Je suis avec vous aperçu

Transcription

Je suis avec vous aperçu
JE
SUIS
AVEC VOUS
STEN LINNANDER
JE
SUIS
AVEC VOUS
La Terre veut nous parler
Traduit de l’américain par Jean Hudon
Titre original anglais :
I Am With You
De Sten Linnander
© 2012, Sten Linnander,
Enkheimer Str. 15, 60385 Frankfurt am Main, Allemagne
© 2015 Ariane Éditions inc.
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Tous droits réservés
Traduction : Jean Hudon
Révision linguistique : Monique Riendeau
Graphisme et mise en page : Carl Lemyre
Illustration de la couverture : Carl Lemyre
Première impression : février 2015
ISBN : 978-2-89626-221-2
Dépôt légal :
Bibliothèque nationale du Québec, 2015
Bibliothèque nationale du Canada, 2015
Bibliothèque nationale de Paris, 2015
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France et Belgique : D.G. Diffusion – 05.61.000.999
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Pour l’édition de livres – Gestion SODEC
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada
par l’entremise du Fond du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Membre de l’ANEL
Imprimé au Canada
Table des matières
Remerciements ................................................................... vii
Introduction ......................................................................... 1
PARTIE I – Comment tout cela est arrivé
Chapitre 1 Qui est l’auteur ................................................7
Chapitre 2 À propos de ma communication
avec la Terre .................................................. 25
PARTIE II – La Terre parle
Chapitre 3 Préface .......................................................... 39
Chapitre 4 Aperçu, histoire et perspective ..................... 43
Chapitre 5 La relation entre les humains et la Terre .... 75
Chapitre 6 La Terre et sa structure énergétique ......... 103
Chapitre 7 Les changements à venir et une vision
de véritable coopération ............................ 127
Chapitre 8 Éveiller les parties inconscientes de soi
par une interaction directe et des
« rapports d’amour » ................................. 163
PARTIE III – Il ne tient qu’à nous
Chapitre 9 Développements ultérieurs ........................ 173
Chapitre 10 Une Terre qui sent, perçoit
et communique ? ........................................ 179
Chapitre 11 Le mot de la fin par la Terre ...................... 187
Remerciements
J
e tiens à remercier les personnes suivantes, dont l’aide
généreuse a permis de faire de ce livre une réalité :
Ma femme, Karin, qui m’a été d’une aide et d’un soutien
inestimables dans la phase initiale de rédaction de ce livre, en
insistant pour que je m’exprime avec clarté et que j’évite les
formulations vagues.
Virginie (Gigi) Coyle, pour sa clarté d’esprit, sa capacité
d’empathie et ses commentaires m’ayant permis de voir les
petites choses qui comptent.
Julio Lambing, qui a soutenu avec enthousiasme mon
entreprise, et dont la solide rigueur intellectuelle et les
grandes connaissances historiques et culturelles m’ont aidé à
éviter plusieurs pièges et m’ont encouragé à effectuer plusieurs ajouts importants.
Stefan Steinhäuser, pour son soutien durant les premières
étapes de ce livre, alors qu’il m’a guidé grâce à ses compétences professionnelles, ses connaissances et ses observations.
Stephen Davis, qui a apporté une aide considérable à la
relecture, à la conception et à la réalisation du processus compliqué consistant à transformer mon manuscrit en un livre
publié.
À vous tous, je tiens à exprimer ma profonde gratitude.
vii
Introduction
P
our bien des gens, l’idée que la Terre est un être vivant,
sensible et conscient n’est rien de nouveau ; c’est tout simplement un fait. Pour d’autres, ce n’est qu’une histoire à dormir debout.
Dans de nombreuses cultures antérieures à la nôtre, on
croyait que la Terre est en quelque sorte douée de conscience.
C’est également le cas dans certaines cultures aujourd’hui.
Demandez à des sorciers amérindiens ou à des chefs aborigènes, par exemple, et plusieurs affirmeront que la Terre est
vivante et qu’elle communique consciemment avec les
humains. Ils le diront non seulement parce que cela fait partie
du système de croyances dans lequel ils ont grandi, mais aussi
en raison des expériences qu’ils ont personnellement vécues.
