Le trac - Le Pont Supérieur

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Le trac - Le Pont Supérieur
CEFEDEM Bretagne - Pays de la Loire
Mémoire
Le trac
Musicien professionnel et sportif de haut niveau
Nom : GOUTAUDIER
Prénom : Virginie
Diplôme d’Etat
Professeur de Musique
Spécialité : flûte traversière
Formation initiale
Promotion 2010-2012
Session juin 2012
Référent : Wolfgang MASTNAK
1 Sommaire
Avant propos……………………………………………………………………..3
Introduction………………………………………………………………………4
Première partie : Le trac, le stress, données explicatives…………………..5
1) Le trac……………………………………………………………………..5
2) Le stress……………………………………………………………………6
3) Symptômes :
• physiologiques………………………………………………………...7
• psychologiques………………………………………………...............8
4) Conséquences sur le corps………………………………………………....8
Deuxième partie : Contraintes et opportunités……………………………10
1) Hygiène de vie……………………………………………………………10
2) Le travail répétitif………………………………………………………...11
• Contraintes des musiciens : comparaison entre plusieurs
instruments…………………………………………………………..13
• Contraintes des sportifs : comparaison entre plusieurs sports………14
3) Opportunités, en vouloir toujours plus…………………………………...15
Troisième partie : Recours aux drogues…………………………………...16
1) Quels sont les types de drogues ?...............................................................16
2) Les drogues strictement interdites en compétition……………………….18
3) Dopage, bétabloquants, quels sont les risques ?.........................................19
Quatrième partie : Solutions pour faciliter la gestion du stress………….21
1)
2)
3)
4)
5)
6)
Technique Alexander…………………………………………………….21
Technique Feldenkrais…………………………………………………...22
Le yoga…………………………………………………………………...24
La sophrologie……………………………………………………………24
La PNL…………………………………………………………………...25
La préparation mentale…………………… ……………………………..26
Conclusion……………………………………………………………………….27
Bibliographie…………………………………………………………………....28
Annexe…………………………………………………………………………...29
&
2 Avant propos
Au cours de mon parcours personnel en tant que flûtiste, j’ai été à plusieurs
reprises confrontée au trac. Même si, pour la plupart, le trac peut constituer un
atout, il peut aussi être véritablement destructeur. J’ai souhaité, à travers ce
mémoire expliquer ce que le trac fait subir, que ce soit au moment de passer un
oral ou quelques semaines avant une échéance importante, il peut complètement
nous faire échouer, et je parle en connaissance de cause, l’ayant vécu plusieurs
fois durant mon parcours. Il est très dur de constater que nous n’avons pas été
capable de faire nos preuves lors d’un examen alors que nous avions fait tout le
nécessaire pour mériter le passage au cycle supérieur, et qu’en plus, la veille, tout
s’était passé pour le mieux.
N’étant pas consciente de l’existence d’autres solutions, j’ai consulté un
médecin qui m’a prescrit des bétabloquants pour réduire les effets de ce trac. Dès
que j’ai commencé à en prendre, j’ai observé une différence considérable lors de
mes représentations en public. Je ne tremblais plus, et j’avais l’impression d’être
plus sûre de moi. J’étais heureuse de pouvoir constater que mon travail était enfin
reconnu. Mais seulement, en période d’examen, et de peur d’échouer à nouveau, il
m’arrivait d’en prendre plus que ce que le médecin m’avais prescrit (1/4 le matin),
j’en prenais un quart la veille au matin, un quart la veille au soir et un quart le
matin. De cette façon, je me disais qu’il n’y avait aucun risque pour que je
n’atteigne pas les compétences nécessaires. Mais après en avoir pris pendant
plusieurs années, j’ai commencé à ressentir quelques effets secondaires
indésirables, entre autres, la bouche sèche, qui m’empêchait de jouer avec aisance
comme au début. Ma solution n’en était donc plus une…
C’est au cours de ma formation au Cefedem Bretagne Pays de la Loire que
j’ai décidé de cesser l’utilisation de cette substance, cela ne m’apportant plus rien,
hormis le fait de culpabiliser. J’ai eu l’occasion de faire un travail individuel avec
l’un des intervenants, expert dans la dimension du corps et de l’expression
artistique : Gérard Chemama, à qui j’ai pu exposer ces problèmes. Grâce à lui et à
l'aide de ce travail, j’ai pris confiance en moi. Même si aujourd’hui, la peur de me
retrouver devant un jury n’a pas disparu, mon trac s’est réduit et ne m’empêche
plus de m’exprimer…
3 Introduction
Dans ce mémoire nous évoquerons la notion de trac chez le musicien en le
comparant au trac que peut ressentir le sportif de haut niveau. Nous définirons,
dans une première partie, la notion de trac en particulier en en le différenciant du
stress en général et observerons quels symptômes tant physiologiques que
psychologiques apparaissent au moment où le sujet se trouve confronté au trac.
Nous verrons également les répercussions que le « mauvais » stress et le trac
peuvent avoir sur notre corps dans ces situations déstabilisantes.
Dans une seconde partie, nous mettrons en avant ce que vivent au quotidien
les pratiquants de ces deux disciplines, en examinant attentivement leur mode de
vie. Nous énumèrerons les contraintes qu’ils subissent au cours de cette pratique
en comparant plusieurs disciplines entre elles, afin d’observer la nature de ces
contraintes mais aussi les opportunités qu’elle peut offrir.
Dans une troisième partie, nous tenterons de comprendre pourquoi tant de
musiciens et de sportifs se tournent vers les drogues.
Pour finir, j’ai trouvé intéressant, et c’est là le but même de mon mémoire,
d’apporter des techniques spécifiques permettant de combattre et d’atténuer
considérablement les effets du stress au long terme. Ces techniques sont
essentiellement issues de mes lectures et, pour certaines, des exercices que j’ai eu
l’occasion de découvrir durant mon parcours.
4 Première partie : Le trac, le stress, données explicatives…
1) Le trac
Le trac est un trouble psychologique passager qui se produit exclusivement
lors d’un événement ponctuel et dans un contexte particulier (entretien, entrée sur
scène…). Le sujet a, en fait, peur de se retrouver confronté au regard des autres,
de se ridiculiser, et de décevoir.
« Peur incontrôlée, angoisse irraisonnée qu'éprouve une personne en certaines
circonstances, et où se mêlent à la fois un sentiment de crainte ou de frayeur et une émotion
intense.1»
« Sentiment d'appréhension, de doute qui envahit une personne avant d'affronter le public,
de subir une épreuve, etc., et qui se traduit par une angoisse réelle, généralement passagère.
Trac d'acteur, d'artiste, de comédien, d'orateur, de candidat à un examen. 2»
Quand une personne a le trac, elle ne contrôle plus rien, elle se retrouve
submergée par les émotions et elle subit ce qui se passe plutôt que de contrôler la
situation. Elle vit un événement stressant où parfois la situation même d’échec va
être mémorisée. Elle pourra se reproduire alors à chaque nouvelle occasion
semblable, c’est ce que l’on appelle l’angoisse d’échec : le sujet ne peut
s’empêcher de penser qu’il n’y arrivera pas, il est pris de panique et le trac
l’immobilise. Pourtant, certaines personnes exposées régulièrement au trac
arrivent à le surmonter. Comment font-elles? En général, en essayant de
l’apprivoiser, ou en utilisant des substances psychoactives. Chacun a sa
technique ; Nous aurons l’occasion d’y revenir dans la troisième partie consacrée
au recours aux drogues.
