forte perturbation de la régulation des cytokines en présence d’une infection par le VIH-1 (Olivier et al. 2013). De plus, il a été montré que les concentrations en cytokines et chimiokines pro-inflammatoires des LS d’hommes infectés en phase aigüe étaient plus élevés que ceux d’hommes infectés en stade chronique ou d’hommes non infectés (Kafka et al. 2012). Une corrélation entre les taux de cytokines proinflammatoires et la charge virale dans le sperme a été rapportée dans plusieurs études. Ainsi une corrélation positive avec la charge virale séminale a été décrite pour le taux d’IL-1β par Berlier et al. (Berlier et al. 2006a), pour le taux de RANTES par Storey et al. (Storey et al. 1999), pour le taux d’IL-6, d’IL-8, d’IL-12 et IFNγ par Sheth et al. (Sheth et al. 2005), et avec l’IFNγ et l’IL-17 par Hoffman et al. Ces 70 derniers ont également mis en évidence une corrélation négative entre la charge virale séminale et la concentration d’IL-5 (Hoffman et al. 2014). Enfin, Kafka et al., ont montré que le taux de TGFβ1 dans le sperme dépend du stade d’infection et conduit à des réponses différentes des cellules épithéliales du TGF. La surexpression de TGFβ dans le sperme d’hommes en phase aigue de l’infection par rapport au sperme d’hommes non infectés est modérée alors qu’elle est forte en phase chronique. Ainsi en phase aigüe de l’infection, la concentration de TGFβ ne serait pas suffisante pour contrecarrer les fortes concentrations de cytokines proinflammatoires du LS. Il en résulterait une augmentation de la production de la production de cytokines pro-inflammatoires par les cellules du TGF (expérimentation sur lignée cellulaire). Au contraire chez les individus en phase chronique d’infection, le taux de TGFβ, beaucoup plus élevé, induit la suppression de la production des cytokines pro-inflammatoires (Kafka et al. 2012). 3) Effet du liquide séminal sur la transmission du virus in vivo Le rôle du liquide séminal dans la transmission a été très peu étudié dans les modèles expérimentaux de la transmission du VIH. Une tendance à favoriser la transmission a été observée lorsque de faibles doses de virus libre ont été mixées avec du liquide séminal avant l’inoculation intravaginale de macaques (Miller et al. 1989; Le Grand et al. 1995). 4) Rôle modulateur des cellules du sperme ? D’autres composants du sperme que le LS, tels que les spermatozoïdes, pourraient aussi jouer un rôle modulateur indirect de la transmission. Ainsi il a été montré que les spermatozoïdes induisent la maturation des cellules dendritiques (Ceballos et al. 2009) et que les PMN (leucocytes polymorphonucléaire) était associé à des taux élevés de virions et de cellules infectées ainsi qu’à une augmentation de cytokines proinflammatoires favorisant le recrutement des cellules cibles et la réplication du VIH (Joseph 2014). En conclusion, de nombreux éléments laissent à penser que le sperme est plus qu’un simple vecteur pour le VIH et que son rôle, vraisemblablement très complexe, 71 variable au cours du temps et selon les types cellulaires, nécessite d’être intégré pour une meilleure compréhension des évènements de transmission. IV. TRAITEMENT ET STRATEGIES DE PREVENTIONS CONTRE LE VIH-1 a. Les traitements antirétroviraux (ARV) Les molécules développées ont pour but d'agir sur les différentes étapes de l'infection virale : l’attachement à la cellule hôte, le mécanisme de fusion, la transcription inverse du génome viral d’ARN en ADN, son intégration dans le génome de la cellule hôte, la maturation des protéines virales. Six groupes d’agents antirétroviraux ont été développés : les inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI), des inhibiteurs non-nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI) et des inhibiteurs de la protéase (IP), les inhibiteurs de fusion, les inhibiteurs du récepteur CCR5 et les inhibiteurs d’intégrase. Les INTI entre en compétition avec les nucléosides naturels et empêchent l’élongation de la chaîne d’ADN. Ils constituent la 1ère classe d’ARV mis sur le marché avec la commercialisation de la Zidovudine (AZT) dès 1987 (Dournon et al. 1988). Pendant les 20 dernières années, 7INTI ont été introduits comme traitement. Trois INNTI ont été introduits comme traitement sur le marché (Nevirapine, Delavirine, et Efavirenz). Ils agissent sur la Transcriptase Inverse comme antagoniste non compétitifs en se liant à une région hydrophobe adjacente du site catalytique de la transcriptase inverse (Spence et al. 1995). Les IP (Indinavir, le Ritonavir, le Nelfinavir) inhibent l’activité protéolytique de la protéase en s’attachant à son site actif de sorte que les virus nouvellement produits sont défectueux et incapables d’infecter de nouvelles cellules (Boden and Markowitz 1998). Les inhibiteurs d’intégrase (Raltégravir) bloquent l’intégration de l’ADN proviral au génome des cellules infectées. Ils sont souvent utilisés lors de l’apparition de résistance aux antirétroviraux cités précédemment (Steigbigel et al. 2008). 72 L’enfuvirtide (peptide T20) est un inhibiteur compétitif de l’intégration du génome viral dans le cytoplasme de la cellule cible. Il se lie à la Gp41 du VIH-1 et inhibe la fusion. Deux molécules (Maraviroc et Vicriviroc) sont utilisées pour inhiber de manière non compétitive la fixation du VIH via la Gp120 sur le co-récepteur CCR5. Les patients ayant des souches de types X4 sont écartés de cette thérapeutique et l’utilisation de ces molécules peut potentiellement bloquer les fonctions de CCR5. De nos jours le traitement antirétroviral contre le VIH se fait en utilisant plusieurs molécules ayant des spectres d’action différents afin de viser plus large et d’éviter ainsi les phénomènes de résistance. La multithérapie antirétrovirale hautement active (HAART en anglais) est le terme utilisé pour décrire le traitement anti-VIH standard actuel. La multithérapie antirétrovirale consiste en une combinaison d'au moins trois médicaments antirétroviraux. b. Développement de vaccins Différentes approches sont utilisées dans le développement d’un vaccin pour prévenir l’infection par le VIH-1. Ces approches incluent l’utilisation : - de virus complètement inactivés, - de virus atténués (délétion de Nef), - de vaccin de sous-unités : Gp120, Gp160, - de protéines virales dans des vecteurs vivant (virus de la polio, adénovirus, bactéries) - de noyaux viraux avec des protéines de l’enveloppe : pseudovirions, - de séquences dérivées de peptide du VIH (epitope V3) - d’anticorps neutralisant anti-idiotypes - de protéines dérivées de plantes. Le vaccin idéal serait caractérisé par son innocuité et donnerait lieu à une protection à long terme contre toutes les souches. Il devrait induire une immunité locale avec des réponses immunitaires humorales et cellulaires de type inné et adaptatif, comme produire des anticorps neutralisants (Levy et al. 2004). 73 Plusieurs vaccins sont en cours d’essai clinique de phase I (ex. : ADVAX, MRkAd5, MVA) (Goepfert and Bansal 2014). Quelques vaccins sont en cours d’essai clinique de phase II (ANRS VRI 01, ALVAC, Vacc-4x) (Frey et al. 2014; Pollard et al. 2014). Leur efficacité reste à déterminer et les recherches pour le développement d’un vaccin continuent sans succès à ce jour. c. Les stratégies de prévention Deux nouvelles stratégies de prévention utilisant des anti-rétroviraux ont fait l’objet de nombreuses études ces dernières années : le TasP (treatment as prevention) et la PrEP (pre-exposure prophylaxie). 1) Le TasP Le TasP consiste à proposer un traitement antirétroviral précoce aux personnes séropositives pour réduire leur charge virale et ainsi la probabilité qu’elles transmettent le virus. En effet, il a été montré que plus la charge virale est élevée et plus le risque de transmission est fort (Quinn et al. 2000 ; Gray et al. 2001; Cohen et al. 2011). Huit études ont comparé le risque de transmission du VIH au sein de couples sérodifférents en fonction du statut ARV du partenaire séropositif [pour revue (Gupta and Nutan 2013; Young and McDaid 2014). Une étude clinique (HPTN 052) incluant 1763 couples sérodiscordants a montré que le traitement ARV précoce du partenaire séropositif permettait la réduction de 96 % du risque de transmission du VIH (Cohen et al. 2011). De plus, les premiers résultats de l’étude Partner présentés à la CROI 2014 (Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections), montrent que sur les 900 couples sérodifférents de l’étude (586 couples hétérosexuels et 308 couples homosexuels, suivis sur un an) le nombre d’infection estimé en l’absence de traitement était de 15 pour les couples hétérosexuels et de 86 pour les couples homosexuels. Or aucune transmission au sein des couples de la cohorte n’a été observée tendant à confirmer que le traitement est un outil de prévention efficace. L’effet du traitement sur la transmission chez les couples homosexuels est à confirmer avec un effectif plus important et un suivi plus long. 74 2) La PreP La stratégie PreP consiste en l’utilisation préventive d’ARV chez des individus séronégatifs exposés fréquemment au VIH afin de réduire le risque de contamination. Plusieurs essais cliniques récents ont confirmé l’intérêt de l’utilisation des ARV comme outils préventifs permettant de réduire le risque d’infection lors de rapports hétérosexuels ou homosexuels. En 2010, l’essai iPrEX a montré une réduction de 44 % de l’incidence du VIH suite à la prise de Truvada (ténofovir + emtricitabine) sous forme orale (Grant et al. 2010). Deux autres études ont renforcé ces résultats en montrant que la prise quotidienne de Truvada ou de TDF sous forme orale réduisait le risque de contracter le VIH chez les personnes hétérosexuelles : (i) essai TDF-2 : réduction du risque d’infection de 62 % (Thigpen et al. 2012) ; (ii) essai Partners PrEP (Baeten et al. 2012) : réduction de 67 % sous TDF et de 75% sous Truvada). Deux essais ont été interrompu par manque d’efficacité, l’essai FEM-PrEP Sterne 2009) et VOICE (Marrazzo) [pour revue (Gupta and Nutan 2013; Young and McDaid 2014)]. Très récemment, les résultats intermédiaires de l’étude PROUD, menée au Royaume-Uni chez des homosexuels, ont révélé que le prise quotidienne de Truvada comme traitement prophylactique était « hautement protectrice contre le HIV ». En réaction à cette annonce un bilan anticipé de l’essai ANRS IPERGAY a été réalisé. Cet essai conduit chez les HSH (hommes ayant des rapports avec des hommes) très exposés au VIH, ce distingue des autres essais par la prise d’un traitement prophylactique occasionnellement au moment de l’exposition aux risques. Il a été constaté une différence d’incidence significative entre le groupe traité et le groupe placébo avec une réduction très importante du risque d’infection par le VIH, bien supérieure à celle observées dans l’essai IPREX (communiqué de presse ANRS octobre 2014). 3) Les microbicides Les microbicides sont des agents biologiques ou chimiques formulés sous différentes formes (gels, crèmes, films, suspension, suppositoires, tablettes) pouvant être appliqués au niveau rectal ou vaginal dans l’intention de réduire la transmission du VIH. 75 Le microbicide idéal doit être actif contre la transmission par du virus libre et contre la transmission cellule-cellule. Il doit être non irritant, ne pas perturber l’épithélium de la muqueuse, ni la flore microbienne, ni le pH du mucus. Il ne doit pas être altéré par les enzymes protéolytiques présentes dans le mucus. Il doit avoir une capacité à diffuser et une bioadhésion adéquate. Son temps de rétention doit être suffisant pour agir contre les maladies sexuellement transmissibles pendant et après la relation sexuelle. Il doit être bien accepté par les utilisateurs, être peu onéreux et compatibles avec les préservatifs masculins (Maartens et al. 2014; McConville et al.). Les microbicides sous forme de gel ou de crème présentent différents mécanismes d’actions (McConville et al.) : - Destruction du virus, - Maintien de la flore vaginal et du pH : action protectrice, - Inhibition de l’interaction Gp120-CD4, - Inhibition de la réplication, - Action de barrière physique et inhibition du contact entre le VIH et la muqueuse, - Action contre les autres IST qui augmentent les risques d’infection par le VIH. Plus de 30 microbicides vaginaux ont été développés dans des études in vitro mais seul quelques-uns ont pu être testés en phase clinique. Pour les essais cliniques, un gel placébo a été développé : l’HEC (HydroxyEthylCellulose pH4,5) (Pozzetto et al.). Les résultats de l’essai CAPRISA 004 ont montré pour la 1ère fois que les femmes utilisant un gel vaginal à 1% de Ténofovir (appliqué 12h avant puis 12h après le rapport) présentaient une réduction du risque d’infection par le VIH de 39% par rapport au placebo, un chiffre qui monte à 54% chez les femmes adhérentes à 80% (Abdool Karim et al. 2010). 76 L’essai VOICE qui comportait 5 bras correspond à une prise quotidienne par voie orale de Ténofovir, de Truvada ou d’un placébo ou d’un gel vaginal à 1% de Ténofovir ou du placebo. Il a été mis fin au bras Ténofovir par voie orale et Ténofovir en gel prématurément par manque d’efficacité. Une étude clinique de phase III (FACTS 001) est en cours en Afrique du Sud et reprend les conditions de l’étude CAPRISA 004 (1% ténofovir). Les résultats sont attendus pour 2015. Deux autres études de phase III (CAPRISA 008 et CAPRISA 009) reprennent les participants de l’étude CAPRISA 004 et devraient permettre de tester le développement de résistance au Ténofovir et de définir le traitement optimal pour les femmes infectées malgré l’utilisation du microbicide (D'Cruz and Uckun 2014; McConville et al. 2014). Concernant les microbicides rectaux, là encore de nombreuses études in vitro ont été réalisés mais seuls 6 essais cliniques de phase I ont été réalisés ou sont en cours. L’étude RMP-01 (Rectal Microbicide Program) incluant 36 personnes séronégatives et comparant un gel avec 2 concentrations d’un INNTI extrêmement hydrophobe, l’UC781, à un placébo, avait révélé une bonne acceptation du traitement ainsi que son innocuité et sa capacité à inhiber l’infection VIH-1. Suite à l’arrêt du programme par la FDA, l’étude clinique de phase II n’a pas été mise en place. L’essai RMP-02/MTN-006 s’intéressait à un gel 1% Ténofovir dont la formulation était issue d’un gel vaginal. Des effets secondaires ont été constatés et une nouvelle formulation a été élaborée et testée dans l’essai MTN-007. Cet essai a montré l’innocuité du traitement et une bonne tolérance du gel. Une étude clinique de phase II est en cours (MTN-017). Deux autres études de phase I sont en cours Project Gel (1% Ténofovir) et CHARM Program (1% Ténofovir + Maraviroc) (McGowan 2014; Nunes et al. 2014). Malgré les nombreuses études entreprises, et les effets inhibiteurs prometteurs des tests in vitro, l’efficacité des microbicides lors d’essais de phase III reste à démontrer. Une grande majorité de ces études se focalisent sur l’efficacité et l’absence de toxicité des microbicides ainsi que l’adhérence aux traitements, mais peu d’entre elles s’intéressent à l’impact d’autres facteurs tels que les co-infections, la diversité des sous-types de virus, les protéines et peptides des fluides génitaux sur l’efficacité des microbicides. Or une réduction de l’efficacité de certains microbicides 77 polyanioniques en présence de sperme a été mise en évidence in vitro (Neurath et al. 2006; Patel et al. 2007; Buffa et al. 2009). En dehors de ces stratégies de prévention, il a été montré que la circoncision réduisait de façon efficace la transmission du VIH de la femme à l’homme de près de 60 % (Rosario et al. 2013; Jayathunge et al. 2014). Dans ce contexte, il est primordial d’étudier l’ensemble des mécanismes conduisant à la transmission sexuelle du virus et en particulier les facteurs du sperme susceptibles de moduler cette transmission. 78 OBJECTIFS Le sperme est le vecteur principal de dissémination du VIH. Des travaux récents indiquent la présence de facteurs dans le liquide séminal des hommes non infectés susceptibles de modifer la transmission du VIH, soit par un effet direct sur le virus, soit par un effet sur les cellules cibles ou environnantes. Nous avons ici voulu étudier le rôle modulateur du liquide séminal et de ses composants dans le cas d’une transmission via des brèches dans la barrière épithéliale, mettant en contact direct le sperme et le virus qu’il contient avec les cellules cibles présentes en sous-muqueux. Pour cela, des modèles cellulaires et tissulaires ont été développés. Par ailleurs, sachant que la composition du LS des hommes VIH+ est probablement modifée par rapport à celle d’hommes non-infectés, nous avons comparé l’effet du LS d’hommes infectés et non-infectés dans nos modèles cellulaires. Mes travaux de thèse se sont ainsi articulés autour de 3 axes : 1- Effet du sperme d’hommes infectés par le VIH-1 sur l’infection des cellules T CD4+ : differences avec le sperme d’hommes non infectés Le liquide séminal humain contient des facteurs protéiques qui pourraient influencer la transmission sexuelle du VIH-1. Plusieurs études ont montré un effet global du liquide séminal sur l'infectivité du VIH-1 in vitro dans des lignées cellulaires, des lymphoctytes T CD4+ ou des DC. Cependant, des effets contradictoires, tantôt stimulateurs tantôt inhibiteurs, ont été décrits, notamment sur les lymphocytes T C4+. De plus la vaste majorité des expériences décrites dans la littérature concernant le rôle du LS dans la transmission sexuelle ont été réalisées à partir de spermes d’hommes sains. Après la mise au point des conditions expérimentales, notre but a donc été de vérifier l’hypothèse d’un effet différentiel du LS d’hommes infectés versus non infectés sur l’infection par le VIH. 2- Effet du liquide séminal sur l’infection d’explants cervicaux et colorectaux Les effets du LS d’hommes séronégatifs ont été décrits exclusivement dans des modèles de cellules isolées (TZM, PBMC ou lignées de cellules T CD4+, cellules épithéliales, cellules dendritiques). A notre connaissance, l’effet du LS n’a jamais été 79 étudié dans un modèle plus intégré de la muqueuse du receveur, c'est-à-dire comprenant l’ensemble des types cellulaires et permettant leurs interactions, tels que les modèles d’explants tissulaires. Or un effet du LS a été décrit sur différents types cellulaires, cibles du virus comme les lymphocytes T CD4+ et les DC,ou non, comme les cellules épithéliales. Dans ce contexte, il nous a paru important d’étudier l’effet du LS sur les tissus qui sont en contact avec le sperme in vivo, à savoir les tissus cervico-vaginaux et colo-rectaux. 3- Fractionnement du liquide séminal et identification des facteurs à activité biologique sur l’infection par le VIH-1 Les études réalisées à ce jour indiquent que le liquide séminal, qui est un fluide extrêmement riche en protéines, a des actions multiples, qui peuvent selon les modèles cellulaires et les protocoles, soit favoriser soit inhiber l’infection par le VIH. Nos propres résultats suggèrent que que l’effet global du LS dans des modèles complexes (tissus, PBMC) correspond à la somme d’effets inhibiteurs et stimulateurs de différents facteurs. Afin d’identifier les protéines/peptides avec une activité biologique, nous avons fractionné par HPLC successives le LS permettant ainsi de le décomplexifier et d’identifier des facteurs biologiquement actifs en spectrométrie de masse. 80 Matériels et Méthodes 81 MATERIELS ET METHODES PROVENANCE DU MATERIEL BIOLOGIQUE : SPERME Les échantillons de sperme utilisés dans les expériences du chapitre I sont obtenus auprès du CECOS de Toulouse (collaboration avec le Pr L. Bujan) dans le cadre de notre protocole de recherche et avec l’autorisation de l’AFSSAPS (n° B90850-30). 36 donneurs volontaires ont été recrutés pour cette étude, 16 témoins non infectés et 20 donneurs infectés par le VIH, non traités, avec une charge séminale et sanguine positive. Les échantillons de sperme ont été obtenus après un examen clinique et une recherche par questionnaire des facteurs de risques d’infections uro-génitales et d’infertilité. Le sperme a été obtenu par masturbation sans lubrification après un délai de 3 jours d’abstinence. L’éjaculat a été liquéfié 30 minutes à 37°C puis centrifugé 10 mn à 1 000 g à température ambiante pour séparer les spermatozoïdes du liquide séminal. Le surnageant a été aliquoté et conservé à -80°C. Le sperme de donneurs sains non infectés par le VIH, utilisés dans les expériences des chapitres II et III de ce manuscrit, ont été récolté dans le cadre d’une collaboration avec le CECOS de Rennes (Prs D. Le Lannou et C. Ravel), après acceptation du protocole de recherche par le Ministère de la Recherche (déclaration DC-2010-1155). Des pools de liquide séminaux (LS) de donneurs sains (20 à 50 donneurs) sont constitués à partir des spermes récoltés, liquéfiés 30 minutes à 37°C puis congelés à -80°C. Après obtention d’un nombre suffisant de LS, ceux-ci sont décongelés, centrifugés 10 mn à 1 000 g, regroupés et aliquotés puis congelés à 80°C. En vue du fractionnement HPLC, un pool de LS de 21 donneurs VIH- a été constitué de la même façon à l’exception qu’une partie a été ultracentrifugée à 105 000 g pendant 1 h. 82 TISSUS CERVICAUX ET COLORECTAUX Les tissus cervicaux et colorectaux sont recueillis auprès du service d’anatomopathologie du CHU de Rennes en accord avec le CPP Grand Ouest (déclaration Ministère DC-2009-1028) dans le cadre d’une collaboration avec le Pr N. Rioux-Leclercq. Les tissus cervicaux proviennent d’hystérectomie pour prolapsus et les tissus colorectaux de colectomie pour cancer colorectal ou diverticulose. Seuls les tissus sains, déterminés comme normaux par l’examen anatomopathologique, sont utilisés. Le tissu prélevé est conservé à 4°C dans du milieu de transport (RPMI, 100 U/ml de pénicilline, 0,1 mg/ml de streptomycine, 100 µg/ml gentamycine) avant d’être acheminé au laboratoire dans l’heure qui suit le prélèvement. I. TECHNIQUES DE BIOLOGIE CELLULAIRE a. Entretien des lignées cellulaires Nous avons utilisé deux lignées cellulaires de mammifères au cours de notre étude : les lignées TZM-bl et 8E5. La lignée TZM-bl : La lignée TZM-b1 est une lignée stable de cellules HeLa. Ces cellules expriment fortement et de façon stable les molécules CD4, CXCR4 et CCR5. Elles contiennent également dans leur génome des gènes rapporteurs (luciférase et βgalactosidase) dont les promoteurs sont sous le contrôle de la protéine virale Tat. Elles sont cultivées à 37°C, en atmosphère humide enrichie en CO2 à 5 %, dans du milieu DMEM (Dubelcco’s Modified Eagle’s Medium) complété avec 2mM de Lglutamine, 100 U/ml de pénicilline, 0,1mg/ml de streptomycine et 10% (v/v) de sérum de veau fœtal (SVF) décomplémenté. Ces cellules étant adhérentes, elles sont maintenues en culture après un traitement de 5 min à la trypsine (0,25%), laquelle sera ensuite inactivée en présence de milieu complet supplémenté (cf ci-dessus). 83 La lignée 8E5 : La lignée 8E5 est une lignée lymphocytaire contenant une copie de provirus VIH défectif par cellule (Folks et al., 1987). Elle est cultivée à 37°C, en atmosphère humide enrichie en CO2 à 5 %, en milieu RPMI supplémenté par 10 % SVF décomplémenté, 100 U/ml pénicilline et 0,1 mg/ml streptomycine. b. Isolement et culture des cellules primaires Les cellules mononuclées du sang (PBMC : Peripheral Blood Mononuclear Cells) sont obtenues à partir du sang de donneurs sains recueilli à l’Etablissement du Sang Français dans le cadre d’une convention avec notre laboratoire. Les cellules sont obtenues après séparation sur un gradient de densité de Ficoll. Elles sont cultivées à 37°C, en atmosphère humide enrichie en CO2 à 5 %, dans du milieu RPMI contenant 2 mM de L-glutamine, 100 U/ml de pénicilline, 0,1 mg/ml de streptomycine et 10 % (v/v) de SVF. En début de culture et ce pendant 72h, les cellules sont cultivées en présence de 3µg/ml de l’agent mitogène PHA (phytohémagglutinine), puis lavées et remise en culture en présence de 5ng/ml d’IL-2 (Interleukine 2), l’ensemble favorisant l’activation et la prolifération des lymphocytes T. c. Culture organotypique de tissus colorectaux et cervicaux humains Les tissus (muqueuses et sous muqueuses) sont délicatement découpés au scalpel en explants de 3 mm3 (explants cervicaux) ou en lamelle de 3x6 mm (explants colorectaux). Un fragment de tissu colorectal ou 2 fragments de tissus cervicaux sont transférés sur des inserts constitués d’une membrane poreuse en PET (polyéthylène téréphtalate, diamètre des pores : 3 µm, diamètre insert 10.5mm) (Falcon Labware) eux-mêmes disposés dans des plaques de culture 12 puits contenant 1 ml de milieu de culture par puits. Les explants cervicaux sont cultivés dans du milieu RPMI sans rouge de phénol et sans glutamine, supplémenté en SVF (10 %), 1 % (v/v) d’acides aminés non essentiels, 0,1 mM de sodium pyruvate, 100 U/ml de pénicilline, 0,1 mg/ml de streptomycine et 100 µg/ml gentamycine. Les explants colorectaux sont cultivés dans du milieu RPMI sans rouge de phénol et sans L-glutamine, supplémenté en SVF (15 %), 1 % d’acides aminés non essentiels, 0,1 mM de sodium pyruvate, 100 U/ml de pénicilline, 0,1 mg/ml de streptomycine, L- 84 glutamine (1 mM), 100 µg/ml gentamycine et 2,5 µg/ml fungizone. Les cultures sont maintenues pendant 11 jours pour les tissus colorectaux et 13 jours pour les tissus cervicaux, à 37°C, en atmosphère humide à 5 % de CO2 et 95 % d’air. Le milieu de culture est entièrement renouvelé tous les 2 jours jusqu’au 5 ème de culture. A partir du 7ème jour de culture, seuls 400 µl de milieu de culture sont renouvelés tous les 2 jours. Les surnageants de culture prélevés sont conservés à -80°C. Avant la mise en culture, ainsi qu’au 7ème, 11ème/13ème jours de culture, des explants sont prélevés et congelés afin d’extraire l’ADN et de réaliser par la suite une PCR quantitative, d’autres sont fixés au paraformaldéhyde (PBS-PAF 4%, 2 heures à 4°C) puis déshydratés et inclus en paraffine pour l’analyse immunohistologique. d. Test enzymatique de viabilité pour les modèles cellulaires La viabilité des cellules en culture est évaluée par un test enzymatique à l’aide du kit CellTiter-Glo Luminescent Cell Viability Assay (PROMEGA). Ce test permet de mesurer l’ATP dans les cellules viables, sachant qu’une perte d’intégrité de la membrane conduit à une diminution rapide du taux d’ATP dans la cellule. Après avoir décongelé les réactifs à température ambiante, le substrat lyophilisé (CellTiter-Glo® Substrate) est repris dans 10 ml de tampon (CellTiter-Glo® Buffer) afin de reconstituer le mélange enzymes/susbtrat. Après agitation douce, le mélange enzyme substrat ainsi reconstitué (CellTiter-Glo® Reagent) est ajouté volume à volume au milieu de culture. Après 2 minutes d’agitation pour induire la lyse des cellules, la plaque est incubée à température ambiante pendant 10 minutes afin de stabiliser le signal luminescent. Ce dernier est enregistré avec un luminomètre (FLUOstar OPTIMA, BMG LABTECH) avec un temps d’intégration de 1 seconde. e. Test enzymatique de cytotoxicité sur les cultures de tissus colorectaux et cervicaux La cytotoxicité sur les tissus en culture est évaluée grâce à un test enzymatique à l’aide du kit CytoTox-ONE™ Homogeneous Membrane Integrity Assay (PROMEGA). Ce test permet de mesurer, dans le milieu de culture, le relargage de la lactate deshydrogenase (LDH) par les cellules dont la membrane plasmique a perdu de son intégrité. Après avoir décongelé les réactifs à température ambiante, le substrat lyophilisé (Substrate Mix) est repris dans 11 ml de tampon (Assay Buffer) afin de reconstituer le mélange enzyme/susbtrat. Après agitation douce, le réactif 85 enzyme substrat reconstitué (CytoTox-ONE™ Reagent) est ajouté volume à volume au surnageant de culture prélevé. Après 30 secondes d’agitation, la plaque est incubée à température ambiante pendant 10 minutes. La réaction est stoppée par l’ajout de Stop Solution (50 µl pour 100 µl de CytoTox-ONE™ Reagent). Le signal de fluorescence émis à la longueur d’onde 590nm est enregistré avec un fluorimètre (FLUOstar OPTIMA, BMG LABTECH) après excitation à une longueur d’onde d’excitation de 560 nm. f. Cytométrie en flux (ou FACS) Marquage des récepteurs et des molécules de l’activation des lymphocytes T (LT) Les antigènes étudiés se trouvant exprimés soit à la membrane soit de manière intracellulaire (vésicules cytoplasmiques), le traitement des cellules sera différent selon la localisation de l’antigène recherché. Pour la recherche d’une localisation membranaire, les cellules sont lavées une fois en PBS-1% SVF puis incubées 20 mn à + 4°C en présence de l'anticorps primaire ou de l’anticorps contrôle correspondant dilué dans du PBS-1% SVF à raison de 50µl final pour 0,5 million de cellules. Les volumes ou concentrations d’anticorps utilisés sont indiqués dans le tableau 3. Les cellules sont lavées 2 fois en PBS-1% SVF puis fixées au PFA 1,5%. Dans le cas d’une localisation intracellulaire des antigènes, 1 million de cellules sont centrifugées par condition à tester. Elles