Si nous avions la conviction que la Terre sur laquelle nous
marchons est un être vivant et sensible, notre attitude à son
égard serait bien différente. Si nous avions également
conscience que la Terre peut nous « voir », qu’elle a un lien
intime avec nous et que nous pouvons communiquer avec elle,
nous en prendrions davantage soin et ferions preuve de plus
de respect envers elle. Ce genre de prise de conscience et de
comportement à l’égard de la Terre aurait des effets salutaires
immédiats à la fois sur la planète et sur les êtres humains.
Dans les années 1970, James Lovelock et Lynn Margulis
ont présenté l’hypothèse Gaïa1 qui, même si elle ne va pas
1. Dans la mythologie grecque, Gaïa est la Terre personnifiée et l’une des divinités primordiales.
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Je suis avec vous
jusqu’à affirmer que la Terre est un être vivant et conscient,
montre qu’à bien des égards la Terre est un système qui s’autorégule et présente des comportements similaires à ceux d’un
système vivant. Mais ils ne sont pas allés jusqu’à la considérer
comme douée de conscience : « Je ne pense pas, comme le ferait
un animiste, que la planète soit un être sensible et conscient2. »
Toutefois, bien de gens pensent exactement cela aujourd’hui. La conception que l’on a du monde de nos jours semble
cheminer lentement vers la possibilité que la Terre puisse, en
un sens, être considérée comme véritablement vivante.
L’une des rares personnes à avoir pris au sérieux l’idée que
la Terre soit non seulement douée de sensibilité et de
conscience, mais aussi capable et désireuse de communiquer
avec les humains, est l’auteur John Lamb Lash. Pour lui, l’affirmation selon laquelle la Terre est consciente n’est pas une
question qui doit être acceptée ou rejetée aveuglément en raison de sa nature non scientifique ; il estime plutôt qu’il s’agit
d’une proposition à soumettre à l’épreuve des faits. Il poursuit
en disant : « Notre perception de Gaïa n’évoluera pas si nous ne
pouvons admettre que celle-ci peut communiquer avec nous dans un
langage que nous connaissons. À moins de nous ouvrir à cette possibilité, nous n’arriverons jamais à confirmer le fait qu’elle est douée
de sensibilité au même titre que les animaux le sont et que nous le
sommes3. »
C’est précisément cette idée qui est à la base de ce livre.
J’y fais le récit de ce que j’ai personnellement vécu alors que je
communiquais en pensée avec la Terre. J’y ai décrit comment
ces communications se produisent et inclus la transcription
d’une série de « conversations » que j’ai eues avec la Terre en
1996, entrecoupées de matériel plus récent ainsi que de mes
propres commentaires et réflexions sur ce que je recevais.
2. Voir le livre de James Lovelock. Gaïa : une médecine pour la planète, éditeur :
Sang de la Terre, 2e éd., 2001.
3. Voir le livre de John Lamb Lash, Not in His Image: Gnostic Vision, Sacred
Ecology, and the Future of Belief, Chelsea Green Publishing, 2006, p. 335.
Introduction
3
Si l’on interprète au pied de la lettre les communications
que j’ai reçues, la Terre nous dit qu’elle est vivante et qu’elle
désire tous nous contacter consciemment, à la fois individuellement et collectivement. Elle va même jusqu’à proposer la
fabrication d’un appareil grâce auquel elle pourrait communiquer avec nous dans notre propre langage. Elle explique également que c’est à nous, les humains, d’établir une communication avec elle, et que ce ne sera donc possible que si nous
sommes ouverts à cette possibilité et si nous cherchons activement ce contact. Ce livre est donc comme la sonnerie d’un
appel de la Terre qui attend que nous « répondions au téléphone ».
PREMIÈRE PARTIE
COMMENT TOUT CELA EST ARRIVÉ
CHAPITRE 1
Qui est l’auteur ?
I
l me semble que toute personne lisant un livre sur la communication avec la Terre a d’abord le droit d’en savoir un
peu sur la personne ayant eu ces communications.
Cependant, lorsque l’on se décrit soi-même, il est rare que
l’on arrive à présenter davantage qu’une image très partielle
de soi, laissant ainsi de côté des pans entiers de sa vie. En
outre, ce à quoi on a choisi de consacrer son existence constitue souvent (mais pas toujours) un reflet bien incomplet de
qui l’on est véritablement. Enfin, le fait de ne pas savoir vraiment qui l’on est ajoute un élément de difficulté.