Notons que le trac n’est en fait qu’un symptôme d’un état psychophysique
perturbé ou déséquilibré, le sujet se trouve confronté à une mauvaise image de luimême. Il serait nécessaire de s’interroger sur les causes de ce trac et de trouver
des solutions pour éviter de le subir, il faut donc apprendre à jouer avec le trac, et
1,2,
Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL),
www.cnrtl.fr/ 5 pour cela, certaines méthodes ont été mises au point. (Nous y reviendrons dans la
quatrième partie de cette étude).
Le trac est une forme particulière de stress, une peur qui échappe au
contrôle de la raison : il n’y a pas d’enjeu vital. Mais pour certains, cette gêne, qui
disparaît en général pendant l’action, peut entraîner un stress qui persiste dans la
vie de tous les jours.
2) Le stress
Contrairement au trac, le stress peut être déjà présent quelques mois,
quelques semaines, quelques jours, ou quelques heures (en fonction de chacun)
avant l’épreuve ou la compétition.
Exemple : en ce moment même où j’écris ce mémoire, je suis dans un état de
stress, car j’ai peur de ne pas arriver à exprimer mes propos clairement. En
revanche, quand je vais devoir assurer la soutenance de mon mémoire, quand je
vais me retrouver devant le jury, je ne serai plus stressée mais j’aurai le trac, car je
vais me retrouver confrontée au regard d’autrui.
Le stress est un processus de défense de l’organisme, il représente aussi
une hyperactivité pour lutter contre quelque chose, pour mobiliser l’énergie, la
puissance mentale. Malheureusement cette hyperactivité entraîne aussi l’irritation,
une certaine désorientation, il perturbe la concentration (on veut échapper,
s’enfuir...). Il fonctionne comme un système de défense de notre organisme :
« Agression de l'organisme par un agent physique, psychique, émotionnel entraînant un déséquilibre
qui doit être compensé par un travail d'adaptation. Réponse au stress. Cette agression ou « stress »
3
peut être indifféremment d'origine traumatique, opératoire, infectieuse, antigénique… »
« Réaction de l'organisme à l'agression subie. Provoquer un stress; syndrome, état de stress; causes
du stress; résistance au stress; dose, niveau de stress; stress aigu, chronique; stress de la victoire. Le
stress est la réponse non spécifique que donne le corps à toute demande qui lui est faite (H. SELYE,
Stress sans détresse, 1974, p. 29). Pour pouvoir en arriver à mieux contrôler le stress, il faut d'abord
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6 apprendre à reconnaître sa présence et par conséquent être sensible à soi-même et à son
4
environnement (P.-R. TURCOTTE, Qualité de vie au travail: anti-stress et créativité, 1983, p. 159). »
Concrètement, que se passe-t-il dans notre corps quand nous sommes
stressés exagérément? Le stress active une partie du cerveau : l'hypothalamus, qui
va déclencher la stimulation d'une glande que l'on trouve au niveau des reins : la
glande surrénale. Celle-ci libère alors une hormone : l’adrénaline. Cette hormone
du stress va provoquer une réaction en chaîne dans tout notre corps : le rythme
cardiaque s'accélère pour produire plus d'oxygène et l'apporter aux muscles et au
cerveau, qui va ensuite commander et mener l'action.
Si le stress persiste, une autre hormone intervient, sécrété elle aussi par les
glandes surrénales : le cortisol. Cette fois-ci plutôt que de produire de l’énergie, le
cortisol va fournir le renouvellement des réserves à l’organisme.
Cependant, lorsque notre corps est envahi par une production trop
importante de cortisol, le trac empêche l'action ou la performance comme lors
d'un examen ou d'une compétition. C'est ce que les scientifiques appellent la
désadaptation.
Exemple : un étudiant qui passe un examen a besoin d'être en situation favorable
et suffisamment concentré pour réussir ; si il y a une désadaptation, le sujet sera
pris de panique. Il perdra ses moyens, ainsi que sa capacité à réfléchir
correctement au moment de l'examen.
3) Symptômes :
•
Physiologiques :
Ce qui est le plus frustrant chez les musiciens et les sportifs, avec le trac,
c'est que même s’étant entraînés pendant plusieurs mois, dès qu’ils font leur
entrée sur scène ou sur le terrain, ils peuvent se retrouver submergés par le trac.
Cela se manifeste d’abord de manière physiologique :
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7 -
Bouche sèche/ trop de salive
-
Mains moites
-
Gorge serrée
-
Tremblements
-
Mal de ventre
-
Envie de bouger
-
Diarrhée
-
Raideur musculaire
•
Psychologiques :
Le sujet en position d’être jugée se sent comme anesthésié par le trac, et
éprouve les plus grandes difficultés à s'exprimer. Même lors des répétitions
générales le trac est présent, il a tendance à se re-manifester dans toutes les
situations en lien avec l’échéance qui le provoque. Dans ces moments-là, le sujet
l’exprime sous plusieurs aspects psychologiques :
-
Peur de bafouiller
-
Envie de renoncer
-
Peur de trou de mémoire
-
Désir de rester seul avant
-
Besoin d’être entouré, rassuré
-
Manque de confiance : peur
l’épreuve, le match
4) Conséquences sur le corps
Sauf s’il est causé par un événement exceptionnel, comme, par exemple,
une catastrophe naturelle (Tsunami) ou un attentat (11 septembre 2001) le stress
« ponctuel » ordinaire n'est pas véritablement une menace, et il est quasiment sans
conséquences sur l'organisme. En revanche, un stress, même minime mais répété
régulièrement, aura toutes les chances de devenir « chronique ». Il aura alors des
répercussions sur notre corps, et pourra déclencher une multitude de pathologies.
Bien des choses, dans notre quotidien peuvent engendrer un stress chronique,
comment y réagissons-nous?
Pour pallier le stress, on utilise d’abord des moyens de compensations tels
que la nourriture, le tabac, ou l'alcool... En présence d’un stress chronique, notre
taux de cortisol, l'hormone du stress, est constamment élevé. L'antidote parfait au
cortisol, est la dopamine: l'hormone du plaisir que l'on produit en mangeant
8 quelque chose que l’on aime. Cette production de la dopamine va réduire le taux
de cortisol et donc diminuer le stress. La personne en état de stress a envie de se
faire plaisir, d'atténuer la souffrance engendrée par le stress, et s'oriente vers des
produits plutôt sucrés. Mais un stress chronique excessif peut, à l'inverse, couper
radicalement l'appétit : c'est très souvent ce qui se passe dans les cas de
dépression.
Le stress chronique peut avoir des conséquences sérieuses sur notre
système digestif. La personne stressée sécrète des hormones stimulant la sécrétion
d'acide chlorhydrique par l'estomac. Cet acide en excès peut, à terme, provoquer
des lésions au niveau de l'estomac avec le risque d’y d’engendrer un ulcère.
L'acide chlorhydrique, substance corrosive présente dans notre estomac, est
chargé de réduire les aliments en bouillie. Produit en excès en période de stress, il
va alors ronger les parois de l'estomac : c'est l'ulcère !
De ces conséquences du stress à notre système digestif sont nées de
nombreuses expressions bien trouvées comme « se faire de la bile», « ça m'est
resté sur l'estomac », « ça me prend aux tripes », ou « je n’ai pas digéré… »
Le stress peut aussi s'en prendre à d'autres parties de notre corps comme la
peau. La situation de stress envoie au cerveau un message lui indiquant que
l'organisme est en situation de stress et à cause de tous les récepteurs du noyau
endocrinien, la peau réagit. En effet, très souvent, la personne en situation de
stress pâlit, rougit ou transpire. Elle a parfois aussi les poils qui se redressent.
