Qu`apportent les recommandations de pratique clinique
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Qu`apportent les recommandations de pratique clinique
L’Encéphale (2010) Supplément 5, S150–S154 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com journal homepage: www.elsevier.com/locate/encep Qu’apportent les recommandations de pratique clinique en ce qui concerne la prévention des récidives dépressives What is the contribution of clinical practice recommendations concerning the prevention of depressive recurrences? P.-M. Llorca Service de Psychiatrie B, CHU Clermont-Ferrand, Hôpital Gabriel-Montpied, rue Montalembert, BP 69, 63000 ClermontFerrand, France MOTS CLÉS Dépression ; Recommandations ; Plan de traitement ; Récidive. KEYWORDS Depression; Recommendations; Managing plan; Recurrence; Résumé La dépression se caractérise par le risque de récidive et ses conséquences fonctionnelles pour le sujet. Les stratégies de prise en charge sont relativement bien connues mais il existe malgré tout, une grande diversité de pratiques. Les recommandations de pratique clinique, ont connu un essor dans tous les pays du monde depuis une vingtaine d’années en psychiatrie. Elles ont des méthodologies souvent différentes, des objectifs variés ce qui conduit parfois à des préconisations diverses. Elles présentent toutefois l’intérêt de s’appuyer sur les données de la littérature. De plus, elles peuvent proposer des stratégies globales améliorant les résultats des traitements antidépresseurs. En dépit de cela, elles restent mal suivies et devraient bénéficier d’une plus grande diffusion. L’Encéphale, Paris, 2010. Summary Depression has to be managed using a combination of data-driven evidence and clinical experience. Recommendations for clinical practice are various and heterogeneous, depending on their objectives. The identification of their differences can provide informations on the difficulties that we can have in treating depressed patients. Treatment guidelines for depression support both early vigorous treatment, and continued therapy after the acute phase. In recurrent depression, maintenance antidepressant therapy and regular monitoring is advised, but pharmacological strategies should be tailored to the individual for treatment that matches the phase of illness. Psychological strategies and more specifically Cognitive Behavioral Therapy should be developed to prevent relapse specifically. Relapse prevention involves putting supports in place to help the patient stay well and to reduce the likelihood of future illness. It includes developing a plan for managing early relapse symptoms and to identify potential high-risk situations. But, a large proportion of people with a depressive disorder do not receive minimally adequate treatment. Improving the concordance of everyday practice with clinical recommendations should be an important goal for clinicians. L’Encéphale, Paris, 2010. * Correspondance. E-mail : [email protected] (P.-M. Llorca) © L’Encéphale, Paris, 2010. Tous droits réservés. Qu’apportent les recommandations de pratique clinique en ce qui concerne la prévention des récidives dépressives Introduction Les recommandations médicales et professionnelles sont définies dans le domaine de la santé comme « des propositions développées méthodiquement pour aider le praticien et le patient à rechercher les soins les plus appropriés dans des circonstances cliniques données ». Elles visent : •à aider les professionnels de santé en les informant de l’état des connaissances ou des pratiques à propos d’une stratégie médicale à visée diagnostique, thérapeutique et préventive ; •à faciliter l’intégration de connaissances nouvelles dans la pratique courante ; •à réduire l’écart entre l’état des connaissances scientifiques et les pratiques, ou les pratiques elles-mêmes c’està-dire à harmoniser les pratiques professionnelles. Il existe différentes méthodes d’élaboration des recommandations professionnelles qui ont été décrites par l’HAS (Haute Autorité de Santé) [9] : Ces modalités d’élaboration posent toujours en préalable la réalisation d’une analyse critique de la littérature disponible sur le thème à traiter. Les