LePaléoestl`un desplusbeaux festivalsaumonde - Migros

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LePaléoestl`un desplusbeaux festivalsaumonde - Migros
ENTRETIEN
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JAMES BLUNT
| No 26, 23 JUIN 2014 |
MIGROS MAGAZINE |
«Le Paléo est l’un
des plus beaux
festivals au monde»
Peu avant son concert à Nyon le 26 juillet, James Blunt évoque les critiques
dont il est la cible, revient sur son expérience dans l’armée britannique
et dit pourquoi il se sent chez lui à Verbier.
Je twitte seulement pour m’amuser.
Mais je reconnais qu’en ce moment j’ai
de quoi me réjouir: je suis en tournée à
l’occasion de la sortie de mon quatrième
album, Moon Landing. J’ai écrit le titre
Bonfire Heart dans le bus avec mon ami
Ryan Tedder, du groupe One Republic,
entre deux concerts. C’est génial de pouvoir entendre la chanson à la radio et de
recevoir tant de réactions positives. Je
suis particulièrement fier que l’on apprécie ma musique en Suisse. Après
tout, c’est mon pays d’adoption!
Vous possédez une maison à Ibiza et un chalet à Verbier. Où vous sentez-vous le mieux?
En réalité, je vis en Suisse. Je raffole du
ski, des montagnes et de la nature. J’essaie de passer le plus de temps possible à
Verbier, mais en été, j’aime profiter de
l’air méditerranéen d’Ibiza.
Etes-vous souvent chez vous?
Sur les dix dernières années, j’ai été huit
ans en tournée. Au total, je n’ai pu me
poser réellement qu’un an environ.
Vous avez dit un jour vouloir devenir suisse.
Est-ce toujours le cas?
Je ne l’ai jamais formulé de cette manière, je pense que cela serait mal compris. Et je doute que l’on m’accorde la
nationalité de toute façon. Je me
contente de mon statut actuel. Verbier
est ma ville d’adoption, et j’ai de la
chance de pouvoir y vivre.
-on?
De quoi parle-t
Suisse
Amoureux de la
abli en Valais
ét
,
et des Suisses
Blunt est
et à Ibiza, James
tournée
actuellement en
album
son quatrième
mondiale avec
Landing».
intitulé «Moon
Vous y possédez même un restaurant…
Je viens d’ouvrir une enseigne baptisée
La Vache, un endroit génial qui a reçu un
accueil très chaleureux de la part des habitants.
D’où vient le nom de votre dernier album,
Moon Landing?
La naissance de cet album est un retour
aux sources. J’ai écrit beaucoup de chansons très personnelles, probablement les
plus fortes de mon répertoire. Pour raconter mon histoire, je suis parti retrouver Tom Rothrock, le producteur qui a
enregistré mon premier album. J’ai vécu
près d’un an dans son studio à Los Angeles pour préparer ce nouvel opus. C’est
une histoire un peu désuète, solitaire et
romantique: comme les photos d’un alunissage…
Près de dix ans se sont écoulés depuis la sortie de votre premier album. Avez-vous évolué
en tant que musicien?
A vous de me le dire: y a-t-il une différence entre mon premier et mon dernier
disque?
Vous dites vous-même que dans ce quatrième opus, vous renouez avec vos racines
«rock indé».
Back to Bedlam, mon premier album, a
été produit sous le label indépendant de
Linda Perry, Custard Records. C’est uniquement parce qu’on y trouvait le titre
You’re beautiful qu’il a été classé mainstream. Les suivants ont donc été traités
de la même manière, et ils ont connu le
succès en tant que tels. Mais j’ai écrit et
enregistré le quatrième comme le premier, dans un style «indie», si vous y tenez.
La ballade «You’re beautiful» vous a rendu
célèbre en 2005. Grâce à vous, maintenant,
tout le monde se croit beau!
C’est fantastique! Le public s’est vraiment approprié cette chanson.
Lorsque vous êtes sur scène devant 80 000
personnes, avez-vous toujours l’impression
d’être un type comme un autre qui pousse la
chansonnette?
