Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie
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Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie
FICHE MÉMO Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge RAPPORT D’ÉLABORATION Octobre 2015 La méthode d’élaboration des fiches mémo est une méthode pour produire des recommandations ou messages clés dans un temps court (6 mois environ) et dans un format court (recto-verso). Les fiches mémo s’inscrivent dans un objectif d’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins. Les fiches mémo ne sauraient dispenser le professionnel de santé de faire preuve de discernement dans la prise en charge du patient qui doit être celle qu’il estime la plus appropriée, en fonction de ses propres constatations et des préférences du patient. Cette fiche mémo a été élaborée selon la méthode décrite dans le guide méthodologique de la HAS disponible sur son site : Méthode d’élaboration des fiches mémo. La recherche documentaire est précisée en annexe 1. Tableau 1. Grade des recommandations A Preuve scientifique établie Fondée sur des études de fort niveau de preuve (niveau de preuve 1) : essais comparatifs randomisés de forte puissance et sans biais majeur ou méta-analyse d’essais comparatifs randomisés, analyse de décision basée sur des études bien menées. B Présomption scientifique Fondée sur une présomption scientifique fournie par des études de niveau intermédiaire de preuve (niveau de preuve 2), comme des essais comparatifs randomisés de faible puissance, des études comparatives non randomisées bien menées, des études de cohorte. C Faible niveau de preuve Fondée sur des études de moindre niveau de preuve, comme des études cas-témoins (niveau de preuve 3), des études rétrospectives, des séries de cas, des études comparatives comportant des biais importants (niveau de preuve 4). AE Accord d’experts En l’absence d’études, les recommandations sont fondées sur un accord entre experts du groupe de travail, après consultation du groupe de lecture. L’absence de gradation ne signifie pas que les recommandations ne sont pas pertinentes et utiles. Elle doit, en revanche, inciter à engager des études complémentaires. La fiche mémo est téléchargeable sur www.has-sante.fr Haute Autorité de Santé Service communication – information 2, avenue du Stade de France – F 93218 Saint-Denis La Plaine Cedex Tél. : +33 (0)1 55 93 70 00 – Fax : +33 (0)1 55 93 74 00 Ce document a été adopté par le Collège de la Haute Autorité de Santé en octobre 2015. © Haute Autorité de Santé – 2015 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge Table des matières Préambule ...................................................................................................................................... 4 1. 1.1 1.2 1.3 Données issues de la recherche documentaire ................................................................ 5 Généralités ....................................................................................................................................... 5 Recommandations publiées ............................................................................................................. 9 Traitement des urétrites et cervicites non compliquées selon les recommandations françaises et internationales........................................................................................................... 14 2. Version soumise aux parties prenantes........................................................................... 23 3. Avis des parties prenantes ............................................................................................... 25 4. 4.1 4.2 Validation ........................................................................................................................... 34 Avis de la commission .................................................................................................................... 34 Adoption par le Collège de la HAS ................................................................................................. 34 Annexe 1. Recherche documentaire............................................................................................................... 35 Références ................................................................................................................................... 37 Participants ................................................................................................................................... 39 Remerciements ............................................................................................................................. 39 Fiche descriptive ........................................................................................................................... 40 HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 3 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge Préambule Contexte d’élaboration Le thème « Traitement des urétrites et cervicites non compliquées » est inscrit au programme 2015 de la HAS. Il est dans la continuité des travaux déjà engagés par la HAS sur la prescription des antibiotiques en premier recours. Il fait suite à une demande de la Direction générale de la santé (DGS) intitulée : « Stratégie de traitement des urétrites et cervicites non compliquées en médecine ambulatoire en particulier pour Neisseria gonorrhoeae dans un contexte d’augmentation des résistances aux antibiotiques », dans le cadre du plan national d’alerte sur les antibiotiques 2011-2016 mis en place par le ministère de la Santé qui vise à une juste utilisation des antibiotiques. Il existe des recommandations françaises et internationales de prise en charge thérapeutique des infections à Neisseria gonorrhoeae qui font l’objet d’un consensus. La recrudescence des gonococcies dans le monde et en France et l’augmentation de la résistance aux antibiotiques expliquent la nécessité de mettre à disposition des professionnels de santé des informations claires et précises pour une prescription appropriée des antibiotiques selon les recommandations de prise en charge probabiliste de ces infections. Objectif de la fiche mémo L’objectif est de mettre à disposition des médecins des recommandations pour une juste prescription des antibiotiques dans les urétrites et cervicites non compliquées. HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 4 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge 1. Données issues de la recherche documentaire 1.1 Généralités 1.1.1 Épidémiologie Les agents infectieux le plus souvent isolés en France au cours des urétrites et des cervicites non compliquées sont Neisseria gonorrhoeae (gonocoques) et Chlamydia trachomatis seuls ou associés entre eux. Les agents infectieux moins fréquemment en cause sont Trichomonas vaginalis et Mycoplasma genitalium. Ils sont à l’origine d’infections sexuellement transmissibles. ► Infections à gonocoques Cette partie a été rédigée à partir d’une étude de l’évolution des résistances du gonocoque aux antibiotiques en France de 2001 à 2012 (1) complétée par les résultats d’une étude de surveillance des infections à gonocoques en France entre 1996 et 2009 (2). L’infection à gonocoques ou gonococcie est habituellement une infection génitale non compliquée (des localisations extra-génitales pharyngées ou ano-rectales peuvent être associées à l’infection génitale). Cependant, l’infection à gonocoques peut être à l’origine de complications graves et faciliter la transmission du VIH. L’incidence de la gonococcie du fait d’une incubation courte et d’une symptomatologie bruyante chez l’homme représente un indicateur sensible du relâchement des comportements sexuels de prévention et un signal d’alerte précoce par rapport au risque accru d’infection par le VIH. Une progression des gonococcies En France, la surveillance des infections à gonocoques est réalisée par deux réseaux sentinelles volontaires : • • le réseau RésIST : constitué de cliniciens des centres d’information, de dépistage et de diagnostic des IST (Ciddist), qui envoient à l’InVS des questionnaires avec les données cliniques, thérapeutiques et comportementales documentées pour chaque patient ; le réseau national des gonocoques - réseau Rénago : constitué de laboratoires qui envoient les souches isolées au Centre national de référence (CNR) des gonocoques avec une fiche d’informations épidémiologiques pour chaque patient. Les patients sont diagnostiqués majoritairement en médecine de ville. Les cas déclarés par les microbiologistes du réseau sont diagnostiqués par culture ou par un test de biologie moléculaire (test d’amplification des acides nucléiques - TAAN). Le CNR teste la sensibilité des gonocoques à six antibiotiques. La sensibilité est évaluée par la concentration minimale inhibitrice (CMI). Les données de surveillance du réseau Rénago montrent que le nombre de gonocoques isolés par laboratoire chaque année augmente régulièrement depuis 2001 (tableau 2). La tendance à la hausse des infections à gonocoques concerne les deux sexes et affecte l’ensemble des régions (Nguyen 2011, InVS 2007, Gallay 2008) (2-4). HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 5 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge Tableau 2. Évolution du nombre de souches de gonocoques isolées par an et du nombre moyen de gonocoques isolés par laboratoire actif et par an en France d’après les données Rénago, France, 2001-2012 (Nguyen 2011, InVS 2007, Gallay 2008, La Ruche 2014 (1-4)) 2001 Nombre de souches de gonocoques isolées/an 322 Nombre moyen de gonocoques isolés/ laboratoire/an 1,5 2002 2003 2005 2006 2008 718 1,6 2,0 2,5 3,75 4,16 TAAN (utilisé comme méthode exclusive de diagnostic) en % de patients Nombre de laboratoires participant à la surveillance 2009 2010 2011 2012 1 422 1 807 2 211 2 961 7,5 13,7 28,4 161 132 6,32 1,9 97 151 210 TAAN : test d’amplification des acides nucléiques. Entre 2001 et 2012, 13 386 cas d’infections à gonocoques ont été déclarés par les laboratoires du réseau Rénago dont 11 920 ont été diagnostiqués par culture. Parmi ces cas, 10 501 souches ont été envoyées au CNR, dont 8 649 ont pu être remises en culture. Le nombre de cas d’infections à gonocoques rapporté par RésIST est passé de 99 en 2004 à 534 en 2010 (le nombre de sites participant à ce réseau est passé de 7 à 45 sur la même période) (5). Caractéristiques des patients Les hommes étaient largement majoritaires (sur la période 2001-2009, les femmes représentaient 13 % des cas, mais leur proportion, en augmentation, a atteint 31 % en 2012). La tranche d’âge la plus touchée était celle des 15-34 ans. L’âge médian chez les hommes était de 30 ans sur la période 2001-2009, il a diminué à 26 ans en 2012 ; l’âge médian chez les femmes était de 24 ans sur la période 2001-2009, il a diminué à 21 ans en 2012 (1, 2). L’information sur le caractère symptomatique ou non de l’infection n’était pas renseignée dans 26 % des cas chez l’homme et dans 43 % des cas chez la femme. Quand l’information était disponible, l’infection était le plus souvent symptomatique chez l’homme (98 %) et chez la femme (76 %) (1, 2). Il a été rapporté à partir de RésIST que la progression des infections à gonocoques sur la période 2001-2009 existait quelle que soit l’orientation sexuelle des patients (hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, hommes hétérosexuels, femmes hétérosexuelles) et que l’utilisation systématique d’un préservatif était insuffisamment appliquée (2). En conclusion, il y a eu une augmentation du nombre d’infections à gonocoques déclarées au sein du réseau Rénago sur la période 2000-2012. Cette augmentation a été attribuée à plusieurs HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 6 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge facteurs qui sont : un accroissement réel des infections, une augmentation de la détection par TAAN, une augmentation du nombre de laboratoires participants et le regroupement des laboratoires (1). Incidence des gonococcies L’estimation du nombre de gonococcies en France en 2012 a été réalisée à l’occasion d’un contrôle national de qualité des laboratoires de bactériologie par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et l’InVS (6). Le taux de participation des laboratoires en métropole et DOM a été de 96 % (1 342/1 399). Pour calculer le taux d’incidence, le nombre total d’infections à gonocoques extrapolé à partir des données des laboratoires répondants (soit 15 100 gonococcies) a été rapporté à la population française âgée de 15 à 59 ans (tranches d’âge regroupant 98 % des cas de gonococcies