Field tests to detect dairy cow subclinical diseases: clinica

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Field tests to detect dairy cow subclinical diseases: clinica
Congresso de Ciências Veterinárias [Proceedings of the Veterinary Sciences Congress, 2002], SPCV, Oeiras, 10-12 Out., pp. 63-78
Buiatria
Tests de terrain pour la mise en évidence des pathologies subcliniques de la
vache laitière: examens cliniques et analyses complémentaires
[Field tests to detect dairy cow subclinical diseases: clinical examination and
pathology]
Rollin, Frédéric
Département des Sciences Cliniques, Secteur Médecine Interne des Grands Animaux, Faculté de
Médecine Vétérinaire, Université de Liège, Liège, Belgique
E-mail: [email protected]
Summary
Although often underestimated, diseases affecting cows subclinically can be the cause of
heavy economical losses in dairy herds. This paper synthesizes the different clinical and
pathological means or tools placed at the practitioner’s disposal to objectify these subclinical
troubles on the field, mainly hypocalcemia, rumen acidosis, ketosis, fatty liver and laminitis.
Clinical examination still remains the lance head of this evaluation, both at the individual
and the herd level. At times, it could be advantageously supported by pathological analyses
achieved on the field from milk, urine, rumen fluid, and blood or liver samples.
On the strength of his professional training, veterinarian is indisputably the most suitable
expert to fit the different pieces of the puzzle together.
1. Introduction
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la définition de la maladie consiste en
une altération de la santé, dans la structure ou les fonctions des organes. Il faut donc nécessairement
définir la santé pour comprendre la définition de la maladie. Toujours selon l’OMS, la santé est un
état de bien-être physique, mental et social.
Si cette définition de la santé convient sans doute aux êtres humains, elle doit absolument
être élargie pour les animaux de production chez lesquels la maladie comprend, en outre, toute
incapacité d’optimaliser leurs fonctions physiologiques. A ce titre, une production laitière
suboptimale par rapport au potentiel génétique de l’animal doit être considérée comme une maladie,
subclinique il est vrai étant donné qu’elle ne donne pas lieu à des manifestations cliniques
proprement dites. Mais les vaches laitières subissent de nombreuses autres maladies subcliniques
parmi lesquelles les plus connues sont certainement les mammites, l’hypocalcémie, l’acétonémie, la
dégénérescence graisseuse du foie, l’acidose du rumen, les boiteries et les troubles de la fertilité et
de la fécondité subcliniques. Il ne faut pas non plus perdre de vue que de nombreuses infections
(paratuberculose p. ex.) et infestations parasitaires (douve p. ex.) peuvent également se manifester
sur un mode subclinique. Le caractère subclinique d’une affection, quelle qu’elle soit, est aussi à
relativiser en fonction de la finesse de l’examen clinique et du temps passé à l’observation des
animaux (augmentation continue de la taille de l’effectif des troupeaux!).
L’ampleur du sujet amenant à faire des choix, les mammites et les troubles de la
reproduction subcliniques ne seront pas traités ici, de même que les maladies infectieuses et
parasitaires subcliniques. Par contre, l’accent sera mis sur la détection des perturbations
subcliniques du métabolisme énergétique (acétonémie et dégénérescence graisseuse du foie), du
métabolisme du calcium (hypocalcémie) et du fonctionnement du rumen (acidose chronique,
inactivité de la flore et fourbure). Néanmoins, il convient quand même de rappeler ici le rôle
prépondérant joué par les désordres du métabolisme de l’énergie, du calcium et du rumen dans la
pathogénie des mammites et de l’infécondité-infertilité.
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Si la détection de tous ces troubles subcliniques préoccupe tellement de personnes de par le
monde, c’est que leur impact économique sur la rentabilité des exploitations laitières est loin d’être
négligeable et dépasse parfois même le coût des maladies cliniques équivalentes. Cela n’est pas
étonnant quand on considère que les cas cliniques peuvent souvent être comparés à la partie
émergée d’un iceberg.
A titre d’exemple, l’acétonémie subclinique, qui est définie comme la présence à un taux
anormalement élevé de corps cétoniques dans les liquides corporels (lait, urine ou sérum) de vaches
ne présentant pas de signes cliniques, est tenue pour responsable de la perte de 2 à 30% de la
production laitière journalière en fonction des cas et des auteurs (Miettinen, 1994 ; Francos et coll.,
1997). La facture s’élève encore quand elle prend en compte les troubles de la reproduction
favorisés par l’acétonémie subclinique: ovaires kystiques et augmentation de l'intervalle entre
vêlages par augmentation de l’intervalle vêlage-1ère chaleur et vêlage-insémination fécondante.
Différentes études ont rapporté un taux d’incidence (nombre de cas survenant sur un an) des
acétonémies subcliniques pouvant varier de 7,3 à 12,1% en comparaison de l’incidence de 1,9 à
13,0% pour les acétonémies cliniques (Smith, 2002). Selon Geishauser et collaborateurs (2000), il
ne fait aucun doute que les acétonémies subcliniques sont responsables de pertes économiques
beaucoup plus importantes (20 Euros par vache et par lactation) que les acétonémies cliniques (6,25
Euros par vache et par lactation).
Pour détecter ces maladies subcliniques dont la symptomatologie clinique s’avère non
spécifique quand elle n’est pas absente, la tentation est grande de se rabattre sur les profils
métaboliques qui nécessitent souvent de multiples analyses de laboratoire. Cependant, ces profils
métaboliques ne dispenseront jamais d’examiner les animaux, individuellement et en groupe, leur
ration et son mode de distribution, ainsi que leur production. Des tests utilisables sur le terrain, dont
certains devraient se généraliser dans les exploitations laitières qui désirent rester performantes,
peuvent aussi venir en aide au praticien dans ce but.
Par conséquent, il ne convient pas du tout de céder aux complexes, sachant que les
informations collectées au chevet des animaux valent beaucoup mieux qu’un profil métabolique
coûteux et, qui plus est, souvent ininterprétable au niveau individuel parce qu’il est sorti de son
contexte ou que les paramètres mesurés se révèlent beaucoup trop peu sensibles.
2. Tests de terrain pour la mise en évidence des pathologies subcliniques chez la vache laitière
Différents outils sont à la disposition des praticiens pour faire le diagnostic de ces
pathologies subcliniques. Même si ils sont fournis par des laboratoires extérieurs, certains outils,
comme les données du contrôle laitier (production laitière, taux butyreux (TB), taux protéique
(TP) et taux d’urée) et l’analyse de la composition des aliments produits dans la ferme, sont la
plupart du temps directement accessibles dans l’exploitation pour interprétation. D’autres
renseignements non moins précieux peuvent être retirés d’un examen clinique approfondi et plus
orienté des animaux ou sont obtenus au moyen d’analyses réalisées sur place à partir de
prélèvements de lait, d’urine, de jus de rumen, de matières fécales, de sang ou de foie.