Pour certains, il favorise l'apparition de certaines maladies de la peau
comme l'urticaire, l'eczéma, le psoriasis (maladie qui se transmet par les gênes, et
se déclenche en cas de stress ou de fatigue). Sous l'effet du stress, les
kératinocytes (les cellules de l'épiderme) se renouvellent sept fois plus vite, en
quatre jours au lieu de vingt-huit, c'est un peu comme une cicatrisation qui ne se
finirait jamais. Ce phénomène provoque l'apparition d'épaisses plaques rouges sur
la peau.
C'est grâce aux sensations éprouvées sur scène, sur le terrain, que le sujet
peut analyser son trac et faire en sorte de l'apprivoiser, de l'utiliser de façon
positive afin de ne pas se laisser submerger par l'enjeu. Avec le temps, il faut
arriver à prendre du recul et percevoir le trac comme un atout et non comme une
9 menace ou un danger. Qu'est-ce que les gens pensent de moi ? Qu'est-ce qui se
passe à ce moment même à l'intérieur de moi ? Pourquoi ma voix tremble-t-elle
un peu ? Pourquoi mon corps est-il plus tendu que d'habitude ?
On peut parfois trouver des réponses à ces questions en étudiant le
jugement auquel la personne a été soumise depuis son enfance, à l’école ou dans
son milieu familial. En effet, certains traumatismes peuvent naître de situations
qui paraissent banales ou anodines. Les enfants sont confrontés très jeunes à
certaines épreuves à l’école qui peuvent leur donner ce trac (poèmes à réciter
devant toute la classe, interrogations orales…). Parfois, au sein même de leur
famille, ils sont contraints à « faire plaisir » en devant par exemple chanter la
chanson qu’ils ont apprise à l’école ou jouer le morceau de piano que mamie aime
tant…
Deuxième partie : Contraintes et opportunités.
1) Hygiène de vie
Par définition, l’hygiène de vie est l’ensemble des mesures destinées à
préserver la santé. Pour le musicien et le sportif avoir une bonne hygiène de vie
permet de maintenir une efficacité motrice optimale. Pour ce faire, il lui est
nécessaire :
- de privilégier les temps de sommeil à des heures régulières et appropriées (lever
et coucher) afin de permettre au corps de récupérer et d’acquérir certains repères,
voici ce qu’en dit le Docteur Franck Choffrut :
10 « La fatigue peut aussi provenir du rythme de vie contraignant à la pratique musicale ou
vocale. C’est pourquoi il est nécessaire de faire régulièrement des pauses entre ses activités
et tenter de se coucher plus tôt. 9»
- d’avoir une alimentation saine en optant pour des repas variés et équilibrés. Il
montre également du doigt la différence entre le musicien et le sportif concernant
l’alimentation :
« Alors qu’on « bourre » de conseils (et parfois d’autres substances plus ou moins licites) le
sportif professionnel et que le sportif amateur peut lire dans tous les journaux les quelques
éléments diététiques de base, le musicien professionnel ou amateur doit se débrouiller. 6»
Effectivement, soumis aux contraintes de temps et d’emploi du temps, les
musiciens mangent souvent très mal (restaurant, sandwichs, repas tout prêts,
boissons sucrées).
A l’inverse, les sportifs mangent plutôt équilibré. Ils ont, pour la plupart, un
régime alimentaire très strict et adapté à leurs propres besoins.
Exemple : dans de nombreux sports de combat à l’exemple de la boxe, les sportifs
doivent respecter les limites de poids de la catégorie pour laquelle ils se sont
engagés. Si leur poids n’est pas celui qu’ils avaient indiqué dans leur contrat, ils
n’ont tout simplement pas le droit de combattre.
- de s’hydrater régulièrement tout au long de la journée.
2) Le travail répétitif
Le musicien, comme le sportif, doit avoir un entraînement quotidien et
régulier pour pouvoir entretenir ses acquis. Le travail de ces deux disciplines
demande en effet une rigueur indispensable. C'est un travail à long terme qui
exige beaucoup de précision, de conscience du geste, du son, ainsi qu'une grande
régularité des exercices.
Docteur CHOFFRUT Franck, avec ROUSSEAU FLAMENGT Nicole, Santé
des musiciens et des chanteurs : contribution de l’homéopathie, édition CEDH
5,6
11 Beaucoup ignorent les difficultés que rencontrent au quotidien ces deux
disciplines. Ils travaillent tous les jours pendant des heures et doivent répéter
encore et encore les gestes ou micro-gestes, leur permettant de renforcer leur
technique et leur endurance. Leur travail se fait aussi par étapes : il est très rare
que le musicien commence à jouer d’un trait « à tort et à travers » sans avoir pris
du temps pour chauffer son instrument (sons filés, gammes…), tout en
s’échauffant lui-même. L’éveil et la préparation du corps sont indispensables pour
un jeu fluide et homogène, par exemple les lèvres et les doigts chez le flûtiste.
Idem pour le sportif, chez qui cette étape est incontournable pour prendre en
compte son intégrité physique et éviter les accidents.
Toujours d’après le Docteur Franck Choffrut :
« Des mouvements répétés ou des efforts excessifs supportés de façon répétitive
provoquent une inflammation douloureuse des tissus qui devient souvent chronique :
d’autant plus qu’ils se déroulent dans un climat de stress. 7»
En effet, ces mouvements répétés peuvent engendrer certaines pathologies,
pouvant interrompre, pendant un certain temps, la pratique du musicien ou du
sportif. Cependant, certains musiciens et sportifs considèrent (c’est notamment le
cas pour le professeur Wolfgang Mastnak) qu’il n’est pas judicieux de s’entraîner
plus de huit heures par jour (ce qui est déjà beaucoup), car le travail perd de son
efficacité. D’après lui, si les phases sensibles (périodes propices) d’apprentissage
sont respectées au cours de la journée, cela permet au sujet un gain de temps
inespéré.
En effet, selon lui, il est important d’élaborer des phases de travail pour
limiter les efforts et respecter ainsi la nature du corps et du cerveau. Il est
important de savoir respecter le dosage effort/récupération. Nous pourrions
structurer ces phases de travail en élaborant par exemple, un planning en fonction
de ces ses propres dispositions : une phase pour travailler la technique
Docteur CHOFFRUT Franck, avec ROUSSEAU FLAMENGT Nicole, Santé
des musiciens et des chanteurs : contribution de l’homéopathie, édition CEDH
7
12 instrumentale (motricité optimale), une phase pour travailler les doigtés, une autre
pour la mémorisation, une pour la sonorité…
•
Contraintes des musiciens : comparaison entre plusieurs
instruments :
« L’énergie dépensée par un chanteur au cours d’un spectacle équivaudrait à 8 heures
d’effort de travail manuel. 8»
Au-delà même des heures de travail acharnées, les musiciens se
confrontent à un grand nombre de contraintes :
Le violoniste, par exemple, a une position de jeu qui n’est vraiment pas
naturelle : les bras sont en l’air et donc en tension, la tête n’est pas dans l’axe de la
colonne dorsale, provoquant des tensions au niveau du cou.