diagnostiqués en France). Le taux d’incidence des gonococcies était de 39 pour 100 000 personnes de 15 à 59 ans (IC 95 % : 36,541,5), plus élevé dans les DOM qu’en métropole (respectivement 88 et 37 pour 100 000 personnes). Ce taux d’incidence sous-estime la réalité car les cas biologiquement confirmés ne représentent qu’une partie des infections. Une augmentation des résistances aux antibiotiques Le CNR a testé la sensibilité aux antibiotiques de 8 649 souches de gonocoques entre 2001 et 2012 (1). • Pénicilline G : la proportion de souches résistantes a fluctué entre 10 % et 21 % entre 2001 et 2012 (moyenne : 13 %). En 2012, elle était de 13,6 % [intervalle de confiance à 95 % (IC 95 %) : 11,6-15,7], et seulement 26 % des souches de gonocoques étaient sensibles à la pénicilline (du fait des souches intermédiaires). • Tétracycline : la proportion de souches résistantes a augmenté de 29 % à 56 % entre 2001 et 2012. En 2012, 17 % des souches de gonocoques restaient sensibles à la tétracycline. • Ciprofloxacine : la proportion de souches résistantes a augmenté de 14 % en 2001 à 47 % en 2006. Elle était de 39,1 % en 2012 (dont 37,4 % de résistance de haut niveau définie par une CMI ≥ 1 mg/L ; et 1,7 % de résistance de bas niveau). • Spectinomycine : aucune souche résistante n’a été détectée entre 2001 et 2012. • Cefixime : la proportion de souches résistantes (CMI > 0,125 mg/L) était inférieure à 1 % jusqu’en 2011. Elle était de 0,7 % en 2011. Elle a augmenté à 3 % [IC 95 % : 2,1-4,2] en 2012. Les valeurs hautes de CMI (≥ 0,125 mg/L) ont augmenté régulièrement entre 2008 et 2012. • Ceftriaxone : deux souches sur les 8 649 testées ont été résistantes à la ceftriaxone (CMI > 0,125 mg/L) en 2010 (dont une était un échec thérapeutique du cefixime (7)) ; mais aucune en 2011, ni en 2012. Les valeurs hautes de CMI (≥ 0,125 mg/L) n’ont pas augmenté en 2011 et 2012. • Multirésistance : exceptionnelle entre 2001 et 2011 (5 souches en tout sur cette période), la proportion de souches multirésistantes a augmenté à 1,6 % [IC 95 % : 1-2,6] en 2012. La proportion de souches de gonocoques ayant une sensibilité abaissée pour le cefixime (définie par une CMI ≥ 0,094 mg/L) était de 6,4 % (385/6 004, cefixime testé à partir de 2008). Cette baisse de sensibilité était 2,7 fois plus fréquente en 2012 que sur la période 2001-2009 (p < 0,001). La proportion de souches de gonocoques ayant une sensibilité abaissée pour la ceftriaxone (définie par une CMI ≥ 0,032 mg/L) était de 6,4 % (554/8 645). Cette baisse de sensibilité était en augmentation en 2010, 2011 et 2012 par rapport à la période 2001-2009, particulièrement en 2010 (où elle était multipliée par 2,5 (p < 0,001). Pour ces deux molécules, la sensibilité abaissée augmentait avec l’âge des patients et elle était quatre fois plus fréquente pour les souches pharyngées que pour les souches urétrales (OR : 4,21 [IC 95 % : 1,62-10,91] ; p = 0,003). HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 7 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge En résumé, il existait une progression régulière de baisse de la sensibilité au cefixime entre 2010 et 2012 ; et la proportion de souches de gonocoques résistantes au cefixime (CMI > 0,125 mg/L) a été multipliée par 4 entre 2011 et 2012, toutefois en 2012 cette proportion restait inférieure à 5 %. À l’étranger Aux États-Unis, l’évolution de la sensibilité aux antibiotiques des gonocoques entre 2006 et 2012 a été décrite à partir d’un système sentinelle étendu à tout le territoire (Gonococcal Isolate Surveillance Project - GISP) surveillant la sensibilité aux antibiotiques des souches de gonocoques isolées à partir des prélèvements urétraux d’hommes symptomatiques âgés de 25 à 30 ans (8). • • • • La proportion de souches ayant une diminution de la sensibilité au cefixime (CMI ≥ 0,25 µg/mL) a augmenté de 0,1 % en 2006 à 1,4 % en 2010-2011, elle était de 1,1 % en 2012. La proportion de souches ayant une diminution de la sensibilité à la ceftriaxone (≥ 0,125 µg/mL) a augmenté de 0,1 % en 2006 à 0,3-0,4 % entre 2009 et 2012. Il n’y avait pas d’évolution de la sensibilité à l’azithromycine (CMI ≥ 2 µg/mL : 0,2 %-0,5 %). La prévalence de la résistance restait élevée pour la pénicilline (11,2 %-13,2%), la tétracycline (16,7 %-22,8 %) et la ciprofloxacine (9,6 %-14,8 %). En 2012, 20 États membres de l’Union européenne ont participé à l’European Gonococcal Antimicrobial Surveillance Programme (Euro-GASP) (9). Au total, 1 927 souches de gonocoques ont été collectées et testées. La plupart des souches (84 %) ont été isolées à partir de prélèvements d’hommes. La proportion de souches de gonocoques ayant une sensibilité diminuée au cefixime a baissé de 7,6 % en 2011 à 4 % en 2012 (seuil > 0,125 mg/L). Des souches avec ce phénotype ont été détectées dans 14 pays (nombre de pays en diminution par rapport à 2011). Trois souches de gonocoques ayant une sensibilité diminuée à la ceftriaxone (> 0,125 mg/L) ont été détectées contre 10 souches en 2011. (Cette diminution a été également observée en France en 2013. Selon les chiffres du réseau Rénago au 31/12/2013, la proportion de souches de gonocoque résistantes au cefixime était de 1,7 % (chiffres non précisés). Et il n’y a pas eu de cas rapporté de résistance à la ceftriaxone (6)). En résumé, après une augmentation alarmante de la résistance des gonocoques aux céphalosporines de troisième génération entre 2010 et 2012, il a été observé en Europe et en France une légère baisse de cette résistance en 2013. Conclusion • • • • Des données de surveillance des infections à gonocoques, il résulte que les pénicillines, les cyclines (dont la doxycycline) et les fluoroquinolones (dont la ciprofloxacine) ne peuvent plus être utilisées pour le traitement probabiliste des urétrites et cervicites non compliquées. La spectinomycine1, compte tenu des échecs cliniques (une fois sur deux) en cas de localisation pharyngée, est un traitement de deuxième intention en cas d’allergie aux bêtalactamines. Le cefixime, en raison des données de résistance et des échecs thérapeutiques qui ont été rapportés pour des souches de Neisseria gonorrhoeae en Asie, en Europe, en Afrique du Sud et au Canada (10), ne devrait être utilisé qu’en dernier recours. La ceftriaxone est l’antibiotique à utiliser en première intention. ► Infections à Chlamydia Cette partie a été rédigée à partir des données de surveillance des infections sexuellement transmissibles de l’InVS (6). La surveillance des infections uro-génitales à Chlamydia trachomatis est réalisée par le réseau de laboratoires Rénachla. En 2013, les patients du réseau Rénachla ont été diagnostiqués 1 Il y a des signaux de tensions en approvisionnement avec cet antibiotique, les industriels pourraient vouloir en arrêter la production (cf. 3. Avis des parties prenantes). HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 8 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge majoritairement (51 %) dans des structures spécialisées : centres de dépistage anonyme et gratuit (CDAG), Ciddist ou centres de planification et d’éducation familiale (CPEF). Le nombre d’infections uro-génitales à Chlamydia a continué d’augmenter chez l’homme comme chez la femme dans les sites à participation constante les 3 dernières années. Cette augmentation reflète en partie un accroissement des pratiques de dépistage. Les femmes ayant une infection uro-génitale à Chlamydia étaient plus jeunes que les hommes : âge médian de 22 ans contre 25 ans. Les tranches d’âge les plus touchées sont les 15-24 ans chez les femmes et les 20-29 ans chez les hommes. En 2012, en France, le taux d’incidence des infections à Chlamydia était de 257 pour 100 000 personnes de 15 à 49 ans (IC 95 % : 156-358), plus élevé dans les DOM qu’en métropole (respectivement 522 et 249 pour 100 000 personnes). Le taux d’incidence a été calculé à partir du nombre total d’infections à Chlamydia extrapolé à partir des données des laboratoires répondants (soit 77 000), rapporté à la population française âgée de 15 à 49 ans (tranches d’âge regroupant 98 % des cas d’infections à Chlamydia diagnostiquées en France). 1.1.2 État des lieux sur les pratiques et l’organisation de la prise en charge Il n’y a pas eu d’enquête récente en France sur les prescriptions de céphalosporines de troisième génération dans le traitement des urétrites non compliquées. La seule étude identifiée à ce sujet a eu pour objectif de décrire les pratiques de traitement antibiotique des patients ayant des symptômes évocateurs d’urétrite non compliquée en médecine générale (11). Elle a été conduite entre juin et août 2008 auprès des médecins généralistes du réseau sentinelles. Le but était de déterminer si les généralistes avaient abandonné la prescription des fluoroquinolones en première intention qui n’était plus recommandée à partir de 2005. Les auteurs ont fait une vignette clinique d’un homme ayant des signes d’urétrite gonococcique typique pour amener des questions sur le traitement antibiotique. Ils ont envoyé ce questionnaire à un échantillon aléatoire de 1 000 médecins généralistes. Seuls 20 % des généralistes (66/350 répondants à l’enquête) ont prescrit dans ce cas clinique fictif les antibiotiques de première ligne recommandés pour le traitement simultané antigonococcique et anti-chlamydia (selon les recommandations de l’Afssaps 2005 qui ont été réitérées en 2008). 1.2 Recommandations publiées L’Afssaps a publié en 2008 une mise au point sur le traitement antibiotique probabiliste des urétrites et cervicites non compliquées (12). Il s’agit d’une actualisation des recommandations qu’elle avait élaborées en 2005. Les recommandations publiées depuis 2008 sont celles : • • • • • • • du comité d’infectiologie de l’Association française d’urologie (CIAFU) (13) ; de la British Association for Sexual Health and HIV (BASHH) (14) : ces recommandations sont une actualisation des recommandations publiées en 2005 par la BASHH. Elles sont destinées aux médecins de deuxième recours ; des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) (10) : le CDC a décidé d’actualiser ses recommandations publiées en 2010 ; les recommandations européennes élaborées en 2012 (15) ; de l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) : le chapitre sur les infections gonococciques des Lignes directrices sur les infections transmissibles sexuellement a été révisé en juillet 2013 (16) ; du Royal College of General Practitioners : ces recommandations sont une adaptation des recommandations de la BASHH (destinées aux médecins de deuxième recours) pour une utilisation pragmatique en soins de premier recours (17) ; de la Commission fédérale pour la santé sexuelle (CFSS) (18). HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 9 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge Ces recommandations sont présentées dans le tableau 3. Les recommandations de l’European Association of Urology n’ont pas été retenues car elles s’appuient sur les recommandations du CDC de 2002 qui ont été actualisées depuis (19). Les recommandations de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) (20) sur le traitement pharmacologique des infections transmissibles sexuellement mises à jour en 2013 n’ont pas été retenues car elles sont une adaptation des lignes directrices canadiennes sur les infections transmissibles sexuellement retenues pour cette revue (cf. ci-dessus). HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 10 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge Tableau 3. Présentation des recommandations françaises et internationales Auteur, année, référence, pays Afssaps 2008 (12) France Titre - Méthode Questions abordées Traitement antibiotique probabiliste des urétrites et cervicites non compliquées Stratégie de prise en charge thérapeutique Recherche systématique de la littérature Non précisé Gradation Non Groupe d’experts pluridisciplinaire Oui Actualisation CIAFU 2010 (13) France Recommandations de bonnes pratiques cliniques : diagnostic et traitement des uréthrites aiguës non compliquées de l’homme Quels sont les examens complémentaires à réaliser devant une suspicion ? Quels traitements antibiotiques instituer en fonction du terrain ? Quelle dose d’antibiotique administrer ? (adaptée de celle de la Société américaine des maladies infectieuses IDSA) Présentation à un groupe de travail externe Validé par la commission d’AMM Relecture par un groupe multidisciplinaire Oui Revue de littérature (systématique : non précisé) Relecture (R) – Validation externe (V) Oui Recommandations présentées publiquement et discutées au congrès français d’urologie en 2008 Pas de validation