J’ai donc choisi de commencer par une brève chronologie
de ma vie, suivie d’une description de ma quête au fil de mon
existence, vue rétrospectivement.
Une courte biographie
Né en 1950, je suis le troisième enfant d’une famille suédoise
établie de longue date. Mon père, qui était juge, a passé de
nombreuses années en Afrique et en Asie en tant que
conseiller juridique pour divers gouvernements étrangers.
Quant à ma mère, elle a été secrétaire principale, ainsi qu’enseignante, et elle a plus tard consacré sa vie à la lutte contre
les mutilations génitales féminines en Afrique et ailleurs dans
le monde.
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Je suis avec vous
J’ai vécu mes six premières années en Suède. Puis, notre
famille a déménagé à Kaboul, en Afghanistan, pour deux ans
et demi, et j’y ai commencé mes études primaires dans une
école internationale anglophone. Après être revenus passer un
an en Suède, nous sommes allés à Katmandou, au Népal, où
nous sommes restés durant trois ans et demi. Là, j’ai d’abord
fréquenté une école jésuite pour les enfants népalais, et puis
une école américaine.
Une fois revenu en Suède, j’y ai terminé mes études collégiales, pour ensuite aller étudier la physique et la géophysique
à l’Université de Stockholm, où j’ai obtenu mon diplôme en
1975. Un an et demi plus tard, je quittais la Suède pour
rejoindre une communauté radicale en Autriche. Je devais y
rester trois ans.
Après mon départ de la communauté, j’ai passé l’essentiel des trois années suivantes aux États-Unis, où j’ai fait l’acquisition de brevets et commercialisé de nouvelles inventions pour le traitement des eaux usées huileuses, ainsi que
d’autres technologies écologiques, et ce, au nom d’un inventeur allemand.
Après cela, j’ai joué un rôle de premier plan dans le développement d’une expérience sociale en Allemagne concernant
principalement divers aspects de la recherche sur la conscience. J’étais à la tête d’une université libre, où j’organisais des
visites de chercheurs de renommée internationale et d’innovateurs dans les domaines sociaux, scientifiques et spirituels. J’ai
été engagé dans ce projet durant onze ans.
En 1989, j’ai cofondé et dirigé une association à but non
lucratif allemande, qui a organisé des programmes d’aide et de
transfert technologique, et réalisé un certain nombre de projets pilotes à petite échelle dans les domaines de l’écologie, de
la médecine et de l’administration municipale dans l’ex-Union
soviétique. Nous avons également travaillé à promouvoir un
projet international pour la protection de l’Arctique, qui a été
Qui est l’auteur ?
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parrainé par l’Association des villes du nord-ouest de la
Russie.
En 1992, j’ai entrepris d’étudier les enseignements spirituels et chamaniques du Sweet Medicine Sundance Path, lesquels constituent une synthèse éclectique de la connaissance
des chamans et chamanes des Amériques et de l’Australie,
dont la pratique intègre également des idées scientifiques et
psychologiques modernes. J’ai continué sur cette voie jusqu’en 2010.
En 1994, je suis allé habiter en Arizona pour me consacrer
plus intensément à ces études, et au cours des huit années suivantes, je me suis également beaucoup intéressé à « l’Énergie
de synthèse », une théorie sur l’auto-organisation des fluides
dans la nature développée par le défunt designer industriel et
artiste, Alfred Wakeman. J’ai également fondé un organisme
de recherche à but non lucratif et lancé un projet ayant pour
objectif de préparer la diffusion mondiale en direct d’images
haute résolution de la Terre entière, prises à partir d’un satellite qui n’a pas encore été lancé.
Depuis 2002, je vis et travaille à Francfort, en Allemagne,
poursuivant mon travail avec les images de la Terre en direct,
ainsi que le développement et la réalisation d’autres expériences relatives à l’énergie de synthèse. Pour gagner ma vie,
je travaille depuis une quinzaine d’années comme traducteur,
de l’allemand à l’anglais, pour le compte d’entreprises et de
particuliers.