2.1. Examen clinique
2.1.1. Examen clinique individuel
2.1.1.1. Examen clinique proprement dit
Comme dans tout examen général, il est important de porter son attention sur l’impression
d’ensemble de l’animal et, en particulier, son état d’embonpoint, l’aspect de son poil, son appétit et
la motricité, l’état de remplissage et la consistance du contenu de son rumen. L’examen de l’animal
en mouvement doit aussi être entrepris à la recherche d’un problème locomoteur éventuel.
Chez la vache laitière, Zaaijer et Noordhuizen (2001) ont récemment proposé une méthode
très intéressante de quantification de différentes caractéristiques corporelles en vue de détecter et de
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remédier au plus vite aux erreurs de management de son alimentation. La simplicité, la rapidité et
l’efficacité de la méthode proposée dans le contrôle des troubles de la santé, de la reproduction et de
la production devraient inciter les vétérinaires praticiens à en généraliser l’usage dans les
exploitations de bovins laitiers. Elle consiste en l’emploi de 3 nouveaux scores, toujours sur une
échelle allant de 1 à 5, à côté du maintenant classique Score Corporel (S.C. ou B.C.S. pour Body
Condition Score) (Wildman et coll., 1982 ; Edmonson et coll., 1989), bien connu pour refléter la
balance énergétique de l’animal (Butler et Smith, 1989). Ces 3 scores supplémentaires sont l’état de
remplissage du rumen (RF pour Rumen Fill), la consistance des matières fécales (FC pour Fecal
Consistency) et la fraction fécale non digérée (UF pour fecal Undigested Fraction).
a) Etat d’embonpoint: score corporel (B.C.S.) chez la vache laitière
Il s’agit d’une méthode pour estimer chez l'animal vivant la quantité de graisse sous-cutanée
située au niveau des lombes, du bassin et de la base de la queue. Le B.C.S. et son évolution dans le
temps permettent d'estimer l'impact de la nutrition et de différentes pratiques d'élevage sur la santé,
la reproduction et la performance de la production laitière.
L’évaluation du B.C.S. se fait sur vache debout, visuellement et par palpation, sur une
échelle de scores allant de 1 à 5 (1 = cachectique; 5 = obèse). Pour affiner le système, des 1/2 ou
même des 1/4 de point (entre les scores de 2,5 à 4) peuvent être utilisés (Ferguson et coll., 1994).
Idéalement, l’évaluation du B.C.S. se fera toutes les 3 à 4 semaines chez les vaches taries et
à intervalles de 3 à 6 semaines en lactation, en fonction du stade de la lactation.
Recommandations
• Vêlage avec un B.C.S. de 3,5;
• Ne pas perdre plus de 0,75 à 1 point de B.C.S. en début de lactation (2,5 - 3,0). La perte d’un
point de B.C.S. correspond en moyenne à la perte de 56 Kg de poids corporel chez la vache
pie-noire Holstein;
• Les vaches doivent reprendre du poids après la 12e semaine de lactation (2,75 - 3,25) ;
• B.C.S. de ± 3,5 en fin de lactation et conservation de ce score pendant toute la durée du
tarissement;
• Normalement, moins de 10% des vaches d’un troupeau devraient avoir un B.C.S. <2,5 ou
>4.
Il est capital de bien comprendre que, bien plus que le B.C.S. ponctuel au moment du
vêlage, c’est l'évolution du B.C.S. après le vêlage qui conditionne la santé, la reproduction et la
productivité des vaches laitières.
Ainsi, le B.C.S. actuel reflète la balance énergétique passée tandis que les changements
de B.C.S. depuis la dernière visite reflètent la balance énergétique actuelle.
C’est précisément ce long délai (semaines ou mois parfois) entre la survenue éventuelle d’un
problème et sa détection qui constitue la principale limite du B.C.S. (Zaaijer, 2001). Ce n’est pas le
cas des 3 scores supplémentaires proposés par Zaaijer et Noordhuizen (2001).
b) Score de remplissage du rumen (RF)
Vu la corrélation élevée qui existe entre la balance énergétique et la quantité de matière
sèche ingérée (DMI = Dry Matter Intake) et étant donné la difficulté pratique parfois rencontrée de
contrôler quantitativement ce dernier paramètre, il est essentiel de trouver une alternative
permettant d’évaluer qualitativement en ferme la quantité d’aliments consommée par les vaches.
C’est ce que Zaaijer et Noordhuizen (2001) ont fait en concevant le score de remplissage du
rumen (RF) qui va de 1 pour un rumen pratiquement vide (image de rectangle au niveau de la paroi
abdominale gauche) à 5 pour un rumen complètement rempli (distension du flanc gauche de telle
façon que la dernière côte et les apophyses transverses des vertèbres lombaires ne sont plus
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visibles). Les vaches en pleine lactation en bonne santé doivent idéalement présenter un score de 3
sur cette échelle.
RF reflète la DMI mais est également influencé par la composition de la ration et la vitesse
de transit des ingestats dans le tube digestif. Le principal intérêt de ce score réside dans la rapidité
(heures) avec laquelle il se modifie suite à un changement de management alimentaire. Il permet
donc de réagir avec une grande promptitude à tout problème en voie de développement.
Outre son état de remplissage, une autre caractéristique intéressante du rumen est la
consistance de son contenu. Elle s’évalue par palpation transabdominale du flanc gauche. Un
contenu trop dur signe une impaction du rumen avec réduction consécutive de la capacité
d’ingestion de la vache.
c) Matières fécales: consistance et fraction non digérée
L’examen des matières fécales quant à leur consistance et leur composition peut s’avérer
très riche d’enseignements concernant la nature de la ration (teneur en matière sèche, en fibres, en
hydrates de carbone facilement fermentescibles, en azote dégradable dans le rumen et en minéraux),
le fonctionnement du tube digestif en général et du réseau-rumen en particulier, ainsi que la qualité
de l’abreuvement. Schelcher et coll. (1998) ont très bien résumé les informations que l’on peut
retirer de cet examen.
Normalement, la taille des particules présentes dans les matières fécales ne doit pas
excéder 5 mm de longueur. Elle dépend de la rumination, de l'activité de la flore ruménale, du
fonctionnement des mécanismes de triage dans les pré-estomacs et du temps de transit des aliments
dans le rumen. Une augmentation du nombre de longues particules (1 à 2 cm) dans les matières
fécales peut témoigner d’un échec de la rumination ou des mécanismes de triage au niveau de
l’orifice réticulo-omasal (passage accéléré des ingestats au travers des pré-estomacs). C’est ce qui
est parfois observé chez des VLHP nourries avec une ration trop riche en fibres longues qui les
prédispose à l’impaction du rumen et à l’inactivité de sa flore. La taille des particules peut aussi
diminuer pour donner des matières fécales finement digérées avec une consistance pâteuse et
grasse. Dans les déplacements de caillette, les matières fécales sont souvent finement digérées et
peuvent présenter une double consistance, liquide avec des grumeaux plus solides (Stöber,
communication personnelle).
