No 81 - 4e trimestre 2013
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No 81 - 4e trimestre 2013
LE JOURNAL DE JETRO PARIS - NO81 / 4E TRIMESTRE 2013 LE JAPON a la page TRIBUNE SOMMAIRE 1/ TRIBUNE 1/ LES BRÈVES 2 / ÉCONOMIE De nouvelles tech‐ niques de cultures potagères assurent des rendements exceptionnels 4 / L’INTERVIEW Magali Hubert, Toshiba TEC France Imaging Systems 4 / FOCUS Les solutions environne‐ mentales japonaises s’exposent à Pollutec Horizons 6 / INVESTIR Monozukuri : forces et faiblesses de l’industrie manufacturière japonaise 7 / À VOS AGENDAS 8 / HORIZONS JAPON A vos agendas ! Le 17 décembre / Les idoles : un phéno‐ mène de société LES BREVES A l'occasion de la visite d’Etat de François Hollande au Japon en juin dernier, Jetro a conclu avec l'Agence française pour les investissements internatio‐ naux (Afii) et Ubifrance un accord‐cadre, en vertu duquel les trois partenaires se sont engagés à renforcer leur collaboration dans plusieurs domaines. Expli‐ quons les deux voies que nous allons utiliser pour développer nos activités com‐ munes dans l’objectif d’améliorer l’environnement d’affaires des échanges franco‐japonais. Voici ce qui va changer dans le dispositif d’accueil des inves‐ tissements japonais en France. Auparavant, lorsque une société japonaise décidait d’investir en France, l’Afii se faisait fort de renseigner l’entreprise sur les mesures incitatives mises en place par les collectivités locales, comme les subventions et les allègements fis‐ caux. De son côté, Jetro fournissait à cette société des informations sur le mar‐ ché ciblé et sur la réglementation française s’appliquant à sa structure et à son type d’activité. Depuis la signature du protocole, Jetro va, sur invitation de l’Afii, prendre en charge l’intégralité du dossier de soutien à l’investissement en France de l’entreprise japonaise. Cette combinaison lui facilitera l’accès aux informations nécessaires à son opération de développement en France. En second lieu, le rôle de Jetro sera de collecter les demandes et les observa‐ tions des investisseurs japonais déjà implantés en France sur les difficultés éven‐ tuelles qu’ils rencontrent. Ayant rassemblé ces données, Jetro devient force de proposition pour l’Afii : en pointant les obstacles rencontrés et susceptibles de freiner le bon développement des activités des investisseurs japonais, Jetro et l’Afii peuvent contribuer à faire évoluer la règlementation en vigueur pour faciliter leurs démarches et leurs activités. L'Afii devient alors une fenêtre essentielle dans le dialogue avec le gouvernement français. Cette collaboration renforcée entre l’Afii et Jetro, pour améliorer l’environnement des investisse‐ ments, est un des premiers effets escomptés lors de la signature de cet accord‐ cadre franco‐japonais. [Koji Toyokuni, Directeur général] L e go uvernement j a p o nais a c onf ir m é la hausse de la tax e à la c ons o m ‐ mation qui devrait passer de 5 % à 8 % à compter du 1 e r av r il 201 4. L’o b j ect i f est d e ma î t ri ser l’env olée de la dette publique qui r epr ése n t e 24 5 % d u pro d ui t i nt éri eur br ut, d' apr ès le Fonds m onétair e inter na t i o ‐ n a l. ////// Le Ja p o n et l ’Union eur opéenne pour suiv ent les négocia t i o n s e n vue d e l a co ncl usi o n d’un acc or d de libr e‐ éc hange. Le 3 e r ound q u i s ’e st d éro ul é a u mo i s d ’oc tobr e a per m is des av anc ées r éelles qui se r o n t p o ursui vi es fi n j a nvi er 20 1 4 lor s de la 4 e session. / / / / / / Selon une é t u de de Japan Institute for Labour Policy and Training, le taux de syndicalisa‐ tion au Japon s’établit actuellement à 18,5 %. Il était de 55,8 % en 1949 et e s t pa ssé so us l a b a rre des 20 % en 2003 . Le nombre de syndiqués (9,9 millions en 2011) est également en baisse. Au Japon, près de 90 % des syn‐ dicats sont des syndicats maison, organisés au niveau des entreprises. / / / / / / Le journal de Jetro Paris / 4e trimestre 2013 ÉCONOMIE DE NOUVELLES TECHNIQUES DE CULTURES POTAGÈRES ASSURENT DES RENDEMENTS EXCEPTIONNELS Un des principaux enjeux de la politique rurale japonaise concerne le faible niveau d’autosuffisance alimentaire qui est l’un des plus bas parmi les pays développés, autour de 40 %. Favoriser la restructu‐ ration des exploitations agricoles figure parmi les solutions adoptées par le gouvernement japonais. Le développement de nouvelles technologies appliquées à l’agriculture est une autre voie explorée, avec notamment les plant factories (ou usines potagères). L’université de Chiba s’impose comme le chef de file de ces recherches menées sur la voie d’une production agricole idéale au Japon. T 2 rès préoccupé par les questions liées à l'autosuffisance agricoles. Ces usines peuvent également produire des légumes alimentaire et le changement climatique, le Japon de meilleure qualité que les classiques exploitations en serre. oriente en priorité sa recherche vers des techniques de Le professeur Toru Maruo de l’université de recherche agrono‐ cultures et de récoltes agricoles plus respectueuses de mique (Graduate School of Horticulture