sont fixées et perméabilisées avec la solution de fixation/perméabilisation du kit Cytofix/Cytoperm (BD Biosciences) pendant 20 min à +4°C. Les cellules sont ensuite lavées 2 fois avec la solution de lavage (Permwash) fournie dans le kit puis incubées 20 min à RT avec l’anticorps primaire (Tableau 3) dilué dans la solution de lavage. Puis les cellules sont lavées une fois avec cette solution puis avec du PBS- avant d’être fixées au PFA 1,5%. Mesure de la prolifération La prolifération des cellules est mesurée avec le kit Click-iT EdU Flow Cytometry Assay kit (Life Technologies). Ce kit permet d’évaluer la synthèse d’ADN par l’incorporation d’un nucléoside analogue de la thymidine : EdU (5-ethynyl-2´deoxyuridine). La détection est basée sur une réaction de catalyse entre un alkyle 86 contenu dans l’EdU et un azoture conjugué au fluorochrome Alexa Fluor® 488. Après infection et traitement au LS des cellules pendant 3h, 10 µM d’EdU est ajouté au milieu de culture pendant 6h, puis les cellules sont concentrées par centrifugation à raison de 1 million de cellules par condition à tester. Les cellules sont lavées en PBS-1% BSA puis fixées avec la solution « Click-iT fixative » (106 cellules/100 µl) pendant 15 minutes à température ambiante. Après un lavage en PBS-1 % BSA, les cellules sont resuspendues dans un tampon perméabilisant « Click-iT saponin-based permeabilization and wash reagent » pendant 15 minutes. Elles sont ensuite marquées à l’aide du tampon « Click-iT reaction » contenant le fluorochrome Alexa Fluor® 488 conjugué à l’azoture. Après 30 minutes d’incubation à température ambiante, les cellules sont lavées dans le tampon perméabilisant puis dans du tampon PBS-1% SVF. Elles sont ensuite marquées à l’aide d’anticorps membranaires comme précédemment décrit. Mesure de la viabilité La viabilité des cellules est évaluée via le kit « LIVE/DEAD® Fixable Red Dead Cell Stain » (Life Technologies). Le marquage fluorescent mesuré est basé sur une réaction entre un réactif fluorescent et les amines cellulaires. Ce réactif fluorescent a la propriété de réagir avec les amines à la surface de l’ensemble des cellules mais traverse également la membrane devenue perméable des cellules engagées dans un processus de mort cellulaire et va ainsi réagir avec les amines libres dans le cytoplasme des cellules. Il en résulte un marquage de fluorescence intense dans les cellules mortes et d’un marquage d’intensité plus faible dans les cellules vivantes. Ce système de détection des cellules viables présente l’avantage d’utiliser un réactif fluorescent résistant à la fixation au PFA. Les cellules sont centrifugées à raison de 1 million de cellules par condition à tester. Après marquage par des anticorps membranaires comme décrits précédemment, les cellules sont reprises dans 500 µl de PBS auquel on ajoute 0,5 µl de « LiveDead Reagent » et incubées 30 minutes à température ambiante. Après un lavage en PBS, les cellules sont fixées au PFA 1,5%. L’acquisition du signal de fluorescence puis les analyses sont réalisées sur un cytomètre Facscalibur (BD Biosciences), équipé d’un laser d’excitation à 488nm. L’émission des FITC et de l’Alexa488 est récupérée via un filtre laissant passer les longueurs d’ondes comprises entre 515 et 545 nm, le marquage PE via un filtre qui 87 récupère les longueurs d’ondes entre 561 et 603 nm et le PerCP via un filtre qui récupère les longueurs d’ondes supérieures à 670 mn (LP 670). Le signal émis par le réactif Live Dead Red fluorescent utilisé pour évaluer la viabilité cellulaire présente un spectre d’émission très large et est récupéré à la fois dans le filtre 515-603nm ou dans le filtre LP 670 sans pouvoir être compensé. Les analyses sont réalisées à l’aide du logiciel CellQuestPro. Tableau 3 : Liste des anticorps utilisés pour la cytométrie en flux Anticorps primaire Isotype Mouse IgG1k CD3 (BD Biosciences) Mouse IgG1k CD4 (BD Biosciences) Mouse IgG2a, k CCR5 (BD Biosciences) Mouse IgG2a, k CXCR4 (BD Biosciences) Mouse IgG1k CD69 (BD Biosciences) Clone (Fournisseur) Conditions d’utilisation/essai clone SP34-2 (BD Biosciences) 10µl clone RPA-T4 (BD Biosciences) 10µl clone 3A9 (BD Biosciences) 10µl Clone 12G5 (BD Biosciences) 10µg/ml clone FN50 (BD Biosciences) 10µl 88 II. TECHNIQUES DE VIROLOGIE a. Production des virus Plusieurs souches virales présentant des tropismes cellulaires différents ont été utilisées pour infecter les modèles cellulaires et/ou tissulaires. Ces souches de VIH-1 sous type B sont soit de tropisme R5 (clone moléculaire SF162 (Cheng-Mayer et al. 1989) et isolat primaire HIV-1 ES P-2149-3 isolé d’un patient en phase aigüe de l’infection) soit de tropisme X4 (clone moléculaire IIIB). Ces différentes souches ont toutes été fournies par le NIBSC (Centralized Facility for AIDS Reagent, Potters Barr, Royaume Uni). Ces virus sont produits par amplification après infection de PBMC purifiés provenant de sang frais de donneurs sains et préalablement activés à la PHA. Un culot de 10 x 106 PBMC est mis en contact pendant 2 heures à 37°C avec 200 µl de stock viral. Les cellules sont ensuite resuspendues dans 10 ml de RPMI 5% IL-2 (5 ng/ml), puis mises en culture à 37°C, en atmosphère humide, 5 % de CO2 et 95 % d’air. Le lendemain, le milieu de culture est entièrement changé. Puis à 4 jours post-infection, 2/3 du surnageant de culture est prélevé, et remplacé par du milieu frais. 2 x 106 de PBMCs sont rajoutés à 7 jours post-infection. Les surnageants des jours 7, 8, 9 et 10 après infection sont réunis et conservés à – 80°C jusqu’au dosage de la protéine P24 et à la titration de la TCID 50. b. Infection des modèles cellulaires Après passage à la trypsine, les cellules TZM-bl sont ensemencées sur une plaque 96 puits à 9 000 cellules/puits dans 150 µl de milieu. Les PBMC stimulés à la PHA et à l’IL-2 sont ensemencés à 2.106 cellules/ml dans 100 µl de milieu (plaques 96 puits) ou dans 500 µl de milieu (plaques 24 puits). Le lendemain, les échantillons de sperme, de LS et des aliquots de virus sont décongelés et dilués. Le virus est amené à une MOI de 0,01 ce qui correspond pour les virus utilisés à une concentration de 2ng p24/ml pour la souche SF162 et 5ng de p24/ml pour la souche IIIB. L’infection est réalisée en absence ou en présence de sperme ou de LS dont la concentration finale sur les cellules est de 1 %, 0,2 % ou 0,04 %. Chaque condition est testée en triplicat. Après 3 h d’infection à 37°C, l’inoculum est retiré et remplacé par du milieu frais. Pour les TZM-bl, après 2 jours de culture, l’infection est évaluée par mesure de l’activité β-galactosidase via le kit « Gal-Screen System » (Applied Biosystem). Pour les PBMC, après 3 jours de culture, les surnageants sont collectés 89 et congelés pour un dosage ultérieur de la protéine virale p24 (kit Innotest HIV Antigen mAb - Innogenetics). c. Infection des cultures organotypiques de tissus colorectaux et cervicaux humains Suite à la dissection, les explants sont infectés en présence ou non de liquide séminal à 20 % final (pool de LS issu d’au moins 20 patients) pendant 3 h à 37°C par la souche de VIH-1 R5 SF 162 (100 ng de p24 dans 150µl) puis lavés en PBS avant d’être mis en culture selon le protocole décrit en I-c. Les explants ne sont pas polarisés, permettant l’accès direct du virus aux cellules épithéliales et subépithéliales comme dans le cadre des micro-lésions de l’épithélium dues aux rapports sexuels ou à une inflammation. Les surnageants de culture prélevés et renouvelés tous les 2 jours sont conservés à –80°C jusqu’au dosage de la protéine virale p24 pour le suivi de l’infection et du dosage de la LDH pour le suivi de la viabilité. Au terme de la culture, les explants sont fixés au paraformaldéhyde et enrobés en paraffine pour l’analyse immunohistologique ou congelés à sec à -80°C pour la détection d’ADN proviral. d. Dosage de la protéine virale P24 Le VIH est constitué d’une enveloppe renfermant notamment une capside protéique formée des protéines P24. La détection et la quantification de cette protéine témoignent de la présence du virus. Pour doser la protéine virale p24, nous avons utilisé le kit Innotest HIV Antigen mAb (Innogenetics®) qui repose sur le principe de la technique ELISA. Les réactifs amenés à température ambiante, les échantillons, les contrôles et la gamme étalon sont préparés par dilution en cascade dans du PBS. Des plaques au format 96 puits tapissées d’anticorps anti-P24 sont fournies dans le kit. Après avoir déposé dans chaque puits 100 µL de conjugué 1, contenant un anticorps monoclonal anti-P24 biotinylé, les échantillons à doser ou 90 points de gamme étalon dilués en PBS (100 µL) sont déposés dans ces puits et la solution homogénéisée. Après une incubation de 1 heure à 37°C, la plaque est lavée 4 fois par un tampon de lavage fourni dans le kit. Puis, 200 µL du conjugué 2 (streptavidine reconnaissant la biotine, couplée à la péroxydase) sont ajoutés, la plaque est mise à incuber 30 minutes à 37°C et de nouveau lavée 4 fois. Ensuite, le substrat de la péroxydase (3,3’,5,5’-tetramethylbenzidine) est ajouté (200 µL) et la plaque est à nouveau incubée à température ambiante pendant 30 minutes. A l’issue de cette incubation, 50 µL d’acide sulfurique (H2SO4 à 1 - 2 mol/L) sont ajoutés pour arrêter la réaction enzymatique. Enfin, la densité optique est lue à 450 nm et 620 nm grâce à un lecteur de plaque ((FLUOstar OPTIMA, BMG LABTECH). La mesure à 620 nm permet de mettre en exergue le bruit de fond de cette expérience et la densité optique est obtenue par la soustraction de la valeur obtenue à 450 nm et la valeur à 620 nm. La concentration en P24 est déterminée à partir de l’équation de la droite de régression de la gamme. e. Dosage de l’activité β-galactosidase Le taux d’infection des cellules TZM-b1 est mesuré à l’aide du kit Gal screen (Tropix, Applied Biosystem). Le test Gal screen combine une lyse directe des cellules et un test rapide et sensible de l’activité β – galactosidase des cellules TZM-b1. Un substrat chimioluminescent est dilué au 1/25 dans un tampon de lyse, et 90 µl de ce mélange réactionnel sont ajoutés au milieu de culture des cellules. Après une incubation de 30 mn à température ambiante, 140 µl de lysat par puits sont transférés dans une plaque blanche pour la lecture au luminomètre (FLUOstar OPTIMA, BMG LABTECH). III. TECHNIQUES DE BIOLOGIE MOLÉCULAIRE a. Lyse des PBMC congelées à sec Un culot d’1 million de cellules est suspendu avec un tampon de lyse contenant de la protéinase K. Elles sont ensuite incubées à 56°C pendant 16 h, puis la protéinase K est inactivée par un traitement à la chaleur (100°C pendant 10mn). 91 b. Extraction d’ARN totaux à partir de PBMC congelées à sec L’extraction des ARN totaux à partir d’échantillons congelés est effectuée à l’aide du kit RNeasy plus (Qiagen). Les culots de 1 million de cellules sont resuspendus dans du tampon de lyse (RLT lysis buffer) contenant de l’isocyanate de guanidium et du β mercaptoéthanol. Les ARN sont retenus sur une colonne de silice, après une série de lavages, ils sont traités à la DNase selon les indications du fournisseur puis les ARN sont élués dans de l’eau distillée stérile. Les ARN isolés sont dosés par mesure de l’absorbance à 260 nm (1 unité DO = 40 g d’ARN/ml). c. Transcription inverse des ARN La synthèse des ADNc se fait selon la technique du « random-priming » (Taylor et al. 1976). Des hexanucléotides s’hybrident au hasard de leur complémentarité sur les ARN et permettent l’action de la transcriptase inverse (High-Capacity RNA-tocDNA™ Kit, Applied Biosystems®). La synthèse d’ADNc s’effectue à partir de 100 ng d’ARN. Cette réaction de transcription inverse se déroule dans un volume final de 20µl pendant 1 h à 37°C puis 5 mn à 95°C. La même réaction en l’absence de transcriptase inverse permet de tester l’efficacité du traitement à la DNAse. d. Extraction d’ADN totaux à partir de tissus humains congelés à sec L’extraction d’ADN génomique des tissus est effectuée à l’aide du kit QIAamp DNA Mini Kit (Qiagen, Courtaboeuf, France) à partir de fragments de tissus de 30 mg et grâce à des minicolonnes de silice. L’estimation de la concentration d’ADN et de sa pureté est obtenue par mesure de l’absorbance à 260 nm (1 unité DO = 50 g d’ADN /ml). e. La PCR en temps réel i. Quantification des ARNm cellulaires et proviraux Les réactions d’amplification ont été réalisées à partir de 5µl d’ADNc dilué au demi avec l’appareil ABI 7500 Real-Time PCR system (Applied Biosystems, Foster City, CA, USA) dans un mélange réactionnel (TaqMan Universal PCR MasterMix, Applied Biosystems pour les ARNm cellulaires et iQ SYBR Green Supermix, 92 BIORAD pour les ARNm proviraux) en utilisant des sondes et amorces commerciales spécifiques du gène d’intérêt (Tableau 4). Le mélange réactionnel final (20 µl) pour les ARNm cellulaires est constitué de 10 µl de TaqMan Universal MasterMix, 1 µl de sonde TaqMan MGBprobe (10 pmole/réaction), 1µl de chaque amorce (25 pmole/réaction), 8 µl d’ADNc. Le mélange réactionnel final (20 µl) pour les ARNm proviraux est constitué de 10 µl de iQ SYBR Green Supermix, 0.4 µl de chaque amorce à 25 µM (500nM) , 0.4 µl de ROX Passive Reference Dye, 5 µl d’ADNc , H2O q.s.p 20µl. L’amplification est effectuée comme suit : 95°C 10 mn (dénaturation de l’ADN, activation de l’enzyme Taq Gold), (40 cycles) 95°C 15 s (dénaturation), 60°C 1 mn (élongation). La quantification relative de l’expression des gènes d’intérêt est normalisée par rapport à l’expression du gène ubiquitaire en utilisant la méthode de la courbe standard décrite par Applied Biosystems. Les valeurs de Ct de chaque gène sont donc calculées par le logiciel : ABI sequence detection system 1.9 (Applied Biosystems, USA). Une fois normalisées respectivement d’expression du gène ACTINE au taux ou au taux d’expression des gènes GAPDH, l’expression du gène d’intérêt CCR5 et celle du gène proviral gag peuvent être quantifiées par la méthode des 2 ΔΔct qui repose sur la formule suivante : ΔΔCt= ((Ct x – Ctref) condition A – (Ct x – Ct ref) condition B)(Livak and Schmittgen 2001). Cette méthode ne peut être utilisée que dans le cas d’une efficacité de PCR équivalente et proche de 100% entre le gène de référence et le gène d’intérêt. ii. Quantification de l’ADN proviral La quantification de l’ADN proviral par PCR en temps réel est réalisée selon le protocole de M. Burgard (Laboratoire de virologie du Pr Rouzioux, Hopital Necker, Paris) (Rouet et al. 2004). Les réactions d’amplification sont réalisées sur 250 ng d’ADN d’explant infectés, avec l’appareil ABI PRISM 7000 Real-Time PCR system (Applied Biosystems, Foster City, CA, USA) dans un mélange réactionnel (TaqMan Universal PCR MasterMix, Applied Biosystems) en utilisant des sondes et amorces spécifiques soit pour la région promotrice LTR du génome viral, (Rouet et al. 2004) soit pour la region Strong Stop soit du gène de l’albumine sérique humaine (Desire et al. 2001) (Tableau 4). Mélange réactionnel final (20 µl) pour la région promotrice LTR du génome viral : 10 µl de TaqMan Universal PCR MasterMix, 0.4 µl de chaque amorce à 25µM (500 nM ), 0.4 µl de sonde à 10µM (200 nM), 8,8 µl d’ADN Le 93 nombre de copies d’ADN proviral contenues dans un échantillon est calculé à l’aide d’une gamme réalisée à partir de cellules 8E5 et rapporté au nombre de copies d’albumine (le gène de l’albumine sérique humaine est ubiquitaire et présent en deux exemplaires par cellule). La lignée 8E5 est une lignée lymphocytaire contenant une copie de provirus VIH incomplète par cellule (Folks et al. 1987). Le nombre de copies d’ADN proviral peut donc être déduit du nombre total de cellules utilisées ou de la quantité d’ADN génomique sachant que 1 µg d’ADN correspond à l’ADN génomique de 150 000 cellules. Tableau 4 : Liste des amorces 94 IV. TECHNIQUES DE BIOCHIMIE a. Dosage des cytokines par LUMINEX La concentration de 45 cytokines a été analysée sur 50 µl d’échantillon via les kits Bio-Plex Pro assay (Bio-Plex Pro Human Cytokine Group I [27-plex] and Group II [21-plex] panels; Bio-Rad) selon les recommandations du fournisseur. La Technologie Luminex™ est une technologie basée sur le même principe que l’ELISA sandwich mais repose sur l’utilisation de microsphères fluorescentes, renfermant un ratio différent et spécifique de 2 fluorochromes. Ces billes sont couplées à des anticorps spécifiques de cytokines. La reconnaissance des cytokines avec deuxième anticorps spécifique biotinylé est détectée grâce à l’ajout d’un complexe steptavidine couplé à un troisième fluorochrome dont la longueur d’onde diffère de celle émise par les microbilles. La lecture a été effectuée grâce au système Luminex (Bioplex array reader BIORAD). Cette technologie utilise les principes de la cytométrie de flux adaptée à la lecture de microsphères. Chaque microsphère est excitée individuellement par 2 lasers. La première information recueillie correspond à l’émission de fluorescence permettant de classifier la couleur de la bille et donc d'identifier la cytokine. La seconde information correspond à la quantification de l'intensité de fluorescence émise en surface par le troisième fluorochrome. Ce principe permet donc l'analyse simultanée, rapide et très sensible de nombreuses molécules d’intérêts différentes dans un très petit volume d'échantillon. b. Dosage de la prostaglandine E2 Le dosage de la prostaglandine E2 est réalisé à l’aide d’un kit de dosage immunoenzymatique (EIA, Enzyme ImmunoAssay) commerciale (Prostaglandin E2 EIA kit – Cayman) et selon les modalités préconisées par le fabriquant. Ce dosage est basé sur la compétition entre la PGE2 libre et un conjugué PGE-2 acétylcholinestérase (AChE) (PGE2 tracer) pour un nombre limité de sites de liaison PGE2-spécifiques. La présence du traceur est révélée grâce au réactif d’Ellman, substrat de l’AChE, et la concentration en PGE2 déduite par lecture d’absorbance. Au jour 1, la gamme de standards est préparée à partir d’une solution mère à 10 ng/ml de PGE2. Elle couvre une gamme de concentrations comprises entre 7,8 et 1 000 pg/ml. Dans une plaque 96 puits, 50 µl de standards ou d’échantillons sont ensuite distribués et exposés à 50 µl de traceur AChE et 50 µl d’anticorps anti-PGE2 95 (produits chez la souris), sans oublier les puits contrôles adéquats (B : Blank, TA : Total Activity, NSB : Non Specific Bonding, B0, respectivement destinés à mesurer l’absorbance résiduelle causée par le réactif d’Ellman, l’activité totale du traceur AChE, la liaison non spécifique du traceur au puits et la quantité maximale de traceur que l’anticorps peut lier en l’absence de PGE2 libre). L’ensemble est couvert et incubé une nuit à +4°C. Au jour 2, la PGE2 libre est liée aux anticorps anti-PGE2 compétitivement au traceur. Ces derniers se sont eux-mêmes liés aux anticorps antisouris fixés au fond des puits. Ceux-ci sont vidés et lavés à 5 reprises dans un tampon de lavage, 200 µl de réactif d’Ellman y sont ajoutés, ainsi que 5 µl de traceur dans les puits TA. L’ensemble est couvert et placé sur un agitateur orbital pendant 60 à 90 minutes à température ambiante. La plaque est lue entre 405 et 420 nm et la concentration en PGE2 est calculée grâce à une courbe étalon. c. Dosage du TGF-β actif et total Le dosage du TGF-β actif et total est réalisé à l’aide du kit de dosage Quantikine human TGF-β kits (R&D Systems) et selon les modalités préconisées par le fabriquant. Il repose sur le principe de la technique ELISA Sandwich. Des plaques 96 puits ont été recouvertes au préalable avec des anticorps monoclonaux spécifiques dirigés contre TGF-β. 50 µl de « Assay Diluent RD1-73 » à utiliser pour les échantillons de plasma et de sérum sont distribués dans chaque puits ainsi que 50 µl d’échantillon, de gamme ou de contrôle. Après homogénéisation douce, la plaque est scellée et incubée 2 heures à température ambiante. Après 4 lavages avec 400µl de tampon de lavage, 100µl de conjugué TGF-β contenant des anticorps polyclonaux anti- TGF-β couplés à la HRP sont ajoutés. Après une incubation de 2 heures à température ambiante, les anticorps anti-TGF-β non liés sont éliminés par une série de 4 lavages avec 400µl de tampon de lavage. Puis 100µl de solution substrat sont ajouté dans chaque puits. La plaque est incubée 30 minutes à température ambiante à l’abri de la lumière. La réaction est arrêtée avec l’ajout d’acide chlorhydrique avec 100 µl de « Stop solution ». La plaque est lue à 450 nm et la concentration en TGF-β est calculée grâce à une courbe étalon. Le dosage du TGF-β total nécessite l’activation du TGF-β latent par un traitement acide. 40 µl d’échantillon sont mélangés à 20 µl d’HCL 1N et incubés pendant 10 minutes à température ambiante. L’acidité est neutralisée par ajout de 20 µl de 1,2 N NaOH/0,5M HEPES afin d’obtenir un pH après neutralisation compris entre 7,2 – 7,6. 96 d. Dosage de SEVI Le dosage de SEVI a été réalisé par le Pr Jan Munch (Ulm University, Allemagne). Des plaques EIA/RIA 96 puits (Corning Incorporated) sont recouvertes pendant 16 h à 4°C avec 100 µl d’antigène dilués ou avec du liquide séminal dilué 100 fois dans du PBS. Le jour suivant, les plaques sont lavées 2 fois avec un tampon de lavage (imidazole buffer Saline with Tween 20; KPL) puis incubées 2 heures avec 100 µl de solution « Roti®-Block solution » (Roth). Elles sont ensuite lavées 5 fois. Par la suite, 100 µl de serum pré-immun ou d’antiserum dilués 50 fois et obtenus chez le lapin (d28; Pocono Rabbit Farms) ou le cobaye (S3; IPF-Pharmaceuticals) immunisés contre SEVI sont ajoutés dans les puits. Les plaques sont incubées pendant une heure puis rincées 5 fois avec du tampon de lavage. 100 µl anticorps anti-lapin (PerkinElmer) ou anti-cobaye (Abcam) couplés à l’HRP et dilués au 1/10 000ème sont ajoutés. La plaque est incubée 30 minutes puis rincés 5 fois avant d’être incubés avec 100 µl de substrat HRP (SureBlue™, KPL). L’ajout de 100 µl de HCL 1N stoppe la réaction. L’absorbance est lu à 450 nm et 650 nm. e. Dosage des fragments de séménogéline SEM1 et SEM2 Le dosage des fragments de séménogéline SEM1 et SEM2 a été réalisé par le Dr Nadia Roan (Gladstone Institute, University of California, USA). Des plaques Immunolon II (Fisher, Waltham, MA) sont incubées pendant 12 à 18 heures à 4°C avec du liquide séminal 1 % ou avec un antigène dilué dans du PBS. Puis les plaques sont incubées pendant 2 heures à température ambiante avec du PBS-1% BSA. Les puits sont ensuite incubés avec des sera dilués dans du PBS-1% BSA pendant une heure à température ambiante. Après lavage, les plaques sont incubées avec un anticorps secondaire couplé à l’HRP (GE Healthcare, South San Francisco, CA) dilué dans du PBS-1% BSA. Après lavage, le susbtrat TMB (Sigma-Aldrich, St. Louis MO) est ajouté et la réaction est arrêtée par 2M d’H2SO4. L’absorbance est lue à 450 nm et 650 nm. Les anticorps dirigés contre SEM1(86-107) et SEM2(49-107) sont produits par Pocono Rabbit Farms (Canadensis, PA). 97 V. TECHNIQUES D’HISTOLOGIE a. Traitement des échantillons Les tissus fixés au paraformaldéhyde 4 % sont déshydratés par une succession de bains d’alcool de titre croissant (de 70 à 100 %) puis enrobés en blocs de paraffine chaude et entreposés au moins 6 heures à 4°C. Des coupes de 5 µm ou 7 µm d’épaisseur sont réalisées au microtome puis déposées sur des lames traitées TESPA (3 aminopropyltriethoxy-Silane) puis incubées sur la nuit à 37°C. Les coupes sont déparaffinées par trois bains de toluène 100% et réhydratées par des bains d’alcool de titre décroissant dans un automate Varistain (Shandon) dont les différentes étapes sont : toluène 100% 3x10 minutes, éthanol 100° 2x5 min, éthanol 95° 2x2 minutes, éthanol 90° 2 minutes, éthanol 70° 2 minutes, éthanol 60° 2 minutes, éthanol 50° 2 minutes, eau. Afin d’apprécier la morphologie du tissu, les coupes sont colorées dans un bain d’hémalun de Masson (1 minute), rincées à l’eau saturée en lithium, puis déshydratées dans des bains d’alcool successifs de titre croissant (de 50 à 100 %), plongées dans deux bains de toluène et enfin montées entre lame et lamelle dans du milieu de montage (Eukitt, Labonord). Les coupes sont ensuite observées au microscope photonique. b. Immunohistochimie Les différents anticorps utilisés ainsi que leurs conditions spécifiques d’utilisation sont décrits dans le Tableau 5. L’utilisation de certains d’entre eux nécessite un traitement afin de démasquer les antigènes. Ce traitement consiste soit à incuber les lames au bain marie à 80°C pendant 20 minutes soit au micro-ondes (3 fois 10 secondes à 1 000 W) dans un bain de tampon citrate 10 mM pH6 dans H 2O, ou dans un bain de tampon Tris (10 mM)-EDTA (1 mM) pH9 (Tableau 5). Les étapes suivantes sont réalisées en chambre humide à température ambiante. D’une manière générale, après un rinçage au PBS, les sites aspécifiques sont saturés avec du sérum humain 4 % (Tableau 5). Les coupes sont incubées une nuit à 4°C ou 1 h à température ambiante en présence de l’anticorps primaire ou de l’IgG contrôle dilué dans le tampon saturant (Tableau 5). Après 3 lavages dans du PBS (+/- triton 0.5%) les coupes sont ensuite recouvertes d’une solution H2O2 3 % pendant 5 minutes afin d’inhiber les peroxydases endogènes puisque le marquage immunologique est révélé grâce à un système « biotine-avidine-horseradish peroxydase biotinylée». 98 Après lavage au PBS, les coupes sont incubées 45 mn à température ambiante avec l’anticorps secondaire biotinylé dirigé contre l’anticorps primaire (Tableau 5). Après lavage au PBS, les tissus sont ensuite incubés 20 minutes avec un précomplexe moléculaire d’avidine couplée à la HorseRadish Peroxydase (HRP) biotinylée (Vectastain, ABC kit, Vector laboratories). .La révélation de la fixation se fait en présence des substrats chromogènes de la peroxydase (H2O2 et AEC (3-amino-9ethylcarbazole) ou DAB (3,3 diaminobenzidine). Les coupes sont contre-colorées à l’hémalun de Masson (1 minute), puis montées entre lame et lamelle en milieu aqueux (Aqueous Mount, Scytek) dans le cas de l’AEC, ou déshydratées (bains d’alcool de titre croissant puis toluène) et montées à l’Eukitt (CML) dans le cas d’une révélation à la DAB. Pour les expériences de co-localisation utilisant une révélation par fluorochrome, le protocole utilisé ne varie que sur quelques points : Après le démasquage, une incubation dans la glycine 0,1M est effectuée pendant 5min pour minimiser les phénomènes d'autofluorescence, les lavages sont fait avec du PBS 1% triton, l’anticorps primaire est dilué dans du Dako real 2% sérum humain, l’inhibition des peroxydases endogènes par l’H2O2 n’est pas nécessaire, les anticorps secondaires sont directement couplés au fluorochrome désiré et les lames sont montées en milieu aqueux contenant du DAPI (Tableau 5). Les coupes sont observées à l’aide d’un microscope AxioImager M1 (Carl Zeiss MicroImaging GmbH, Göttingen, Allemagne). 