L`émergence de la vie sur la Terre
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L`émergence de la vie sur la Terre
CONFÉRENCE DU FORUM DES SAVOIRS “Plus l’être humain sera éclairé, plus il sera libre.” Voltaire L’ÉMERGENCE DE LA VIE SUR TERRE Nouveau seuil de complexification du monde CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN Association ALDÉRAN Toulouse pour la promotion de la Philosophie MAISON DE LA PHILOSOPHIE 29 rue de la digue, 31300 Toulouse Tél : 05.61.42.14.40 Email : [email protected] Site : www.alderan-philo.org conférence N°1000-077 LES ORIGINES DE LA VIE SUR TERRE L’apparition de la vie sur notre planète Conférence d’Éric Lowen donnée le 24/10/2015 à la Maison de la philosophie à Toulouse Une fois que notre planète fut formée, quand et comment a vie est-elle apparue ? La vie est-elle un phénomène unique ou multiple dans l’univers ? Pendant des millénaires, l’Humanité a cru que l’origine de la vie relevait d’une intervention divine. Nous savons aujourd’hui que c’est précisément l’inverse. Comprendre les origines de la vie éclaire différemment le sens que l’on peut donner à la vie et à sa propre vie. Association ALDÉRAN © - Conférence 1000-077 : “Lʼapparition de la vie sur la Terre” - 22/06/2001 - page 2 LES ORIGINES DE LA VIE SUR TERRE L’émergence de la vie sur notre planète PLAN DE LA CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN L’homme, dernier-né de l’évolution terrestre mais premier être sur la terre à posséder une conscience réfléchie, retrace subjectivement sa propre histoire : elle lui apparaît évidemment comme unique. Joël de Rosnay Les origines de la vie, 1965 I LES ORIGINES DU VIVANT, OU BIOGENÈSE 1 - Une question essentielle dans toute philosophie du vivant : la biogenèse 1 - Une nouvelle étape dans la fabrication du monde, celle de la biogenèse 3 - Une sous-partie de l’évolution matérielle, celle de la chimie complexe des acides aminés 4 - Une compréhension encore nouvelle, qui est intervenue à la fin du 20ème siècle II LES INTERROGATIONS SUR LES ORIGINES DU VIVANT 1 - Le mystère des origines de la vie, considéré comme échappant à l’orbite de l’homme 2 - Les hypothèses traditionnelles : entre création divine et génération spontanée 3 - De timides débats contradictoires sur la génération spontanée 4 - La fin de la crédibilité de la théorie de la génération spontanée, vers 1859 5 - Les premières explications scientifiques matérialistes pour comprendre les origines de la vie 6 - Les pistes de l’origine chimique de la vie et les travaux d’Oparin (1924) 7 - Les début des expériences biochimiques, notamment celle de Stanley Miller en 1953 III L’ÉMERGENCE DU VIVANT 1 - La paradoxale difficulté de définir la vie pour des êtres vivants auto-régulation, auto-conservation, auto-reproduction 2 - La difficulté d’accéder aux origines de la vie, car presque toutes les traces ont été détruites 3 - La vie résulte d’un processus naturel de complexification et d’évolution chimique 4 - Les conditions fondamentales d’apparition de la vie 5 - Le contexte physico-chimique de la Terre, les conditions d’apparition de la vie 6 - Une planète bombardée de molécules prébiotiques d’origine spatiale 7 - La chimie interstellaire, préalable et préparatoire à la chimie terrestre 8 - La constitution d’une chimie prébiotique terrestre complexe (ou soupe primitive) 9 - Les lieux probables d’émergence de la vie : dans des milieux aqueux 10 - Une chimie organique à priori de et dans l’eau, en raison de ses propriétés chimiques 11 - Des molécules phospholipides forment des doubles couches, à l’origine des membranes cellulaires 12 - L’apparition de molécules d’ARN, les premiers proto-génomes et ribozymes 13 - Désormais, on peut parler de chimie biotique et de vie 14 - L’ADN apparaît et remplace l’ARN dans le rôle du support de l’information 15 - L’origine unique du phylum biologique terrestre, la recherche de LUCA : the Last Universal Common Ancestor 16 - Les plus anciennes traces de la vie (vers -3,8 à - 3,5 milliards d’années) IV LES CONSÉQUENCES PHILOSOPHIQUES DE LA BIOGENÈSE 1 - Une rupture épistémologique, la révolution biogenèsique 2 - La possibilité désormais de réelles connaissances sur l’origine de la vie 3 - La fin de la chasse gardée des religions et de Dieu concernant la création de la vie 4 - La découverte d’un processus extraordinaire sans aucune intervention surnaturelle 5 - La naturalité de la biogenèse, de la vie et de ses processus Association ALDÉRAN © - Conférence 1000-077 : “Lʼapparition de la vie sur la Terre” - 22/06/2001 - page 3 6 - L’origine contingente de la vie, elle aurait très bien pu ne pas être 7 - La matérialisation de la vie, elle est bien le résultat de la matière 8 - La vie est une propriété émergente de la complexification chimique de la matière 9 - L’évolution biologique, la continuation de l’évolution matérielle chimique 10 - Le vivant plonge ses racines dans l’inerte, une continuité entre inerte et vivant 11 - Les grandes fonctions de la vie sont antérieures à la vie 12 - La vie est un processus chimique avant tout, une double désanthropocentrisation 13 - La vie terrestre est doublement terrestre, elle naît sur la Terre et de la Terre 14 - L’unité du vivant terrestre, la fraternité ontologique du vivant terrestre 15 - Qui donnera naissance à une prodigieuse aventure évolutive biologique V CONCLUSION 1 - Les origines de la vie, insérées dans un vaste processus de co-évolution cosmique 2 - Une meilleure connaissance de nos origines qui éclaire la nature de la vie et son sens ORA ET LABORA Association ALDÉRAN © - Conférence 1000-077 : “Lʼapparition de la vie sur la Terre” - 22/06/2001 - page 4 Document 1 : La question des origines de la vie est un vieux débat. Depuis l’Antiquité, il y avait deux catégories principales de réponses, celles faisant appel à un créationnisme divin et celles postulant une origine matérialiste, issues des réflexions des atomistes qui envisageait la vie comme le résultat de l’organisation de la matière. Le texte suivant de Denis Diderot (1713-1784) expose avec humour la thèse matérialiste qui réfute les conceptions créationnistes. Il faudra attendre le 20ème siècle pour que cette approche naturaliste et matérialiste de l’origine de la vie soit enfin reconnue scientifiquement. Voyez-vous cet œuf ? C'est avec cela qu'on renverse toutes les écoles de théologie et tous les temples de la terre. Qu'est-ce que cet œuf ? Une masse insensible avant que le germe y soit introduit... Comment cette masse passera-t-elle à une autre organisation, à la sensibilité, à la vie ? Par la chaleur. Qui produira la chaleur ? Le mouvement. Quels seront les effets successifs, de ce mouvement ? Au lieu de me répondre, asseyez-vous, et suivons-les de l'œil de moment en moment. D'abord, c'est un point qui oscille, un filet qui s'étend et se colore ; de la chair qui se forme, un bec, des bouts d'aile, des yeux, des pattes qui paraissent ; une matière jaunâtre qui se dévide et produit des intestins ; c'est un animal... il marche, il vole, il s'irrite, il fuit, il approche, il se plaint, il souffre, il aime, il désire, il jouit ; il a toutes vos affections ; toutes vos actions, il les fait. Prétendrez-vous, avec Descartes, que c'est une pure machine imitative ? Mais les petits enfants se moqueront de vous, et les philosophes vous répliqueront que si c'est là une machine vous en êtes une autre. Si vous avouez qu'entre l'animal et vous, il n'y a de différences que l'organisation, vous montrerez du sens et de la raison, vous serez de bonne foi ; mais on en conclura contre vous qu'avec une matière inerte, disposée d'une certaine manière, imprégnée d'une autre matière inerte, de la chaleur et du mouvement, on obtient de la sensibilité, de la vie, de la mémoire, de la conscience, des passions, de la pensée... Écoutez et vous aurez pitié de vous-même ; vous sentirez que, pour ne pas admettre une supposition simple qui explique tout, la sensibilité, propriété générale de la matière, ou produit de l'organisation, vous renoncez au sens commun, et vous précipitez dans un abîme de mystères, de contradictions et d'absurdités. Denis Diderot (1713-1784) Entretien entre d'Alembert et Diderot Document 2 : Alexandre Ivanovitch Oparin (1894-1980), chimiste et biologiste soviétique, a proposé dès 1924 une théorie de l'origine de la vie à partir des composés chimiques de l'atmosphère terrestre primitive. Association ALDÉRAN © - Conférence 1000-077 : “Lʼapparition de la vie sur la Terre” - 22/06/2001 - page 5 Document 3 : L'expérience de Miller en 1953 fut décisive en montrant que comprendre l'apparition de la vie sur Terre était à la portée de la science et pouvait provenir de la matière seule. Elle fut conduite en 1953 par le jeune Stanley Miller à l’université de Chicago à seulement 23 ans. Alors en thèse sous la direction du prix Nobel de chimie Harold Urey, il voulait savoir si les idées sur l’origine de la vie proposées dans les années 1920 par le biochimiste russe Alexandre Oparine et le biologiste anglais John Burton Haldane étaient plus que de simples spéculations scientifiques. Il entreprit donc de simuler l’environnement de la Terre primitive voilà 4,5 milliards d’années. Pour cela, il enferma donc ces gaz dans un ballon, les soumit à un rayonnement ultraviolet similaire à celui du jeune Soleil, ainsi qu’à des décharges électriques, comme à l’occasion d’orages. Au bout de quelques jours, le chimiste constata la formation d'un dépôt sombre sur les parois du ballon empli d’eau censé représenter l’océan terrestre. L’analyse montra qu’il contenait non seulement du formaldéhyde