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LE BERRY REPUBLICAIN LUNDI 30 JANVIER 2012
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Le fait du jour
Chacun son style
Pour jouer, les amateurs ont le choix entre trois
manières de tenir les poignées : main fermée
(la plus connue), main ouverte (la plus rapide),
où même poignet (« snake » pour les pros).
Un chiffre
1.000
licenciés dans l’Hexagone
aujourd’hui, répartis parmi
une trentaine de clubs, notamment dans
les villes de Nantes, Évry et Bordeaux.
La France au top
L’équipe de France de football de table se
porte bien ! L’équipe masculine a pris la
quatrième place lors de la dernière Coupe du
monde et les féminines ont terminé deuxième.
LOISIRS ■ La tradition s’est perdue ces dernières années mais revient tout doucement dans les cafés
Le baby-foot attire encore et toujours
Face aux nouveaux types
de jeux, le sacro-saint
baby-foot a été quelque
peu mis de côté dans les
cafés. Il continue pourtant
d’attirer les plus fidèles.
Pierre Machado
[email protected]
«U
ne partie de baby,
ça vous tente ? »
Cette phrase, on a
tendance à croire
qu’elle date des années 1990,
lorsque mettre une pièce de
2 francs dans ce bon vieux Bon­
zini était un rituel. Aujourd’hui,
le nombre de cafés perpétuant
la tradition du baby­foot se fait
de plus en plus rare. Et pour­
tant.
À Bourges, comme dans la
plupart des villes de l’Hexagone,
il faut quelque fois bien cher­
cher pour pouvoir jouer. Mic­
kaël Couzon, gérant du Loco
café, près de la gare, n’a pas ins­
tallé pareil jeu : « Il faut prendre
en compte la disposition des
lieux, déjà, puis voir s’il y a une
réelle demande des clients. Ici,
c’est plutôt un jeu de fléchettes
qui pourrait attirer. »
« Les taxes et l’euro
n’ont pas été très
favorables à ce jeu »
Plusieurs raisons sont avan­
cées pour expliquer la dispari­
tion des baby­foot dans les ca­
fés. « Auparavant, nous devions
payer une taxe allant jusqu’à
1.800 francs, par jeu et par an,
rappelle Josa De San Felix, pro­
priétaire du café les Promena­
des, rue Séraucourt. C’est une
somme importante, et avec le
passage à l’Euro, la partie, qui
AMBIANCE. Lors d’une bonne partie de baby-foot qui se respecte, la convivialité et la compétition se mêlent.
coûtait 2 francs, est passée à
50 centimes d’euro, ce qui re­
vient cher aux jeunes, sur le
long terme. »
Les nouvelles technologies ont
aussi eu leur importance, com­
me le souligne Guillaume Pa­
bion, gérant du Kilt, situé rue
Jean­Baffier : « Maintenant, les
jeunes jouent aux jeux vidéo. Si
vous regardez bien, ceux qui sa­
vent bien jouer, de nos jours,
sont les quarantenaires, car il
n’y avait pas de consoles à leur
époque. » Il est d’ailleurs à noter
que ce sont tout de même les
quarantenaires qui constituent
une part importante des
joueurs. « Il est clair que jouer
au baby­foot à la sortie des
cours, pour les étudiants, re­
vient à la mode depuis deux ou
trois ans. »
En effet, ceux qui ont choisi de
laisser de la place au « baby »
dans leur établissement ne le
Encore loin d’être un objet de collection comme le flipper
Les cafés n’ont pas vu défiler que
des baby-foot. Les flippers et
autres juke-box ont aussi fait les
beaux jours des clients.
Bernard Moulin est collection­
neur dans les environs de Vier­
zon. Notamment de jeux et
autres objets que l’on avait cou­
tume de croiser dans les cafés.
« Quand j’étais gamin, dès que
j’avais une petite pièce, j’allais
jouer au flipper. Je continue à
en collectionner, d’ailleurs je
restaure actuellement un modè­
le datant de 1960 ! »
Néanmoins, pour lui, le baby­
foot n’est pas à considérer com­
me pouvant être un objet de
collection : « Le baby­foot, on
en trouve encore, et il est tou­
jours utilisé », rajoute le collec­
tionneur.
Toujours utilisé et
manquant de charme
OBJET. « Chaque flipper est unique » selon Bernard Moulin.
« Personnellement, je n’ai ja­
mais collectionné ce type d’ob­
jets, car je trouve que lorsqu’on
en a vu quelques­uns, on les a
tous vus. » Rien à voir avec
d’autres objets : « Les flippers et
autres juke­box jouissent d’un
charme particulier, sont chacun
uniques, à leur manière. Je ne
sais pas si le baby­foot sera un
jour considéré comme tel, j’ai
du mal à penser que le temps
qui passe aura une influence
sur ce point. » ■
PHOTOS PIERRE MACHADO
regrettent généralement pas,
comme Jordan Colas, copro­
priétaire du Reinitas, rue Fer­
nault : « Quand nous avons re­
pris le bar, nous avons hésité à
garder le baby­foot. Finalement,
nous l’avons conservé et nous
en sommes très satisfaits ! De
nombreux jeunes viennent y
jouer, et nous organisons régu­
lièrement des tournois, pour
mêler esprit de compétition et
ambiance conviviale. »
En fait, la localisation du café
joue pour beaucoup sur la pré­
sence d’un baby­foot : « Avec un
lycée à proximité, il est évident
qu’un baby­foot attire de nom­
breux jeunes », concède Jérôme
Beaulieu, gérant du Château
d’eau.
Il y a donc de fortes chances
que les termes « gamelle »,
« roulette » et « pissette » conti­
nuent d’être couramment utili­
sés dans des joutes animées,
près des lieux étudiants. ■
Un club créé à Bourges pour allier
plaisir et esprit de compétition
Depuis juillet dernier, le club 18
Bourges football de table réunit
une trentaine de passionnées.
« La plupart des membres du
club viennent faire leurs preu­
ves. » Gwenaël Grezet, président
du club, respire le baby­foot. Il a
eu la bonne idée de mettre en
place ce club pour ceux qui
souhaitent s’amuser ou se con­
fronter à des pointures à l’occa­
sion de tournois se déroulant
aussi bien à Franconville qu’à
Nantes, ou Évry. « Même si nous
ne gagnons pas toujours, cela
permet de progresser. »
En tout, le club local a déjà
participé à six championnats et
espère vivre sa première montée
dans une division supérieure au
cours des mois qui viennent. « Il
y a actuellement vingt membres
qui viennent pour préparer des
compétitions, une dizaine vient
pour le plaisir de jouer. » Le
club compte actuellement deux
équipes. Et pour ceux qui aime­
raient découvrir cette pratique,
il est facile de bien débuter : « Il
faut jouer comme on le souhai­
te, pour voir ses atouts et ses
défauts, qu’il suffit ensuite de
travailler. » ■
è Pratique. Renseignements sur le club au
06.65.41.71.83.