99 Tableau 5 : Liste des anticorps utilisés pour les techniques d'immunohistochimie et d’hybridation in situ. Anticorps Primaire Clone et fournisseur CD4 4B12 Citrate (Novocastra) CD163 K20T (Novus) CD3 Démasquage [C] Isotype Cible 2.5 μg/mL IgG1 Lymphocytes T4 20 μg/mL IgG rabbit Citrate 7.3 μg/mL IgG1 Lymphocytes T Citrate 2 μg/mL IgG1 k Protéine virale P24 (CA) HIV-1 Citrate F7.2.38 (Dako) P24 VI. Kal-1 (Dako) monocytes macrophages TECHNIQUES DE PROTEOMIQUE (en collaboration avec la plateforme de protéomique Biogenouest) a. Fractionnement du liquide séminal par HPLC échangeuse d’anions 1 ml de liquide séminal du pool D à 32,75 mg/ml de protéines est fractionné sur une colonne échangeuse d’anion (Mono Q 5/50 GL, Taille des particules = 10 µm, Dimensions = 5 x 50 mm, GE Healthcare) montée sur une HPLC Waters équipée d’une pompe 1525. Les tampons utilisés sont A (Tris 20mM pH 8) et B (20mM Tris pH8, 1M NaCl). La séparation a lieu à un débit de 1ml/min selon un gradient par palier et les fractions de 1ml sont collectées de façon individuelle. Les protéines sont tout d’abord éluées dans le tampon A et 2% de tampon B pendant 40 min. La proportion de tampon B est augmentée progressivement de 2 à 40 % durant 85 min amenant à une concentration saline de 0.4 M NaCl. Puis la proportion de tampon B est augmentée à 100% en 5 minutes. Une élution finale dans 100% de tampon B est 100 effectuée durant 5 min. Enfin, la proportion de tampon B est ramenée à 2% en 30 s. Les absorbances à 280nm, 214nm et 254 nm sont mesurées simultanément permettant de suivre la présence des protéines, des liaisons peptidiques et celle de contaminants (acides nucléiques). b. Fractionnement du liquide séminal par HPLC gel filtration Les fractions inhibitrices ou activatrices sélectionnées après les tests d’activité biologique ayant fait suite à la 1ère HPLC échangeuse d’anions ont été regroupées pour constituer les pools suivant : FA 46-49, FA 55- 61, FA 64-69, FA 91- 94, FA 115- 119, FA 123-125 et FA 73- 77. Un volume de 50µl est mis de côté et correspond à un témoin d’activité qui représente à l’échantillon avant son deuxième fractionnement. Chaque pool est lyophilisé et repris dans 60µl de tampon phosphate de sodium (NaH2PO4/Na2HPO4) 10mM pH 6,8. Les pools de fraction ainsi resuspendus sont chargés sur une colonne de filtration sur gel (BioBasic sec 300, 5µm, 300 Å, 7.8 mm x 30 mm) montée sur une UHPLC Ultimate 3000 (Thermo Scientific ; Dionex). La séparation se déroule pendant 40 min avec un débit de 0,5ml/min. La phase mobile de l’HPLC gel filtration est le tampon phosphate de sodium 10mM pH 6.8. L’élution des protéines est suivie par mesure des absorbances à 280nm, 214nm. L’absorbance à 254 nm permet de vérifier l’absence de contaminants (acides nucléiques). c. Fractionnement du liquide séminal par HPLC en phase inverse Comme précédemment, les fractions inhibitrices ou activatrices sélectionnées après les tests d’activité biologique faisant suite à l’HPLC gel filtration ont été regroupées pour constituer les pools : FA 46-49/FG14-15, FA 46-49/FG20-24, FA 4649/FG28-30, FA 46-49/FG34-37, FA 55-61/FG13-19, FA 55- 61/FG23-24, FA 5561/FG27-32, FA 55- 61/FG34-37, FA 64-69/FG24-27, FA 91- 94/FG15-16, FA 9194/FG18-21, FA 115- 119/FG27. La moitié de chacun des pools est lyophilisée et reprise dans 100µl de solution aqueuse 5% acétonitrile (ACN) – 0,1% acide trifluoroacétique (solvant A). Les pools de fraction ainsi resuspendus sont chargés sur une colonne de phase inverse (C18 Acclaim 300, 3µm, 300 Å, 2.1 mm i.d. x 150mm) montée sur une UHPLC Ultimate 3000 (Thermo Scientific ; Dionex). Les solvants utilisés sont A (eau, 0,1% acide trifluoroacétique) et B (100% ACN, 0,1% 101 acide trifluoroacétique). La séparation a lieu à un débit de 0,5ml/min selon un gradient par palier et les fractions de 0,5 ml sont collectées de façon individuelle. Les protéines sont tout d’abord éluées dans le solvant A et 5% de solvant B pendant 5 min. La proportion de solvant B est augmentée de 5 à 80 % durant 35 min. Puis la proportion de solvant B est augmentée à 100% en 10 secondes. Enfin, l’élution finale dans 100% de solvant B est effectuée durant 5 min. Puis la proportion de solvant B est ramenée à 2% en 10 secondes pour finir par 5 min à 2% de solvant B. De la même façon que pour les précédentes chromatographies, l’élution des protéines est suivie par absorbance à 280nm, 214nm et l’absorbance à 254 nm permet de vérifier l’absence de contaminants (acides nucléiques). d. Gel d’électrophorèse avec coloration au nitrate d’argent Les protéines des fractions d’intérêts sont séparées sur un gel d’électrophorèse dénaturant 4-12% ou 12 % (NuPage Novex Bis Tris Mini Gel ; Invitrogen) en tampon de migration MES (50mM acide 2-(N-morpholino) éthane sulfonique, 50mM Tris, 0,1% SDS, 1mM EDTA, pH7.3, Invitrogen) afin de connaître leur complexité relative. Healthcare) sont préparés dans le tampon LDS NuPAGE en présence de 50mM DTT. Echantillons et marqueurs sont dénaturés par chauffage à 80°C pendant 10 min avant leur dépôt sur le gel. La migration a lieu pendant 1h à 200V. Après migration les gels sont colorés au nitrate d’argent dans un protocole compatible avec une caractérisation ultérieure par spectrométrie de masse. Ils sont rincés à l’eau sous agitation 2 fois puis incubés 15 min avec une solution de fixation (éthanol 30%, acide acétique glacial 10%, qsp H2O). Après 2 lavages sous agitation de 10 min avec de l’éthanol 20%, les gels sont lavés une 3 ème et une 4ème fois avec de l’eau milliQ sous agitation pendant 10 min. Ils sont ensuite incubés avec la solution de sensibilisation (0,02% Na2S2O3) pendant une minute et rincés 2 fois une minute à l’eau milliQ. Ils sont ensuite incubés 30 min avec la solution de coloration (0,1% AgNO3). Après 2 rinçages de 1 min à l’eau milliQ, les gels sont incubés avec la solution de développement (0,04% formaldéhyde, 2% NaCO2) pendant 30 secondes. L’excédent de solution est éliminé. Lorsque le contraste souhaité est obtenu, les gels sont incubés pendant 30 min dans une solution stop (5% d’acide acétique). Enfin ils sont rincés 2 x 30 min à l’eau milliQ. Ils sont conservés dans l’eau milliQ pour une analyse immédiate et dans 1% d’acide acétique pour stockage et analyse ultérieure. 102 e. Analyse par nano-LC-MS/MS OrbiTrap i. Digestion protéique Après coloration au nitrate d’argent, les gels sont excisés autours des bandes d’intérêt et sont coupés en morceaux de 1mm3. Les morceaux sont lavés deux fois 5 min par 40µl d'eau milliQ puis deux fois 5 min par 40µl d’ACN 100 %. Les morceaux de gel sont séchés à l’incubateur à 37°C pendant 20min. Les protéines contenues dans le gel sont ensuite réduites par une incubation de 15 minutes à 37°C en présence de 40µl de DTT 65mM puis alkylées par incubation de 15 min à l’obscurité en présence de 40µl d’iodoacétamide 135mM. Les morceaux de gel sont ensuite lavés par 40 µl de solution de bicarbonate NH4HCO3 0.05 M, ACN 50 % pendant 5min puis 40 µl d’ACN 100 % jusqu’à déshydratation du gel. Le surnageant est alors remplacé par 40 µl de NH4HCO3 0.1M pendant 5 min puis par 120 µl d’ACN 100 % pendant 10 min. Les morceaux de gel sont à nouveau déshydratés à 37 °C et 10 µl d’une solution de trypsine porcine (Proméga) à 7.1 ng/µl préparée dans le NH4HCO3 0.05 M sont ajoutés. Après 15 min sur la glace, l’excédent de trypsine est retiré et 30µl de NH4HCO3 50mM sont ajoutés; la digestion est poursuivie à 37 °C pendant la nuit puis le digestat trypsique est mis de côté. Les peptides de digestion sont ensuite extraits du gel après une incubation de 20 min à température ambiante en présence de 40 µl d’une solution d’ACN 70 %, acide formique 0.1 %. Ce volume est ajouté au surnageant précédent. Les bouts de gel sont ensuite recouverts de 20µl d'ACN 100 % et après 5 min on ajoute 40µl d’ACN 70 %, acide formique 0.1 %. L'incubation est poursuivie 15 min à température ambiante. L'ensemble des surnageants est réuni puis les échantillons sont ensuite amenés à un volume de 40 µl par évaporation au speed vac. Les fractions issues de l’HPLC2 sont lyophilisées et reprises dans 50 µl de NH4HCO3 50mM pH8. Les protéines sont réduites en présence de 7.2mM DTT 15 minutes à 37°C dans le même tampon puis sont ensuite alkylées par une incubation de 15 min dans le noir en présence de 13,5 mM d’iodoacétamide. Les protéines sont ensuite digérées la nuit en présence de 4ng/µl de trypsine (Proméga). 103 ii. Séparation par nano-HPLC Les échantillons peptidiques, 10 µl de chaque digestat trypsique, sont directement séparés par une nanoHPLC (nanoLC Ultimate 3000, Thermo-Scientific, Dionex) couplée à un spectromètre de masse hybride LTQ-Orbitrap-XL (Thermo Scientific). Les peptides sont préalablement concentrés sur une pré-colonne de type C18 (C18 PepMap300, 5µm, 300 Å / 300µm i.d. x 5mm, Thermo Scientific-Dionex) puis séparés sur une colonne de chromatographie liquide (C18 PepMap100, 3µm, 100 Å / 75µm i.d. x 150mm, Thermo Scientific-Dionex), avec un débit constant de 250 nL/min, et sont élués par un gradient d’ACN. Le gradient est composé d’un solvant A correspondant à un mélange eau/acide formique (100/0,1 ; v/v) et d’un solvant B correspondant à un mélange acétonitrile/acide formique (100/0,1 ; v/v) et est constitué des étapes suivantes : Etape 1 : 0 – 60 min : 2% - 35% de B / Etape 2 : 60 – 85 min : 35% - 60% de B / Etape 3 : 85 – 105 min : 60% - 90% de B / Etape 4 : 105 – 120 min : 90% de B / Etape 5 : 120 – 125 min : 90% - 2% de B / Etape 6 : 125 – 140 min : 2% de B. Les peptides atteignent la source chacun leur tour et suivant un ordre croissant d’hydrophobicité. Le voltage au niveau de la source d’ionisation est suffisant pour induire le chargement des peptides et l’évaporation du solvant les entourant. Ainsi seuls les peptides chargés pénètrent dans le spectromètre de masse. iii. Méthode d'analyse MS/MS L'acquisition des spectres de masse (scan MS) avec le système Orbitrap TM est effectué avec une résolution de 60000 (à la masse 400 m/z). Les dix peptides les plus intenses sont automatiquement sélectionnés (mode data dependant ou DDA) pour une analyse en parallèle par CID (MS/MS, Collision-Induced Dissociation) dans la trappe d'ions linéaire (LTQ). L'ionisation de type Electrospray (ESI) est réalisée avec une tension de 1,5 kV dans la source nanoelectrospray (couplage direct nanoLC/trappe d'ion). La température du tube de transfert d'ions est réglée à 200°C. Un scan MS dans l'Orbitrap TM nécessite l'accumulation de 106 ions tandis que les scans MS et MS/MS dans la trappe LTQ nécessite l'accumulation de 10000 ions. Le seuil de déclenchement de la fragmentation MS/MS (LTQ) est fixé à 2000 (délai d'activation de 30 ms), afin d'éviter une fragmentation trop précoce au cours de 104 l'élution des peptides. Les peptides sélectionnés sont exclus de manière dynamique durant 60 s avec une tolérance de masse de ± 10 ppm. Les précurseurs monochargés sont rejetés. Le temps d'analyse maximal est fixé à 500 ms et 300 ms pour respectivement les scans MS et MS/MS. La chromatographie liquide ainsi que le LTQ-OrbitrapTM sont paramétrables via l’ordinateur grâce aux logiciels Chromeleon et Tune plus ed’ XCaliburTM (Thermo Scientific). iv. Méthode de traitement des données A l’issu de l’analyse, un fichier par fraction ou par bande est généré sous format de fichier (.raw) qui représente les données brutes, ou les spectres MS et MS/MS obtenus, visualisable via le logiciel d’XCaliburTM. L'analyse des données a été réalisée avec le logiciel Proteome Discoverer TM (version 1.2, Thermo Scientific) supporté par le moteur de recherche Mascot (Matrixscience) et qui va permettre d’interroger les bases de données et d’identifier les protéines à partir des données brutes. Les spectres MS/MS sélectionnés sont donc confrontés aux spectres MS/MS théoriques contenus dans la base de donnée SwissProt (version 2014_07, nombre de résidus = 193948795, nombre de séquences = 545388) restreinte à la taxonomie ou genre Homo Sapiens (nombre de séquences = 20265). Les tolérances de masse en MS et MS/MS ont été fixées à 10 ppm et 0,5 Dalton respectivement, et le traitement appliqué aux échantillons doit impérativement être renseigné, c’est-à-dire une digestion à la trypsine, et l’existence de possibles modifications fixes (Carbamidométhylation des cystéines) et variables (oxidation des méthionines et acétylation des lysines). En outre, pour améliorer les résultats obtenus, Mascot effectuera les recherches dans SwissProt et dans la base de données inversée correspondante (Base de données « Decoy »). L’utilisation de cette base de données inversée permet de déterminer le taux de faux positifs (FDR), qui a été ici fixé à 1% maximum. Les peptides identifiés ont donc été filtrés en fonction de leur score Mascot pour obtenir un taux de faux positifs inférieur à 1%. De plus, il n’est conservé que les peptides de rang 1 ; ce qui signifie qu’un peptide unique ne peut être attribué qu’à une seule protéine ; et les requêtes ont été réalisée avec la fonction « protein grouping » qui signifie que l’on garde uniquement la protéine ayant le score le plus élevé et le pourcentage de couverture de séquence le plus important parmi les différents isoformes possibles pour une famille de protéines. Ainsi un tableau de 105 données d’identification est obtenu contenant plusieurs informations telles que le numéro d’accession de la protéine, le nombre de peptides identifiés par protéine, le pourcentage de couverture de la séquence, la masse, le pI, le score global de la protéine... f. Test d’activité biologique des fractions Après passage à la trypsine, les cellules TZM-bl sont ensemencées sur une plaque 96 puits à 9 000 cellules/puits dans 150 µl de milieu. Les PBMC stimulés à la PHA et IL-2 sont ensemencés 2.106 cellules/ml dans des plaques 96 puits dans 100 µl de milieu ou des plaques 24 puits dans 500 µl de milieu. Le lendemain, les fractions obtenues par HPLC sont décongelées. Le virus à une MOI de 0,01 est mélangé ou non, volume à volume, avec les fractions pour une concentration finale des fractions sur les cellules de 10 % et une concentration finale de virus de 2ng p24/ml pour la souche SF162. Chaque condition est testée en triplicat. Après 3 h d’infection à 37°C, l’inoculum est retiré et remplacé par du milieu frais. Pour les TZMbl, après 2 jours de culture, l’infection est évaluée par l’activité β-galactosidase mesurée grâce au kit « Gal-Screen System » (Applied Biosystem). Pour les PBMC, après 3 jours de culture, les surnageants sont collectés et congelés pour un dosage indirect de l’infection ultérieure des PBMC, évaluée via l’infection de TZM-bl par les surnageants de PBMC. Les TZM-bl sont incubés pendant 3h en présence de surnageant de PBMC (dilué au 10ème). Après 2 jours de culture, l’infection est évaluée par mesure de l’activité β-galactosidase (kit « Gal-Screen System », Applied Biosystem). 106 RESULTATS 107 Chapitre I Effet du sperme d’hommes infectés par le VIH-1 sur l’infection des cellules T CD4+ : différences avec le sperme d’hommes non infectés 108 Chapitre I : Effet du sperme d’hommes infectés par le VIH-1 sur l’infection des cellules T CD4+ : différences avec le sperme d’hommes non infectés Synthèse de l’article Synthèse de l’article OBJECTIFS ET METHODOLOGIE Dans cette étude, nous avons comparé, pour la première fois à notre connaissance, l’effet du LS d’hommes infectés versus celui d’hommes sains sur l’infectivité par le VIH-1 dans des modèles cellulaires. Les LS ont été obtenus auprès du CECOS de Rennes (collaboration avec le Pr D Le Lannou) pour la mise au point à partir de LS de donneurs VIH-, et du CECOS de Toulouse (collaboration avec le Pr L Bujan) (16 témoins VIH- et 20 patients VIH+ non traités avec une charge séminale et sanguine positive). Les LS ont été testés, individuellement ou proviennent d’un pool de plusieurs donneurs, dans la préparation de l’inoculum pour l’infection par le VIH-1 de PBMC et d’une lignée de cellules CD4+ (TZM-bl). L’infection et la production virale ont été évaluées par plusieurs techniques complémentaires : dosage de la protéine virale p24 dans les surnageants de culture des cellules infectées et quantification de l’ADN et de l’ARN viral par qPCR et RTqPCR. La cytotoxicité a été évaluée par des tests métaboliques et cytométrie de flux. Parallèlement, le taux de 46 cytokines, chimiokines, facteurs de croissance, PGE2 et d’autres facteurs déjà connus pour faciliter l’infection (SEVI, fragments de séménogélines SEM1 et SEM2), a été estimé par dosage Luminex ou ELISA. De plus, une analyse en cytométrie de flux des PBMC infectés en présence de LS d’hommes VIH+ (n=10) versus sains (n=5 à 10) a été effectuée. Nous nous sommes intéressés plus particulièrement à l’expression des récepteurs CD4, CXCR4 et CCR5 à la surface des lymphocytes T CD4+ ainsi qu’à l’activation et la prolifération des lymphocytes T CD4+. 109 RESULTATS ET DISCUSSION Nos résultats montrent que dans des conditions non cytotoxiques, le LS d’hommes non infectés (LS VIH-) a un effet stimulateur dose-dépendant modéré sur l’infection des cellules TZM-bl et sur les LT CD4+ par le VIH-1 de souche R5. Un effet stimulateur significativement moins important sur l’infection des LT CD4+ est observé pour le LS d’hommes infectés (LS VIH+), alors qu’il n’est pas significativement différent en ce qui concerne l’infection des cellules TZM-bl. L’activité stimulatrice sur l’infection des TZM-bl en présence du LS VIH- corrèle avec la concentration des peptides SEVI, SEM1 et SEM2 connus pour former des fibrilles amyloïdes capables de promouvoir la capture du virion et son attachement aux cellules cibles sans interaction avec les récepteurs et corécepteurs du VIH (Munch et al. 2007; Roan et al. 2009; Roan et al. 2011). Au contraire, aucune corrélation n’est observée pour le LS VIH+. L’effet différentiel observé entre les LS VIH- et VIH+ sur l’infection des LT CD4+ par une souche R5 de VIH-1 suggère l’implication de facteurs immunorégulateurs. Nous avons donc évalué les concentrations des 46 cytokines et d’une prostaglandine, PGE2 et nous avons observé une augmentation significative de 5 cytokines (RANTES, TNFα, IL-1β, IL-1ra et IL-15) dans les LS VIH+ en comparaison avec les LS VIH-. L’augmentation la plus marquée est celle de RANTES, ligand de CCR5, ce qui vient conforter les résultats de deux études précédentes (Storey et al. 1999; Lisco et al. 2011). De plus, la concentration de RANTES est négativement corrélée avec le niveau d’infection par le VIH-1 des LT CD4+. Suite à l’analyse de l’expression de récepteurs CD4, CXCR4 et CCR5, la seule différence d’effet entre les LS VIH- et les LS VIH+ se situe au niveau de l’expression du corécepteur CCR5. On observe une diminution rapide et significative de l’expression de CCR5 6h après exposition au LS d’homme VIH+ en comparaison au LS d’hommes VIH-. L’absence de modification des taux d’ARNm de CCR5 après exposition au LS suggère que cette modification d’expression est liée à des mécanismes de transport cellulaire. De plus, l’expression du corécepteur CCR5 est positivement corrélée à l’infection par le VIH-1 des LT CD4+ et négativement corrélée aux concentrations des ligands de CCR5 dans le sperme (RANTES, MIP1α, MIP-1β). Les résultats d’infection des PBMC par une souche X4 de VIH-1 ne 110 montrant pas de différence d’effet entre les LS VIH- et les LS VIH+, renforcent notre hypothèse selon laquelle la diminution de l’expression de CCR5 à la surface des LT CD4+, probablement liée au concentration de ligand de CCR5 dans les LS, est le principal facteur responsable de l’effet différentiel des LS VIH+ vs LS VIH-. Ces résultats amènent à discussion sur le rôle potentiel du LS dans la transmission du VIH-1. En comparant nos résultats à ceux d’autres études, il apparaît que la durée d’exposition au LS peut conduire à des résultats opposés : un effet stimulateur du LS étant observé après un temps d’exposition au LS court (Munch et al. 2007; Roan et al. 2009) et un effet inhibiteur étant lié à un temps d’exposition long (O'Connor et al. 1995; Martellini et al. 2009). De plus, d’autres études ont cherché à caractériser le rôle du LS dans la transmission par le VIH-1. Sabatté et al. ont montré que le LS inhibait la capture des virions par les cellules dendritiques (Sabatte et al. 2007; Sabatte et al. 2011) via la liaison de DC-SIGN à certains de ces ligands : la mucine-6 et/ou la clusterine (Stax et al. 2009; Sabatte et al. 2011). Une augmentation de l’attachement des virions aux cellules épithéliales et la modification des sécrétions de ces dernières conduisant au recrutement des cellules cibles après exposition au LS a également été montrée (Doncel et al. 2010). In vivo, le LS n’aurait que peu d’impact sur la transmission du SIV bien qu’il augmenterait le taux de transmission en présence de faible dose de virus (Miller et al. 1994; Neildez et al. 1998; Munch et al. 2013). CONCLUSION Ces résultats soulignent la complexité de l’effet du LS dans la transmission par le VIH-1 et l’importance de définir des conditions expérimentales au plus proche de la situation physiologique (cellules cibles, statut virologique des donneurs de sperme, temps d’exposition). Nous avons pu montrer un effet différentiel du LS VIH+ sur l’infection des LT CD4+ par rapport au LS VIH- pouvant résulter d’une surexpression de certaines cytokines dont RANTES et d’une sous expression à la membrane du corécepteur CCR5. 111 Effect of semen from HIV-infected and uninfected men on CD4+T cell infection Céline Camus1, Olivier Bourry1, Dominique Mahé1, Louis Bujan2, Christophe Pasquier3, Célia Ravel4, Onofrio Zirafi5, Jan Munch5, Nadia R. Roan6, Charles Pineau1, Nathalie Dejucq-Rainsford1 1 INSERM U1085-IRSET, Rennes University, France; 2CECOS Midi-Pyrénées, Universitary Hospital of Toulouse and University of Toulouse; UPS; Groupe de recherche en Fertilité Humaine (EA 3694, Human Fertility Research Group) Toulouse, France; 3Virology laboratory Universitary Hospital of Toulouse; 4Service de biologie de la reproduction, Hôpital Sud, Rennes, France; 5Institute of Molecular Virology, Ulm University, Germany; 6Gladstone Institute of Virology and Immunology, San Francisco, USA. Introduction Semen represents the main vector of HIV transmission worldwide (Hladik and McElrath 2008). Indeed, most of the over 2 million of new infections per year are due to genital or rectal exposure to semen of HIV-positive men during unprotected sexual intercourse (ONUSIDA 2013). The development of effective strategies to prevent the dissemination of HIV by unprotected sexual intercourse requires a better understanding in the earliest events of HIV transmission, especially the role of semen. Semen is composed of cells in a complex biological fluid called the seminal fluid (SF), which is produced mainly by the seminal vesicles and the prostate, and to a lesser extent, by the epididymides, the testes and the bulbourethral glands. This fluid comprises many proteins (>2500 identified to date) (Rolland et al. 2012) (Rodriguez-Martinez et al. 2011) as well as lipids, carbohydrates and inorganic constituents. SF plays important immunomodulatory and antimicrobial roles (Southern). Several studies have recently shown that, in addition of being a carrier of HIV particles and infected cells, SF could modulate the efficiency of HIV infection of target cells through its intrinsic properties (Munch et al. 2007; Sabatte et al. 2007; Martellini et al. 2009; Balandya et al. 2010; Kim et al. 2010; Roan et al. 2011; Sabatte et al. 2011). However, contradictory effects of SF were described (either inhibitory or stimulatory), depending not only on the target cell type studied (e.g. dendritic cells, cell lines or PBMC), but also on the authors for the same target cell type (Munch et al. 2007; Sabatte et al. 2007; Martellini et al. 2009; Balandya et al. 2010; Kim et al. 112 2010; Roan et al. 2011; Sabatte et al. 2011). Of note is that primary CD4+ T cells, which are considered the main gate for HIV infection of the new host, have received little attention. In addition, a major drawback of these studies is that they were all performed with SF from uninfected donors. The composition of SF from HIV-infected men significantly differs from that of HIV-infected men, as demonstrated by studies on SF cytokines content (Anderson et al. 1998; Anderson et al. 2010; Lisco et al. 2011; Kafka et al. 2012; Liu et al. 2014), and microbiome (Liu et al. 2014). In addition, we showed that semen-producing organs (e.g. seminal vesicles and prostate) are infected by HIV/ SIV and display inflammatory infiltrates (Roulet et al. 2006b; Le Tortorec et al. 2008a; Le Tortorec et al. 2008b; Deleage et al. 2011), which most probably influences their seminal secretions. As a matter of fact, the volume of the ejaculate of HIV+ donors is generally less than that of uninfected men (Bujan et al. 2007). All these elements indicate that HIV infection triggers significant modifications of SF. CD4+T cells have been pointed as the predominant target cell type for HIV infection at the mucosal invasion sites (Hladik et al. 2007; Saba et al. 2010). These cells are present both underneath the epithelial cell barriers and within stratified squamous epithelia (e.g. vagina and exocervix) (Shen et al. 2010; Haase). Breaches in epithelium monolayers, such as that of the rectum, are frequent, bringing HIV target cells located beyond the epithelium barrier in direct contact with semen (Haase 2011). In this context, we sought to compare the effect of SF from HIV-infected men (HIV+SF) versus SF from uninfected donors (SF) on HIV infectivity of CD4+ T cells. We observed a significantly reduced infection of CD4+T cells by HIV-1 R5 in presence of HIV+SF as compared with SF, the latter displaying enhancing activity. This differential effect was not observed on the infectivity of the CD4+ cell line TZMbl, or on PBMC infection by HIV-1 X4. We compared the composition of HIV+SF versus SF in terms of enhancing peptides, cytokines and prostaglandins, and investigated the impact of SF from both HIV-infected and uninfected men on CD4+T cell HIV receptors expression, activation and proliferation. HIV+SF vs HIV-SF was found to induce a significantly higher downmodulation of CCR5 expression shortly after exposure, which correlated with the concentrations of CCR5 ligands in semen. 113 Methods Semen collection and seminal plasma preparation Semen was collected from 16 HIV-uninfected and 20 HIV-infected men who gave voluntary consent for semen donation within the frame of the research protocol authorized by the AFSSAPS (n°B90850-30). Individual semen samples were collected after a clinical examination and a research questionnaire for infertility and uro-genital infections risk factors performed by CECOS (Center for study and conservation of human eggs and sperm, Toulouse and Rennes, France). Patients were asked to refrain from ejaculation for 3 days and semen was obtained using masturbation without lubricants. Ejaculates were liquefied for 30 min at 37°C. They were centrifuged 10mn at 1 000g at room temperature (unless otherwise specified) and the supernatant (SF) stored at -80°C. HIV-1 variants and virus stocks HIV-1 clade B R5 SF162, X4 IIIB strain and primary isolate (HIV-1 ES P2149-3 (B), ARP113) were obtained from the NIBSC Centralised Facility for AIDS Reagents. Viruses were grown in peripheral blood mononuclear cells (PBMCs) stimulated by phytohemagglutinin (PHA, 3µg/ml – Sigma Aldrich, Saint-Louis, USa) and human recombinant interleukin-2 (IL-2, 5ng/ml - Roche Applied Science, Bale, Swiss) to provide viral stocks. The culture supernatants were ultracentrifuged for one hour at 100 000g on a 20% sucrose pillow. The resulting virus stocks were titrated on PBMCs by using the 50% infectivity end-point method (TCID50) of Reed and Muench (Brown 1964) and by measuring p24 concentrations. Virus stocks were stored in aliquot at -80°C. 114 Cell culture TZM-bl cells are a stable line of Hela-derived epithelia which express HIV Tatregulated reporter genes b-gal and luciferase and neutralize virus after single round infections. TZM-bl cells were grown in DMEM medium supplemented with 100U/ml penicillin, 100µg/ml streptomycin, 2mM L-glutamine and 10% (v/v) fetal bovine serum. Human PBMCs were obtained by ficoll density centrifugation. PBMCs were cultured in RPMI medium supplemented with 100U/ml penicillin, 100µg/ml streptomycin, 2mM L-glutamine and 10% (v/v) fetal bovine serum. PBMCs were activated with PHA (3µg/ml) for 72h and subsequently with IL-2 (5ng/ml) for 24h before infection. Within the PBMC population, CD4+ cells were essentially CD3+ T lymphocytes (>98%), as determined by flow cytometry analysis. About 70% of PBMCs were CD3+ T cells, of which about half were CD4+. CD4+ T cells were purified from PHA-stimulated PBMC by negative selection (Dynabeads Untouched Human CD4, Life technologie, Carlsbad, USA). 97% of the resulting cell population was CD3+CD4+ T lymphocytes, which undergo IL-2 stimulation for 24h before infection. Effect of semen and SF on HIV-1 infection of TZM-bl cells 9.103 cells were seeded in 96-well plates in 150µl of medium. The following days, sample of semen or SF and aliquot of virus stock were defrosted and diluted. R5 HIV1 was mixed or not with serial dilutions of semen or SF to obtain semen or SF concentration of 10%, 2% or 0.4% (final concentrations on the cells of 1%, 0.2% and 0.04%) and final virus concentration of 2ng p24/ml. Each condition was tested in triplicate. Inoculums were removed after 3h of exposure (or 24h, see supplementary data). After two days, infection was evaluated by measuring β-galactosidase activitiy as per the manufacturer’s instruction using the Gal-Screen System (Applied Biosystem, Foster City, CA). For SF from infected men, the highest SF dilution (1% final) was incubated on the cells for 3h in the absence of added HIV-1 R5 strain to check for infection of TZM-bl by the semen sample. Infection of TZM-bl was never detected for any of the infected semen samples in the absence of added virus. 115 Effect of semen or SF on HIV infection of PBMCs PBMCs previously stimulated with PHA and IL-2 were seeded at 2.106/ml of medium in 96 or 24-well plates. HIV-1 SF162 or IIIB strains at a MOI of 0.01 (corresponding to respectively 2 ng/ml or 5 ng/ml p24) were mixed or not with serial dilutions of semen or SF to obtain final semen or SF concentration on the cells of 1%, 0.2% or 0.04%. Each condition was tested in triplicate. Inoculums were removed after 3h of exposure (or 24h, see supplementary data). After three days of culture, supernatants were collected and frozen for p24 viral protein assay which was performed using the Innotest HIV Antigen mAb (Innogenetics, Zwijnaarde, Belgium). For semen from infected men, the highest semen dilution (1% final) was incubated on the cells for 3h in the absence of added HIV-1 R5 strain to check for PBMC infection by the semen sample. Infection of PBMCs was never detected for any of the infected semen samples in the absence of added virus. Cell Viability The number of viable TZM-bl and PBMCs in culture was evaluated as per the manufacturer's instruction using the highly sensitive CellTiter-Glo Luminescent Cell Viability Assay (Promega, Madison, USA), which measures the amount of ATP within viable cells. Loss of membrane integrity triggers a precipitously fall of ATP levels within minutes. Viability was also assessed using the amine-reactive red dye (Live/dead Fixable dead cell stain kit, Life Technologies, Carlsbad, USA). Acquisition was performed with a FACScalibur flow cytometer (Becton Dickinson, Franklin Lakes, USA) and CELLQuestPro Software was used for analysis. The cell surface expression levels in the flow cytometry profiles are expressed as percent of stained cells. Measurement of cytokines in SF The concentrations of 46 cytokines were analyzed in SF from 10 healthy donors and 18 HIV-infected men using the Bio-Plex Pro assay (Bio-Plex Pro Human Cytokine Group I [27-plex] and Group II [21-plex] panels; Bio-Rad, Hercules, USA). Total and active TGF-β levels in SF were determined using the Quantikine human TGF-β kits (R&D Systems, Minneapolis, USA). 