J’ai été soldat, ce qui m’a permis de remettre beaucoup de choses en perspective. Mais les vrais héros d’aujourd’hui,
ce sont les médecins, les enseignants ou
encore les travailleurs humanitaires:
moi, je ne sauve pas de vies, je n’éduque
pas les jeunes générations et je ne participe pas non plus à la reconstruction de
pays entiers. Je ne suis qu’un simple
chanteur.
Votre meilleur concert?
Le Paléo est sans doute l’un des plus
beaux festivals au monde. Celui de
Glastonbury compte aussi parmi mes
grands favoris.
Bio express
Le Britannique
James Hillier
Blount, alias
James Blunt,
40 ans, vient d’une
famille de
militaires.
Après l’internat, il
commence à étudier l’aéronautique
avant de bifurquer
vers la sociologie.
Ses études ayant
été payées par
l’armée, il sert ensuite quatre ans
sous les drapeaux.
En 2005, paraît
«Back to
Bedlam»,
son premier album,
dont le single
«You’re
Beautiful» a été
un succès mondial.
«Moon Landing»
est son quatrième
opus.
Photo: Bulls / News international
James Blunt, votre compte Twitter rappelle
que vous avez enregistré un énorme tube,
décroché cinq nominations aux Grammy
Awards et vendu 20 millions de disques. Comment gérez-vous un tel succès?
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«Les vrais héros
d’aujourd’hui,
ce sont les médecins, les enseignants ou encore
les travailleurs
humanitaires.»
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«Je prête peu
d’attention aux critiques
sur les réseaux sociaux»
Revenons à votre compte Twitter. Vous répondez aux commentaires les plus désobligeants avec un sens aigu de l’autodérision.
Avez-vous raté votre vocation d’humoriste?
Je suis et je reste un musicien! Mais de
temps en temps, j’aime bien plaisanter
un peu…
La twittosphère se montre parfois féroce envers vous. On a pu lire par exemple: «Quand
cet imbécile de James Blunt va-t-il enfin fermer son clapet?» Les commentaires de ce
type ne vous blessent-ils pas?
Non. Les internautes qui postent ce genre
de messages sur Twitter n’en ont pas
uniquement après moi. Lorsque l’on est
une personne publique, il faut s’attendre
à ce genre de choses. Généralement, les
attaques les plus brutales sont rédigées
dans l’intimité d’un salon ou d’une
chambre à coucher, jamais en pleine lumière. J’y prête donc peu d’attention.
Photo: Keystone
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Nombreux sont ceux qui vous considèrent
comme une mauviette parce que vous chantez des ballades. Or vous refusez d’être rangé
dans une case. Qui est vraiment James Blunt?
Je ne comprends pas que l’on colle ainsi
des étiquettes sur les gens. Je ne pense
pas, par exemple, que vous soyez sim-
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plement une journaliste. Je suis sûr que
vous avez bien d’autres qualités.
En tant qu’ancien officier de l’armée britannique, vous avez servi au Kosovo pour le
compte de l’OTAN. Comment avez-vous fait
face à toutes les souffrances engendrées par
le conflit?
Notre tâche consistait à empêcher les
individus de s’entretuer. Dans ces conditions, on ne se pose pas de questions, on
fait son devoir.
Si vous aviez le choix, envisageriez-vous de réintégrer l’armée?
Vous voulez savoir si je pourrais participer à une autre mission humanitaire?
Bien sûr!
A quel moment avez-vous décidé de vivre de
la musique?
J’ai commencé à écrire des chansons à
l’âge de 14 ans. A l’époque, je jouais du
piano et de la guitare, et je disais à tous
mes amis que je voulais devenir musicien. Ensuite, pendant ma carrière militaire, cette vocation est un peu passée au
second plan. Je n’en parlais presque plus.
La priorité, c’était l’armée.
Vous soutenez activement Médecins Sans
Frontières. Que signifie pour vous l’action caritative?
