V ivre en Guyane - Le Centre Spatial Guyanais

Transcription

V ivre en Guyane - Le Centre Spatial Guyanais
Ensemble
Éco locaux
Vivre en Guyane
Spatial et Guyane
avancent main dans la
main et ce trimestre
nous en offre encore
plusieurs exemples.
Qu’il s’agisse
d’environnement,
de développement
économique ou de
secours aux personnes,
le CNES/CSG est de
toutes les parties,
pourvu qu’elles
soient bénéfiques au
territoire guyanais.
Et à l’occasion
de la présidence
kouroucienne de la
Communauté des
Villes Ariane, c’est tout
le spatial européen
qui accompagne
la cité d’accueil
du CSG au profitd’un
rayonnement régional.
par Karol Barthelemy
Dans la famille " le CNES maîtrise sa consommation
d’énergie ", je voudrais la " Mission Guyane ". Bonne pioche !
La colline de Montabo inaugure le premier bâtiment Haute
Qualité Environnementale de Guyane !
Entre nécessité et coût, l’Agence a choisi l’environnement et
innove une fois de plus en mettant à l’épreuve des modules
double peau. Visite guidée avec Henri Brunet-Lavigne, " père
technique " de cette surprenante structure.
Un bâtiment, une histoire
« Le bâtiment principal date de 1960, alors essentiellement dédié à la localisation,
avec le radar Bretagne 2 et tout son système » rappelle Henri Brunet Lavigne. « Au
fil du temps, les technologies ont évolué, la miniaturisation des composants nous a
permis de gagner de la place. » Aussi à la fin des années 90, la toute jeune Mission
Guyane a pris ses quartiers dans la partie Est des locaux. « On s’est adaptés pour
faire des bureaux mais, à vocation technique, la construction impose de multiples
contraintes. » Typiquement, les planchers abritent une multitude de câbles et
réseaux pour alimenter tous les systèmes opérationnels. Ceux-ci doivent rester
accessibles, limitant ne serait-ce que le revêtement du sol qui doit être démontable
à tout moment. Les nombreuses canalisations doivent être cachées. Et ainsi de
suite. « Puis, avec le développement de ses activités, la Mission Guyane a accueilli du
personnel supplémentaire, nécessitant aujourd’hui plus de bureaux. Mais comment
cloisonner sur le faux-plancher ? Par ailleurs, le bâtiment comporte de l’amiante et
ne répond plus à certaines normes du fait de leur évolution. Que faire face à ce vaste
champ de contraintes? » s’est interrogé le chargé d’affaires.
Alex Agapit, directeur
de la Mission Guyane du
CNES, et Henri BrunetLavigne, père technique
du bâtiment HQE.
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© P. Piron
La solution modulaire
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Louer des Algeco le temps d’une rénovation ou construire un bâtiment neuf, le
cumul des contraintes techniques, budgétaires ou de délai, frise le fantasque.
« Puis nous avons découvert la société CMI, pour Construction Modules Industriels.
Leur proposition correspondait à nos besoins en temps, en coût, et surtout sur l’aspect
environnemental. Leur concept est celui d’un module standard fabriqué en usine et
répondant à la norme HQE, Haute Qualité Environnementale. Pour vérifier cela, nous
avons mandaté le bureau d’études Ingeko qui a véritablement dépiauté un module que
l’on a re-customisé avec, par exemple, des isolants plus épais et du double vitrage au
gaz Argon » décrit l’ingénieur. Les parois du bâtiment sont des panneaux sandwich
en aluminium rempli de mousse polyuréthane, à l’instar des cloisons double peau
de l’EPCU (Ensemble de Préparation des Charges Utiles). Et pour mieux résister à la
proximité immédiate de l’océan, les brise‑soleils, ou ventelles, sont finalement en
aluminium au lieu de bois de Guyane.
© P. Piron
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Les hauteurs de Montabo à Cayenne offrent une vue à couper le souffle, mais pas seulement. Selon Henri
Brunet-Lavigne, « le nouveau bâtiment de la Mission Guyane, seul classé HQE dans la région, est également
adapté à recevoir des personnes à mobilité réduite. Bientôt, l’extérieur sera paysagé par l’ESAT (Établissement
et Service d’Aide par le Travail) de l’ADAPEI (Association départementale des amis et parents de personnes
handicapées mentales), qui fournit déjà un remarquable travail sur les espaces verts du CSG. »
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Mais le plus beau reste à venir ! Le trio CNES/Ingeko/CMI pousse les
exigences environnementales d’un projet de bon rapport qualité/prix.
Henri tient ici à souligner l’efficacité de cette « association de personnes
compétentes. Nous avons fait appel à des logiciels remarquables pour
réaliser certains équipements sur mesure. Nous avons par exemple mesuré
le rayonnement solaire du 1er janvier au 31 décembre pour l’intégrer au
calcul de la longueur et de l’orientation des ventelles. Ainsi disposées, elles
limitent efficacement la chaleur due à l’ensoleillement sur le bâtiment.
