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Bulletin de la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 63 – Mars 2009 Impacts des régimes de gestion sur la distribution des carnivores dans le Parc National de Bouba N’djida et la Zone d’Intérêt Cynégétique 11 au Nord Cameroun F. C. Ahononga10, A. Djidda11, P. N’Sera12 et M. Aboudou13 Résumé L’objectif de l’étude est d’évaluer les impacts des régimes de gestion sur la distribution des carnivores dans la Zone d’Intérêt Cynégétique 11 et le Parc National de Bouba N’djida au Nord-Cameroun. La méthodologie était la description de l’habitat, l’inventaire des herbivores et l’estimation de l’abondance relative des carnivores par le suivi des traces et le camera-trapping. L’habitat des deux zones a différé par les taux de couverture arbustive et des herbacées. Le dénombrement des herbivores a permis de recenser 11 espèces herbivores dont seulement 6 dans la zone cynégétique. Les zones de moyenne et haute biodiversité étaient plus larges dans le parc et il possédait une diversité plus élevée que la zone cynégétique. Dix espèces de carnivores étaient identifiées à travers les traces et les photos des cameras à savoir : lion, hyène, panthère, serval, caracal et chacal pour les grands carnivores ; civette, chat sauvage, genette et mangouste pour les petits carnivores. Les herbivores et les traces des carnivores étaient plus fréquents dans le Parc National que dans la zone cynégétique. Les zones de forte biodiversité étaient proches du campement ou des services de conservation tandis que les zones qui étaient vers la périphérie étaient faibles en biodiversité. La distribution des carnivores était significativement fonction d'une offre alimentaire d’herbivores et ce facteur influençait les stratégies de recherche alimentaire mises en œuvre par les carnivores. Ces résultats confirmaient l'existence d'un gradient écologique et anthropique du centre d'un parc national vers sa zone périphérique ou les zones de chasse et permettaient de ressortir l’impact des régimes de gestion sur la distribution des carnivores. Ils agissaient sur l’abondance relative des carnivores et leur distribution. Cette influence est très significative sur la distribution de la mangouste que sur les autres carnivores. La lutte contre le braconnage et les incursions des populations, puis la mise en œuvre des études et d’un système de suivi des carnivores, doivent être faites pour limiter les menaces sur les espèces. Mots Clés : Habitat, camera-trapping, gradient écologique et anthropique, Cameroun. Impacts of management modes on the distribution of the carnivores in the National park of Bouba djidda and the hunting zone 11 in Northern Cameroun Abstract The purpose of the study is to evaluate the impacts of management modes on the distribution of carnivores in the National Park of Bouba Djidda and the Hunting Zone of 11 in Northern Cameroun. The methodology was the habitat description, herbivores inventory, the estimation of the relative abundance of carnivores by following presence indices and using camera-trapping. Our results revealed that the two studied zones differ in shrubby and herbaceaous cover rate. Eleven species of herbivores have been inventoried in the park but only six have been found in the Zone d’Intérêt Cynégétique 11. Ten species of carnivores were identified through indices and camera trapping: large carnivores such as lion, hyena, panther, serval, caracal, jackal and small carnivores such as African civet, wildcat, small spotted genet and mongooses. Herbivores and carnivores indices were more frequent in the National Park of Bouba Djidda than in the Hunting Zone of 11. The zones of high biodiversity in the reserve were closed to the camping and conservation services in contrary to the surrounding zone. The distribution of carnivores is significantly related to the food of herbivores availability and this influences the strategies developed by carnivores for prey hunting. These results confirm the existence of an ecological and anthropic gradient from the center of a national park towards its periphery or hunting zones. This influence is very significant on the distribution of the mongooses than on the other carnivores of the studied reserve. Suitable issues have to be developed Capitaine Fiacre Codjo AHONONGA, Ingénieur agronome forestier, spécialiste en gestion de la faune et des aires protégées, Direction Générale des Forêts et des Ressources Naturelles du Bénin, Tél.: (++229) 96 00 46 85/95 85 27 22, email : [email protected] 11 André DJIDDA, Ingénieur forestier, responsable du PNBN, Délégation MINFOF/Nord-Cameroun, e-mail: [email protected] 12 Parfait N’SERA, Chef suivi écologique Parc National de la