informations ainsi obtenues sont ensuite discutées par des professionnels. Cet échange permet de « confronter des avis contradictoires, dans le but de définir l’ampleur de l’accord au sein d’un groupe d’individus sélectionnés » et d’aboutir ainsi à l’obtention d’un consensus sur le fond. Les critères de choix d’une méthode ou d’une autre conservent une part de subjectivité et dépendent essentiellement : •de la disponibilité des données de la littérature (quantité et qualité de l’information) ; •de l’importance d’une éventuelle controverse professionnelle ; •de l’étendue du thème retenu, du nombre et de la précision des questions à résoudre. Les différences entre les types de Recommandations pour la Pratique Clinique (RPC) sont toutefois notables dans la mesure où elles peuvent aboutir à des décisions médicales divergentes pour une même situation clinique. Devant le foisonnement actuel des RPC dans toutes les spécialités médicales, un outil permettant l’appréciation qualitative d’une RPC a été développé. Cet instrument issu de l’AGREE (Appraisal of Guidelines REsearch and Evaluation), facile d’utilisation, permet d’évaluer et de comparer les différentes RPC [1]. Il se compose de 23 items classés dans 6 domaines différents qui définissent les critères de qualité d’une RPC : •sujets et objectifs ; •participants engagés ; •rigueur de développement ; •clarté et présentation ; •applicabilité ; •indépendance de l’éditeur. S151 L’année de publication joue également un rôle majeur dans le choix d’une RPC, notamment du fait de l’apparition de données scientifiques confirmant ou infirmant une stratégie donnée ou de la mise sur le marché de nouvelles molécules. Il existe à l’heure actuelle de nombreuses recommandations dans tous les pays du monde concernant la prise en charge de l’épisode dépressif majeur. Sans être exhaustif, Davidson [6] a référencé 6 recommandations européennes et américaines. Dans le même numéro du Journal of Clinical Psychiatry, Higuchi, Karamustafalioglu et Zhang présentent les RPC développées respectivement au Japon, au MoyenOrient et en Chine [10,12,25]. En France, la HAS a publié en 2009 [8] un guide concernant les « Troubles dépressifs récurrents ou persistants de l’adulte », dans le cadre des fascicules visant à repréciser le champ des « Affections psychiatriques de longue durée ». On ne peut pas parler véritablement de RPC en terme de méthodologie employée, il s’agit toutefois d’un document qui vise à encadrer la pratique psychiatrique. En reprenant ces travaux, on peut définir des stratégies qui se retrouvent dans les différentes recommandations ou, à l’inverse qui constituent des zones de clivage témoignant d’approches distinctes. Nous allons envisager ces différents points, en soulignant surtout les aspects les plus intéressants pour la pratique clinique. Nous allons nous centrer sur les recommandations les plus récentes qui semblent le plus correspondre à la pratique clinique européenne. Identification des facteurs de risque de rechute et de récurrence justifiant d’un traitement de maintenance C’est le CANMAT (Canadian Network for Mood and Anxiety Treatments) [16], qui propose le plus grand nombre de facteurs de risque dont la présence chez un sujet donnée justifie le maintien d’un traitement (notamment pharmacologique) pour prévenir le risque de rechute. Pour les auteurs de ce consensus, la présence d’un ou plusieurs de ces facteurs considérés comme augmentant le risque de rechute (sujet âgé, récurrence des épisodes – identification d’un seuil de 3 ou plus – épisode d’évolution chronique, épisode avec une composante psychotique, épisode sévère, épisode répondant mal au traitement, comorbidité psychiatrique ou somatique, symptômes résiduels lors de l’épisode en cours de traitement, histoire personnelle de récurrence lors de l’arrêt des antidépresseurs) justifie le maintien d’un traitement médicamenteux pendant au moins deux ans après l’épisode index. Il s’agit toutefois d’une option « maximaliste », les autres RPC ne retenant qu’une partie (la plupart du temps la notion de récurrence) de ces facteurs de risque comme justifiant d’un traitement d’au moins 2 ans. Ceci souligne la discordance consécutive aux approches différentes qui président à l’élaboration des RPC. En pratique, la population qui peut (ou doit) bénéficier d’un traitement de maintenance est donc extrêmement variable. Toutefois, quand on connaît le coût humain et économique S152 P.