Etablissement public de coopération scientifique Université Paris

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Etablissement public de coopération scientifique Université Paris
Etablissement public de coopération scientifique Université Paris Cité
Premier Conseil d’administration
31 mars 2010 – Salle Bourjac en Sorbonne
Compte-rendu synthétique
Liste des participants en annexe 1
Première partie – Présidence de séance : Axel Kahn, président de l’Université Paris-Descartes
Le Président souhaite la bienvenue aux membres du Conseil d’administration. Il souligne qu’il s’agit là
du point de départ de la vraie vie du PRES. Les premières décisions vont être prises, dont l’élection
d’un président intérimaire (intérimaire dans la mesure où le Conseil se réunit ce jour en formation
restreinte en attendant l’élection des représentants des enseignants chercheurs, des personnels
Biatoss et des étudiants, ainsi que la désignation du représentant du Conseil régional d’Ile-deFrance).
Adoption du nom d’usage « Sorbonne Paris Cité »
Jean-Louis Missika, maire adjoint de Paris, représentant le Maire, se félicite de cette proposition et de
l’usage de la marque Sorbonne, synonyme de la qualité universitaire parisienne, par les différents
PRES. Pierre Grégory, vice-chancelier des Universités, représentant le Recteur, rappelle le souhait du
rectorat que chaque PRES puisse utiliser le nom « Sorbonne » et avoir une place choisie en
Sorbonne pour s’y installer (même si les bâtiments ne sont pas extensibles et si des travaux de mise
aux normes sont actuellement en cours).
Cette décision est adoptée à l’unanimité, Jacques Legrand, président de l’Inalco, faisant part à cette
occasion de son souhait de voir intervenir des votes positifs et non des approbations tacites.
Election du président intérimaire
Après appel à candidatures, un seul candidat se manifeste : Jean-François Girard, conseiller d’Etat,
ancien président de l’Institut de recherche pour le développement, ancien directeur général de la
santé.
Le discours-programme du candidat figure en annexe 2.
S’ensuit une séance de questions-réponses.
Richard Descoings, directeur de Sciences Po, remercie le candidat pour avoir rappelé la définition
collective du mandat des PRES.
Christian Lajoux, président du Leem (personnalité qualifiée) souligne l’intérêt qu’il y a à intégrer à nos
réflexions la dimension de la visibilité internationale.
Antoine Flahault, directeur de l’Ecole des hautes études en santé publique, remercie le candidat pour
son intervention brillante et émouvante mais regrette que la dimension étudiante ait été par trop
négligée. Il rappelle que toutes les grandes universités internationales font figurer les anciens
étudiants au sein de la gouvernance, ce qui n’est pas sans incidence en termes de financements.
Jean-François Girard reconnaît l’importance de faire comprendre le projet du PRES, à l’ensemble des
composantes et à tous les publics, dont au premier chef les étudiants. Il aimerait que demain le fait
d’avoir été formé dans un des établissements de Sorbonne Paris Cité soit une marque de fierté.
Jean-Pierre Vallat, délégué PRES, représentant l’Université Paris-Diderot, rappelle que tout le monde
doit se sentir concerné par le PRES, des personnels Biatoss aux étudiants, et pas seulement les
doctorants. Il souligne que la convention constitutive ne satisfait pas pleinement la communauté des
sciences humaines. Jean-François Girard confirme que l’appropriation collective est un impératif et
que l’ouverture à l’ensemble des disciplines doit être une préoccupation majeure, dès le début du
processus.
Jacques Legrand souligne le défi d’une mise en œuvre véritable du projet du PRES. Avancer à huit +
un dirigeants qui se connaissent et s’apprécient est une chose, entraîner les communautés de tous
les établissements en est une autre. La vie du PRES ne sera pas toujours aussi convenable et
aimable que cette première réunion. Jean-François Girard considère que la concertation fait partie du
rôle du PRES et singulièrement de son président.
