L`Assemblée des délégués de PEN International se réunira à

RÉSOLUTION n°2 : RAIF BADAWI, SAUDI ARABIE SAOUDITE : Proposée par le PEN anglais,
appuyée par le PEN québécois
L’Assemblée des délégués de PEN International se réunira à Québec, au Canada, à
l’occasion de la 81e édition de son Congrès mondial du 13 au 16 octobre 2015
Au mois de juin 2012, le bloggeur et rédacteur Raif Badawi a été arrêté en vertu de la Loi sur la lutte
contre la cybercriminalité d’Arabie Saoudite pour son implication dans le Réseau libéral saoudien,
une plate-forme numérique progressiste créée pour encourager le débat social et politique au sein du
Royaume. Le 7 mai 2014, le tribunal correctionnel de Jeddah a déclaré M. Badawi coupable d’« insulte
à l’Islam » et d’avoir « créé un site Internet libéral », et l’a condamné à 10 ans de prison, à une
amende de 1 million de riyals saoudiens et à 1 000 coups de fouet. Le 28 mai, lorsque M. Badawi a
reçu une version écrite du verdict, des interdictions de voyage ainsi que de toute participation à des
médias à sa libération d’une durée de dix ans avaient été ajoutés à sa peine.
En janvier 2015, en dépit de nombreuses critiques au sein de la communauté internationale suite au
verdict et à la peine prononcée, M. Badawi a reçu 50 coups de fouet en public. Bien qu’il n’y ait pas eu
d’autres flagellations, à ce jour les autorités saoudiennes n’ont donné aucun signe de leur désir de
commuer la peine de M. Badawi, de sorte qu’il puisse rejoindre son épouse Ensaf Haidar, et leurs
trois enfants qui habitent la ville de Sherbrooke, dans la Province de Québec au Canada. Le
gouvernement québécois a déjà pris des mesures exceptionnelles pour accélérer la réinstallation
potentielle de M. Badawi, en délivrant un Certificat d’admission au Québec qui permettrait son entrée
dans la province une fois que le gouvernement canadien lui accorde un visa.
M. Badawi est le lauréat du Prix inaugural de la Liberté d’expression de la Deutsche Welle, du Prix
franco-allemand du journalisme, du Prix annuel de la liberté de la presse de la section suédoise de
Reporters sans frontières, le prix Pinter du English PEN et du Prix annuel « Humanité » du PEN
Canada, attribué aux écrivains dont le travail « transcende les clivages nationaux et est propice à
l’établissement de liens entre les cultures ». Après avoir reçu le prix « Humanité », M. Badawi a
transmis le message suivant aux membres de PEN, par le truchement de son épouse : « nous voulons
la vie pour ceux qui désirent notre mort, et nous voulons la rationalité pour ceux qui souhaitent notre
ignorance ».
PEN est également préoccupé par la détention de l’avocat et beau-frère de M. Badawi, Waleed Abu alKhair, un militant des droits de l’homme et membre fondateur de l’organisation Monitor of Human
Rights en Arabie Saoudite. M. Abulkhair a été arrêté l’an dernier et condamné à 10 ans de prison pour
des chefs d’accusation qui comprenaient le manque de respect aux autorités saoudiennes et la
création d’une association non autorisée.
L’Assemblée des délégués de PEN International appelle le gouvernement du Royaume d’Arabie
Saoudite à :
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Libérer immédiatement et sans condition Raif Badawi et son avocat Waleed Abu al-Khair, qui
sont détenus uniquement pour avoir exercé leur droit pacifique à la liberté d’expression, et à
abandonner toutes les charges contre eux ;
Révoquer la peine de fouet infligée à M. Badawi et qui constitue une violation de l’interdiction
absolue en droit international contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains
ou dégradants ;
Dispenser des soins médicaux adéquats aux deux hommes et leur fournir un accès illimité à leurs
familles et avocats ;
Libérer les nombreux autres écrivains et militants actuellement en détention en violation de leur
droit à la liberté d’expression ;
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Prendre instamment des mesures pour veiller à ce que tout le monde puisse librement exprimer
ses opinions pacifiques en Arabie saoudite ; et
Ratifier sans réserve le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.