Pendjari/CENAGREF/Bénin, e-mail: [email protected] 13 Mensa ABOUDOU, Ingénieur des Eaux et forêts, Direction Régionale des ressources forestières, Sokodé/Togo, e-mail: [email protected] 10 36 Bulletin de la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 63 – Mars 2009 to limit illegal poaching, population incursions in the reserve and a monitoring system of carnivores must be made for a long term conservation of concerned species. Key words: Habitat, Camera-trapping, ecological and anthropic gradient, Cameroun. INTRODUCTION Le continent africain abrite une richesse floristique et faunique impressionnantes. L’intérêt grandissant accordé à la protection de l’environnement et aux écosystèmes a amené plusieurs états africains à créer des aires protégées sur leur territoire (UICN, 1994). Parmi les mesures prises pour conserver la diversité biologique au sein de ces aires protégées, la mise en protection de certains territoires joue un rôle majeur. Les aires protégées, lorsqu'elles fonctionnent correctement, remplissent trois rôles principaux à savoir : la conservation in situ de la diversité des écosystèmes et des paysages naturels et semi-naturels ; la création de zones de démonstration d'utilisation écologiquement durable des terres et des ressources ; la fourniture d'un appui logistique à la recherche, au suivi, à l'enseignement et à la formation en matière de conservation et de durabilité. Ces fonctions sont associées grâce à un système de zonage consistant en une ou plusieurs zones centrales, où l'ingérence humaine est minimale (figure 1). Figure 1. Zonage schématique d’une aire protégée (Mengue-Medou, 2002) Au Cameroun, au sein des zones de transition, sont établies des Zones d’Intérêt Cynégétique servant de corridor entre les parcs nationaux indispensables à l’échange des populations animales. La chasse sportive sous contrôle de l’administration constitue l’activité principale de valorisation de la faune. La gestion des ressources naturelles dans et autour de ces aires protégées ne se fait pas toujours de manière à garantir une pérennisation de ces ressources. L’exploitation de ces écosystèmes agit sur la biodiversité spécifique et celle des écosystèmes avec des intensités différentes suivant les régimes de gestion. Cette exploitation comprend en simplifiant ce qui suit : la protection intégrale des ressources et le tourisme dans les parcs ; les situations de prélèvement limité (chasse, pêche, etc..) dans la Zone d’Intérêt Cynégétique ; l’utilisation non contrôlée de l’espace et de ressources dans les zones périphériques aux aires protégées. Toutefois, ces modes de gestion de la faune en particulier ne restent pas sans influence sur la diversité de la faune. Ainsi, la gestion des Zones d’Intérêt Cynégétique ne se fait pas de façon durable à cause d’une méconnaissance et d’une insuffisance des données sur ces sites, sur le potentiel faunique surtout des carnivores qui sont les grands régulateurs de la dynamique de la population animale et surtout leur distribution dans les aires où des modèles de conservation sont appliquées. Cependant, la définition de ces modes de gestion de la faune est récente et il s’avère nécessaire de bien comprendre l'efficacité de ces régimes de conservation sur la diversité biologique dans les aires protégées et spécifiquement sur les carnivores. Les dénombrements dans le réseau des aires protégées du Nord se sont basés surtout sur les herbivores et ont été effectués avec la méthode line-transect et par des survols aériens ne tenant toujours pas compte de l’habitat, des mœurs et de certaines conditions écologiques de certaines espèces (Gomsé et Mahop, 2001). Il urge alors de compléter les données sur les mammifères apportées par les inventaires fauniques par d’autres méthodologies de dénombrement afin de disposer des données plus fiables et représentatives de la réalité faunique des aires protégées en 37 Bulletin de la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 63 – Mars 2009 prenant en compte des carnivores. De l’analyse des travaux de recherche menés, il ressort que l’estimation de l’abondance des carnivores et leur variation sur les types d’aires protégées (parc, zone d’intérêt cynégétique et zone d’occupation contrôlée) sont des opérations compliquées. En effet, la plupart des espèces de carnivores ont une vie nocturne et souvent elles passent les heures de la journée à l’abri de la végétation ou dans les terriers. De plus, les grands carnivores sont naturellement en faibles densités et des données sur l’écologie des principaux carnivores des réseaux aires protégées du Cameroun demeurent encore largement inconnues (Croes, 2008). Ainsi, il est alors question d’analyser et de bien comprendre l'efficacité