Research) à Chiba super‐ l'environnement. Ces nouvelles installations de production agri‐ vise le projet de plant factory. Son équipe mène actuellement des coles sont connues sous le nom de plant factories. Pour le Cam‐ expériences dans cinq usines utilisant la lumière naturelle et dans pus Kashiwanoha de l'université de Chiba, cette innovation est deux usines utilisant une lumière artificielle. Le projet est soutenu la voie vers une production alimentaire idéale au Japon : contrôle par le ministère de l'Agriculture, de la Forêt et des Pêches et ras‐ strict de l'environnement, gestion et pla‐ semble un consortium de plus de soixante en‐ nification extensives de plantes habituel‐ treprises privées. lement très soumises à des facteurs Les rendements sont remarquables. Si on extérieurs permettent d’envisager, alors plante les laitues frisées dans des rangées de même que l’avenir est incertain, la pro‐ casiers empilés par dix sur une surface de duction de légumes frais dans des condi‐ 1000 m2, ce sont 7 500 têtes de laitue qui peu‐ tions environnementales difficiles. vent être produites par jour, soit environ La population mondiale qui compte ac‐ 2,5 millions par an. En comparaison, c’est plus tuellement déjà plus de sept milliards de 100 fois la production annuelle obtenue d’individus, devrait dépasser les neuf pour la culture en pleine terre, avec même des réserves de productivité pour des rende‐ milliards en 2050. La production alimen‐ taire est donc susceptible de devenir un Vue intérieure d’une plant factory (Photo : InLo&Co) ments plus élevés. sérieux problème pour les générations futures. Les plant facto‐ De nouveaux types de sources de lumière sont à l’essai, parmi les‐ ries sont conçues comme une réponse adaptée aux pénuries ali‐ quels les LED. Plus économe en énergie, le recours aux LED per‐ mentaires potentielles et aux variations climatiques. En mettrait de réduire le coût unitaire de production et ouvrirait construisant un milieu entièrement sous contrôle intégrant avec pour les plant factories fonctionnant à la lumière artificielle un pari précision les variables telles que la température, l’intensité de la prometteur de réduction des coûts pour l'avenir. lumière, l'hygrométrie, la ventilation et la concentration de CO2, Alors que dans le passé les principaux objectifs de la culture les légumes pousseront dans des conditions presque idéales per‐ hydroponique se limitaient principalement à la stabilité des ap‐ mettant une meilleure planification, de bons rendements et une provisionnements et à la sécurité alimentaire, ces dernières avan‐ production de qualité. En fonction des spécifications, trois types cées autorisent de plus grandes ambitions. Au cours des de lampes sont utilisés : lumière naturelle dans les serres, dernières années, on s’est orienté vers la production d’aliments lampes artificielles, et lampes auxiliaires utilisées à l'unisson avec fonctionnels à travers un contrôle précis des éléments nutritifs la lumière du soleil. et de l’éclairage. Par exemple, on peut maintenant produire des En quoi une plant factory diffère‐t‐elle d’une serre ? Une plant fac‐ laitues pauvres en potassium pour les personnes souffrant d’une tory intègre un degré de surveillance de l’environnement infini‐ maladie rénale. Cela signifie qu'il est possible de lier médecine et ment plus élevé grâce à l’utilisation de technologies permettant agriculture plus étroitement, assurant ainsi que les besoins de un contrôle plus précis des différents paramètres conditionnant santé seront satisfaits dans le siècle à venir. la culture des légumes. De plus, les plantations ne se font pas en La réduction des coûts de production est un objectif actuel du terre, mais sur des substrats composés d’additifs nutritionnels projet de plant factory. Selon le professeur Maruo, bien que le que l’on trouve habituellement dans la couche supérieure de la coût d'une tête de laitue soit tombé à 58 yens, de nouvelles ré‐ terre. Il s'agit d’un procédé très high‐tech pour contourner l’ad‐ ductions de coûts doivent être réalisées pour rentabiliser les versité de certains environnements naturels et les problèmes usines au Japon. Varier les espèces végétales et cibler des marchés Le journal de Jetro Paris / 4e trimestre 2013 spécialisés peuvent également contribuer à atteindre ces objec‐ les hivers en Mongolie soient très rudes, la plant factory sera en tifs. En outre, la maîtrise des coûts sera améliorée grâce à la ré‐ mesure de fournir des légumes frais toute l'année. Une installation duction des pertes de récoltes. Alors que l’objectif d’une similaire a été construite sur la station scientifique de Showa en exploitation agricole moyenne est de limiter ses pertes à moins Antarctique, au climat particulièrement hostile à l'agriculture, afin de 50 % de sa production, une plant factory visera moins de 5 % de que les chercheurs basés en Antarctique puissent avoir accès à pertes. Autre atout des plant factories : elles n'utilisent pas de des aliments frais tout au long de l’année. Enfin, des mini plant fac‐ pesticides, ce qui réduit les risques