THEME 1 : ABRAHAM – PERE DE LA FOI – Gn 11, 27 à 12, 7 – Gn

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THEME 1 : ABRAHAM – PERE DE LA FOI – Gn 11, 27 à 12, 7 – Gn
THEME 1 : ABRAHAM – PERE DE LA FOI
PRÉPARATION PERSONNELLE
Abraham est le Père de notre foi. Sa vocation dépassait les possibilités humaines. Il a tout
accepté. Sa foi a vu la lumière qui brille dans les ténèbres. Il a reçu un fils inespéré, une
descendance qui sera peuple élu et deviendra Eglise, Peuple de Dieu.
La Parole de Dieu appelle l’homme et le met en route. La Parole de Dieu ouvre un chemin à
celui n’a plus d’espérance, elle trace la route à celui qui est errant. Elle nous invite à toujours
avancer, à marcher vers la vie. Elle nous propose un cheminement. Dans le Christ, nous trouvons la
route elle-même qui transfigure le sens de notre marche.
Tout ce qu’a vécu Abraham, l’envoyé de Dieu le vit, sans jamais pouvoir mesurer le don qu’est
l’envoi divin, la grâce de l’appel et les effets de la mission reçue.
Etre appelé à suivre le Christ de plus près, à s’unir à Lui, à être tout donné, comme Lui, est en
chaque vocation une « visite de Dieu », l’annonce d’un message, la révélation d’un mystère que
Dieu confie à ceux qu’Il appelle. Ce mystère se vit dans la foi ; il est Don d’Amour, Don de Dieu,
Dieu Trinité d’Amour. Dieu est Amour. Deus Caritas est !
1. UN TEXTE BIBLIQUE À LIRE ET À MÉDITER
– Gn 11, 27 à 12, 7
2. D’AUTRES TEXTES BIBLIQUES À LIRE ET À MÉDITER
– Gn 15, 1 – 6
– Gn 17, 1 – 22
– Gn 18, 1 – 33
– Gn 22, 1 – 19
3. TEXTES COMPLÉMENTAIRES (POUR UN APPROFONDISSEMENT)
I.
Is 51, 1 – 3
1 P 1, 22 à 2, 3
Jc 1, 16 – 18
Lc 1, 67 – 79
II.
He 11, 8 – 19
Jn 8, 52 – 58
Rm 4, 13 – 25
4. COMMENTAIRE SUR LA FIGURE D’ABRAHAM :
L’appel d’Abraham – d’une fin à un commencement (Gn 11,27 à 12,7)
Notes du texte :
* Gn 11,31– « Ur » et « Harân » se trouvent en Mésopotamie. C’est de là que part la migration d’Abraham. Ce qui est à l’origine
un projet humain interrompu, sera repris dans le projet divin pour Abraham.
* Gn 12,1 – « Quitte ». La BJ traduit de cette manière une formule rare en hébreu, littéralement « Va, va pour toi » qui indique
que le déplacement que demande Yahvé n’est pas seulement géographique, mais bien intérieur.
Une « figure » charnière : Abraham
Un premier ensemble de textes (Gn 1 à 11) s’achève sur la mention d’un certain Abram.
Malheureusement la famille à laquelle il appartient est comme marquée par la malédiction : le cadet de la
famille meurt prématurément, « avant son père », et l’épouse d’Abraham – c’est une nouveauté dans le récit
biblique – est stérile. Tout semble conduire à une situation de fin. Et pourtant, contre toute attente, c’est à
partir de cet Abram (qui deviendra Abraham) que tout va commencer, par le don d’une parole qui le met en
route. Tel est la pédagogie divine : appeler celui que nous n’aurions pas choisi, qui nous semble, à vue
humaine, le plus mal placé pour remplir la mission confiée. Or, celui qui devait mourir sans enfant, va
recevoir la promesse d’une descendance nombreuse et deviendra le Père des croyants. À l’inverse de
l’attitude orgueilleuse d’Adam et Eve ou des habitants de Babel, il accepte de ne compter que sur cette
parole qui lui a été donnée, il accepte la dépendance, même s’il lui faudra toutes les étapes rapportées dans le
« Cycle d’Abraham » pour qu’il en découvre la fécondité, au sens premier et au sens spirituel.
Les commencements d’Israël
Ce chapitre 12 introduit tout à la fois la seconde partie du livre de la Genèse (Gn 12 – 50) et le Cycle
d’Abraham.
