les chiche capon - TEMAL Productions

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les chiche capon - TEMAL Productions
LES CHICHE CAPON
dans
"LA 432"
DOSSIER de PRESSE
Les chiche capon : Fred Blin, Patrick De Valette, Ricardo Lo Giudice et Matthieu Pillard
Titre de la pièce: « LA 432 »
Auteurs: Fred Blin, Patrick De Valette, Ricardo Lo Giudice et Matthieu Pillard
Metteur en scène: Karim Adda
Forme : Théâtre / clown / cirque
Interprètes : Fred Blin, Patrick De Valette, Ricardo Lo Giudice et Matthieu Pillard
Durée : 1h 20
Lumière : Mathieu Bouillon
Association Les Nouveaux Gitans / Cie Les Chiche Capon
ème
Siège social : Maison des associations du 10 , boite 20 – 206 quai de Valmy 75010 Paris
Adresse bureau administratif: 20 rue de la fontaine au roi 75011 Paris
Contact production: Cécile Thiéblemont
Tel : 01 55 28 61 73
Email : [email protected]
Communication : Esther Maarek
Tel : 06 61 70 99 44
Email : [email protected]
Préambule
« … LA 432 : Un cabaret qui porte bien son nom, qui dérape, qui glisse comme on glisse sans s'y attendre
sur une banane qui plus est pourrie.
Le cabaret commence comme un cabaret normal, avec un déroulé souple de petites plages dramatiques et
peu à peu laisse la place aux intuitions écornées de chacun. Les artistes se croisent, s’agrippent, se
séparent, épluchent et dépluchent les fruits de leur culture, tissent et détissent les toiles de leurs numéros.
A t-on le droit de faire ça? Est-ce autorisé? Mais qu’est-ce que l'on est en train de faire? Un pastiche de
policier est là pour tenter de ramener à la réalité, à la convenance, à la réglementation, au droit chemin,
cependant ce n'est difficilement pas convenu.
Tout le monde tarde… » Fred Blin
Texte de présentation
"L'homme n'est pas voué à se donner la main...sauf en musique où il est capable de bien plus...
La musique c'est le charme, l'envoûtement, le suave et aussi l'exil...
C'est en partant de ce constat et dans un souci d'efficacité que les Chiche Capon ont décidé de réaliser un
spectacle multiculturel universel, seul à même de réaliser la mutualisation de tous les publics..."
PRESSE /Telerama.fr
"Fred, Patrick et Matthieu sont trois comiques, formés à l'art du clown, qui n'hésitent pas à revêtir
les accoutrements les plus ridicules ou décalés ni à se coiffer de la plus féminine des perruques
pour (faire) rire, tout en évoluant dans un registre plutôt potache. Avec leur musicien, Ricardo, tout
aussi comédien et porté sur la plaisanterie qu'eux, ils créent cette fois un spectacle qu'ils
annoncent plus que jamais très musical. A découvrir."
Stéphanie Barioz
Les nouvelles intentions de LA 432
« Les trois précédentes créations des Chiche Capon portaient essentiellement sur les relations systémiques,
les liens d’équilibre, le désir d’homéostasie et la recherche de cohérence entre les différents clowns, ce qui
n’exclue en rien les rapports de force et de pouvoir. Même si les créations se déroulent dans un esprit
collectif, la Compagnie décide aujourd’hui, d’explorer une autre forme exigeant un travail individuel très
prégnant. Ce choix suppose de travailler, non plus sur une communication interpersonnelle dans les
interactions entre clowns, mais sur une communication intrapersonnelle.
Chaque numéro de ce nouveau spectacle demande de se pencher intégralement sur ses propres conflits,
peurs, défenses, ses atouts, ses acquis et d‘explorer en profondeur chaque univers personnel. Avec quelles
parts de lui même le clown doit négocier afin de sublimer ses conflits intérieurs ?
Cet espace personnel de jeu est dédié à une recherche individuelle plus profonde (notamment sur la
métamorphose) impossible à élaborer et explorer à plusieurs. Dans un trio ou un quatuor, le travail laisse
peu de place à l’investigation de l’univers d’un individu, il s’agit davantage d’une recherche d’échanges entre
les personnages et de la construction d’une personnalité en relation aux autres personnalités en présence.
