Le bois de lutherie

Transcription

Le bois de lutherie
ATELIER SUR LES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES DU BOIS
FICHE TECHNIQUE NO 7
LE BOIS DE LUTHERIE : EN HARMONIE AVEC LA NATURE
Septembre 2010
Présentation
Depuis la nuit des temps, le bois est
utilisé pour la fabrication d’instruments
de tous genres. Dépendamment des
essences utilisées, bois tendres ou
bois durs, chaque pièce de bois est
unique avec ses caractéristiques
sonores bien spécifiques.
Défaut ou qualité, chaque pièce de
bois est unique et on ne trouve jamais
deux morceaux identiques. Produire
une pièce de bois apte à la lutherie
prend du temps. La croissance de
l’arbre prend des années et doit se
faire de façon régulière sans avoir
subi de perturbations majeures. Plus
un arbre grandi lentement plus les
cernes annuels seront rapprochés. Ce
type d’arbre est grandement
recherché lorsque viens le temps de confectionner la table
d’harmonie
Récolte des arbres et débitage des pièces
En lutherie traditionnelle, on dit parfois qu’il n’y a qu’une seule journée par an
pour abattre un arbre si l’on veut faire un bon violon. C’est peut-être exagéré,
mais ça vous laisse cependant imaginer toute l’attention que l’on doit porter au
choix des essences et aux méthodes de récolte et au débitage des pièces.
La récolte des bois peut se faire à différentes périodes de l’année, en fonction
des essences recherchées. Une fois le tronc abattu, on le coupera en billons aux
longueurs appropriées. Par la suite, les billons seront fendus et débités suivant
un plan radial qu’on appelle aussi débitage sur quartier. Voir figure 1
Figure 1 : Débitage sur quartier
Cerne annuel
Fil droit.
Pièce idéale
Fil incliné.
Moins résistant
La qualité du bois et performance acoustique
En lutherie, le bois doit être le moins possible sensible aux variations d’humidité;
donc moins sujet aux déformations futures. La façon la plus naturelle est de le
laisser sécher librement à l’air dans un entrepôt à l’abri des intempéries. Cette
technique à l’air libre prend plus de temps et est surtout utilisée pour la
fabrication d’instruments haut de gamme.
En général, les bois tendres (ex. : épinette, cèdre) vont absorber les ondes
sonores, alors que les bois durs (ex. : érable, cerisier) vont réfléchir les ondes. À
titre d’exemple, pour la fabrication de la caisse d’une guitare acoustique, on
utilisera un bois tendre pour le dessus et un bois dur pour le dessous. Pour la
confection du manche, on utilisera un bois dur (ex. : acajou, ébène) idéalement
taillé dans une seule pièce de manière à améliorer la qualité et la durée de la
transmission du son.
Au Québec, la majorité des luthiers importent leur bois d’Europe ou encore des
États-Unis (épinette, cèdre, érable). Pour les bois exotiques (ex. : acajou, ébène,
bubinga) en provenance d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’Asie; ces bois se font
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de plus en plus rares et dispendieux. Par contre il ne faut pas oublier qu’au
Québec nous disposons de magnifiques érables qui se prêtent très bien à la
confection de guitares hautes gammes.
Denis Malenfant, ing. f.
Pour le CSMOIB
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