Enfin, des grains entiers (surtout de maï s) que la flore du rumen n’est pas parvenue à digérer
peuvent se retrouver dans les matières fécales. A côté de la taille des particules retrouvées dans les
matières fécales, leur nombre et leur origine sont également importantes à examiner.
Zaaijer et Noordhuizen (2001) ont concrétisé toutes ces observations dans leurs scores de
consistance des matières fécales (F.C.) et de fraction fécale non digérée (U.F.). Le lecteur se
réfèrera avantageusement à leurs publications pour ce qui concerne l’utilisation pratique de ces
scores et leur interprétation. Il convient de bien garder à l’esprit que, pour en retirer le maximum
d’informations, ces différents scores ne devraient jamais être considérés séparément mais bien
simultanément. Les renseignements fournis par l’examen des matières fécales ne sont en décalage
que de 1,5 à 4 jours par rapport à la situation qui les a initiés, le temps nécessaire pour que les
aliments ingérés traversent tout le tube digestif.
Le pH des matières fécales peut encore être déterminé sur un mélange de 15 g de fèces
dans 100 ml d’eau distillée avec un pH-mètre portable. Normalement, le pH des matières fécales
mesuré de cette façon doit être supérieur à 6. L’intérêt de cette mesure est la mise en évidence dans
les matières fécales de molécules organiques acides qui auraient échappé à l’absorption dans les
pré-estomacs ou qui résulteraient de néo-fermentations dans le gros intestin des substrats ayant
échappé à la digestion dans le réseau-rumen.
Il va sans dire que, une fois ces données individuelles collectées, il faut aussi les interpréter au
niveau du troupeau.
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A côté de ces paramètres assez généraux, il en est d’autres qui doivent orienter le praticien
vers une certaine pathologie subclinique en particulier.
d) Mise en évidence d’une hypocalcémie subclinique
Sans parler des complications possibles d’une hypocalcémie subclinique (augmentation du
déficit énergétique due à une plus faible ingestion, elle-même due à une relative atonie du rumen,
augmentation des risques de dystocie, rétention d’arrière-faix (RAF), métrite, mammite et
déplacement de caillette), certains symptômes assez subtils peuvent être observés durant la première
phase clinique de la fièvre de lait: difficultés au relever et au coucher (pour se coucher, la vache plie
ses articulations très lentement et peut même rester très longtemps fléchie sur ses carpes avant de se
laisser tomber plutôt que d’achever le mouvement du coucher harmonieusement; elle reste ensuite
couchée durant un long moment), piétinement et ataxie localisée aux membres postérieurs qui sont
d’ailleurs souvent anormalement rapprochés avec parfois un fléchissement des boulets. A ce
moment, le danger de blessure ou de déchirure musculaire par chute ou glissade est réel, d’autant
plus si le sol de la stabulation est glissant (Scholz, 1998).
Nos collègues de St Hyacinthe ont évalué d’autres tests cliniques pour essayer de prédire les
vaches qui étaient en hypocalcémie subclinique 24 h après le vêlage et qui risquaient donc de
développer une fièvre de lait par la suite (DesCoteaux et coll., 1997). Leur étude partait de
l’observation selon laquelle certaines vaches en hypocalcémie subclinique tenaient la bouche
ouverte et, parfois, en sortaient même la langue. Ils ont alors eu l’idée d’essayer de provoquer ce
symptôme assez particulier à l’occasion du réflexe du garrot réalisé dans les premières 24 h du postpartum sur des vaches en 3e lactation ou plus. En prenant un seuil de 2 mmol/L de calcium sérique
total pour faire le diagnostic de l’hypocalcémie, ce test a montré une sensibilité assez faible de 45%,
une spécificité de 83%, une valeur de prédiction positive de 87% et une valeur de prédiction
négative de 38%. En couplant ce test du garrot en parallèle avec une anamnèse de fièvre de lait lors
des précédentes lactations, ces valeurs sont passées respectivement à 68, 86, 92 et 52%, soit
d’excellents résultats pour un test clinique.
e) Mise en évidence d’une acidose subclinique du rumen
L’anamnèse et l’examen clinique des troupeaux souffrant d’une acidose subclinique du
rumen peuvent inclure les éléments suivants:
- appétit diminué ou en dents de scie ;
- diarrhée intermittente avec un rumen modérément distendu, au contenu mou et qui se contracte
faiblement ;
- prévalence des boiteries supérieure à 20% dans le troupeau avec évidence de fourbure et/ou
d’abcès de la sole ;
- polyurie-polydipsie avec émission d’urines claires ;
- un taux de réforme 45% pour des probl èmes de santé mal définis ;
- score corporel insuffisant alors que la ration est correctement pourvue en énergie ;
- dépression du TB du lait ;
- cas d’abcès sous-cutanés inexpliqués ;
- hémoptysie et épistaxis suite à une pneumonie métastatique due à une thrombose de la veine cave
postérieure secondaire au complexe ruménite-abcès hépatiques.
Malheureusement, un grand nombre de ces symptômes n’apparaissent pas avant plusieurs
semaines ou mois après l’épisode initial d’acidose du rumen. De plus, au niveau individuel, chacun
de ces symptômes peut avoir bien d’autres causes.
f) Mise en évidence d’une acétonémie subclinique
Les symptômes, non spécifiques, seront ceux d’une balance énergétique négative en début
de lactation: amaigrissement excessif, diminution de la production laitière avec absence de pic de
lactation ou même la présence d’un pic “inversé”, réduction de la fertilité. Certains auteurs
distinguent 2 types d’acétonémie différents du point de vue métabolique (Herdt, 2000) qui peuvent
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s’exprimer différemment d’un point de vue clinique. Ainsi, l’acétonémie de type I (par analogie au
diabète de type I insulino-dépendant) survient en général dans les 3 à 6 semaines qui suivent le
vêlage, aux alentours du pic de lactation, lorsque la demande en glucose pour la production de lait
dépasse la capacité, pourtant maximale, de néoglucogenèse hépatique. Elle n’est pas associée à une
accumulation importante de graisse sous forme de triglycérides dans le foie. Au contraire,
l’acétonémie de type II (par analogie au diabète de type II) va de pair avec une importante
dégénérescence graisseuse du foie consécutive à une mobilisation graisseuse exacerbée par une
résistance tissulaire à l’action de l’insuline. Cliniquement, cette forme d’acétonémie s’exprime
d’habitude chez les vaches grasses, peu de temps après le vêlage, bien avant le pic de lactation. Elle
répond généralement beaucoup moins bien au traitement. Il peut être intéressant de distinguer ces 2
formes d’acétonémie tant leur pathogénie et, partant, leur prévention et leur traitement diffèrent.
g) Mise en évidence d’une dégénérescence graisseuse du foie
Les symptômes liés à une dégénérescence graisseuse importante du foie apparaissent
généralement un jour ou deux après le vêlage et se caractérisent par une réponse tout à fait anormale
aux maladies du syndrome du part les plus communes et à leur traitement. Cela démontre que
l’accumulation de graisse dans le foie commence durant la période de tarissement (10 à 20 jours
avant le vêlage) et précède de loin l’apparition de la symptomatologie clinique. Ce phénomène est à
rapprocher de l’acétonémie de type II décrite plus haut.
h) Mise en évidence d’une fourbure subclinique
Les signes d’une fourbure subclinique apparaissent la plupart du temps comme des lésions
de la muraille, de la sole et des talons des onglons des membres antérieurs et postérieurs. Ces
lésions comprennent une coloration jaunâtre et cireuse de la sole, des hémorragies de la sole, la
séparation de la muraille et de la sole au niveau de la ligne blanche, et l’érosion des talons.