Le percussionniste rencontre des problèmes au dos, liés au port des
instruments (salles de répétition, concerts…), aux déplacements très fréquents
dans le jeu instrumental (claviers), les appuis au sol n’étant pas les mêmes, par
exemple, que ceux d’un flûtiste qui bouge peu ! Mais aussi des problèmes au
niveau des bras et des poignets, causés par la pression des impacts sur les peaux
(rebonds multiples : mains nues et baguettes). De plus, les instruments sont
nombreux et coûtent chers ! Pour travailler, et avoir accès à l’instrument de son
choix, l’étudiant doit s’adapter aux horaires de cours de son professeur mais
également aux disponibilités de ses camarades qui, eux aussi, ont besoin de
répéter. Les percussions sont réputées faire beaucoup de bruit, pour éviter la
surdité, ils doivent donc prendre soin de leurs oreilles et se protéger (bouchons).
Les pianistes et les guitaristes doivent travailler l’élasticité des doigts.
Certains accords ne sont pas naturels pour les guitaristes, et nécessitent de grands
écarts chez les pianistes.
Docteur CHOFFRUT Franck, avec ROUSSEAU FLAMENGT Nicole, Santé
des musiciens et des chanteurs : contribution de l’homéopathie, édition CEDH
8
13 Les cuivres, suite à une activité trop intense de l’instrument ont très
souvent les lèvres abîmées, ils doivent faire des pauses régulièrement pour ne pas
trop se fatiguer.
Les instrumentistes à vent souffrent parfois d’herpès au niveau des lèvres,
ils doivent cependant s’adapter.
Les musiciens d’orchestre doivent tenir une place fixe pendant plusieurs
années, une place devant un pupitre, et entourés de deux musiciens. Ils ont
souvent des tensions au niveau du dos, du cou, des épaules et des yeux, étant dans
l’obligation de regarder le pupitre et le chef à la fois. De plus, ils doivent
supporter, pendant plusieurs heures, les répercussions sonores d’une soixantaine,
voire plus, de musiciens.
•
Contraintes des sportifs, comparaison entre plusieurs sports :
En dehors des heures de travail répétées, les sportifs font face également à
de nombreuses contraintes.
La boxe peut être un réel danger pour le sportif, en effet, il doit supporter
lors des combats, des coups multiples, souvent portés à la tête. Cela occasionne
des fractures du nez, des « yeux au beurre noir », des saignements… De plus,
l’accumulation des coups peut engendrer des problèmes beaucoup plus graves,
telles que des lésions cérébrales ayant des conséquences sur les performances
cérébrales et la mémoire.
Le cycliste a, lui, des contraintes complètement différentes. Il passe ses
journées sur son vélo à faire des centaines de kilomètres. Sa position est loin
d’être confortable : la selle peut provoquer des abcès. Il peut être sujet à de gros
problèmes au niveau du dos, son buste étant presque parallèle au sol. Il doit aussi
s’entraîner dans des conditions qui ne sont pas toujours idéales : pluie, chaleur,
froid…
L’aviron est un sport inconfortable pour le dos, le sportif devant rester
pendant longtemps dans la même position assise. De plus, il a la contrainte de
devoir porter son bateau avant et après l’entraînement.
14 Le footballeur rencontre souvent le même genre de problèmes dans sa
discipline : les lésions musculaires telles que les claquages ou les déchirures sont
très fréquentes. Pour éviter cela, l’échauffement avant et la récupération après
l’entraînement sont indispensables. Les entorses au niveau des chevilles ainsi que
les problèmes de ménisques sont fréquents. Ils sont causés par des mouvements
brusques, un terrain trop dur ou des chocs à répétitions…
Le musicien et le sportif ont en commun des contraintes particulières
concernant leur emploi du temps :
- répétitions ou concerts souvent en soirée pour les musiciens,
entraînements très tôt le matin pour les sportifs.
- compétitions et concerts dans divers pays : décalage horaire.
4) Opportunités, en vouloir toujours plus…
Malgré toutes les contraintes évoquées, il ne faut pas manquer de voir les
aspects positifs tant dans la vie du sportif que celle du musicien.
Le sport et la musique ont pour objectif commun d’atteindre la réussite, la
victoire, donc, d’une certaine manière, la reconnaissance. C’est, entre autres, ce
qui justifie tous les efforts et toutes les souffrances consentis. Ils sont animés par
un besoin permanent d’atteindre cette reconnaissance.
La réussite, la victoire, leur permet de gravir les marches de l’échelle
sociale, étape par étape. Certains d’entre eux, en nombre limité, parmi les plus
travailleurs, les plus doués et les plus chanceux, atteindront même la célébrité et la
reconnaissance d’un large public. Cette réussite leur donne l’opportunité de faire
de beaux voyages, de belles rencontres, et de vivre une vie assez agréable. Ils
jouent un rôle dans la société où, aimés ou adulés par un public qui les soutient,
ils constituent un modèle et font rêver.
Mais pour certains, il est difficile de garder les pieds sur terre. Ils
sont arrivés en haut de l’affiche mais en veulent toujours plus.
Dans le but d’améliorer leurs performances à tout prix, afin de garder ce
statut ou cette célébrité, ils sont prêts à se mettre en danger. La prise de drogues
15 leur permettra alors de réduire la crainte qu’ils éprouvent de perdre cette
reconnaissance…
Troisième partie : Recours aux drogues.
1) Quels sont les types de drogues ?
Il existe de nombreuses catégories de drogues qui sont, pour certaines, des
médicaments vendus sur ordonnance d’un médecin (morphine, tranquillisant…),
des médicaments en ventes libres, sans ordonnance dans les pharmacies ou autre
magasins (caféine, alcool, nicotine, analgésique, taurine), mais aussi des drogues
illégales (cannabis, cocaïne, PCP, LSD, héroïne…)
Nous trouverons trois catégories de classification :
Les stimulants (excitant - psycho-analeptiques) :
•
Amphétamines (Stimulent les fonctions psychiques d'un individu.)
•
Caféine
•
Cocaïne « crack » (Elles augmentent le niveau d'éveil et l'activité générale
du cerveau et accélèrent le processus mental.)
•
Ecstasy (Le consommateur est alors plus alerte et plus énergique.)
•
Nicotine
Les stimulants tels que le tabac, la cocaïne, et les amphétamines rendent le
sujet très dépendant du point de vue psychologique. Du point de vue
physiologique, il n’y a que la cocaïne qui rend dépendant. Ils agissent sur le système nerveux central en favorisant l’état de vigilance. Ils possèdent les risques de
toutes les substances actives sur le psychisme (nervosité, agressivité, troubles cardiovasculaires, etc.).
16 Les dépresseurs (les calmants - psycholeptiques) :
•
Alcool (Ces substances dépriment les fonctions psychiques d'un individu
en diminuant le niveau d'éveil et l'activité générale du cerveau.)
•
Codéine (Elles relaxent leur utilisateur.)
•
Héroïne, et ses substituts Méthadone ou Subutex (l’utilisateur est alors
moins conscient de son environnement.)
•
Morphine
Les dépresseurs en général, rendent le sujet complètement dépendant tant au
niveau physique qu’au niveau psychologique. Le but de la consommation pour le
sujet est de chercher une certaine euphorie, une détente et une sensation
d’évasion. La codéine et la méthadone (ou subutex) permettent d’éviter les
syndromes du sevrage. C’est-à-dire qu’elles permettent à des personnes qui sont
devenues physiquement dépendantes d'une drogue, mais qui sont brusquement
privées de cette substance, de ne pas ressentir de « manque ».