-M. Llorca d’une rechute dépressive, prendre en compte les différents facteurs de risque est probablement une option cliniquement pertinente. Dose et durée du traitement médicamenteux de maintenance L’emploi, pour le traitement de maintien, de l’antidépresseur, à la même posologie que celle efficace lors de la phase aiguë, est une donnée consensuelle. Elle s’appuie sur un niveau de preuve élevé [2,4,5]. Par contre, la durée pendant laquelle il faut maintenir le traitement est variable d’une RPC à une autre. En l’absence de facteur de risque et/ou lors d’un premier épisode, le traitement doit être maintenu 6 à 9 mois après la disparition des symptômes pour toutes les RPC. Les recommandations de la BAP (British Association for Psychopharmacology) [2] préconisent un ajustement individuel en proposant trois « niveaux » de durée en fonction du risque : •une durée de 1 an en cas de « risque de rechute » ; •une durée de 2 ans en cas de « risque de rechute élevé » (défini par la présence de plus de 5 épisodes dépressifs, ou plus de 2 dans les dernières années) ; •le maintien à long terme pour certains patients mais sans préciser ni la durée, ni les caractéristiques de ce sousgroupe de patients. La plupart des autres recommandations ne proposent pas ces trois « niveaux », mais soulignent la nécessité de l’ajustement individuel. La HAS [8] préconise une réévaluation biannuelle du rapport bénéfice/risque du maintien de la thérapeutique médicamenteuse. Les recommandations du NICE (National Institute for Clinical Excellence) [21], au Royaume-Uni, insistent sur la nécessité : •de fournir l’information de façon précoce aux patients ; •de discuter avec ceux qui sont le plus à risque de rechute de la nécessité du maintien pour prendre une décision conjointe. Il faut également noter que seule la HAS suggère la prise en compte des antécédents familiaux pour décider de la durée du traitement de maintenance, sans que le niveau de preuve ne soit précisé. Cette approche doit toutefois être considérée plus comme relevant de la « bonne pratique clinique » que comme basée sur des preuves issues de la littérature scientifique. Place des interventions psychologiques et de la psychothérapie Dans les recommandations, seules les thérapies cognitivocomportementales sont proposées de façon consensuelles car ce sont celles pour lesquelles le niveau de preuve, en utilisant les critères de la littérature scientifique, est évaluable (Tableau 1). Comme le souligne le CANMAT [22], les prises en charge psychodynamiques ont été évaluées et rapportées dans une méta-analyse [17] pour la prise en charge de différents troubles chroniques dont les troubles dépressifs ; toutefois, il n’existe pas de données portant spécifiquement sur leur action dans les troubles dépressifs qui permettraient d’établir le niveau de preuve de leur efficacité. Les thérapies interpersonnelles et la thérapie de pleine conscience apparaissent également. Le NICE recommande cette dernière pour les sujets « allant bien » mais ayant déjà expérimenté à partir de trois épisodes de dépression. Cette proposition est basée sur différentes études [3,15,18,24] qui retrouvent un effet à 15 mois. Il faut noter que la mise en œuvre de ce type de stratégie est associée à un taux d’arrêt prématuré plus élevé qu’une prise en charge non spécifique (le « classique » treatment as usual). La HAS ne propose pas de critère de choix des psychothérapies. Bien entendu, les préférences du patient sont déterminantes quant à la décision. Tableau 1 Recommandations (et niveaux de preuves) concernant les différents types de psychothérapies pour le traitement de maintenance (adapté du CANMAT [22]) Première ligne - Thérapies cognitivo-comportementales (Niveau 1) Deuxième ligne - Activation comportementale (Niveau 2) - Thérapie interpersonnelle (Niveau2) - CBASP* (Niveau 2) - Thérapie cognitive de pleine conscience (Niveau 2) Troisième ligne - Aucune