116 Measurement of PGE2 in SF PGE2 levels in SP were determined using the Prostaglandin E2 EIA kits (Cayman Chemical Company, Ann Arbor, USA). Assessment of CD4+T cell HIV receptor expression, activation and proliferation For surface marker analysis, PBMCs were cultured and treated as previously above. Cells were stained at 6 hours, 24 hours and 48 hours post-infection using fluorescently conjugated monoclonal antibodies to CD3-PerCP (clone SP34-2), CD4FITC (clone RPA-T4) or CD8-FITC (clone RPA-T8), in combination with either CCR5PE (clone 3A9), CXCR4-PE (clone 12G5), or the activation marker CD69-PE (clone FN50), all from BD Biosciences (Franklin Lakes, USA). Corresponding fluorescent isotype controls were used at the same concentrations as the reference antibody. Cells were stained with antibodies by incubation for 30min at 4°C, washed in PBS1% FCS and fixed in 1.5% paraformaldehyde.. Proliferation assays were performed using the Click-iT EdU Flow Cytometry Assay kit (Life Technologies, Carlsbad, USA). Briefly, PBMCs were infected and treated with SF as described above in the presence of 10µM of 5-ethyl-2’ –deoxyuridine (EdU). Cells were fixed, permeabilized in 1x Click-iT saponin-based permeabilization reagent, and stained for EdU content using alexa-488 conjugated azide before membrane staining with fluorescently conjugated CD3-PerCP and CD4-FITC. Acquisition was performed with a FACScalibur flow cytometer (Becton Dickinson, Franklin Lakes, USA) and CELLQuestPro Software was used for analysis. The cell surface expression levels in the flow cytometry profiles are expressed as percent of stained cells or as the mean fluorescence intensity (MFI) indices. 117 SEVI ELISA 96 well EIA/RIA plates (Corning Incorporated, Corning, USA) were coated with 100 μl dilutions of antigen or 100-fold dilutions of SF in PBS over night at 4°C. The next day, plates were rinsed twice in wash buffer (imidazolebuffered Saline with Tween 20; KPL), blocked for 2 hrs with 100 μl 1 × Roti®-Block solution (Roth) and rinsed again 5 times. Thereafter, 100 μl of 50-fold dilutions of pre-immune sera or antisera derived from SEVI amyloid immunized New Zealand White female rabbits (d28; Pocono Rabbit Farms) or guinea pigs (S3; IPF-Pharmaceuticals) were added, and then plates were incubated for 1 hr and rinsed 5 times. Finally, 100μl of 10,000 fold dilutions of HRP-coupled anti-rabbit (PerkinElmer, Waltham, USA) or antiguinea- pig antibodies (Abcam, Cambridge, United Kingdom) were added, samples were incubated for 30 min, washed 5 times, and incubated with 100 μl HRP substrate (SureBlue™, KPL). Reactions were stopped by adding 100 μl 1 N HCl and OD was read at 450/650 nm. Semenogelin ELISA Immunolon II plates (Fisher, Waltham, MA) were coated for 12–18 hours at 4°C with 1% semen or the indicated concentration of antigen diluted in PBS. Next, wells were blocked for 2 hours at room temperature with 1% BSA diluted in PBS. Wells were then incubated with sera (diluted in 1% BSA / PBS) for 1 hour at room temperature. After washing, wells were incubated with HRP-conjugated secondary antibody (GE Healthcare, South San Francisco, CA) diluted in PBS / 1% BSA. After a second wash, TMB substrate (Sigma-Aldrich, St. Louis MO) was added and the reaction was stopped with 2M H2SO4. OD at 450/650nm was monitored using a spectrophotometer. Antibodies against SEM 1(49–107), and SEM 2(49–107) were custom-produced by Pocono Rabbit Farms (Canadensis, PA). 118 Measurement of HIV-1 DNA using TaqMan Real-Time PCR PBMCs were infected with HIV-1 R5 SF162 in presence of 1% SF (final concentration on cells) and cultured as described above. PBMCs infected in presence of Nevirapine (37.5µM) were used as negative control. PBMCs were washed and centrifuged at different time points post-infection. Cell pellets were lysed with a proteinase K lysis buffer overnight at 55°C. Proteinase K was then heat inactivated at 100°C for 10 mn. Quantitative real- time PCR for HIV-1 LTR DNA and albumin gene used as a reference was performed as we previously described (Roulet et al. 2006a). Real-Time Quantitative RT-PCR PBMCs were infected with HIV-1 R5 SF162 in presence of 1% SF (final concentration on cells) and cultured as described above. At different time points postinfection, total RNA was extracted using the RNeasy isolation kit (Quiagen SA, Courteboeuf, France) and depleted of contaminating DNA via DNase treatment (Quiagen SA, Courteboeuf, France). cDNA was generated from total RNA using MMLV reverse transcriptase (SuperScript II, Life technologies, Carlsbad, USA). PCR was performed on 100 ng equivalent RNA with the ABI 7500 Fast Real-Time PCR system (Applied Biosystems, inc, Foster City, CA) using commercially available master mix and target probes (Applied Biosystems, Inc., Foster City, CA): Hs00152917_m1 (CCR5) and the following primers for gag RNA: sHIV-1306 (5'TCAGCATTATCAGAAGGAGCCACC-3’), aHIV-1541 (5'- TCATCCATCCTATTTGTTCCTGAAG-3’) (Houzet et al. 2007). The relative gene expression was normalized to GAPDH expression and calculated using the comparative Ct method, as previously described (Livak and Schmittgen 2001). 119 Statistical analyses All data were analyzed with the non-parametric Wilcoxon-Mann-Withney test. Significant differences are indicated as follows : * p< 0,05 ; ** p< 0,01 ; *** p< 0,001 compared with virus alone ; ° p< 0,05 ; °° p< 0,01 ; °°° p < 0,001 compared between HIV- and HIV+ donors. Correlations were calculated using Spearman test. Statistical analyses were performed using commercially available software (GraphPadPrism 6, GraphPad Software, Inc). 120 Results Determination of the experimental conditions for analyzing the effect of SF on HIV infection in vitro We first aimed at understanding the divergent results reported in the literature on the effect of SF from uninfected men on CD4+T cell infection. Thus, depending on the authors, SF was shown to display either enhancing (Munch et al. 2007; Kim et al. 2010; Roan et al. 2011) or inhibitory effects (Martellini et al. 2009; Balandya et al. 2010) on HIV infection of CD4+ T lymphocytes and TZM-bl. There may be two main reasons for these discrepancies: (i) the design of the infectivity assay; (ii) the treatment of semen after collection, which both differed amongst those studies. We found that in presence of low dose of HIV-1 R5 (2 ng/ml of p24 in the inoculum, MOI of 0.01 on PBMCs), short exposure (3h) of target cells to SF at a final dilution of 1% or less have a dose dependent enhancing effect on HIV-1 infection of both CD4+T cells and TZM-bl (Fig. S1 A and B), in agreement with the findings from (Munch et al. 2007; Kim et al. 2010; Roan et al. 2011). This enhancing effect was reproducibly observed for up to three different pools of SF obtained from healthy donors (20 to 50 donors in each pool), as well as for SF from up to 16 healthy donors tested individually. Although as previously described (Kim et al. 2010), there were some variations in the intensity of the enhancing effect depending on the donors, there was no significant difference in the median fold infectivity increase on either CD4+T cells or TZM-bl exposed to SF from 16 uninfected individuals tested individually as compared to different pools of SF (Fig. S1 A and B). Therefore the median modulating effect of the semen samples from the 16 uninfected donors further tested in this study appeared representative of that of larger cohorts of uninfected semen donors (Fig. S1 A & B). Using the same assay, the enhancing effect of seminal fluid was lost when higher doses of virus were used (≥10 ng/ml p24), in agreement with Munch et al (data not shown). Our experiments showed that a longer incubation time (24h) of a low virus dose (2ng/ml) together with seminal fluid at the same dilutions as above (maximum 1% final) induced an inhibitory effect on CD4+ T cells infectivity, whereas a significant enhancing effect was maintained on TZM-bl infectivity (Fig. S2 A). The inhibitory effect observed on CD4+ T cells was positively correlated with a decrease in cell viability, as measured using a sensitive 121 ATP assay (Fig. S2 B). These results are in agreement with the previously reported cytotoxic effect on PBMCs of prolonged exposure (>3h) of SF, even when highly diluted (Allen and Roberts 1986; Fiore et al. 1997; Okamoto et al. 2002; Munch et al. 2007; Kim et al. 2010). As a second step, we studied the impact of different semen treatments as various protocols had been described amongst studies with divergent results (Munch et al. 2007). We analyzed the impact of: (i) the duration of the liquefaction step of semen after collection (0, 30 min, 5h); (ii) the speed and duration of semen centrifugation to obtain SF (1000g for 10 min or 20 000g for 30 min) and the absence of this centrifugation step (whole semen instead of SF); (iii) the use of fresh semen versus 80°C frozen semen. Whereas a stronger enhancing effect on TZM-bl HIV R5 infection was observed when semen was left to liquefy for 5h as compared with 30 min of liquefaction or absence of liquefaction step (Fig. S3), the centrifugation conditions and use of fresh or -80°C frozen whole semen had no impact on the enhancing effect of semen on TZM-bl or PBMCs (Fig. S4). In view of these results and based on physiological considerations, we chose for our subsequent experiments to: - perform a liquefaction step of 30 min after semen collection, which reflects the duration for semen coagulum disruption by prostaticspecific antigen (PSA) after semen is released into the recipient (Southern 2013); perform a minimal centrifugation of semen at 1000g for 10 min to eliminate cellular components; - perform HIV infectivity assays of both TZM-bl and PBMCs in presence of a maximal final concentration of LS of 1% to avoid toxic effect and for a short duration (3h). Indeed, cell-free virus was shown in macaques to infect cervicovaginal and rectal target cells within 1 to 4h post- exposure (Hu et al. 2000; Ribeiro Dos Santos et al. 2011) and SF is rapidly drained from the recipient (Fox et al. 1973; Louissaint et al. 2012a). Thus the most relevant time window for the study of SF impact on HIV transmission appears to be during the few hours following the intercourse. 122 Effect of HIV+SF on PBMC, purified CD4+ T cell and TZM-bl infection by HIV-1 R5 We tested the impact of SF from uninfected versus seropositive donors on the infection of PBMC and CD4+ T cell by an HIV-1 R5 strain, R5 strains being preferentially sexually transmitted over X4 strains. SFs collected from 20 therapynaive HIV-infected donors and SFs from up to 16 uninfected men were analyzed individually in a minimum of three independent experiments. The clinical characteristics of the HIV-infected donors are indicated in Table 1. The median CD4+ T cell count of this cohort was 522 cells/mm 3 (range 227 – 975). HIV-1 RNA was detected in the blood plasma from all patients with a median load of 4,78 log10 copies/ml (range 2,58 –6,31). A positive seminal viral load was detected at the time of collection in 17/20 patients, with a median load of 4,37 log10 copies/ml (range 2,61 –6,54). Within the HIV-infected group, a positive correlation was observed between blood and seminal viral loads (Spearman test, r=0.657, p=0.003). HIV+ SF displayed a significantly reduced enhancing effect on PBMC infection by HIV-1 R5, as measured by p24 assay 72h post-infection, when compared with SF (median in three independent experiments of 1.7 to 2.9 fold for 1% SF, donor range 0.98 to 6.92 fold vs median 1.5 to 1.54 fold for 1% HIV+SF, donor range 0.4 to 2.8 fold), with a subset of HIV+SF samples exhibiting a slight inhibitory activity (Fig. 1A). In agreement with p24 assay, the level of HIV gag RNA within PBMCs exposed to SF was significantly higher than that in PBMCs exposed to HIV+SF or to virus alone (Fig. 1B). Quantification of HIV DNA revealed a lower number of HIV DNA copies in PBMCs exposed to HIV+SF versus SF from 24h post-exposure onwards (Fig. 1C). No correlation was found between semen or blood VL of the donors and the level of PBMC infection following HIV+SF exposure measured either by p24 assay, vRNA or vDNA levels (Spearman test). To assess whether SF had a direct effect on HIV target cells within PBMC (i.e. CD4+T cells), we infected purified CD4+ T cells with or without HIV+SF and SF. Similarly to what was observed in PBMCs, HIV+SF had a significantly reduced enhancing effect on CD4+T cell infection by HIV-1 R5 (Fig. S5). Interestingly, the recurrent significant differential effect of SF vs HIV+SF on HIV infection of PBMC or purified CD4+ T cells was not observed when using TZM-bl as 123 target cells (Fig. 1D): SF from both HIV-infected and non-infected men consistently triggered a dose-dependent enhancing effect of TZM-bl infection (Fig. 1D) with no significant differences between semen donor status, although a slightly lower level of infection was observed for (median enhancement in three independent experiments 3.3 to 7.1 fold for 1% SF, donor range 1.9 to 10 fold versus median 3.3 to 4.8 fold for 1% HIV+SF, donor range 0.6 to to 11.3 fold). To assess whether HIV+SF had a negative impact on PBMC viability, a sensitive assay measuring the ATP level of the cells was used. No differences in cell viability were observed between PBMCs or purified CD4+ T cells exposed or not to HIV+SF or SF at the end of the 72h culture (Fig. 1A and S5). In addition, the viability of CD4+ T cells was assessed at different time points (24, 48 and 72h) using flow cytometry. No differences in cell viability were observed between cells exposed to virus alone and cells exposed to virus together with HIV+SF or SF at any time point (Fig. 2). Levels of seminal enhancing peptides (SEVI, SEM1 and SEM2) in HIV+SF The enhancing properties of semen on HIV infectivity have been attributed to seminal amyloid fibrils resulting from the natural proteolytic cleavage in ejaculated semen of the prostatic acidic phosphatase PAP (leading to a peptide called SEVI for Semenderived Enhancer of Virus Infection) (Munch et al. 2007) and of seminogelins 1 (SEM1) and 2 (SEM2) (Roan et al. 2011). These amyloid fibrils have been shown to promote the attachment of HIV to target cells. The median level of SEVI was not significantly different between HIV+SF and SF (Fig. 3A), whereas a slightly higher level of SEM1 and SEM2 fragments was observed in HIV+SF compared with SF (Fig. 3 B, C). These results indicate that the lower level of PBMC infection observed with HIV+SF compared to SF was not associated with lower concentrations of either SEVI, SEM1 or SEM2 in semen. Positive correlations were observed between SEVI, SEM1 or SEM2 levels and the magnitude of infection of TZM-bl exposed to SF but not to HIV+SF (Table 2). In contrast, there were no consistent correlations between PBMC or purified CD4+T cells infection levels post exposure to SF or HIV+SF and the seminal concentrations of those enhancing peptides. 124 Levels of cytokines, chemokines, growth factors and prostaglandin in HIV+SF and SF We investigated whether differences in expression levels of immunomodulatory cytokines between HIV+SF and SF may explain their specific differential effect on PBMC infection. Using Luminex and ELISAs, the concentrations of 46 cytokines, chemokines and growth factors were measured, together with that of the main immunosuppressive seminal prostaglandin, PGE2 (Table S1). We found a moderate but significant increase in the median concentrations of 5 cytokines in the SF from HIV-infected men: RANTES (1.9 fold), TNFα (1.3 fold), IL-1β (1.3 fold), IL-1ra (1.2 fold) and IL-15 (1.2 fold) (Table S1 and Fig. 4). A positive correlation was observed between the levels of those cytokines (apart from IL-1ra) and the seminal viral loads (Table 2), as similarly reported for IL-1b in two cohorts (Berlier et al. 2006b; Liu et al. 2014) and for TNFα in another cohort (Olivier et al. 2014). Statistically significant correlations were found between different cytokines in SF from HIV- men (Fig. S6). In contrast, much fewer of these correlations were observed in SF from infected men. This confirms previous findings (Lisco et al. 2011; Olivier et al. 2014) indicating that HIV infection deregulates cytokines network in semen. RANTES was the only cytokine for which a consistent (negative) correlation was observed between its concentrations in semen and the magnitude of PBMC or purified CD4+T cell infection (Spearman test, r= -0.564, p= 0.031) (Fig.4). Effect of HIV+SF vs SF on CD4+T cell HIV receptor expression, activation and proliferation We next analyzed the effect of HIV+SF versus SF on CD4+T cell receptor expression, proliferation and activation. Compared with cells not exposed to SF, CD4 expression on CD3+T cell surface was slightly but significantly decreased at 6, 24 and 48h post exposure to either SF or HIV+SF, as reflected by lower MFI (Fig. 5A) and percentage of positive cells (data not show). No differential effect of HIV+ SF versus SF on CD4 membrane expression was ever observed at any time point. In 125 contrast, the number of CD4+ T cells expressing detectable levels of CCR5 at their surface was significantly and systematically reduced 6h post-exposure to HIV+SF compared with virus alone, and significantly further reduced when compared with SF (Fig. 5B). CCR5 membrane expression was on the opposite similarly elevated at 24 and 48h post exposure to SF or HIV+SF (Fig. 5B and D). No significant changes in CCR5 mRNA copy number were observed at anytime points tested, indicating posttranscriptional modulation of CCR5 surface expression by SF (Fig. 5C). No correlations were found between CCR5 expression level and the individual concentrations in semen of CCR5 ligands RANTES, MIP1α and MIP1β. However, when adding the concentrations of these three CCR5 ligands, a negative correlation was observed (Spearman test, r=-0,596 p=0,0115). CXCR4 expression on CD4+T cells was unchanged at 6h and significantly increased at 24 and 48h following SF exposure (Fig. 5E). A positive correlation with PGE2, known to upregulate CXCR4 (Obermajer et al.; Salcedo et al. 2003) was observed (p<0.001, r=0.68). Exposure of PBMCs to HIV+SF or SF decreased the expression of the activation marker CD69 on CD4+ T cells as early as 6h post exposure (Fig. 6A), and decreased CD4+ T cell proliferation at 24h (Fig. 6B). No differential effect of HIV+SF vs SF was observed on either T cell activation or proliferation. In summary, the only difference found on CD4+T cells exposed to HIV+SF versus SF was the percentage of CCR5+ cells at 6h. The percentage of CCR5+ cells at 6h positively correlated with the magnitude of PBMC or purified CD4+ T cell infection following 1% SF of HIV+SF exposure (Spearman test, r=0,622 ; p=0,0167) and negatively correlated with the seminal concentrations of CCR5 ligands (Spearman test, r=-0,596 p=0,0115) (Fig. S7). Effect of HIV+ SF on PBMC and TZM-bl infection by HIV-1 X4 To assess whether the lower percentage of CCR5+ cells observed at 6h post exposure to HIV+SF as compared with SF or virus alone may be responsible for the lower level of PBMC infection, we analyzed the impact of HIV+SF on HIV-1 X4 infection. As shown Fig.7, SF and HIV+SF had similar enhancing effect on both PBMC and TZM-bl infection by HIV-1 X4 (Fig. 7). 126 Discussion Understanding the role played by the intrinsic properties of semen in HIV transmission is crucial to the design of effective prevention strategies. There have been several conflicting reports on the modulating role of seminal fluid on HIV infection of CD4+ T cells alone, with either stimulatory or inhibitory effects being described depending on the authors. Moreover and importantly, the effect of seminal fluid from HIV-infected men has never been studied. In this context, we aimed at : (i) understanding the basis for the reported discrepancies; (ii) defining experimental conditions as relevant as possible to HIV transmission in vivo.; (iii) comparing the impact of seminal fluid from HIV-infected versus uninfected men on CD4+ T cell infection by HIV-1 strains. Our results show that in non-cytotoxic conditions mimicking rapid infection of the recipient’s target cells through contaminated semen, seminal fluid from uninfected men displayed a moderate (3 fold) enhancing effect on CD4+T lymphocytes’ infection by HIV-1 R5 strain. We chose to focus on the effect of short term exposure of target cells to virus and seminal fluid (rather than on the effect of over 24h exposure, this latter duration being chosen by authors describing inhibitory activity of SF (Martellini et al. 2009; Balandya et al. 2010) for the following reasons: (i) mucosal target cells, including T cells, were shown to get infected within one to four hours postintravaginal or intrarectal inoculation of SIV in macaques (Miller et al. 1994) ; (ii) conversely, simulated intercourse in humans with HIV surrogate in the presence of artificial or autologous seminal fluid indicated maximal virus distribution in the vagina and rectum within the first hour, with significant decrease after 3 to 8h (Louissaint et al. 2012a; Louissaint et al. 2012b); (iii) Semen raises the naturally acidic vaginal pH for a couple of hours following ejaculation. This transient buffering capacity is thought to contribute to create favorable conditions conducive to HIV infection; (iv) prolonged exposure (24h) of PBMCs to seminal fluid and virus, even at low doses, led to an inhibition of the infection strongly associated with reduced cellular metabolic activity. Of note is that SF enhancing activity of HIV infection after short term incubation with target cells was lost when a higher dose of virus (10 ng/ml p24) was used. 127 We next compared the modulating effect of SF from infected versus uninfected men on CD4+ T cells and TZM-bl infection by HIV-1 R5. CD4+ T cells were significantly less infected in the presence of HIV+SF compared with SF as early as 24h postexposure, whereas similar enhancing activities were observed for both groups of SF on TZM-bl infection, although a tendency for lower enhancing effect was noted for HIV+SF. The enhancing activity of semen on TZM-bl infection was shown to depend upon positively charged amyloid fibrils such as SEVI, SEM1 and SEM2 which capture virions and promote their attachment to cells (Roan et al. 2009; Roan et al. 2011), without bypassing the need for HIV interactions with the cell receptors CD4, CCR5 and CXCR4. The level of infection of TZM-bl in presence of SF indeed correlated with the seminal concentrations of those enhancing peptides. In contrast, such correlations were not observed for HIV+SF which displayed similar or slightly higher concentrations of enhancing peptides than SF. Thus the lower level of PBMC infection post HIV+SF exposure could not be explained by a decreased level of those enhancing peptides, indicating that other factors were at play. The specific differential effect of HIV+SF vs SF on CD4+T cell infection by HIV-1 R5 suggested the involvement of immunomodulatory factors and prompted us to compare cytokine and prostaglandins content between the two groups of SF. Prostaglandins (of which the E series are predominant in semen) have immunosuppressive actions on leukocytes (Kelly 1999; Sreeramkumar et al. 2012), while cytokines can potently influence HIV replication, either directly (e.g. the antiviral activity of type IFN) or through secondary effects on their target cells (e.g. shut off of cell activation by IL-10 or induction of pro-inflammatry cytokines by IL-15) (Alfano and Poli 2005). Considerable heterogeneity in semen cytokine levels exists between cohorts of uninfected individuals (Anderson et al. 1998; Berlier et al. 2006a; Politch et al. 2007; Balandya et al. 2010) as well as between cohorts of HIV- infected men (Storey et al. 1999; Berlier et al. 2006a; Lisco et al. 2011; Kafka et al. 2012; Hoffman et al. 2014), which likely reflects both inter-cohorts differences (e.g. number of individual tested, geographical origins, detection kits used…) and the wide range of concentrations found for most cytokines in between individuals, which may be linked to semen microbiome, HIV load or genital infections (Anderson et al. 1998; Berlier et al. 2006a; Politch et al. 2007; Balandya et al. 2010; Lisco et al. 2011; Kafka et al. 2012). In our study, of the five cytokines with significantly elevated levels in HIV+SF 128 vs SF, the CCR5 ligand RANTES showed the highest increase (about 2 fold versus 1.2-1.3 fold for TNFα, IL-1β, IL-15 and IL-1ra). Elevated concentrations of RANTES in the semen of HIV-infected men were similarly previously reported in two independent studies (Storey et al. 1999; Lisco et al. 2011). IL-1β was also found to be upregulated in one study (Berlier et al. 2006b), and another study reported increased TNFa concentrations (Kafka et al. 2012). RANTES (CCL5) inhibits HIV R5 entry through competitive binding to CCR5, while IL-1β, TNFα and IL-15 increase HIV infection (Alfano and Poli 2005). Among those elevated cytokines, a negative correlation was consistently found between seminal RANTES concentrations and the level of CD4+ T cell infection by HIV-1 R5 post SF exposure in all the experiments performed. The levels of the antiproliferative and immunosuppressive molecules PGE2 and TGF-β (both in high concentrations in semen, as expected (Robertson et al. 2002; Politch et al. 2007) were not significantly different between the two groups. Their high seminal concentrations were likely involved in the decreased proliferation of CD4+T cells and expression of the activation marker CD69 following exposure to SF or HIV+SF. When examining HIV receptor expression at different time points, the only difference found between the effects of SF vs HIV+ SF was a significantly more pronounced initial decrease of CCR5 surface expression. The percentage of cells expressing CCR5 positively correlated the magnitude of CD4+T cell infection and negatively correlated the concentrations of CCR5 ligands in semen. In addition to this and to CCR5 ligand RANTES elevated concentrations in HIV+SF, our finding that HIV+SF and SF similarly enhanced HIV-1 IIIB infection of PBMC further points at decreased CCR5 surface expression by HIV+SF as the main factor responsible for the lower level of HIV-1 R5 infection of CD4+ T cells post exposure to HIV+SF vs SF. The unchanged CCR5 mRNA levels post SF exposure at all-time points indicated modifications of the intracellular trafficking of the receptor (e.g. enhanced internalization) compatible with ligand binding. Overall, we showed an enhancing effect of both HIV+SF and SF on HIV-1 infection of primary CD4+T cells, with varying intensity depending upon donor status and virus tropism. Differences were also observed when comparing the effect of semen on primary CD4+T cells and the TZM-bl cell line. Our results indicate that HIV infection significantly modifies SF composition, and that a mix of stimulatory (e.g. HIV replication enhancing cytokines such as IL-1β, TNFα, enhancing peptides, …) and 129 inhibitory molecules (such as cytokines decreasing HIV-1 infection like RANTES) are likely at play, to which target cells and viral strains will be differently susceptible. For instance the TZM-bl cell line was not sensitive to the inhibitory action of HIV+SF on HIV-1 R5, since similar enhancing effects were observed for both HIV+SF and SF. TZM-bl cells stably express large amounts of CCR5 and CD4 and only support single round of infection. These cells represent a simplified model, likely less sensitive as primary cells to HIV receptor downmodulation by SF, as well as to complex regulation of HIV infection by SF, including secondary effect on target cells through modification of their own cytokine production. In CD4+T cells interestingly, although SF induced an initial downregulation of CCR5, a decrease in CD4 expression and diminished CD4+ T cell proliferation and activation, SF enhancing effect predominated. Seminal factors favoring HIV infection in CD4+ T cells likely involve the previously described enhancing peptides SEVI, SEM1 or SEM2 as well as other factors such as proinflammatory cytokines. When comparing our results and those of others, it appears that the duration of exposure to semen may trigger opposite effects: thus while in our experimental setting, short term incubation of T cells with SF triggered an enhancing effect on HIV infection (as observed by (Munch et al. 2007; Roan et al. 2011) for similar short term incubation), longer incubation period of T cells with highly diluted SF (O'Connor et al. 1995) or with seminal cationic peptides (Martellini et al. 2009) were described to lead to an inhibitory effect. In addition, SF has been previously reported to have various effects on different cell types. Thus, SF from uninfected men was shown to inhibit the capture of HIV by dendritic cells, preventing virus transfer to target cells (Sabatte et al. 2007; Sabatte et al. 2011). Two seminal molecules were reported to mediate this effect, mucin 6 and clusterin (Stax et al. 2009; Sabatte et al. 2011). SF was also described to increase HIV attachment to epithelial cells and modify their secretions, which in turn led to recruitment and promotion of target cell infection (Doncel et al. 2010). Finally, SF was reported to modify the epithelial cell barrier and modulate the transmigration of infected cells through this barrier (Lawrence et al. 2012). The impact of SF on HIV transmission in vivo has been very little studied. Although semen did not have any drastic impact on SIV transmission in experimentally inoculated macaques, there was a tendency for an increase rate of transmission for 130 low virus dose in the inocula (Miller et al. 1994; Neildez et al. 1998; Munch et al. 2013). In conclusion, our results highlight the complex effects of semen on HIV infection and point at the need for carefully selecting an experimental setting as close as possible to “real life” (e.g. primary target cell types, status of semen donor, duration of exposure to semen) when assessing semen modulating effect. Integrated ex vivo models such as tissue explants and in vivo experiments in animal models are urgently needed to better understand the role of this complex fluid in HIV transmission. 