Vincent Courtillot, directeur de l’Institut de physique du globe de Paris, rappelle que l’IPGP a mis
quelque temps avant de conclure sa réflexion sur le fait de rejoindre le PRES, compte tenu en
particulier de la complexité et de la taille des PRES. Il souligne la spécificité de la situation parisienne,
qui n’a rien à voir avec celle des régions où la perspective est celle de la fusion. Si au niveau des
écoles doctorales, les regroupements sont cohérents avec ce qui se fait à l’international ; au niveau du
premier cycle, le problème de la taille est plus manifeste. Jean-François Girard met en avant le besoin
de diversité des alliances universitaires, qui ne peuvent se faire seulement entre les meilleurs ou au
niveau des seules formations doctorales. L’excellence doit aussi porter sur le premier cycle, donnant
un nouveau sens au mot « excellence » : être bon partout.
Jean-Louis Missika met en garde contre le risque de dénigrement inter-PRES. Il rappelle que Paris a
besoin de toutes ses forces, de toutes ses composantes dans la compétition internationale et insiste
sur l’intérêt de définir rapidement des stratégies de coopération, voire des projets communs interPRES sur la vie étudiante, le sport, la santé étudiante, etc. Axel Kahn précise que le PRES a de
grandes ambitions mais n’a pas d’ennemis. On est dans une compétition comme on en connaît dans
la vie académique. Alice Dautry, directrice générale de l’Institut Pasteur (personnalité qualifiée),
souligne à cet égard la position des établissements, parmi les plus visibles, qui entretiennent des
collaborations avec plusieurs PRES et sont particulièrement attentifs à ce que ces regroupements ne
se traduisent pas par une perte de substance.
Axel Kahn souligne la critique sévère des PRES portée par le rapport de l’IGAENR, eu égard
notamment à leur manque d’ambition et à la mise en œuvre du principe de subsidiarité. Jean-François
Girard insiste sur le fait que la réponse apportée par ce PRES est en mesure d’infléchir les
orientations collectives. La convention constitutive de Sorbonne Paris Cité, à travers les ambitions
manifestées en matière de recherche et de formation, est une première réponse à ce rapport. A ce
propos, Pierre Gregory rappelle qu’un rapport d’inspection n’engage que ses auteurs. Richard
Descoings revient sur la nécessaire liaison de l’ambition et du principe de subsidiarité. Ce qui n’est
pas mieux fait par le PRES doit rester dans la main des établissements. Jean-François Girard
approuve ce point de vue : faire au niveau collectif ce que l’on peut faire mieux et ne pas créer de
redondances. Daniel Mouchard, vice-président de Paris Sorbonne Nouvelle souligne l’intérêt d’une
approche confédérale. Axel Kahn insiste sur le fait que la superstructure ne doit pas imposer des
choses de l’extérieur.
Le vote s’effectue en l’absence du candidat. Les représentants du Maire de Paris et du Recteur, ainsi
que Stéphane Le Bouler et Guillaume Houzel ne prennent pas part au vote.
20 suffrages sont exprimés : 17 bulletins portent le nom de Jean-François Girard ; trois bulletins sont
blancs. Jean-François Girard est élu président par intérim.
Seconde partie – Présidence : Jean-François Girard
Jacques Legrand entend exprimer les remerciements des dirigeants des établissements pour la façon
dont Axel Kahn a mené l’entreprise jusque là. Jean-François Girard et tous les participants s’associent
à ces remerciements pour l’ensemble des tâches d’animation exercées jusque là, qui ont permis de
franchir les premières étapes de la vie du PRES. Jean-François Girard souligne la qualité des
échanges qui ont précédé l’élection, quand bien même il n’y avait qu’un candidat. Il souligne à
nouveau la portée de la convention constitutive en ce qu’elle n’a pas été élaborée comme le plus petit
commun dénominateur, en ce qu’elle est robuste et permet d’envisager beaucoup de choses.
