Administrer un traitement à un cobaye

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Administrer un traitement à un cobaye
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Administrer un traitement à un cobaye - Rongeur et lagomorphe
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Administrer un médicament à son cobaye est loin d'être une chose évidente,
surtout les premières fois et surtout avec un patient un peu turbulent. C'est néanmoins d'une
importance capitale, car de la bonne prise du traitement dépend l’efficacité de celui-ci donc la
guérison. C’est ce que l’on appelle l’observance.
Cela nécessite donc pour le propriétaire une bonne dose de motivation et de savoir faire. Il est du
devoir du vétérinaire de lui expliquer la bonne méthode. Article du Dr Boussarie paru sur
Cobaye's club.com. Avec nos remerciements pour ce partage.
Remarques générales
Toutes les astuces visant à diminuer le temps de contention et donc le stress sont à prendre en
compte. Les médicaments de longue action et les administrations par voie générale sont souvent à
privilégier.
Les voies injectables (parentérales)
Les voies sous-cutanées, intra-musculaires, intra-péritonéales, intra-veineuse, intra-osseuse sont
théoriquement utilisables. En pratique, seule la voie sous-cutanée pourra être utilisée par le
propriétaire, les autres voies étant réservées au vétérinaire.
La voie orale
Le médicament peut être administré en théorie dans :
• l’aliment : cette méthode est aléatoire, déconseillée car un cobaye malade ne mange
généralement pas,
• l’eau de boisson : cette méthode est plutôt meilleure, mais elle est aussi très aléatoire car un
cobaye malade ne boit pas. Par ailleurs il refuse aussi souvent de boire une eau qui contient un
médicament car il sent le goût de ce dernier,
• par voie orale en gavage à la seringue : cette méthode est de loin la meilleure, elle est la seule
garantie de prise du médicament. Elle peut être réalisée en théorie à la seringue, à la sonde nasogastrique ou à la sonde oro-gastrique. En pratique, seule l’administration à la seringue sera réalisée
par le propriétaire, les voies naso-gastrique et oro-gastrique sont réservées au vétérinaire (et encore
dans la mesure où il a l’expérience de ce mode d’administration).
Pour ne pas faire d’erreur
• Préparez dans un premier temps, pour chaque médicament à donner, une seringue avec la dose
souhaitée. Dans un second temps administrez-les. Cela permettra de savoir ce qui a déjà été donné
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et de ne pas se tromper dans les doses.
• Donnez les médicaments un par un. Il n’est pas conseillé de mélanger différents médicaments
dans la même seringue.
• Si le vétérinaire vous a donné la dose de plusieurs jours dans une seule seringue, ne l’utilisez pas
directement pour administrer le produit : mauvaise maitrise de la quantité et risque de surdosage
parfois grave pouvant mettre en danger la survie du patient (antibiotiques, anti-inflammatoires,…).
Transvasez la quantité nécessaire dans une autre seringue.
Position
• Ne jamais mettre sur le dos le cobaye : danger de fausse route : danger réel de fausse
déglutition (« fausse route »), c’est-à-dire de passage du médicament dans la trachée puis dans les
bronches et les poumons.
• Attention aux tables et aux plans situés en hauteur : il faut dans ce cas IMPERATIVEMENT une
seconde personne pour tenir fermement le cobaye (comme chez le vétérinaire …) et éliminer ainsi
les risques d’une chute grave voire fatale. Cet accident est malheureusement fréquent.
Administrer un médicament liquide par voie orale à son cochon d'inde
• La tête doit être maintenue avec le pouce sur la mandibule (main gauche pour une personne
droitière) pour éviter une flexion de la tête. Les autres doigts de la main gauche sont dépliés et
placés sur la tête sans serrer.
• La tenue en « pince » de la tête avec la main gauche n’est pas conseillée : elle est désagréable
pour le cobaye car elle s’accompagne automatiquement d’un serrement de la région temporomaxillaire entre les doigts. Elle engendre aussi un mouvement de recul.
• Il faut insérer la seringue tenue par la main droite entre les lèvres par le diastème (espace
derrière les incisives), à droite ou à gauche de la partie médiane occupée par les incisives. Il est
donc important de se placer une fois d'un côté, une fois de l'autre pour éviter un déplacement
ultérieur de la mandibule par rapport au maxillaire en cas de gavages ou administrations
prolongées. On est ainsi certain de bien rentrer dans la cavité buccale et on n'abime pas les
mâchoires. Il est important de ne pas hésiter à enfoncer modérément la seringue da
ns la cavité buccale du cobaye. En pratique la seringue de 1 ml doit être introduite jusqu’à 0,2 ml en
moyenne par rapport à la région labiale.
• Une astuce : mélanger le médicament à un peu de jus d’ananas pour le rendre appétant et
masquer le goût parfois amère (dimétridazole, certains antibiotiques,…). Le jus d'ananas est plus
doux et plus digeste que les autres jus de fruits. Il contient de plus différentes enzymes aux
nombreuses vertus dont la bromeline (action anti-inflammatoire). A défaut de jus d’ananas, on peut
utiliser un autre jus de fruit (jus de pomme, cocktail exotique multivitaminé …).
• Point très important !! Lors d’un traitement par voie orale, il est utile de nettoyer la région
buccale avec une compresse stérile pour éliminer tout résidu médicamenteux. Le saccharose
souvent utilisé pour améliorer le goût donc l’appétence, peut constituer un redoutable milieu de
culture et favoriser les proliférations bactériennes. Il peut être à l’origine de chéilites (inflammations
labiales) et dermites du sillon labial rebelles, voire très rebelles à tous traitements chez le cobaye.
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• Autre point important ! Eviter formellement la pose d’un carcan, très utilisé chez le chien et le
chat pour prévenir un éventuel léchage. Outre le fait que ce carcan sera un facteur de stress
important, il empêchera de pratiquer la coprophagie.
Administrer un comprimé à son cochon d'inde
Directement
A moins que le cobaye ne prenne le comprimé volontiers, c'est une méthode plutôt difficile, et
relativement désagréable, tant pour le maître que pour le cobaye.
En rusant
En cachant le comprimé dans une feuille de céleri, de basilic ou autre ... La méthode est très
aléatoire.
En le faisant avaler après l’avoir réduit en poudre
C'est finalement la méthode la plus facile, une fois le "coup de main" pris. On peut mélanger avec du
jus d'ananas comme ici, parfois le plus difficile étant alors de récupérer la seringue ! On peut réduire
le comprimé en poudre ou bien le dissoudre.
Le traitement de Muscade (voir vidéo ci-dessous)
Toutefois, certains cochons d'Inde sont plutôt "faciles" à soigner. C'est le cas de Muscade, traitée
pour une conjonctivite granulomateuse, et qui doit prendre 1/2 comprimé matin et soir, ainsi qu'une
préparation de phytothérapie.
Comme vous pouvez le voir, elle prend tous ses médicaments en même temps. Sauf avis vétérinaire,
c'est tout à fait faisable. Ça évite aux cochons d'Inde récalcitrants de redouter le moment où vous
les soignez.
Le seul bémol serait pour le cas où il faille donner du conditionneur intestinal. En effet, il est
recommandé de donner le conditionneur avec un décalage d'au moins une heure après avoir donné
les antibiotiques.
La seule chose qui ne lui plait pas trop, c'est la phytothérapie. Je ruse donc, en lui donnant la moitié
de sa seringue de vitamine C, puis la phytothérapie et le reste de sa vitamine C, comme une
récompense.
Merci au Docteur Didier Boussarie (vétérinaire consultant NAC exclusif)
et à CobayesClub pour ce partage. ©
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