L’observation de ces symptômes nécessite un examen approfondi et un parage léger des onglons
des animaux examinés. Un système de score a été mis au point et testé pour la classification de la
sévérité de ces lésions (Smilie et coll., 1999).
En cas de fourbure chronique, des anomalies de la croissance de la corne des onglons se
développent sous la forme d’arêtes et de sillons horizontaux de la paroi de l’étui corné, la torsion de
l’axe des onglons et la formation d’une double sole.
La relation entre l’alimentation des animaux et le développement d’une fourbure subclinique
n’est pas souvent bien reconnue sur le terrain. Cela s’explique par le délai qui existe entre l’erreur
nutritionnelle de départ et l’apparition de la fourbure subclinique.
2.1.1.2. Données de production laitière
L’analyse quantitative mais aussi qualitative des résultats de la production laitière permet de
détecter précocément des troubles de la santé ou du rationnement, bien avant leur diagnostic
clinique. Malheureusement, le contrôle laitier à intervalles de 1 mois ne facilite pas l’interprétation
de la courbe de lactation en son début, durant la période critique que constitue le premier mois de
lactation. Or, c’est à ce moment-là que se déclarent la plupart des troubles subcliniques qui font
partie du syndrome du part. Par exemple, l’acétonémie subclinique est connue pour raboter voire
supprimer le pic de lactation. Les risques sont grands que cela passe inaperçu avec 2 contrôles
laitiers à 1 mois d’intervalle. Par contre, la mesure quotidienne de la production laitière en salle de
traite (compteurs à lait automatiques) ou avec un robot de traite permettra la détection rapide de
cette anomalie.
De façon simplifiée, une courbe de lactation standard se caractérise par la production
laitière initiale, le pic et la persistance de la lactation. En multipliant le pic de lactation par 200, on
obtient en première approximation la production laitière sur 305 jours. Une fois le pic atteint, la
production de lait diminue régulièrement à raison de 8 à 10% par mois ou 0,3% par jour chez les
vaches et 0,2% par jour chez les génisses qui présentent par conséquent une meilleure persistance
de leur lactation mais aussi un pic moins marqué. Les vaches laitières haute productrices (VLHP) se
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caractérisent par un pic plus important, apparaissant plus tard, et par une meilleure persistance de
leur lactation.
2.1.1.3. Données de reproduction
Elles présentent l’inconvénient majeur de révéler les problèmes a posteriori, bien après
qu’ils soient intervenus. Néanmoins, les relations entre les troubles reproducteurs et les
hypocalcémies subcliniques (part languissant, dystocie, RAF, retard d’involution utérine, métrite),
les acétonémies subcliniques (voir plus haut) et les boiteries (défaut d’expression du comportement
des chaleurs avec augmentation de l’intervalle vêlage-vêlage) sont maintenant bien connues et
documentées.
2.1.2. Examen clinique du troupeau
2.1.2.1. Etude critique de la ration
Pour un même animal, il est possible de distinguer au moins 5 rations différentes:
1) Ration calculée sur papier ;
2) Ration que mélange et distribue l’exploitant ;
3) Ration que la vache consomme réellement ;
4) Ration ou proportion de la ration qui est digérée ;
5) Nutriments qui sont absorbés.
Etant donné que des problèmes peuvent survenir à chaque étape, ces rations doivent être
vérifiées le plus précisément possible. Cela nécessite de connaître le mode de distribution des
aliments (uniforme ou non ?), de peser les aliments, de noter la taille et le nombre des repas,
l’importance et la qualité des refus éventuels et d’observer le comportement alimentaire des vaches
(temps passé pour manger les repas, nombre d’épisodes de rumination et leur durée, compétition
éventuelle entre les animaux). Les aliments doivent être évalués pour leur qualité, leur stabilité,
leur teneur en eau et leur appétence.
Le pH des ensilages peut aussi être mesuré à l’aide d’un pH-mètre portable. Cela nécessite
d’en obtenir du jus par compression ou d’y ajouter une faible quantité d’eau distillée pour en faire
un genre de coulis. En règle générale, le pH d’un ensilage de maï s de qualité doit être inférieur à 4,2
et le pH d’un ensilage d’herbe < 5.
A côté de la teneur en fibres d’une ration, la taille et la structure de celles-ci jouent un
rôle primordial dans la formation du “matelas” de fibres présent à la surface du jus de rumen. Ce
matelas, en captant les fines particules ingérées, diminue temporairement les fermentations qui se
produisent intensivement dans la phase aqueuse du rumen. Il diminue ainsi la chute du pH ruménal
après les repas. D’autre part, les fibres grossières qui constituent ce matelas doivent encore être
ruminées et, à ce titre aussi, permettent de tamponner la baisse de pH dans le rumen par une
production accrue de salive.
L’augmentation du pH du rumen favorise plutôt les bactéries cellulolytiques et, avec elles,
une production accrue d’acétate parmi les acides gras volatils (AGV) du rumen. A l’inverse, une
ration principalement constituée de concentrés en l’absence de fibres bien structurées va favoriser
une forte chute du pH du rumen par les bactéries amylolytiques qui produisent surtout du
propionate, avec toutes les conséquences néfastes que l’on connaît dont la dépression du taux de
matières grasses du lait en raison de la diminution de la production d’acétate dans le rumen.
Pour les rations non mélangées, la séquence de distribution des aliments est d’une
importance capitale. Ainsi, il est conseillé de toujours distribuer les concentrés après les fourrages
grossiers afin d’éviter les fortes fluctuations du pH du rumen. Lorsque les concentrés sont distribués
à part du reste de la ration, il convient de ne pas dépasser, par repas, 2 à 3 Kg de concentrés qui ne
seront pas trop riches en amidon facilement fermentescible ou moulus trop finement.
Il ne faut pas non plus négliger la transformation de la structure physique des aliments que
peuvent occasionner certaines mélangeuses distributrices avec des rations totalement mélangées.
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La disparition de la structure physique de la ration peut aller à l’encontre de l’effet recherché avec
ces rations totalement mélangées, à savoir une plus grande stabilisation du pH du rumen.
