experimentations photographiques ( PDF

Transcription

experimentations photographiques ( PDF
HISTOIRE DE L’ART ET DE LA PHOTOGRAPHIE TERMINALE BAC PRO PHOTOGRAPHIE
Les années 1920-1930 : expérimentations photographiques
PLAN DU COURS :
1- Le bouleversement du corps :
- Man Ray (1890-1976)
- Germaine krull (1897-1985)
- Raoul Ubac (1910-1985)
- André Kertész (1894-1985)
- Hans Bellmer (1902-1975)
2- La bascule du regard
- Laszlo Moholy-Nagy (1895-1946)
- Alexandre Rodtchenko (1891-1956)
- Umbo (1902-1980)
3- Les formes du montage
- Le montage dadaiste : Raoul Hausmann (1886-1971)
- Le montage constructiviste : Laszlo Moholy-Nagy
- Le montage surréaliste : Max Ernst
- Le montage photographique : Man Ray
INTRODUCTION
L’idée d’expérimentation, c’est un peu le contraire de la photographie documentaire, objective.
L’appareil photo est un outil mécanisé qui assurait, le croyait-on au 19ème siècle , une parfaite
ressemblance avec l’objet photographié. Dans le contexte artistique des années 20,
l’expérimentation jette un voile sur cette idée d’objectivité. Que se passe-t-il si le photographe
change de point de vue, de cadrage, ses optiques ou s’il découvre de nouveaux sujets ?
1- Le bouleversement du corps :
Certains artistes vont bouleverser, voire exploser les codes du genre académique : le nu.
Man Ray démasque l’idée cachée de la sexualité de ce thème. Il propose une série de « nu
aux bandelettes » (1930) où la claire allusion aux jeux de bondage ne cesse d’étonner par
sa modernité et son actualité. Dans « Le Violon d’Ingres » (1924), il métamorphose un dos
féminin en corps de violon. Dans « Erotique voilée », il modifie notre perception du réel.
Germaine Krull raye le négatif d’un « nu » (1930), donnant l’impression de lacérer un
corps féminin.
Raoul Ubac passe directement ses négatifs à la flamme. Ex : « La nébuleuse » (1938)
André Kertész met au point au même moment ses « distorsions » faisant poser ses
modèles entre deux miroirs déformants.
Entre 1938 et 1949, Hans Bellmer réalisent 24 photo présentées en polyptique : « les jeux
de la poupée » interrogent les limites de la figuration humaine, figure rendue d’autant plus
dérangeante qu’elle a été portée dans l’espace réel.
2- La bascule du regard :
De nouveaux points de vue apparaissent, traduisant le dynamisme des grandes villes :
utilisation des diagonales et des obliques, décentrement des cadrages. Le photographe
abandonne un rapport frontal et classique avec son sujet. Les vues aériennes réalisées
lors de la guerre de 14-18 ont marqué les photographes pour la vision épurée,
synthétique qu’elle donne du monde. Ils vont expérimenter les effets spectaculaires que
produisent les cadrages en plongée et contre-plongée. Ces déplacements du regard
marquent l’émergence de ce qu’on appellera « La nouvelle objectivité ».
Laszlo Moholy-Nagy, enseignant à l’école du Bauhaus précise que « la photographie
révolutionne la vision ». Partant de là, les réalités les plus banales peuvent être prétextes à
l’exercice d’un nouveau regard : « vue de Berlin depuis la tour de la Radio », (1928)
transforme un paysage de neige en un jeu formel de lignes et de formes et offre une vue
quasiment abstraite.
Avec « l’escalier » (1930), Alexandre Rodtchenko propose une composition qui exploite
pleinement la dynamique de la diagonale en plus de la plongée. Le but est moins
d’identifier la silhouette d’une femme que de laisser percevoir la géométrie abstraite et
hachurée.
« Rue inquiétante » (1928) de Umbo se distingue par le caractère irréel de la ville.
3- Les formes du montage :
-
Le montage dadaiste se distingue par un mélange d’éléments hétéroclites, fragments
de photos, de papiers, de journaux, dont la juxtaposition apparemment aléatoire crée
un effet volontaire de cacophonie visuelle. « ABCD » (1923) de Raoul Hausmann
illustre parfaitement ce désordre maîtrisé.
-
Le montage constructiviste est minimaliste, dans l’état d’esprit du Bauhaus. Il
travaille sur les vides et les fonds neutres associant quelques rares éléments dont la
rencontre provoque de nouvelles significations. « The Olly & Dolly Sisters » (1925)
de Moholy-Nagy met en scène une danseuse et des cercles noirs sur un fond blanc.
-
Le montage surréaliste est à mi-chemin entre les deux. Le collage « La chanson de
la chair » (1920) de Max Ernst joue du hasard et de l’incompréhension du sens des
images et des textes. Pourtant les éléments photographiés s’intègrent de manière
cohérente pour créer une scène vraisemblable dans un espace suggéré par la
perspective linéaire.
-
Le montage photographique ne s’aide ni de colle ni de ciseaux mais travaille dans
l’épaisseur même du négatif en jouant sur la surimpression de plusieurs images. Ainsi
le célèbre « Portrait de Tristan Tzara » (1921) réalisé par Man Ray à partir de deux
photographies.
CONCLUSION :
Au fur et à mesure du siècle, ces inventions visuelles prendront de nouvelles formes. Le langage
des corps s’exprime à travers des performances d’artistes, les points de vue se sont complexifiés
et le photomontage s’exprime dans l’outil numérique.