Les perturbateurs (psychodysleptiques) :
•
Cannabis, Haschich (Catégorie des «hallucinogènes»)
•
Inhalants :
Colle, Essence, Solvant
(Perturbent les fonctions psychiques d'un
individu.)
•
LSD (Influence le fonctionnement cérébral, de la perception, l'humeur.)
•
Phencylidine (PCP)
Les perturbateurs rendent le sujet dépendant psychologiquement mais pas
physiologiquement. Le but de la consommation, pour le sujet, réside dans la
recherche de l’euphorie, de l’évasion. Il s’agit souvent d’une expérience ; le sujet,
ignorant et imaginant seulement les effets de ces drogues par ce qu’on lui en a dit,
est curieux de découvrir les sensations qu’elles procurent.
17 2) Les drogues strictement interdites en compétition.
Certains sportifs utilisent des produits dopants essentiellement dans le but
d'améliorer leurs performances. Il existe une liste des interdictions établies par
l'agence mondiale antidopage, quels que soient les sports en compétition.
Les effets recherchés portent sur la diminution du stress et l'euphorie. Au
moment de la pratique sportive, l’augmentation de l'agressivité, et le désir
d'affronter le danger avec courage s’ajoute. De plus, lors des efforts prolongés, la
fatigue et les douleurs musculaires se font ressentir beaucoup plus tard.
Les effets indésirables de ces drogues, à court ou long terme, se
manifestent ainsi :
• diminution de l’appétit
• troubles de la mémoire
• troubles de la coordination neuromusculaire
• hallucinations
Les effets des drogues s’expriment à la fois sur le mental et sur le
physique. Il faut retenir que ces effets entraînent de façon fréquente :
• une sensation d'ébriété
• une diminution de la réactivité
• quelques troubles de mémorisation
• une petite tendance à l'endormissement.
Un produit dopant est celui qui permet l’amélioration des performances.
Dans un grand nombre de sports où l'enjeu stresse le sportif, la prise de drogue,
diminue le stress et l’euphorie, et donne un effet relaxant qui permet de mieux
aborder une compétition. La consommation régulière de drogue, nuit
considérablement à la santé. Pourtant, la consommation dans un but de dopage
régulier améliore les performances. C’est cette recherche constante de résultat qui
pousse certains sportifs à user et abuser de ces substances dopantes. En cas de
18 dopage, tout sportif testé positif s'expose à des sanctions prévues par les
règlements internationaux, nationaux ou fédéraux. Je cite :
« Les sanctions disciplinaires prises par les fédérations sportives peuvent aller jusqu'à
l'interdiction définitive de participer aux compétitions et manifestations sportives prévues
à l'article L. 3631-1. Lorsqu'un sportif sanctionné en application du présent article
sollicite le renouvellement ou la délivrance d'une licence sportive, la fédération
compétente subordonne ce renouvellement ou cette délivrance à la production du
certificat nominatif prévu au troisième alinéa de l'article L. 3613-1 9».
3) Dopage, bétabloquants, quels sont les risques ?
Il est prouvé que les bétabloquants réduisent les effets indésirables du trac.
Ils altèrent le fonctionnement cardiaque, c’est-à-dire qu’ils stoppent l’action des
médiateurs du système adrénergique tels que l’adrénaline et diminuent la pression
artérielle afin de réduire la charge de travail imposée au cœur. Les tremblements
et autres effets négatifs du trac seraient donc atténués et permettraient au sujet de
pouvoir jouer ou concourir sans peur et cela éviterait un trac paralysant.
L’un des nombreux problèmes soulevés par la prise de bétabloquant, est
qu’ils rendent le sujet dépendant, car, lors de sa performance, il réussit avec plus
d’aisance, il est en fait plus sûr de lui. Par ailleurs, l’habitude et l’accoutumance
ont tendance à créer une dépendance qui donne l’impression à la personne qu’elle
ne peut plus s’en passer et que, sans cette prise, elle ne serait pas capable
d’assurer une performance de qualité.
Les personnes qui prennent l’habitude d’utiliser ces substances pour
augmenter leurs performances ou pour tenter de réduire leur stress, passent à côté
de choses importantes. Le sujet est plutôt satisfait et fier de sa prestation. En
réalité, il sait au fond de lui-même que sa satisfaction serait bien plus grande si sa
réussite ne dépendait pas de cette substance étrangère. Il est surtout content de
s’en être sorti sans encombre… De plus, cela ne l’aide pas à se faire une bonne
image de lui-même, il est possible qu’il regrette ou qu’il s’en veuille d’avoir
triché. Sans parler de la peur de se faire prendre, que quelqu’un se rende compte
tpedopagesportif.e-monsite.com/.../i.../b-legislation-du-dopage.html
9
19 la supercherie ! Et du sentiment de honte qui s’ensuivrait, honte pour lui,
l’environnement familial, etc.
Les risques pour les sportifs sont les suivant : d’une part c’est interdit et
ceux qui en prennent sont considérés comme des tricheurs : leur comportement est
« antisportif » ! Les bétabloquants sont, de plus, très dangereux pour la santé, ils
peuvent faire basculer la vie d’un sportif du jour au lendemain (problèmes
cardiaques, interdiction de concourir, etc). C’est ce qui est arrivé à l’athlète
britannique Dwain Chambers, qui a été contrôlé positif à la THG, en 2003, et, de
ce fait, exclu des compétitions pendant deux ans. (Vous trouverez en annexe,
quelques articles montrant dans quel état psychologique il se trouvait à ce
moment.)
Pour le musicien, il y a des risques d’accoutumance qui peuvent nécessiter
une augmentation des doses pour obtenir encore plus d’effets. Il y a les risques de
dépendance, qui engendrent le fait de ne plus être capable de faire quelque chose
sans en avoir pris (entretiens, compétitions, auditions, concerts et parfois
répétitions…). Le sujet se dit en effet, qu’il peut en prendre chaque fois car c’est
beaucoup plus facile avec que sans.
Le phénomène d’addiction est très semblable : dépendance tant psychique
que physique. Il y a donc des risques concernant l’estime de soi.
Pour vaincre le trac, il est important d’adopter une vie saine en étant dans
l’action et non dans la soumission. J’entends par là qu’il est toujours préférable de
vivre sa vie, de prendre des initiatives, de faire ce que l’on aime ; plutôt que de
toujours subir ce qui nous arrive et de se résoudre à la fatalité des situations. Le
fait de prendre des bétabloquants enlève au sujet toute son autonomie, et il devient
dépendant de cette volonté absolue de réussite. Renoncer à en prendre, est difficile
certes, mais cela permet, en quelque sorte, de se construire appréhendant les
choses d’une manière complètement différente.
Le sujet n’ayant pas pris de drogues lors de sa performance éprouve une
satisfaction tellement grande (du simple fait de ne pas avoir craqué), qu’il doit se
convaincre qu’il est capable de jouer sans. Pour ce faire, il doit construire ce que
l’on appelle « un ancrage », et mémoriser cet instant intense de fierté et de
satisfaction. Il pourra, par la suite, se remémorer cet instant pour surmonter son
20 stress lors d’une situation semblable. C’est une façon comme une autre
d’apprivoiser le stress.
Le fait de prendre des drogues entraîne la personne dans l’illusion d’un
monde idéal. Les drogues lui permettent d’être différent, il se sent tellement bien
quand il en prend, et c’est pour cette raison qu’il veut sans cesse renouveler
l’expérience et augmenter les doses.