externe Quel suivi réaliser ? Diagnostic, traitement et principes de prévention des infections gonocociques anogénitales et pharyngées BASHH 2011 (14) Royaume-Uni European guideline 2013 (15) UK national guideline for the management of gonorrhoea in adults 2012 European guideline on the diagnosis and treatment of gonorrhoea S’adresse principalement aux personnes de 16 ans et plus reçues dans les services offrant des soins de niveau 3 pour la prise en charge des infections sexuellement transmissibles au Royaume-Uni Diagnostic et traitement des gonococcies en Europe Revue systématique de littérature depuis 2005 (date de publication de la précédente recommandation) Oui Spécialité et discipline non précisées dans l’article Revue systématique de littérature depuis 2008 (depuis l’élaboration de Oui Spécialité et discipline non précisées dans l’article HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 11 Consultation publique Pas de validation externe Pas de relecture Pas de validation externe Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge Auteur, année, référence, pays Titre - Méthode Europe in adults Questions abordées Recherche systématique de la littérature Gradation la précédente recommandation) Groupe d’experts pluridisciplinaire Relecture (R) – Validation externe (V) Plusieurs organismes ont contribué à l’élaboration : . European Branch of the International Union against Sexually Transmitted Infections (IUSTI Europe) . the European Academy of Dermatology and Venereology (EADV); the European Dermatology Forum (EDF) . the Union of European Medical Specialists (UEMS). . the European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC) . the European Office of the World Health Organization (WHOEurope) ASPC 2013 (16) Canada Lignes directrices sur les infections transmissibles sexuellement. Chapitre : infections gonococciques Diagnostic et traitement des infections à gonocoques Non précisé Non Oui Sexually transmitted infections in primary care Prise en charge des infections sexuellement transmissibles et du VIH Non Non Non Gonorrhée : nouvelles recommandations en matière de diagnostic et de traitement Diagnostic et traitement de la gonorrhée en cabinet et en établissement hospitalier RCGP/BASHH 2013 (17) Royaume-Uni CFSS 2014 (18) Suisse Non précisé Non HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 12 Non précisé Oui Pas de validation externe Oui Pas de validation externe Recommandations soutenues par la Société suisse d’infectiologie et la Société suisse de dermatologie et de vénérologie Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge Auteur, année, référence, pays Titre - Méthode Questions abordées Recherche systématique de la littérature CDC Sexually transmitted diseases treatment guidelines, 2015 Traitement des personnes qui ont une infection sexuellement transmissible ou à risque d‘infection sexuellement transmissible Revue systématique de la littérature à partir de Medline 2015 (10) États-Unis (actualise les recommandations de 2010) Gradation Non Groupe d’experts pluridisciplinaire Oui Relecture (R) – Validation externe (V) Relecture par un groupe d’experts cliniques et de santé publique Pas de validation externe Afssaps : Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (devenue l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé [ANSM]) ; ASPC : Agence de la santé publique du Canada ; BASHH : British Association for Sexual Health and HIV ; CDC : Centers for Disease Control and Prevention ; CFSS : Commission fédérale pour la santé sexuelle ; CIAFU : comité d’infectiologie de l’Association française d’urologie ; RCGP : Royal College of General Practitioners HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 13 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge 1.3 Traitement des urétrites et cervicites non compliquées selon les recommandations françaises et internationales Il s’agit d’un traitement probabiliste (12) (ou empirique (17)). C’est un traitement monodose, qui permet d’interrompre rapidement la contagiosité, qui peut être administré lors d’une consultation, ce qui favorise l’observance et limite la pression antibiotique, facteur de résistance (12). Il doit être efficace contre Neisseria gonorrhoeae et Chlamydia trachomatis puisque ce sont les deux bactéries le plus fréquemment en cause (12, 13, 15, 16). 1.3.1 Traitement antibiotique recommandé La ceftriaxone par voie intramusculaire en une dose unique est recommandée en première intention dans toutes les recommandations identifiées, avec des différences (tableau 4). • • • La dose préconisée de ceftriaxone est de 500 mg dans les recommandations des pays européens (France, Royaume-Uni, Suisse) (12-14, 17, 18) et dans les recommandations européennes (15) et de 250 mg dans les recommandations américaines (10) et canadiennes (16). La voie d’administration intraveineuse est préconisée uniquement dans les recommandations de l’Afssaps (12). L’azithromycine est recommandée en traitement associé à la ceftriaxone dans les infections gonococciques non compliquées dans les recommandations du Royaume-Uni (quels que soient les résultats du test de dépistage des Chlamydiae (IV, C)) (14, 17), de Suisse (18), des États-Unis (10), du Canada (16) et dans les recommandations européennes (15). Cette recommandation est fondée sur une théorie selon laquelle une association thérapeutique utilisant deux antibiotiques avec des mécanismes d’action différents permettrait d’améliorer l’efficacité du traitement (10) et de retarder potentiellement l’émergence et la progression de la résistance aux céphalosporines (10, 14, 16-18). Elle est du niveau de l’accord d’experts (niveau de preuve IV, grade C) (14, 15). L’azithromycine est recommandée en traitement associé à la ceftriaxone de préférence à la doxycycline dans les recommandations de l’ASPC (16) et du CDC en raison de la plus grande prévalence de la résistance des gonocoques à la tétracyline qu’à l’azithromycine parmi les souches isolées par le Gonococcal Isolate Surveillance Project, en particulier parmi celles ayant une CMI élevée pour le cefixime (10). Dans deux guides il est précisé que l’azithromycine sera aussi efficace en cas de co-infection par Chlamydia (15, 18), ce qui rejoint la position des recommandations françaises dans lesquelles l’azithromycine ou la doxycycline sont recommandées en tant que traitement anti-chlamydia à associer systématiquement au traitement antigonococcique en raison de la fréquence des coinfections (12, 13). La dose d’azithromycine recommandée est de 1 g par jour sauf dans les recommandations européennes où cette dose est de 2 g par jour, avec une note au sujet des effets indésirables gastro-intestinaux. Les effets indésirables gastro-intestinaux de l’azithromycine à forte dose sont évoqués dans deux autres recommandations (14, 16). L’ASPC est la seule à privilégier également en première intention l’association, par voie orale, cefixime 800 mg (niveau de preuve I, grade A) - azithromycine 1 g (NPII, grade B). 1.3.2 Autres traitements En cas de contre-indication aux bêtalactamines, le traitement préconisé est la spectinomycine2 2 g en une seule injection intramusculaire en association avec l’azithromycine 1 g dans les recommandations françaises (12, 13), du Royaume-Uni (14, 17), du Canada (16), et en 2 Il y a des signaux de tensions en approvisionnement avec cet antibiotique, les industriels pourraient vouloir en arrêter la production. HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 14 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge association avec l’azithromycine 2 g dans les recommandations européennes (15). Selon les recommandations suisses (18) et américaines (10), en cas d’allergie, il est recommandé que le médecin discute du traitement antibiotique avec un infectiologue. En cas de refus ou d’impossibilité d’administrer un traitement par voie parentérale : cefixime 400 mg en une prise orale unique. Cet autre traitement est également préconisé en association avec l’azithromycine 1 g dans les recommandations du Royaume-Uni (14, 17), du CDC (10), et en association avec l’azithromycine 2 g dans les recommandations européennes (15). Les autres traitements proposés sont : • • au Royaume-Uni, l’association cefotaxime 500 mg IM - azithromycine (14, 17) ; au Canada, l’azithromycine seule à forte dose (2 g) (16). Dans les recommandations américaines, européennes et canadiennes, les infections du pharynx sont envisagées à part (10, 15, 16). Si le traitement recommandé dans les infections du pharynx est identique à celui recommandé dans les infections ano-génitales, les autres traitements proposés dans les infections du pharynx sont plus limités. HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 15 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge Tableau 4. Traitement antibiotique des urétrites et cervicites non compliquées selon les recommandations françaises et internationales Afssaps, 2008 CIAFU, 2010 BASHH, 2011 (12) (13) (14) European guideline, 2013 ASPC, 2013 RCGP/BASHH, CFSS, 2014 CDC, 2015 (16) 2013 (17) (18) (10) (15) Schéma thérapeu- T anti- T recommandé Infections du col, Infections ano- Infections ano- tique recommandé : gonococcique - ceftriaxone 500 mg urètre, rectum chez génitales chez les génitales chez les T anti- - ceftriaxone 500 mg IM en 1 seule dose et l’adulte ou adultes et les adultes gonococcique IM en 1 injection azithromycine 1 g l’adolescent jeunes ≥ 9 ans • tique recommandé‡ 1) ceftriaxone 500 mg ceftriaxone 250 mg IM + azithromycine et azithromycine 1 g IM en 1 seule dose PLUS p.o. en 1 seule dose (IV, C) injection bilité d’un T / voie ceftriaxone 500 mg ceftriaxone 250 mg 1 g p.o. immédiate- p.o. - si CI aux bêtalacta- parentérale : cefixime IM en 1 seule dose et IM en dose unique (I, ment • azithromycine 2 g A) PLUS azithromy- p.o. en 1 seule dose cine 1 g p.o. en dose (IV, C) unique (II, B) • OU Autres T* mines : spectinomy- 400 mg en 1 prise cine 2 g IM en 1 unique p.o. p.o. en 1 seule dose injection - si allergie aux (1b, A) si IM CI ou si - si refus ou impossi- bêtalactamines : bilité d’un T / voie spectinomycine 2 g parentérale : cefixime IM en 1 injection 400 mg en 1 prise unique p.o. ou associé au T anti- ciprofloxacine 500 mg chlamydia p.o. sous contrôle de - azithromycine 1 g l’antibiogramme en 1 prise p.o. ET T anti-chlamydia - cefixime 400 mg refus du patient - spectinomycine 2 g IM en 1 seule dose (1b, A) - autres céphalosporines : cefotaxime 500 mg IM en 1 seule dose (IIb, A) Tous ces T doivent être associés à azithromycine 1 g p.o. en 1 seule dose Autres T Dans les azithromycine 1 g 2) autre T (à discuter situations de p.o. en 1 dose avec traitement le laboratoire d’analyse et l’établissement cefixime 800 mg p.o urètre, rectum IM en 1 dose unique - si refus ou impossi- T privilégié Infections du col, . Schéma thérapeu- unique • premier - ceftriaxone 500 mg IM ou IV en 1 seule T recommandé de choix - ceftriaxone 500 mg • T clinique de complexes . Autre schéma (germe résistant thérapeutique selon si ceftriaxone n’est - cefixime 400 mg en dose unique (I, A) p.o. en 1 seule dose PLUS azithromycine (Ib, A) et azithromy- 1 g p.o. en dose cefixime† 400 mg p.o cine 2 g p.o. en 1 unique (II, B) + azithromycine 1 g il est recommandé de PLUS p.o. immédiatement toujours discuter du azithromycine 1 g OU traitement p.o. en 1 seule dose spectinomycine 2 g antibiotique IM + azithromycine avec un infectiologue céphalosporines ou 1 g p.o. immédiate- ou un d’allergie à la pénicil- ment dermatologue/vénéro line (allergie immé- OU -logue expérimenté seule dose (IV, C), si ceftriaxone indisponible ou si administration AB injectables • Autre T spectinomycine 2 g IM en dose unique (I, vénérologie) l’antibiogramme, pas disponible : allergie cefixime 400 mg p.o aux antibiotiques) choisi en 1 seule dose En cas d’allergie aux ou systématiquement - doxycycline associé 200 mg/j en 2 prises - azithromycine 1 g p.o. x 7 jours en monodose p.o. - ceftriaxone 500 mg ou IM en 1 seule dose OU - doxycycline (IV, C) si azithromy- azithromycine g IM + azithromycine recommandé que le 200 mg/j en 2 prises cine indisponible ou p.o. en dose unique* 1 g p.o. immédiate- médecin discute avec p.o. x 7 jours administration par (I, A) ment impossible ou refusée par patient A) PLUS azithromycine 1 g p.o. en dose unique (II, B) cefotaxime 500 mg 2 voie orale impossible Infections du pha- spectinomycine 2 g rynx chez les IM en 1 seule dose adultes et les HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 16 diate IIgEdépendante) il est un spécialiste en maladies infectieuses Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge Afssaps, 2008 CIAFU, 2010 BASHH, 2011 (12) (13) (14) European guideline, 2013 ASPC, 2013 RCGP/BASHH, CFSS, 2014 CDC, 2015 (16) 2013 (17) (18) (10) (15) (Ib, A) azithromycine et jeunes ≥ 9 ans Infections du pha- g • rynx 2 p.o. en 1 seule dose T privilégié ceftriaxone 250 mg (IV, C) si anaphylaxie ceftriaxone 250 mg à la pénicilline ou IM en dose unique (I, PLUS allergie A) PLUS azithromy- azithromycine 1 g céphalosporines cine 1 g p.o. en dose p.o. en 1 seule dose Infections du pha- unique (III, B) rynx • • aux T recommandé ceftriaxone 500 mg Autre T cefixime 800 mg p.o en dose unique (III, IM en 1 seule dose B) PLUS azithromy- et azithromycine 2 g cine 1 g p.o. en dose p.o. en 1 seule dose (IV, C) • IM en 1 seule dose unique (II, B) OU azithromycine 2 g Autres T p.o. en 1 dose* (I, A) ceftriaxone 500 mg IM en 1 seule dose L’ASPC propose des (IV, C) si azithromy- recommandations cine indisponible ou spécifiques pour les administration par HARSAH voie orale impossible AB : antibiotique ; CI : contre-indiqué ; HARSAH : hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes ; IM : intramusculaire ; p.o. : per os ; T : traitement. * : ne devrait être envisagé comme traitement de remplacement que s’il y a des antécédents d’allergie sévère aux céphalosporines ; † : le cefixime et les autres céphalosporines orales devraient être utilisés si une injection intramusculaire est contre-indiquée ou refusée ; ‡ : les traitements recommandés devraient être utilisés avant tout. Les autres traitements peuvent être envisagés en cas d’allergie médicamenteuse notable ou d’autres contre-indications médicales aux traitements recommandés. HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 17 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge 1.3.3 Autres mesures ► Mesures générales Un prélèvement bactériologique est indispensable avant recommandations convergent sur ce point (10, 12-18) (tableau 5). traitement. Toutes les Dans les recommandations du RCGP, compte tenu de la complexité de la prise en charge des gonococcies en médecine générale il est fortement recommandé d’adresser les patients à un établissement clinique de vénérologie (17). Un traitement empirique (traitement au moment de la consultation avant d’avoir les résultats des tests) peut être adapté dans certaines circonstances (quand l’accès à un établissement clinique de vénérologie s’avère difficile). Les méthodes d’identification de Neisseria gonorrhoeae dans un contexte de prise en charge thérapeutique ont été précisées par la HAS en 2010 (21). « Chez un individu symptomatique, la culture est la méthode de référence pour le diagnostic de Neisseria gonorrhoeae. La culture peut être associée à l’utilisation des techniques d’amplification des acides nucléiques (TAAN) : • • si les conditions de transport risquent d’affecter la survie des pathogènes pour la mise en culture (principalement, délai d’acheminement et température) ; dans les localisations rectales et pharyngées. Les souches isolées par culture doivent faire l’objet d’une analyse de sensibilité aux antibiotiques. » Toutes les recommandations sont concordantes sur le fait que la prise en charge doit également intéresser le (ou les) partenaire(s) récent(s) et/ou habituel(s). Pour les infections à gonocoques, il est recommandé de dépister tous les partenaires sexuels des 60 jours précédant le début des symptômes, et de les mettre sous traitement le jour même, avant même que le résultat des tests soit connu, en raison du taux élevé de transmission (10, 15, 18). Si la dernière exposition sexuelle potentielle du patient est ˃ 60 jours avant le début des symptômes, le partenaire sexuel le plus récent devrait être dépisté (10, 15). Dans les recommandations anglaises et canadiennes, il y a une notification aux partenaires (de préférence par un conseiller en santé) : toute personne ayant eu des relations sexuelles avec le cas index (homme ayant une urétrite symptomatique) dans les 2 semaines (14, 17) ou dans les 2 mois (16) avant l’apparition des symptômes devrait être avisée, avoir un test et recevoir un traitement empirique quelles que soient les observations cliniques et sans attendre les résultats des analyses (14, 16). La recherche d’autres infections sexuellement transmissibles comporte au minimum la recherche de Chlamydiae (10, 16-18), et les sérologies de la syphilis et du VIH (10, 12, 16-18). Sont également citées la sérologie de l’hépatite B (12, 13), la sérologie de l’hépatite C en tenant compte des délais de séroconversion (12) et la recherche de condylomes (13). ► Mesures de prévention Selon les recommandations françaises, les rapports protégés (utilisation de préservatifs) doivent être préconisés pendant 7 jours après un traitement en dose unique ou jusqu’à la fin d’un traitement en plusieurs prises et jusqu’à disparition des symptômes (12, 13 26). Dans les autres recommandations, les rapports sexuels doivent être protégés ou évités (18), ou bien il est conseillé l’abstention (15, 17) pendant 7 jours. Selon les recommandations canadiennes, les rapports doivent être protégés au minimum 3 jours après la fin du traitement (16). HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 18 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge Ces mesures de prévention concernent à la fois le cas index et le ou les partenaires dans les recommandations anglaises (17), suisses (18) et américaines (10). Les rapports protégés doivent être préconisés systématiquement avec tout partenaire occasionnel ou inconnu (12). Il est conseillé de proposer la vaccination contre l’hépatite B aux patients non immunisés (12, 13, 16, 18). ► Suivi Le suivi est réalisé en consultation (12-15, 17) et au minimum il s’agit d’un suivi téléphonique (18). Le but est de : • • • • • • confirmer l’adhésion au traitement (14, 15), ou aux conseils (17) ; s’assurer de la disparition des symptômes (12-15, 17) ; rechercher des effets secondaires (14) ; rechercher une possible réinfection (14, 15) ; s’assurer de la notification au(x) partenaire(s) (14, 15, 17) ; donner les résultats des sérologies (12, 13) et les conseils de prévention (12). Selon les recommandations anglaises et européennes, un test de guérison est recommandé chez tous les patients traités pour une infection à gonocoques (14, 15, 17), tandis que selon les recommandations américaines, ce test n’est pas nécessaire chez une personne ayant eu un diagnostic de gonococcie ano-génitale non compliquée traitée selon les schémas thérapeutiques recommandés ou autre (10). En revanche, une personne ayant une localisation pharyngée traitée avec un antibiotique autre que la ceftriaxone devrait avoir un contrôle microbiologique de guérison à J7 (12, 13) ou un test de guérison 14 jours après le traitement par culture ou TAAN (10). Quand les symptômes persistent à J3 : selon les recommandations françaises, le patient doit être informé qu’il doit revenir en consultation au 3e jour pour adapter le traitement aux résultats de l’antibiogramme si nécessaire (12, 13). Quand les symptômes persistent après la fin du traitement : une culture bactérienne est recommandée (10) au moins 72 heures après la fin du traitement (14), ou entre 3 et 7 jours après la fin du traitement (15, 16, 18). Il est possible d’utiliser un TAAN lors du test de guérison, soit en plus de la mise en culture (sensibilité augmentée si la culture est négative mais spécificité variable des tests commercialisés en particulier au niveau du pharynx en raison de la présence d’espèces de Neisseria non gonococciques) (15), soit à la place d’une mise en culture si celle-ci n’est pas possible (16). Un contrôle par TAAN ne devrait pas être effectué moins de 2 ou 3 semaines suivant le traitement en raison de la possibilité de résultats faussement positifs dus à la présence de bactéries non viables (16). Une infection à gonocoques identifiée après traitement peut être due à une réinfection (10, 14) par défaut de traitement des partenaires sexuels ou suite à des rapports avec un nouveau partenaire infecté (10). Une urétrite ou une cervicite persistante peut aussi être due à un autre agent infectieux (10). Selon les recommandations canadiennes et américaines, il est conseillé de refaire un test de détection 3 mois (10) ou 6 mois (16) après le traitement chez toutes les personnes ayant eu un diagnostic d’infection gonococcique. HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 19 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge Tableau 5. Mesures générales, mesures de prévention, suivi Afssaps, 2008 CIAFU, 2010 BASHH, 2011 (12) (13) (14) European guideline, 2013 ASPC, 2013 (16) (15) RCGP/BASHH, 2013 (17) CFSS, 2014 CDC, 2015 (18) (10) Mesures générales Prélèvement bactério- Prélèvement bactério- logique indispensable logique indispensable avant traitement avant traitement (II, A) Culture bactérienne dans tous les cas de gonococcies diagnostiquées par TAAN avant traitement, si possible (non gradé) Test diagnostique indiqué (IV, C) + Un traitement sans prélèvements et échantillons préalables n’est pas recommandé Toujours réaliser un diagnostic par TAAN complété d’une mise Pour tout TAAN positif, culture bactérienne avant traitement en culture avant Notification aux des 60 derniers jours traitement Diagnostic bactériologique spécifique de N. gonorrhoeae chez toute personne à risque ou chez laquelle on suspecte une gonococcie Notification aux partenaires : Contacter les parte- en cas d’urétrite naires et leur proposer Notification aux partenaires : symptomatique chez un dépistage, un toute personne ayant l’homme, à tous les traitement et des eu des relations partenaires avec conseils pour sexuelles avec le cas Tous les partenaires Prise en charge du lesquels le patient a l’infection à gono- index dans les 60 partenaires : en cas doivent être dépistés Les partenaires récents (des) partenaire(s) eu un contact sexuel coques et à Chlamy- jours précédant d’urétrite symptoma- et traités le jour doivent être adressés récent(s) ou habituel(s) Dépister et traiter les partenaires (II, B) dans les 2 semaines dia (IV, C) l’apparition des tique chez l’homme, à même, avant même pour examen, dépistage précédentes ; ou à En cas de gonococ- symptômes devrait tous les partenaires que le résultat des et traitement probabi- leur dernier partenaire cie, tous les parte- être avisée, dépistée, dans les 2 dernières tests soit connu, en liste si délai supérieur naires des 60 jours et traitée (quelles que semaines raison du taux élevé Proposer un dépis- précédant le début soient les observa- tage et un traitement des symptômes tions cliniques et sans probabiliste anti- doivent être dépistés attendre les résultats gonococcique aux et traités (IV, C) des analyses) de transmission partenaires (IV, C) Recherche d’autres IST (sérologies syphilis, VIH, hépatite B, C) Sérologies syphilis, VIH, VHB ; recherche condylomes (II, B) Dépistage systématique d’autres IST chez les patients ayant une / ou à risque de gonococcie Recherche d’autres NA IST, Chlamydia, sérologies syphilis, VIH Recherche d’autres IST au minimum, Chlamydia, syphilis, VIH HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 20 Dépistage d’autres Recherche d’autres IST IST telles que Chla- incluant Chlamydia, mydiae, syphilis, VIH syphilis et VIH Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge Afssaps, 2008 CIAFU, 2010 BASHH, 2011 (12) (13) (14) European guideline, 2013 ASPC, 2013 (16) (15) RCGP/BASHH, 2013 CFSS, 2014 CDC, 2015 (18) (10) (17) (III, C) Mesures de prévention Rapports protégés Rapports protégés pendant 7 jours en pendant 7 jours en cas de dose unique, cas de dose unique, ou jusqu’à la fin du ou jusqu’à la fin du traitement en plu- traitement en plu- sieurs prises, et sieurs prises, et jusqu’à la disparition jusqu’à la disparition des symptômes des symptômes (II, B) Proposer la vaccina- Proposer la vaccina- tion contre l’hépatite B tion contre l’hépatite B aux patients non aux patients non immunisés immunisés (II, B) S’abstenir de relations Conseiller l’abstention de rapports sexuels jusqu’à ce que le patient et son partenaire aient accompli le traitement (IV, C) Conseiller l’abstention de contact sexuel pendant 7 jours après le traitement et jusqu’à la disparition des symptômes (IV, C) sexuelles non protégées jusqu’à 3 jours, au moins, après la fin du traitement et jusqu’à la disparition des signes et symptômes NA + NA Pas de relations sexuelles jusqu’au 7e jour après le traitement, et que les signes aient disparu et que le(s) partenaire(s) aient été traités avec succès Pour les partenaires attendre ˃ 7 jours avant de reprendre les relations sexuelles Rapports sexuels