Ce nouveau projet est lui, porteur d’une nouvelle énergie, impliquant une prise de risque individuelle,
abandonnant le soutien et le sauvetage des partenaires. Les Chiche Capon décident de s’investir dans ce
champ en friche, où ils vont explorer la complexité des facettes humaines, construire et déconstruire
l’architecture de leur personnage. Ils vont creuser et creuser encore, à la manière d’un Claude Monet,
virulent et presque obsessionnel dans son travail sur la lumière, les ombres et les couleurs, dont le pouvoir
est de changer radicalement l’aspect, le sens et le devenir de la matière.
Les chiche capon s’obstinent à chercher, tracer, effacer, redessiner les traits, les signes, les reliefs, les
repères, les abîmes de leurs personnages. Pouvant retourner quelquefois à la source des pulsions
humaines, source de l’énergie de vie ou de celle de mort. »
Cécile Thiéblemont
CRITIQUES
Critiques : http://rhinoceros.eu/2012/06/la-432-des-chiche-capon/
Article de Gwendoline Soublin -12/06/2012
LA 432 des Chiche Capon – Planète aluminium
L’an passé, Rhinocéros s’était emballé pour Le Cabaret des Chiche Capon. Parenthèse délirante, le
spectacle tissait des liens entre la beauté et la bêtise et mélangeait le grand n’importe quoi à une rigueur
plus fine. Pour leur nouveau spectacle, les Chiche Capon exploitent les ficelles de leur succès avec un peu
d’usure. Dans LA 432, on pourra retrouver les mêmes personnages et une construction dramatique similaire
à leur précédente pièce. Mais le rire ne fait pas toujours mouche et malgré une énergie enthousiasmante, le
spectacle laisse un petit goût de déception.
Comme il est difficile de se renouveler tout en gardant sa marque de fabrique. LA 432 porte le sceau des
Chiche Capon, certes. Mais la pièce les caricature plus qu’elle ne semble mettre en valeur leurs indéniables
qualités. Comme à leur habitude, l’histoire sert de prétexte à une longue séquence de désordre où la folie
l’emporte sur les raisonnements intellectuels. Pas de logique ou alors toujours la même : les quatre clowns
tentent de présenter un spectacle (ici, sur la musique qui unit les hommes) qui vire évidemment à la
catastrophe. Avec l’appui d’un public participatif, le quatrième mur est brisé. Les Chiche n’ont peur ni du
ridicule ni du lourdingue. Leur pièce n’est pas aseptisée et rien que pour cela, on les remerciera.
Cette tambouille bien étudiée prend à certains moments et déçoit à d’autres. Les passages d’anthologie (le
fameux tube Planète aluminium par exemple) côtoient les blagues plus indigestes car redondantes.
Pourtant, on ne peut pas vraiment en vouloir aux Chiche Capon. Leur précédent spectacle était tout aussi
empli de divin et d’indigence et l’on s’en réjouissait. La faute à quoi alors ? Peut-être tout simplement à un
spectacle qui a besoin de se rôder et de se resserrer. Faire rire découle d’une mécanique parfaitement
huilée, LA 432 fourmille d’idées mais manque de l’écrémage nécessaire à une potacherie plus subtile et
maîtrisée. Dans le désordre ambiant, un peu de rangement reste encore à effectuer. Gageons que les
Chiche Capon sauront préciser ce nouveau spectacle. Alors, notre sensation de déjà-vu laissera, on en est
certain, la place à d’agréables retrouvailles. Chiche ?
LA 432 des Chiche Capon, mis en scène par Les Chiche Capon, au théâtre de Belleville.
Avec : Fred Blin, Patrick de Valette, Ricardo Lo Giudice, Matthieu Pillard.
Crédits photographiques : Stefano Candito.
http://www.mesillusionscomiques.com/archive/2012/06/14/la-432-chiche-capon-theatre-debelleville.html
Article de Audrey Natalizi- 14 juin 2012
Les Chiche Capon nous donnent le "LA 432" pour rire au Théâtre de Belleville
"Et c'est ainsi que naquit l'harmonie"
Le La 432, si j'ai bien compris, c'est la fréquence de résonance de l'univers, fréquence qui sert de référence
en musique. "Réaliser un spectacle musical multiculturel universel seul à même de réaliser la mutualisation
de tous les publics", c'est, sur le papier, l'intention affichée des Chiche Capon. Sur scène, cela ne se passe
pas forcément comme prévu ... mais avec ces zozos tout droit échappés de l'asile, il faut s'attendre à tout!
