LH André Marcon (v2) - Saint-Bonnet-le

Remise des insignes d’officier de la
Légion d’honneur à M. André
Marcon (mardi 28 mai 2012)
Madame la ministre,
Monsieur le ministre,
Monsieur le Président André Marcon,
Mesdames et messieurs,
C’est une histoire peu banale qu’il
m’appartient de retracer ce soir.
L’histoire d’un homme et d’une famille
originaires d’un petit village de HauteLoire, perché en haut d’un col à plus
de 1000 mètres d’altitude, et qui ont
réussi à faire de leur commune un lieu
de dynamisme économique, un cadre
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de coopération entre tous les acteurs
de la société, et un foyer d’attractivité
pour les touristes du monde entier.
L’histoire d’un homme, aussi, qui a
construit pierre à pierre un vaste
réseau hôtelier d’un type nouveau ; un
homme d’engagement, qui a assumé
des
responsabilités
politiques,
associatives et consulaires, jusqu’à
devenir vice-président du Conseil
économique, social et environnemental
et président de votre Assemblée des
chambres françaises de commerce et
d’industrie.
Cher André Marcon,
Vous êtes né en 1950 à Saint-Bonnetle-Froid, quatrième d’une famille de
sept enfants. Des mauvaises langues
disent que, dans votre enfance, vous
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avez été un élève turbulent. J’ai même
lu que « casse-cou » aurait été votre
premier surnom. C’était sans doute un
hommage précoce à votre goût du
risque !
Le drame de la disparition de votre
père, quand vous aviez dix-huit ans, a
durablement soudé votre fratrie autour
de votre mère Marie-Louise, une forte
personnalité. Avec vos frères et sœurs,
vous travailliez alors tous les weekends à l’hôtel-restaurant familial, tout
en poursuivant vos études. C’est là
que votre frère Régis a fait ses
premières armes de cuisinier. Quant à
votre frère aîné Jean-Pierre, il est
devenu en 1971, à 22 ans, le plus
jeune maire de France, à la tête de la
municipalité de Saint-Bonnet.
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Vous-même, vous avez suivi des
études de philosophie et fait votre
service militaire dans les chasseurs
alpins. C’est là que vous vous êtes
découvert une passion pour les sports
de montagne et l’animation de groupe.
A votre retour, vous revenez auprès de
votre mère, et vous lancez des séjours
de ski de fond qui attirent bientôt des
touristes venus de toute la France et
même d’Outre-Manche. Cette initiative
fait la une des quotidiens nationaux.
En 1979, vous ouvrez un hôtel-club,
dans une ancienne école religieuse,
avec la même idée maîtresse :
accueillir les clients comme on
accueille des amis en famille, en
proposant des animations et des
activités sportives – ski de fond l’hiver
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et randonnée l’été. Le succès est
immédiatement au rendez-vous.
C’est pour vous le début d’une brillante
carrière hôtelière. Avec l’aide de votre
épouse Badou, entouré par vos
enfants Géraldine et Mélanie, vous
fondez bientôt un groupement d’intérêt
économique
associant
plusieurs
collèges
hôteliers
dans
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départements, pour les accompagner
dans leur professionnalisation. Plus
tard, vous construirez ou reprendrez
de nouveaux hôtels aux Estables en
Haute-Loire, à Fourgs dans le Jura, et
à Montluçon dans l’Yonne.
En 1989, vous remplacez votre frère à
la mairie de Saint-Bonnet. Comme
vous l’expliquez dans un livre écrit
avec
Michel
Godet
sur
les
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« conspirateurs du futur », le succès
de Saint-Bonnet repose sur la
solidarité de trois facteurs : l’initiative
publique, l’initiative privée, et l’initiative
collective. C’est ainsi que la commune
vient en aide à 26 familles, qui ont
choisi de se regrouper en une société
anonyme, pour restaurer une ancienne
maison de maître et y ouvrir un hôtel
relais. Vous soutenez aussi des projets
collectifs pour accueillir à Saint-Bonnet
une étape du rallye Monte-Carlo, et
pour donner une nouvelle vie à la foire
aux champignons, qui attire désormais
plus de 50 000 personnes chaque
année.
Fort de votre expérience de chef
d’entreprise, vous vous lancez alors
dans la vie consulaire, au sein de la
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Chambre de commerce et d’industrie
du Puy-en-Velay, de l’Union des
chambres de commerce et d’industrie
du Massif central, et de la Chambre
régionale et d’industrie d’Auvergne,
dont vous devenez successivement
président. A la tête de ces institutions,
vos compétences et votre force
d’entraînement sont unanimement
reconnues. Car vous aimez ce beau
pays, et vous voulez contribuer à son
rayonnement. C’est ainsi que vous
participez à la création de l’Ecole
supérieure européenne de l’emballage
à Saint-Germain-Laprade, et militez
pour la construction de la Nationale 88
entre Lyon et Bordeaux. En tant que
président de la chambre régionale
d’Auvergne, vous vous investissez
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auprès de la DATAR pour promouvoir
l’aménagement
des
zones
de
montagne, et prêtez la main à
l’élaboration d’une convention Massif
central entre l’Europe, l’Etat et les
régions.
Cette passion de l’entreprise et de
l’aménagement du territoire, vous allez
bientôt la mettre au service du pays
tout entier. En 1999, vous entrez au
Conseil
économique,
social
et
environnemental, dont vous avez
assumé la vice-présidence pendant
plusieurs années. On vous doit des
rapports remarqués sur les pôles de
compétitivité et – dès 2001 – sur
l’aménagement
numérique
du
territoire.
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Vous allez aussi assumer des
fonctions consulaires à l’échelle
nationale
et
européenne.
Viceprésident de l’ACFCI depuis 1995,
vous êtes élu président en 2011 à la
quasi-unanimité. Vous vous donnez
pour tâche de réussir la réforme en
cours et de redonner aux CCI le rôle
qui est le leur : servir les entreprises et,
par là, soutenir l’activité économique
de notre pays. Le premier Pacte de
confiance entre l’Etat et les CCI, que
nous venons de signer, témoigne de
votre engagement et de celui du
monde consulaire au service de
l’intérêt général.
La même année, vous devenez viceprésident
d’Eurochambres,
l’association
européenne
des
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chambres de commerce et d’industrie
qui, par l’intermédiaire de ses 46
membres, représente plus de 20
millions d’entreprises.
Et vous n’oubliez pas vos origines
auvergnates, puisque vous siégez à la
commission permanente du Conseil
national de la montagne, et présidez
depuis
2008
l’association
Euromontana, première ONG de
défense de la montagne en Europe.
Tout votre parcours illustre les hautes
ambitions qui sont les vôtres pour
notre pays, et qui n’ont cessé de vous
animer. Il illustre aussi votre méthode.
Car, pour reprendre vos propres mots,
vous êtes « un apôtre de l’intelligence
collective ». C’est pourquoi je suis très
heureux de vous remettre cette haute
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distinction, le jour même où l’Etat et les
chambres de commerce et d’industrie
s’engagent pour la première fois, sous
une forme solennelle, à mettre en
commun leur inventivité et leur
énergie.
Cher André Marcon, au nom du
Président de la République et en vertu
des pouvoirs qui nous sont conférés,
nous vous faisons officier de la Légion
d’honneur.
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