Je suis marié à ma bien-aimée épouse Karin, dont j’ai fait
la connaissance en 1983. Nous sommes devenus un couple
l’année suivante et nous nous sommes mariés en 1988. Elle a
été la plus sévère critique de mon travail et m’a en même
temps aidé à le rendre le plus réaliste possible. Mais surtout,
elle m’a toujours encouragé à suivre mon propre chemin dans
la vie.
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Je suis avec vous
Ma quête
Ayant grandi à la fois en Asie et en Suède, j’ai été exposé tôt
dans ma vie à différentes cultures, traditions et croyances. À
l’occasion de nos nombreux voyages en lien avec le travail de
mes parents, nous avons visité des villes et des lieux d’intérêt
culturel et historique comme Beyrouth, Jérusalem, Rome,
Paris, les pyramides de Gizeh, Persépolis en Iran et le Taj
Mahal à Agra. Grandissant à la fois en Asie et en Suède, mon
contact avec maintes cultures et différents systèmes de
croyances faisait partie de mon quotidien. Déjà, dans ma jeunesse, j’ai pris conscience que la culture occidentale dans
laquelle je suis né, avec ses croyances et sa vision du monde,
n’en était qu’une parmi de nombreuses autres et que ce que
l’on m’a appris à croire n’était pas inscrit dans le marbre. Il est
également devenu clair pour moi que notre vision occidentale
du monde, qui semble si rationnelle et si vraie, n’est qu’un
aperçu de ce qui est à l’heure actuelle considéré comme une
interprétation correcte de qui nous sommes et de la façon
dont fonctionne le monde qui nous entoure. Ce qui est considéré comme vrai dans une génération est remplacé par des
« vérités » totalement différentes et souvent contraires dans la
suivante.
Prenez le monde physique qui nous entoure. Les théories
« objectives » du monde que je découvrais dans mes études de
physique et sur la science en général ne satisfaisaient pas mon
désir de comprendre le monde dans lequel nous vivons, car le
monde lui-même ne semblait avoir aucun lien avec moi et
avec ma vie, ni avec celle des autres. C’était un monde dans
lequel nous sommes tous entourés de matière morte que nous
pouvons manipuler, mais qui restera à jamais morte.
Selon cette perspective, nous sommes les seuls êtres
vivants conscients, mis à part les animaux, qui sont de simples
versions primitives de nous-mêmes, de sorte que l’on ne peut
attendre la moindre réaction intelligente de leur part. Nous
Qui est l’auteur ?
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semblons encapsulés dans un monde qui est indifférent à
notre égard, et seuls les autres humains partagent notre destin. Nous sommes à jamais en décalage avec le reste de l’univers, du moins jusqu’à ce que des extraterrestres arrivent ici
ou jusqu’à ce que nous parvenions à les trouver quelque part ;
mais cela va probablement prendre quelques siècles de plus.
Même alors, nous ne pourrons pas être sûrs qu’ils ne vont pas
simplement nous tuer et prendre tout notre argent.
Mes études de physique concernaient la nature du monde
matériel qui nous entoure, la nature de la matière – dont nos
corps sont faits – et, en fin de compte, la nature de l’atome.
Quelle était donc la compréhension la plus intime de ce qu’est
la matière, que la science avait découverte, et même démontrée ? C’était que la matière est faite d’atomes, qui sont constitués de protons, de neutrons et d’électrons, lesquels sont composés de quarks et de leptons maintenus ensemble par des
bosons... Oui, oui, mais que sont-ils ? Le genre de réponses
que je recevais était toujours une abstraction, telle que : ce
sont des « fonctions de probabilité ». D’accord, persistais-je,
mais cela ne décrit que la probabilité de trouver une particule
à un endroit précis ; cela ne dit rien sur la matière elle-même.
Finalement, on m’a dit de juste faire mes calculs comme tout
le monde.
Quand j’ai changé d’orientation en cours de route, passant
de l’étude de la physique théorique à celle de la géophysique,
j’ai poussé un grand soupir de soulagement. À présent, j’étudiais la Terre, les nuages et la foudre, les tremblements de
terre et les tsunamis, les formations rocheuses et les minéraux,
les rivières et les océans, les jungles, les déserts et les marais, la
tectonique des plaques et le mouvement de la lave en fusion
dans les entrailles de la Terre. Même si ce que j’apprenais était
purement scientifique, la Terre prenait vie à mes yeux.