Données insuffisantes pour faire une recommandation - Thérapies psychodynamiques - Thérapies centrées sur les émotions - Thérapie par téléphone - Thérapie avec pour support l’ordinateur *Cognitive-Behavioural Analysis System of Psychotherapy (CBASP) : il s’agit d’une forme de thérapie cognitivocomportementale développée pour la dépression chronique [20]. Qu’apportent les recommandations de pratique clinique en ce qui concerne la prévention des récidives dépressives La HAS [8] est la seule parmi les recommandations à préconiser la psychothérapie seule dans le cas d’un patient présentant « 2 épisodes dépressifs caractérisés en 4 ans, voire un seul ». Le NICE [21] propose la prise en charge psychothérapeutique pour les patients à risque de rechute. Le CANMAT [22] ne propose pas la psychothérapie seule pour la prévention des rechutes. Pour la WFSBP (World Federation of Societies of Biological Psychiatry) [4,5] seules des situations très particulières (grossesse, désir du patient) doivent faire employer la psychothérapie seule en prévention des rechutes. Mais les auteurs précisent que leurs recommandations sont surtout centrées sur la prise en charge biologique. Les recommandations s’accordent sur le fait que l’association psychothérapie/traitement médicamenteux est la plus efficace pour la prévention des rechutes (CANMAT, WFSBP, NICE). Ceci correspond à une pratique fréquente. Dans ce cas, comme fréquemment, pratique clinique et recommandations se rejoignent. Pour la BAP [2], les thérapies cognitivo-comportementales doivent être associées au traitement médicamenteux chez les sujets présentant des symptômes résiduels ou un risque élevé de rechute (ces deux propositions sont considérées comme ayant le niveau de preuve le plus élevé). La question d’un intérêt d’une association séquentielle (pharmacothérapie puis psychothérapie) dans le cadre de la prévention de la rechute reste posée (notamment par le CANMAT [22]. Les données manquent, mais cette proposition reste identifiée comme ayant un intérêt. Il s’agit d’une perspective de recherche à développer, particulièrement dans le cas de la prévention de la rechute dépressive. Autres stratégies utilisées dans la prévention des rechutes Rôle du lithium Le lithium est évoqué dans plusieurs recommandations. Si celle de la WFSBP [4,5] souligne son intérêt dans le traitement de prévention des rechutes pour la dépression unipolaire, les propositions plus récentes sont plus prudentes quand à son emploi. Pour la BAP [2], le Lithium doit être poursuivi chez les patients chez qui il a été efficace en adjuvant lors de la phase aiguë. Il ne doit être associé aux antidépresseurs pour la prévention des rechutes qu’en cas de risque élevé de rechute ou de risque suicidaire (dans ce cas le niveau de preuve est maximal). Mais il ne doit jamais être utilisé en première ligne, mais comme une alternative aux antidépresseurs. La HAS [8] ne précise pas réellement sa position dans les stratégies de maintenance. Le NICE [21] quant à lui déconseille son emploi seul en prévention de la récidive. S153 du maintien de la réponse à 2 traitements médicamenteux ou plus. Plus récemment, la BAP [2] considère la première proposition comme de haut niveau de preuve élevé, contrairement à la seconde qui ne recueille qu’un niveau médiocre. Le NICE [21] conclue à l’intérêt probable de cette stratégie comme traitement de maintenance mais ne fait pas de recommandations du fait du manque de données fiables disponibles. Il propose la constitution de registres pour évaluer l’impact de cette stratégie au long cours. Pour la HAS [8], l’ECT ne doit être employée qu’en « en dernier recours », ce qui reste surprenant en regard de la littérature et correspond probablement plus à la faible offre de soin dans ce domaine en France. Une étude [13] reprise dans le CANMAT [14] souligne la possibilité après une efficacité initiale de l’ECT de prendre le relais par l’association nortriptyline/lithium avec une efficacité comparable à la maintenance par ECT, ce qui peut constituer une stratégie alternative intéressante. Les autres stratégies développées récemment telles que la stimulation magnétique trans-crânienne et la