et de l'acide cyanhydrique (deux molécules qui jouent un rôle clé dans la synthèse de molécules organiques d'intérêt biologique), mais aussi de petites quantités d'acides aminés, notamment de la glycine. Une chimie prébiotique pouvait donc fort bien avoir été à l’origine de la vie sur Terre, et il n’y avait pas besoin de postuler la panspermie. On supposait à l’époque de Miller que l’atmosphère de notre planète contenait alors de la vapeur d’eau, du méthane, de l’ammoniac et de l’hydrogène, par analogie avec la composition de l’atmosphère de Jupiter, considérée comme un fossile de la formation du Système solaire. Elle a depuis été répétée de nombreuses fois avec des variantes. Elle fait toujours l'objet de recherches, d'autant plus que l'on se prépare à analyser l’atmosphère d'un grand nombre d'exoplanètes. Stanley Miller faisant une démonstration de sa célèbre expérience. Association ALDÉRAN © - Conférence 1000-077 : “Lʼapparition de la vie sur la Terre” - 22/06/2001 - page 6 Document 4 : Schéma des processus chimiques recréés en laboratoire aboutissant à la création des molécules nécessaires à l’organisation de l’ARN, de l’ADN et de la chimie des êtres vivants (notamment les acides aminés). Ce schéma reproduit l’expérience historique de Stanley Miller en 1953, qui reprenait les travaux du biochimiste russe Alexander Oparin en 1924 qui avait compris dans les grandes lignes la direction de ce processus de continuité de l’évolution chimique au stade biotique. Stanley Miller simula les conditions chimiques et physiques de la terre primitive (simplifié à du méthane, de l’ammoniac, de l’eau et de l’hydrogène) en assaisonnant de décharges électriques. Il réussit à synthétiser près de la moitié des acides amines (les constituants des protéines) présent dans nos cellules et des bases des nucléotides (les briques de l’ARN). Document 5 : Les principales conditions d’apparition de la vie sont les suivantes : - 1ère condition : Un élément chimique tétravalent, grâce auquel des molécules tridimensionnelles peuvent se former dans l’espace. C’est le cas du carbone. - 2ème condition : Des molécules complexes, comme celles introduites par Stanley Miller dans son expérience, et celles apportées par la nucléosynthèse stellaire, la chimie spatiale ... - 3ème condition : Un solvant où vont pouvoir se dérouler les réactions chimiques : sur terre, c’est l’eau qui joue ce rôle. - 4ème condition : Une source d’énergie (solaire, thermique, électrique, UV...) pour entretenir les réactions chimiques productives de molécules complexes et de grandes tailles que requiert la vie. Association ALDÉRAN © - Conférence 1000-077 : “Lʼapparition de la vie sur la Terre” - 22/06/2001 - page 7 Document 6 : On distingue deux grandes familles de théories scientifiques relatives à l'origine de la vie: celle du réplicateur primordial (colonne de gauche) et celle du métabolisme primordial (colonne de droite). Les deux types de scénarios sont fondés sur l'existence de molécules (en marron) formées par des processus chimiques non biologiques (1). Dans le système du réplicateur primordial, certaines de ces molécules s'assemblent en une chaîne (peut-être une espèce d'ARN) capable de se reproduire (2). La molécule fabrique de nombreuses copies d'elle-même (3), dont certaines sont parfois des versions mutantes, qui sont également capables de se répliquer (4). Les réplicateurs mutés qui sont mieux adaptés à l'environnement supplantent les versions antérieures (5). Au final, ce processus évolutif conduit au développement de compartiments et de réactions métaboliques utiles (6). Le système du métabolisme primordial commence avec la formation spontanée de compartiments (7) dont certains renferment des mélanges de composés (8). Ces derniers établissent progressivement des cycles de réactions qui peu à peu deviennent de plus en plus complexes (9) jusqu'à l'invention du stockage d'information sous la forme de polymères (10). Dans cette conférence j’opte plutôt pour le principe du métabolisme primordial. Association ALDÉRAN © - Conférence 1000-077 : “Lʼapparition de la vie sur la Terre” - 22/06/2001 - page 8 Document 7 : Les conditions de formation des métabolismes primordiaux sont au nombre de cinq pour qu'une forme de vie (la création d’un ordre local grâce à des réactions chimiques alimentées par un flux d'énergie) émerge de petites molécules. On peut le modéliser de la manière suivante, dans un processus où aucune molécule de stockage d’information, tels I’ARN ou I’ADN, n'est nécessaire. 1 - Une frontière sépare la région vivante de l’environnement non vivant. 2 - Une source d’énergie est disponible. Représentée ici par un minéral (en bleu) et participe à une réaction produisant de l’énergie. 3 - Celle-ci alimente une réaction chimique couplée. 