Ma quête se poursuivit. Qui sommes-nous donc ? Qui
suis-je ? Certains disent que je suis un être humain. Rien de
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Je suis avec vous
plus. Je suis né, je vis, et je vais mourir. Encore une fois, ça
s’arrête là. Qu’en est-il de l’humanité ? Je fais partie de l’humanité, qui est en quelque sorte tel un être, telle une espèce
qui évolue sans vraiment avoir de conscience propre ; et pourtant, cette humanité a réussi à s’imposer malgré toutes les
adversités. Tout cela n’est-il que le fruit de la programmation
biologique que l’évolution a intégrée en chaque individu ?
L’insondable énormité de l’univers autour de moi, et l’incroyable petitesse des virus, des atomes, des protons, des
quarks et des gluons n’étaient que la dernière cerise sur le
gâteau et ne faisaient qu’empirer mon sentiment d’ignorance.
À tout cela s’ajoutait la dimension spirituelle. Encore une
fois, qui sommes-nous ? Avons-nous une âme ? Nous réincarnons-nous ? Y a-t-il des dieux ou des déesses ? Les montagnes
ont-elles un esprit ? Une rivière peut-elle être sacrée ?
Mahomet était-il le prophète de Dieu ? Comment pouvais-je
le savoir ?
Et puis, il y avait la religion chrétienne, qui semblait au
moins basée sur l’amour, le pardon, l’espoir et la rédemption.
Même s’il s’agissait là de belles qualités, peu d’adeptes du
christianisme tout au long de l’histoire semblaient les avoir
vraiment mises en pratique.
Et il y avait aussi mon père, un athée déclaré, dont l’attitude envers le christianisme pouvait se résumer dans ce qu’il m’a
un jour déclaré : « As-tu entendu ce qu’ils disent ? Au commencement était le Verbe. Je n’ai jamais rien entendu d’aussi stupide. »
Je pense que la plupart des gens, surtout les jeunes, traversent à un moment donné une phase où ils essaient sérieusement de comprendre qui ils sont et à quoi rime le monde.
Mais ces questions ont continué à me hanter – certains diront
sans doute un peu trop longtemps pour mon propre bien.
Toutefois, j’ai alors commencé à me préoccuper d’autres
choses. À mesure que les années passaient et que je grandis-
Qui est l’auteur ?
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sais, je prenais de plus en plus conscience que mes sentiments
et mon bien-être étaient largement déterminés par mes
propres structures émotionnelles, et j’avais le sentiment de
n’avoir que peu de contrôle sur elles. Ce n’était pas agréable
du tout, surtout que j’étais passablement déprimé et que je ne
savais pas quoi faire de ma vie. Bien sûr, je pouvais regarder
autour de moi et constater que les autres n’étaient pas vraiment si différents de moi, mais cela ne m’était d’aucun réconfort. Au moins, ils semblaient avoir accepté les explications
fournies sur qui nous sommes et sur le sens et le but de tout
cela, ou alors ils ne s’en souciaient aucunement et ils étaient
prêts à se contenter de simplement trouver leur place dans la
société. Pour une quelconque raison, cela n’a pas fonctionné
pour moi.
Alors, que faire ? Je savais que je devais tenter quelque
chose d’assez radical pour me débarrasser de la combinaison
d’agitation et de dépression qui m’avait maintenu dans un état
semblable à celui d’un moteur s’emballant malgré les freins
serrés. Changer cela était une condition préalable à tout ce
que je voulais faire.
Après avoir terminé mes études et travaillé durant près
de deux ans, j’ai décidé de rejoindre une communauté radicale en Autriche. Ce n’était pas une communauté du nouvel
âge, mais plutôt un endroit où l’on avait rejeté les valeurs et
les structures traditionnelles de la « famille nucléaire » à la
recherche d’un style de vie plus dynamique, actionniste et
artistique, basé sur la propriété commune, la sexualité libre
et le théâtre d’expression spontanée. J’ai vécu ce qui fut pour
moi trois années tumultueuses, qui inclurent passer par une
forme de thérapie reichienne propre à cette communauté, et
par un intense travail émotionnel et énergétique afin de nettoyer mon système. Quand j’ai quitté la communauté, je me
sentais libéré et dégagé de mon agitation intérieure chronique.