Une annulation du spectacle dès les premières minutes, des disputes et des mandales sur scène, un
comédien à moitié nu qui s'échappe dans le public, un incendie en coulisses ... et, quand même, quelques
notes de musique pour accompagner le tout. C'est la recette des Chiche Capon alias Fred Blin, physique
de crooner et voix de fausset, Patrick de Valette, grimaces et mimiques hors catégorie, Ricardo Lo
Guidice et sa voix d'or, sans oublier le géant Matthieu Pillard, souffre-douleur des trois autres. Un humour
un peu particulier, parfois trash, mais qui fonctionne pleinement: on reste hilare pendant une heure quinze, à
bout de souffle à force de rire.
A aucun moment les comédiens ne sortent de leur personnage, même au moment des saluts - tirage de
lacets et hésitation à se relever - au point que l'on vient à se demander s'ils ne sont pas comme cela dans la
"vraie vie".
Ces quatre-là maitrisent leur art : avec une solide formation de clowns, au Samovar de Bagnolet, pour trois
d'entre eux (et une collaboration avec le Cirque du Soleil pour Patrick de Vallette) et une longue expérience
de musicien pour Ricardo Lo Giudice, les Chiche Capon n'en sont pas à leur coup d'essai. Leur spectacle
Le Oliver Saint John Gogerty a cartonné cet hiver à la Pépinière Théâtre et sera à nouveau présenté le mois
prochain, dans le Off à Avignon*.
La 432 (Cabaret Crooner “Local troup'”), un spectacle des Chiche Capon. Avec Fred Blin, Patrick de la
Valette, Ricardo Lo Giudice et Matthieu Pillard. Jusqu'au 1er juillet au Théâtre de Belleville, du mercredi au
samedi à 21H, le dimanche à 17H. Réservation 01 48 06 72 34
* Le Oliver Saint John Gogerty au Théâtre des Béliers, à Avignon, du 7 au 28 juillet à 19h.
LES TROIS COUPS - Critique d’Ingrid Gasparini : « LA 432 », une création des Chiche Capon
Théâtre de Belleville à Paris - Les crétins magnifiques
Ils sont forts les Chiche Capon ! Imbattables dans la crétinerie flamboyante, ces clowns gentiment
énervés enchaînent des numéros chantés toujours foireux. Avec sa parodie burlesque de Bollywood
et son odyssée intergalactique, « LA 432 » est un cabaret artisanal sensationnel, une véritable petite
bombe à déclencher les fous rires.
Soir de Fête de la musique oblige, la jolie petite salle du Théâtre de Belleville est plutôt clairsemée. Le
spectacle commence aussitôt, en off d’abord. On sent une minuscule agitation derrière les rideaux de fond
de scène. Des toutes petites voix égrillardes de gamins de dessins animés chuchotent assez distinctement
pour qu’on puisse percevoir un faux malaise précédent leur entrée. « Viens, on annule ! », « On n’a pas que
ça à faire, c’est la Fête de la musique », « Tais-toi !». Puis les affreux jojos décident de nous expliquer
de visu leur décision. Les dégaines sont à la hauteur des voix, regards vers le public accusant une gêne,
épaules rentrées de celui qui hésite, fous rires collégiaux de sales gosses trop contents de parler dans un
micro. Unanimement et à l’unanimité, le quatuor barré se décide finalement à assurer pour nous la
représentation.
Chacun sa place, son statut. D’abord, il y a le chefaillon savoureusement mégalo et autoritaire, en
combinaison bleue intégrale avec des intonations traînantes à la Élie Kakou. Il a des théories sur tout et
notamment sur le déroulé du spectacle, il sort les pires inepties avec l’aplomb et l’air pénétré du philosophe.
Il y a aussi l’ingérable, le prêt-à-tout tendance Jackass, le clown bestial en perruque blonde, celui qui se jette
en slip kangourou sur les murs et qui grimpe sur les gradins avec des boudins de baudruche pour fouetter le
public. Puis y a le géant maladroit et long à la détente : tout ce qu’il entreprend est à côté de la plaque, c’est
le bouc émissaire idéal. Dans un registre moins clownesque, Ricardo Lo Giudice, assure au chant, à la
guitare et au beatbox, posant avec sérieux et finesse un cadre musical construit et entraînant, qui sera
évidemment vite dynamité par ses fous furieux d’acolytes.