J’ai été particulièrement impressionné
par le travail de cette organisation. Au
Kosovo, même quand je pensais être efficace, les membres de MSF avaient tou-
«Je raffole du ski, de la montagne et de la nature.»
jours une longueur d’avance. Ce qu’ils
sont capables d’accomplir est incroyable, c’est pourquoi j’ai toujours
voulu les aider. Lorsque je suis en tournée, j’essaie de collecter de l’argent pour
l’association. C’est pour moi un grand
honneur.
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JAMES BLUNT
| No 26, 23 JUIN 2014 |
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«J’écris partout,
même dans ma salle
de bains»
Dans les paroles de l’une de vos chansons,
vous confiez que l’absence de votre père vous
a profondément marqué.
Quand j’avais 7 ans, il m’a envoyé dans
un internat. Nous avons aussi souvent
déménagé. J’ai donc appris très jeune à
être indépendant.
Ah non?
Quels sont les autres événements qui ont fait
votre force?
Non, je plaisante. L’été, à Ibiza, j’écoute
beaucoup de «dance». Je cherche toujours à découvrir ce que l’on écoute dans
les autres pays. Je puise sans doute mon
inspiration dans la musique des années
70, notamment celle de Paul Simon, de
David Bowie ou de Fleetwood Mac. Mais
je suis aussi amateur de la pop des années 80 et de l’électro de la décennie 90.
Aucune idée. A l’armée, on ne se demande pas si l’on est assez fort, mais si
l’on est trop faible. Mes chansons parlent
à la fois des forces et des faiblesses, de
l’échec et de la réussite, de la peur et de
l’espérance. Je pense qu’il est essentiel
de trouver un équilibre entre tous ces
éléments.
Où écrivez-vous vos textes?
Il paraît que vous vous êtes récemment fiancé. Avez-vous déjà des projets de mariage?
Principalement dans ma tête.
Mais lorsqu’il s’agit de les coucher sur le papier?
Quand je suis en tournée, je choisis un
endroit calme. Mais j’écris partout,
même dans ma salle de bains!
Vous avez vraiment écrit une chanson dans
votre salle de bains?
J’ai du moins enregistré Goodbye my lover dans celle de l’actrice Carrie Fisher.
J’avais fait sa connaissance à Londres et
elle m’avait proposé de m’héberger chez
elle, à Los Angeles, pendant les séances
d’enregistrement.
Vous venez d’avoir 40 ans. Quels sont vos projets pour les quarante prochaines années?
Je ne vivrai sans doute pas si vieux. Je
préfère penser au moment présent, à ma
tournée mondiale, et bien sûr à mes
concerts en Suisse.
«Je pense au moment présent, à ma tournée mondiale.»
Pouvez-vous décrire votre fan suisse typique?
Il n’existe pas: parmi les gens qui apprécient ma musique, on trouve des jeunes,
des vieux, des hommes, des femmes, des
homos et des hétéros, des Noirs et des
Blancs.
Et vous, quel est votre style musical de prédilection?
En fait, je n’aime pas la musique.
Je suis très discret sur ma vie privée.
C’est mieux ainsi. Mes chansons, qui
évoquent mon vécu, sont déjà suffisamment personnelles. Je partage volontiers
ces textes, auxquels le public peut parfois s’identifier. Je pense que les individus sont davantage touchés par des paroles qui trouvent un écho chez eux.
Comment parvenez-vous à protéger votre vie
privée?
Il suffit de ne pas en parler pendant les
interviews, et de tracer une frontière
claire. Les Suisses sont fantastiques: ils
respectent ce choix.
Comment les décririez-vous?
Ils sont avenants, chaleureux et amicaux, sans être le moins du monde envahissants. C’est pourquoi j’aime tant la
vie à Verbier.
Entretien: Silja Kornacher
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le Paléo Festival.
 Comment participer?
Par internet: www.migrosmagazine.ch/ coupdechance
(participation gratuite).
 Dernier délai: dimanche
29 juin 2014 à minuit.
Les gagnant/e/s seront informé/
e/s par écrit. Pas de versement en
espèces. La voie du droit est
exclue. Aucune correspondance
ne sera échangée au sujet du
concours. Les collaborateurs des
médias Migros ne peuvent
participer. Les prix ne donnent lieu
à aucune contrepartie.
Photo: Keystone
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