4 - Un réseau de réactions chimiques se forme et se complexifie de façon à s’adapter et à évoluer. 5 - Enfin, le flux de matière qui alimente le réseau de réactions est supérieur au flux des pertes, de sorte que les compartiments croissent et se divisent. Association ALDÉRAN © - Conférence 1000-077 : “Lʼapparition de la vie sur la Terre” - 22/06/2001 - page 9 Document 8 : La météorite de Murchison (une chondrite carbonée tombée en Australie en 1969) nous a permis de comprendre que les acides aminés, qui, sur Terre, n'existent que dans les protéines des êtres vivants, sont présents dans l'espace en quantité considérable. Les briques moléculaires nécessaire à l'apparition de la vie ont commencé à être produites dans l’univers, non pas sur terre, mais dans l’espace au sein d’une chimique froide spatiale, notamment dans les nuages interstellaires et lors des premiers temps de la formation de notre système solaire. Une grande partie de ces molécules prébiotiques et protobiotiques seront ainsi apportées sur Terre par des météorites, astéroïdes et comètes. On en retrouve dans notre système solaire sur Titan (notamment du méthane en grande quantité, de même que de l’éthane, du benzène, des alcanes, des alcènes, des alcynes, du propène), un satellite de Saturne exploré par la sonde Cassini-Huygens en 2005, ou sur Mars par exemple. La météorite de Murchison contenait des acides aminés et même des peptides (petites protéines), éléments indispensables à la vie telle qu'on la connaît sur Terre. Les analyses ont montré que des météorites comme celles de Murchison ou d'Orgueil (France) contiennent des composés carbonés dont plus de 70 acides aminés, briques dont sont composées les protéines qui constituent les êtres vivants terrestres. Ainsi, Philippe Schmitt-Kopplin, du Helmholtz Centre de Munich, a détecté plus de 14.000 molécules organiques différentes au sein de cette météorite devenue célèbre. Parmi celles-ci, l'alanine, la glycine, la valine, la leucine, l'isoleucine, la proline, l'acide aspartique ou encore l'acide glutamique, toutes présentes dans les protéines de la vie terrestre. De même que des purines et des pyrimidines, molécules qui sont les bases de l'ADN et de l'ARN qui constituent le matériel génétique de tous les êtres vivants que porte la Terre. La Terre continue de recevoir chaque année environ 20 000 tonnes de matière extraterrestre. Association ALDÉRAN © - Conférence 1000-077 : “Lʼapparition de la vie sur la Terre” - 22/06/2001 - page 10 Document 9 : Les organismes vivants utilisent des acides aminés chiraux présentant uniquement la forme énantiomérique L (lévogyre), donc gauche, pour la fabrication des protéines, constatée en premier par Pasteur en 1848. Cette propriété est aussi qualifiée d’homochiralité. Deux molécules sont dites chirales lorsqu'elles sont l'image l'une de l'autre dans un miroir. Tout comme les mains, elles ne peuvent être superposées. Les deux formes peuvent être produites chimiquement, mais la vie n’exploite que celles à chiralité gauche, lévogyre. L’origine de cette asymétrie semblerait être le résultat d’un processus astrophysique en deux étapes : tout d’abord l’apparition de faibles excès énantiomériques dans un matériau organique chiral, suivie par un mécanisme d’amplification menant à la sélection complète d’un seul des deux énantiomères comme on l’observe dans certaines météorites primitives. Un des agents principaux de ce phénomène d’asymétrie prébiotique serait les rayonnements UV polarisés circulairement. Deux acides aminés avec leurs atomes de carbone, hydrogène, oxygène et azote (C, H, 0, N) et un groupe moléculaire quelconque (R) (© Société française d'exobiologie). Document 10 : Une autre piste concernant la chimie prébiotique terrestre pourrait être liée au volcanisme. Dans les fumeroles volcaniques, plusieurs réactions chimiques impliquant des mélanges de cyanure d'hydrogène, de sulfure d'hydrogène et d’ions de cuivre comme catalyseurs ont pu être idientifiées, produisant de petites molécules carbonées, mais aussi des sucres, des acides aminés, du glycérol et des précurseurs des ribonucléotides (des éléments essentiels aux cellules vivantes). Petit à petit se dessine un paysage chimique de l’hadéen plus complexe qu’on ne le pensait, avec une chimie particulière basée sur la présence d’HCN et de sulfure d’hydrogène (H2S), qui aurait pu contribuer à l’apparition des ribonucléotides mais aussi à une large gamme de produits chimiques couvrant plus de la moitié des vingt acides aminés naturels et un des précurseurs des lipides. L’intérêt de cette piste chimique «volcanique» est qu’elle permet l’obtention simultanée dans un même environnement des composants des acides nucléiques, des protéines et des phospholipides membranaires, trois systèmes qui ont pu coopérer à l’apparition