évités ou protégés, pendant 7 jours suivant l’initiation du traitement (aussi bien le cas primaire que les partenaires) et ce jusqu’à disparition des symptômes NA + (et hépatite A) S’abstenir de rapports sexuels non protégés pendant 7 jours après la fin du traitement pour le patient et son/ses partenaires et après disparition des symptômes NA Suivi Consultations de Consultation de Une consultation Une consultation . Refaire un test de Une consultation de . Réaliser au moins un . Un test de guérison suivi suivi après traitement peut après le traitement est détection 6 mois suivi a sa place pour : suivi téléphonique du n’est pas nécessaire en À J3 si les À J3 si les être utile pour (IV, C) : recommandée pour : après le traitement . confirmer l’adhésion patient cas de diagnostic de symptômes persistent symptômes persistent . confirmer l’adhésion . confirmer l’adhésion chez toutes les aux conseils, . Si persistance des gonococcie ano-génitale (pour adapter le (pour adapter le au traitement, au traitement, personnes ayant eu . confirmer la symptômes plus de 3 non compliquée traitée traitement aux traitement aux . s’assurer de la . confirmer la un diagnostic disparition des à 5 jours après selon le schéma résultats de résultats de disparition des disparition des d’infection symptômes, l’initiation du thérapeutique l’antibiogramme si l’antibiogramme si symptômes, symptômes, gonococcique . les résultats de la traitement ou si recommandé ou l’autre nécessaire) nécessaire) (III, B) .rechercher des effets . exclure une notification aux récidive après la prise schéma (cf. tableau 4) À J7 À J7 secondaires, réinfection Culture de contrôle de partenaires en charge initiale, (mais toute personne systématiquement systématiquement . rechercher une . s’assurer de la tous les sites positifs 3 répéter le diagnostic ayant une localisation pour : pour : possible réinfection, notification au à 7 jours après la fin Un test de guérison (TAAN, mise en pharyngée traitée par . vérifier la guérison . vérifier la guérison . s’assurer de la partenaire de traitement, en est nécessaire chez culture avec « l’autre schéma clinique, clinique, notification au Un test de guérison particulier pour : tous les patients ayant antibiogramme) et thérapeutique » devrait . contrôle . contrôle partenaire est recommandé dans . toute infection une gonococcie : discuter de la situation avoir un test de HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 21 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge Afssaps, 2008 CIAFU, 2010 BASHH, 2011 (12) (13) (14) European guideline, 2013 ASPC, 2013 (16) (15) RCGP/BASHH, 2013 (17) CFSS, 2014 CDC, 2015 (18) (10) microbiologique de microbiologique de Un test de guérison tous les cas pharyngée, . si TAAN, faire le test avec un spécialiste guérison 14 j après le guérison notamment guérison notamment est recommandé d’infection à . persistance des 2 semaines après le . Dans les situations traitement par culture ou en cas de localisation en cas de localisation chez tous les patients gonocoques signes traitement, si TAAN de traitement TAAN) pharyngée avec un pharyngée avec un traités pour une Quand les symptômes positif, mise en culture complexes (germe . Si les symptômes traitement autre que la traitement autre que la infection à gono- persistent culture Si TAAN seul test de . si culture, elle est à résistant, allergie aux persistent après ceftriaxone, ceftriaxone, coques (IV, C) bactérienne contrôle possible, à réaliser > 72 h après antibiotiques), traitement, effectuer une . donner les résultats . donner les résultats le traitement des sérologies, des sérologies (III, B) recommandée entre 3 effectuer pas moins contrôler l’efficacité du culture bactérienne (± Méthode et moment et 7 jours après la fin de 2 ou 3 semaines traitement par une TAAN), avec réalisation . donner les conseils du test de guérison du traitement (± TAAN après le traitement mise en culture 1 d’un antibiogramme de prévention (opinion d’experts) : 1 semaine après si semaine après . Une urétrite ou une . Si persistance des culture négative) l’initiation du cervicite persistante traitement peut être due à un autre signes : culture à réaliser au moins 72 h agent infectieux après la fin du . Une infection à traitement gonocoques après . Si patient traitement anti- asymptomatique, gonococcique peut être TAAN 2 semaines due à une réinfection après la fin du . Refaire un dépistage 3 traitement ; si TAAN mois après le traitement positif : mise en (que le partenaire ait été culture traité ou non), voire dans les 12 mois Une infection identifiée après traitement peut être due à une réinfection suivant le traitement initial à l’occasion d’une consultation médicale pour un autre motif * : personne ayant eu un contact sexuel avec le patient infecté durant les 60 jours précédant le début des symptômes. Si la dernière exposition sexuelle potentielle du patient est ˃ 60 jours avant le début des symptômes, le partenaire sexuel le plus récent devrait être traité. HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 22 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge 2. Version soumise aux parties prenantes LOGO 1 LOGO 2 LOGO 3 Fiche Mémo Traitement des urétrites et cervicites non compliquées Juin 2015 Préambule Les urétrites et cervicites non compliquées doivent être recherchées devant tout signe clinique évocateur d’infection génitale basse : - chez l’homme : urétrite avec écoulement urétral, dysurie, brûlures mictionnelles ; - chez la femme : cervicite avec leucorrhées, dysurie, dyspareunie. Les localisations pharyngées ou ano-rectales sont des atteintes extra-génitales non compliquées. Elles peuvent être associées ou non à une urétrite ou une cervicite. Les agents infectieux le plus souvent isolés en France au cours des urétrites et des cervicites non compliquées sont Neisseria gonorrhoeae (gonocoque) et Chlamydia trachomatis, seuls ou associés entre eux. Dans un contexte de recrudescence des gonococcies dans le monde et en France, et d’augmentation de la résistance aux antibiotiques, en particulier l’émergence de résistances aux céphalosporines de troisième génération, l’objectif est de mettre à disposition des professionnels de santé des messages clés pour une juste prescription des antibiotiques dans les urétrites et cervicites non compliquées. Messages clés Toute suspicion d’urétrite ou cervicite doit être confirmée par un examen microbiologique Un prélèvement bactériologique est indispensable avec réalisation d’un antibiogramme Le traitement antibiotique probabiliste doit être mis en œuvre aussitôt après le prélèvement Le traitement antigonococcique recommandé en première intention est la ceftriaxone 500 mg en une injection unique (IM ou IV) Un traitement anti-chlamydia doit être systématiquement associé HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 23 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge Comment traiter ? La prise en charge doit également intéresser le (ou les) partenaire(s) récent(s) ou habituel(s) L’établissement d’un dialogue entre le médecin et le patient sur les pratiques sexuelles et leurs risques ainsi que la manière de prévenir ces risques est indispensable 1. Traitement antibiotique recommandé Traitement antigonococcique Ceftriaxone : 500 mg en une seule injection (intramusculaire ou intraveineuse) En cas de contre-indication aux bêtalactamines : spectinomycine 2 g en une seule injection intramusculaire En cas de refus ou d’impossibilité d’administrer un traitement par voie parentérale : cefixime 400 mg en une prise orale unique Associé au traitement anti-chlamydia azithromycine : 1 g en monodose ou doxycycline : 200 mg/j en deux prises par voie orale pendant 7 jours 2. Autres mesures - prévention Des sérologies (syphilis, infection à VIH, hépatite B et C) sont à pratiquer en tenant compte des délais de séroconversion La vaccination contre l’hépatite B doit être proposée à tout patient non immunisé Les rapports protégés (utilisation de préservatifs) doivent être préconisés : pendant 7 jours après un traitement en dose unique ou jusqu’à la fin du traitement en plusieurs prises et jusqu’à disparition des symptômes de façon générale, systématiquement avec tout partenaire occasionnel ou inconnu Consultation de suivi À J3 si les symptômes persistent : le patient doit être systématiquement informé qu’il doit impérativement e revenir en consultation si les symptômes persistent au 3 jour, pour adapter le traitement aux résultats de l’antibiogramme, si nécessaire À J7 systématiquement, pour : vérifier la guérison clinique effectuer un contrôle microbiologique de guérison, notamment en cas de localisation pharyngée, avec un traitement autre que la ceftriaxone donner les résultats des sérologies Liste des recommandations sources Mise au point. Traitement antibiotique probabiliste des urétrites et cervicites non compliquées. Actualisation. Afssaps – 2008 ~ Toutes les publications de la HAS sont téléchargeables Fiche Mémo – Traitement des urétrites et cervicites non compliquées sur www.has-sante.fr | 1 HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 24 © Haute Autorité de santé mois année Recommandations de bonnes pratiques cliniques : diagnostic et traitement des urétrites aiguës non compliquées de l’homme. CIAFU - 2010 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge 3. Avis des parties prenantes COMMENTAIRES FORME Parties prenantes SFBC CNP de médicale Éléments positifs - biologie - Éléments négatifs couleurs attractives texte aéré - titre : Traitement mais le contenu du document reprend les mesures de prise en charge : diagnostic et traitement. Pour favoriser la prise de connaissance par le lecteur, la fiche memo pourrait tenir sur une feuille A4 recto uniquement. La partie préambule peut être allégée. CNGOF Collège national des gynécologues et obstétriciens français Bien rédigé Bien présenté Très clair CNR gonocoques Homogénéisation pratiques en France SFM RAS des Pas de nouveauté par rapport aux anciennes recommandations Absence de discussion des choix thérapeutiques faits en France par rapport aux recommandations européennes Absence de prise en compte des nouvelles techniques diagnostiques Faut-il garder le terme de cervicites ou définitivement parler de « endocervicites » puisqu’il s’agit, anatomiquement, d’infections de l’endocol (muqueuse cubique). COMMENTAIRES « PRÉAMBULE » SFBC CNP de médicale biologie Commentaires : C’est dans un contexte plus large de résistance aux antibiotiques dont fluoroquinolones qui sont encore utilisées à tort en première intention du traitement des gonococcies qu’il est nécessaire de rappeler les bonnes pratiques et de mettre en avant le traitement de première intention par une C3G IV. Serait-il utile de préciser que les fluoroquinolones n’ont plus leur place dans le traitement des gonococcies compte-tenu de l’essor des résistances acquises ces 15 dernières années. Le texte cite une augmentation de la résistance aux C3G pour préconiser plus loin un traitement probabiliste par C3G. C’est un peu contracdictoire ! La phrase sans « en particulier l’émergence de résistances aux céphalosporines de troisième génération », me semble moins contradictoire avec le message à faire passer aux professionnels de santé qui prennent en charge ces patients. Le préambule peut être allégé comme suis : Les urétrites et cervicites non compliquées doivent être recherchées devant tout signe clinique évocateur d’infection génitale basse : - chez l’homme : urétrite avec écoulement urétral, dysurie, brûlures mictionnelles ; - chez la femme : cervicite avec leucorrhées, dysurie, dyspareunie. Les localisations pharyngées ou ano-rectales sont des atteintes extra-génitales non compliquées. Elles peuvent être associéesou non à une urétrite ou une cervicite. Les agents infectieux le plus souvent isolés sont Neisseria gonorrhoeae (gonocoque) HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 25 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge et Chlamydia trachomatis, seuls ou associés entre eux. Société française de santé publique 1. J’inverserais l’ordre des paragraphes : 1. En premier : « dans un contexte… 2. En deuxième : « Les urétrites et les cervicites…. 