Organisation du PRES
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Il présente les premières personnes qu’il a choisies pour l’accompagner dans l’animation du PRES :
Stéphane Le Bouler, en qualité de directeur de cabinet, chargé en cela et en premier lieu de monter
l’établissement public et le PRES et de veiller à la coordination interne et aux liens entre l’équipe
PRES et les établissements ; Guillaume Houzel, en qualité de directeur du développement, chargé
des développer les initiatives et d’animer les relations avec l’extérieur. Jean-François Girard rappelle
que Brigitte Vogler avait reçu précédemment une lettre de mission sur la documentation. Il précise
que les recrutements d’une chargée de communication et d’une assistante sont en cours. Quant à
l’agent comptable, choisi parmi les agents comptables des établissements membres conformément à
l’article 18 des statuts, le choix s’est porté, après consultation de l’ensemble des agents comptables,
sur Jean-Gilles Hoarau, agent comptable de Paris-Diderot.
S’agissant des locaux, Jean-François Girard a bien entendu le souhait du rectorat d’accueillir à terme
les différents PRES en Sorbonne mais il fait état du besoin de trouver des solutions plus immédiates.
Il souligne la haute qualité du Conseil d’orientation scientifique et pédagogique, qui sera présidé par
François Héran, ancien directeur de l’Ined.
Le Conseil d’administration sera complété à l’automne, après que le règlement intérieur (soumis à la
prochaine séance du Conseil) aura permis de définir les modalités électorales.
S’agissant des ressources du PRES, Jean-François Girard rappelle que la dotation d’amorçage du
ministère s’élève à 2 M€ mais que les moyens du PRES dépendront aussi de ce que chacun des
membres apportera comme contribution. Il fait état d’une hypothèse évoquée entre les dirigeants des
établissements de consacrer au PRES une fraction des crédits de fonctionnement. Richard Descoings
souligne qu’il importe de ne pas ajouter une couche d’administration à ce qui existe déjà et qu’il
convient de partir des besoins à financer. Axel Kahn indique la position de Paris Descartes : 1 % du
budget de fonctionnement des établissements. Antoine Flahault se dit assez favorable à cette
solution, en tenant compte des besoins limités de la première année, ce qui pourrait conduire à retenir
0,5%. Il souligne l’importance de disposer rapidement d’un budget primitif pour que les CA des
établissements puissent voter ces contributions. Jean-Loup Salzmann, président de l’Université Paris
13, considère qu’il est inutile de « lever l’impôt » si l’on ne sait pas ce qu’on va dépenser. Il souligne la
différence de structure de budget entre les quatre universités et les quatre grands établissements.
Jean-François Girard pointe les divergences et la nécessité d’offrir des garanties en termes de
gouvernance et de prévention des redondances. Axel Kahn justifie l’idée d’une fraction du budget de
fonctionnement eu égard à l’absence de dualité entre le PRES et les établissements : il ne s’agit pas
de financer un organisme extérieur ; il s’agit d’une façon de mutualiser les moyens ; ce n’est pas la
levée d’un impôt, c’est une façon d’allouer nos moyens pour l’exercice de nos missions.
Débat sur le Grand emprunt
Axel Kahn rappelle les sommes en jeu pour l’enseignement supérieur et la recherche, les différents
compartiments (campus d’excellence, SATT, IRT, IHU, laboratoires d’excellence, numérique,
équipements d’excellence), la gouvernance et les modalités de choix (rôle du Commissariat général à
l’investissement en dernier ressort, rôle du jury international). Il souligne la confusion opérée dans le
rapport de l’IGAENR entre l’évaluation – mitigée – portée sur les PRES existants, la nécessité de les
mettre en avant pour le Grand emprunt et l’introduction d’une nouvelle réforme dans la gouvernance
ème
des universités promouvant des PRES de 2
génération érigés en grands établissements. Les
critiques virulentes ont amené la ministre à réviser sa position et à dissocier les appels d’offres, en
commençant par les équipements d’excellence, au risque cette fois de dénaturer les promesses du
Grand emprunt, qui mettait au cœur de son projet, jusque là, la notion d’intégration de la formation et
de la recherche. Partir des composantes pour retrouver la structure intégrative en fin de parcours
change la donne.