stimulation du nerf vague ou la stimulation profonde implantée, n’ont pas encore été suffisamment validées sur le plan scientifique pour intégrer les recommandations de pratique courante. Notion de plan de traitement Dans une recommandation récente d’origine australienne [19], les auteurs proposent, pour diminuer le risque de rechute, d’aider le patient à développer des stratégies permettant : – de faire avec (« cope with ») les facteurs de stress ; – de reconnaître les signes précoces d’alerte avant une rechute ; – de développer des moyens de réagir rapidement. La mise en place d’un tel plan passe par : – l’identification des situations à risque (favorisant et entretenant le stress) ; – l’identification individuelle et précoce des symptômes spécifiques précédant la rechute ; – la définition conjointe avec le patient de l’attitude à avoir quand ces signes cliniques apparaissent : modification éventuelle du traitement, personne ressource à contacter. Howell et al. [11] proposent ainsi l’utilisation d’un document remis à chaque patient et à compléter avec lui permettant d’appréhender ces trois domaines. Cette modalité de prise en charge est une façon globale d’envisager le risque de rechute. Elle constitue une avancée certaine dans le travail conjoint avec les patients. Rôle de l’ECT (ElectroConvulsivoThérapie) Intérêt de la mise en œuvre des recommandations Pour la WFSBP [4,5], l’électroconvulsivothérapie est recommandée pour le traitement de maintenance uniquement si elle a été efficace au cours de phase aiguë ou en cas d’échec Dans une étude menée au Québec, Sewitch et al. [23] ont recueilli et analysé les données concernant les modalités de traitement de 2 742 patients (âge moyen : 42 ans) soi- S154 gnés pour un épisode dépressif soit en soin primaire, soit par un psychiatre. Ils ont évalués la concordance entre les prescriptions observées (type de traitement, dose, durée) et les recommandations du CANMAT. 71 % ont reçu un traitement de première ligne approprié en regard des recommandations, 63 % à la dose adaptée et 15 % pendant la durée préconisée. Si on prend en compte les trois critères, seuls 8 % des patients étaient traités de façon adéquate. L’analyse multivariée montre que les patients suivis selon les recommandations sont plus fréquemment vus par leur médecin, mais sont moins hospitalisés lorsque le traitement prescrit est adéquat. On peut donc penser qu’un tel suivi permet une prise en charge plus « resserrée » qui entraine une diminution du nombre d’hospitalisations nécessaires, et a donc un effet en termes de conséquence individuelle et de coûts. La faible concordance aux recommandations est confirmée par une autre étude canadienne [7] qui, dans un échantillon de 1563 patients présentant un épisode dépressif majeur dans l’année précédente, montre un taux de concordance aux recommandations de 48 à 71 %, en fonction des critères de définition. Au total Les recommandations permettent la traduction des connaissances scientifiques dans la pratique clinique. Elles sont nombreuses et leurs objectifs variés peuvent avoir un impact en ce qui concerne les stratégies préconisées. Toutefois, leur mise en œuvre dans tous les domaines, et plus spécifiquement celui de la prise en charge de la dépression et de la prévention des récidives, permet d’améliorer la qualité des soins tant sur le plan individuel que de façon collective. Il reste à inventer des modalités de diffusion plus efficaces de ces recommandations, permettant leur réappropriation par les cliniciens dans l’intérêt des patients. Conflits d’intérêt P.-M. L. : Consultant (Astra Zeneca, BMS, Lilly, Lundbeck, Sanofi-Aventis, Servier) Références [1]Development and validation of an international appraisal instrument for assessing the quality of clinical practice guidelines: the AGREE project. Qual Saf Health Care 2003;12:1823. [2]Anderson IM, Ferrier IN, Baldwin RC, et al. Evidence-based guidelines for treating depressive disorders with antidepressants: a revision of the 2000 British Association for Psychopharmacology guidelines. J Psychopharmacol 2008;22:343-96. [3]Barnhofer T, Crane C, Hargus E, et al. 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