3. En troisième : Les agents infectieux le plus souvent isolés… 4. Et enfin : « les localisations pharyngées… 2. Ligne 3 et 4 : retirer « urétrite avec » CNGOF Collège national des gynécologues et obstétriciens français Bon état des lieux des reco actuelles CNR gonocoques Peut-être faudrait-il évoquer l’implication, possible et sans doute sous-estimée, de Mycoplasma genitalium L’objectif principal est « La juste prescription des antibiotiques dans les urétrites et cervicites non compliquées » Il faudrait peut-être aussi tenir compte des tableaux cliniques moins stéréotypés avec des personnes pauci-symptomatiques ayant des conduites à risque de transmission et qui seront diagnostiquées et traitées si les examens bactériologiques sont positifs. SFM Commentaires : Pour une efficacité optimale et afin de contenir le réservoir de souches de gonocoques pouvant devenir résistantes aux céphalosporines de 3eme génération, ce schéma devrait intégrer la juste prescription du traitement en fonction de la bactérie isolée. Cela repose sur une adéquation clinico-biologique optimale. Deux points semblent importants : I) - Il parait difficile, en 2015, de parler des « urétrites » et « endocervicites » sans envisager en plus de Neisseria gonorrhoeae et Chlamydia trachomatis, les mycoplasmes et, plus particulièrement : Mycoplasma genitalium, agent sexuellement transmis incontestablement responsable d’endocervicites en l’absence d’autres facteurs de risque (complications : endométrite et salpingite). A noter que le diagnostic au laboratoire de M. genitalium est tout à fait faisable par PCR multiplex commercialisées. (Voir les publications de « Tottem PA » sur M. genitalium). II) – Le diagnostic clinique de cervicite (porte d’entrée des infections génitales hautes [IGH] dont la gravité des complications est reconnue : GEU, stérilité et douleurs chroniques) est difficile si on se limite à « cervicite clinique avec leucorrhée, dysurie (signes d’urétrite associée) et dyspareunie » (signes de complication pelvienne ou lymphangite). En effet, ces signes ne sont guère présents que dans un tiers de cas. Il paraît utile actuellement (recommandations du CGNOF sur les IGH de 2012) de penser aux cervicites (+ associées à une urétrite) et de demander de réaliser une recherche systématique de N. gonorrhoeae, C. trachomatis et M. genitalium à partir des éléments cliniques et paracliniques suivants : - Signes cliniques d’endocervicite (écoulement cervical séro-purulent ou col inflammatoire ou saignant au contact) ; - En cas de signes d’infection urinaire à ECBU négatif mais aussi de leucocyturie à ECBU négatif ; - Présence de plus de 10 leucocytes/champ microscopique d’un prélèvement vaginal ou d’endocol (Lusk 2008, Marrazzo 2007) ; - Vaginoses récidivantes ou associée à ≥ 5 leucocytes/champ microscopique (Geisler 2004). Le meilleur rendement est obtenu à partir d’arguments indirects : leucocyturie sans germe, vaginoses récurrentes et prélèvement vaginal avec un nombre élevé de leucocytes sans sensation pour autant de leucorrhées inhabituelles. Prendre correctement en charge les endocervicites, souvent non ou peu symptomatiques, c’est prévenir les IGH aux conséquences majeures. HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 26 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge Au total, on pourrait remplacer : -Chez la femme : cervicite avec leucorrhées, dysurie, dyspareunie. PAR : Chez la femme : - Signes cliniques d’endocervicite (écoulement cervical séropurulent ou col inflammatoire ou saignant au contact) ; - Signes d’infection urinaire ou leucocyturie à ECBU négatif ; - Présence de plus de 10 leucocytes/champ microscopique d’un prélèvement vaginal ou d’endocol (X100) ; - Vaginoses récidivantes ou associée à ≥ 5 leucocytes/champ microscopique (Geisler 2004). Par ailleurs, il n’est pas exact de dire que les localisations ano-rectales sont des atteintes extra-génitales non compliquées. En cas de mise en évidence d’une localisation anale, il doit être recommandé de faire une recherche (envoi au CNR) pour typage pour étabir le diagnostic de LGV ou non. La LGV est une infection compliquée. COMMENTAIRES « MESSAGES CLÉS » Association AIDES SFBC CNP de médicale Commentaires : - dans la partie Message clé, expliquer qu'il n'est plus aujourd'hui nécessaire de faire des prélèvements urétraux aux patients masculins (et si on veut vraiment le faire, le liquide en excès suffit, pas besoin d'enfoncer l'écouvillon !) un prélèvement urinaire suffit (sans miction dans les 2h avant ce prélèvement). - Ce n’est peut-être pas clair ni pour le médecin généraliste ni pour le patient au niveau des examens microbiologiques et prélèvement bactériologique, il faudrait mettre clairement les examens paracliniques à demander. - biologie - citer les techniques de diagnostic à l’évocation d’examen microbiologique car je doute que tous les médecins de ville face à la différence entre PCR et examen cyto-bactériologique. Prélèvement bactériologique ne veut pas dire grand-chose : c’est un er prélèvement de 1 jet urinaire, de gorge, urétral, cervico-vaginal… pour réaliser un examen microbiologique ou bactériologique par Examen direct+culture ou PCR pour recherche d’agents d’IST er Le 1 message clé pourra être plus explicite sur la méthode utilisée : Toute suspicion d’urétrite ou cervicite doit être confirmée par un examen microbiologique (TAAN ET prélèvement bactériologique au laboratoire de Biologie médicale). nd Concernant le 2 message, il me semble du coup inutile et pourrait être remplacé par : La prescription de l’examen microbiologique doit comporter les renseignements cliniques. (e.g : recherche de gonocoque, suspicion de gonococcie, écoulement purulent, douleurs pelviennes etc. Devant la présence d’un gonocoque en culture, le biologiste médical effectuera forcément un antibiogramme selon les recommandations en vigueur (EUCAST/CA-SFM). Le gonocoque est une bactérie fragile. La sensibilité du prélèvement ne pourra être optimale que si le biologiste médical qui effectue le prélèvement prend toutes les précautions pour l’isoler (milieu de transport, ensemencement de géloses au sang cuit directement après le prélèvement). La recherche doit donc être orientée. Société française de santé publique Dernière ligne (traitement anti chlamydiae) : Préciser l’Antibiotique recommandé CNGOF Collège national des gynécologues et obstétriciens français Trop vague - quel prélèvement bacterio ? - définir le traitement anti-chamydia CNR gonocoques il me semble que le traitement recommandé devrait être un traitement antigonococcique ET anti-Chlamydia, avec précision des molécules et doses pour chacun La prescription des examens de biologie médicale devrait être plus explicite dans ces HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 27 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge « messages clés ». IL s’agit aussi de faire de la « juste prescription biologique ». 1. « Toute suspicion d’urétrite ou cervicite doit être confirmée par un examen microbiologique » Cet item pourrait être plus clair Proposition de remplacer par : «Toute suspicion d’urétrite ou cervicite doit être confirmée par un examen de bactériologie recherchant la présence de N. gonorrhoeae et C. trachomatis». Commentaires : En 2014, la nomenclature regroupe seulement deux examens pour les urétrites et cervicites non compliquées: - pour N. gonorrhoeae : acte 5202 pour la mise en culture des sécrétions génitales à la recherche de Neisseria gonorrhoeae en culture - pour C trachomatis : acte 5257 pour la détection de l’ADN de C. trachomatis. par les TAANs (Techniques d’Amplification des Acides Nucléiques) Or, les TAANs peuvent aussi être utiles pour le diagnostic des infections à gonocoques qui sont des bactéries fragiles et la sensibilité des TAANs est supérieure à celle de la culture qui est considéré comme un ancien « gold standard ». De plus, il faut savoir que la quasi-totalité des trousses commerciales de TAANs, vendues actuellement en France, donne le résultat de l’amplification de l’ADN de N. gonorrhoeae (NG) en même temps que celui de C trachomatis (CT). L’examen de biologie médicale 5257 devrait donc être modifié afin de permettre la prescription spécifique de TAANs pour CT et NG dans un seul examen de biologie médicale à la nomenclature. 2. « Un prélèvement bactériologique est indispensable avec réalisation d’un antibiogramme. » Proposition redondante avec le premier item à remplacer par : « Si la culture est positive à N. gonorhoeae, un antibiogramme avec détermination des CMIs (par Etest) est indispensable en suivant les recommandations du CNR des gonocoques (cf rapport du Centre National des gonocoques 2014). » Autres item : RAS Proposition d’ajouter d’autres items : 3. Proposition de mettre un message clé pour les TAANs : « Les TAANs sont utiles au diagnostic d’urétrite et cervicite en association avec la culture car leur sensibilité est supérieure à celle de la culture, mais ils ne permettent pas de détecter la résistance aux antibiotiques» ; SFM - Toute suspicion d’urétrite ou cervicite doit être confirmée par un examen microbiologique. Ajouter ? : (N. gonorrhoeae, C. trachomatis et M. genitalium dans les endocervicites + autres mycoplasmes dans les urétrites). - Un prélèvement bactériologique est indispensable (déjà dit dans la première proposition) avec réalisation d’un antibiogramme. A remplacer par : La réalisation d’un antibiogramme pour N. gonorrhoeae est indispensable. COMMENTAIRES « COMMENT TRAITER ? » Association AIDES Commentaires : Nous reformulerions la première partie de Comment traiter ? car il n'est pas fait mention du fait que : 1- la recontamination est possible (surtout si on ne demande pas à ses partenaires habituels d'être traités); 2- Ces IST peuvent être asymptomatiques et le partenaire peut "honnêtement" ignorer les transmettre. Proposition : La prise en charge doit également intéresser le(s) partenaire(s) et à ce titre il faut informer le patient des risques de recontaminations, justifiant de prévenir le(s) partenaire(s) récent(s) ou habituel(s). En effet, ces IST pouvant être asymptomatiques dans leur localisation pharyngée, génitale ou ano-rectale, le(s) partenaire(s) HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 28 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge peuvent transmettre ces IST sans en avoir aucunement conscience. - sur le point « La prise en charge doit également intéresser le ou les partenaires récent(s) ou habituel(s). » • • On peut regretter qu'à notre connaissance il n'existe pas de solution qu'on pourrait promouvoir comme dans d'autres pays, pour prévenir anonymement ses partenaires, via un site web. Une formulation de type « la recherche de signes cliniques, le dépistage et le traitement du ou des partenaires récents sont indispensables. » serait plus engageante - A la phrase « L’établissement d’un dialogue entre le médecin et le patient sur les pratiques sexuelles et leurs risques, ainsi que la manière de prévenir ces risques est indispensable », Nous avons un commentaire important qui concerne la santé sexuelle plus globalement à cette occasion de traitement. La formulation centrée sur les pratiques et les risques (comme si les médecins savaient en parler toujours aisément, positivement, pour avoir un dialogue véritablement informatif) fait fi des ressources dont ils manquent : CEGIDD (en remplacement des CDAG CIDDIST avec missions étendues sur la santé sexuelle), Centres de santé sexuelle, associations de lutte contre le VIH et IST, Planning familiaux, offres de santé sexuelles.... Notamment en cas d'une infection répétée, il faudrait que le médecin puisse penser à passer la main sur ces aspects et orienter. SFBC CNP de médicale les partenaires récents et/ou habituels biologie Il serait bien de faire apparaître une notion de délai d’incubation et de contagiosité dans cette phrase. Partenaires récents, c’est en jour, semaine ou mois ? CNGOF Collège national des gynécologues et obstétriciens français TRES BIEN SFM Envisager les mycoplasmes, en particulier Mycoplasma genitalium qu’on ne peut plus ignorer en 2015. Passer à côté alors que les laboratoires ont à disposition des moyens diagnostiques, c’est faire prendre un risque évitable actuellement et préjudiciable en terme de santé mais aussi financier vu le cout de IGH (stérilité, GEU, douleurs chroniques). De ce point de vue, il faut maintenant que cette recherche par PCR soit à la nomenclature. - les arguments pour la voie veineuse de ceftriaxone ne figurent pas - le traitement unique administré en présence du médecin et associant ceftriaxone 500 IM et azithro 1g, en l’absence d’allergie, a largement ma préférence pour diminuer les défauts d’observance, ce sont les reco CDC, européenne, etc. - la prise en charge du partenaire devrait figurer en fin de chapitre et plus détaillée. Paragraphe : « 1. Traitement antibiotique recommandé » Société française de dermatologie Commentaires : Si un traitement par spectinomycine est recommandé, ne faut-il pas s’assurer de la négativité du portage pharyngé