Pour pouvoir arrêter la dépendance des drogues, il faut être patient et faire
un gros travail sur le mental. (Nous étudierons ce point dans la quatrième partie :
la préparation mentale.) C’est pourquoi il est essentiel d’accepter toutes les
situations, même celles qui nous paralysent…
Quatrième partie : Solutions pour faciliter la gestion du stress.
Le meilleur moyen de diminuer l'influence du stress dans la préparation à
la scène ou dans la préparation d’une compétition sportive est d'avoir recours à
des spécialistes qui pourront aider les personnes dans la gestion du stress par la
mise en application de méthodes adaptées à leurs propres besoins.
1) Méthode Alexander10
Frederick Matthias Alexander (1869-1955) a mis au point au cours de sa
vie une méthode étonnante de rééducation physique et mentale. En effet, jeune
10 ALCANTARA Pedro de, Technique Alexander pour les musiciens, Médecine
des Arts, édition Alexitère 2000.
21 comédien, il a cherché pendant plusieurs années des solutions à ses problèmes de
voix. Alexander disait :
« Lorsqu’on a découvert que l’on fait une erreur, on doit d’abord la trouver, puis arrêter
de la pratiquer. Lorsqu’on arrête le faux, le juste se fait de lui-même.11»
La technique Alexander s’adresse à toutes les catégories de personnes, peu
importe leur âge ou leur activité professionnelle. Cette technique conduit à une
prise de conscience corporelle et mentale au travers de la posture et du
mouvement (apprendre à s’observer et de ce fait : remettre en cause ses
questionnements).
Ses objectifs sont : dans un premier temps de permettre à l’individu de
prendre conscience des tensions inutiles. Ensuite l’objectif est de remplacer les
tensions existantes par une dynamique, une bonne posture (en utilisant ce qu’il
appelle le contrôle primaire : tête, cou, épaules : unité entre le corps et la pensée),
et de maintenir le tout en activité. Cet équilibre doit permettre de trouver un
certain confort, une fluidité et une aisance qui aidera le sujet à gérer son stress
et/ou son trac et à surmonter l’épreuve qui lui a donné ces tensions.
Alexander était persuadé que les mauvaises habitudes (ce qu’il appelle le
non-faire) peuvent rapidement disparaître dès lors que le sujet prend conscience
de son corps.
2) Méthode Feldenkrais12
Moshe Feldenkrais, né en 1904 en Russie, il obtint son doctorat en
physique à Paris avant de devenir l’assistant de Joliot-Curie puis de P. Langevin.
Pionnier du judo en France et en Grande-Bretagne, Moshe Feldenkrais
réalise la convergence entre la culture traditionnelle orientale et les dernières
découvertes de la science moderne.
11 AKNIN G.V. Une approche de la technique Alexander, Médecine des Arts,
1995, 14. In Arcier 2004.
12
www.feldenkrais-france.org/methode.htm
22 À la suite d’un traumatisme grave au genou et grâce à ses connaissances
scientifiques très étendues, il a élaboré sa méthode: à partir du mouvement et de
son application dans l’image de soi, il fait appel aux quatre parties intégrantes de
l’action (le mouvement, la sensation, le sentiment, la pensée) dans une unité de
fonctionnement. Décédé en 1984, il a consacré les trente dernières années de sa
vie à enseigner sa méthode en Israël, aux Etats-Unis et en Europe.
Contrairement à la méthode d’Alexander qui repose avant tout sur une
prise de conscience de son corps et des tensions engendrées par un évènement
stressant, la méthode Feldenkrais s’appuie sur le mouvement.
Par son approche globale du corps en mouvement, elle permet une
clarification de ses rapports d’orientation dans le temps et dans l’espace et une
reprise du développement général de l’individu. Cette technique ne peut pas
s’apparenter à de la gymnastique, car il n’est nullement question d’imiter un
modèle ou de chercher un résultat dans une répétition de mouvement. L’objectif
est d’explorer les chemins par lesquels le mouvement circule à travers les
différentes parties du corps et de clarifier leurs orientations dans l’espace au cours
du mouvement exécuté.
Cela peut se faire de deux façons différentes :
La première consiste en une Prise de Conscience par le Mouvement
(exploration de mouvements faciles mais inhabituels exécutés sans efforts, avec
l’esprit curieux et l’envie de jouer, de se faire plaisir, permettant de retrouver
souplesse et joie de vivre, des capacités inattendues et réconfortantes).
La seconde repose sur l’intégration fonctionnelle (séances individuelles où
l’enseignant, par ses mains, guide l’élève à travers de nouvelles façons de bouger
et d’utiliser son corps par rapport à l’environnement et par rapport à l’intention).
« Si vous savez ce que vous faites, vous pouvez faire ce que vous voulez.13»
FELDENKRAIS Moshe, La puissance du moi. Paris, Robert Laffont, coll.,
Réponses 1990. In The Potent Self, A guide to Spontaneity, San Francisco, Harper
& Row, 1985.
13
23 3) Le yoga14
Tout le monde a déjà entendu parler, voire pratiqué le yoga. C’est une
méthode de relaxation relativement récente dans le paysage occidental. On peut
suivre des cours dans des centres de loisirs et des cliniques de santé, tant en région
que dans les métropoles – des cours qui s'adressent aux enfants, aux personnes
âgées, aux gens stressés, aux bien portants, aux femmes enceintes, aux athlètes...
C’est une méthode très appréciée, puisqu’elle a l’avantage de convenir à
tous. Les cours se font généralement en groupe, dans un contexte agréable et
confiné et non compétitif, ce qui favorise la décontraction et limite les tensions
liées au jugement d’autrui. Le yoga n'exige pas de compétences particulières. Il
facilite presque instantanément la détente mentale et musculaire par des postures
et des étirements qui ont pour but de faire le lien entre le corps et l’esprit.
4) La sophrologie15
Alfonso Caycedo, neuropsychiatre colombien d'origine basque espagnole
crée en 1960, ce qu'il nomme la fille de la médecine pour étudier la conscience
humaine et les moyens d'en faire varier les états et niveaux.
Il s’inspire des méthodes d’hypnose thérapeutique et de relaxation
progressive de Jacobson. Caycedo met au point une nouvelle méthode : la
sophrologie, avec le désir de prendre en considération lors de son approche, les
caractéristiques et spécificités de chacun.
La sophrologie vise la recherche de l'équilibre entre nos cognitions
(pensées, connaissances, croyances), nos émotions et nos comportements.
Elle permet à chacun de trouver de nouvelles ressources en lui-même et
d'améliorer sa qualité de vie, dans le but de dynamiser de façon positive les
qualités dont il dispose.
PRINCIPES DE LA SOPHROLOGIE
fr.wikipedia.org/wiki/Yoga
15
www.sophrologie-info.com/
14
24 •
habiter le corps en bonne santé et conquérir l'harmonie physique et
psychique, grâce à la répétition de la prise de conscience corporelle.
•
renforcer l'action positive, afin de développer les éléments positifs du passé,
du présent, de l'avenir et de mieux utiliser toutes nos possibilités. Toute
action positive dirigée vers notre corps ou vers notre mental à une
répercussion positive sur notre être tout entier. L'activation répétée du
positif provoque un "effet boule de neige" sur toute la personne.