Il y a moyen de séparer, sur le terrain, les particules des rations totalement mélangées en
fonction de leur taille grâce à un séparateur de particules conçu à cet effet par des chercheurs de
Pennsylvanie (Penn State Particle Size Separator; Lammers et coll., 1996).
Même la conformation des mangeoires peut avoir son importance puisqu’il a été démontré
qu’une vache qui mange dans une mangeoire surélevée par rapport à ses pieds produit 17% de
salive en moins et gaspille beaucoup plus de nourriture en la jetant en l’air qu’une vache qui dispose
d’une mangeoire au niveau de ses pieds.
Enfin, il ne sera jamais assez insisté sur l’importance de la disponibilité (sans compétition si
possible) et de la qualité de l’eau offerte aux vaches laitières. Rappelons seulement qu’elles sont
très sensibles au goût de l’eau et que le débit des abreuvoirs automatiques doit être de 10L/minute
au minimum.
2.1.2.2. Rumination et confort des animaux
En stabulation libre, le confort des animaux peut être apprécié en calculant le quotient de
confort des vaches (QCV), c’est-à-dire le rapport entre les animaux couchés correctement dans les
endroits prévus à cet effet et ceux qui se trouvent debout dans les mêmes endroits de couchage.
L’objectif à atteindre est un QCV de 80 à 90%. Normalement, les vaches doivent rester couchées de
12 à 14 h par jour, ce qui correspond environ au temps qu’elles passent à ruminer.
Le temps pendant lequel les vaches restent couchées a une influence considérable sur la
production de lait, et ce de 2 façons. Tout d’abord, le débit sanguin au travers de la mamelle est
supérieur de 22% chez les vaches couchées par rapport à celles qui se tiennent debout. Or, la
production de lait est proportionnelle au débit sanguin qui arrive au pis. Ensuite, l’incidence des
boiteries dépend fortement du confort de la zone de couchage et du temps passé debout. Or, les
boiteries peuvent pénaliser fortement la production laitière.
50 à 65% des vaches qui sont couchées confortablement en décubitus sterno-abdominal sans
être endormies devraient idéalement être en train de ruminer (Nelson, 1996a).
2.1.2.3. Incidence des maladies
Il est important de suivre l’incidence des principales maladies, cliniques cette fois, étant
donné qu’elles représentent presque toujours les arbres qui cachent la forêt des maladies
subcliniques. Ainsi, les objectifs suivants peuvent généralement être poursuivis dans un souci de
rentabilité optimale des exploitations:
Maladie
Dystocie
Rétention de placenta
Métrite
Ovaires kystiques
Intervalle vêlage
Fièvre de lait
Acétonémie
Déplacement de caillette
Mammite
Taux cellulaire de tank
Objectif (%)
< 10
< 10
< 10
< 10
12 mois
<5
<5
<3
< 3%/mois
< 200.000 cellules/ml
Niveau d’action (%)
> 10
> 10
> 20
>15
> 14 mois
> 10
> 10
Il convient toutefois de conserver à l’esprit que les objectifs à atteindre sont à adapter à
chaque exploitation en particulier en fonction des résultats obtenus précédemment.
2.2. Analyse de lait
Congresso de Ciências Veterinárias [Proceedings of the Veterinary Sciences Congress, 2002], SPCV, Oeiras, 10-12 Out., pp. 63-78
La composition chimique du lait dépendant en grande partie de l’alimentation des vaches en
production, les modifications anormales des taux butyreux, protéique et d’urée peuvent refléter des
déséquilibres alimentaires importants et sont utilisés au niveau individuel ou de troupeau (lait de
tank) dans le but de les mettre en évidence. L’interprétation des taux à partir de groupes de vaches
homogènes sur le plan physiologique (stade de la lactation, niveau de production, N° de lactation,
gestation) est souhaitable mais plus lourd à gérer en pratique.
En plus de l’alimentation, ces taux varient également en fonction de facteurs comme la race,
la sélection génétique, le stade de la lactation et la saison (TB et TP plus faibles en été par fortes
chaleurs) pour ne citer que les plus importants. Baudet (1990) a publié une synthèse très complète
sur le sujet.
2.2.1. Taux butyreux (TB)
Le TB a souvent tendance à être élevé en début de lactation en raison de la mobilisation des
réserves graisseuses de la vache en réponse à la balance énergétique négative qui caractérise cette
période. Une condition à cela: que la vache possède des réserves suffisantes de tissu graisseux à
mobiliser en début de lactation. Par la suite, le TB décline pour atteindre son niveau le plus bas au
pic de lactation avant de remonter de 0,05% par mois ensuite.
Le TB du premier contrôle laitier est capital car il permet de quantifier quelque peu la
balance énergétique négative qui sévit au tout début de la lactation, au point que ce premier TB de
la lactation pourrait avantageusement remplacer dans cette fonction la mesure de la concentration
des acides gras non estérifiés (AGNE) plasmatiques. Il n’est par conséquent pas étonnant que
certains aient pensé utiliser la valeur de ce premier TB pour prédire les performances ultérieures de
la reproduction (Kristula et coll., 1995). Il a ainsi été clairement démontré que les vaches Holstein
avec un TB > 45 g/L lors du premier contrôle laitier présentaient par la suite un taux de gestation en
première insémination significativement inférieur aux vaches qui présentaient un TB plus faible.
En cours de lactation, les rations responsables d’une acidose chronique du rumen favorisent
la production d’acide propionique au détriment de l’acide acétique, ce qui se traduit par une
dépression du TB du lait (voir plus haut). Dans ce cas, le TP varie généralement en sens inverse
puisque les rations riches en concentrés augmentent habituellement le TP.
2.2.2. Taux protéique (TP)
Le TP, quant à lui, est élevé durant la première semaine (phase colostrale de la lactation)
avant de baisser jusqu’à son taux le plus bas au pic de lactation. Tout comme le TB, il ne
commencera à remonter qu’après 100 à 120 jours de lactation.
En tout début de lactation, un TP faible est souvent associé à une sous-alimentation
énergétique et donc aussi à un risque d’acétonémie. En fait, l’apport énergétique favorise un
accroissement du TP modulé par le potentiel génétique. Le TP n’est que très faiblement lié aux
apports protéiques. Seuls les apports en acides aminés essentiels (méthionine et lysine surtout)
digestibles dans l’intestin (protégés de la digestion dans le rumen) peuvent avoir un effet positif sur
le TP.
2.2.3. Taux d’urée
En association avec le TP, le taux d’urée dans le lait nous renseigne comme aucun autre test
sur la balance et l’utilisation en temps réel de l’énergie et des protéines par les animaux (Nelson,
1996b). A ce titre, il est très utile pour refléter le gaspillage de protéines par la vache en production.
En effet, il est pratiquement égal au taux d’urée dans le sang.