du fait de la mauvaise diffusion tissulaire de cet antibiotique ? CNGOF Collège national des gynécologues et obstétriciens français OK pour ceftriaxone 500 IM, la voie IV n’a pas lieu d’être (sauf contre indication IM) et ne figure dans aucune autre reco. C’est ce que nous avons aussi retenu dans les reco CNGOF sur les infections génitales hautes (JGOBR 2012) CNR gonocoques il est important de préciser que la spectinomycine est inefficace dans les localisations pharyngées et l’utilisation du céfixime à éviter dans le traitement de ce type de HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 29 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge localisation. Le céfixime reste toujours dans le schéma thérapeutique et ces recommandations ne mettent pas assez en évidence que son utilisation peut favoriser l’augmentation des souches résistantes. En France, ce chiffre a été proche de 2,25 % en 2012 et reste contenu en 2014 à 0,88%, peut être grâce aux recommandations qui ont mises en première intention la ceftriaxone. Proposition d’ajouter : « Le choix et l’utilisation du céfixime doit être effectué en dernier recours. Si ce choix s’avère nécessaire, le patient doit être informé de la nécessité de bien se présenter aux visites de contrôles car ce traitement peut être inactif en cas de souche de sensibilité diminuée au céfixime. » Attention à la recommandation de la spectinomycine. Il faut vérifier avec l’ANSM la pérennité de la disponibilité de cette antibiotique « orphelin » dont les industriels pourraient vouloir arrêter la production SFM L’éventuelle présence de « Mycoplasma genitalium » modifie la recommandation « doxycycline : 200 mg/jour en deux prises par voie orale pendant 7 jours ». En effet pour M. genitalium, des échecs avec la doxycycline et les fluoroquinolones ont été observés. Le traitement recommandé deviendrait azithromycine (500 mg puis 250 mg les 4 jours suivants, associé au métronidazole 2 fois par jour pendant 5 jours). Paragraphe : « 2. Autres mesures - prévention » Commentaires : Autres mesures - prévention - Des sérologies (syphilis, infection à VIH, hépatite B et C) sont à pratiquer (ajouter « et à renouveler ») en tenant compte des délais de séroconversion. Association AIDES - Il faudrait dire en cas d’absence de guérison à J7 de voir en fonction de l’antibiogramme ou examen à faire (PCR génitalium chez l’homme…) Société française de dermatologie Commentaires : Manque la recherche de sites de « portage » le plus souvent asymptomatique chez les patients ou patientes ayant une urétrite ou une cervicite gonococcique (portage pharyngé si pratique à risque MSM et femmes hétérosexuelles ; portage ano-rectale chez MSM ou femmes hétérosexuelles si rapports à risque Chez la femme, la culture au col à un très mauvais rendement et ne faut-il pas plus largement recourir à la PCR ? CNGOF Collège national des gynécologues et obstétriciens français Il faut être plus précis sur le site des prélèvements : uretral, endocervical, exocervical, vaginal ?… Dans les reco CNGOF, nous avions retenu 1) l’examen direct du PV de façon à compter les leucocytes altérés, à rechercher une vaginose ou un trichomonas associé, et procéder aux tests moléculaires TAAN ; 2) la culture sur le prélèvement endocervical. La prise en charge du partenaire n’est pas assez informative. CNR gonocoques Non seulement il est important de rappeler que le port de préservatifs doit être systématique avec tout partenaire occasionnel mais il faudrait insister sur le fait que cet usage doit être systématique quelles que soient les pratiques sexuelles et le type de rapport (fellation notamment) SFM L’hépatite C n’est pas une IST en tant que telle. Le virus doit être recherché en cas de rapport sanglant. Cette sérologie est à réserver aux cas particuliers (MSM avec rapport sanglant). HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 30 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge Paragraphe : « 3. Consultation de suivi » Société française de dermatologie SFBC CNP de biologie médicale Commentaires : Une culture de contrôle est recommandée dans tous les cas (15, 17) en particulier dans les infections pharyngées quand on connait la sensibilité de la culture à la gorge, peut-on recommander de contrôler la culture ?? - - donner les résultats de sérologie à J7 ou les prescrire selon le délai de séroconversion. La phrase « interpréter les sérologies infectieuses » me semble plus juste pour un public médical. La phrase évoque le traitement d’une localisation pharyngée alors que rien n’est mentionné plus haut dans le paragraphe comment traiter : Effectuer un contrôle microbiologique de guérison, notamment en cas de localisation pharyngée, avec un traitement autre que la ceftriaxone. A J7, la phrase « Effectuer un contrôle microbiologique de guérison » n’est pas claire. Par quelle méthode ? Culture bactérienne ou TAAN. Pour les TAAN, ils peuvent être faussement positifs par détection d’ADN de bactéries mortes. Le contrôle par culture bactérienne n’a de sens que s’il y a des signes cliniques encore présents. CNGOF Collège national des gynécologues et obstétriciens français LA CONSULTATION APRES UN DELAI DE 3 JOURS EN CAS D’ECHEC EST LOGIQUE MAIS IL N’EST PAS CERTAIN QUE LES RESULTATS MICROBIOLOGIQUES SERONT DEJA DISPONIBLES PLUTOT QU’UNE CONSULTATION A J7 IL SERAIT P¨LUS UTILE DE PREVOIR UN CONTROLE 7 JOURS APRES LA FIN DU TRAITEMENT, NOTAMMENT SI CHOIX DU TRAITEMENT LONG (DOXY 7 JOURS) CNR gonocoques A J7, contrôle microbiologique par culture (gonocoque) uniquement car risque de faux positifs avec les TAAN. Contrôle par TAAN (pour Chlamydia ou gonocoque si culture négative) de préférence à J21. En cas d’échec thérapeutique, évoquer la possibilité d’une infection à Mycoplasma genitalium. Autres commentaires Association AIDES Il n’est pas mentionné dans le document en version longue les autres germes possibles et comment les rechercher en dehors de l’ex bactério en l’absence de guérison à J7 (ex mycoplasma génitalium chez l’homme) Le terme IST n’est pas utilisé dans le document. ème T. vaginalis est le 3 agent bactérien responsable d’IST et il n’est pas cité dans le document. SFBC CNP de biologie médicale CNGOF Collège national des gynécologues et obstétriciens français CNR gonocoques Le traitement unique associant ceftriaxone 500 IM et azithro 1g devrait figurer en position plus forte dans le rapport. Il serait bon que les reco CNGOF 2012 soit en accord avec HAS 2015 sur les thèmes partagés de l’infection génitale féminine. Dans le rapport d’élaboration des recommandations, il est noté que la résistance du gonocoque à la pénicilline est de 10 à 21% mais il faut surtout retenir que, du fait des souches intermédiaires, moins de 30% des souches restent sensibles à cette molécule. De même, moins de 20% des souches restent sensibles aux cyclines. Les urétrites ou cervicites à Mycoplasma genitalium ne sont pas vraiment évoquées : peut-être faudrait-il revenir sur ce point et discuter du fait de préserver l’azithromycine pour le traitement de ces infections, en recommandant préférentiellement la doxycycline pour le traitement des Chlamydia ? - Les recommandations sont peu modifiées par rapport à l’émergence des souches résistantes et par rapport à l’utilisation massive des techniques de TAANs. HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 31 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge - Pour le traitement : Bien qu’il s’agisse de recommandations dans le cas d’uretrite non compliquées, il manque une recommandation en cas de patient suspect d’héberger une souche de sensibilité diminuée au céfixime. Est-ce que cela entre dans le cadre d’urétrites et cervicites compliquées ? Les auteurs ont choisi de ne pas suivre les recommandations européennes associant 2g d’azithromycine mais cela n’est pas discuté. Ils ne discutent pas non plus les recommandations si le patient est identifié comme un patient à risque de porter une souche résistante (population MSM avec diffusion du clone ST1407) - Pour les techniques de TAANs, les résultats pour le gonocoque sont soumis à des règles d’interprétation nécessitant une discussion clinico-biologiste en cas de difficulté diagnostique. Car s’ils sont plus sensibles que la culture, ils sont aussi moins spécifiques (réactions de croisements possibles avec les Neisseria commensales et les faux négatifs liés à la non détection de certains variants de gonocoque déficient au niveau du gène porA). ANSM Liste des recommandations sources : il faudrait ajouter les recommandations européennes de l’ECDC. Commentaires généraux Proposer une fiche mémo actualisée en 2015 sur le traitement des urétrites et cervicites non compliquées répond à une problématique actuelle de recrudescence des IST dans un contexte critique d’antibio-résistance. Cette fiche est centrée sur les urétrites et cervicites non compliquées en identifiant deux agents pathogènes, Neisseria gonorrhoeae et Chlamydia trachomatis. Cependant si ces deux pathogènes constituent effectivement des cibles, d’autres seraient également à considérer (Treponema pallidum, Mycoplasma genitalium, Ureaplasma spp.) en vue de l’établissement de recommandations prenant en compte de façon plus large les « infections sexuellement transmissibles ». Le document de travail HAS fait référence et s’appuie tout au long du texte sur la Mise au Point de l’Afssaps révisée en 2008 «Traitement antibiotique probabiliste des urétrites et cervicites non compliquées, l’argumentaire du document concluant par la phrase suivante : « En 2015 les recommandations de l’Afssaps publiées en 2008 restent d’actualité. Ces recommandations vont être reprises pour la rédaction de la fiche mémo » (cf. paragraphe 1.5 Conclusion, page 19). Les professionnels de santé pourraient s’interroger, au regard de l’évolutivité des données épidémiologiques dans le domaine des IST, sur la reprise dans ce travail de recommandations de l’Afssaps datant d’environ 7 ans et qui ne figurent plus, même sur le site internet de l’ANSM. D’autre part dans la mesure où ces recommandations seront le fruit d’un travail de l’HAS, il semble préférable pour la lisibilité et l’adhésion des professionnels de santé de faire référence à une source de recommandation officielle unique et de ne plus se positionner dans l’ensemble de ce texte par rapport aux recommandations de l’Afssaps de 2008. Compte tenu de l’enjeu de santé publique sur l’antibio-résistance, le choix des antibiotiques (ceftriaxone, cefixime, spectinomycine) à recommander pour la prise en charge des urétrites et cervicites nécessiterait probablement une discussion collégiale confrontant le point de vue de microbiologistes, pharmacologues et cliniciens. De plus, des infections pharyngées associées à une urétrite à gonocoque peuvent survenir, nécessitant une prise en charge spécifique en tenant compte d’un différentiel attendu de sensibilité aux antibiotiques en défaveur des souches pharyngées. HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 32 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge Commentaires spécifiques Concernant les choix thérapeutiques, le document HAS ne relate pas le rationnel soustendant la sélection/le positionnement des antibiotiques entre eux. Ce document cible exclusivement les antibiotiques pouvant être prescrits (y compris dans les messages clés –cf.page1-), alors qu’il est nécessaire d’insister également sur la non recommandation des quinolones en traitement probabiliste au regard des données de résistance. Il est à noter que la ceftriaxone a fait l’objet d’un travail européen d’harmonisation des libellés d’AMM et qu’à l’issue de ce travail, seul le recours à la voie IM est reconnu pour l’indication gonorrhée. Le traitement anti-gonococcique par spectinomycine IM est recommandé en cas de contre-indication aux bêta-lactamines. A noter qu’il y a, à ce jour, des signaux de tensions en approvisionnement avec cet antibiotique. HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 33 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge 4. Validation 4.1 Avis de la commission Lors de la délibération du 22 septembre 2015, la commission des stratégies de prise en charge a donné un avis favorable à la fiche mémo avec demande de modifications mineures qui ont été intégrées. 