de la vie (coévolution) au détriment de la vision d’une vie primitive basée sur un seul de ces systèmes (monde d’ARN, monde de lipides). Déjà dans une lettre adressée à son ami botaniste Joseph Dalton Hooker, Darwin évoquait brièvement en 1871 un lieu et un scénario possible pour cette origine : «Quelque petite mare chaude, en présence de toutes sortes de sels d'ammoniac et d'acide phosphorique, de lumière, de chaleur, d'électricité, etc.», où «un composé de protéine fut chimiquement formé, prêt à subir des changements encore plus complexes». Fumerolles provenant du sommet du cratère Vulcano Fossa (îles Éoliennes), accompagnés de dépôts de soufre. Du sulfure d'hydrogène se trouve parfois dans ces fumerolles lorsque la température est assez élevée. Pendant l'Hadéen, de grandes quantités de ce gaz étaient émises dans l'atmosphère et pouvaient donc réagir avec du cyanure d'hydrogène. Association ALDÉRAN © - Conférence 1000-077 : “Lʼapparition de la vie sur la Terre” - 22/06/2001 - page 11 Document 11 : Les conditions d’apparition de la vie sur Terre au temps de l’hadéen n’avaient rien à voir avec celles d’aujourd’hui. Pendant l'Hadéen, c'est-à-dire pendant les premières centaines de millions d'années de la Terre, un intense flux de météorites et de comètes a amené sur Terre des acides aminés et des sucres, des briques biotiques pour les futures cellules et molécules d'ARN/ADN. Dès avant -4 milliards d'années l'hadéen possédait des océans, une tectonique des plaques et un volcanisme très actifs. Les premières «bactéries» qui peuplaient la Terre devaient vivre dans des conditions très différentes des nôtres. Elles se sont épanouies dans un environnement dans lequel nous ne pourrions survivre bien longtemps : bombardement météoritique intense, radioactivité, atmosphère différente, pas d’oxygène, nombreux composés acides, volcaniques actifs, puissant rayonnements UV, éclairs et orages importants... C’est dans une sorte de «soupe primitive» chimique, sorte de bain de molécules complexes, qu’aurait pu émerger la vie. Par le fruit d’affinités chimiques, de tentatives infructueuses et certainement du hasard, un composé capable de se répliquer à l’identique aurait émergé. Il aurait pu utiliser un acide nucléique, comme l’ARN, l’ADN (ou l’ATN ?) comme support de l’information, avant de se complexifier davantage, donnant à terme naissance aux bactéries desquelles nous découlons tous. La rencontre de l'eau et du feu à Hawaï (photo Doug Perrin) Association ALDÉRAN © - Conférence 1000-077 : “Lʼapparition de la vie sur la Terre” - 22/06/2001 - page 12 Document 12 : Plusieurs lieux sont candidats à l’apparition de la vie terrestre : les océans primitifs, les lacs, la surface des pierres ponces, les sources hydrothermales... Cela donne lieu à d’intense débats théoriques entre biochimiciens et à de nombreuses expériences, en général probantes mais sans avoir de valeur conclusive définitive dans ces débats. Lacs, rivières, océans... sont les candidats classiques de l’émergence de la vie terrestre. Un des lieux candidats à l’apparition de la vie serait les sources hydrothermales, qui auraient pu fournir l'énergie nécessaire aux premiers métabolismes. Sur cette photo, les véhicules Hercules et Argus (lumières en haut à gauche) inspectent une cheminée haute de plus de 30 mètres à Lost City, champ d'évents hydrothermaux de l'Atlantique (University of Washington). Association ALDÉRAN © - Conférence 1000-077 : “Lʼapparition de la vie sur la Terre” - 22/06/2001 - page 13 Document 13 : Depuis la fin des années 2000, des processus de synthèse naturelle et terrestre des molécules d'ARN sans catalyseur a pu être mis en évidence. Il semple que ce soit une étape capitale de l'émergence de la vie. Pendant longtemps on pensait que l'origine de la vie passait par l'apparition de molécules d'ADN, bien que celle-ci soit une molécule déjà extrêmement complexe. Mais depuis plusieurs années, les recherches sur la chimie prébiotique se concentrent plutôt sur l’apparition première de l’ARN, qui aurait précédé ainsi l'ADN, de manière inverse à ce qui se passe dans les cellules. Un monde à ARN aurait ainsi précédé le monde à ADN que nous connaissons, hypothèse proposée en 1986 par W. Gilbert. L'ARN est moins complexe que l’ADN (la thymine est remplacée par l’uracile), c’est une hélice simple, l'ARN peut se présenter sous différentes formes et possède certaines propriétés de catalyseur. A l’origine de la vie, des brins d'ARN auraient pu s'associer à des petites protéines et se trouver protégés à l'intérieur de membranes lipidiques. La première information génétique aurait ainsi été portée par l’ARN et non l’ADN. Ces processus ont put être reproduits en laboratoire dans plusieurs expériences. Comparaison entre une molécule d'ARN (à gauche) et d'ADN (à droite) Association ALDÉRAN © - Conférence 1000-077 : “Lʼapparition de la vie sur la Terre” - 22/06/2001 - page 14 Document 14 : À ce jour, les indicateurs (biosignatures) les plus convaincants de la présence de formes de vie sur Terre à des âges plus reculés provenaient de roches volcaniques et sédimentaires au Groenland, datées d’environ 3,8 milliards d’années. Des sédiments du site d’Isua ont été datés de 3,8 milliards d'années et ceux d'Akilia, de 3,85 milliards d'années. Ils contiennent des traces d'eau liquide et de dioxyde de carbone présent alors dans l'atmosphère terrestre. Ils renferment aussi des kérogènes, des molécules organiques complexes. Or, l’analyse des abondances isotopiques de ces molécules organiques montre un excès de 12C par rapport au 13C qui serait une trace de l’activité métabolique de bactéries. Néanmoins, cela ne prouve pas directement la présence d’une activité photosynthétique liée à des bactéries primitives il y a 3,8 milliards d’années, même si c’en est un indice. Couches sédimentaires d'Isua (3.850 millions d'années) au Groenland. Ces roches sont les plus anciens sédiments terrestres connus à ce jour (photo Francis Albarede) Document 15 : Depuis son développement, la vie s’est constamment transformée au cours du temps et adaptée aux évolutions environnementales, Les organismes vivants d’aujourd’hui sont bien différents de ceux d’aujourd’hui. Si on veut comprendre les origines du vivant, il faut «déconstruire» nos représentations classiques du vivant pour revenir à ces notions élémentaires. Ainsi, les cyanobactéries sont peut-être apparues il y a 3,5 milliards d'années. Capables de réaliser la photosynthèse, elles ont transformé du dioxyde de carbone en dioxygène. C'est en partie grâce à elles que des formes de vie plus complexes ont pu ensuite émerger en dehors des océans. Association ALDÉRAN © - Conférence 1000-077 : “Lʼapparition de la vie sur la Terre” - 22/06/2001 - page 15 Document 16 : Une des traces de vie parmi les plus anciennes sont les stromatolithes. Ce sont des accumulations fossiles de biofilms de cyanobactéries datant de l'époque pré-cambrienne. Certains de ces fossiles datent de plus de 3 milliards d'années. Ils sont la trace des premières formes de vie en colonies fixées. Fossiles de stromatolites découverts dans le Glacier National Park, Montana, Stromatolithes actuels dans la réserve naturelle marine de Hamelin Pool à Shark Bay en Australie, qui est un des rares endroits du monde à abriter encore des stromatolithes actives. Association ALDÉRAN © - Conférence 1000-077 : “Lʼapparition de la vie sur la Terre” - 22/06/2001 - page 16 Document 17 : L’idée d’une origine commune de tous les organismes n’est pas une idée nouvelle, elle se constitue logiquement dès le développement des théories évolutionnistes sur le vivant. Darwin adhérait à ce principe. Tous les organismes vivants qui ont jamais vécu sur cette terre descendent probablement d’une même forme première dans laquelle fut insufflée la vie (...) Il y a de la grandeur dans cette conception d'une vie riche de tant de pouvoirs, modelée à l'origine par le Créateur en quelques formes, ou en une seule; et dans le fait que, tandis que cette planète ne cessait de tourner selon les lois immuables de la gravité, d'innombrables créatures, chaque fois plus belles et plus admirables, se sont formées et continuent de se former à partir d'un commencement aussi simple. Charles Darwin (1809-1882) L'origine des espèces, 1869 Document 18 : Apparus dans le contexte de l’Hadéen de la Terre primitive, les premiers organismes vivants ont constamment évolué depuis. À partir des premières souches biotiques qui naquirent vers - 3,8 milliards d’années (LUCA ou d’autres hypothèses), la vie a connu un développement et une évolution considérable (qui est toujours à l’œuvre). Ce schéma indique la parenté originelle de tous les êtres vivants de notre planète. Quelques soient leurs différences, ils ont tous des ancêtres communs. Ce schéma montre bien aussi le processus évolutif de ramification et de développement de la vie selon un modèle arborescent nonfinaliste. Association ALDÉRAN © - Conférence 1000-077 : “Lʼapparition de la vie sur la Terre” - 22/06/2001 - page 17 Document 19 : Depuis son développement, la vie s’est constamment transformée au cours du temps et adaptée aux évolutions environnementales, Les organismes vivants d’aujourd’hui sont bien différents de ceux des origines du vivant. Si on veut comprendre les origines du vivant, il faut «déconstruire» nos représentations classiques du vivant pour revenir à ces notions élémentaires. Les premières formes de vie sur notre planète étaient de type procaryote (comme les archées et les eubactéries d’aujourd’hui). Plus petites et plus simples que les cellules d'eucaryotes, les