pour la santé, l'utilisation tories en kit sont maintenant disponibles pour un usage familial. d’eau pour le lavage et le coût global du travail. En outre, ces Plusieurs défis restent à relever. Ces plantations industrielles plant factories, autonomes sur le plan environnemental, peuvent étant très énergivores, les coûts de production restent élevés et être implantées près des zones urbanisées qui sont les lieux de leur part de marché globale demeure donc faible. Cependant, consommation finale. Cela réduit encore les coûts de distribution quelles que soient les incertitudes que feront peser les change‐ et de transport. ments climatiques futurs et les mauvaises conditions agricoles, Aujourd’hui, des plant factories sont aussi mises en service hors la technologie permettant de produire des fruits et légumes frais du Japon. Ainsi, Mirai Inc., que préside Shigeharu Shimamura ori‐ du jour est maintenant à portée de main. ginaire de Matsudo dans la préfecture de Chiba, va bientôt [Traduction : Nathalie Harmel‐Escudé] construire une unité en Mongolie. Elle fonctionnera à l’éclairage SOURCE : « artificiel et sur le mode de la culture hydroponique afin d’appro‐ www.gov‐online.go.jp/eng/publicity/book/hlj/ visionner les restaurants et les épiceries des alentours. Bien que Le titre et le chapeau sont de la rédaction. Highlighting Japan », août 2013, consultable sur le site : Yasuhito Sasaki dirige une plant factory dans l’île d’Okinawa InLo&Co (Internationally Local & Company) est une PME engagée depuis sa création en 2008 dans la culture de nombreuses variétés de plantes à feuilles en milieu clos. InLo&Co emploie onze personnes sur un site de production qui s’étend sur 120 m2 à Itoman, au sud de la préfec‐ ture d’Okinawa. Son PDG, Yasuhito Sasaki, estime aujourd’hui à une centaine le nombre d’usines potagères au Japon. Nous lui avons demandé de nous présenter ses activités. Photo : InLo&Co Parlez‐nous de vos débuts. Pourquoi avoir investi dans ce système de production ? Ce concept est né dans les années 1980. C’était la première vague. Beaucoup se sont lancés dans ce type de culture, mais beau‐ coup aussi ont abandonné. D’autres au contraire connaissent une forte expansion. Actuellement, on en est à la troisième vague. Nous avons créé cette entreprise familiale en 2008, mais l’usine n’a commencé à fonctionner que début 2010 et nos premières ventes en grande distribution n’ont eu lieu qu’en 2011. Quels genres de légumes produisez‐vous et quels avantages voyez‐vous dans ce type de culture ? Nous avons démarré notre production par de jeunes pousses de plantes à feuilles, notamment la ficoïde glaciale. La qualité et l’as‐ pect des légumes sont meilleurs que sur une exploitation traditionnelle et on ne déplore aucune perte. En effet, l’environnement ne varie pas quels que soient les aléas climatiques extérieurs. Les plantes sont particulièrement colorées parce qu’elles profitent d’une luminosité maximale et d’apports nutritifs. Autre conséquence d’une hygiène hautement contrôlée et de l’absence de bacté‐ ries, les légumes se conservent mieux, environ dix jours. Les variétés que nous cultivons (épinards rouges, cresson, laitue wasabi, basilic, roquette, etc.) sont très savoureuses et cultivées pour leur goût légèrement épicé, leur fort apport nutritif ou leur couleur. Leur mélange est très harmonieux. Elles séduisent aussi beaucoup les enfants car le goût de verdure est moins prononcé que dans des cultures en plein air. Nous avons généralisé notre commercialisation et vendons aussi bien à des épiceries, des restaurateurs qu’à des grossistes en export ou à la grande distribution. Vous parlez d’environnement idéal, mais cette production a‐t‐elle un avenir compte tenu de son coût en énergie ? Aujourd’hui, notre usine potagère consomme beaucoup d'énergie. Je pense que nous devons tenir compte de l'impact écologique de notre production quand nous envisageons notre expansion et améliorons notre équipement. Nous avons deux façons de re‐ chercher les économies d’énergie : soit poursuivre nos recherches sur des plantes à croissance plus économes en énergie, soit re‐ courir à des générateurs électriques de nouvelle génération, mieux adaptés au climat local. Bien sûr, à l’avenir, cette méthode ne sera pas la seule à être utilisée. Mais elle se généralisera partout dans le monde car c’est la seule technique capable de sécuriser une production de qualité même en milieu hostile et de lutter contre la malnutrition. Il faudra encore résoudre le problème du coût initial des installations et la dépense en énergie qui, répercutés sur le prix des légumes, les rend pour l’instant moins compétitifs. [Propos recueillis par Daisuke Mizuno et Nathalie Harmel‐Escudé] 3 Le journal de Jetro Paris / 4e trimestre 2013 L’ INTERVIEW Magali Hubert Directrice Marketing Toshiba TEC France Imaging Systems Photo : Toshiba TFIS 4 Pouvez‐vous nous présenter Toshiba TFIS ? Toshiba TFIS est une des filiales en Europe du groupe japonais Toshiba. Fort d’une expérience de quarante ans dans la gestion documentaire et d’une offre globale d’imprimantes multi‐ fonctions, logiciels et services associés, Toshiba TFIS propose aux entreprises des solutions numériques intégrées et inno‐ vantes, qui leur garantissent un usage simplifié et optimisé de leurs documents avec en prime la rationalisation de leurs consommations (énergétique, papier, CO2). Avec ses huit filiales métropoli‐ taines, une structure de vente directe auprès des clients grands comptes, et un réseau indirect de distributeurs agréés France et export, Toshiba TFIS garantit à ses clients un service personnalisé et de proximité. Votre groupe vient de lancer une nouvelle imprimante très innovante. Quelles en sont les caractéristiques ? Selon une étude menée par WWF, 45 % des impressions effectuées au travail sont jetées à la poubelle dans la journée. C’est entre autres l’une des rai‐ sons pour lesquelles Toshiba a décidé de développer et com‐ mercialiser l’éco‐MFP (e‐STU‐ DIO306LP/ e‐STUDIO RD30), afin de remplir les objectifs de respect de l’environnement, de réduction de l’empreinte car‐ bone, de baisse de la consom‐ mation de papier, de réalisation d’économies et de sensibilisa‐ tion à l’impression responsable. L’éco‐MFP est le premier multi‐ fonction au monde à encre ther‐ mosensible permettant de copier et d’imprimer un docu‐ ment, puis d’en effacer le contenu grâce à l’unité de recy‐ clage (e‐STUDIO RD30) dans le but de réutiliser la même feuille de papier ordinaire jusqu’à cinq fois. La consommation de pa‐ pier est ainsi divisée par cinq et l’empreinte environnementale réduite de 57 %. Il s’agit d’une innovation en faveur de la poli‐ tique RSE des entreprises, qui sensibilise les collaborateurs à l’impression responsable et les encourage à gérer plus intelli‐ gemment le papier. FOCUS LES SOLUTIONS ENVIRONNEMENTALES JAPONAISES S’EXPOSENT À POLLUTEC HORIZONS Depuis plusieurs années, Jetro organise un pavillon regroupant des entreprises japonaises à Pollutec Horizons, salon des éco‐ technologies, de l’énergie et du développement durable qui se tiendra du 3 au 6 décembre 2013 au parc des expositions de Paris‐ Nord Villepinte. Cette année encore, les filières vertes japonaises seront bien représentées (Pavillon Japon : Hall 6 ‐ K 098). Toshiba TFIS, filiale en Europe du groupe japonais Toshiba Corpo‐ ration présent dans de nombreux secteurs relatifs aux produits électriques et électroniques, présentera son copieur révolution‐ naire (lire l’interview ci‐dessus). Les autres exposants sont des PME qui elles aussi mettent le développement durable et la faible consommation énergétique au cœur des enjeux au moment de la conception de leurs produits et technologies. Dans le traitement des eaux Le traitement des eaux est un domaine où l’expertise japonaise peut permettre aux entreprises présentes sur le pavillon de Jetro de se positionner sur le marché européen en quête de solutions innovantes. Ainsi, Rural Environment Research Association (RERA) a développé Hybrid Lagoon System (HLS), un nouveau système de traitement des eaux usées qui assure la dénitrification biolo‐ gique en éliminant 90 % de l’azote contenu dans les eaux usées mu‐ nicipales tout en assurant une consommation énergétique faible. HLS peut aussi être utilisé pour remédier à l’eutrophisation des ri‐ vières et des lacs. Chugai Mining Co., Ltd, qui a concentré une des activités de son groupe sur les énergies renouvelables, présentera un projet d’usine de désalinisation très performante, utilisant l’énergie solaire et des batteries au magnésium, deux sources d’énergie respectueuses de l’environnement. Une version automa‐ tique de l’usine peut par ailleurs fonctionner uniquement grâce à l’énergie solaire. Aquxite, entreprise implantée à Osaka, exposera pour sa part un dispositif d’élimination des dépôts de carbonate de calcium dans les tours de refroidissement des usines et des bâ‐ timents, sans aucun recours à un produit chimique. Les céramiques fonctionnelles, nouvelle technologie développée par Aquxite, em‐ pêchent la prolifération des bactéries et la formation de rouille Le journal de Jetro Paris / 4e trimestre 2013 Magali Hubert Toshiba TEC France Imaging Systems Comment cette réalisation s’in‐ tègre‐t‐elle dans la stratégie globale de l’entreprise ? Toshiba Tec Corporation est l’un des principaux leaders du mar‐ ché de la bureautique et de la gestion documentaire. Depuis plus de quinze ans, le groupe Toshiba est un acteur engagé dans le développement durable et en a fait sa philosophie d'en‐ treprise. Toshiba contribue ainsi au respect de l'environnement en proposant des produits et services éco‐conçus. En tant qu'entreprise citoyenne et responsable, Toshiba s'efforce aussi de réduire son empreinte carbone et de sensibiliser l'en‐ semble des acteurs concernés à travers diverses réalisations telles que le programme Zéro Carbone qui vise à compenser les émissions de CO2 liées à l’usage des multifonctions dans les entreprises, ou encore la sensibilisation de ses collabora‐ teurs à l’environnement. C’est dans cette optique que Toshiba a conçu le premier multifonction du marché éco‐responsable. durant la désoxydation. Enfin, ICT Co., Ltd exposera