de ces régimes de conservation sur la diversité biologique dans les aires protégées et spécifiquement sur les carnivores. L’objectif de la présente étude est d’estimer l’abondance relative de la faune et de comprendre la variation de leur distribution suivant les régimes de gestion dans la Zone d’Intérêt Cynégétique 11 et le Parc National de Bouba N’djida au Nord-Cameroun. Il s’agit spécifiquement de : • connaître la variation de l’habitat et de l’abondance des herbivores suivant les régimes de gestion ; • connaître l’abondance relative des carnivores en fonction des régimes de gestion ; • faire ressortir les corrélations entre les régimes de gestion et la distribution des carnivores. MILIEU D’ETUDE Le Parc National de Bouba N’djida au Nord-Cameroun d’une superficie de 220.000 ha est compris entre la latitude 08°21' et 09°00' Nord, et la long itude 14°25' et 14°55' Est. Il est limité par une z one banale et 5 Zone d’Intérêt Cynégétique dont la Zone d’Intérêt Cynégétique 11 ou Mayo Bidjou de 64.192 ha). La zone d’étude jouit d’un climat de type soudano-guinéen caractérisé par des saisons d’égale importance : une saison pluvieuse de 6 mois allant de fin avril à mi-octobre et une saison sèche allant de novembre à avril au cours de laquelle n’est observée aucune pluie (Aubréville, 1938). La région de Bouba–Ndjida reçoit entre 1.000 et 1.250 mm de précipitations par an (Génieux cité par Bosch, 1976). Les mois les plus pluvieux étant août et septembre (Gomsé & Mahop, 2001). La moyenne annuelle des températures est de 28 °C avec des maxima de 35 °C et des minima de 21 °C. La moyenne mensuelle de l’humidité relative est de 80 %. Les sols rencontrés dans la région sont en général des sols ferrugineux tropicaux lessivés ou une combinaison de sols ferrugineux et hydromorphes (Martin et Segalen, 1966 ; Brabant, 1972 cité par Gomsé et Mahop, 2001). La végétation du Parc est composée d'espèces très caractéristiques de la zone soudanienne, et d'espèces normalement associées au nord de la zone guinéenne. Huit types de végétation ont été définis par Bosch (1976) et van Lavieren et Bosch (1977) : la savane boisée à Terminalia laxiflora qui s'étend sur toute l'étendue du parc ; la forêt claire à Isoberlinia doka ; la forêt claire à Monotes kerstingii ; la forêt claire Isoberlinia doka et Monotes kerstingii ; la savane arbustive à Combretum glutinosum ; la savane arborée à Terminalia macroptera ; la galerie forestière à Anogeissus leiocarpus ; la végétation de montagne est assez diversifiée en termes d'arbres et arbustes. MATERIELS ET METHODES Balisage des zones d’étude Dans chacune des deux zones, une piste de 30 km a été choisie (figure 2). Ce choix a tenu compte de la variation des facteurs écologiques du milieu et de la praticabilité de la piste. Des segments de 0,5 km sont considérés et balisés à l’aide des banderoles sur lesquelles sont mentionnés les numéros des segments par des marqueurs. Ces segments sont numérotés de 00 à 60. Le début et la fin des segments sont numérotés de 00 à 60 et géoréférencés à l’aide du GPS Garmin 12 XL. Ces coordonnées sont utilisées dans Diva-GIS 5.2 pour l’établissement des cartes. 38 Bulletin de la Recherche Agronomique du Bénin Figure 2. Numéro 63 – Mars 2009 Localisation des pistes dans les zones d’étude Description de l’habitat Le long des transects et au milieu de chaque segment préalablement définis, trois placeaux temporaires carrés de 50 m, 25 m et de 5 m de côté sont installés. Ils sont utilisés pour décrire l’habitat suivant les 3 strates ci-après : la strate arborée regroupant les espèces de plus de 3 m de hauteur ; la strate arbustive pour les espèces ayant entre 1 et 3 m de hauteur ; la strate herbacée pour les espèces de moins de 1 m de hauteur. Au sein des placeaux de 50 m de côté, le taux de recouvrement des arbres a été estimé. Il en est de même pour les placeaux de 25 m de côté où est estimé le taux de recouvrement des arbustes. Dans les placeaux de 5 m, les données collectées ont été le taux de recouvrement et de la hauteur des plantes vertes et des plantes sèches, les passages des feux, les utilisations (champs….), la présence des cours d’eaux (mayo) et la topographie du terrain. Méthode de dénombrement des herbivores, de suivi des traces et de piégeage photographique des carnivores La méthode de comptage à bord de véhicule est adoptée afin de dénombrer les herbivores. Elle a été une variante de la méthode de line-transect déjà testée avec succès dans les écosystèmes similaires des savanes (Lamprey, 1964 ; WWF, 1998 ; Gomsé et Mahop, 2000). Une ligne droite appelée transect (de 30 km) a été parcourue à bord du véhicule roulant à environ 20 km/h. Le recensement a débute vers 6 h du matin dès que la visibilité a