Des conditions beaucoup plus difficiles pour les CREDITS RELAIS

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Des conditions beaucoup plus difficiles pour les CREDITS RELAIS
MARS/AVR 08
Bimestriel
OJD : 104667
Surface approx. (cm²) : 340
48 RUE NOTRE DAME DES VICTOIRES
75095 PARIS CEDEX 2 - 01 44 88 48 00
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Des conditions beaucoup plus
difficiles pour les CREDITS RELAIS
Prudence si vous signez une promesse d'achat avant d'avoir vendu
votre logement. Les prêts relais, désormais accordés au compte-gouttes,
ne couvrent plus que 60% à 70% de la valeur du logement en vente.
L
es courtiers en crédits le
constatent tous les jours : ces
derniers temps, il est devenu
beaucoup plus difficile de contracter un emprunt pour s'acheter un
logement. Le courtier Meilleurtaux
note ainsi que le taux de refus
des dossiers présentés est passé de
3 % il y a quèlques mois à 8 %
aujourd'hui. Pourquoi cette évolution ? Parce que les banques ont
durci leurs conditions d'octroi des
crédits et se montrent très exigeantes sur certains points.
Les crédits relais, destinés à combler le déficit de trésorerie entre
l'achat d'un logement et la vente
d'un autre, font notamment l'objet
d'une attention particulière. Alors
que c'était très rarement le cas auparavant, des prêts relais sont
aujourd'hui purement et simplement
refusés. Et lorsqu'ils sont accordés,
la quotité empruntable est réduite.
Ces crédits ne permettent plus de
couvrir que de 60 % à 70 % de la
valeur du bien en vente, au lieu de
70% à 80% il y a quèlques mois.
Une quotité supérieure (jusqu'à
90%) peut être acceptée, mais
seulement si une promesse de vente
en bonne et due forme et ne comportant aucune clause suspensive a
déjà été signée. Les banques se
méfient du marché dont les prix
sont en baisse dans plusieurs régions
de France. Pour preuve, l'augmentation du nombre d'expertises réclamées par ces banques qui
concerne, toujours d'après Meilleurtaux, 10% des transactions contre
CAFPI
1432484100508/GST/MSB
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2% en 2006. «Dès que l'emprunteur potentiel veut vendre un bien
atypique sur lequel la banque a un
doute — loft ou logement non situé
dans un quartier urbain central
recherche, par exemple — une
expertise est réclamée, indique
Geoffroy Bragadir, président d'Empruntis. Elle est réalisée par la banque qui en assume les frais. » Le
marché immobilier, qui tourne déjà
au ralenti, devrait souffrir un peu
plus de ces barrières supplémentaires à l'achat d'un bien immobilier.
Vendre avant d'acheter
Cela ne fait évidemment pas l'affaire des emprunteurs qui ne disposent d'aucune trésorerie et dont la
seule épargne réside dans la valeur
de leur logement à vendre. Vendre
avant d'acheter va devenir une obligation pour un certain nombre d'entre eux. Dommage, car malgré leur
mauvaise réputation (ils sont accu-
Eléments de recherche :
Phénomène
nouveau, des prèts
relais sont
aujourd'hui refusés.
ses d'être chers), les crédits relais,
dont la durée varie entre trois mois
et deux ans, sont souvent moins
onéreux que la location d'un logement dans le délai qui court entre
la vente de son logement et l'achat
du nouveau. Sauf exception, les
établissements financiers prennent
rarement des frais de dossier, mais
une hypothèque, les intérêts du crédit ainsi que l'assurance décès invalidité s'ajoutent aux frais du crédit
principal. «Si la double mensualité
est trop lourde à supporter, les
établissements proposent généralement une franchise totale, signale
Philippe Taboret, directeur général
de Cafpi, courtier en crédits. Le
capital emprunté ainsi que les intérêts dus sont payés en une seule
fois, immédiatement après la vente
effective du bien. » •
Françoise Paoletti-Benaziez
MODE D'EMPLOI
Actuellement le même
taux qu'un prêt classique
Actuellement, ces crédits sont commercialisés aux
mêmes taux que les crédits principaux classiques :
entre 4,4% et 5,5%, taux fixe hors assurance. «Prenons
l'exemple d'un prét relais de 200.000€ à un taux fixe
de 4,4%, propose Eric Le Serre, de la Banque Privée
Européenne. Dès la souscription, une hypothèque
coûtant 1.270€ est due. Puis, chaque mois, une prime
d'assurance décès de 36€ est prélevée sur le compte.
Si le souscripteur bénéficie d'une franchise totale,
il ne paiera les intérêts qu'à la fin du crédit : 2.209€ si
celui-ci ne dure que trois mois, 4.441 €
s'il dure six mois et 6.698€ s'il dure neuf mois. » •
PHILIPPE TABORET : directeur marketing, toutes citations