Caloriena, un débitmètre à ultrasons innovant, facile à utiliser et capable de me‐ surer simultanément le débit et la température du fluide avec une précision incroyablement élevée. Fixé sans aucun contact direct avec le fluide mesuré, Caloriena, contrairement aux produits conventionnels, peut être utilisé sans altérer les tuyaux existants. Multiples applications industrielles Les solutions présentées au salon par les entreprises japonaises concernent également diverses applications industrielles. Ikeuchi, qui dispose d’une entité aux Pays‐Bas, est un fabricant japonais de gicleurs de pulvérisation, d’humidificateurs et de produits connexes, dont l’application principale est le refroidissement des gaz dans l’industrie en assurant un haut niveau de qualité et des économies en termes de travail, d’eau et d’énergies. Nippon Shield Co., Ltd, située à Tokyo, se positionne dans le trai‐ tement des huiles et hydrocarbures. Sa large gamme de produits peut traiter les déversements d’huiles et d’hydrocarbures dans Lancé au Japon en janvier 2013, l’éco MFP a été introduit sur le marché européen en juillet 2013. Il sera également pré‐ senté au salon Pollutec à Paris‐ Nord Villepinte, sur le pavillon japonais organisé par Jetro. Ce matériel est le fruit de nom‐ breuses années de recherche et d’un rapprochement technolo‐ gique avec la société Pilot, qui a développé un concept très in‐ novant d’encre thermique effa‐ çable que nous avons intégré à notre imprimante. Ce partenariat s’inscrit‐il dans une nouvelle approche de To‐ shiba en matière d’innovation ? Le groupe Toshiba place l’inno‐ vation au cœur de sa politique de développement et souhaite « mettre l’open innovation au service des nouveaux usages », pour reprendre le thème de notre conférence de presse de mars 2013. Lorsque l’on parle de collaboration dans une en‐ treprise, il s’agit généralement de faire travailler ensemble différents services, tout au plus différentes filiales. Nous voyons plus grand. Notre objec‐ tif est le développement des so‐ lutions d’avenir pour lesquelles des entreprises innovantes fran‐ çaises ont su développer des technologies de pointe. Cette vi‐ sion, c’est l’open innovation, qui se concrétise aujourd’hui dans cinq premiers domaines : la ges‐ tion documentaire avec Pilot et deux autres entreprises ; l’effica‐ cité énergétique incarnée par le projet Lyon Smart Community ; l’éclairage public intelligent où Toshiba concentre ses efforts sur la technologie LED ; la mobi‐ lité, afin de répondre aux be‐ soins des travailleurs nomades ; et enfin le maintien à domicile avec des solutions informa‐ tiques et domotiques accessi‐ bles aux personnes âgées. Le chemin d’innovation sur lequel nous nous engageons s’étendra au minimum sur une décennie. C’est pourquoi nous souhaitons être accompagnés des meilleurs partenaires. [Propos recueillis par Isabelle Comtet] CONFÉRENCE : « Technologies environnementales les plus avancées des milieux des exposants du pavillon Japon » différents : ‐ Salon Pollutec Horizons ‐ dans l’eau, Mardi 3 décembre de 11h30 à 12h15 sur les sols Espace Forum Ville Durable ‐ Hall 6 ou aussi le traitement des eaux usées ou les sols pollués. Yagai conçoit pour sa part des plaques de signalisation utilisant des pigments photoluminescents qui restituent une forte lumino‐ sité pendant une dizaine d’heures après l’extinction de la source lumineuse. Cette technique ne requiert aucune source d’électri‐ cité pour fonctionner. Enfin, Ohashi Inc., fondé en 1988 afin de produire des machines pour les terrains de golf, a évolué vers le secteur de l’environnement en développant des déchiqueteuses à bois ultra‐performantes. L’entreprise est leader sur le marché ja‐ ponais. Ses machines sont capables de déchiqueter toute sorte de bois, branches, écorces et aussi herbes, paille, bambou et permet‐ tent leur réutilisation dans l’agriculture (litière, engrais, etc.) ou dans l’énergie biomasse. [I. C.] 5 Le journal de Jetro Paris / 4e trimestre 2013 INVESTIR MONOZUKURI : FORCES ET FAIBLESSES DE L’INDUSTRIE MANUFACTURIERE JAPONAISE Remis à la place d’honneur depuis une dizaine d’années par le gouvernement et les grandes entre‐ prises industrielles japonaises, le monozukuri est un concept millénaire qui désigne l’art de concevoir et de fabriquer des objets techniques. Maintenir la compétitivité de l’industrie japonaise et éviter les délocalisations à l’étranger sont les principaux enjeux de cette volonté de reconnaître et promouvoir les capacités industrieuses du Japon. Un récent rapport du Meti fait le point sur les forces et les faiblesses du monozukuri au Japon et préconise des solutions à mettre en œuvre pour empêcher la désindustrialisation du pays. L ittéralement, monozukuri signifie fabriquer (zukuri) des Si les investissements à l’étranger se sont accrus dans l’automobile, il choses (mono) et désigne au Japon les activités de fabrica‐ n’en est pas de même dans l’électronique, où les investissements tant tion. Les industries manufacturières ont toujours été des in‐ à l’international que sur le territoire japonais stagnent, ce qui laisse dustries clés