4.2 Adoption par le Collège de la HAS Lors de la délibération du 14 octobre 2015, le Collège de la HAS a donné un avis favorable à la fiche mémo avec demande de modifications mineures qui ont été intégrées. HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 34 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge Annexe 1. Recherche documentaire ► Méthode de recherche documentaire La recherche a porté sur les sujets et les types d’études définis en phase de cadrage et a été limitée aux publications en langue anglaise et française. Elle a porté sur la période de janvier 2008 à avril 2015. Les sources suivantes ont été interrogées : pour la littérature internationale : la base de données Medline ; pour la littérature francophone : la Banque de données en santé publique ; la Cochrane Library ; les sites Internet publiant des recommandations, des rapports d’évaluation technologique ou économique ; les sites Internet des sociétés savantes compétentes dans le domaine étudié. La base de données Medline a été interrogée à partir de l’équation de recherche suivante : (gonorrh* OR gonococ* OR Urethritis OR Cervicitis)/ti,ab OR (Urethritis OR Uterine Cervicitis OR Neisseria gonorrhoeae OR Gonorrhea)/de) AND (recommendation* OR guideline* OR statement* OR consensus OR position paper)/ti OR health planning guidelines/de OR (practice guideline OR guideline OR Consensus Development Conference OR Consensus Development Conference, NIH)/pt ► Sites consultés Adelaide Health Technology Assessment - AHTA Agence de la santé publique du Canada - ASPC Agency for Healthcare Research and Quality - AHRQ Alberta Heritage Foundation for Medical Research - AHFMR Alberta Medical Association American College of Physicians - ACP Australia and New Zealand Horizon Scanning Network - ANZHSN Bibliothèque interuniversitaire de médecine - BIUM Bibliothèque médicale Lemanissier Blue Cross Blue Shield Association - Technology Evaluation Center - BCBS BMJ Clinical Evidence - BMJ CE Canadian Task Force on Preventive Health Care - CTFPHC Catalogue et index des sites médicaux francophones - CISMeF CDC Infection Control Guidelines - CDC Centers for Disease Control and Prevention - CDC Centre fédéral d'expertise des soins de santé - KCE CMA Infobase CNR des gonocoques - CNRG Cochrane Library Collège national des gynécologues et obstétriciens français - CNGOF College of Physicians and Surgeons of Alberta - CPSA CRD databases eguidelines European Association of Urology - EAU European Centre for Disease Prevention and Control - ECDC European Society of Clinical Microbiology and Infectious Diseases - ESCMID Expertise collective Inserm Faculty of Sexual & Reproductive Healthcare of the Royal College of Obstetricians and Gynaecologists - FSRH Fédération française d'infectiologie - FFI Guideline Advisory Committee - GAC HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 35 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge Guidelines and Protocols Advisory Committee - GPAC Guidelines Finder (National Library for Health) Haut Conseil de la santé publique - HCSP Haute Autorité de Santé - HAS Horizon Scanning INAHTA Infectious Diseases Society of America - IDSA Institut de veille sanitaire - InVS Institut national de santé publique du Québec - INSPQ Institut national d'excellence en santé et en services sociaux - INESSS Institute for Clinical Systems Improvement - ICSI International Union against Sexually Transmitted Infections - IUSTI National Guideline Clearinghouse - NGC National Health and Medical Research Council - NHMRC National Institute for Health and Clinical Excellence - NICE National Institutes of Health: Sexually Transmitted Diseases - NIH New Zealand Guidelines Group - NZGG Ontario Agency for Health Protection and Promotion Public Health Agency of Canada - Diseases Prevention and Control Guidelines - PHAC Public Health England - PHE Queensland Health Clinical Practice Improvement Centre Royal College of Obstetricians and Gynaecologists - RCOG Scottish Intercollegiate Guidelines Network - SIGN Singapore Ministry of Health Société de pathologie infectieuse de langue francaise - Spilf Société française de médecine générale - SFMG Société française de microbiologie - SFM Tripdatabase U.S. Preventive Services Task Force - USPSTF WHO: Infectious diseases - WHO WHO: Sexually transmitted infections - WHO ► Critères de sélection des articles La revue systématique de la littérature a été limitée aux recommandations publiées par des organismes gouvernementaux ou des organismes professionnels à partir de 2008. Méthode : recommandations de bonne pratique et autres Population : personnes ayant des signes cliniques évocateurs d’infection génitale basse ► Résultats Nombre de références identifiées : 101 Nombre de références analysées : 55 Nombre de références retenues : 21 HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 36 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge Références 1. La Ruche G, Goubard A, Berçot B, Cambau E, Semaille C, Sednaoui P. Évolution des résistances du gonocoque aux antibiotiques en France de 2001 à 2012. BEH 2014;(5):93-103. 2. Nguyen E, Bouyssou A, Lassau F, Basselier B, Sednaoui P, Gallay A. Progression importante des infections à gonocoques en France : données des réseaux Rénago et RésIST au 31 décembre 2009. BEH 2011;(26-28):301-4. 3. Institut de veille sanitaire. Lutte contre le VIH/sida et les infections sexuellement transmissibles en France. 10 ans de surveillance, 1996-2005. Saint-Maurice: InVS; 2007. 4. Gallay A, Bouyssou-Michel A, Lassau F, Basselier Sednaoui P, Réseau Rénago. Les infections Neisseria gonorrhoeae en France en 2006 progression importante chez les femmes augmentation persistante des résistances à ciprofloxacine. BEH 2008;(5-6):33-6. B, à : et la 5. La Ruche G, Goulet V, Bouyssou A, Sednaoui P, De Barbeyrac B, Duplin N, et al. Epidémiologie actuelle des infections sexuellement transmissibles bactériennes en France. Presse Méd 2013;42(4 Partie 1):432-9. 6. Institut de veille sanitaire. Bulletin des réseaux de surveillance des IST. Données au 31/12/2013 [En ligne] 2014. http://www.invs.sante.fr/Dossiersthematiques/Maladies-infectieuses/VIH-sidaIST/Infections-sexuellement-transmissiblesIST/Bulletins-des-reseaux-de-surveillance-des-IST 7. Unemo M, Golparian D, Nicholas R, Ohnishi M, Gallay A, Sednaoui P. High-level cefixime- and ceftriaxone-resistant Neisseria gonorrhoeae in France: novel penA mosaic allele in a successful international clone causes treatment failure. Antimicrob Agents Chemother 2012;56(3):1273-80. 8. Kirkcaldy RD, Kidd S, Weinstock HS, Papp JR, Bolan GA. Trends in antimicrobial resistance in Neisseria gonorrhoeae in the USA: the Gonococcal Isolate Surveillance Project (GISP), January 2006-June 2012. Sex Transm Infect 2013;89(Suppl. 4):iv5-10. 9. European Centre for Disease Prevention and Control. Annual epidemiological report. Sexually transmitted infections, including HIV and blood-borne viruses 2014. Surveillance report. Stockholm: ECDC; 2015. 10. Centers for Disease Control and Prevention, Workowski KA, Bolan GA. Sexually transmitted diseases treatment guidelines, 2015. MMWR Recomm Rep 2015;64(3). 11. Falchi A, Lasserre A, Gallay A, Blanchon T, Sednaoui P, Lassau F, et al. A survey of primary care physician practices in antibiotic prescribing for the treatment of uncomplicated male gonoccocal urethritis. BMC Fam Pract 2011;12. 12. Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. Traitement antibiotique probabiliste des urétrites et cervicites non compliquées. Actualisation. Mise au point. Saint-Denis: Afssaps ; 2008. http://www.infectiologie.com/site/medias/_documents/co nsensus/2008-uretrites-afssaps.pdf 13. Comité d’infectiologie de l’Association française d'urologie, Cariou G, Sotto A, Bugel H, Escaravage L, Mignard JP, et al. Recommandations de bonnes pratiques cliniques : diagnostic et traitement des uréthrites aiguës non compliquées de l’homme, par le CIAFU. Progrès Urol 2010;20:184-7. 14. British Association for Sexual Health and HIV, Bignell C, FitzGerald M. UK national guideline for the management of gonorrhoea in adults, 2011. Int J STD AIDS 2011;22:541-7. 15. European STI, Bignell C, Unemo M. 2012 European guideline on the diagnosis and treatment of gonorrhoea in adults. Int J STD AIDS 2013;24:85-92. 16. Agence de la santé publique du Canada. Lignes directrices sur les infections transmissibles sexuellement. Chapitre : infections gonococciques. Ottawa: ASPC; 2013. 17. Royal College of General Practitioners, British Association for Sexual Health and HIV, Lazaro N. Sexually transmitted infections in primary care. London: RCGP; BASHH; 2013. HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 37 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge 18. Commission fédérale pour la santé sexuelle, Toutous Trellu L, Oertle D, Itin P, Furrer H, Scheidegger C, et al. Gonorrhée : nouvelles recommandations en matière de diagnostic et de traitement. Forum Med Suisse 2014;14(20):407-9. 19. European Association of Urology, Grabe M, Bjerklund-Johansen TE, Botto H, Cek M, Naber KG, et al. Guidelines on urological infections. Arnhem: EAU; 2013. mucopurulente atteinte inflammatoire pelvienne (AIP) urétrite épididymite/orchi-épididymite. Québec: INESSS; 2013. 21. Haute Autorité de Santé. Dépistage et prise en charge de l’infection à Neisseria gonorrhoeae : état des lieux et propositions. Saint-Denis La Plaine: HAS; 2010. http://www.hassante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/201103/argumentaire_gonocoque_vf.pdf 20. Institut national d'excellence en santé et en services sociaux. Traitement pharmacologique ITSS. Cervicite HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 38 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge Participants Les parties prenantes suivantes ont été consultées pour avis : • Organismes professionnels Association française de promotion de la santé scolaire et universitaire (AFPSSU) Association française d’urologie (AFU) Centre national de référence des gonocoques (CNR) Collège de la médecine générale (CMG) Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale (FNCGM) Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf) Société française de biologie clinique (SFBC) Société française de dermatologie (SFD) Société française de gynécologie (SFG) Société française de microbiologie (SFM) Société française de santé publique (SFSP) Société nationale française de médecine interne (SNFMI) • Institutionnels ANSM Cnamts, RSA, RSI DGS DGOS Inpes • Représentants d’usagers du système de soins AIDES Collectif interassociatif sur la santé (Ciss) Remerciements La HAS tient à remercier l’ensemble des participants cités ci-dessus. HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 39 Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge Fiche descriptive Titre Urétrites et cervicites non compliquées : stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge Méthode de travail Fiche mémo Objectif(s) Mettre à disposition des médecins des recommandations pour une juste prescription des antibiotiques dans les urétrites et cervicites non compliquées Patients ou usagers concernés Personnes ayant des signes cliniques évocateurs d’infection génitale basse : • chez l’homme : urétrite avec écoulement urétral, dysurie, brûlures mictionnelles • chez la femme : cervicite avec leucorrhées, dysurie, dyspareunie Professionnel(s) concerné(s) Médecins généralistes, gynécologues, urologues, dermatologues, infectiologues, médecins de médecine universitaire, microbiologistes, associations de patients et usagers impliquées dans la lutte contre les infections sexuellement transmissibles Demandeur Direction générale de la santé Promoteur Haute Autorité de Santé (HAS), service des bonnes pratiques professionnelles Financement Fonds publics Pilotage du projet Coordination : Mme Muriel Dhénain, chef de projet, service des bonnes pratiques professionnelles de la HAS (chef de service : M. Michel Laurence) Secrétariat : Mme Marie-Catherine John Recherche documentaire De janvier 2008 à avril 2015 (cf. stratégie de recherche documentaire décrite en annexe 1) Réalisée par Mme Marie Georget, avec l’aide de Mme Renée Cardoso (chef du service documentation – veille : Mme Frédérique Pagès) Auteurs du rapport d’élaboration Mme Muriel Dhénain, chef de projet, service des bonnes pratiques professionnelles de la HAS Participants Parties prenantes consultées : cf. liste des participants Validation Adoption par le Collège de la HAS en octobre 2015 Actualisation L’actualisation de cette fiche mémo sera envisagée en fonction des données publiées dans la littérature scientifique ou des modifications de pratique significatives survenues depuis sa publication Autres formats Rapport d’élaboration téléchargeable sur www.has-sante.fr ~ HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Octobre 2015 40 www.has-sante.fr © Haute Autorité de Santé octobre 2015 Toutes les publications de la HAS sont téléchargeables sur