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Je suis avec vous
Je suis également reparti avec le sentiment que la tentative
de créer des structures sociales mettant l’accent sur l’importance de la communauté était une chose vitale. Pour créer un
avenir viable, il faudra trouver des moyens pour satisfaire les
besoins fondamentaux de l’homme qui, tout au long de l’histoire, ont été comblés par les tribus, les clans et les familles
élargies, des besoins qui sont bien loin d’être comblés aujourd’hui dans la société occidentale et, de plus en plus, partout
ailleurs dans le monde. Par ailleurs, dans les structures collectives, il y a souvent un risque de sacrifier l’autonomie individuelle et la liberté de pensée, ce qui fut certainement le cas
dans la communauté dont je faisais partie. Dans l’ensemble,
mon séjour à cet endroit a définitivement eu ses bons et ses
mauvais côtés.
Il est trop facile de laisser de côté les véritables raisons de
ce qui nous motive et nous engage sur de nouvelles voies dans
la vie, et je dois donc ajouter que deux des bouleversements
les plus positifs dans ma vie sont survenus quand je suis tombé
amoureux. La première fois, c’était alors que j’étais au milieu
de ce qui était, pour moi, des études de physique sans intérêt.
Cela m’est arrivé sans prévenir, et en moins de cinq minutes,
soit à 1 h du matin, le 3 mai 1973, j’étais tombé amoureux, et
ma vie en fut radicalement changée. Le lendemain, je décidai
de quitter mes études et je me mis à écrire de la poésie, à réaliser des courts métrages, à boire du gin et, d’une manière
générale, à me promener la tête dans les nuages.
La deuxième fois, c’était à la commune autrichienne, où
se trouvait une « psychanalyste » que j’aimais beaucoup. À un
moment donné, ils ont décidé que c’était une bonne idée
que le « patient » tombe amoureux de son/sa psychanalyste
et s’en serve comme motivation pour sa « guérison ». C’était
une tâche facile pour moi, et cela brisa ma carapace. Encore
une fois, je me retrouvai la tête dans les nuages. Ces expériences ineffables ne durèrent pas plus que quelques mois,
Qui est l’auteur ?
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mais elles propulsèrent mon existence vers de nouvelles
directions.
Désormais libre de poursuivre mes intérêts, je passais plusieurs années à voyager, à visiter des médiums et des guérisseurs, des personnes sensibles aux tremblements de terre, et
d’autres chercheurs impliqués dans des études peu orthodoxes
sur la matière et le monde vivant. J’ai étudié les travaux de
Nikola Tesla et de Viktor Schauberger et entrepris ce qui
allait devenir une collaboration de trente ans avec le défunt
Alfred Wakeman, qui a développé une théorie sur la dynamique des fluides dans l’univers qu’il a appelé « Énergie de
synthèse ».
Au cours de mes nombreuses années au sein de l’expérience sociale allemande, je me suis concentré sur divers aspects
de la recherche sur la conscience. Ayant découvert plus ou
moins par hasard ma capacité à faire régresser les gens par des
transes hypnotiques afin qu’ils se « souviennent » de ce qui
semblait être des « vies antérieures », j’étais à la fois curieux et
sceptique. Il m’apparut qu’il me fallait commencer par déterminer si les descriptions de ces vies passées étaient fidèles à la
réalité sur le plan historique, et j’ai donc effectué plusieurs
voyages dans le but de vérifier l’exactitude des circonstances
rapportées dans chacune de ces histoires. Dans plusieurs cas,
les informations que j’avais notées au cours de ces séances se
sont avérées factuelles bien au-delà de ce que quiconque
aurait pu tenter d’inventer ou de vérifier à l’avance. Pour moi,
cela ne représentait pas une preuve définitive que nous avons
vécu d’autres vies, car il y avait plusieurs autres explications
orthodoxes et non orthodoxes sur la manière dont ces informations auraient pu être obtenues.
Mais finalement, j’en suis venu à croire que nous avons
probablement vécu auparavant. Cependant, qui est ce « nous »
auquel je fais référence ? Je crois que la partie de nous ayant
vécu ces vies antérieures n’est pas celle qui vit la vie normale