tant pour maintenir l’emploi dans l’archipel que peu d’espoir de voir cette industrie regagner de la compétitivité. pour soutenir le commerce extérieur. Malgré l’amélioration récente 6 de l’environnement des affaires, stimulée par l’ajustement de l’appré‐ Montée en puissance des pays émergents ciation du yen et une possible sortie de la déflation, la question de la Les industries manufacturières japonaises sont à la croisée des che‐ détérioration à moyen et long terme de la compétitivité des industries mins tout d’abord en termes d’approvisionnement où l’on constate manufacturières reste pertinente. A cela s’ajoute la perspective d’une que la concurrence avec les pays émergents s’intensifie encore du fait accélération de l’augmentation du coût de l’énergie qui pourrait déci‐ de la numérisation des produits et des procédés de fabrication qui leur der les entreprises à délocaliser leur production à l’étranger. facilitent l’accès à la production. Leur usage nécessitant peu de quali‐ En 2012, le Japon a enregistré le plus important déficit de sa balance fication, les imprimantes 3D pourraient révolutionner les processus de commerciale (6 900 milliards de yens), en partie à cause de l’accrois‐ fabrication dans le monde entier, une fois que la réduction des coûts sement des importations d’énergies fossiles (gaz naturel, pétrole aura accéléré leur diffusion. Pour les entreprises manufacturières ja‐ brut, etc.) et de la détérioration de la compétitivité de ses principales ponaises, cette technologie sera‐t‐elle une menace ou bien une chance industries, notamment le secteur électronique. L’industrie automobile d’améliorer leur compétitivité ? conserve un excédent important, mais celui‐ci pourrait se réduire avec D’autre part, en termes de débouchés commerciaux, le marché do‐ le développement des productions locales et l’augmentation du re‐ mestique stagne du fait de l’évolution des préférences de consomma‐ cours à des pièces détachées importées. On estime que près de tion et de la baisse de la population, alors que les marchés émergents 70 % des sociétés cotées fabriquent à l’étranger, ce phénomène s’ac‐ augmentent rapidement. Cibler les marchés émergents en tant que compagnant d’une diversification des activités délocalisées qui pour‐ plateforme à l’international doit être envisagé comme une solution rait s’accélérer et concerner non seulement la production de masse, pour faire face à cette tendance forte. Convaincu que l’Asie serait un mais aussi la conception, la R&D et d’autres fonctions primordiales. marché prometteur, Terra Motors Corp., un fabricant japonais de motos électriques, a ainsi installé des filiales et des sites de production ÉVOLUTION DE LA BALANCE COMMERCIALE DU JAPON dans le projet du gouvernement philippin de taxi électrique tricycle, a 35 (unité: 1 000 milliards de yens) mis en place une production locale annuelle de 10 000 unités et déve‐ 30 loppé son propre réseau commercial. Elle espère aujourd’hui étendre 25 20 15 7,2 7,7 0 10,7 Equipements de transport Machines électriques Machines 3,0 8,7 7,6 12,7 6,6 8,8 -2,6 -5 -10 les 3 principaux piliers de l'export 7,8 10 5 -6,9 -7,9 -15 -20 1er déficit de la balance commerciale depuis 31 ans Matières premières nécessaires à la conclusion de partenariats économiques et de la ré‐ Energies fossiles glementation, autant d’obstacles pointés du doigt par les investisseurs Balance totale -20,6 1990 2000 2005 2010 2011 -23,1 2012 Corriger les faiblesses Produire au Japon coûte plus cher que dans d’autres pays à cause des -14,1 -30 ses activités à d’autres pays d’Asie. Produits chimiques Produits manufacturés Produits alimentaires Divers -25 -35 au Vietnam et aux Philippines en 2012. L’entreprise s’est impliquée effets des taux de change, des contraintes énergétiques, des délais étrangers. Si le Japon peut se vanter de ses clusters industriels, l’envi‐ ronnement des affaires présente plusieurs points faibles, notamment des infrastructures industrielles trop onéreuses et une main d’œuvre trop peu féminisée où les fonctions managériales pourraient être op‐ timisées. Comparé aux autres grandes puissances, le Japon a aussi un Source : Trade Statitics of Japan, Ministry of Finances degré de mondialisation moindre, alors que c’est un des indicateurs Le journal de Jetro Paris / 4e trimestre 2013 de la compétitivité. Cela est en partie dû à une grande dépendance ont investi chacun en moyenne 4 108 milliards de yens dans la R&D vis‐à‐vis du marché domestique. Ainsi, dans l’industrie électronique, le (12 325 milliards de yens en cumulé), contre 3 476 pour le coréen Sam‐ ratio des ventes à l’étranger des entreprises japonaises est inférieur à sung. En 2011, ce montant s’est établi à 3 695 milliards de yens en celui des entreprises coréennes. Les partenariats économiques inter‐ moyenne pour chacune des entreprises japonaises, alors que Samsung nationaux, dans lesquels le Japon s’est engagé ces dernières années a engagé la même année 7 173 milliards de yens. En mutualisant leurs (accords de libre‐échange en Asie et avec l’Union européenne, Trans‐ efforts, les dépenses