été suffisante afin de reconnaître les animaux. Les coordonnées géographiques du point de détection, l’espèce et l’effectif du troupeau sont notés sur une fiche de collecte. Pour suivre les traces des carnivores, la piste est balayée la veille à l’aide des branchages solidement attachés derrière le véhicule. L’identification des empreintes laissées sur la piste a commencé très tôt le lendemain dès que la visibilité le permettait et prenait fin lorsque les rayons solaires devenaient ardents. A l’aide d’un véhicule roulant à moins de 20 km/h et du guide des traces et signes de Stuart et al. (2000), les coordonnées des traces, les espèces et le numéro de segment du transect sont notés sur une fiche. Trois suivis de traces ont été effectués dans chacune des zones d’étude. Le piégeage photographique des carnivores est réalisé le long de la piste choisie. Ainsi, 15 cameras de type Stealth cam sont positionnés dans chacune des zones d’étude à des endroits choisis. Pour éviter des agrégats de sites d’échantillonnage, les cameras sont placées à une équidistance de 2 km. La première camera est posée à la balise 2 et la dernière à la balise 58. Toutes les cameras sont positionnées à environ 30 m de la piste et à une hauteur de 0,5 m sur un arbre. Chaque camera est équipée d’un système passif de détection à infrarouge et notait la date et l’heure sur chaque prise de vue. L’intérêt de ce système de dénombrement était que les pièges sont actifs 24 h sur 24. Ce qui 39 Bulletin de la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 63 – Mars 2009 rendait l’inventaire continu. Devant les cameras et s’inspirant des résultats des travaux de Jager (2007), des appâts constitués de la viande, des viscères et des intestins d’animaux de la Zone d’Intérêt Cynégétique sont fixés au sol à l’aide d’un fer. A la fin, les pellicules sont enlevées, développées et tirées afin d’obtenir les images prises. Méthode d’analyse des données Le dépouillement manuel de toutes les informations est fait et les données collectées sont saisies dans le tableur Excel. Les données des segments sont considérées par groupe de 4 segments afin de faciliter l’analyse avec les données des cameras. Ainsi, 15 groupes de 4 segments sont formés. Chacun des groupes est désigné par « site » suivant un numéro correspondant à celui des cameras. Les données sur les facteurs de l’habitat (couverture arborée, couverture arbustive, couverture et hauteur des herbacées) de chacun des segments nous ont permis de calculer les valeurs moyennes pour les 15 sites. Le test de comparaison des moyennes a été utilisé dans le logiciel SPSS 10.0 afin de séparer les moyennes et de caractériser les sites suivant les zones d’étude. L’analyse préliminaire des données d’inventaire a permis de ressortir la diversité spécifique du Parc et de la Zone d’Intérêt Cynégétique 11. Les estimations des densités et des effectifs d’animaux sont faites à l’aide du programme Distance 4.1. (Laake et al., 1994). Seules sont considérées les densités des espèces animales suffisamment observées donc celles ayant un nombre d’observations supérieur ou égal à 40. Toutefois, ici seuls l’ourébi (Ourebia ourebi) et le rédunca ou cobe de roseaux (Redunca redunca) sont considérés pour l’analyse car le nombre d’observations était insuffisant pour les autres espèces d’herbivores. Pour ces deux espèces d’herbivores, les deux modèles suivants sont employés dans l’analyse : le modèle semi-normal avec des ajustements en cosinus pour le rédunca ; le modèle semi-normal ajusté par des polynômes pour l’ourébi. Pour les espèces animales dont le nombre d'observations était insuffisant, nous avons calculé des indices kilométriques d'abondance (IKA). Il se calcule pour une espèce ou pour l’ensemble des espèces dans une zone. Afin de déterminer la distribution spatiale des animaux, l'ensemble des données collectées sur la faune est réorganisé dans chaque site et le taux de rencontre ou l’indice kilométrique d'abondance (IKA) de chaque espèce est calculé. Des observations géo-référencées, les cartes ont été générées par le programme Diva-GIS 5.2 afin d’élaborer les différentes zones de concentration de la faune. Dans le Parc National de Bouba N’djida, 3 classes ou zones de biodiversité sont définies à savoir (Gomsé et Mahop, 2001) : la zone de faible biodiversité avec IKA < 1 animal/km (Zone 1) ; la zone de moyenne biodiversité avec 1≤ IKA < 2 animaux/km (Zone 2) ; la zone de haute biodiversité avec IKA ≥ 2 animaux/km (Zone 3). De même, afin de déterminer la distribution spatiale des carnivores, le taux de rencontre ou l’indice kilométrique d’abondance des traces de chaque espèce et des sites a été calculé. Afin de caractériser les différentes zones de concentration