Ainsi, afin de lutter de manière efficace contre le stress, le sophrologue
conseillera au sujet de penser de manière positive. D’imaginer que le jury est là
pour valider ses acquis et non pour le dévaloriser. Il pensera à la réussite plutôt
qu’à la défaite. La « positive attitude » est alors le maître mot !
•
Développer la réalité objective, pour apprendre à voir les choses davantage
comme elles sont, de développer plus de réalisme et d'efficacité dans
l'action. Ainsi, en sophrologie, l'objectif est avant tout de renforcer les
structures positives que nous avons tous en nous, en nous appuyant sur les
sensations corporelles.
L'objectif de l'entraînement est de découvrir cette conscience pour ensuite
la conquérir et s'y maintenir, cependant, pour voir une progression il est
nécessaire de la pratiquer régulièrement.
5) La PNL16
La PNL est un ensemble de méthodes et de techniques de communication
et de mise en œuvre du changement pour promouvoir le développement
http://www.ifpnl.fr/ site de l’Institut Français de la Programmation Neuro
16
Linguistique.
25 professionnel et personnel. Elle s'appuie sur une "philosophie" à la fois positive et
réaliste qui fonde son efficacité.
La Programmation Neuro-Linguistique est née au milieu des années 70 sur
le campus de l’université de Santa-Cruz en Californie. Très rapidement, ses
auteurs, John Grinder et Richard Bandler l’ont rendue internationalement
célèbre. Elle est aujourd’hui enseignée et pratiquée dans le monde entier.
PRINCIPE DE LA PNL :
L’idée de départ est la suivante : étudier et comprendre comment font les
professionnels qui réussissent particulièrement bien dans leur domaine et s’en
inspirer pour acquérir leur expertise et enseigner celle-ci à d'autres personnes.
De ce fait, la PNL est plutôt positive puisqu’elle offre un ensemble de
méthodes et de techniques pour agir en sachant où l’on va et pourquoi on y va.
Elle s’applique aux différents contextes de la vie, pour soi-même et avec
les autres.
Toutes ces techniques travaillent sur le stress en amont, et même si elles ne
sont pas directement liées à l’activité du sujet, celui-ci va se sentir de mieux en
mieux. Il y aura donc plus de chance pour que le sujet gère son stress à long
terme.
6) La préparation mentale
À quoi cela sert-il d’avoir peur ?
À part le fait de se dire que l’on ne vaut rien, et éviter certains dangers par
pure inconscience, la peur nous fait plus de mal que de bien et le fait de se dire
que l’on est « nul » ne nous aide pas du tout. Au contraire, la peur nous conforte
dans l’idée que l’on n’arrivera de toutes façons à rien, alors intervient le jugement,
la comparaison avec les autres, le doute s’installe prend le dessus sur tout…
À travers mes expériences, j’ai pu constater à quel point un état d’esprit
positif peut changer les choses. Exemple : cette épreuve me fait peur. Imaginer
26 alors que l’on va côtoyer des gens sympathiques, qui ne sont pas là pour nous
juger. Se dire qu’il va s’agir d’un moment de partage et d’échange.
Michel Riquier propose des suggestions à formuler pour vaincre le trac, en voici
un extrait :
« Désormais, avant chaque concert (ou chaque spectacle ou chaque représentation), je me
sens calme ; je me sens sûr de moi, plein d’assurance ; je possède une confiance en moi
totale, absolue. J’attends calmement, patiemment l’entrée en scène en étant totalement
détendu. Quand j’entre en scène, je me sens sûr de moi, j’ai confiance en moi ; je me sens
tout à fait à mon aise (…) Je suis maître de moi, je me maîtrise facilement ; j’ai de plus en
plus confiance en moi. Personne, absolument personne ne m’influence, ne perturbe mon
calme, mon assurance (…)17
Pour ne pas subir les états du stress, il faut plutôt agir et faire en sorte
d’apprendre à le connaître pour mieux le maîtriser.
Il faut donc relativiser la situation stressante et considérer que nous
sommes prêts, car si nous nous préparons trop, nous nous faisons des « films » et
nous doutons : quelles questions le jury va me poser, comment je vais jouer,
comment je vais parler, comment je vais réagir ?…
En adoptant cet état d’esprit, il n’y a aucun doute à avoir puisque nous
nous répétons que nous sommes prêts, cet état que nous devons rechercher est le
principe même de l’ancrage :le principe est de contacter une situation positive que
nous allons ensuite ancrer.
C’est une évidence : mémoriser l’instant présent du bien être, se souvenir de
l’état corporel et retrouver l’émotion dans laquelle nous nous trouvions à ce
moment même est essentiel pour la construction des ressources nous permettant
d’atténuer ce trac qui nous empêche d’avancer…
RIQUIER Michel, Traité méthodique de pédagogie instrumentale, édition
Gérard Billaudot 1982.
17
27 CONCLUSION
Comme nous l’avons vu tout au long de ce mémoire, le musicien
professionnel et le sportif de haut niveau ont de nombreux points en communs
(motivation, concentration, compétitivité, détermination …) et qui leur demandent
un investissement personnel et/ou collectif très conséquent. Des heures et des
heures de travail sont fournies et sont nécessaires pour préparer au mieux les
échéances (concerts, examens, compétitions…). Mais elles provoquent chez
certaines personnes de nombreuses contraintes telles que des douleurs passagères
ou parfois chroniques, ce qui représente donc un énorme stress quand le sujet en
arrive à ce stade là. Le musicien et le sportif subissent une grosse pression au
quotidien, difficile à gérer pour certains. C’est pourquoi la prise de certaines
drogues devient une nécessité, une habitude dont les personnes concernées ont du
mal à se passer puisqu’elles leurs permettent d’avoir des effets dans certains cas
considérables sur leurs performances. Selon moi, la différence fondamentale entre
le sportif et le musicien, vient du simple fait que le sportif s’en procure dans le but
d’augmenter les résultats lors de ses performances, alors que le musicien en prend,
et je parle en connaissance de causes, afin de tenter d’assurer un minimum lors sa
prestation, afin d’éviter d’être pris de panique, et pour faire en sorte de ne pas
mettre en péril toutes les heures de travail acharnées auxquelles il s’est soumis.
En dépit du fait que certaines situations nous procurent un stress et un
trac difficilement contrôlable, il faut comprendre que c’est ce même trac, et tout
ce qu’il procure, qui nous permet souvent de réussir malgré tout. Nous sommes
poussés par cette montée d’adrénaline que nous ressentons juste avant d’entrer en
scène ou avant une compétition sportive. Alors ne sommes-nous pas quelque part
légèrement dépendant de notre stress ? Ou du moins du plaisir qu’il procure une
fois qu’il est reparti et que nous sommes parvenus à accomplir cette chose qui
nous paraissait tellement insurmontable jusque-là ?
28 BIBLIOGRAPHIE
• DUMET Nathalie et BROYER Gérard, Cliniques du corps, ed : presse
universitaire de Lyon.
• CHAMAGNE Philippe, Education physique préventive pour les
musiciens, ed : Alexitère.
• QUEVAL Isabelle, S’accomplir ou se dépasser, essai sur le sport
contemporain. Bibliothèque des sciences humaines, NRF édition
Gallimard, 2004.
• CARRIER Claire, Le champion, sa vie, sa mort, psychanalyse de l’exploit,
édition Bayard, 2002.
• GUAY Donald, La culture sportive, pratiques corporelles, édition Presse
Universitaires de France, 1993.