En Belgique, le taux d’urée est exprimé en mg d’urée/L de lait mais dans d’autres régions du
monde comme l’Amérique du Nord il est remplacé par la teneur en N présent dans le lait sous
forme d’urée en mg/dL. D’autres pays énoncent encore le taux d’urée du lait en mmol/L. Ces
différences d’unité entre pays rendent les comparaisons quelque peu difficiles mais la conversion
peut se faire assez aisément quand on sait que l’N représente 46,6% du poids moléculaire de l’urée
qui est de 60 g.
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Quelle que soit l’unité utilisée, un consensus se dégage pour estimer que la teneur optimale
de l’urée dans le lait se situe entre 200 et 300 mg/L. Cela correspond à une ration équilibrée entre
l’énergie et les protéines pour peu que le TP soit supérieur à 30-32 g/L. Lorsque le taux d’urée du
lait est < 200 mg/L, il indique le plus souvent une ration déficitaire en protéines dans l’absolu ou un
excès relatif en énergie facilement fermentescible. Au contraire, au-dessus de 300-350 mg/L, soit la
ration est excédentaire en absolu en protéines ou en N non protéique, soit elle est excédentaire en
protéines de façon relative en raison d’un déficit en glucides fermentescibles dans le rumen. Cela a
pour effet de diminuer le pH dans la matrice durant la phase lutéale, réduisant ainsi la fertilité
(Elrod et Butler, 1993).
Un excès de protéines dégradables dans le rumen augmente les besoins en énergie de par la
consommation d’énergie que nécessite la synthèse d’urée par le foie. Chaque gramme de NH3 que le
foie convertit en urée coûte en effet 7,3 Kcal à la vache, situation particulièrement préjudiciablee en
cas de balance énergétique négative.
2.2.4. Corps cétoniques
Le dosage des corps cétoniques dans le lait est intéressant parce que leur concentration est
relativement proportionnelle aux teneurs sanguines et ne montre pas de fluctuations journalières
aussi importantes que celles observées dans le sang. Ce dosage a surtout pour but de mettre en
évidence les acétonémies subcliniques.
Il peut se faire sur le terrain à l’aide de 2 systèmes principalement: avec le nitroprussiate de
soude comme pour l’urine ou, plus récemment, grâce à une tigette mesurant semi-quantitativement
le taux de β-hydroxybutyrate (BHB) par colorimétrie (Ketolac BHB®, Hoechst Roussel Vet,
Unterschlei heim, Allemagne).
Le nitroprussiate de soude détecte principalement l’acétoacétate (AcAc) et, dans une
moindre mesure, l’acétone (Ac) mais ne réagit pas au BHB, que ce soit dans le lait ou dans l’urine.
Lorsque l’acétonémie subclinique est diagnostiquée par un taux de BHB sérique > 1,2 mmol/L, le
test au nitroprussiate de soude sur le lait est sensible à 73% et spécifique à 98% (Nielen et coll.,
1994). Dans une autre étude, 4 autres tests utilisant le lait basés sur l’emploi du nitroprussiate de
soude se sont révélés beaucoup moins sensibles (de 5 à 43%) mais tout aussi spécifiques (99,8 à
100%) (Geishauser et coll., 1998).
L’avantage de la mesure du BHB est que ce corps cétonique est stable dans les liquides alors
que l’AcAc se convertit spontanément en Ac qui est volatil. D’autre part, la mesure du BHB permet
la détection des cétoses d’origine ruménale qui surviennent lorsque des ensilages riches en acide
butyrique sont distribués aux animaux et lorsque les fermentations du rumen produisent surtout
l’acide butyrique comme AGV.
Avec respectivement 91 et 80% de sensibilité pour les plages réactives de 50 et 100 µmol
BHB/L de lait, le Ketolac BHB® a été reconnu comme le test le plus sensible pour la détection des
acétonémies subcliniques dans les troupeaux laitiers (Geishauser et coll., 1998 et 1999). Mais cette
très bonne sensibilité se paie par une moindre spécificité (56 et 76% pour les plages de 50 et 100
µmol BHB/L de lait, respectivement) comparativement au Pink® test (WDT, Garbsen, Allemagne)
qui montre 93 et 98% de spécificité lorsque le test indique un taux d’AcAc supérieur ou égal à 100
et 300 µmol /L de lait, respectivement. A ces mêmes taux, le Pink® test affiche une sensibilité de 76
et de 38%, respectivement (Geishauser et coll., 1999).
2.3. Analyse d’urine
L’intérêt de l’analyse de liquides corporels comme l’urine et le jus de rumen tient au fait que
des modifications biochimiques beaucoup plus importantes apparaissent à leur niveau
comparativement au sang qui est soumis à des mécanismes de contrôle très stricts quant à sa
composition.
2.3.1. Cétonurie
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La mise en évidence d’une cétonurie avec une tablette d’Acetest® (Ames Division, Miles
Laboratories Ltd, Bridgend, Glamorgan, UK) n'est pas à recommander pour diagnostiquer une
acétonémie subclinique vu que les corps cétoniques peuvent être considérablement concentrés dans
l'urine et atteindre de 2 à 20 fois les concentrations sanguines en fonction de la quantité d’urine
produite. Ce test s’avère donc très sensible (100%) mais peu spécifique (< 67%). Cela implique que
la cétonurie peut être retrouvée à un niveau beaucoup trop élevé chez une vache parfaitement
normale (faux positif) (Nielen et coll., 1994). Le même problème peut se poser lorsque les corps
cétoniques urinaires sont appréciés avec une tigette urinaire ou du nitroprussiate de soude.
2.3.2. Suivi du pH urinaire en tarissement
Ce suivi trouve toute son utilité en association avec l’utilisation des rations anioniques en
fin de période de tarissement (2 ou 3 dernières semaines).
Le pH urinaire peut se mesurer soit avec des tigettes de papier indicateur de pH (mieux que
rien), soit à l’aide d’un pH-mètre portable bon marché, ce qui est beaucoup plus précis. Il est
conseillé de mesurer une fois par semaine le pH urinaire des vaches qui reçoivent la ration
anionique depuis au moins 2 jours. Si un grand nombre de vaches sont taries en même temps, un
échantillon de 4 à 5 vaches suffit pour vérifier le bon fonctionnement de la ration anionique.
Pour un contrôle efficace des fièvres de lait mais aussi des hypocalcémies subcliniques aux
effets beaucoup plus insidieux, le pH urinaire des vaches en fin de tarissement doit idéalement se
situer entre 6 et 6,5 au lieu du pH typiquement alcalin que présentent normalement les ruminants.
Un pH urinaire < 5,5 n’est pas à recommander en raison des risques de décalcification du squelette
qui surviennent alors. Ce pH urinaire acide est obtenu en ajoutant des sels anioniques à la ration de
façon à fixer la balance alimentaire cations-anions (BACA = (Na + K) – (Cl + S)) en fin de
tarissement à – 100 à –200 mEq/Kg de M.S.
Il faut être clair: un pH urinaire alcalin en fin de gestation ne veut pas nécessairement dire
que la vache présente plus de risques de faire une fièvre de lait. Par contre, elle ne présente pas de
réduction de ces risques si ils sont réels dans l’exploitation où elle se trouve.