131 References Alfano M. & Poli G. (2005) Role of cytokines and chemokines in the regulation of innate immunity and HIV infection. Mol Immunol 42:161-182. Allen R.D. & Roberts T.K. (1986) The relationship between the immunosuppressive and cytotoxic effects of human seminal plasma. Am J Reprod Immunol Microbiol 11:59-64. Anderson D.J., Politch J.A., Tucker L.D., Fichorova R., Haimovici F., Tuomala R.E. & Mayer K.H. 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Infectivity was measured in PBMCs after 72h of culture by p24 assay in the supernatants (A), by real-time RT-PCR quantification of HIV-1 gag transcripts (B) and by quantification of HIV-1 DNA in one millions PBMCs 24H after exposure to HIV- and HIV+ SF, as assayed for LTR DNA using quantitative real-time PCR (C). Infectivity was measured in TZM-bl after 48h of culture by measuring Tat-inducible β-galactosidase activities (D). A significantly lower level of PBMC infection was observed in presence of HIV+SF compared with HIV-SF. In contrast, no significant differences of HIV+SF vs HIV-SF were found on the infection of TZM-bl. Results are expressed as fold change compared with virus alone for infectivity (A, C) and as relative copy number of HIV gag cDNA standardized to the copy number of GAPDH cDNA and expressed relative to control (PBMCs exposed to virus alone). Results shown are representative of two (B, C) or three (A, D) independent experiments for each donor (n=10 to 20). * p< 0,05 ; ** p< 0,01 ; *** p< 0,001 compared with virus alone ; ° p< 0,05 ; °° p< 0,01 ; °°° p < 0,001 compared between HIV- and HIV+ SF. Statistical analysis with nonparametric test: Wilcoxon-Mann-Withney test. Figure 2. Effect of HIV+SF and HIV-SF on the viability of infected PBMCs and CD4+ T cells. (A) The viability of PBMCs exposed to HIV-1 R5 SF162 in presence of SF from uninfected or infected donors was evaluated by measuring cellular metabolic activity. Results are expressed as percentage of control (PBMCs exposed to HIV-1 R5 SF162 in absence of SF). Results shown are representative of three independent experiments for each donor (n=16 to 20). (B) The viability of CD4+T cells was evaluated at various time points using flow cytometry (LIVE/DEAD). Results are expressed as percentage of control (CD4+ T cells exposed to HIV-1 R5 SF162 in the absence of SF). No significant effect of either HIV-SF or HIV+SF was observed. Results shown are the mean of 5 to 10 donors +/- SEM. Statistical analysis with non-parametric test: Wilcoxon-Mann-Withney test Figure 3. Levels of enhancing peptides in SF from HIV-infected versus uninfected men. Relative SEVI (A), SEM 1 (B) and SEM 2 fragments (C) levels in SF from HIV-infected or uninfected donors (n=9 to 19), as determined by ELISA. Similar levels of SEVI were observed in the two groups, whereas slightly but significantly elevated levels of SEM1 and SEM2 were measured in HIV+SF. Statistical analysis with non-parametric test: Wilcoxon-Mann-Withney test 138 Table 2. Correlations between enhancing peptides’ levels in SF and the magnitude of TZM-bl infection. SEVI relative levels positively correlated with the magnitude of TZM-bl infection in the presence of different dilutions of HIV-SF only. SEM1 and SEM2 levels positively correlated with TZM-bl infection levels, but only for HIV-SF. Statistical analysis with non-parametric test: Spearman test. Figure 4. (A) Elevated cytokines in HIV+SF vs HIV-SF. Dot plots of RANTES, TNFα , IL-1β, IL-ra and IL-15 concentrations in SF from infected and uninfected donors. Statistical analysis with non-parametric Wilcoxon-Mann-Withney test. (B) RANTES concentrations in SF negatively correlate purified CD4+T cells infection levels. Statistical analysis with non-parametric test: Spearman test. Statistical analysis with non-parametric test: Spearman test. Figure 5. Effect of SF from HIV+SF versus HIV-SF on HIV receptor expression by CD4+T cells. (A) The measure of CD4 mean fluorescence intensity (MFI) on CD3+ T cell membrane at different time points following exposure to either HIV+SF or HIV-SF and HIV-1 R5 SF162 showed a significant decrease of CD4 expression as compared with control (CD3+ T cells exposed to virus alone). (B) The percentage of CD4+ T cells expressing CCR5 was significantly decreased 6h postexposure to HIV+SF, as compared with control (CD3+ CD4+ T cells exposed to virus alone) and HIV-SF. In contrast, an increase in the percentage of CD4+T lymphocytes expressing CCR5 was observed at 24h for both HIV+SF and HIV-SF as compared with control. By real-time RT-PCR, no differences in CCR5 mRNA was seen (C). (D) CCR5 MFI on CD3+CD4+ T cells exposed to HIV+SF or HIV-SF and HIV-1 R5 SF162 showed a significant increase in CCR5 expression from 24h onwards, as compared with control (CD3+ CD4+ T cells exposed to virus alone). CXCR4 expression at 6h post SF exposure was similar to that in the absence of SF. In contrast, CXCR4 MFI was increased 24h post SF exposure (E) (n=5 to 10). Control represents PBMC CD4+ T cells exposed to virus (HIV-1 R5, 2ng/ml p24) for 3h in absence of SF (n=10). SF was used at a final dilution of 1%. * p< 0,05 ; ** p< 0,01 ; *** p< 0,001 compared between HIV- SF and virus alone ; ° p< 0,05 ; °° p< 0,01 ; °°° p < 0,001 compared between HIV+ SF and virus alone. + p< 0,05 ; ++p< 0,01 ; +++ p < 0,001 compared between HIV- SF and HIV+ SF. Statistical analysis with nonparametric test: Wilcoxon-Mann-Withney test 139 Figure 6. Effect of SF from HIV-infected versus uninfected men on CD4+T cells activation. Exposure (3h) to either HIV+SF or HIV-SF (n=10 in each group) and HIV-1 R5 SF162 showed a significant decrease of the percentage of CD4+T cells expressing the activation marker CD 69 after 6h, 24h and 48h of culture (A). The measure of percentage of CD4+T cell EDU+ at 24h (B) following exposure to either HIV+SF and HIV-1 R5 SF162 didn’t showed a significant different as compared with HIV-SF and HIV-1 R5 SF162. In contrast, there is a significant difference at 48h (B). Control represents PBMC CD4+ T cells exposed to virus (HIV-1 R5, 2ng/ml p24) for 3h in the absence of SF. SF was used at a final dilution of 1%. * p< 0,05 ; ** p< 0,01 ; *** p< 0,001 compared between HIV- SF and virus alone ; ° p< 0,05 ; °° p< 0,01 ; °°° p < 0,001 compared between HIV+ SF and virus alone. + p< 0,05 ; ++p< 0,01 ; +++ p < 0,001 compared between HIV- SF and HIV+ SF. Statistical analysis with non-parametric test: Wilcoxon-Mann-Withney test. Figure 7. Effect of HIV+SF versus HIV-SF on PBMC by HIV1 X4 strain. PBMCs (A) or TZM-bl cell line (B) were exposed to the indicated dilutions of SF for 3h in presence of HIV-1 X4 strain. Infectivity was measured after 72h of culture by p24 assay in the supernatants of PBMCs (A) or after 48h by measuring Tat-inducible β-galactosidase activities in TZM-bl (B). Results are expressed in fold change compared with virus alone. Results shown are representative of three independent experiments for each donor. * p< 0,05 ; ** p< 0,01 ; *** p< 0,001 compared with virus alone. Statistical analysis with non-parametric test : Wilcoxon-Mann-Withney test. 140 Supplemental data Figure S1. Effect of short term exposure of SF from healthy donors on PBMCs and TZM-bl infection. PBMCs (A) and TZM-bl (B) were exposed for 3h to the indicated dilutions of SF (obtained by centrifugation at 1000g for 10 min) in presence of low dose HIV-1 R5 strain (2ng p24/ml). Infectivity was measured after 72h of culture by p24 assay in the supernatants of PBMCs (A) or after 48h by measuring Tat-inducible β-galactosidase activities in TZM-bl (B). SF from healthy donors consistently triggered an enhancing effect on both PBMCs and TZM-bl infection. Results are expressed in fold change compared with virus alone and represent the average of three experiments for either 2 to 3 pools of SF (n=30 to 52 donors in each pool) or 10 to 16 uninfected donors tested individually. ** < 0,01 ; *** < 0,001 compared with virus alone. Statistical analysis with non-parametric test: Wilcoxon-Mann-Withney test Figure S2. Effect of prolonged exposure of SF from healthy donors on PBMCs and TZM-bl infection. PBMCs and TZM-bl were exposed for 24h to the indicated dilutions of SF (obtained by centrifugation at 1000g for 10 min) in presence of low dose HIV-1 R5 strain (2ng p24/ml). Infectivity was measured after 72h of culture by p24 assay in the supernatants of PBMCs or after 48h by measuring Tatinducible β-galactosidase activities in TZM-bl. Whereas an enhancing effect of SF was observed on TZM-bl infection, an inhibitory effect was observed on PBMCs. (B) The inhibitory effect of SF on PBMCs infection was positively correlated with a reduction in cell viability. Results are expressed in fold change compared with virus alone and represent the average of three experiments for 2 pools of SF (n=30 to 52 donors each). * < 0,05 ; ** < 0,01 compared with virus alone. Statistical analysis with non-parametric test: Wilcoxon-Mann-Withney test. Figure S3. Impact of liquefaction on the SF mediated changes of HIV-1 infection. Semen was left to liquefy after ejaculation at 37°C for the indicated duration and then centrifuged at 1000g for 10 min to evaluate the effect of liquefaction on TZM-bl HIV-1 R5 infection. TZM-bl were exposed for 3h to the indicated dilutions of SF in presence of low dose HIV-1 R5 strain (2ng p24/ml). Infectivity was measured after 48h by measuring Tat-inducible β-galactosidase activities. Enhancement of TZM-bl infection was similar following exposure to SF obtained from semen liquefied for 30 min or centrifuged immediately after collection, whereas a 5h liquefaction step led to a significantly higher enhancement of infection. Results are expressed in fold change compared with virus alone and represent the average of two experiments for two independent donors. ** < 0,01 compared with virus alone; °< 0,05 compared between different SF liquefaction duration. Statistical analysis with non-parametric test: Wilcoxon-Mann-Withney test 141 Figure S4. Impact of freezing on the SF mediated changes of HIV-1 infection. Semen was left to liquefy after ejaculation at 37°C for 30 minutes. Fresh semen or seminal fluid frozen before or after centrifuged at 1000g for 10 min were used to evaluate the effect of freezing on TZM-bl HIV-1 R5 infection. TZM-bl were exposed for 3h to the indicated dilutions of SF in presence of low dose HIV-1 R5 strain (2ng p24/ml). Infectivity was measured after 48h by measuring Tat-inducible βgalactosidase activities. Results are expressed in fold change compared with virus alone and represent the average of two experiments for two independent donors. ** < 0,01 compared with virus alone; °< 0,05 compared between different SF liquefaction duration. Statistical analysis with non-parametric test: Wilcoxon-Mann-Withney test Figure S5. Effect of HIV+SF versus HIV-SF on CD4+ T cells. CD4+T cells were purified and exposed to the indicated dilutions of SF for 3h in presence of HIV-1 R5 strain. Infectivity was measured in CD4+T cells after 72h of culture by p24 assay in the supernatants (A). A significantly lower level of CD4+T infection was observed in presence of HIV+SF compared with HIV-SF. The viability of CD4+T cells was evaluated by measuring cellular metabolic activity (B). Results are expressed as fold change compared with virus alone for infectivity (A) and as percentage of control (CD4+T cells exposed to HIV-1 R5 SF162 in absence of SF). Results shown are representative of three independent experiments for each donor (n=16 to 20). Results shown are one experiment for each donor (n=10 to 20). * p< 0,05 ; ** p< 0,01 ; *** p< 0,001 compared with virus alone ; ° p< 0,05 ; °° p< 0,01 ; °°° p < 0,001 compared between HIV- and HIV+ SF. Statistical analysis with non-parametric test: Wilcoxon-Mann-Withney test. Figure S6. Correlations between cytokine concentrations in HIV-1uninfected (down) and HIV-1-infected (up) seminal plasmas. Statistically significant correlations (spearman test) are presented as a heat map: different shades of blue represent positive correlations of various strengths and different shades of red represent negative correlations of various strengths. White cells in the matrix denote the absence of a statistically significant correlation between cytokines. Note that HIV-1 infection resulted in a dramatic increase of the number of correlations between different cytokines, thus making the cytokine network more interconnected. Statistical analysis with non-parametric test: Spearman test Figure S7. Correlation between the levels of % CCR5 expression and the SF 1% mediated enhancement of purified CD4+T cells infection The magnitude of purified CD4+ T cells following exposure to SF is correlated with the percentage of CCR5 expression at 6h post exposition to SF 1%. Statistical analysis with nonparametric test: Spearman test. 142 Table S1. Comparison of immunomodulatory factor concentrations in SF from HIV- infected versus uninfected men. Shown are the median concentrations and interquartile range (IQR) of 46 cytokines, chemokines and growth factors, as well as prostaglandin PGE2, measured in SF from infected and uninfected donors. Immunomodulatory factors with significantly elevated concentrations in HIV+SF compared to HIV-SF are highlighted in red, while factors with a trend for differences but that did not reach significance are highlighted in yellow. Statistical analysis with non-parametric test: Wilcoxon-Mann-Withney test. Table S2. Correlations between the levels of cytokines and the seminal viral loads. IL-1β, IL-15, RANTES and TNFα levels positively correlated with the blood viral load (BVL) and the semen viral load (SVL). Statistically significant correlations are indicated in bold. Statistical analysis with non-parametric test: Spearman test. 143 144 145 146 147 148 149 150 151 152 153 154 155 156 157 158 159 160 161 Chapitre II Effet du liquide séminal sur l’infection d’explants cervicaux et colo-rectaux 162 Chapitre II : Effet du liquide séminal sur l’infection d’explants cervicaux et colo-rectaux INTRODUCTION A ce jour, l’effet du LS sur l’infection par le VIH n’a jamais été testé: 1) directement sur les cellules cibles du VIH issues des tissus (qui peuvent donc avoir des caractéristiques sensiblement différentes des lignées et des cellules primaires isolées du sang) ; 2) dans des modèles permettant l’exposition au LS des différents types cellulaires présents dans les muqueuses (e.g. cellules épithéliales et cellules immunes cibles du virus), mimant ainsi les interactions entre les cellules survenant in vivo. L’étude de l’effet du LS sur l’infection par le VIH-1 de muqueuses cervicovaginales et colo-rectales est donc une étude complémentaire à celle que nous avons réalisée sur les modèles cellulaires afin de prendre en compte non seulement un effet direct du LS sur les cellules cibles du VIH dans ces tissus mais aussi un effet indirect du LS sur l’environnement de ces cellules cibles. OBJECTIFS ET STRATÉGIES EXPÉRIMENTALES Les études publiées à ce jour qui se sont intéressées à l’effet du LS sur l’infectivité du VIH-1 ont été réalisées sur des modèles cellulaires. Nous avons voulu étudier l’effet d’un pool de LS d’hommes sains sur l’infection par le VIH-1 R5 sur les tissus qui sont les portes d’entrée du VIH dans l’organisme à savoir le col de l’utérus et le tissu colorectal. Nous avons également étudié la cytotoxicité du LS sur les explants provenant de ces tissus. En effet, les études publiées (Okamoto et al. 2002; Munch et al. 2007; Roan et al. 2009; Kim et al. 2010) et celles que nous avons réalisées (cf. Chapitre 1) ont montré une action cytotoxique du LS sur les cellules cibles du VIH-1 telles que les PBMC. D’autre part, des études ayant montré l’influence du LS sur la production de cytokines par les cellules épithéliales (Denison et al. 1999; Sales et al. 2002; Berlier et al. 2006b; Robertson et al. 2006; Battersby et al. 2007; Sharkey et al. 2007; Kafka et al. 2012; Sharkey et al. 2012a; Joseph et al. 2013), nous avons ensuite souhaité 163 étudier l’effet, sur l’infection de modèles cellulaires, des sécrétions des cellules du tissu (cellules stromales et épithéliales) en réponse au LS dans les explants. MATÉRIELS ET MÉTHODES Les matériels et les méthodes relatifs à cette étude ont été décrits en détail dans la partie « Matériels et Méthodes » de ce manuscrit. Nous en résumons ici simplement les grandes lignes. Les prélèvements tissulaires Les tissus cervicaux et colorectaux sont fournis par le service d’anatomopathologie du CHU de Rennes (Pr N. Rioux-Leclercq) en accord avec le CPP Grand Ouest (déclaration Ministère DC-2009-1028). Les tissus cervicaux proviennent d’hystérectomie pour prolapsus et les tissus colorectaux de colectomie pour cancer colorectal ou diverticulose. Seuls les tissus sains, déterminés comme normaux par l’examen anatomopathologique, sont utilisés. Les tissus (muqueuses et sous muqueuses) sont découpés en explants de 3 mm 3 (explants cervicaux) ou en lamelles de 3x6 mm (explants colorectaux). Les explants ne sont pas polarisés, permettant l’accès direct du virus aux cellules épithéliales et sub-épithéliales comme dans le cas d’un épithélium avec des micro-lésions dues aux rapports sexuels. Concernant les tissus cervicaux, nous nous sommes intéressés exclusivement à la partie exocol car il a été montré que celle-ci était plus susceptible à l’infection et plus permissive à la réplication virale que l’endocol ou l’endomètre (Gupta et al. 2002; Asin et al. 2009). Le liquide séminal Le sperme d’hommes sains a été recueilli au CECOS de Rennes en collaboration avec le Pr C. Ravel et avec l’accord du CPP Grand Ouest (déclaration DC-2010-1155). Trois pools de LS de donneurs sains (20 à 50 donneurs) sont constitués à partir de sperme récolté puis liquéfié 30 minutes à 37°C avant d’être congelé à -80°C. Après obtention d’un nombre suffisant de LS, ceux-ci sont décongelés, centrifugés 10 mn à 1 000 g, réunis et aliquotés puis congelés à -80°C. 164 Infection et culture des explants Les explants sont infectés en présence ou non de liquide séminal à 20% final pendant 3h à 37°C par la souche de VIH-1 R5 SF 162 (100ng de p24/ml final). Cette souche a été choisie car les souches R5 sont préférentiellement transmises par voie sexuelle. Par ailleurs, la souche SF 162 permet, comme la souche BaL, une réplication dans des explants non stimulés par la PHA et l’IL-2, contrairement à d’autres souches R5 (Greenhead et al. 2000). Le LS d’hommes VIH+ étant disponible en quantité limitée, nous avons effectué nos expériences avec du LS d’homme sains. Afin de minimiser l’effet des variations individuelles et en raison du nombre restreint de conditions testables dans une même expérience sur explants, seuls trois pools de LS d’au moins 20 patients ont été testés. Les explants sont ensuite lavés et cultivés sur des inserts (2 explants/insert pour les explants cervicaux et un explant/insert pour les explants colorectaux) dans des plaques 12 puits. Les tissus sont cultivés dans du milieu RPMI sans rouge de phénol (pour éviter les interférences avec les tests enzymatiques conduits sur les surnageants de culture) et sans glutamine, supplémenté en sérum (10% SVF ou 10% sérum humain AB-), acides aminés non essentiels, sodium pyruvate, pénicilline, streptomycine, gentamycine, fungizone et L-glutamine (uniquement pour les tissus colorectaux). L’infection des explants est suivie par quantification de la protéine virale p24 par dosage ELISA dans le surnageant de culture tous les 2 jours et est comparée à la condition témoin en absence de liquide séminal pour mesurer une activité stimulatrice ou inhibitrice (2 ou 3 puits/conditions). La viabilité des explants est évaluée par un test enzymatique (MTT ou LDH). L’ADN viral est quantifié dans les explants au cours du temps par PCR en temps réel (Taqman, amplification du gène LTR du VIH) comme précédemment décrit (Roulet et al. 2006a). Effets des sécrétions issues des tissus exposés au LS sur l’infection par le VIH Les explants sont incubés en présence ou non de LS 20% final pendant 3h à 37°C mais en absence de virus. Comme lors de l’infection, ils sont ensuite lavés et cultivés sur inserts. Le surnageant est récolté à J1 et J4. Les surnageants récoltés sont centrifugés à 2 000 rpm pendant 10 min, aliquotés et congelés à -80°C. Ils sont 165 ensuite utilisés, à une dilution finale de 1/20, pour préparer un inoculum avec la souche de VIH-1 R5 SF 162 (2ng de p24/ml finale) pour l’infection du modèle cellulaire TZM-bl. Chaque condition est testée en triplica. Après 3h d’infection à 37°C, l’inoculum est retiré et remplacé par du milieu frais. Après 2 jours de culture, l’infection est évaluée par mesure de l’activité β-galactosidase via le kit « Gal-Screen System » (Applied Biosystem). La viabilité des cellules en culture est évaluée par un test enzymatique à l’aide du kit CellTiter-Glo Luminescent Cell Viability Assay (PROMEGA). RÉSULTATS Validation des cultures d’explants colorectaux et cervicaux et mise en évidence des cellules cibles du VIH-1 L’examen histologique des tissus à J0 montre que les explants ont une structure morphologique typique. L’architecture du tissu n’a pas subi d’altération notable lors de la dissection du tissu. Concernant les explants colorectaux, la surface de l’épithélium monostratifié contient les entérocytes et les cellules caliciformes et forment des cryptes de Lieberkühn. Des cellules immunitaires sont distribuées dans la lamina propria et la sous muqueuse (Figure 1A et 1B). Les explants cervicaux sont formés d’un épithélium pluristratifié et du chorion (Figure 1A). Au cours de la culture, la structure de l’épithélium et de la lamina propria est progressivement perdue, dans les explants colorectaux et dans les explants cervicaux, comme précédemment décrit (Abner et al. 2005; Fletcher et al. 2005; Wallace et al. 2009). Dans ces derniers, on observe également une migration des cellules de l’épithélium stratifié (Figure 1A). En nous basant sur les protocoles décrits dans la littérature (Abner et al. 2005; Fletcher et al. 2005; Grivel and Margolis 2009; Wallace et al. 2009) et des colorations HES (hématéine-éosine-safran) réalisées en collaboration avec le service d’anatomopathologie, nous avons déterminé un temps de culture de 13 jours pour les tissus exocervicaux et de 11 jours pour les tissus colorectaux dont la structure est moins bien conservée au cours de la culture. L’analyse immunohistologique montre des cellules marquées positivement par l’anticorps anti-CD3 (lymphocytes T), l’anticorps anti-CD163 (monocytes/macrophages) et l’anticorps anti-CD4 (lymphocytes T CD4+) sur les coupes de tissus colorectaux et cervicaux prélevés au cours de la culture à J0 et J7 166 (Figure 1B). Ces résultats confirment la présence et la persistance au cours de la culture des cellules cibles du VIH-1. Dans les tissus colorectaux, les cellules CD163+, CD3 + et CD4+ sont observées à la fois au niveau de la muqueuse et de la sous-muqueuse. Dans les tissus exocervicaux, les cellules positives ne sont observées qu’au niveau du chorion, aucun marquage n’a été constaté dans l’épithélium. Le co-marquage de la protéine virale p24 en immunofluorescence avec les marqueurs CD163 et CD3 a permis de montrer que les lymphocytes T et les macrophages sont infectés dans les explants colorectaux et cervicaux (Figure 1C, 1D, 1E, 1F). La proportion respective de cellules infectées/type cellulaire n’a pu être déterminée en raison du faible nombre de cellules double positives. Effet du LS sur l’infection par le VIH-1 R5 SF162 et la viabilité des explants colorectaux et cervicaux Les tissus cervicaux de 17 donneurs au total et les tissus colorectaux de 18 donneurs au total ont été infectés pendant 3h à 37°C par des inocula contenant du virus seul ou du virus et du liquide séminal utilisé à une concentration de 20%. Cette concentration maximale de LS est celle pour laquelle nos premiers essais effectués avec des tests MTT ont montré une absence de toxicité dans les deux modèles tissulaires. En ce qui concerne les explants colo-rectaux, malgré une variabilité interdonneurs importante, déjà mise en évidence dans des études précédentes (Grivel et al. 2000; Rollenhagen and Asin 2010), une augmentation du relarguage de la p24 au cours du temps a été observée pour 12 des 18 explants exposés au VIH-1 R5 SF162. Il n’a pas été observé d’effet significatif du LS sur le relarguage de la p24 pendant la culture (n=12 explants) ou sur la quantité d’ADN viral mesurée en fin de culture (n=10) dans les explants infectés (Figure 2 A, B). Toutefois, la mesure de la viabilité par dosage de la LDH, un test plus sensible que le MTT, dans les surnageants des explants colorectaux cultivés en présence de veau fœtal a montré un effet cytotoxique du LS chez les 4 explants testés (Figure 2 C). Les profils de relarguage de p24 et de LDH des explants de deux donneurs représentatifs sont présentés en Figure 2E, F. Le sérum de veau fœtal ayant été décrit comme pouvant 167 induire un effet cytotoxique du LS sur les lymphocytes T, via l’oxydation de la spermine séminale (Vallely and Rees 1986; Allen and Roberts 1987; Quan et al. 1990), nous avons remplacé le sérum de veau fœtal dans les cultures d’explants colo-rectaux par du sérum humain, lequel aurait un effet protecteur (Quan et al. 1991). Nos résultats montrent une viabilité similaire pour les explants exposés ou non au LS lorsqu’ils sont cultivés en présence de sérum humain. Cependant, aucun des trois explants colo-rectaux cultivés en présence de sérum humain n’a été infecté par le VIH. Nous avons observé que la viabilité des explants cultivés en présence de sérum humain, avec ou sans LS, est plus faible que celle des explants cultivés en présence de sérum de veau fœtal sans LS (Figure 3). Nous avons observé une augmentation du relarguage de la p24 en présence ou en absence de LS pour 13 explants exocervicaux sur 17. Le taux de protéine virale p24 est modestement mais globalement significativement plus faible dans les surnageants d’explants infectés exposés au LS par rapport à la condition témoin avec du virus seul (n=13) (Figure 4 A). Une diminution significative de la quantité d’ADN viral est également mesurée en fin de culture dans les explants cervicaux exposés au LS par rapport aux explants non exposés (n=11) (Figure 4B). Cette différence, bien que modérée, s’observe chez 11 sur 13 donneurs (Figure 4A), comme représenté Figure 4E pour la mesure de p24 dans les explants de deux donneurs représentatifs. Elle est retrouvée pour des explants cultivés dans du milieu avec du sérum de veau fœtal (n=10) ou avec du sérum humain (n=3) (Figure 4E) et n’est pas liée à un effet cytotoxique du LS, comme le montrent les mesures de viabilité cellulaire par le test LDH (Figure 4C, 4D, 4F). Effet des sécrétions des explants cervicaux en réponse au LS sur l’infection par le VIH de TZM-bl Afin de déterminer si l’effet inhibiteur du LS au niveau