• Docteur CHOFFRUT Franck et ROUSSEAU FLAMENGT Nicole, Santé
des musiciens et des chanteurs: Contribution de l'homéopathie, edition
CEDH
• AKNIN G.V. Une approche de la technique Alexander, Médecine des
Arts, 1995, 14. In Arcier 2004.
• ALCANTARA Pedro de, Technique Alexander pour les musiciens,
Médecine des Arts, édition Alexitère 2000.
• RIQUIER Michel, Traité méthodique de pédagogie instrumentale, édition
Gérard Billaudot 1982.
• FELDENKRAIS Moshe, La puissance du moi. Paris, Robert Laffont,
coll., Réponses 1990. In The Potent Self, A guide to Spontaneity, San
Francisco, Harper & Row, 1985.
Sujets de mémoire :
• Le trac du jeune musicien, par Stéphanie Castelain, Diplôme d’Etat de
flûte traversière au Cefedem Bretagne-Pays de la Loire, juin 2009.
• La préparation physique du musicien, par Guillaume Terral, Diplôme
d’Etat de tuba au Cefedem Bretagne-Pays de la Loire, juin 2010.
29 • Le travail mental chez le musicien, par Delphine Touzery, Haute Ecole de
Musique de Lausane, Pédagogie musicale, 2007/2008.
• La scène, et le trac, quelle préparation ? par Elsa Claveria, validation du
cycle de perfectionnement au CRR de Bordeaux.
Sites internet :
www.feldenkrais-france.org/methode.htm
www.cnrtl.fr/
tpedopagesportif.e-monsite.com/.../i.../b-legislation-du-dopage.html
fr.wikipedia.org/wiki/Yoga
www.sophrologie-info.com/
http://www.ifpnl.fr/
30 Annexe :
04 mars 2009 à 18h45
Par Couet-Lannes VINCENT
Dwain Chambers : "j’étais devenu un junkie ambulant"
Le sprinteur britannique est revenu dans son dernier livre sur les années de
dopage qui ont marqué sa carrière d’athlète professionnel. Des révélations
qui font froid dans le dos.
Dwain Chambers le repenti, tel aurait pu être l’intitulé de son autobiographie.
Celle-ci a finalement été baptisée "Race against me" (la course contre moi-même).
Un titre qui évoque bien les années sombres vécues par l’un des plus grands
espoirs de l’athlétisme britannique. Si 2002 fut l’année de la consécration pour
Chambers (titre européen et record d’Europe à la clé), 2003 marque celle de la
descente aux enfers. Contrôlé positif à la THG, substance créée par le laboratoire
Balco et réputée indétectable, il est suspendu deux ans et manque les JO
d’Ahènes. Aujourd’hui, Chambers décide de passer aux aveux. Le Daily Mail
nous en livre certains extraits.
"Quatre mois à peine après le début de mon 'programme' pour devenir l'homme le
plus rapide au monde, je consommais des médicaments de manière quasi
quotidienne", révèle le sprinteur britannique. "Je prenais de tout: pas seulement du
THG, de l'EPO ou du HGH, mais aussi de la testostérone pour m'aider à dormir et
réduire mon cholestérol, ou de l'insuline. J'étais devenu un junkie ambulant".
Chambers se serait ainsi administré plus de "300 drogues différentes" durant la
simple année 2002, ce qui explique en grande partie ses performances cette annéelà. "Lorsque j'étais propre, mon record personnel était de 9,97 sur 100 mètres. Une
année plus tard, après des nuits sans sommeil, l'angoisse, la douleur des crampes
d'estomac, les nombreuses prises de sang, l'irrégularité de mes résultats et la
déception de manquer plusieurs courses, j'avais réussi à courir en 9,87", reconnaît
le Britannique.
Dwain Chambers précise qui plus est ne jamais avoir été contrôlé positif durant
cette période faste, où il sera d’ailleurs l’un des rares sprinteurs à battre Maurice
Greene. Il tombera finalement quelques mois plus tard, premier d’une longue liste
d’athlètes mouillés dans le scandale Balco (2003). Depuis, Chambers s’est racheté
une conduite, malgré l’image de pestiféré qu’il traîne comme un lourd fardeau
dans le milieu du sport anglais. Exclu de la sélection britannique pour les JO de
Pékin, il a finalement été réintégré à l’occasion des prochains Championnats
d'Europe en salle de Turin (6-8 mars), où il sera l'un des favoris du 60 m. Le
patron de l’athlétisme anglais, Charles van Commenee, a récemment déclaré qu'il
était "temps de pardonner à Chambers". "Cet homme a commis une faute, il a été
condamné, il a exprimé ses remords. C'est la vie."
31 Le 30/04/2012 à 16:34:00 | Mis à jour le 30/04/2012 18:54:10
Ts sports- Dopage :
Pas d'exclusion à vie des JO
Dwain Chambers et David Millar sont sélectionnables pour les JO de
Londres. Le principe d'exclusion à vie instauré par le Comité Olympique
Britannique a été estimé non conforme au Code Mondial Antidopage.
Un athlète sanctionné pour dopage ne peut pas être exclu à vie des Jeux
Olympiques. C'est ce qu'a annoncé mercredi le Tribunal Arbitral du Sport (TAS),
saisi par le Comité
Olympique Britannique (COB), qui avait instauré une règle empêchant les athlètes
suspendus pour dopage pendant au moins six moins, d'être qualifiables pour les
JO. «Les règles liées à la sélection des athlètes britanniques pour les Jeux
Olympiques n'est pas en adéquation avec le Code mondial antidopage», a
expliqué le TAS, réglant ainsi le litige entre l'Agence Mondiale Antidopage
(AMA) et le COB. Ce dernier ne voulait par exemple pas permettre au sprinter
Dwain Chambers (suspendu deux ans en 2003) et au cycliste David Millar
(suspendu deux ans en 2004) de prendre part aux Jeux de Londres cet été.
Le COB a fait part de «sa grande déception» suite à l'annonce du TAS, ce lundi :
«Il n'y a aucun doute, pour tous ceux (athlètes, entraîneurs, fédérations...) qui
combattent le dopage, que cela sera considéré comme une victoire en creux, a
estimé en conférence de presse Colin Moynihan, le directeur du Comité
Olympique Britannique. Nous vivons des temps difficiles. L'AMA perd du temps et
de l'argent à s'en prendre à des pays qui veulent fermement s'opposer aux
tricheries via dopage.» Le discours n'était évidemment pas le même du côté de
l'Agence Mondiale Antidopage. «Nous avons passé la dernière décennie à
harmoniser la lutte contre le dopage dans le monde entier, a voulu rappeler John
Fahey, le président de l'AMA, en créant un ensemble de règles après consultation
et accord des parties prenantes, aussi bien des organismes de sport que des
gouvernements.»
Une place aux Jeux ? Pas garanti...
Si Chambers et Millar, qui se trouvaient en première ligne, sont désormais
sélectionnables, leur participation aux JO n'est pas encore acquise. L'un des porteparoles de la Fédération anglaise de cyclisme a d'ailleurs expliqué, concernant
Millar, que «l'équipe pour les Jeux ne sera désignée qu'en juin. Nous choisirons
parmi des coureurs disponibles, en forme, et pour lesquels nous estimons qu'ils
présentent les meilleures chances de médailles.» Des critères sur lesquels le TAS
ne se prononcera pas.
«Nous vivons des temps difficiles. L'AMA perd du temps et de l'argent
à s'en prendre à des pays qui veulent ».
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