VERDUN En forme d`introduction à la visite du 11 Juin 2016

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VERDUN En forme d`introduction à la visite du 11 Juin 2016
VERDUN
En forme d’introduction à la visite du 11 Juin 2016
Le nom de VERDUN résonne le 21 Février 1916 au petit matin comme un effroyable coup de
tonnerre : nous voulions avec nos alliés les britanniques attaquer les allemands sur la
SOMME, nous prenant de court, les allemands bousculent nos plans et nous contraignent à
résister farouchement sur la rive droite de la MEUSE !
Pourquoi au-delà de l’histoire journalière de la bataille, celle-ci va-t-elle acquérir très tôt un
statut exceptionnel ?
Pour de très nombreuses raisons.
La première grande offensive allemande depuis 1914 menace d’enfoncer le front, malgré
son ampleur elle est stoppée par les français in-extrémis, dans cette bataille opposant
exclusivement les deux nations ,elle est à l’image du reste du conflit.
En effet ,si jusqu’en Juillet 1916 la France cède du terrain ( Forts de DOUAUMONT et de
VAUX) avant de reconquérir l’ensemble en Décembre ,par ce double mouvement, la bataille
résume la guerre où la France en 1914 d’abord envahie, va réussir après quatre ans de
guerre à reconquérir non seulement les provinces perdues en 1871 (ALSACE-LORRAINE)
et le Nord puis à occuper le sol allemand .
La résistance fixe aussi le modèle du poilu historique qui se sacrifie pour défendre le sol
sacré de la patrie : « Ils ne passeront pas ».
Dans le vécu, l’enfer de VERDUN l’emporte sur les autres batailles (LA MARNE- YPRES –
LA SOMME – le CHEMIN DES DAMES) même si les pertes sont inférieures ( 162.000 tués
français contre 143.000 allemands - pour la SOMME les britanniques ont 2,5 fois plus de
pertes et les français 200.000) . La « noria » des renforts et des relèves implique la
participation des 2/3 de l’effectif de l’armée française ,certains régiments qui remonteront au
front plusieurs fois atteindront un taux de perte supérieur à 100% , le système de la « noria »
diffuse en outre l’idée d’une égalité de tous dans les combats et devant la probabilité de
mourir.
La prégnance du souvenir de VERDUN s’explique aussi par l’aspect lunaire du paysage : un
village comme FLEURY change seize fois de mains et reçoit l’équivalent d’une dizaine de
bombe A .d’Un jour à l’autre le paysage change sous l’effet des bombardements c’est ainsi
que le côte 304 perd sept mètres de hauteur alors que le relief très escarpé, ponctué de
terribles ravins, accentue encore d’avantage les difficultés pour se déplacer.
Les plus hautes autorités de la République se précipitent à VERDUN car il faut y être, il faut
s’y montrer.
Des Généraux acquirent ici leur renommée tels JOFFRE, PETAIN, NIVELLE et MANGIN
pour ne citer que ceux-là .En revanche CASTELNAU fut le grand oublié de même que le
président du conseil BRIAND qui pourtant prirent une part décisive dans la bataille.
L’Elaboration du mythe de VERDUN se réalise très tôt par l’intermédiaire de multiple acteurs
d’abord non étatiques (Initiative de la ville de Verdun, Idée épiscopale de la construction de
l’ossuaire, création de l’association « ceux de Verdun ») mais également par l’Etat (voyage
pour les familles des soldats morts- statut spécial des villages détruits…)
Ainsi VERDUN devient progressivement le symbole de la guerre14/18, de la France, d’une
certaine idée de celle-ci.
Pour les allemands de l’entre deux guerre il n’en va de même : à VERDUN, ils ne
défendaient pas le sol de leur patrie et à contrario ils n’ont pas réussi à « saigner l’armée
française » comme prétendait le faire à posteriori leur commandant en chef le général
FALKENHAYN. Ainsi ces anciens combattants se sentirent floués.
Malgré ces mémoires dissymétriques, c’est bien à VERDUN que s’est scellé en 1984 une
page significative de la réconciliation franco-allemande avec la fameuse poignée de mains
entre MITTERAND et KOHL qui sera prolongée le 29 Mai prochain ,date du centenaire de la
commémoration de la bataille, par celle entre la Chancelière allemande et le Président de la
République française.
Cette illustration du caractère mythique de VERDUN explique tout l’intérêt pour vous
adhérent de l’IHEDN/Paris/IdF, chargé de promouvoir l’Esprit de Défense, de vous rendre
sur place le 11 Juin 2016 afin de mieux comprendre, en parcourant le site de la bataille ses
conséquences qui la dépassent et encore plus profondément, à titre personnel, de vous
recueillir en mémoire des membres de votre famille qui ont combattu sur cette portion de
terre et pour certains d’entre eux ont fait pour la France en 1916 , le sacrifice ultime.
JPA
Sources :VERDUN 1916 PROST-KRUMEICH
Dossier LE POINT 1916

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