Jean-Louis Missika dit son pessimisme sur la façon dont les choses se passent. Les leçons du Plan
campus n’ont semble-t-il pas été tirées. On continue de mélanger des critères de gouvernance et des
critères de qualité scientifique. Le ministère essaie, malgré le principe d’autonomie posé dans la loi
LRU, de contrarier ces évolutions en utilisant l’argent du Grand emprunt. La situation à Paris n’a rien à
voir avec la situation des régions où des universités sont disposées à fusionner. Les collectivités
locales s’associeront ou pas aux opérations en fonction des clarifications qui seront données. La
responsabilité de Sorbonne Paris Cité est de fait importante par sa capacité à infléchir les positions
sur ce dossier. La Ville de Paris est très favorable au projet Saclay et au développement d’un axe
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Paris-Saclay mais le jeu ne doit pas être dévoyé au profit de ce seul projet, qui recevrait des dotations
en cash quand les autres devraient se satisfaire de dotations non consomptibles.
Richard Descoings souligne l’importance de faire en sorte que prévalent les critères scientifiques, que
nos professeurs et chercheurs travaillent sur des sujets porteurs. Il faut être fort sur les projets et
vigilant sur les modalités d’allocation des moyens. Il est normal qu’un corps d’inspection fasse des
propositions mais le rôle du politique est de lever les inquiétudes qui ont pu naître, pour l’avenir mais
aussi pour ce que nous sommes en train de construire.
Vincent Berger, président de Paris-Diderot, souligne que les PRES sont encore jeunes, qu’ils doivent
faire leurs preuves et qu’il est important de ne pas les déstabiliser. Les PRES seront fragilisés si les
équipes se lancent dans les laboratoires d’excellence sur leur seule initiative. La logique voulait qu’on
fît d’abord l’appel d’offres campus d’excellence.
Vincent Courtillot évoque l’impact des opérations Campus et Grand emprunt sur le processus à
l’œuvre à travers les PRES. Il pointe l’importance des sommes en jeu et l’hétérogénéité des positions
au sommet de l’Etat. Il en conclut qu’en déployant sa stratégie de façon relativement autonome
Sorbonne Paris Cité aidera ceux qui réfléchissent dans les ministères à définir ce qu’il convient de
faire.
Jean-François Guthmann (personnalité qualifiée) souligne à son tour que les conceptions ne sont pas
encore claires ; il signale l’importance du rôle de l’ANR et le caractère essentiel des questions de
valorisation, la proximité par rapport au monde de l’entreprise étant à n’en pas douter un critère
important pour le Commissaire général à l’investissement.
Jean-François Girard conclut en indiquant que le débat se poursuivra en bureau et qu’en toute
hypothèse Sorbonne Paris Cité a une responsabilité particulière : son poids permet d’espérer que ses
choix, s’ils sont cohérents, auront quelque chance d’être entendus.
Questions diverses
Jean-François Girard propose de solliciter l’adhésion du PRES à la Conférence des présidents
d’université en qualité de membre associé. Adopté à l’unanimité
Il évoque la question de l’indemnité de fonction du Président du PRES et propose de l’aligner sur celle
des présidents d’université de première catégorie, soit à titre indicatif une somme de 1395 € nets
aujourd’hui (susceptible de passer à près de 2000 €, dans le cadre d’un projet de décret en cours).
Adopté à l’unanimité moins une abstention (Jean-François Girard)
Il propose que la prochaine réunion du Conseil d’administration se tienne le mercredi 23 juin de 8H à
12H.
Un bref échange a lieu sur la forme même du compte-rendu du Conseil d’administration, à l’initiative
d’Antoine Flahault, qui soutient la formule du verbatim, de façon à refléter la richesse des échanges et
à faciliter l’appropriation des débats par les différentes communautés de nos établissements. A ce
stade, cette proposition n’est pas retenue, en raison de la multiplication des verbatim, qui fait qu’ils ne
sont jamais lus. Jean-François Girard propose qu’on teste la formule d’un compte-rendu synthétique.
Sur la demande de Jean-Pierre Vallat, il indique enfin que la question des candidatures
d’établissements en qualité de membres associés sera examinée lors du prochain Conseil.