des explants cervicaux pourrait être médié par les sécrétions des cellules du tissu exposées au LS, plutôt qu’à un effet directement inhibiteur du LS sur l’infection des cellules cibles, nous avons testé les propriétés de ces sécrétions sur la lignée de cellules TZM-bl. Pour cela, le surnageant de culture des explants a été prélevé 24h ou 84h après l’exposition au LS de 3h, sans changement de milieu suite à l’élimination et lavage du LS. Les TZM-bl ont été exposées à un inoculum contenant le virus et le 168 surnageant de culture des explants vol/vol conduisant à une dilution finale des surnageants d’explant de 1/20ème (soit 5% final). Les résultats d’infection des TZM-bl ne montrent pas de différences entre les cellules infectées en présence des sécrétions des explants cervicaux exposés ou non au LS, et les cellules infectées par du virus seul (Figure 5). DISCUSSION ET PERSPECTIVES La transmission sexuelle lors de rapports non protégés dépend de la capacité du VIH-1 à infecter les cellules cibles des muqueuses colorectales et du tractus génital. Les études sur cultures organotypiques permettent de conserver les différents types cellulaires interagissant in vivo (Michelini et al. 2005) et constituent donc des modèles plus physiologiques que les modèles de cellules isolées. Bien que nous ayons observé une perte de l’intégrité des muqueuses au cours de la culture des explants colorectaux et exocervicaux, confirmant les résultats d’études précédentes (Abner et al. 2005; Michelini et al. 2005; Fletcher et al. 2006b; Southern et al. 2011), nous montrons la présence et le maintien de cellules cibles du VIH-1 dans les explants colorectaux et cervicaux au cours de la culture et leur susceptibilité à l’infection. A travers nos résultats sur les cultures organotypiques, nous avons montré que le LS induit une diminution de l’infection ex vivo des tissus exocervicaux alors qu’aucun effet n’est observé sur l’infection des tissus colo-rectaux. Toutefois, l’effet cytotoxique du LS sur les explants colo-rectaux cultivés dans du milieu contenant du SVF pourrait masquer un effet stimulateur du LS et ne permet donc pas de conclure. Pour remédier à ce problème, nous avons cultivé les explants colo-rectaux dans du milieu avec du sérum humain. Nos résultats montrent la disparition de l’effet cytotoxique lié au LS mais suggère que la viabilité des explants est globalement moins bonne en sérum humain qu’avec du sérum de veau fœtal, ce qui pourrait expliquer le fait que les 3 explants cultivés en sérum humain n’ont pas été infectés. Ces expériences nécessitent d’être répétées avec une concentration moins forte en sérum humain afin de tester si la viabilité et l’infectivité des explants colorectaux peuvent être améliorées. Bien que des études aient montré l’intérêt du sérum humain pour la culture de tissus (cartilage articulaire, cartilage nasal) (Badrul et al. 2004; 169 Alexander et al. 2006) et que l’on trouve indifféremment des protocoles de culture de tissus colorectaux en présence de 5% (Abner et al. 2005) ou 10% (Fletcher et al. 2006a) de sérum humain, à notre connaissance, aucune étude n’a comparé l’effet du SVF et du sérum humain sur les cultures de tissus colorectaux ou de tissus cervicaux. Si la culture des explants colorectaux dans du milieu contenant 5% de sérum humain ne permet pas d’améliorer leur viabilité, nous pourrions alors tester un milieu de culture sans sérum mis au point par Dame et al.. et qui permet un meilleur maintien de l’architecture des tissus colorectaux au cours de la culture (Dame et al. 2010). L’effet cytotoxique du LS a été observé uniquement sur les explants colorectaux, il n’affecte pas les explants cervicaux, en tout cas pas de façon détectable dans notre dosage LDH. Il y a plusieurs hypothèses pour expliquer cette différence : 1) dans le cas où l’effet cytotoxique du LS est spécifique des lymphocytes, la proportion moindre de lymphocytes dans les muqueuses exocervicales par rapport à la population cellulaire totale comparée aux muqueuses colorectales (Hussain et al. 1995; Grivel et al. 2007; Trifonova et al. 2014) pourrait conduire à un manque de détection d’une mortalité accrue des lymphocytes dans les explants cervicaux par le dosage de la LDH. Ce dosage étant global sur l’ensemble des populations cellulaires, il n’est donc potentiellement pas assez sensible pour une population faiblement représentée. Dans ce cas, on ne peut pas exclure que l’effet inhibiteur du LS sur l’infection des explants exocervicaux soit dû à un possible effet cytotoxique sur les lymphocytes. Cependant, les explants exocervicaux cultivés en présence de sérum humain montrent également un effet inhibiteur du LS, et des lymphocytes infectés ont pu être observés dans des explants colorectaux et cervicaux cultivés dans du milieu contenant 10% de SVF à J7. Ces deux éléments tendraient à prouver que l’effet cytotoxique n’est pas spécifique des lymphocytes. Une analyse de la viabilité par type cellulaire en FACS sur cellules isolées ou par TUNEL in situ devra être réalisée. D’autre part, pour nous assurer que la cytotoxicité en sérum humain, globalement plus élevée qu’en SVF, ne masque pas un effet cytotoxique sur les lymphocytes, les expériences d’infection et de viabilité devront être répétées avec une concentration en sérum humain plus faible (5%). Dans l’hypothèse où l’effet cytotoxique du LS combiné au SVF n’est pas spécifique des 170 lymphocytes, celui-ci pourrait s’expliquer par un moins bon maintien de l’architecture et de la viabilité des tissus colorectaux par rapport aux tissus exocervicaux. Nos résultats sur les explants cervicaux montrent une inhibition de l’infection virale productive par le VIH-1 en présence de LS sans que l’on puisse observer un effet cytotoxique. Cette inhibition est relativement faible mais constante. Ceci va à l’encontre des résultats que nous avons obtenus précédemment (cf chapitre 1) sur des lymphocytes T CD4+ sanguins, à savoir un effet stimulateur du LS. L’inhibition observée dans les explants cervicaux pourrait être liée à une sensibilité au LS différente entre les cellules cibles du VIH présentes dans les tissus cervicaux et les cellules sanguines, et/ou refléter un effet inhibiteur (ou non stimulateur) d’autres cellules du tissu sur l’infection. Ainsi, Kafka et al. (Kafka et al. 2012) ont montré que la forte concentration de TGFβ dans le LS d’hommes en phase chronique de l’infection par le VIH entraîne une diminution de la concentration de la cytokine proinflammatoire TNFα produite par les cellules épithéliales non exposées au LS, laquelle stimule normalement l’infection de cellules cibles. Par ailleurs, les cellules épithéliales secrètent des facteurs anti-microbiens ayant une activité anti-VIH tels que les défensines dont HBD2 (Duits et al. 2003; Ganz 2003; Quinones-Mateu et al. 2003; Porter et al. 2005), MIP 3a/CCL20 (Ghosh et al. 2009b), Trapin/Elafin (Ghosh et al. 2009a) et SLPI (Tomee et al. 1997; Wahl et al. 1997; Hocini et al. 2000; Fahey and Wira 2002; King et al. 2002). Elles produisent également des facteurs inhibant le VIH tels que les ligands de CCR5, MIP1α, MIP1β, RANTES et le ligand de CXCR4, SDF1a. Wira et al., ont ainsi montré que les sécrétions des cellules épithéliales du tractus génital féminin supérieur, dont les cellules épithéliales de l’exocol, inhibent la réplication du VIH (Wira et al. 2011). L’effet du LS sur les sécrétions antimicrobiennes des cellules épithéliales n’est pas connu. Outre la barrière épithéliale, d’autres cellules des muqueuses sont impliquées dans la défense contre les pathogènes et pourraient être stimulées par le LS. Outre les lymphocytes T qui représentent environ 40 % des cellules immunitaires au niveau de l’exocol, il s’agit des cellules NK (environ 10 % des leucocytes), des macrophages (environ 10%), des granulocytes (10-30%), des lymphocytes B (10%) et des cellules dendritiques (Quillay 2014b). Il a été montré que des facteurs solubles produits par les cellules NK de l’endomètre gestant inhibent la réplication du VIH dans les macrophages (Quillay 2014b). Un rôle des cellules immunitaires présentes dans les explants cervicaux 171 dans l’inhibition de l’infection par le LS n’est donc pas à exclure. Par ailleurs, il a été décrit tout dernièrement une activité antivirale contre le VIH des fibroblastes du tractus génital femelle (secrétion de RANTES, SDF1a, CCL20) (Mickey V. Patel 2014). Nous avons cherché à mettre en évidence un effet inhibiteur des sécrétions issues des tissus cervicaux exposés au LS. Nos expériences sur TZM-bl n’ont pas permis de mettre en évidence un tel effet. Cependant, ces résultats sont à prendre avec précaution pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il est possible que la concentration finale (5%) des sécrétions exocervicales sur les TZM-bl soit trop faible pour mesurer un effet. Ainsi, nous n’avons pas reproduit les résultats de Wira et al. (Wira et al. 2011) montrant un effet inhibiteur des sécrétions exocervicales en absence de LS sur l’infection des TZM-bl. Ceci pourrait s’expliquer par des différences de protocole : ces auteurs ont utilisé les sécrétions de cellules épithéliales polarisées sur 48h, diluées ensuite au 1/10ème et pré-incubées une heure avec le virus avant d’infecter les TZM-bl avec leur inoculum. Or pour nous placer dans les conditions les plus physiologiques possibles, nous avons décidé de ne pas pré-incuber le virus. Par ailleurs, il est vraisemblable que les sécrétions épithéliales obtenues dans ces conditions soient plus concentrées. Le manque de polarisation des cellules épithéliales dans notre système a également pu influer sur leurs sécrétions. Des expériences complémentaires avec une concentration finale sur TZM-bl plus élevée des sécrétions des explants devront être réalisées dans un premier temps. De plus, il est possible comme nous l’avons montré dans le chapitre I, que les TZM-bl soient moins sensibles à un effet inhibiteur, médié par exemple par des cytokines, que les PBMC. Nous testerons donc dans un second temps l’effet de ces sécrétions sur l’infection de PBMC. D’autre part, les cellules épithéliales dégénèrent rapidement au cours de la culture (Michelini et al. 2005), nous pourrions donc envisager de récolter les surnageants seulement quelques heures après l’exposition au LS. Afin de continuer à explorer le rôle des sécrétions exocervicales dans l’effet inhibiteur du LS sur l’infection par le VIH-1 des explants exocervicaux, nous pourrons comparer la concentration de certaines cytokines dans les surnageants par une analyse multiplex (Luminex, Biorad) et par des ELISA spécifiques commerciaux 172 (R&D system, antibodiesonline…). En effet, plusieurs cytokines (IL-10, TGFβ1, IL-8, MIP1α, MIP1β, RANTES, CCL20, IFNα…) et protéines (SLPI, LL-37 cathélicidine, β défensines, élafine, lactoferrine) pourraient être impliquées dans un effet inhibiteur (Borrow et al. 2010; Firoz Mian and Ashkar 2011; Pollakis and Paxton 2012). Si nos résultats sur l’influence des sécrétions sur l’infection se confirmaient, cela pourrait signifier que le LS inhibe l’infection des explants cervicaux non pas en agissant directement sur le virus ou les cellules cibles mais sur les cellules environnantes. Il est également important de nous intéresser aux différences au niveau des cellules cibles entre les explants et les PBMC qui pourraient expliquer les différences entre les résultats obtenus sur nos modèles cellulaires et tissulaires. En effet, il existe une plus grande proportion de macrophages dans les explants cervicaux par rapport aux PBMC (Palacio et al. 1994) et il a été montré que la souche R5 BaL, qui est très similaire à la souche SF162 pour son tropisme pour les macrophages, infecte préférentiellement les macrophages cervicaux par rapport aux lymphocytes T (Greenhead et al. 2000). A l’inverse, les cellules cibles du VIH dans les PBMC sont principalement des lymphocytes T CD4+. Par ailleurs, il est possible que le LS agisse différemment sur les lymphocytes T de la muqueuse par rapport aux PBMC, en raison de caractéristiques propres ou de différences de niveau d’activation, les PBMC ayant été stimulées par la PHA et l’IL-2. Afin de vérifier cette hypothèse, les cellules immunitaires CD45+ seront isolées des explants par séparation sur billes magnétiques (MidiMACS, Miltenyibiotech), comme décrit par Willey et al. (Willey et al. 2003), après dissociation enzymatique du tissu à la collagénase II (Shacklett et al. 2003; Fletcher et al. 2006a). Des tests d’infection seront réalisés en présence ou absence de LS sur les cellules CD45+ isolées, cultivées en plaque 96 puits dans le milieu de culture des explants (RPMI+ 10% SVF) afin d’explorer un effet direct du LS sur l’infection de ces cellules. 173 Figure 1 : Mise en évidence des cellules cibles du VIH-1 et de leur infection au cours de la culture. Des explants cervicaux et colorectaux ont été prélevés à J0 et J7 de la culture puis fixés au paraformaldéhyde, déshydratés et inclus en paraffine. Des coupes sériées sont ensuite réalisées. A : Histologie des explants cervicaux et colorectaux. Coloration à l’hémalun de Masson. B : Immunohistochimies réalisées avec les anticorps anti-CD163 (macrophages), antiCD3 (lymphocytes T), anti-CD4. Un anticorps isotypique a été utilisé comme contrôle négatif et ne montre aucun marquage (résultats non présentés). C - F : Mise en évidence de cellules infectées par le VIH dans les explants cervicaux (C, D) et colorectaux (E, F). Les marquages ont été réalisés avec des anticorps anti-p24 (vert) et anti-CD3 (C, E) (rouge) ou anti-CD163 (D, F) (rouge) . Les noyaux ont été marqués au DAPI (bleu). La photo principale présente l’image superposée des trois marquages. Les photos latérales correspondent aux images individualisées des 2 marquages. 174 175 Figure 2 : Effet du LS sur l’infection par le VIH-1 et la viabilité des explants colorectaux. Les explants sont incubés 3h à 37°C avec de l’inoculum (virus seul ou virus + LS 20%) puis lavés avec du PBS et mis en culture pendant 11 jours. Le milieu de culture, contenant 10% de SVF ou de sérum humain AB- (SH) est renouvelé entièrement jusqu’à J5 puis en partie seulement (400µl sur 1ml). Les conditions sont testées en duplica ou triplica selon les donneurs. A : L’infection est évaluée par dosage de la quantité de protéine virale p24 (en pg/ml) mesurée dans les surnageants de chaque puits lors d’expériences indépendantes effectuées sur des explants colorectaux de 12 donneurs différents. Les résultats représentent les quantités de protéines virales p24 dans les surnageants, en cumulé, à J11 et sont exprimés en moyenne des duplicatas/triplicatas par conditions +/- SEM (A). B : Mesure en qPCR de l’ADN viral (LTR) dans les explants à J11 et exprimée en copie d’ADN viral par million de cellules. Chaque point représente une expérience indépendante et exprime la moyenne des duplicatas/triplicatas par conditions. C,D : Les mêmes explants on été cultivés soit dans 10% de SVF (C) soit dans 10% de SH (D). La cytotoxicité est évaluée par mesure de la LDH dans les surnageants d’explants. Les résultats représentent la moyenne +/- SEM de 4 expériences indépendantes. E, F : Deux expériences indépendantes représentatives sont présentés en E. Les résultats représentent la quantité cumulée de protéines virales p24 (E) ou la quantité de LDH relarguée (F) dans le surnageant au cours de la culture et sont exprimés en moyenne des duplicatas/triplicatas par conditions +/SEM. 176 177 Figure 3 : Comparaison de la viabilité des explants colo-rectaux cultivés avec du SVF ou du sérum humain. La cytotoxicité après infection par du virus seul dans les explants mis en culture dans du milieu contenant 10% de SVF a été comparée à celle des explants mis en culture dans du milieu contenant 10% de SH. Les résultats représentent la moyenne +/- SEM de 4 expériences indépendantes. 178 Figure 4 : Effet du LS sur l’infection par le VIH-1 et la viabilité des explants cervicaux. Les explants sont incubés 3h à 37°C avec de l’inoculum (virus seul ou virus plus LS 20%) puis lavés avec du PBS et mis en culture pendant 11 jours. Le milieu de culture, contenant 10% de SVF ou de sérum humain AB- (SH) est renouvelé entièrement jusqu’à J5 puis en partie seulement (400µl sur 1ml). Les conditions sont testées en duplicata ou triplicata selon les donneurs. A : L’infection est évaluée par dosage de la quantité de protéine virale p24 (en pg/ml) mesurée dans les surnageants de chaque puits lors d’expérience indépendantes effectuées sur des explants cervicaux de 13 donneurs différents. Les résultats représentent les quantités de protéines virales p24 dans les surnageants, en cumulé, à J11 et sont exprimés en moyenne des duplicata/triplicata par conditions +/- SEM (A). B : Mesure en qPCR de l’ADN viral (LTR) dans les explants à J11 et exprimée en copie d’ADN viral par million de cellules. Chaque point représente une expérience indépendante et exprime la moyenne des duplicatas/triplicatas par conditions. C,D : Les mêmes explants ont été cultivés soit dans 10% de SVF (C) soit dans 10% de SH (D). La cytotoxicité est évaluée par mesure de la LDH dans les surnageants d’explants. Les résultats représentent la moyenne +/- SEM de 4 expériences indépendantes. E, F : Deux expériences indépendantes représentatives (l’une en SVF, explant 191113, l’autre en SH, explant 51011) sont présentées en E. Les résultats représentent la quantité cumulée de protéines virales p24 (E) ou la quantité de LDH relarguée (F) dans le surnageant au cours de la culture et sont exprimés en moyenne des duplicatas/triplicatas par conditions +/- SEM. 179 180 Figure 5 : Effet des sécrétions des cellules de l’environnement en réponse au LS dans les explants sur l’infection des TZM-bl. Les explants sont incubés 3h à 37°C avec de l’inoculum (RPMI ou RPMI plus LS 20%) puis lavés avec du PBS et mis en culture pendant 3 jours. Le milieu de culture est renouvelé entièrement et prélevé à J1 et J4. Les conditions sont testées en duplicata ou triplicata selon les donneurs. Des TZM-bl sont infectées 3h avec un inoculum contenant du VIH-1 R5 SF 162 (2ng de p24/ml final) mélangé volume à volume avec du RPMI ou avec les surnageants de culture précédemment récoltés. A : L’infection des cellules est quantifiée par dosage de l’expression des gènes rapporteurs des TZM-bl et exprimé en fold change par rapport à l’infection par du virus seul. B : L’activité métabolique est évaluée par mesure de l’ATP produit par les cellules. Chaque point représente une expérience indépendante effectuée sur des explants cervicaux de 5 donneurs différents et exprime la moyenne des triplicatas par conditions. 181 182 Chapitre III Fractionnement du liquide séminal et identification des facteurs à activité biologique sur l’infection par le VIH-1 183 Chapitre III : Fractionnement du liquide séminal et identification des facteurs à activité biologique sur l’infection par le VIH-1 OBJECTIFS ET STRATÉGIES EXPÉRIMENTALES Les études réalisées à ce jour indiquent que le LS est un fluide extrêmement riche en protéines et qui possède des actions multiples qui peuvent, selon les modèles cellulaires et les protocoles, soit favoriser, soit inhiber l’infection par le VIH. Nos résultats (chapitres I et II) suggèrent fortement que l’effet global du LS dans des modèles complexes (PBMC, tissus) correspond à la somme d’effets inhibiteurs et stimulateurs de différents facteurs. Afin d’identifier les différents protéines/peptides du LS avec une activité biologique sur l’infection par le VIH, nous avons choisi de fractionner ce fluide par HPLC successives afin de le décomplexifier et d’identifier les facteurs actifs par spectrométrie de masse. MATÉRIELS ET MÉTHODES Comme pour les chapitres précédents, les matériels et les méthodes relatifs à cette étude ont été décrits plus en détail dans la partie « Matériels et Méthodes » de ce manuscrit. Nous en résumons ici simplement les grandes lignes. Le LS est fractionné par HPLC successives (échange d’anions, gel filtration puis phase inverse). A chaque cycle chromatographique, l’activité des fractions est testée en triplicat sur nos modèles cellulaires. Les fractions sont mélangées volume à volume avec la souche de VIH-1 R5 SF162, pour former l’inoculum. Les TZM-bl ou les PBMC sont incubés 3h à 37°C avec celui-ci (concentration finale de virus 2ng p24/ml, concentration finale des fractions 10%). Après avoir remplacé l’inoculum par du milieu, les cellules sont mises en culture. Après 2 jours de culture, pour les TZMbl, l’infection est évaluée par mesure de l’activité System, β-galactosidase (Gal-Screen Applied Biosystem). Pour les PBMC, après 3 jours de culture, les surnageants sont collectés et congelés pour un dosage indirect de l’infection, évaluée via l’infection de TZM-bl par les surnageants de PBMC. Les TZM-bl sont incubés pendant 3h en présence de surnageant de PBMC (dilué au 10 ème). Après 2 jours de culture, l’infection est évaluée par mesure de l’activité β-galactosidase (GalScreen System, Applied Biosystem). 184 Compte-tenu du grand nombre de fractions générées par la succession d’étapes de chromatographie, les fractions voisines les plus actives sont réunies pour être re-fractionnées pour la purification des facteurs impliqués. Le cycle fractionnement/tests d’activité est répété jusqu’à l’obtention d’une fraction fortement enrichie. Les protéines/peptides isolés sont alors caractérisés sur un spectromètre de masse LTQ-Orbitrap XL ETD (ThermoFischer Scientific), utilisé sur la plate-forme Protéomique Biogenouest. Les spectres de masse obtenus sont traités par deux moteurs de recherche (Mascot et Proteome Discoverer). Ces moteurs de recherche criblent à très haut-débit l’ensemble des bases de données biologiques internationales non redondantes pour permettre l’identification des facteurs biologiquement actifs. RÉSULTATS Détermination de la nature protéique des facteurs modulateurs de l’infection Afin de nous assurer que les effets du LS observés sur les modèles cellulaires et tissulaires (cf chapitre I et chapitre II) sont liés à des facteurs protéiques, un aliquot d’un pool de LS de 52 donneurs sains a été chauffé au bain marie à 95°C pendant 30 mn. Nous avons ensuite infecté des TZM-bl avec de faibles doses de virus de souche R5 de VIH-1 (concentration finale de 2 ng de p24/ml) en présence de différentes concentrations (1 %, 0.2 %, 0.04 %) du pool de LS chauffé ou non pendant un temps d’exposition court (3 h). Nos résultats montrent un effet stimulateur dose dépendant significatif sur l’infection du LS non traité à la chaleur en comparaison à l’infection par du virus seul, comme observé dans nos expérimentations précédentes. Au contraire, aucun effet du LS traité à la chaleur n’est constaté sur l’infection par le VIH-1 R5 SF 162, et une différence significative entre l’effet du LS non traité à la chaleur et celui du LS traité à la chaleur est observée (p=0,0118). Ces résultats suggèrent donc que l’effet modulateur du LS observé précédemment est dû à des facteurs protéiques (Figure 1). 185 Effet stimulateur du pool de LS ultracentrifugé En vue du fractionnement du liquide séminal et de l’identification des facteurs à activité biologique sur l’infection par le VIH-1, un nouveau pool de liquide séminal (pool D) de 21 donneurs VIH- a été constitué. Dans un 1er temps, nous avons voulu nous assurer que ce nouveau pool de LS avait le même effet sur l’infection que ceux précédemment testés en le comparant à notre pool A de LS de 52 donneurs VIH-. En parallèle, nous avons ultracentrifugé à 105 000 g pendant 1 heure une partie du pool D afin de le fractionner par HPLC dans un second temps. Nous avons donc également évalué l’effet du pool D de LS ultracentrifugé sur l’infection par le VIH-1 sur nos modèles cellulaires. Pour cela, les PBMC et les TZM-bl ont été incubés pendant 3 h en présence de VIH-1 R5 SF162 (2ng/ml) et de liquide séminal à différentes concentrations. Le pool A ainsi que le pool D et son correspondant ultracentrifugé, présentent tous les trois un effet stimulateur dose dépendant sur l’infection qui est significatif par rapport à l’infection par du virus seul, aussi bien sur TZM-bl que sur PBMC. Aucune différence significative n’est observée entre l’effet des différents LS testés (Figure 2). Fractionnement par chromatographie par échange d’anions des protéines et peptides du liquide séminal Le pool D de LS ultracentrifugé a subi un premier cycle de fractionnement par HPLC échangeuse d’anions. Les protéines exclues présentes dans les 10 premières fractions sont réunies. Tout comme les 32 tubes suivants elles ne montrent pas d’absorbance. Les fractions 43 à 129 sont collectées séparément. Après avoir vérifié que la concentration en sel des solvants utilisés pour l’HPLC échangeuse d’anions était compatible avec nos tests d’activité biologique sur TZM-bl et PBMC par des tests de cytotoxicité et d’infectivité (résultats non présentés), nous avons infecté des TZM-bl et des PBMC avec des inocula contenant du virus VIH-1 de souche R5 SF162 (2ng/ml) mélangé ou non aux fractions (dilution finale 10%). Les résultats d’infection sur PBMC montrent que plusieurs fractions consécutives présentent un effet soit inhibiteur, soit stimulateur de l’infection par le VIH-1. Ainsi les fractions 73-77 montrent un effet stimulateur sur l’infection alors que les fractions 46-49, 55-61, 91-94, 115-119 et 123-125 ont un effet inhibiteur sur 186 l’infection par le VIH-1 des PBMC (Figure 3B). La viabilité des cellules a été évaluée en parallèle par un test métabolique et n’a pas montré d’effet cytotoxique pouvant être responsable de l’effet inhibiteur (résultats non présentés). Il n’a pas été tenu compte des fractions ayant un effet différent des fractions consécutives ou présentant un SEM trop important telles que les fractions 81 à 83. L’effet des fractions sur l’infection des TZM-bl est moins prononcé que sur l’infection des PBMC et seules les fractions 46-49 et 64-69 montrent un effet inhibiteur sur l’infection par le VIH-1 (Figure 3 C). Les fractions consécutives présentant un effet semblable sur l’infection par le VIH-1 sont regroupées dans des pools nommés de la façon suivante : FA pour désigner un pool de fraction anionique, suivi des numéros des premières et dernières fractions réunies (FA46-49, FA55-61, FA64-69, FA73-77, FA91-94, FA115-119, FA123-127). Fractionnement par gel filtration des protéines et peptides des fractions anioniques du liquide séminal Les pools de fractions (FA46-49, FA55-61, FA64-69, FA73-77, FA91-94, FA115-119, FA123-125) constitués après les tests biologiques consécutifs au premier cycle d’HPLC ont été lyophilisés puis repris dans un tampon adéquat avant de subir un deuxième cycle de fractionnement par HPLC sur colonne de gel filtration. Pour chaque pool de fractions, 28 nouvelles fractions de gel filtration (FG) sont obtenues et annotées FA X-Y/FGn (n : numéro de la fraction récupérée). L’effet sur l’infection par le VIH-1 de chacune d’elle est testé sur PBMC, en même temps que l’effet du pool de fractions anioniques correspondant. Les résultats d’infection sur PBMC montrent que les fractions obtenues par gel filtration présentent à nouveau un effet soit inhibiteur soit stimulateur de l’infection par le VIH-1. Parmi les fractions obtenues suite à l’HPLC par gel filtration des pools FA46-49, FA55-61, FA64-69, FA91-94, FA115-119, FA123-127, nous avons choisi de nous intéresser dans un premier temps aux fractions présentant un effet inhibiteur sur l’infection (en rouge, Figure 4B). En effet, les fractions regroupées pour le deuxième 187 cycle de fractionnement révélaient une activité inhibitrice sur l’infection par le VIH-1, activité qui est confirmée par l’effet du pool de fractions anioniques sur l’infection par le VIH-1 (Figure 4 B) à l’exception du pool 64-69. A l’inverse, pour les fractions obtenues suite à l’HPLC par gel filtration du pool FA73-77, nous avons choisi de nous intéresser dans un premier temps aux fractions présentant un effet stimulateur sur l’infection (en bleu, Figure 4B). En effet, les fractions réunies pour le 2ème cycle de fractionnement révélaient une activité stimulatrice sur l’infection par le VIH-1, activité qui est confirmée par l’effet du pool de fractions anioniques sur l’infection par le VIH-1 (Figure 4 B). Des gels d’électrophorèse avec coloration au nitrate d’argent ont été réalisés afin de visualiser en partie la complexité des fractions FG obtenues (Figure 4C). La faible coloration voire l’absence de coloration obtenue pour certaines fractions suggère une concentration protéique extrêmement faible. A l’inverse, pour certaines fractions FG la coloration de plusieurs bandes protéiques indique la présence de plusieurs protéines/peptides différents et suggère que la complexité protéique de la fraction nécessite un 3ème cycle de fractionnement (HPLC en phase inverse). Les chromatogrammes des fractionnements par HPLC gel filtration présentent les valeurs d’absorbance à 210 nm et 280 nm sous la forme de pics plus ou moins individualisés (Figure 4A) et reflètent la concentration