Bateau ou camion

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Bateau ou camion
TRENDS
ACHAT DE TRANSPORT
Bateau ou camion ?
ArcelorMittal a lancé une
série de projets-pilotes
basés sur des transports
fluviaux afin de remplacer
le transport par camion.
Isabel Roelens, responsable de la navigation intérieure au sein de la division ‘procurement’ d’ArcelorMittal, a donné une
présentation très appréciée sur le sujet
lors d’un séminaire de la VIB consacré aux
achats de transport et organisé dans le
cadre de Transport & Logistics. La stratégie d’achat repose sur la célèbre matrice Kraljic qui étudie à quel point le fournisseur est dépendant du client ou inversement.
C’est ainsi qu’ArcelorMittal constate que
les opérateurs disposant de grosses
barges (plus de 2000 tonnes) doivent aujourd’hui faire face à une offre excédentaire et sont donc très dépendants du
donneur d’ordre. La concurrence est
grande et les prix bas. D’autre part, l’offre
des petits bateaux (péniches) a fortement diminué et les prix sont élevés.
La division achat est en mesure d’élaborer et de préparer des projets, mais c’est
toujours le management local qui décide
si la navigation intérieure constitue une
bonne alternative aux camions ou au
train. En lançant les projets, une attention
particulière a été accordée à l’acheminement et à l’écoulement de produits finis.
Traditionnellement, le transport de produits finis n’était pas (ou très peu) assuré par bateau.
Traditionnellement, le transport de produits finis en acier n’était pas assuré par bateau.
Projecten
Un des projets porte sur le transport de
cokes (60.000 tonnes par mois) entre la
Pologne et Galati en Roumanie : partiellement par train et avec un transbordement du camion au bateau à Bratislava.
Les coûts baissent de 10 à 15 % par rapport à la liaison ferroviaire directe.
Inconvénients : une perte de vitesse et de
qualité du coke suite au transbordement.
L’usine roumaine n’a pas encore décidé
si la baisse du coût était suffisamment importante pour compenser les inconvénients.
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Au d é p a r t d e G a n d , u n t ra n s p o r t
fluvial de bobines d’acier est désormais
organisé vers la ville allemande de
Deggendorf sur le Danube. La réduction
des coûts est considérable (- 35 % par
rapport au train et – 40 % par rapport au
poids lourd). Le temps de transit plus
long est ici compensé. Et on accepte
alors aussi le risque d’étiage sur le Rhin.
U n t ra n s p o r t co m p a ra b l e j u s q u ’ à
Smederovo en Serbie connaît des avantages comparables en termes de coûts.
Parfois, le transport fluvial n’est pas
meilleur marché que le train, mais est pourtant préféré. Isabel Roelens : « Un transport de bobines d’acier pouvait toujours
arriver à Mannheim le mardi par bateau et
pas par train. A cause des exigences de la
planification, on a fait le switch. »
Important : ArcelorMittal tient compte,
dans tous les calculs, du capital d’exploitation qui augmente par la constitution
des stocks et les longues durées de transport.
Peter Ooms