Casablanca Finance City : «Il faut structurer une offre à l

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Casablanca Finance City : «Il faut structurer une offre à l
Casablanca Finance City : «Il faut structurer une offre à l’international qui s’appuie sur les
compétences locales»
Finances News Hebdo - JEUDI, 21 JUIN 2012 13:33
Le statut CFC permet de bénéficier d’un régime fiscal de faveur.
La place casablancaise peut constituer un point d’entrée en Afrique.
Jérémie Duhamel, avocat à la Cour et associé au cabinet Duhamel Blimbaum, nous livre plus de
détails.
• Finances news hebdo : Quel est l’intérêt d’avoir le statut CFC ?
• Jérémie Duhamel : Le statut CFC présente l’avantage unique de structurer la place financière de
Casablanca. En effet, le statut CFC regroupera, à terme, sous un même label, l’ensemble des
intervenants à l’international dans le secteur financier. C’est à la fois un facteur d’organisation de la
place financière et une incitation à présenter une offre de services compétitive par rapport aux
autres places financières étrangères. En outre, le statut CFC permet de bénéficier d’un régime fiscal
de faveur pour les revenus liés à l’exportation dans le secteur financier.
De la réussite de Casablanca Finance City dépend la capacité de la ville à devenir la «Porte de
l’Afrique pour les investisseurs internationaux». Mais, à ce stade, c’est encore un pari et les capitales
économiques africaines aspirant à ce statut sont nombreuses (Tunis, Johannesbourg ou encore l’île
Maurice).
• F. N. H. : A ce titre, quelles sont les conditions de l’existence d’une place financière internationale ?
• J. D. : Une place financière internationale doit à la fois répondre à des standards normatifs
internationaux, disposer d’une offre complète en matière de services financiers, et avoir des
infrastructures de connexion fiables avec les autres places financières. C’est à la fois une question de
sécurité juridique et de liquidité financière.
Mais, il n’y a pas de recette miracle. Une place financière internationale ne naît pas de la
promulgation de textes ou d’un flux soudain de liquidités.
A l’observation des expériences étrangères, on se rend compte qu’il n’existe pas de voie unique, mais
qu’il y a autant de modèles que de places financières, chacune ayant réussi à capitaliser sur ses
spécificités. Dans le cas marocain, la première de ses spécificités réside en sa capacité à constituer un
point d’entrée sur l’Afrique pour les investisseurs internationaux.
• F. N. H. : Quelle est la différence entre une place financière et un centre financier offshore ?
• J. D. : Un centre financier offshore se caractérise par une disproportion entre, d’une part, des flux
financiers entrant et sortant importants et, d’autre part, une présence physique limitée des acteurs
de la finance. C’est avant tout un paradis juridique et/ou fiscal, sans substance réelle. A l’inverse, une
place financière dispose d’une offre de services financiers étoffée et d’un niveau de gouvernance
élevé.
• F. N. H. : Selon vous, comment une place financière peut être un facteur d’attractivité d’un pays ?
• J. D. : Il faut développer des infrastructures et une réglementation financières qui soient déjà ellesmêmes attractives.
C’est-à-dire qu’il faut structurer une offre à l’international qui s’appuie sur les compétences locales.
Singapour en Asie, ou encore Londres et le Luxembourg en Europe, ont réussi ce pari. Pour le Maroc,
tout l’enjeu est de développer une «marque» qui puisse permettre de transformer des flux financiers
en investissements dans l’économie réelle.
• F. N. H. : Quels sont vos domaines d’activité ?
• J. D. : Notre cabinet intervient essentiellement en droit financier et sur les opérations de haut de
bilan. Nous disposons d’un savoir-faire très pointu en matière d’opérations bancaires et financières,
ainsi qu’en corporate finance. Le Cabinet a su en quelques années s’affirmer comme acteur de
référence sur le marché français et aspire à le devenir sur le marché marocain.
• F. N. H. : En quoi consiste votre pratique du droit boursier ?
• J. D. : Notre pratique s’appuie sur les nombreux dossiers que nous avons structurés pour nos clients
dans cette matière : introduction en Bourse de Maroc Telecom et autres sociétés françaises et
étrangères, opérations boursières amicales ou hostiles, problématiques liées à l’information
financière, maîtrise de la réglementation, etc. Notre pratique comprend également un volet
contentieux qui nous permet de pouvoir construire une défense de nos clients (sociétés cotées)
devant les tribunaux ou, à l’inverse, de déminer les éventuels problématiques judiciaires si nos
clients sont les initiateurs d’opérations boursières.
• F. N. H. : Quels sont les clients au Maroc qui font appel à vos services?
• J. D. : Le cabinet Duhamel Blimbaum intervient principalement pour le compte de grands groupes
marocains et étrangers présents au Maroc. Nous constatons également une demande croissante de
la part d’investisseurs internationaux, principalement du Moyen-Orient, voire de Chine et des
économies émergentes asiatiques.
Nous fournissons, pour chacun de nos clients, une prestation sur-mesure, adaptée à leurs besoins et
répondant aux plus hauts standards de qualité.
Propos recueillis par S. Z.
http://www.financenews.press.ma/portail/Bourse-et-finances/casablanca-finance-city-lil-fautstructurer-une-offre-a-linternational-qui-sappuie-sur-les-competences-localesr.html