protéique et la complexité de la fraction. Leur analyse et celle des gels d’électrophorèse (Figure 4C), ont permis de sélectionner les fractions FG d’intérêt qui devront subir un 3 ème cycle de fractionnement (FA46-49/FG14-15 ; FA46-49/FG20-24 ; FA46-49/FG28-30 ; FA4649/FG34-37 ; FA55-61/FG13-19 ; FA55-61/FG23-24 ; FA55-61/FG27-32 ; FA5561/FG34-37 ; FA64-69/FG24-27 ; FA73-77/FG31-39 ; FA91-94/FG15-16, /FG1821 et FA115-119/FG27) et celles pour lesquelles une identification des peptides et protéines par spectrométrie de masse pouvaient être d’ores et déjà envisagée. Identification des facteurs biologiques par spectrométrie de masse Une identification par spectrométrie de masse après le 2 ème cycle de fractionnement a été réalisée sur les fractions montrant une faible complexité protéique – pics d’absorbance bien individualisés – et/ou une faible concentration protéique (Figures 4A et 4C) : fractions FA91-94/FG12, /FG24, /FG33-34, /FG36-37 ; 188 FA115-119/FG15-16, /FG19-20, /FG29, /FG33-35 ; FA123-125/FG12-14, /FG19, /FG21, /FG24, /FG27, /FG33-35. L’identification par spectrométrie de masse sur LC-MS/MS des peptides et protéines de la fraction FA91-94/FG12, a permis d’identifier plusieurs fragments issus des protéines suivantes : la PIP (prolactin-inducible protein), la séménogéline 1, la séménogéline 2, la PAP (prostatic acid phosphatase), la clusterine, la mucine 6, la carboxypeptidase, la molécule du complément C3, l’actine, la glutamine γ glutamyltransférase 4, la lipoprotéine lipase et l’albumine sérique (Table 1). La liaison de certaines de ses protéines aux protéines virales ou aux récepteurs du VIH-1 et donc leur rôle dans l’infection par le VIH-1 a déjà été décrit (Bouhlal et al. 2002; Munch et al. 2007; Martellini et al. 2009; Stax et al. 2009; Kim et al. 2010; Roan et al. 2011; Sabatte et al. 2011; Roan et al. 2014b). L’identification par spectrométrie de masse sur Orbitrap des peptides et protéines de la fraction FA115-119/FG15-16 n’a permis de mettre en évidence que de la Kératine, protéine majoritaire dans l’échantillon et pouvant masquer l’identification des protéines d’intérêt. Pour les autres fractions, aucune protéine n’a pu être identifiée et ce probablement à cause d’une concentration protéique trop faible ne permettant pas la détection par le spectromètre. Par ailleurs, après coloration au nitrate d’argent, les gels sont excisés autour des bandes d’intérêt qui sont ensuite digérées à l a trypsine. Une identification par spectrométrie de masse a été réalisée sur les peptides de digestion afin d’en évaluer la complexité. Cela a permis de générer plusieurs listes de peptides identifiés. Parmi ces nombreux peptides, correspondant à une cinquantaine de protéines, des fragments de la PIP et de la fibronectine sont identifiés dans plusieurs bandes. Comparaison de certains peptides identifiés dans la littérature par alignement de séquence Afin de comparer les séquences des fragments protéiques identifiés par spectrométrie de masse à celles des peptides connus pour interagir avec les VIH-1 tels que SEVI, et les fragments de SEM1 et SEM2 (Munch et al. 2007; Kim et al. 189 2010; Roan et al. 2011) ou avec le récepteur CD4 telle que la PIP, nous avons réalisé un alignement de séquence. L’alignement de séquence de nos deux peptides de digestion de la PIP présente dans la fraction FA91-94/FG12 avec ceux mis en évidence par Basmaciogullari et al. (peptide 4 et peptide 81) montre que l’un d’eux correspond à une partie de la région en C-terminal impliquée dans la liaison au récepteur CD4 (peptide 81) (Basmaciogullari et al. 2000) (Figure 5). L’alignement de nos deux peptides de digestion de la PAP montre qu’il s’agit des fragments PAP48-59 et PAP164-179 alors que le fragment de PAP qui permet la formation de SEVI est le fragment PAP248-286 (Munch et al. 2007). De la même façon, les fragments de séménogéline que nous avons caractérisés ne correspondent pas à ceux mis en évidence par Roan et al. (Roan et al. 2011; Roan et al. 2014b). La fibronectine a été identifiée dans notre fraction grâce à la présence de 12 peptides de digestion différents. Nous n’avons pas trouvé parmi eux le pentapeptide GRGDS, site de liaison de la fibronectine au VIH-1 (Pugliese et al. 1996). En revanche deux d’entre eux se retrouvent dans la région C-terminale contenant le domaine de liaison à l’héparine (aa1720-aa1988) (Skorstengaard et al. 1986; Bozzini et al. 1998). Cette région est impliquée dans la liaison aux protéines gp120 et gp160 et l’inhibition de l’infection par le VIH-1 et pourrait participer à l’effet inhibiteur de notre fraction (Figure 5B). DISCUSSION ET PERSPECTIVES Alors que la présence de molécules antimicrobiennes dans le LS a été mise en évidence depuis plus de 50 ans (Gurevitch et al. 1951) et qu’il a été montré que ces molécules ( défensines, cathélicidines et autres peptides) étaient produites par le tractus génital mâle (Grandjean et al. 1997; Malm et al. 2000; Com et al. 2003), seules quelques études se sont intéressées au rôle direct du LS sur l’infectivité du VIH-1 (Bouhlal et al. 2002; Munch et al. 2007; Sabatte et al. 2007; Martellini et al. 2009; Balandya et al. 2010; Kim et al. 2011; Roan et al. 2011). Nos résultats montrent que le LS exercerait une activité globalement stimulatrice sur l’infection de PBMC et de TZM-bl par le VIH-1 et que cet effet serait 190 lié aux facteurs protéiques du LS. Cependant, nous avons mis en évidence (Chapitre I) que l’effet du LS sur l’infection des cellules cibles du VIH est complexe et résulte très vraisemblablement de la somme d’effets inhibiteurs et stimulateurs. Les tests d’activité biologique réalisés sur les fractions après la 1 ère HPLC confirment cette hypothèse : ainsi certaines fractions du LS inhibent l’infection par le VIH-1 tandis que d’autres la stimulent. La comparaison des profils de l’effet des fractions sur l’infection par le VIH-1 des TZM-bl ou des PBMC, modèle cellulaire plus complexe, suggère que le ou les facteurs biologiques actifs dans les fractions 46-49 et 64-69 qui ont un effet à la fois sur l’infection des TZM-bl et sur les PBMC pourraient agir soit directement sur le virus, soit en modulant l’attachement et l’entrée du virus dans les cellules, les TZM-bl constituant un modèle cellulaire à cycle viral unique. Les mécanismes d’action pour les facteurs biologiques présents dans les autres fractions actives uniquement sur PBMC pourraient soit agir par ces mêmes mécanismes, soit en inhibant la réplication du virus, en modifiant par exemple l’état d’activation des cellules cibles du virus et la réponse des autres cellules immunitaires (lymphocytes T CD8+, cellules NK…), ces derniers effets ne pouvant être observés sur la lignée TZM-bl. A l’issue du 2ème fractionnement, nous avons cherché à identifier des protéines dans certaines des fractions d’intérêt. Pour une partie d’entre elles, la concentration protéique était trop faible pour permettre une identification malgré la mise en évidence d’une activité biologique. Ce résultat, bien que surprenant, suggère que certains composants du sperme pourraient moduler l’infection à de très faibles concentrations. Si on prend pour exemple la fraction FA123-125/FG27, celle-ci présente une activité inhibitrice sur l’infection et l’absorbance observée sur le chromatogramme de la 2ème HPLC laissait supposer une forte concentration protéique. Pourtant l’électrophorèse avec coloration au nitrate d’argent n’a révélée aucune bande et la spectrométrie de masse n’a pas permis de mettre en évidence et d’identifier de protéine. On peut donc supposer que cette fraction contient de nombreuses protéines en très faible concentration et que celles-ci exercent éventuellement une action synergique pour inhiber l’infection par le VIH-1. Ceci confirmerait les résultats de Martellini et al. (Martellini et al. 2009) qui avaient montré 191 que le LS avait une action inhibitrice sur l’infection par le VIH-1 même à de très faible concentration (dilution au 3200ème). L’analyse par spectrométrie de masse sur les bandes de gel d’électrophorèse, bien qu’informative, présente l’inconvénient de ne fournir qu’une information partielle. En effet, seules les bandes colorées au nitrate d’argent et visibles ont été découpées. Or les plus petites protéines ont pu migrer en dehors du gel et ne pourront donc pas être visualisées et identifiées par spectrométrie de masse. D’autre part, des protéines peuvent être présentes en faible concentration et ne pas être visibles sur le gel après coloration. Malgré tout la liste des peptides obtenus confirme la complexité des fractions correspondantes et la nécessité de procéder à une nouvelle étape de fractionnement par HPLC. La spectrométrie de masse sur la fraction inhibitrice FA91-94/FG12 digérée par la trypsine a permis d’identifier des peptides issus de 13 protéines. Parmi celles-ci, on retrouve la PIP, la séménogéline 1, la séménogéline 2, la PAP et la clusterine déjà présentes dans la liste de polypeptides inhibiteurs de l’infection par le VIH-1 de Martellini et al. (Martellini et al. 2009). La PIP, aussi appelé gp17/SABP/EP-GP, est exprimée par les glandes salivaires et lacrymales et, ce qui nous intéresse plus particulièrement, par les vésicules séminales, et elle se retrouve en abondance dans les fluides corporels (sang, lait, fluide amniotique, sperme) (0,5-1mg/ml dans le LS) (Basmaciogullari et al. 2000; Umadat et al. 2013). Elle est également retrouvée dans la région post- acrosomale des spermatozoïdes et reste liée à leur surface après capacitation jouant probablement un rôle dans la fertilité (Bergamo et al. 1997). La PIP possède la capacité à se lier au récepteur CD4. Cette interaction forte induit un changement de conformation du CD4 ce qui empêche sa liaison à la gp120 et donc inhibe l’infection par le VIH-1 (Autiero et al. 1991; Autiero et al. 1997). Basmaciogullari et al. (Basmaciogullari et al. 2000) ont démontré que deux régions en N-terminal et C-terminal de la protéine sont importantes pour la liaison au CD4. Les acides aminés D115--R118E119, D125D126 (Figure 5) semblent se lier au CD4 alors que les autres acides aminés jouent un rôle dans la conformation du site de liaison au CD4 (Basmaciogullari et al. 2000). Or un des fragments de la PIP que 192 nous avons identifié par spectrométrie de masse contient les acides aminés E119 et D125D126 précédemment cités. Ce même fragment est retrouvé parmi les peptides identifiés à partir de certaines bandes d’électrophorèse. On peut donc émettre l’hypothèse que le fragment de la PIP présent dans notre fraction avant digestion trypsique préalable à l’analyse par spectrométrie de masse, correspond à la région C-terminale qui lie le récepteur CD4. D’autres activités de la PIP ont été également mises en évidence, une liaison potentielle aux fragments de séménogéline 1 (Tomar et al. 2013) et une activité aspartyl-protéase qui lui permet de dégrader la fibronectine par clivage (Caputo et al. 2000; Naderi and Meyer 2012). Dans ce contexte, il faut noter que la fibronectine fait partie des 13 protéines que nous avons identifié dans notre fraction inhibitrice. La fibronectine peut se lier au VIH-1 par ses séquences pentapeptidiques GRGDS (Pugliese et al. 1996) mais aucune de ces séquences n’a été trouvée dans nos peptides de digestion. La fibronectine peut également se lier aux protéines gp120 et gp 160 du VIH-1 par son domaine de liaison héparine entraînant une diminution de l’infection par le VIH-1 (Bozzini et al. 1998). Deux des peptides de digestion identifiés sont issus de cette région, celle-ci pourrait être impliquée dans l’effet inhibiteur de la fraction. Une autre étude a montré que la fibronectine peut également être liée de façon covalente à des protéines inhibitrices du VIH-1 telles que l’élafine et la trappine 2, via l’action de transglutaminase (Moreau et al. 2008). Or une protéine de cette famille a été identifiée dans notre fraction inhibitrice. Il s’agit de la protéine glutamine γ glutamyltransférase 4. Cette enzyme catalyse la formation de liaison covalente entre les protéines. Elle est sécrétée de façon spécifique par la prostate (Grant et al. 1994). Ces activités de la fibronectine vont dans le sens d’une modulation inhibitrice de l’infection par le VIH-1 comme montrée dans notre fraction, mais la fibronectine peut aussi se lier à la surface des cellules épithéliales via son interaction avec la β1intégrine, ce qui favorise la liaison du virus aux muqueuses et facilite l’infection par le VIH-1 (Maher et al. 2005). 193 Enfin la fibronectine participe également à la formation du coagulum séminal et interagit avec la séménogéline 1 et la séménogéline 2 (Roan et al. 2014a). Si Martellini et al. (Martellini et al. 2009) ont émis l’hypothèse que les séménogélines 1 et 2 étaient impliquées dans l’effet inhibiteur de LS qu’ils ont mis en évidence, Roan et al, ont montré, en revanche, que des fragments de séménogéline 1 et 2 après clivage par la PSA s’agrégeaient pour former des fibrilles amyloïdes qui stimulent l’infection in vitro par le VIH-1 (Roan et al. 2011). De la même façon, la PAP, présente parmi les protéines identifiées, est clivée en fragments spécifiques, nommés SEVI, qui s’agrègent en fibrilles amyloïdes et stimulent l’infection par le VIH-1 (Munch et al. 2007; Kim et al. 2010). Il faut noter que nos peptides de digestion identifiés de la séménogéline 1 et 2 et de la PAP ne sont pas les mêmes que les fragments spécifiques stimulateurs de l’infection décrits par Munch et al. et Roan et al. dans leur publication (Munch et al. 2007; Roan et al. 2014b). Deux autres protéines, pour lesquelles une action sur l’infection par le VIH-1 a été montrée dans des études précédentes, ont été identifiées. Il s’agit de la clusterine et de la mucine-6. Ces deux protéines en fortes concentrations dans le sperme, sont des ligands de DC-SIGN qui inhibent la capture du VIH-1 par les DC et la transmission au LT CD4+ et donc l’infection par le VIH-1 (Sabatte et al. 2007; Stax et al. 2009; Sabatte et al. 2011). Les études ayant mis en évidence l’action de ces 2 protéines sur les DC ont également montré que la clusterine et la mucin-6 n’avaient pas d’effet sur l’infection des PBMC (Sabatte et al. 2007; Stax et al. 2009; Sabatte et al. 2011). Celles-ci ne semblent donc pas être impliquées dans l’activité inhibitrice de notre fraction. Nous avons également identifié la molécule de complément C3. L’étude menée par Bouhlal et al (Bouhlal et al. 2002) a montré in vitro que les molécules du complément C3 contenues dans le sperme sont activées par le VIH-1. Les fragments C3 clivés générés stimuleraient l’infection des LT et macrophages. Enfin, l’actine a également été identifiée. Bien que le rôle central du cytosquelette d’actine dans l’infection par le VIH-1 (Rocha-Perugini et al. 2014), dans l’établissement de synapse immunologique et dans l’activation des LT (Roumier et al. 2001) (Lasserre and Alcover 2010) ait été mis en évidence, le rôle de l’actine présente dans le sperme n’a pas encore été montré. 194 Concernant les autres protéines identifiées, la carboxypeptidase, la lipoprotéine lipase et l’albumine sérique, aucun lien direct ou indirect n’a pu être trouvé dans la littérature. A ce stade de nos travaux, deux protéines candidates semblent donc se dégager pour expliquer l’action inhibitrice de la fraction FA91-94/FG12, la fibronectine et la PIP. Pour la suite de cette étude, l’activité biologique des fractions issues d’un 3ème cycle de fractionnement par phase inverse sera testée. Les tests d’activité biologique seront réalisés après vérification que la quantité de peptides/protéines présente dans ces fractions est suffisante pour une identification par spectrométrie de masse. Puis comme précédemment, les protéines/peptides isolés dans les fractions actives seront caractérisés par spectrométrie de masse. Parallèlement, nous tenterons de confirmer l’implication de la fibronectine et/ou de PIP dans l’effet inhibiteur de la fraction FA91-94/FG12 sur l’infection. Pour cela, nous pourrons envisager de tester l’effet de la fraction sur l’infection par le VIH-1 en présence d’anticorps soit anti-fibronectine soit anti-PIP. Si cette expérience s’avère concluante, elle pourra être appliquée pour les protéines d’intérêts qui seront mises en évidence après la 3ème HPLC. Nous pouvons également prévoir l’utilisation de peptides synthétiques ou de protéines recombinantes pour tester leurs effets en concentration physiologique sur l’infection par le VIH-1 dans nos modèles cellulaires et tissulaires. Enfin, il pourrait être intéressant de quantifier dans le liquide séminal d’hommes séropositifs et séronégatifs, les différents peptides/protéines pour lesquels un effet sur l’infection par le VIH-1 aura été confirmé. Cette quantification pourrait se faire par SRM (Single Reaction Monitoring, Isotope coded Protein Label) si aucun outil de dosage n’existe. 195 Figure 1 : Effet d’un traitement à la chaleur sur l’effet du LS d’hommes noninfectés sur l’infection par le VIH-1 (souche R5 SF162) dans le modèles TZM-bl. Les cellules ont été incubées pendant 3h en présence de virus (2ng de p24/ml ; MOI : 0,1 sur TZM) et de liquide séminal. Le liquide séminal a été ou non chauffé au bainmarie à 95°C pendant 30mn. Il a été utilisé à la dilution indiquée sur le graphique, correspondant à la dilution dans l’inoculum. Des tests d’infectivité ont été réalisés par dosage de l’expression des gènes rapporteurs des TZM-bl. Les résultats des tests d’infectivité sont exprimés en fold change par rapport au virus seul. Ils représentent la moyenne +/- SEM entre 3 expériences réalisées avec 1 pool de liquide séminal, chaque condition étant testée en triplicata. Le pool (n=52 donneurs) a été préparé par centrifugation à 1 000 g pendant 10 min et a été utilisé dans les expériences précédentes (cf. chapitre 1). (Test statistique : test non paramétrique de WilcoxonMann-Withney * p<0.05, ** p<0.01, valeurs significatives par rapport au virus seul). 196 Figure 2 : Effets du LS d’hommes non-infectés sur l’infection par le VIH-1 (souche R5 SF162) dans deux modèles cellulaires. Les PBMC (A) et les TZM (B) ont été incubées pendant 3h en présence de virus (2ng de p24/ml ; MOI : 0,01 sur PBMC et 0,1 sur TZM) et de liquide séminal. Le liquide séminal a été utilisé à la dilution indiquée sur le graphe, correspondant à la dilution dans l’inoculum. Des tests d’infectivité ont été réalisés par dosage de la protéine virale p24 dans le surnageant des PBMC (A) ou par dosage de l’expression des gènes rapporteurs des TZM (B). Les résultats des tests d’infectivité sont exprimés en fold change par rapport au virus seul. Ils représentent la moyenne +/- SEM entre 3 expériences réalisées pour chaque pool de liquide séminal, chaque condition étant testée en triplicata. Le pool A (n=52 donneurs) a été préparé par centrifugation à 1 000 g pendant 10 min et a été utilisé dans les expériences précédentes (cf. chapitre 1), et le pool D (n=21 donneurs) a été constitué pour le fractionnement par HPLC. Un partie du pool D a été préparée par centrifugation à 1 000 g pendant 10 min, l’autre partie a été centrifugée à 105 000g pendant 1h (Ultra Pool D). (Test statistique : test non paramétrique de Wilcoxon-Mann-Withney * p<0.05, ** p<0.01, valeurs significatives par rapport au virus seul). 197 Figure 3 : Fractionnement des protéines et peptides du liquide séminal par HPLC échangeuse d’anions et test d’activité biologique des fractions. (A) Le chromatogramme présenté est représentatif de 2 fractionnements indépendants réalisés sur un pool de 21 liquides séminaux. (B, C) Un aliquote de chaque fraction est utilisé pour des tests d’activité biologique sur l’infection par le VIH-1 (souche R5 SF162). Les PBMC (B) et les TZM (C) ont été incubés pendant 3h en présence de virus (2ng de p24/ml ; MOI : 0,01 sur PBMC et 0,1 sur TZM) et de fractions mélangées volume à volume avec le virus pour une dilution finale au 1/10. Des tests d’infectivité ont été réalisés par infection de TZM-bl avec les surnageants des PBMC (dilution finale 10%) (B) et par dosage de l’expression des gènes rapporteurs des TZM-bl (C). Les résultats des tests d’infectivité sont exprimés en fold change par rapport au virus seul. Ils représentent la moyenne +/- SEM entre 2 expériences, chaque condition étant testée en triplicata. 198 199 Figure 4 : Fractionnement des protéines et peptides des pools de fractions de l’HPLC échangeuse d’anions par HPLC gel filtration et test d’activité biologique des fractions. (A) Le chromatogramme présente la valeur d’absorbance à 210 nm et 280 nm au cours du temps d’élution. (B) Un aliquote de chaque fraction est utilisé pour des tests d’activité biologique sur l’infection par le VIH-1 (souche R5 SF162). Les PBMC ont été incubées pendant 3h en présence de virus (2ng de p24/ml ; MOI : 0,01) et de fractions mélangées volume à volume avec le virus. Des TZM-bl sont ensuite incubées en présence des surnageants des PBMC (dilution finale 10%) pendant 3h. L’infection des TZM-bl, reflet de l’infection des PBMC, est mesurée par dosage de l’expression des gènes rapporteurs des TZM-bl. Les résultats des tests d’infectivité sont exprimés en « fold change » par rapport au virus seul. Ils représentent la moyenne +/- SEM des triplicatas. (C) Electrophorèse des fractions protéiques d’intérêts. M : standard de poids moléculaires en kDa. Les protéines ont été colorées au nitrate d’argent. 200 201 202 203 204 205 206 207 208 Figure 5 : Alignement des séquences d’acides aminés. A : de la PIP, du peptide 81 (P81) impliqué dans la liaison de la PIP au récepteur CD4 et du fragment identifié par spectrométrie de masse (MSMS1) B : d’une partie de la fibronectine avec deux fragments identifiés par spectrométrie de masse MSMS2 et MSMS3. Le domaine de liaison à l’héparine, de la fibronectine, impliqué dans la liaison à la Gp120 et la Gp160 se situe entre les acides aminés 1720 et 1988 (Bozzini 1998, Skorstengaard 1986). 209 210 DISCUSSION GENERALE 211 DISCUSSION GENERALE ET PERSPECTIVES L’objectif de ma thèse a été de répondre à la question suivante : quel est l’effet du liquide séminal sur l’infection par le VIH-1 ? Pour tenter de répondre à cette question nous avons développé trois approches distinctes mais complémentaires. D’une part, l’analyse in vitro dans des modèles cellulaires de l’effet du liquide séminal d’hommes infectés par le VIH-1 comparé à celui de donneurs sains sur l’infectivité. D’autre part, l’analyse ex vivo sur des modèles tissulaires de l’effet du liquide séminal d’hommes sains sur l’infectivité. Et enfin, la recherche d’identification de facteurs stimulateurs ou inhibiteurs de l’infection présents dans le liquide séminal d’hommes sains via une approche protéomique. Les travaux réalisés au cours de ma thèse nous ont permis de : - Mettre en évidence pour la première fois à notre connaissance un effet différentiel du LS d’hommes séropositifs par rapport au LS d’hommes séronégatifs. L’effet stimulateur observé du LS d’hommes non-infectés sur l’infection par le VIH-1 des cellules T CD4+ est significativement diminué pour les LS d’hommes VIH+ et ceci semble au moins en partie lié à des différences d’expression du corécepteur CCR5. - Montrer sur des cultures organotypiques que le LS induit une diminution de l’infection ex vivo des tissus exocervicaux alors qu’aucun effet n’est observé sur l’infection des tissus colo-rectaux ; - Décomplexifier le LS par fractionnement grâce à des HPLC successives, de sélectionner des fractions biologiques actives et d’identifier deux protéines candidates, par spectrométrie de masse, potentiellement responsables d’un effet inhibiteur. Dans cette dernière partie, nous discuterons de l’effet du LS sur la transmission du VIH-1, des avantages mais aussi des limites de chacune des approches et stratégies expérimentales choisies. Nous proposerons alors de nouvelles expériences qui pourront être mises en place pour approfondir et/ou poursuivre ce travail. 212 I. AVANTAGES ET LIMITES DE NOS MODELES D’ETUDES Dans ces trois chapitres, nous avons utilisé des modèles d’étude (culture organotypique et isolement de cellules) qui tentent au mieux de répondre aux questions posées mais également de se rapprocher au maximum d’une réalité physiologique. Cependant nos modèles ont bien sûr des limites et nous essayerons ici de les détailler et d’explorer d’autres moyens d’études. a. Les modèles d’étude pour l’analyse de la transmission par voie sexuelle du VIH : avantages et inconvénients Afin de pallier notamment aux difficultés d’accès aux organes ou cellules de la muqueuse chez l’humain, les chercheurs ont développé des modèles permettant d’étudier l’effet du sperme sur la transmission du VIH. Les modèles cellulaires in vitro constituent des outils essentiels à la compréhension des mécanismes moléculaires et cellulaires de la transmission du VIH. Les modèles cellulaires qui ont été utilisés sont majoritairement des lignées cellulaires immortalisées et très souvent des cellules épithéliales génitales immortalisées : TZM-bl, HEC-1, End-1, SiHa, Ect 1 pour la muqueuse cervicovaginale (Berlier et al. 2005; Berlier et al. 2006b; Munch et al. 2007; Saidi et al. 2007; Sharkey et al. 2007), CaCo2 pour la muqueuse colorectale (Rohan et al. 2010); ou bien des lignées de lymphocytes T immortalisés : CEM, PM-1, Jurkat, Molt-4, MT4…(Munch et al. 2007; Sabatte et al. 2007; Stax et al. 2009). Les lignées cellulaires sont faciles d’accès, facilement à long terme, en grande quantité et à faible coût. Elles permettent une bonne reproductibilité des expériences en limitant les variations inter-individuelles liées aux cellules primaires directement isolées de patients et présentent des caractéristiques proches de celles des cellules ex vivo, notamment en termes d’expression de récepteurs membranaires et de différenciation cellulaire. Les cellules primaires isolées ou non, différenciées ou non (PBMCs, LT, DC, macrophages, kératinocytes primaires du col de l’utérus (Michelini et al. 2004), ou cellules primaires provenant de la muqueuse vaginale (Bobardt et al. 2007) constituent des modèles cellulaires qui présentent des caractéristiques plus physiologiques que les lignées cellulaires mais elles sont plus difficiles à préparer et à maintenir en culture [pour revue (Arien et al. 2012)]. Des modèles d’épithéliums polarisés reconstitués avec des lignées cellulaires et/ou des cellules isolées 213 (muqueuse cervico-vaginale, prépuce) cultivés sur des filtres peuvent également être utilisés. Ces modèles permettent de mimer la polarisation des cellules dans la muqueuse avec une face apicale (lumière) et une face basale (sous-muqueuse) (Bomsel 1997; Cremel et al. 2005; Bobardt et al. 2007; Saidi et al. 2007; Van Herrewege et al. 2007; Mesquita et al. 2009; Gali et al. 2010; Nazli et al. 2010), pour revue (Arien et al. 2012) et de polariser l’infection. Ces modèles permettent d’évaluer la capacité du VIH-1 à traverser la muqueuse par transcytose en dosant le virus retrouvé dans le milieu basal (Bomsel 1997; Bobardt et al. 2007) ou d’étudier la transmigration de cellules immunitaires telles que les cellules de Langerhans (Cremel et al. 2005) ou les MDM infectés (Carreno et al. 2002; Lawrence et al. 2012). Ces modèles in vitro reproductibles et modulables permettent d’étudier les premières étapes de la transmission sexuelle du VIH-1 mais ne permettent pas de tenir compte de l’ensemble des interactions cellulaires et de l’ensemble des facteurs présents in vivo. Dans le cas de notre étude sur l’effet du LS sur les lymphocytes T CD4+, nous avons utilisé des lymphocytes sanguins qui peuvent présenter des caractéristiques sensiblement différentes des lymphocytes muqueux (Slutter and Harty 2014) et qui ont été fortement activés par la PHA et l’IL-2 pour faciliter leur infection in vitro. En ce qui concerne les interactions cellulaires, nous avons initialement testé l’infection d’une population de PBMC qui comprend d’autres cellules immunitaires que les lymphocytes T CD4+ (lymphocytes T CD8+, cellules NK…). Nous n’avons pas observé de différence d’effet du LS sur les PBMC par rapport aux lymphocytes T CD4+ purifiés, suggérant que le LS n’impacte pas ces cellules. Toutefois, les proportions de cellules immunitaires et leurs caractéristiques sont bien différentes entre le sang et les muqueuses. Les modèles de muqueuse ex vivo constituent une alternative en principe encore plus physiologique que la culture primaire de cellules isolées : en effet, les interactions entre les différents types cellulaires présents dans les tissus sont ici préservées. Par ailleurs, les cellules primaires immunitaires sont souvent isolées du sang. En revanche, les modèles tissulaires permettent l’étude des cellules cibles dans un milieu et un environnement cellulaire conditionné, l’étude des mécanismes d’interaction entre les cellules de la muqueuse et le virus lors de la transmission du 214 VIH-1, l’étude des modifications structurales (Michelini et al. 2005) et physiologiques de la muqueuse suite à l’exposition à du virus, à du LS ou à des