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Annexe 1
Présentation de Jean-François Girard devant le premier Conseil d’administration du
Pôle de recherche et d’enseignement supérieur
‘’Sorbonne Paris Cité‘’
31 mars 2010
Le Pôle de Recherche et d’Enseignement supérieur, intitulé depuis quelques minutes Sorbonne Paris
Cité, porté
par ses fondateurs et membres associés et soutenu par les personnalités qui ont accepté de faire
partie de son conseil d’administration, est marqué par l’ambition et l’enthousiasme de ses créateurs.
L’association de quatre universités et de quatre écoles ou instituts permet de couvrir la presque
totalité des champs du savoir. Dans cet ensemble, le dialogue concernera non seulement un grand
nombre de disciplines différentes mais aussi des
cultures différentes. C’est un atout essentiel et, pour moi, un attrait majeur. Comment ne pas être
émerveillé par la présence dans un même ensemble de la physique du globe et des langues
orientales, des sciences politiques et des arts, de la biologie et des sciences humaines ? C’est la
raison pour laquelle lorsque le président Kahn, au nom de ses collègues fondateurs ou associés, a
pris un premier contact pour me solliciter, ma réponse n’a guère tardé pour faire état de ma
disponibilité.
Il convient peut être de revenir sur mon parcours. Grace à mon grand père paternel qui était marin
pêcheur, j’ai été en mer avant de savoir marcher. J’en ai gardé une passion pour la mer qui ne s’est
jamais assagie même lorsqu’elle envahit, comme tout récemment, nos terres natales. Médecin,
comme mon père, j’ai exercé à l’hôpital Broussais tout en étant Professeur de Médecine interne à
l’Université qui ne s’appelait alors que Paris VI. Très tôt, j’ai appris le goût de l’imagination et du
doute, en travaillant dans le laboratoire dirigé par Philippe Druet au sein de l’unité INSERM U28, sur
l’implication du système du complément dans l’immunité humorale.
Mais ma carrière scientifique fut brève, car je fus rapidement happé par l’animation et l’administration
d’une UFR, auprès de Jean Bariéty. Après deux ans de cabinet auprès de deux ministres de
l’Education nationale, A. Savary et J.P. Chevènement, j’ai exercé les fonctions de directeur général de
la santé pendant près de 12 ans de 1986 à 1997. Du SIDA à la vache folle, j’y ai appris à être
confronté à la gestion de crise. C’était aussi la période où la santé est devenue un sujet publique et
politique. Pendant toute cette période, j’ai représenté la France auprès de l’OMS et j’en ai présidé le
conseil exécutif en 1992-1993. Nommé Conseiller d’Etat en 1997, membre de la section du
contentieux et de la section sociale, j’ai appris une nouvelle culture. Quatre ans plus tard, je fus
appelé à prendre la présidence de l’IRD que j’ai exercée pendant plus de huit ans. J’y ai découvert le
monde de la Recherche ouvert sur l’ensemble des disciplines et appris que l’international ne se limitait
ème
au nord du 42
parallèle ! J’ai réintégré le Conseil d’Etat, il y a quatre mois, mais je suis autorisé par
ma hiérarchie à me présenter à vos suffrages tout en restant membre de la Haute assemblée.
Mon parcours, débuté à l’université se terminera, si vous m’en jugez digne, à l’université. Entre temps
ma carrière fut celle d’un haut fonctionnaire, fondamentalement marquée par l’action publique au
service de l’intérêt général. Mais toutes ces étapes m’ont appris que la diversité est une source
inépuisable de richesse et jamais une preuve de faiblesse, que s’il faut savoir être visionnaire, on ne
peut se contenter d’avoir raison trop tôt et enfin que l’exercice de l’autorité n’est rien sans le respect et
l’animation des équipes, le respect et l’animation des hommes et des femmes qui les composent.