Gn 12 – 50 : Outre les généalogies dont nous avons déjà parlé, ces chapitres sont liés aux 11 premiers
chapitres du livre par les différentes relations qui définissent l’être humain. Tout commence par une Parole
de Dieu donne sens à l’existence de l’homme (en Gn 1 et en Gn 12) ; un couple déchu (Gn 2-3) cède la place
à un couple racheté (Cycle d’Abraham) ; deux frères et un meurtre (Gn 4) renvoie à deux frères et une
réconciliation (Cycle de Jacob) ; un groupe pécheur sera sauvé par un juste (Noé en Gn 6-9 et Joseph en Gn
37-50). De la grande famille de l’humanité, le regard se concentre sur une famille particulière, issue
d’Abraham et de Sara. Toutes les relations qui ont été déconstruites en Gn 1-11 commencent à se
reconstruire dans la suite du livre ; la promesse de salut annoncée dans les premiers chapitres commence à
prendre forme à partir de l’appel d’Abraham. A partir du chapitre 12, le livre de la Genèse est structuré en
trois corpus : le Cycle d’Abraham (et Isaac), le Cycle de Jacob, et l’Histoire de Joseph.
Le commencement d’Abraham :
Le début de Gn 12 marque en effet le véritable commencement d’Abraham, dans la mesure où, ayant tout
quitté de son ancienne identité il devient un homme neuf et son existence prend une signification nouvelle.
C’est le commencement d’une histoire particulière au sein de l’histoire de l’humanité, et pour cette
humanité. La parole qui lui est donnée a la même puissance dans le cœur du patriarche que pour la création.
Cette parole met Abraham en route, elle se fait pour lui promesse d’un avenir qui n’a rien à voir avec ce
qu’il pouvait envisager, elle se fait bénédiction pour celui qui pouvait se concevoir appartenir à une famille
maudite.
Une triple promesse, en écho à Gn 1 et 2 :
Abraham reçoit d’abord la promesse d’une descendance (v. 2 ; cf. Gn 1,28). S’il n’est rien précisé
concernant la manière dont Dieu s’y prendra pour réaliser ce qu’il dit, c’est que cela fera l’objet d’une
grande partie du développement du Cycle d’Abraham.
Il reçoit ensuite la promesse d’une bénédiction (v. 3 ; cf. Gn 1,28). La mention englobante de « tous les
clans de la terre » souligne la dimension de la mission d’Abraham (un seul pour tous).
Enfin, il reçoit la promesse d’une terre (v. 7 ; cf. Gn 2,8-15), qu’il foule déjà mais sans la posséder
encore.
À vrai dire les trois promesses sont liées les unes aux autres, même si elles ne s’accompliront pas au
même moment. Cette parole-promesse est ce qui donnera sens à tous les événements de l’histoire du peuple
d’Israël au long des siècles, jusqu’à David, avec qui elles seront renouvelées (cf. 2 S 7).
Clefs de lecture
La vocation d’Abraham, c’est d’abord l’initiative du Seigneur. Tout commence par une Parole
adressée à un homme que Dieu a choisi. Cette Parole a trois caractéristiques : elle invite le
patriarche à quitter ce qui pourrait l’enfermer dans un passé pénible (son pays, sa parenté…) ;
elle le met en route vers au-delà de ce qu’Abraham connaît ; elle se fait promesse, lui ouvrant
un avenir de bénédiction et de fécondité.
Le verbe qui domine tout le texte est « bénir » : Dieu « bénira » Abram qui deviendra luimême « bénédiction ». Puis Dieu « bénira » ceux qui « béniront » Abram. Le but final est que
cette « bénédiction » parvienne à toutes les familles de la terre grâce à Abram. La bénédiction
est donc ici une promesse de vie. Elle entraîne l’épanouissement de la vie au point qu’Abram
deviendra une « grande nation ».
Abraham accueille cette Parole et y répond en se mettant en route, avec sa famille. C’est le
début de l’histoire du peuple que le Seigneur se choisit. Abraham devient le Père des
Croyants. Une grande aventure attend le peuple élu de Dieu : faire en sorte que la bénédiction
de Dieu parvienne à tous, sur toute la terre.
Méditation
Dieu choisit qui il veut, avec son histoire, sa personnalité. Peu lui importe qu’Abraham et
Sara ne puissent avoir de descendance, qu’ils aient leurs limites, leurs pauvretés, leur âge
avancé. Là où nous voyons des limites, des empêchements, Dieu révèle un autre regard : loin
d’enfermer le Patriarche dans son passé, dans son histoire, marqués par la malédiction dont
est frappée la maison de son père, il voit en lui un avenir que la Parole de Dieu rendra
possible, contre toute attente.
La Parole de Dieu se fait promesse et bénédiction. Elle ouvre un avenir possible, elle inaugure
une histoire nouvelle. Pour signifier cela, le Seigneur changera le nom « Abram » en
« Abraham ». Nous sommes bien au commencement de quelque chose d’absolument
nouveau.
« Nous avons été enfantés par une Parole de vérité » rappelle saint Jacques (Jc 1,18). Cette
même Parole qui a tout créé et qui a béni l’être humain rejoint un homme pour le mettre en
route et le bénir.
Parce qu’Abraham a accueilli cette Parole, parce qu’il a accepté de se laisser mettre en route,
il est devenu le Père des Croyants. Par la foi, il est parti vers un pays qu’il ne connaissait pas,
appuyé non sur ses projets humains, mais sur la Parole qui a illuminé son cœur.

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