des carnivores nous avons définis 3 classes ou zones de concentration des carnivores suivantes : la zone de faible observation des traces avec IKA < 1 trace/km (Zone 1) ; la zone de moyenne observation des traces avec 1≤ IKA< 2 traces/km (Zone 2) ; la zone de forte observation des traces avec IKA ≥ 2 traces/km (Zone 3). La corrélation entre les valeurs calculées est déterminée en utilisant le logiciel SPSS 10.0. L’analyse de comparaison des moyennes par paires ou « Paiered sample t test » est faite pour déceler les différences significatives. L’analyse de corrélation bivariable est faite pour ressortir les corrélations et tester leur signification. Les courbes de tendance sont établies si la corrélation a été significative. RESULTATS ET DISCUSSIONS Variation de l’habitat de la zone d’étude Les taux de couverture des herbacées et les hauteurs ont été plus élevés dans le Parc que dans la Zone d’Intérêt Cynégétique (tableaux 1 et 2). Il a existé une différence significative (p<0,05) entre les taux de couverture arbustive et des herbacées. Ces taux ont été inférieurs dans la Zone d’Intérêt Cynégétique 11. Ainsi, les habitats des deux zones étudiées différaient par les taux de couverture arbustive et des herbacées. Cette variation est beaucoup plus la conséquence des formes de dégradation d’origine anthropique et d’une mauvaise gestion des feux de végétation dans la Zone d’Intérêt Cynégétique 11. Cette situation peut s’expliquer par le fait que la Zone d’Intérêt Cynégétique 11 est sujette à de nombreuses incursions de braconniers, de chasseurs et de peulhs. Ils provoquent des feux de végétation non contrôlés (Gomsé et, Mahop, 2001). Notons que les feux d’entretien sont aussi mis par les gestionnaires du parc dans certains endroits des zones de chasse afin d’améliorer la visibilité au cours de la chasse. 40 Bulletin de la Recherche Agronomique du Bénin Tableau 1. Valeurs des facteurs de description de l’habitat dans le Parc National de Bouba N’djida et la Zone d’Intérêt Cynégétique 11 (ZIC 11) Caractéristiques Moyenne Ecart-type Tableau 2. Numéro 63 – Mars 2009 Couverture des arbres (%) arbustes (%) Parc ZIC 11 Parc ZIC 11 26,20 27,44 12,59 19,53 11,23 12,60 5,32 10,69 Couverture des herbacées Hauteur des herbacées verdies (%) jaunies (%) verdies (cm) jaunies (cm) Parc ZIC 11 Parc ZIC 11 Parc ZIC 11 Parc ZIC 11 29,90 10,28 22,02 12,71 15,12 8,63 47,58 39,95 11,47 8,78 8,81 8,85 4,22 3,23 13,17 18,04 Test de comparaison des taux moyens de couverture de l’habitat dans le Parc National de Bouba N’djida et la Zone d’Intérêt Cynégétique 11 (ZIC 11) t de student Couverture des arbres dans le Parc - Couverture des arbres dans la ZIC 11 -0,364 Couverture des arbustes dans le Parc - Couverture des arbustes dans la ZIC 11 -2,152 Couverture des herbacées verdies dans le Parc - Couverture des herbacées verdies dans la ZIC 11 4,663 Couverture des herbacées jaunies dans le Parc - Couverture des herbacées jaunies dans la ZIC 11 2,794 Couple de facteurs ddl : degré de liberté p : probabilité ddl p 14 14 14 14 0,721 0,049* 0,000* 0,014* * significatif au seuil de 5 % Abondance et distribution des herbivores Redunca redunca a eu une densité de 0,172 individus/km² pour un effectif total estimé à 379 individus dans la zone du transect inventorié. Ourebia ourebi a eu une densité de 0,097 individus/km² pour un effectif total estimé à 214 individus. Dans le Parc National de Bouba N’djida, les espèces communes telles que le cobe de buffon (Kobus kob kob), le cobe défassa (Kobus defassa), l’hippotrague (Hippotragus equinus) et le bubale (Alcelaphus buselaphus major) présentent des valeurs d’indice kilométrique d’abondance assez élevées et de l’ordre supérieur à 4 individus aux 100 km avec une grande différence entre leurs indices kilométriques d’abondance et ceux obtenus pour les mêmes espèces dans la Zone d’Intérêt Cynégétique 11 (tableaux 3 et 4). Tableau 3. Valeurs moyennes des indices kilométriques d'abondance (IKA) des espèces d’herbivores insuffisamment observées dans le Parc National de Bouba N’djida et la Zone d’Intérêt Cynégétique 11 (ZIC 11) Espèces Alcelaphus buselaphus major (bubale) Cephalophus rufilatus (céphalophe à flanc roux) Sylvicapra grimmia (céphalophe de Grimm) Kobus kob kob (cobe de buffon) Kobus defassa ou Kobus ellipsiprymnus (cobe defassa) Taurotragus derbianus gigas (éland de Derby) Tragelaphus scriptus (guib harnaché) Hippotragus equinus (hippotrague ou antilope cheval) Ourebia ourebi (ourébi) Phacocherus africanus (phacochère) Redunca redunca (cobe de roseau ou rédunca) Indice kilométriques d'abondance (IKA) dans le Parc dans la ZIC 11 1,40 0,08 0,20 0,72 0,70 0,12 0,32 0,43 - 0,03 0,08 0,08 0,05 0,15 0,12 0,03 Globalement, dans le Parc, les zones de