cellules de procaryotes sont dépourvues de système endomembranaire et des organites qui le constituent, notamment le noyau. La plupart des procaryotes sont les plus petits des êtres vivants connus, avec un diamètre compris entre 0,5 et 2 µm. Alors que chez les eucaryotes, les cellules sont en moyenne 15 fois plus grandes qu'un procaryote typique, et peuvent être jusqu'à mille fois plus volumineuses. En plus de cette différence de taille, une autre caractéristique qui distingue les eucaryotes des procaryotes est leur compartimentation en organites spécialisés au sein desquels se déroulent des processus métaboliques spécifiques. Escherichia coli Document 20 : Les trois grandes ramifications du vivant sur notre planète sont aujourd’hui les archéobactéries, les eubactéries et les eucaryotes. Les archéobactéries regroupent des cellules méthanogènes, halophiles et thermoacidophiles. De type procaryote, elles sont les premières à coloniser les roches nues car elles survivent avec le minimum de ressources. Les eubactéries (ou «vraie-bactérie») sont les plus proches des bactéries actuelles. Elles prennent en compte les bactéries contemporaines, les mycoplasmes et les cyanobactéries. Les eucaryotes (ou «noyau-vrai») possèdent un noyau porteur de l’ADN, séparé du reste du contenu cellulaire. Elles sont à l’origine des plantes, des animaux, des champignons et des protistes Association ALDÉRAN © - Conférence 1000-077 : “Lʼapparition de la vie sur la Terre” - 22/06/2001 - page 18 Document 21 : La vie et son évolution vers la complexité sont inscrites dans les propriétés de la matière et n'exigent pas l'intervention de quelque chose d'autre pour se manifester : Depuis des temps immémoriaux, la vie et ses mystérieuses facultés de spontanéité, d'adaptation et de diversité font l'objet de l'admiration et de l'étonnement des hommes. On a longtemps pensé que des propriétés aussi extraordinaires ne pouvaient s'expliquer que par l'intervention d'un principe spécial, ou souffle vital, qui animerait la matière et la forcerait à accomplir certaines fonctions ou à réaliser certains buts, fût-ce à l'encontre du second principe de la thermodynamique. Les récents progrès de la biochimie ont rendu caduque la conception vitaliste en établissant que toutes les manifestations de la vie peuvent s'expliquer en termes strictement physiques et chimiques. Par ailleurs, la théorie darwinienne, consolidée et précisée par la biologie moléculaire, a fait justice de la vision finaliste de l'évolution biologique en démontrant, notamment, que les modifications génétiques offertes à la sélection naturelle sont des phénomènes purement accidentels, entièrement dépourvus d'intentionnalité. Au cours des dernières années, le finalisme a été réintroduit en biologie sous une forme plus subtile qui, tout en acceptant les acquis des sciences modernes et ne faisant appel explicitement à aucun principe vital, croit prouver par des arguments scientifiques que la vie n'aurait jamais pu naître, ni encore emprunter certaines voies évolutives, sans le secours de quelque chose d'autre. Défendue par une très petite minorité, sous le vocable de dessein intelligent, cette théorie a eu plus d'écho qu'elle ne mérite dès lors qu'elle semble apporter un appui scientifique légitime à toutes les tendances qui, depuis les créationnismes et fondamentalismes les plus stricts jusqu'à diverses philosophies dites «spiritualistes», soulignent que la science n'explique pas tout. C'est une affirmation à laquelle il est évidemment difficile de s'opposer aussi longtemps que la science n'aura pas tout expliqué; mais elle ne devient d'application qu'après qu'ont été épuisées toutes les tentatives d'expliquer ce que l'on ne comprend pas. C'est loin d'être le cas en biologie. Au contraire, il n'est pas difficile de montrer les failles dans les arguments avancés en faveur du dessein intelligent. Un de ces arguments est fondé sur ce que le biochimiste américain Michael Behe appelle «l'irréductible comptexité» de certains systèmes tels que la cascade de réactions qui règlent la coagulation sanguine, l'activation du complément ou l'assemblage des appendices moteurs, cils et flagelles, constitués de microtubules. De tels systèmes, prétend-il, n'auraient pu naître sans le concours d'une intelligence qui en aurait modelé les parties en fonction d'un plan préétabli. Le biologiste néo-zélandais Michael Denton traite sur le même mode certains événements clés de l'évolution, comme le développement du poumon aviaire, dans lesquels il croit discerner une forme de prédestination. L'argument n'est pas neuf. Il y a deux siècles déjà, le théologien anglais William Paley en faisait état dans sa célèbre allégorie de l'horloger. Excusable et même valable du temps de Paley, le raisonnement ne l'est plus maintenant