Nous avons également modélisé la configuration optimale pour avoir
un éclairement intérieur naturel. Cerise sur le gâteau, la toiture accueille
des panneaux photovoltaïques qui alimentent tout le bâtiment durant
la journée au travers d’un onduleur. En cas de couverture nuageuse, le
réseau EDF prend le relais de fourniture d’énergie. Les climatiseurs A3+
sont adaptés à ce mode d’alimentation. Bref, nous avons systématiquement
recherché un équilibre » résume l’expert. Au final, là où les anciens locaux
consomment 450 kilowatts/heure/m²/an, la nouvelle extension en
consomme dix fois moins !
Par sa conception essentiellement métallique, le bâtiment est compatible d’un point de vue
électromagnétique avec la proximité du radar Bretagne 2. Des tests ont néanmoins vérifié l’absence de risque.
Impressionnés ? Attendez de lire ça : le 8 décembre 2014, il n’y avait
rien. Le 30 janvier 2015, les équipes réceptionnaient l’intérieur du nouveau
bâtiment !!! « Un mois et demi, dont le gel de configuration du lancement du
17 décembre et la semaine de fermeture en fin d’année, c’est un record ! »
s’exclame Henri. Cela grâce à une conception simple et efficace : quatre
modules de 27 m² chacun ont été déposés sur l’ancien parking et assemblés à
une vitesse inouïe. Par la suite, de petites équipes de professionnels du bâtiment
ont effectué un travail remarquable » félicite l’expert.
Rénover l’ancien
Les salariés de la Mission Guyane ont pu intégrer leurs nouveaux bureaux
à la mi-mars. Dès lors s’est ouvert un autre chantier de plusieurs mois pour
rénover les anciens locaux selon les normes HQE : réfection de la toiture,
isolation de la façade, installation de double-vitrage et de brise-soleils
pour l’essentiel. Plus, bien sûr, les aménagements intérieurs : revêtements
de sol, peintures, placards, etc. Ces locaux réserveront dorénavant une
grande salle de réunion avec " visio ", un bureau de passage pour le
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directeur du CNES/CSG et un bureau de visite. « Nous rénovons simultanément les
locaux de l’équipe Telespazio qui exploite le radar, avec bientôt de nouveaux pupitres
et des baies, un matériel globalement plus petit. Outre l’aménagement d’un espace
détente en tant que tel, la place gagnée par les nouveaux équipements devrait
permettre de créer un stockage de matériel et un atelier mécanique » relate Henri.
Précurseur ?
« Ce bâtiment pourrait avoir des applications directes au Centre Spatial Guyanais.
La technologie utilisée sera assurément candidate pour les futurs bâtiments du
CSG, en commençant par le projet d’un nouveau bâtiment de bureaux sur le Centre
Technique destiné à accueillir des salariés le temps de rénover leurs locaux habituels.
La société Airbus Defense & Space a également le projet Toukanis d’une base vie conçue
avec ce type de modules » confie Henri. « D’autres acteurs guyanais comme l’IUT, la
Croix-Rouge ou encore l’armée se montrent intéressés par ce concept qui ouvre des
perspectives manifestes. »
HQE
La Haute Qualité Environnementale est une démarche qui
vise à limiter les impacts environnementaux d’une opération
de construction ou de réhabilitation, tout en assurant aux
occupants une qualité sanitaire des espaces, de l’air et de l’eau
mais aussi un confort hygrothermique, acoustique, visuel,
olfactif.
Maîtriser les impacts sur l’environnement extérieur passe par
l’éco-construction (relation harmonieuse des bâtiments avec
leur environnement immédiat, choix intégré des procédés
et produits de construction, chantier à faibles nuisances), et
par l’éco-gestion (gestion de l’énergie, de l’eau, des déchets
d’activité, de l’entretien et de la maintenance).
[plus d’infos sur : www.ecoresponsabilite.environnement.gouv.fr]
Des panneaux photovoltaïques sur la toiture fournissent au bâtiment l'essentiel de l'énergie utilisée.
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En plus de sa faible consommation énergétique, le bâtiment a été pensé pour le bien-être de ses occupants.
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HQE est une norme. Un afficheur au mur indique en permanence les principaux
paramètres environnementaux du bâtiment : consommation énergétique,
production photovoltaïque, économie de dioxyde de carbone dégagé... le tout en
temps réel.
La construction de ce bâtiment HQE a permis de disposer de CEE (Certificat
d’Économie d’Énergie) ouvrant droit à des subventions. Les calculs et estimatifs
sont en cours avec la participation d’EDF Guyane.
© P. Piron
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