biodiversité importante ont représenté environ 75 % des sites (11 sites) alors que dans Zone d’Intérêt Cynégétique 11, il n’existait qu’un seul site de biodiversité importante. Ceci nous permet de dire que dans le Parc National de Bouba N’djida, les zones de moyenne et de haute biodiversité sont plus larges et qu’il possède une diversité plus élevée que la Zone d’Intérêt Cynégétique. Il est vraisemblable que la pression de chasse sportive (objectif du régime de gestion dans la zone cynégétique) et du braconnage (Hassan, 1998 ; Kirda, 2000 ; Roulet, 2004), expliquent ces faibles indices kilométriques d'abondance enregistrés chez certaines espèces dans la Zone d’Intérêt Cynégétique 11. En effet, les effectifs de bubales et cobe de Buffon abattus dans les zones cynégétiques de la province du Nord-Cameroun ont doublé entre 2000 et 2006 41 Bulletin de la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 63 – Mars 2009 (Kwabong, 2006 cité par Croes et al., 2006). Notons aussi que les grands carnivores et surtout le lion prélèvent près de 95 % de leurs proies au sein des herbivores de grands et moyens poids et particulièrement les ongulées (Bauer, 2008). Les zones de forte concentration des herbivores (figure 3) sont situées surtout dans la partie centrale du parc et semblent suivre le cours des principaux cours d’eau. Ces résultats corroborent ceux de Stark et Wit (1977), de Tsagué (1991), de Tsakem et al. (1999) et de Gomsé et Mahop (2001) qui ont montré que les animaux se retrouvent en grand nombre dans le centre du parc là où les disponibilités en eau sont meilleures. La présence des services de conservation au centre du parc contribue aussi à cette distribution. Les animaux se sentent en sécurité dans ces zones et sont moins soumises à l’action humaine. Ceci peut avoir une influence sur la répartition des carnivores dans les différents habitats de notre zone d’étude. Tableau 4. Zones de biodiversité d’herbivores dans le Parc National de Bouba N’djida et la Zone d’Intérêt Cynégétique 11 (ZIC 11) N° site IKA Parc Zone de biodiversité IKA ZIC 11 Zone de biodiversité Site 1 8,25 zone 3 0,25 Zone 1 Site 2 20,00 zone 3 0 Zone 1 Site 3 15,00 zone 3 0 Zone 1 Site 4 12,00 zone 3 1,00 Zone 2 Site 5 8,00 zone 3 0,50 Zone 1 Site 6 15,25 zone 3 0 Zone 1 Site 7 16,75 zone 3 0 Zone 1 Site 8 15,00 zone 3 1,00 Zone 2 Site 9 2,00 zone 2 0 Zone 1 Site 10 3,50 zone 3 0,25 Zone 1 Site 11 3,00 zone 3 0,75 Zone 1 Site 12 4,50 zone 3 1,00 Zone 2 Site 13 1,50 zone 2 0 Zone 1 Site 14 0,75 zone 1 1,00 Zone 2 Site 15 1,50 zone 2 2,50 Zone 3 IKA = Indice kilométriques d'abondance ; Zone 1 = zone de faible biodiversité avec IKA < 1 animal/km ; Zone 2 = zone de moyenne biodiversité avec 1≤ IKA < 2 animaux/km ; Zone 3 = zone de haute biodiversité avec IKA ≥ 2 animaux/km. Figure 3. Distribution des herbivores suivant les transects dans le Parc National de Bouba N’djida et la Zone d’Intérêt Cynégétique 11 42 Bulletin de la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 63 – Mars 2009 Abondance et distribution des carnivores Les traces des espèces de carnivores sont plus fréquentes dans le Parc National de Bouba N’djidac que dans la Zone d’Intérêt Cynégétique 11 (tableaux 5 et 6). En effet, 75 % des observations des traces des espèces de carnivores ont été faites sur la piste traversant le Parc National de Bouba N’djida (tableaux 5 et 6). Tableau 5. Valeurs moyennes des indices kilométriques d'abondance (IKA) des espèces de carnivores insuffisamment observées dans le Parc National de Bouba N’djida et la Zone d’Intérêt Cynégétique 11 (ZIC 11) Ratio Présence/absence des traces Parc ZIC 11 Grands Carnivores Lion (Panthera leo) 0,67 0,07 Hyène (Crocuta crocuta) 0,25 0,15 Panthère (Panthera pardus) 0,25 1,00 Chacal (Canis adustus) 0,00 0,07 Petits Carnivores Civette (Viverra civetta) 1,00 1,00 Chat sauvage (Felis libyca) 0,07 0,07 Genette (Genetta genetta) 0,50 0,00 Mangouste (Atilax paludinosus) 4,00 2,75 Espèces Tableau 6. Zones de biodiversité de concentration des carnivores dans le Parc National de Bouba N’djida et la Zone d’Intérêt Cynégétique 11 (ZIC 11) Parc ZIC 11 N° Zone IKA Zone de biodiversité IKA Zone de biodiversité Zone 1 Zone 2 Zone 3 Zone 4 Zone 5 Zone 6 Zone 7 Zone 8 Zone 9 Zone 10 Zone 11 Zone 12 Zone 13 Zone 14 Zone 15 2,83 4,33 4,83 2,83 3,17 4,33 0,67 0,33 1,17 1,33 1,17 0,67 0,67 1,50 0,33 Zone 3 Zone 3 Zone 3 Zone 3 Zone 3 Zone 3 Zone 1 Zone 1 Zone 2 Zone 2 Zone 2 Zone 1 Zone 1 Zone 2 Zone 1 0,83 0,50 0,50 0,17 0,17 0,33 0,83 0,67 0,67 0,50 0,00 0,83 0,50 1,00 2,50 Zone 1 Zone 1 Zone 1 Zone 1 Zone 1 Zone 1 Zone 1 Zone 1 Zone 1 Zone 1 Zone 1 Zone 1 Zone 1 Zone 2 Zone 3 IKA = Indice kilométrique d'abondance ; Zone 1 = zone de faible observation des traces