des trois géants japonais auraient atteint Pacific Partnership, etc.) se révèlent indispensables pour renforcer la 11 085 milliards de yens en 2011, dépassant celles du chaebol coréen. compétitivité des exportations japonaises et sont particulièrement im‐ Les entreprises japonaises détiennent des parts de marché impor‐ portants dans la formation de chaînes mondiales d’approvisionnement. tantes dans plusieurs marchés de niche, que ce soit dans l’automobile Certains secteurs doivent faire l’objet d’une transformation de leur (faisceaux de câblage, vitres, etc.) ou dans l’électronique et les semi‐ modèle économique. Par exemple, les fabricants de téléviseurs, très conducteurs (matériaux photorésistants, films de protection, …). C’est nombreux sur le marché, perdent des parts de marché face à une grâce à de telles technologies inégalées qu’elles parviendront à garder concurrence sévère au niveau des prix. Externaliser certaines fonc‐ un haut niveau de compétitivité face aux autres pays. tions ou engager des restructurations visant à regrouper les investis‐ Afin de maintenir un environnemnent économique capable d’encoura‐ sements en R&D ou en capitaux, aujourd’hui insuffisants face à la ger la R&D et les investissements de capitaux, le gouvernement japo‐ concurrence d’autres pays, notamment celle du voisin coréen, sont nais s’attelle à l’adoption de réglementations adaptées à la mise en des options que les entreprises en quête de compétitivité devraient service de nouvelles technologies. Par exemple, l’usage des véhicules envisager afin de rester des acteurs de premier plan au niveau mon‐ électriques impose le développement d’infrastructures où la sécurité dial. Au Japon, l’âge des équipements a vieilli de six ans par rapport à des individus puisse être assurée, le recours à des robots dans le secteur vingt ans en arrière et les dépenses de R&D des entreprises sont sta‐ médical nécessite une clarification des dispositions de la sécurité sociale bles dans presque tous les secteurs, alors qu’elles augmentent de et le développement et la commercialisation de biomédicaments ne façon significative en Chine et en Corée du Sud. Les entreprises japo‐ peut se faire sans une réglementation adaptée. [Isabelle Comtet] naises ont de plus en plus tendance à chercher des revenus à court‐ EN SAVOIR + : www.meti.go.jp/english/report/data/monodzukuri2013 terme de leurs activités de R&D. En 2003, Panasonic, Sharp et Sony _outline.pdf A VOS AGENDAS DU 3 AU 6 DÉCEMBRE 2013 Jetro organise le pavillon Japon à Pollutec Horizons, salon des éco‐technologies, de l'énergie et du développement durable, à Paris Nord‐Villepinte (lire également en pages 4 et 5). Une conférence de présentation des technologies japonaises est prévue le 3 décembre de 11h30 à 12h15 dans l’espace Forum Ville Durable. CONTACT : [email protected] 17 DÉCEMBRE 2013 Jetro, Ubifrance et l’Afii organisent à Paris un séminaire consacré aux clés du succès dans les partenariats entre le Japon et la France. Trois tables‐rondes se pencheront sur les partenariats commerciaux, sur ceux réalisés en termes d’investissement et enfin sur les partenariats de R&D. Des témoignages d’entreprises françaises et japonaises illustreront chaque thème (lire également en page 8). CONTACTS : [email protected] ou [email protected] DU 24 AU 28 JANVIER 2014 Jetro soutient les entreprises japonaises participant à Maison & Objet, salon mondial de la décoration, à Paris‐Nord Villepinte. CONTACT : prs‐[email protected] 7 DU 1ER AU 4 FÉVRIER 2014 Jetro, en collaboration avec MPAJ (Music Publishers Association of Japan), organise la participation d’entreprises japonaises au Midem, marché international de la musique, à Cannes. CONTACT : [email protected] OPPORTUNITÉS DE FORMATION AU JAPON Le Centre UE‐Japon pour la Coopération industrielle, fondé par la Commission européenne et le Meti avec le soutien de Jetro, propose des programmes de formation au Japon et en Europe, destinés aux cadres de l'industrie. ‐ Formation de 4 à 5 semaines au Japon : « HRTP – Japan Industry Insight ». Pour comprendre les structures industrielles et commerciales au Japon et exporter/mieux vendre vos produits au Japon. Prochaine session : du 12 mai au 6 juin 2014 (date limite d’inscription : le 13 février 2014) ‐ Formation d’une semaine au Japon : « Challenge Towards World Class Manufacturing – WCM ». Pour améliorer la productivité de votre entreprise et acquérir une meilleure connaissance des méthodes de production japonaises (kaizen, etc…) Prochaines sessions : du 30 juin au 4 juillet 2014 (date limite de candidature : 27 mars 2014) et du 6 au 10 octobre 2014 (date limite d’inscription : 2 juin 2014) ‐ Formation WCM en Europe : Séminaire de 2 jours en Autriche : « Driving competitiveness in EU ». Rester compétitif grâce aux techniques de production en visitant une entreprise (Kostwein Maschinenbau GmbH) appliquant les techniques de production japonaises en Europe. Prochaine session : les 19 et 20 février 2014 (date limite d’inscription : le 9 décembre) CONTACT : Céline Godart (c.godart@eu‐japan.eu) ou www.eu‐japan.eu/business‐programmes