Il n’est pas de grand projet qui ne soit porté par du sens et qui ne s’appuie sur des valeurs et des
convictions. Les miennes sont dominées par les relations entre la connaissance et l’action. A chaque
étape, elles m’ont guidé que ce soit à l’hôpital au lit du malade, à la tête d’une grande administration
au service des politiques de santé publique ou encore plus clairement dans l’action internationale au
service du développement. Au centre de cette relation impliquant une constante ouverture de la
science sur la société, l’Université occupe une place centrale. Lieu de culture et de civilisation, comme
l’a écrit l’un d’entre vous, l’Université n’appartient à personne – ou à tout le monde. Elle doit être
ouverte sur l’entreprise comme sur les collectivités publiques. Elle doit développer une culture
européenne et internationale mais être accessible au plan local. Elle doit bien sûr associer production
des savoirs et transmission de ceux-ci. Pardon de rappeler une évidence mais c’est pour évoquer une
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autre conviction : la formation par la recherche avec la soutenance d’une thèse de doctorat devra
s’imposer dans l’avenir pour les hauts dirigeants de tous les secteurs de la vie économique et sociale,
publics et privés.
Quel rôle peut jouer un pôle de recherche et d’enseignement supérieur ? Quelle forme peut prendre le
Pres ? Bien sûr, vous comprendrez que je ne vous donne pas une réponse précise et encore moins
ma conception des Pres. D’abord parce que la réponse sera collective et émanera d’un débat en
cours au sein des fondateurs du Pres. Ensuite, parce que les lectures et les rencontres de ces
dernières semaines montrent la diversité des réponses et des schémas d’évolution et le récent rapport
de l’IGAENR n’a pas simplifié le débat. Dans ce contexte, le Pres Sorbonne Paris Cité, à peine né,
saura définir sa solution et ses modalités d’évolution pour être :
- Un opérateur collectif au sein duquel la Collégialité sera la règle à tous les niveaux ;
- Un opérateur ambitieux fort de ses richesses et de sa diversité ;
- Un opérateur imaginatif pour répondre à chaque fois au niveau d’excellence souhaité ;
- Un opérateur ouvert et respectueux des partenariats déjà établis ;
au service de trois missions :
- scientifique : pour instaurer un dialogue élargi et renouvelé des sciences ;
- pédagogique : pour avoir la même exigence d’excellence dans tous les cycles de formation ;
- administrative : pour acquérir la confiance des financeurs (gouvernance).
Sur ces bases, soyez assurés de ma détermination, de mon enthousiasme et de mon entière
disponibilité pour contribuer au succès du pôle de recherche et d’enseignement supérieur ‘’Sorbonne
Paris Cité
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Annexe 2
Conseil d’Administration de l’EPCS Université Paris Cité
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Liste des membres participants
Jean-Louis MISSIKA
Adjoint au Maire de Paris, chargé de l'innovation, de la recherche et des
universités
Vice-chancelier des Universités de Paris, au Rectorat de l’Académie de Paris.
Pierre GREGORY
Paris Diderot – Paris 7
Vincent BERGER
Président
Jean-Pierre VALLAT
Enseignant-chercheur
Paris Descartes – Paris 5
Axel KAHN
Président
Frédéric DARDEL
Professeur
Sorbonne Nouvelle – Paris 3
M-Christine LEMARDELEY Présidente
Daniel MOUCHARD
Vice-Président
Paris Nord – Paris 13
Jean-Loup SALZMANN
Président
IPGP
Vincent COURTILLOT
Directeur
Edouard KAMINSKI
Directeur adjoint
INALCO
Jacques LEGRAND
Président
Manuelle FRANCK
Vice-Présidente du Conseil Scientifique
Sciences Po
Richard DESCOINGS
Directeur
Christian LEQUESNE
Directeur de Recherche
EHESP
Antoine FLAHAULT
Directeur
Dominique THOUVENIN
Professeure des Universités
Jean-François MINSTER
Christian LAJOUX
Jean-François
GUTHMANN
Alice DAUTRY
Dominique VERNAY
Directeur Scientifique de TOTAL
Président du LEEM
Chargé de mission au financement de la recherche et de l’innovation au
Ministère des Finances
Directrice Générale de l’Institut Pasteur
Ancien Directeur Recherche et Technologie à la DG du Groupe Thalès
Jean-François GIRARD
Stéphane LE BOULER
Guillaume HOUZEL
Président de l’EPCS Université Paris Cité
Directeur de Cabinet de l’EPCS Université Paris Cité
Directeur du Développement de l’EPCS Université Paris Cité
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