Il convient d’éviter certains facteurs à l’origine d’interférences dans la détermination du pH
urinaire, tels que la contamination de l’urine par des matières fécales, le délai entre le prélèvement
et l’analyse (les uréases bactériennes produisent du NH3 qui a pour effet d’augmenter le pH) et un
prélèvement d’urine de quelques gouttes, ce qui donne également un pH urinaire supérieur à la
réalité.
Les intérêts de ces rations anioniques sont nombreux et compensent très largement la
dépense occasionnée: diminution des fièvres de lait, des hypocalcémies subcliniques et des
pathologies associées, diminution de l’œdème du pis, augmentation des performances de la
reproduction et de la production laitière (jusqu’à 450 L par lactation).
Leur principal inconvénient, et non des moindres, est d’être très peu appétentes. Par
conséquent, le risque est non négligeable de limiter l’ingestion des vaches taries à un moment
crucial pour elles.
2.4. Analyse du jus de rumen
Il est important de comprendre que le rumen n’est pas seulement une cuve à fermentations
mais qu’il constitue un organe métabolique à part entière. Ainsi, le développement des papilles
du rumen répond à l’augmentation de la production d’AGV (surtout les acides propionique et
butyrique) qui survient lors de la distribution d’une ration riche en énergie. Cela a pour effet, d’une
part, de stabiliser le pH du contenu du rumen par une meilleure absorption des AGV qui y sont
produits et, d’autre part, d’assurer une meilleure balance énergétique grâce à cette plus grande
capacité d’absorption des AGV. Quatre à 6 semaines sont nécessaires pour permettre cette
adaptation de la muqueuse du rumen lors de la transition d’une ration pauvre en énergie à une ration
riche en concentrés, soit beaucoup plus de temps qu’il n’en faut pour l’adaptation de la flore du
rumen à ce changement de régime (3 semaines) (Dirksen et coll., 1985).
L’analyse du jus de rumen permet d’évaluer ces adaptations sur le terrain.
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2.4.1. Prélèvement du jus de rumen
a) A la sonde:
500 ml prélevés par aspiration avec une sonde appropriée assez rigide et lestée à son extrémité pour
passer au travers de la couche fibreuse, percée de multiples trous pour éviter l’obstruction rapide de
la sonde.
Eviter autant que ce faire se peut la contamination par la salive (doigt de gant recouvrant l’extrémité
de la sonde que l’on peut chasser en soufflant, une fois la sonde dans le rumen) qui peut fortement
modifier la mesure du pH.
b) Par ruménocentèse:
± 15 à 20 cm caudo-ventralement par rapport à la jonction chondro-costale de la dernière côte
gauche. Préparation chirurgicale de la région, anesthésie locale, contention des membres
postérieurs. Petit volume récolté (± 10 ml) avec une seringue de 20 ml, un robinet à 3 voies et une
aiguille de 18 à 16G de 12 cm de longueur. Le robinet à 3 voies sert à chasser l’air dans l’aiguille
lorsque celle-ci se bouche. Le pH de ce jus de rumen est correct car il n’est pas contaminé par de la
salive. Il convient d’éviter de créer une trop forte dépression avec la seringue pour éviter que le CO2
ne sorte du jus de rumen et modifie ainsi artificiellement son pH vers le haut.
c) Quand effectuer le prélèvement ?
Au moment où le pH du rumen est sensé être le plus bas, soit 2 à 4 h après l’ingestion des
concentrés dans les exploitations où les différents aliments de la ration sont distribués séparément,
et 4 à 7h après le repas dans les exploitations où une ration totalement mélangée est distribuée 2 fois
par jour.
d) Choix des animaux:
La constitution des groupes d’animaux représente la partie la plus importante de l’opération. Il est
conseillé d’en constituer au moins 2, le premier avec les vaches en péripartum qui reçoivent la
ration de lactation depuis 20 jours maximum, le second avec des vaches normalement bien adaptées
à cette ration et qui sont en lactation depuis 45 à 150 jours. Si possible, il est conseillé de tester 6
vaches dans chaque groupe.
2.4.2. pH du jus de rumen
Il faut mesurer le pH le plus rapidement possible après le prélèvement, soit avec une tigette en
papier indicateur spécial (fourchette de pH de 4,0 à 7,0) avec une échelle relevant de petits écarts de
pH (0,3-0,4), soit avec un pH-mètre portable à usages multiples (préférable).
Le pH du jus de rumen dépend, entre autres, du type et de la structure de la ration (riche en fibres
grossières ou en concentrés), du type de fermentation (hydrates de carbone facilement
fermentescibles ou non), de l'intervalle de temps depuis le dernier repas et du mode de prélèvement.
Les valeurs données dans le tableau ci-dessous concernent les échantillons de jus de rumen
prélevés par ruménocentèse (Nordlund et coll., 1995). Il convient de rajouter 0,42 unité de pH en
moyenne pour obtenir la valeur du pH de l’échantillon correspondant prélevé à la sonde (Keefe et
Ogilvie, 1997).
pH
Interprétation
5,5
Anormal
5,6 – 5,8
Marginal
5,9
Normal
Il est important de ne pas faire un diagnostic de troupeau sur base d’un seul échantillon. On
considère un groupe d’animaux comme anormal lorsque plus de 30% (2/6) des échantillons
prélevés donnent un pH 5 ,5. Il n’est donc pas question de faire la moyenne pour les animaux
testés et d’évaluer le groupe sur cette base.
2.4.3. Test au bleu de méthylène: potentiel rédox
Ce test donne une bonne idée de l'activité microbienne du rumen.
On mélange à 17°C 1 ml d'une solution de bleu de méthylène à 0,03% avec 20 ml de jus de rumen
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fraîchement prélevé. Par comparaison avec un échantillon de jus de rumen sans colorant, on mesure
le temps nécessaire à la décoloration (! il subsiste toujours un fin anneau coloré dans la partie
supérieure de l'échantillon qui est oxygénée au contact de l’air ambiant).
Temps pour décoloration
3'
1'
3 à 6'
> 6' (jusque 15' et +)
Ration
mixte foin-concentrés
riche en concentrés
foin uniquement
inappétence, aliments indigestes, inactivité de la flore
2.4.4. Protozoaires
La plupart du temps, un examen à l'œil nu ou à la loupe permet déjà d’apprécier la densité et
l’intensité des mouvements des protozoaires (230 µ pour les plus grands) sur une goutte de jus de
rumen placée sur une lame porte-objet chauffée ou dans l'éprouvette utilisée pour le test au bleu de
méthylène.
Mais c’est au microscope que l’on peut les observer de plus près: ciliés anaérobies de petite,
moyenne ou grande taille, flagellés (beaucoup moins nombreux), densité, proportion relative selon
leur taille, part des protozoaires vivants (= mobiles) et morts.
Dans les troubles de la digestion, les protozoaires de grande taille disparaissent les premiers, puis
les moyens et enfin les petits.