que l'on sait les temps très longs au cours desquels molécules et structures ont pu être assemblées et mises à l'épreuve de la sélection naturelle et que l'on commence à apprécier les voies parfois très détournées par lesquelles l'évolution a souvent fait du neuf avec du vieux. Un autre argument, à première vue plus impressionnant, est fondé sur l'extrême improbabilité des processus dont sont nés les êtres vivants actuels. C'est ainsi que le mathématicien américain William Dembski, un des défenseurs les plus éloquents du dessein intelligent, a repris à son compte le calcul classique montrant que les protéines occupent une place infime dans l'espace immense, inimaginable même, des séquences polypeptidiques possibles. Cette place, selon Dembski, n'aurait jamais pu être atteinte sans guide. Une telle assertion néglige la dimension historique de la naissance des protéines, qui a presque certainement débuté avec des molécules de très petite taille, qu'un jeu combinatoire a conduites progressivement à des dimensions plus élevées. A chaque palier de ce jeu, la sélection a réduit le nombre des molécules disponibles pour l'étape suivante à un chiffre compatible avec une exploration étendue, sinon exhaustive, des combinaisons du palier suivant. Il en est de même des mutations. Celles-ci peuvent fort bien être accidentelles et dépourvues de toute finalité, comme le démontrent toutes les connaissances de la biologie moléculaire, et conduire néanmoins à un résultat presque obligatoire dans les conditions d'environnement existantes, grâce au nombre énorme des individus impliqués et aux durées très longues en cause. Comme je l'ai fait valoir, hasard n'exclut pas inévitabilité. Tout dépend du rapport entre le nombre d'occasions qui sont offertes à un événement de se produire et la probabilité de celui-ci. Même à la loterie, un numéro de sept chiffres est assuré de sortir avec une probabilité de 99,9 % si l'on exécute quelque 69 millions de tirages. Ce n'est pas une recette pour gagner à la loterie. Mais c'est souvent ainsi que se joue celle de l'évolution. On notera que cette argumentation s'adresse autant aux partisans du dessein intelligent qu'à ses adversaires les plus acharnés, défenseurs de la contingence totale des phénomènes Association ALDÉRAN © - Conférence 1000-077 : “Lʼapparition de la vie sur la Terre” - 22/06/2001 - page 19 évolutifs. Le guide postulé par les premiers se révèle ne pas être nécessaire, tandis qu'une voie évolutive donnée peut presque s'imposer en dépit du caractère aléatoire des modifications génétiques sous-jacentes, contrairement à ce que soutiennent les seconds. En conclusion, la vie et son évolution vers la complexité sont inscrites dans les propriétés de la matière et n'exigent pas l'intervention de quelque chose d'autre pour se manifester. Ce qui est admirable, c'est le fait que, contrairement à la célèbre affirmation de Jacques Monod, la matière soit «grosse de la vie», Christian de Duve prix Nobel de médecine, professeur émérite à l'Université catholique de Louvain et professeur à l'Université Rockefeller de New York Association ALDÉRAN © - Conférence 1000-077 : “Lʼapparition de la vie sur la Terre” - 22/06/2001 - page 20 DÉCOUVREZ NOTRE AUDIOTHÈQUE PHILOSOPHIQUE pour télécharger cette conférence, celles de la bibliographie et des milliers d’autres Tous nos cycles de cours et nos conférences sont enregistrés et disponibles auprès de notre service AUDIOTHEQUE sur notre site internet et à la MAISON DE LA PHILOSOPHIE à Toulouse. Plusieurs formules sont à votre disposition pour les obtenir : 1 - PHILOTHÈQUE EN LIGNE : Toutes nos conférences sont téléchargeables à partir de notre site internet. Les enregistrements sont au format MP3 et accompagnés de documents PDF. 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Baudet, Vuibert, 2006 - L'origine du génome, Patrick Forterre, ln Les dossiers de La Recherche : L'histoire de la vie, les grandes étapes de l’évolution, N°79, mai 2005 - Mars et Titan : sur les traces de la vie, par Patrice Coll, in Pour la science, N°327, janvier 2005 - L'asymétrie des biomolécules vient de l'espace, Laurent Nahon, in La Recherche, N°390, octobre 2005 - La Naissance de la vie : de l'évolution prébiotique à l'évolution biologique, Marie-Christine Meurel, Editions Dunod, 2003 - Les premières traces de la vie, par Sarah Simpson, in Pour la Science, N°308 juin 2003 - L'Environnement de la Terre Primitive, sous la direction de Muriel Gargaud, Didier Despois, Jean-Paul Parisot, Presses universitaires de Bordeaux, 2001 - La chimie supramoléculaire et auto-organisation, H. This et J.M. Lehn, in Pour la science, N°290 décembre 2001 - La plus belle histoire de la Terre, André Brahic, Paul Tapponnier, Lester R. 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