avec IKA < 1 trace/km ; Zone 2 = zone de moyenne observation des traces avec 1≤ IKA< 2 traces/km ; Zone 3 = zone de forte observation des traces avec IKA ≥ 2 traces/km. Les zones de biodiversité de très forte fréquentation des carnivores (Zone 3) étaient situées surtout dans la partie centrale du parc, proches du campement et semblaient suivre le cours des principaux cours d’eaux. Les zones à faible observation des traces de concentration des carnivores étaient situées aux extrémités vers les villages où la présence et les incursions humaines ont été fréquentes. La plupart des sites de la Zone d’Intérêt Cynégétique 11 appartenaient à la zone 3 (figure 4). Un tel gradient existe du centre du parc national de Hwange (Zimbabwe) vers sa zone périphérique (Cooper et al., 1999). Le long de ce gradient, les ressources alimentaires varient en nature, quantité et 43 Bulletin de la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 63 – Mars 2009 accessibilité. En effet, nous observons au cœur du parc, une forte diversité et abondance des proies et des prédateurs, ainsi qu’une importante quantité de carcasses « naturelles ». De telles modifications de la gamme des ressources alimentaires sont susceptibles d’influer sur les techniques alimentaires des grands carnivores (chasse plus ou moins active), sur la taille de leurs territoires, la taille des groupes et sur les déplacements des individus. En réponse à la diminution de leurs proies principales, ces prédateurs peuvent en effet basculer d’une source alimentaire à une autre ou diminuer en nombre (White et al., 1996). Figure 4. Distribution des zones d’observation des traces des carnivores Impact de l’habitat sur la distribution des herbivores et des Carnivores Une corrélation négative a existé entre l’abondance des herbivores et la couverture arbustive (tableau 7). La mise en protection et la lutte contre les incursions dans le Parc favorise le développement de l’habitat et agit sur la distribution des herbivores en les rendant plus abondants dans les habitats ouverts. Une corrélation négative a existé seulement entre la couverture des herbacées sèches et l’abondance relative des carnivores dans le Parc (tableau 8). Dans le parc, l’habitat agit sur la distribution des carnivores qui utilisent plus les habitats ouverts. Cette relation n’est pas significative (p<0,05) dans la Zone d’Intérêt Cynégétique 11. Tableau 7. Résultats d’analyse de corrélation entre les facteurs de l’habitat et l’abondance des herbivores dans le Parc National de Bouba N’djida et la Zone d’Intérêt Cynégétique 11 (ZIC 11) Caractéristiques Zone d’étude Coefficient de Pearson Parc Valeur de p Couverture des Couverture des herbacées arbresarbustes verdies jaunies -0,002 -0,554 -0,302 -0,007 0,995 0,036* 0,270 0,980 Coefficient de PearsonZone d’Intérêt Cynégétique 11 -0,035 -0,118 -0,291 -0,440 Valeur de p 0,292 0,098 0,900 0,617 * significatif au seuil de 5 % Une corrélation négative a existé seulement entre la couverture des herbacées sèches et l’abondance relative des carnivores dans le Parc (tableau 8). Dans le parc, l’habitat agit sur la distribution des carnivores qui utilisent plus les habitats ouverts. Cette relation n’est pas significative (p<0,05) dans la Zone d’Intérêt Cynégétique 11. En effet, une forte couverture des herbacées ne constitue pas pour les herbivores une bonne disponibilité alimentaire. Elle limite également la visibilité dans la recherche des proies pour les carnivores. Nos résultats sont contraires aux résultats obtenus par Stark et Wit (1977) 44 Bulletin de la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 63 – Mars 2009 dans le parc de la Bénoué qui stipulent qu’il existe une corrélation significative positive (p<0,05) entre l’abondance du lion et la couverture des herbacées et la population de la genette et de la mangouste par rapport à la couverture des arbustes. La période et la durée de collecte des données expliquent cette variation. Tableau 8. Résultats d’analyse de corrélation entre l’habitat et l’abondance relative des carnivores dans le Parc National de Bouba N’djida et la Zone d’Intérêt Cynégétique 11 (ZIC 11) Caractéristiques Couverture des Couverture des herbacées arbres arbustes verdies jaunies Zone d’étude Coefficient de Pearson Parc Valeur de p Coefficient de Pearson Valeur de p Zone d’Intérêt Cynégétique 11 -0,338 -0,356 -0,112 -0,526 0,218 0,196 0,692 0,044* -0,291 -0,020 -0,030 -0,226 0,292 0,944 0,916 0,418 * : significatif au seuil de 5% Impact des herbivores sur la distribution des Carnivores La présence des carnivores était significativement corrélée (p<0,05) à celle des herbivores (tableau 9). Cette relation est plus forte dans la Zone d’Intérêt Cynégétique 11 que dans le Parc (tableau 