Quand pH < 5 ⇒ destruction complète de la micro-faune de la panse.
Lors d'indigestion récente et modérée: ↑ du nombre de protozoaires morts par rapport aux vivants.
2.5. Analyses de sang réalisables sur le terrain
2.5.1. Mesure de la calcémie
Un test rapide de mesure semi-quantitative de la calcémie totale existe qui se base sur la
quantité d’EDTA sodique nécessaire pour prévenir la coagulation d’un échantillon de sang (CaGräub). Ce test apparaît valable pour la détermination de la concentration en calcium sérique, même
lors de la phase subclinique de la maladie.
2.5.2. Mesure de la glycémie
La glycémie (normalement > 3 mmol/L ou 54 mg/dl) peut facilement être déterminée sur le
terrain grâce à des glucomètres portables conçus au départ pour les humains diabétiques. Les
résultats sont fiables même si la précision de ces appareils est moins bonne pour les valeurs basses
de glycémie. Or, la glycémie des ruminants en général et des bovins en particulier est nettement
plus faible que dans les autres espèces, surtout en cas d’acétonémie. Avec de tels glucomètres, le
résultat peut être obtenu en 30 secondes pour un prix de 0,6 Euro par analyse.
Malheureusement, la glycémie n’est pas un très bon indicateur du statut énergétique des
vaches laitières du fait de sa grande variation dans le courant de la journée en fonction des stress
encourus par les animaux et en fonction du nombre et du moment des repas.
2.6. Biopsie hépatique
La biopsie hépatique se pratique au niveau du 12e espace intercostal droit, 20 à 30 cm
latéralement à la ligne dorsale, dans la zone de matité hépatique à la percussion. Selon l’examen
souhaité, flottaison ou cytologie, elle se fera avec un trocart pour biopsie hépatique (2 mm de
diamètre interne) ou avec une aiguille fine (22G, 15 cm de long), respectivement. Après avoir incisé
la peau préparée chirurgicalement et anesthésiée localement à l’endroit susmentionné, il convient de
diriger le trocart un peu vers l’avant et vers le bas avant d’aspirer la biopsie à l’aide d’une seringue.
Le trocart doit être retiré de 1 à 2 cm avant de le repousser dans une direction légèrement différente
pour détacher le cylindre de foie contenu dans sa lumière.
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L’aiguille fine, quant à elle, est introduite dans une aiguille plus large (18 G) qui sert à
traverser la peau.
2.6.1. Test de flottaison
La biopsie hépatique présente dans le trocart est divisée en 3 parts égales qui sont plongées
dans 3 éprouvettes contenant de l’eau distillée pour l’une et une solution de CuSO4-5H2O avec une
gravité spécifique de 1,025 et 1,055 pour les 2 autres (Herdt et coll., 1983). Ces 2 dernières
solutions correspondent à une concentration de 3,18 et 8,11% de CuSO4-5H2O, respectivement. Il y
a moyen d’affiner ensuite la gravité spécifique de ces solutions en mesurant leur indice de réfraction
avec un réfractomètre. Ces indices doivent normalement être de 1,3374 et 1,3427 à 20°C, pour les
solutions avec une gravité spécifique de 1,025 et 1,055 respectivement. Par contre, l’échelle de
gravité spécifique des réfractomètres ne peut être utilisée pour déterminer directement la gravité
spécifique des solutions de CuSO4-5H2O.
Les échantillons qui flottent dans les 3 solutions – et donc aussi dans l’eau distillée contiennent plus de 34% de lipides et vont de pair avec des symptômes cliniques manifestes. Les
échantillons qui ne flottent que dans les solutions de CuSO4 contiennent entre 25 et 34% de lipides
et donnent des animaux modérément affectés, présentant souvent des symptômes cliniques. Les
échantillons avec une teneur en lipides se situant entre 13 et 25% ne flottent que dans la solution de
gravité spécifique de 1,055 tandis qu’ils coulent dans les 3 solutions lorsque leur teneur en graisses
ne dépasse pas 13%. Les teneurs en lipides de 13 à 25% se retrouvent en début de post-partum dans
le foie de vaches laitières en bonne santé mais peuvent néanmoins prédisposer aux maladies
cliniques.
2.6.2. Examen cytologique du foie (selon Hoff et coll., 1996)
Les hépatocytes contenus dans l’aiguille fine sont examinés au microscope après étalement
sur lame, séchage et coloration au Diff-Quick. Six grades sont décrits (de 0 à 5) en fonction de la
teneur en graisses des hépatocytes (taille des vacuoles graisseuses intra-cytoplasmiques) et de
l'apparence de leur noyau (picnotique ou non).
Grade 0: hépatocytes normaux ;
Grade 1: vacuoles graisseuses intra-cytoplasmiques de petite taille ;
Grade 2: vacuoles graisseuses intra-cytoplasmiques de taille moyenne ;
Grade 3: vacuoles graisseuses intra-cytoplasmiques de grande taille ;
Grade 4: nombreux noyaux picnotiques en plus ;
Grade 5: les vacuoles graisseuses intra-cytoplasmiques occupent presque tout le cytoplasme et
pratiquement tous les noyaux sont picnotiques.
La dégénérescence graisseuse du foie peut être suivie sans danger durant le tarissement au
moyen de cette technique. Une dégénérescence graisseuse 3 donne un bon pronostic tandis qu'une
dégénérescence graisseuse de grade 4 ou 5 correspond à un pronostic très réservé (noyaux
picnotiques apparaissent), surtout si une maladie primaire est à l'origine du faible appétit.
3. Conclusions
Chez la vache laitière, les moyens ne manquent pas pour appréhender sur le terrain les
maladies subcliniques qui la touchent avec des conséquences économiques toujours insidieuses si
pas catastrophiques. Parmi les outils disponibles, certains sont bien connus depuis longtemps mais
la plupart font appel à un éventail de compétences toujours plus large de la part des praticiens
intéressés par la gestion des troubles de la santé dans les exploitations à spéculation laitière. Ils
nécessitent de se familiariser avec la séméiologie de troupeau qui se base sur des indicateurs de
santé, de reproduction et de production pour établir un diagnostic et un pronostic économiques.
Tout comme lors d’un examen clinique individuel, il convient d’être capable d’assembler
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correctement les différentes pièces du puzzle pour obtenir l’image la plus fidèle possible de l’impact
des maladies subcliniques sur les exploitations.
Le vétérinaire praticien, par sa formation, sa connaissance du terrain et ses visites fréquentes
dans les exploitations bovines, est la personne la mieux placée pour collecter et intégrer dans leur
contexte global les différentes informations recueillies.
La tâche peut paraître ardue mais elle n’en sera que plus exaltante pour les médecins
vétérinaires qui ont l’ambition de rester des acteurs incontournables dans leur domaine. Cela exige
de leur part compétence, esprit critique, d’analyse et de synthèse, et surtout une faculté d’adaptation
peu commune.
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