POUR L` ABOLITION UNIVERSELLE DE LA PEINE DE MORT
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POUR L` ABOLITION UNIVERSELLE DE LA PEINE DE MORT
© Poster for tomorrow - Massimo Dezzani POUR L’ ABOLITION UNIVERSELLE DE LA PEINE DE MORT L e 9 octobre 2012, en lever de rideau à la journée mondiale contre la peine de mort, Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, a lancé une campagne en faveur de l'abolition universelle. Notre objectif : renouveler et intensifier les actions entreprises en sa faveur, encourager le débat et apporter un soutien aux acteurs locaux et internationaux engagés dans cette lutte. UN ENGAGEMENT FRANÇAIS Comme il existe, dans chaque pays, des hommes et des femmes engagés dont le nom est associé à une cause, il existe des États engagés pour des combats universels au sein de la communauté des nations. Aujourd’hui, la France occupe une place privilégiée et reconnue au sein des principaux États mobilisés contre la peine de mort, cause hautement symbolique, qui rappelle l’universalité des droits de l’Homme. Depuis 2010, la France fait partie du groupe de soutien de la Commission internationale contre la peine de mort, composée de personnalités reconnues pour leur engagement en faveur de l'abolition universelle. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, a décidé de prolonger ce combat en lançant une campagne pour l’abolition universelle de la peine de mort, dont le premier temps fort, à l’assemblée générale des Nations Unies, a rassemblé plus de 60 pays. Après la journée du 9 octobre, ce sont l’ensemble de nos ambassades, de nos consulats et instituts culturels qui sont mobilisés partout dans le monde. UNE CAMPAGNE AUX COTÉS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE La France apporte son soutien aux initiatives de la société civile, notamment par la mobilisation de ses ambassades et consulats à l’occasion de la Journée mondiale contre la peine de mort, le 10 octobre. La France est membre du groupe de soutien de l’association Ensemble contre la peine de mort, qui organisera le Ve Congrès mondial contre la peine de mort en juin 2013 à Madrid, rendez-vous périodique essentiel pour encourager les progrès vers l'abolition. Dans le cadre de son aide à la promotion des droits de l'Homme à travers le monde, la France a soutenu l'action menée par la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme en Afrique, et elle a appuyé les activités de plaidoyer de la coalition mondiale pour l'abolition de la peine de mort, notamment auprès de la Commission africaine des droits de l'Homme et des peuples. RENDEZ-VOUS INTERNATIONAUX EN FAVEUR DE L’ABOLITION UNIVERSELLE • Organisation d’un événement en marge de la semaine ministérielle de l’Assemblée générale des Nations unies (27 septembre 2012) à l’initiative de Laurent Fabius. • Congrès régional contre la peine de mort à Rabat en octobre 2012. • Vote de la résolution biennale de l’Assemblée générale des Nations Unies appelant à l'instauration d'un moratoire universel à l'automne 2012. • Ve Congrès mondial contre la peine de mort à Madrid en juin 2013. « Demain, grâce à vous la justice française ne sera plus une justice qui tue. Demain, grâce à vous, il n'y aura plus, pour notre honte commune, d'exécutions furtives, à l'aube, sous le dais noir, dans les prisons françaises. Demain, les pages sanglantes de notre justice seront tournées. » Robert Badinter lors de son discours devant l’Assemblée nationale, le 17 septembre 1981. SITUATION INTERNATIONALE De nombreux progrès sont le signe d’une prise de conscience mondiale : l’abolition chaque année par de nouveaux États ; les moratoires observés dans de nombreux pays ou le fait qu’aucun État n’ait rétabli la peine de mort après abolition. En 20 ans, plus de cinquante États sont devenus abolitionnistes en droit. Les résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies adoptées en 2007, 2008, 2010 et 2012 le confirment : la majorité des États membres des Nations Unies soutiennent l’instauration d’un mo- ratoire universel. Aujourd’hui, 140 États sont abolitionnistes en droit (99) ou en fait, 58 l’appliquent encore et 25 ont procédé à des exécutions depuis 2011. L’ABOLITION DE LA PEINE DE MORT EN DROIT FRANÇAIS La question de l’abolition de la peine de mort a été évoquée dès avant la Révolution française, notamment grâce au travail précurseur de Cesare Beccaria, premier à dénoncer ce châtiment dès 1764. Victor Hugo, Lamartine ou Aristide Briand ont repris le flambeau, mais il a fallu attendre l’engagement du garde des Sceaux Robert Badinter pour que la loi du 9 octobre 1981 l’abolisse en France. Cette loi a renforcé le combat que la France menait de longue date pour la promotion de la dignité humaine. Le droit français interdit également l’extradition de toute personne vers un pays où celle-ci serait exposée à la peine de mort. La France a souscrit à l’ensemble des engagements internationaux relatifs à l’abolition de la peine de mort, ce qui l’a amenée inscrire en 2007 l’abolition de la peine de mort dans sa Constitution. La France et l’Union européenne considèrent la peine de mort comme un traitement cruel et inhumain. La peine de mort n’est pas la justice, c’est l’échec de la justice. Le recours à la peine de mort n’est pas un simple instrument de politique pénale, c’est une violation des droits de l’Homme. « Peuple, diront-ils, ouvre une ère Que dans ses rêves seuls l’humanité tenta, Proscris des codes de la terre La mort que le crime inventa ! Remplis de ta vertu l’histoire qui la nie, Réponds par tant de gloire à tant de calomnie ! Laisse la pitié respirer ! Jette à tes ennemis des lois plus magnanimes, Ou si tu veux punir, inflige à tes victimes Le supplice de t’admirer ! » Alphonse de Lamartine Ode contre la peine de mort, 1830. Favoriser l’établissement de relations de respect mutuel et d’équité entre les sexes, et