9). Dans le Parc, l’interdiction de la chasse et la lutte anti-braconnage provoquent le bon développement et une bonne distribution spatiale des herbivores. Dans la Zone d’Intérêt Cynégétique 11, le braconnage, les empoisonnements, la faible abondance des proies et l’utilisation excessive des salines provoquent une « régionalisation » des carnivores. Le braconnage représente une perte en potentiel faunique de l’ordre de 1.600 animaux par an contre près de 800 animaux prélevés officiellement à travers la chasse sportive dans toutes les Zones d’Intérêt Cynégétique (Djankoua, 2001). En effet, l'action du braconnage de la faune est comparable à celle de 5 Zones d'Intérêt Cynégétique pendant douze saisons de chasse sportive (Djankoua, 2001). En considérant les entrées illicites des populations, près de 80 % des ménages riverains des zones de chasse reconnaissent la présence de viande de gibier dans leur alimentation. Le taux de consommation de protéines animales provenant du braconnage est estimé pour toute la zone entre 48 et 65 %. Ce taux de consommation dénote d’une consommation certaine et permanente des produits du braconnage par les ménages ruraux (Djankoua, 2001). Un autre facteur fréquent caractérisant les Zone d’Intérêt Cynégétique est l’utilisation excessive des salines et des pesticides. Les salines orientent les animaux herbivores. Quant aux pesticides, ils réduisent l’effectif des carnivores et ont une forte influence sur la population des hyènes et de moindre impact sur celles du Lion et de la panthère (Croes et al., 2006). Ces incursions très permanentes dans les Zone d’Intérêt Cynégétique provoquent une « régionalisation » des carnivores vers les lieux d’où ils peuvent disposer de la nourriture avec un fiable indice d’appétence. Tableau 9. Résultats d’analyse de corrélation entre herbivores et carnivores dans le Parc National de Bouba N’djida et la Zone d’Intérêt Cynégétique 11 (ZIC 11) Zone d’étude Coefficient de corrélation de Pearson Valeur de p Parc National de Bouba N’djida 0,582 0,023* Zone d’Intérêt Cynégétique 11 * : significatif au seuil de 5 % 0,660 0,007** ** significatif au seuil de 1 % Impact des régimes de gestion sur la distribution des carnivores Les distributions du lion, de l’hyène, de la civette et du chat sauvage dans le Parc ne étaient significativement différentes (p<0,05) de celles de la Zone d’Intérêt Cynégétique 11 (Tableau 10). Seule la mangouste a une distribution qui diffère significativement en fonction de la zone (p<0,05). Les régimes de gestion agissent sur la distribution des carnivores. En effet, cette influence est plus significative sur la mangouste que sur les autres espèces. Nos résultats sont corroborés par ceux obtenus par de Jager (2007) dans le parc de la Bénoué et ses zones attenantes qui stipulaient qu’il existe une corrélation significative positive entre la distribution du lion et les types de gestion et cette corrélation est négative pour la genette et de la mangouste. 45 Bulletin de la Recherche Agronomique du Bénin Tableau 10. Numéro 63 – Mars 2009 Corrélations entre les distributions des espèces de carnivores dans le Parc National de Bouba N’djida et la Zone d’Intérêt Cynégétique 11 (ZIC 11) Distribution dans le Parc et la ZIC des carnivores Lion Hyène Civette Mangouste Chat sauvage -0,567 -0,071 Coefficient de corrélation de Pearson -0,210 -0,153 -0,224 0,453 0,586 0,424 0,028* 0,800 Valeur de p Caractéristiques * : significatif au seuil de 5 % CONCLUSION Le régime de gestion agit sur l’habitat, la distribution de la faune des aires protégées. La distribution des carnivores est fonction de l’habitat et de la présence des herbivores. Cependant, la distribution des carnivores est plus corrélée par la présence des herbivores. Les régimes de gestion ont une influence sur la distribution des carnivores et elle très significative sur la distribution de la mangouste que sur les autres carnivores. La lutte contre le braconnage, les incursions des populations et la mise en œuvre d’un système de suivi des carnivores vont limiter les menaces sur les espèces fauniques et en particulier les herbivores et les carnivores dans le Parc National de Bouba N’djida et la Zone d’Intérêt Cynégétique 11. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Aubréville, A., 1938 : La forêt coloniale, les forêts de l’Afrique Occidentale Françaises. Académies des Sciences Coloniales. Annales IX, Paris, France, 244 p. Bauer, 2008: Carnivores distribution in North Cameroon. Cours post académique, Ecole de faune de Garoua, 32 p. Bosch, M.L., 1976 : Enquête écologique du Parc National de Bouba Ndjida. Doc. de Trav. No. 2, RAF 74/056, FAO, Rome. Cooper, S.M., K.E. 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