HORIZONS JAPON A vos agendas ! Le 17 décembre La visite d’Etat du président de la République française au Japon au mois de juin a donné lieu à la signature d’un accord‐ cadre entre Ubifrance, Jetro et l’Afii afin d’accroître les échanges entre la France et le Japon. Cet accord officialise la collaboration de Jetro avec Ubifrance d’une part, dans son ac‐ tion en faveur des PME‐ETI à l’international, et l’Afii d’autre part, dans ses actions d’accompagnement des investisseurs étrangers en France. Cette coopération élargie devrait permet‐ tre de promouvoir les investissements français vers le Japon et accompagner les entreprises japonaises à développer leur business sur le marché français. Ainsi, les trois organismes ont décidé d’organiser un atelier d’envergure dans la matinée du mardi 17 décembre (de 8h à 13h) dans les locaux d’Ubifrance pour mieux comprendre les clés du succès de partenariats franco‐japonais. Des PME et grandes entreprises françaises et japonaises, certaines d’entre elles venues tout spécialement du Japon pour cette occasion, 8 vous livreront leur expérience de partenariat. Pour les PME françaises, nous pouvons déjà citer la présence de Canevaflor (qui a développé un mur végétal dépolluant), de Neediz (dans l’édition d’applications métier dans le cloud,) ou encore de Ciel et Terre (centrales solaires flottantes). Du côté des entreprises japonaises, vous pourrez bénéficier de l’éclairage d’Oigen Foundry, dans les produits en fonte, ou encore de Takashima Sangyo pour les instruments de précision. Les grandes entre‐ prises françaises et japonaises seront aussi présentes avec le groupe Fives, Rakuten, Eurocopter, Toray Industries ou encore Toshiba. Le positionnement à l’international des pôles de com‐ pétitivité sera souligné notamment par Agri Sud‐Ouest Inno‐ vation, pôle de compétitivité pour l’agriculture et l’agro‐industrie, partenaire d’un cluster japonais de Kyushu. [Patricia Cohen] EN SAVOIR + : Si vous êtes une entreprise et désirez plus de détails sur cet atelier d’information, contactez Jetro au 01 42 61 27 27. Les idoles : un phénomène de société Au Japon, les idoles (prononcez aïdoru) sont des artistes dont le concept remonte aux années d’après‐guerre quand les or‐ phelins de la rue tentaient de survivre. Quiconque ayant un don de chant ou de danse tentait sa chance dans les cabarets. La plus célèbre enfant star fut Misora Hibari, devenue l’icône de l’industrie du divertissement d’après‐guerre, qui a poussé des millions de jeunes à rêver d’une vie meilleure. Les années 1980 ont vu le phénomène exploser : de jeunes starlettes se produi‐ saient en solo, entourées de danseurs qui valorisaient leur per‐ formance. Pourtant l’envers du décor est moins reluisant. Aujourd’hui encore, être une idole est épuisant, souvent avilis‐ sant et exige une détermination farouche et une discipline de fer. Quand elle faisait encore partie du groupe, un des membres d’AKB48, n°1 actuel au Japon, avait la réputation de ne dormir que deux heures par jour et de s’alimenter avec seulement 800 calories. La rumeur disait aussi que l’agence produisant le groupe accaparait plus de 60 % de ses revenus, voire 85 %. La tendance actuelle est aux groupes de chanteurs qui se produisent en concert dans tout l’archipel. En fait, le succès fracassant du groupe AKB48 fondé par le producteur Akimoto Yasushi a bouleversé le marché. Le nombre des membres du groupe ‐ 48 ‐ permet une rotation tout à fait inédite et une or‐ ganisation quasi industrielle. Cette stratégie a fait des émules jusqu’en Corée du Sud où des écoles spéciales sont mainte‐ nant créées, en marge de l’enseignement classique, pour ab‐ sorber le plus tôt possible ceux et celles qui rêvent de devenir des idoles. La compétition est plus ardue que jamais et les gains par idole se réduisent à une fraction de ce que gagnait auparavant une idole en solo. Du côté des fans, les changements ont été tout aussi radicaux. Etre fan n’est plus réservé aux jeunes générations, de plus en plus d’hommes proches de la cinquantaine se prenant au jeu. Eux aussi deviennent de véritables supporters, assistent aux concerts, sont assidus au blog de leur idole et suivent sa car‐ rière pas à pas. Etre une idole, métier qui semble avoir gagné en respectabilité, reste cruel et éphémère. [Caroline Artus] SOURCE : « The Japan Journal », septembre 2013. Directeur de la publication : Koji Toyokuni. Rédacteur en chef : Daisuke Mizuno. Rédaction/publication : Isabelle Comtet ([email protected]). Les articles expriment les opinions des rédacteurs et ne reflètent pas nécessairement l’opinion du Jetro. Dépôt légal : 4 e trimestre 2013. N° ISSN : 1254‐6666. Publication Jetro Paris ‐ Organisation japonaise du commerce extérieur 27, rue de Berri 75008 Paris. Tél. : 01 42 61 27 27. E‐mail : info‐[email protected] Internet : http://www.jetro.go.jp/france ‐ Toute reproduction totale ou partielle des articles en vue de leur publication ou de leur diffusion par quelque moyen et sous quelque forme que ce soit, même à titre gratuit, est strictement interdite sans autorisation écrite préalable.