microbicides, etc. Les cultures organotypiques (explants cervicaux, colorectaux présentés dans cette thèse, et les explants de prépuce, urètre etc…) (Grivel and Margolis 2009; Ganor and Bomsel 2010; Cavarelli et al. 2013) permettent de partiellement préserver l’architecture de la muqueuse in vivo ainsi que l’environnement cellulaire et cytokinique local. L’une des limites majeures des cultures organotypiques est l’hétérogénéité inter-explant qui rend difficile l’interprétation des résultats ((Merbah et al. 2011) 2011; Arien, 2012 #12402; Grivel, 2000 #12400}. Cette variabilité est liée d’une part aux donneurs et d’autre part à la composition variable en différents types cellulaires d’un explant à l’autre. L’autre limite majeure est la perte de l’étanchéité et de l’intégrité de la muqueuse au cours de la culture. Ainsi dans les cultures d’exocol, une perte des couches supérieures de l’épithélium est observée avec le temps (Michelini et al. 2004; Southern et al. 2011). D’autre part, la dédifférenciation des cellules épithéliales induite par l’utilisation de sérum dans le milieu de culture n’est pas optimale pour mettre en évidence une infection potentielle des cellules épithéliales ou un effet de leurs sécrétions. De plus, les explants sont généralement cultivés ex vivo dans du milieu contenant des antibiotiques et des antifongiques susceptibles d’altérer la flore microbienne locale qui joue un rôle dans l’infection par le VIH-1. Cette altération de l’organe durant la culture pourrait donc influencer les résultats obtenus lors des études sur modèles ex vivo. Par ailleurs, l’absence de polarisation dans nos modèles d’explant ne permet d’étudier que la capacité de l’organe à s’infecter en présence ou non de LS et ne permet pas d’étudier les mécanismes de transcytose et/ou transmigration impliqués dans la transmission du VIH-1 et qui pourraient être influencés par le LS. D’autre part, les explants sont obtenus à partir d’hystérectomies pour prolapsus pour les tissus cervicaux et de colectomies pour cancer colorectal ou diverticulose pour les tissus colorectaux. Bien que seuls les tissus sains, déterminés comme normaux par l’examen anatomopathologique, soient utilisés, aucune donnée en dehors de l’âge n’est fournie, que ce soit le statut hormonal de la patiente, l’existence ou non d’éventuelles coinfections, les traitements antibiotiques reçus, etc. Certains patients 215 ne sont donc peut-être pas représentatifs de la situation dans la population séronégative. Les modèles animaux pour l’étude de la transmission du VIH, bien qu’indispensables, présentent eux aussi des limites. Ainsi le modèle de primates non humains, bien qu’il soit le plus proche de l’homme, ne permet pas une extrapolation totale : d’une part, les souches virales utilisées pour infecter ces animaux (SIV ou SHIV) présentent des différences notables par rapport au VIH (génotype, phénotype, tropisme, virulence…) ; d’autre part, l’environnement muqueux présente des différences importantes en comparaison avec la muqueuse humaine : (i) la flore microbienne dans le TGF des macaques est différente de la flore microbienne humaine, en particulier dans le cas des macaques Rhésus ; (ii) le pH des sécrétions vaginales dans les modèles primates non humain est compris entre 6 et 8 alors que dans le tractus génital féminin humain il permet la mise en place d’un environnement acide délétère pour les virions, tamponné de façon transitoire par le sperme. Les effets du sperme dans ce modèle pourraient donc être différents de ceux chez l’homme. b. Les souches virales utilisées Dans l’ensemble de nos études nous avons utilisé des souches dites de laboratoire à tropisme R5 pour la souche SF162 et à tropisme X4 pour la souche IIIB. L’utilisation de telles souches peut être discutable au vu des isolats primaires disponibles et des techniques de génétique inverse permettant la génération de virus présentant une enveloppe déterminée. Les souches utilisées ici présentent le confort d’une réplication abondante ce qui permet l’obtention de stocks viraux conséquents. De plus la souche SF162 présente le même tropisme pour les macrophages que certains isolats primaires (Simmons et al. 1996). Toutefois, des études indiquent que les souches transmises sont généralement peu macrophage tropiques (SalazarGonzalez et al. 2009). Ces souches pourraient présenter des caractéristiques différentes de la souche R5 utilisée dans notre étude en termes d’utilisation des récepteurs cellulaires pour l’entrée (niveaux d’expression, nature) et de sensibilité à des facteurs anti-microbiens. Ainsi, il a été récemment mis en évidence une résistance accrue de certaines souches transmises à l’effet antiviral des interférons 216 de type I (Fenton-May et al. 2013). Il sera donc important de tester de telles souches dans nos modèles. D’autre part, dans nos études nous nous sommes focalisés sur l’infection par des virions libres, or plusieurs études ont montré que l’infection par le VIH-1 est beaucoup plus efficace par des contacts avec une cellule infectée que par du virus libre. Les mécanismes de transmission par des cellules infectées, le rôle des barrières physiques et chimiques des muqueuses et la réponse immunitaire de l’hôte ainsi que l’effet du LS sur l’infection pourraient être sensiblement différents de ceux impliqués dans la transmission par du virus libre (Anderson et al. 2010a; Barreto-deSouza et al. 2014). c. Le statut des donneurs de LS Dans le chapitre I, nous avons testé de façon individuelle l’effet du LS de 20 donneurs infectés par le VIH. Alors que nous avons analysé de manière extensive l’effet du LS d’hommes sains en étudiant plusieurs pools de LS d’un nombre important de donneurs, ainsi que l’effet individuel du LS de 16 donneurs non-infectés pour lesquels un effet stimulateur a été systématiquement retrouvé, nous n’avons pas pu faire cette même comparaison pour les hommes infectés en raison d’un accès plus difficile à ces patients. Ainsi il reste à déterminer si la réduction de l’effet stimulateur que nous avons observé pour les LS issus d’hommes infectés est retrouvée dans d’autres cohortes, sachant qu’il existe des variabilités interindividuelles importantes dans la composition du sperme et l’effet du LS sur l’infection. Par ailleurs, la charge virale dans le sang et le sperme des patients et le stade de la maladie (primo-infection, asymptomatique, SIDA) pourrait influer sur la composition du LS et modifier son effet. Ainsi, Kafka et al. ont observé des différences d’effet du LS d’hommes infectés sur la sécrétion de cytokines par les cellules épithéliales en fonction du stade de la maladie et de la charge virale (Kafka et al. 2012). Bien que nous n’ayons pas observé de corrélation entre la charge virale sanguine et séminale et le niveau d’infection des lymphocytes T CD4+ exposés au LS, il faut noter que les charges virales du sang et du sperme étaient relativement homogènes parmi les donneurs, rendant difficile la mise en évidence d’une telle corrélation. Il n’est donc pas exclu que le LS d’hommes infectés à un stade différent 217 de la maladie ou avec des charges virales plus faibles ou plus fortes ait un effet sensiblement différent de celui que nous avons observé. Dans notre étude sur l’effet du LS dans l’infection des modèles tissulaires et celle visant à identifier les facteurs du LS modulant l’infection, nous avons utilisé du LS d’homme séronégatif. Le LS d’hommes non-infectés offre la possibilité de travailler avec un nombre de prélèvements plus important et ils ne constituent pas, à l’inverse des LS d’hommes VIH+, un facteur limitant pour les expérimentations. Au vu des études, dont la nôtre, ayant montré une différence de profils cytokiniques (Lisco et al. 2012; Olivier et al. 2013) et des différences d’effet des LS d’hommes non-infectés et VIH+ virale (Kafka et al. 2012), ce choix pourrait être discutable. Ainsi, ces études ont montré que des cytokines et chimiokines étaient surexprimées dans le LS d’hommes infectés par rapport au LS d’hommes non infectés et pourraient jouer un rôle important dans la transmission du VIH-1 (Politch et al. 2007; Anderson et al. 2010b; Lisco et al. 2011; Lisco et al. 2012; Olivier et al. 2013). II. PERSPECTIVES ET AUTRES STRATEGIES D’ETUDE Les résultats que nous avons obtenus permettent d’envisager d’autres travaux, afin d’approfondir l’étude du LS sur l’infection par le VIH-1. a. Effet du LS d’hommes infectés et non infectés sur l’infection des LT CD4+ 1) Effet du LS sur l’infection des modèles cellulaires par différentes souches R5 et X4 de VIH-1 Les résultats du chapitre 1 nous ont permis de montrer un effet stimulateur du LS d’hommes sains sur l’infection par le VIH-1 des LT CD4+. Cet effet est significativement diminué pour les LS d’hommes VIH+ et ceci semble en partie lié à des différences d’expression du corécepteur CCR5 à la surface des LT CD4+. Nous envisageons donc de tester des souches primaires de VIH-1 transmises, qui ne sont donc pas à tropisme pour les macrophages, isolées de patients en phase aigüe de l’infection. Ces souches, présentant des affinités pour les récepteurs cellulaires et des sensibilités aux facteurs antimicrobiens différents des souches de laboratoire (Salazar-Gonzalez et al. 2009), pourraient ne pas être influencées comme les souches de laboratoire par le LS. 218 2) Analyse Exploration du rôle de l’expression de CCR5 à la surface des LT CD4+ dans l’effet différentiel observé entre les LS d’hommes sains et VIH+ Les résultats du chapitre 1 nous ont permis de montrer un effet stimulateur du LS d’hommes sains sur l’infection par le VIH-1 des LT CD4+. Cet effet est significativement diminué pour les LS d’hommes VIH+ et ceci semble en partie lié à des différences d’expression du corécepteur CCR5 à la surface des LT CD4+. L’existence de corrélation entre l’infection des LT CD4+, l’expression du corécepteur CCR5 et le taux de ligand de CCR5 dans les LS d’hommes VIH+ et VIH- suggèrent l’implication des ligands de CCR5 dans la diminution de l’expression du corécepteur et la diminution de l’effet stimulateur du LS. Afin de vérifier cette hypothèse, nous envisageons d’appauvrir, par séparation sur billes magnétiques couplées à des anticorps anti-RANTES, anti-MIP-1α, anti-MIP-1β, les LS d’hommes VIH- et VIH+ en ligands de CCR5, ceux-ci étant probablement responsables de l’internalisation du corécepteur (Pollakis and Paxton 2012; Wilen et al. 2012). 3) Analyse du rôle éventuel des anticorps du sperme (neutralisants ou médiant l’ADCC ou Antibody Dependant Cellular Cytotoxicity) Des anticorps anti-VIH (principalement IgG mais aussi IgA et IgM) dirigés contre différents antigènes incluant la gp160 sont présents dans le sperme des hommes séropositifs [pour revue (Shacklett and Greenblatt 2011; Wira et al. 2011; Xu et al. 2013)]. L’hypothèse d’un rôle des anticorps présents dans le sperme des hommes infectés, soit par ADCC soit par neutralisation du virus, ne peut donc être exclue, bien qu’elle ne soit pas la plus probable. En effet, le liquide séminal contient des niveaux élevés d’enzymes protéolytiques qui digèrent les Ig lors de la collecte du LS (Mestecky et al. 2011). Or aucun inhibiteur de protéase n’a été utilisé lors du recueil de sperme, lequel a subit une étape de liquéfaction impliquant l’action des protéases d’origine prostatique. Par ailleurs, l’absence de diminution de l’effet stimulateur sur TZM, la forte dilution du LS (1% final) et l’absence d’effet cytotoxique sur PBMC ne vont pas dans le sens d’une inhibition par les anticorps. Il pourrait toutefois s’avérer utile de vérifier le rôle potentiel des anticorps du LS soit par traitement des LS d’hommes infectés à la protéase sulfhyfril papaine, qui digère les Ig en fragments Fc, Fab et F(ab’)2, comme précédemment décrit (Raju and Scallon 219 2006) soit par déplétion via des billes magnétiques couplés à des anticorps dirigés contre le fragment Fc. 4) Effets du LS sur l’infection de cellule à cellule des LT CD4+ Il est aujourd’hui clairement établi que la transmission du VIH-1 via des cellules infectées est plus efficace que par du virus libre. D’autre part, un nombre croissant d’’études montrent que les cellules infectées présentes dans le sperme, essentiellement des lymphocytes et macrophages, ont un rôle dans la transmission du virus par voie sexuelle [pour revues, (Anderson et al. 2010a; Barreto-de-Souza et al. 2014)]. Cependant, l’impact du liquide séminal sur la transmission cellule-cellule du VIH-1 n’a jamais été étudié. Celui-ci pourrait moduler l’expression des molécules d’adhésion ou des récepteurs présents à la surface des cellules et perturber ainsi la mise en place de la synapse virologique. L’un des projets récent de notre équipe est d’étudier l’effet du LS sur l’infection de cellules cibles par des cellules infectées. b. Effet du LS sur l’infection des muqueuses A ce jour, aucune étude, hormis la nôtre, n’a été effectuée sur l’effet du LS sur l’infection ex vivo des muqueuses cervicales et colo-rectales par le VIH. Plusieurs études ont en revanche mis en évidence un effet du LS sur l’infection de cellules immunitaires sanguines isolées ou sur la sécrétion par les cellules épithéliales du TGF de facteurs pouvant moduler l’infection (cf introduction), tandis que seules deux études ont analysé l’effet du LS sur le passage de virions ou de cellules infectées à travers la barrière épithéliale du TGF (Maher et al. 2005; Lawrence et al. 2012). Nos résultats montrent, pour la première fois et de façon assez surprenante au vu du chapitre I, un effet légèrement inhibiteur du LS sur l’infection par le VIH-1 R5 d’explants cervicaux. Plusieurs hypothèses peuvent être émises pour expliquer ces résultats contradictoires : - l’effet stimulateur du LS sur l’infection par le VIH est lié au moins en partie à la présence de fibrilles amyloïdes (SEVI, SEM) dans le LS (Munch et al. 2007; Roan et al. 2011). Or l’effet des fibrilles amyloïdes de SEVI ou de SEM n’a encore pas pu être confirmé sur des modèles de muqueuses ex vivo ou dans des modèles in vivo (Munch et al. 2013); 220 - l’environnement des cellules cibles dans la muqueuse exocervicale pourrait contrecarrer l’effet stimulateur du LS observé sur cellules immunitaires isolées via la production de facteurs inhibiteurs induits par le LS ; - certaines études ont mis en évidence un effet directement inhibiteur du LS sur l’infection de modèles cellulaires (Martellini et al. 2009; Balandya et al. 2010). Bien que leurs conditions d’infection soient discutables compte tenu du temps d’exposition des cellules au LS et du risque d’effet cytotoxique qu’il en découle, les résultats de Martellini et al. suggèrent que les peptides cationiques présents en grande quantité dans le LS pourraient avoir un effet inhibiteur sur l’infection par le VIH-1 (Martellini et al. 2009). Ces résultats viennent renforcer de nombreuses études réalisées sur le rôle antimicrobien du LS et celui des peptides cationiques présents dans les sécrétions des muqueuses. Ces peptides cationiques peuvent inhiber l’infection par le VIH soit au niveau de l’entrée du virus, soit au niveau de sa réplication, soit en modulant l’expression des récepteurs à la surface des cellules cibles et leur état d’activation (Cole 2003; Cole and Lehrer 2003; Venkataraman et al. 2005; Martellini et al. 2009). Afin de mieux comprendre les mécanismes impliqués dans l’effet inhibiteur du LS sur les explants exocervicaux et de confirmer ou d’infirmer nos hypothèses, des expérimentations complémentaires sont envisagées. 1) Caractérisation de l’effet inhibiteur du LS observé sur l’infection des explants cervicaux Afin de déterminer si les sécrétions exocervicales sont impliquées, dans un premier temps, nous testerons leur effet à de plus fortes concentrations sur l’infection des cellules TZM-bl et des PBMC puis nous mesurerons la concentration de certaines cytokines et de certains facteurs antiviraux dans les surnageants par une analyse multiplex (Luminex, Biorad) et par des ELISA spécifiques commerciaux (R&D system, antibodiesonline…). Par ailleurs, nous étudierons l’effet du LS sur l’infection des cellules immunitaires isolées de la muqueuse, des différences de phénotypes comparés aux PBMC pouvant expliquer les différences de résultats obtenus sur nos modèles cellulaires et tissulaires. En parallèle, nous étudierons l’effet du LS sur des cellules épithéliales cervicales purifiées et polarisées et 221 analyserons les surnageants de ces cultures en terme de concentrations cytokiniques, de concentrations en protéines antimicrobiennes et en terme d’effet sur l’infection par le VIH-1. Si aucun facteur connu ne peut être lié à l’effet inhibiteur observé, nous envisagerons la recherche de facteurs modulateurs de l’infection dans ces surnageants via une approche protéomique. 2) Etude de l’effet du LS sur l’infection des explants cervicaux par des isolats primaires de VIH-1 Afin de nous rapprocher le plus possible des conditions de transmission in vivo, nous envisageons d’analyser l’effet d’un pool de LS d’hommes VIH+ en phase chronique (n=20) sur l’infection d’explants cervicaux par une souche de VIH-1 primaire (sous type B, R5 NSI) isolée d’un patient en phase aiguë de l’infection (souche ES P-2149-3, référence ARP1113, obtenue auprès du NIBSC-AIDS reagent, UK). D’après la littérature (Greenhead et al. 2000), nous envisageons de devoir stimuler les explants cervicaux à la PHA et à l’IL-2 dans le cas d’une souche primaire non-M tropic pour obtenir une réplication dans ce modèle. 3) Effet du liquide séminal sur la transmission du virus au niveau colorectal Nous n’avons pu analyser l’effet du LS sur l’infection des explants colo-rectaux en raison de la perte rapide d’intégrité de ce tissu en culture et de sa grande sensibilité à l’effet cytotoxique du LS dans nos conditions de culture. A notre connaissance, l’effet du LS sur la muqueuse colo-rectale n’a jamais été étudié. Or le LS renferme de nombreux facteurs susceptibles de perturber directement ou indirectement la perméabilité de la barrière épithéliale. Parmi ces facteurs, de nombreuses cytokines présentes dans le LS, telles que le TGFβ, l’IFNγ, l’IL-4 ou l’IL6 ont été décrites comme capables de moduler l’intégrité d’une barrière épithéliale de cellules intestinales (Schmitz et al. 2002; Al-Sadi et al. 2009). De plus, une étude a montré que la perméabilité de la barrière épithéliale cervico-vaginale était directement altérée par l’exposition à des particules virales de VIH-1, via la production de TNFα (Nazli et al. 2010). Il serait intéressant dans un premier temps de comparer l’effet du LS sur des cellules épithéliales colo-rectales et cervicales. Pour cela, des cultures de cellules épithéliales primaires isolées polarisées pourraient être effectuées. Il pourrait aussi être envisagé d’isoler les lymphocytes T 222 CD4+ de la muqueuse colo-rectale et de comparer l’effet du LS sur l’infection de ces cellules par rapport aux lymphocytes T CD4+ sanguins. Par ailleurs, un des projets de l’équipe est de tester l’effet du LS sur l’adhésion et la migration des particules virales et des cellules infectées à travers la muqueuse colo-rectale polarisée. c. Identification des facteurs à activité biologique sur l’infection par le VIH-1 Le test d’activité sur l’infection par le VIH des fractions de LS d’hommes non infectés, obtenues par des HPLC successives, a abouti à la sélection de fractions biologiquement actives et à l’identification par spectrométrie de masse de plusieurs protéines dans les fractions. Bien que ces résultats nécessitent d’être confirmés, l’étude bibliographique des protéines identifiées nous a permis de dégager deux protéines candidates potentielles : la fibronectine qui favoriserait la liaison du VIH avec des peptides cationiques inhibiteur, l’élafine et la trappine ; et la PIP, ligand du récepteur CD4 qui inhiberait la liaison de ce dernier avec la Gp120 et donc inhiberait l’infection par le VIH. Ces deux protéines pourraient être impliquées dans l’effet inhibiteur du LS observé dans les explants exocervicaux. En revanche leur action sur les modèles cellulaires pourrait être masquée sur les TZM-bl en raison de la surexpression des récepteurs et corécepteurs et sur les PBMC en raison de leur état d’activation favorisant l’infection. Il est également possible que les fibrilles amyloïdes stimulatrices de l’infection aient une action prédominante dans le cas de cellules cibles isolées en raison d’un meilleur accès à la membrane par rapport à des cellules intriquées au sein d’un tissu. Ainsi il n’a pas été observé d’effet majeur de SEVI après inoculation en intra-vaginal chez le macaque. Dans un premier temps, nous allons continuer l’identification des protéines/peptides des fractions biologiquement actives et confirmer leur implication dans la modulation de l’infection par le VIH-1 via l’utilisation de peptides synthétiques ou de protéines recombinantes pour tester leur effet en concentrations physiologiques sur l’infection par le VIH-1 dans nos modèles cellulaires et tissulaires. A long terme, les peptides d’intérêts isolés du sperme ou des sécrétions cervicales pourront être testés sur la transmission sexuelle chez le macaque en collaboration avec le groupe du Dr Roger Le Grand (CEA), afin de disposer d’un modèle d’étude in vivo. Dans le cas de molécules stimulatrices, l’effet d’inhibiteur 223 spécifique des molécules identifiées sur l’infection en présence de sperme pourra être testé. Par ailleurs nous espérons identifier dans le sperme de nouvelles molécules inhibitrices de l’infection par le VIH qui pourraient être utilisées dans les stratégies de prévention de la transmission impliquant les microbicides. Conclusion L’étude de l’effet du sperme sur l’infection par le VIH-1 et l’identification des facteurs impliqués dans la modulation de l’infection par le sperme est indispensable à la compréhension des mécanismes de transmission du VIH-1 dans les muqueuses. Sur la base de la littérature et de nos résultats, il apparaît que le sperme est un fluide biologique complexe dont l’effet global sur l’infection résulte de la somme des activités biologiques des facteurs stimulateurs et des facteurs inhibiteurs de l’infection qu’il contient. En outre, l’effet du sperme sur l’infection est dépendant du modèle d’étude, cellulaire ou tissulaire, et du statut sérologique du donneur. En effet, les différences de composition (cytokines, chimiokines, peptides antimicrobiens…) entre les spermes d’hommes infectés ou non aboutissent à des modifications dans la modulation de l’infection VIH-1 par le sperme via des mécanismes directs ou indirects qui nécessitent d’être approfondis. 224 ANNEXE LISTE DES PUBLICATIONS ET COMMUNICATIONS Melle Céline CAMUS PUBLICATIONS Carrier JL, Javadi P, Bourrier E, Camus C, Ségal-Bendirdjian E, Karniguian A. cFos mediates cAMP-dependent generation of ROS and rescue of maturation program in retinoid-resistant acute promyelocytic leukemia cell line NB4-LR1. PLoS One. 2012; 7(11):e50408. Céline Camus, Olivier Bourry, Dominique Mahé, Louis Bujan, Christophe Pasquier, Onofrio Zirafi, Jan Munch, Nadia R. Roan, Warner C. Greene, Charles Pineau, Nathalie Dejucq-Rainsford. Effect of semen from HIV-infected men on CD4+T cell infection: differences with semen from uninfected donors. In preparation ORAL COMMUNICATIONS Céline Camus, Olivier Bourry, Louis Bujan, Nathalie Rioux-Leclercq, Florence Burtin, Charles Pineau, Nathalie Dejucq-Rainsford. Effet du liquide séminal sur l’infection par le VIH et identification des facteurs actifs. 3ème journée Recherche Campus Santé, Rennes, 14 January 2013. Céline Camus, Olivier Bourry, Louis Bujan, Christophe Pasquier, Dominique Le Lannou, Onofrio Zirafi, Jan Munch, Nadia R. Roan, Warner C. Greene, Charles Pineau, Nathalie Dejucq-Rainsford. Effet de facteurs du liquide séminal sur l'infectivité du VIH. 1ère journée des jeunes chercheurs de l’IRSET, Rennes, 27 November 2012. 225 COMMUNICATIONS ECRITES Céline Camus, Olivier Bourry, Dominique Mahé, Louis Bujan, Christophe Pasquier, Dominique Le Lannou, Onofrio Zirafi, Jan Munch, Nadia R. Roan, Warner C. Greene, Charles Pineau, Nathalie Dejucq-Rainsford. Effect of seminal fluid from infected and uninfected men on HIV infectivity in vitro. 30 years of HIV Science, Paris, 22 may 2013. Céline Camus, Olivier Bourry, Louis Bujan, Nathalie Rioux-Leclercq, Florence Burtin, Charles Pineau, Nathalie Dejucq-Rainsford. Effet du liquide séminal sur l’infection par le VIH et identification des facteurs actifs. 3ème journée Recherche Campus Santé, Rennes, 14 january 2013. Céline Camus, Olivier Bourry, Louis Bujan, Christophe Pasquier, Dominique Le Lannou, Onofrio Zirafi, Jan Munch, Nadia R. Roan, Warner C. Greene, Charles Pineau, Nathalie Dejucq-Rainsford. Effect of seminal fluid from infected and uninfected men on HIV infectivity in vitro. XIX International AIDS Conference, Washington DC (USA), 25 july 2012. Céline Camus, Olivier Bourry, Louis Bujan, Nathalie Rioux-Leclercq, Florence Burtin, Charles Pineau, Nathalie Dejucq-Rainsford. Identification de facteurs du liquide séminal modulant la transmission sexuelle du VIH. XIVèmes Journées Francophones de Virologie, Paris, 29 march 2012. Céline Camus, Olivier Bourry, Florence Aubry, Florence Burtin, Nathalie RiouxLeclercq, Charles Pineau, Nathalie Dejucq-Rainsford. Identification de facteurs du liquide séminal modulant la transmission sexuelle du VIH. 2ème Rencontres Rennaises autour de la Reproduction, Rennes, 18 november 2011. Céline Camus, Olivier Bourry, Florence Aubry, Florence Burtin, Nathalie RiouxLeclercq, Charles Pineau, Nathalie Dejucq-Rainsford. Identification de facteurs du liquide séminal modulant la transmission sexuelle du VIH. Université des Jeunes Chercheurs « Approche multidisciplinaire de la recherche sur le VIH » - Sidaction and AIDS in Carry-le-Rouet, october 2011. 226 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Aalberts M., Stout T.A. & Stoorvogel W. (2013) Prostasomes: extracellular vesicles from the prostate. Reproduction 147:R1-14. 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Des travaux récents indiquent la présence de facteurs dans le liquide séminal (LS) des hommes non infectés qui modulent l’infectivité par le VIH. Nous avons préalablement montré que les principaux organes génitaux mâles qui contribuent à l’élaboration du sperme sont infectés par le VIH, ce qui modifie probablement la composition du LS des hommes VIH+. Pour preuve, des différences significatives dans les profils cytokiniques ont été mises en évidence dans le LS d’hommes VIH+ par rapport à celui d’hommes sains. Dans ce contexte, mes travaux de thèse se sont articulés autour de 3 axes : - Effet du sperme d’hommes infectés par le VIH-1 sur l’infection des cellules T CD4+ : différences avec le sperme d’hommes non infectés : nous avons comparé, pour la première fois à notre connaissance, l’effet du LS d’hommes infectés versus celui d’hommes sains sur l’infectivité par le VIH dans des modèles cellulaires. Nous avons mis en évidence un effet différentiel du LS d’hommes séropositifs par rapport au LS d’hommes séronégatifs. L’effet stimulateur observé du LS d’hommes VIHnon-infectés sur l’infection par le VIH-1 des cellules T CD4+ est significativement diminué pour les LS d’hommes VIH+. Cet effet différentiel résulte au moins en partie ceci semble au moins en partie d’une surexpression de certaines cytokines dont RANTES et d’une sous expression à la membrane du corécepteur CCR5. - Effet du liquide séminal sur l’infection d’explants cervicaux et colo-rectaux : les explants exocervicaux et colorectaux représentent des portes d’entrée du virus dans l’organisme et sont donc des modèles particulièrement physiologiques. Nous avons montré que le LS induit une diminution de l’infection ex vivo des tissus exocervicaux alors qu’aucun effet n’est observé sur l’infection des tissus colorectaux. - Fractionnement du liquide séminal et identification des facteurs à activité biologique sur l’infection par le VIH-1 : nous avons débuté une approche protéomique qui nous a permis de décomplexifier le LS par fractionnement grâce à des HPLC successives, de sélectionner des fractions biologiques actives et d’identifier deux protéines candidates, par spectrométrie de masse, potentiellement responsable d’un effet inhibiteur sur l’infection par le VIH-1. Sur la base de la littérature et de nos résultats, il apparait clairement que le LS est un fluide biologique complexe dont l’effet global sur l’infection résulte de la somme des activités biologiques des facteurs stimulateurs et des facteurs inhibiteurs de l’infection qu’il contient. En outre, l’effet du sperme sur l’infection est dépendant du modèle d’étude, cellulaire ou tissulaire, et du statut sérologique du donneur. En effet, les différences de composition (cytokines, chimiokines, peptides antimicrobiens…) entre les spermes d’hommes infectés ou non aboutissent à des modifications dans la modulation de l’infection VIH-1 par le sperme via des mécanismes directs ou indirects qui ouvrent de nombreuses perspectives d’études. 250