Plus le naufrage est grand, plus l’hilarité est au rendez-vous
Il n’y a pas vraiment d’histoire, et c’est tant mieux. Comme souvent en clown, on assiste à des numéros
approximatifs et complètement loupés, défendus avec la grâce et la naïveté sincères de celui qui se
raccroche aux branches pourries en souriant. Et plus le naufrage est grand, plus l’hilarité est au
rendez-vous. La particularité de ce cabaret-ci, c’est qu’il est musical. Quand ils ne massacrent pas le
mythique Hallelujah de Leonard Cohen, ils chantent des airs de country déguisés en cow-boys (et cow-girl !)
en se collant des baffes. Plus tard, un air de reggae tranquille qui commence sur « on est tous frères » se
finit en véritable pugilat avec insultes, cheveux tirés et incendie noyé dans un verre d’eau. Rien ne les arrête
jusqu’au clou du spectacle, la fantaisie orientale, avec une danse de séduction entre une Esméralda en jupe
et bracelets et un grand moustachu en turban. Leurs strabismes soulignant le chassé-croisé amoureux
devient une parade désynchronisée d’une drôlerie achevée. ………Ça serait presque beau si ça n’était pas
si drôle et si les boules lumineuses n’achevaient pas leur course dans la tête du crooner à la voix de stentor
narrant la création de l’univers. Ajoutez à ça des slips en aluminium, un sens inné du rythme, du costume et
une énergie teintée de dinguerie, et on tient un spectacle total, de ceux qui font rire aux larmes et qui
rechargent nos « accus » pour cent ans.
Ingrid Gasparini
Entretien avec les Chiche Capon, clowns (in)sensés
By Gwendoline Soublin 21/06/2012
Ils sont partout. Les Chiche Capon envahissent le monde du délire depuis maintenant une dizaine
d’années. Drôles de clowns indéfinissables, ils fomentent des spectacles désarticulés où le grand
n’importe quoi l’emporte sur les raisonnements poussiéreux. Au théâtre de la Pépinière, ils ont
charmé les Parisiens avec Le Olivier St. John Gogerthy puis avec le Cabaret des Chiche Capon.
Cette fois, c’est au théâtre de Belleville que l’on peut découvrir leur dernier spectacle, LA 432, qui
nous les présente fidèles à leurs clowns habituels : le dingo, la mégère, le crooner et le maladroit.
Ces quatre-là forment un quatuor comique qu’on ne saura que trop vous recommander. Sans ligne
dramatique forte ni rebondissements survoltés, les Chiche Capon maîtrisent le tempo comique et les
ficelles physiques avec la malice des enfants insupportables : exaspérants mais irrésistibles.
Rencontrer les Chiche Capon, c’est envisager d’éventuels dérapages incontrôlés. Ce soir-là, ils viennent de
terminer la représentation et ils sont épuisés. Finalement assez en phase avec leurs personnages, les
quatre comédiens cultivent l’art de la vanne potache, de la désorganisation enthousiasmée et du je-m’enfoutisme juvénile. Peu bavards sur leur art, les Chiche Capon ont de l’humilité à revendre : ils ne se prennent
pas au sérieux. Cet entretien, à leur image, en témoigne. Les Chiche jouent à longueur de temps. Pour
déceler le vrai du faux et le rire de la vérité, il faudra s’armer de folie.
Comment se sont formés les Chiche Capon ?
Matthieu Pillard : Nous étions en trio avec Patrick et Fred depuis 2001. Nous avons suivi la même
formation à l’école du Samovar. Ce trio a été créé là-bas, puis est devenu un quatuor avec l’arrivée de
Ricardo en 2005…
Patrick de Valette : En 2005, il était en stage !
Ricardo Lo Giudice : J’ai été pris à l’essai. J’ai d’abord été apprenti pendant un mois puis stagiaire pendant
trois mois et j’ai enfin touché un salaire au bout de six mois. Finalement, au bout d’un an, ils m’ont dit que
j’étais en CDI.
Patrick de Valette. : Salaire de base, bien sûr.
Ricardo Lo Giudice : Je ne fais pas ça pour l’argent. Mais je suis presque cadre maintenant. Bientôt…
D’où vient votre nom « Chiche Capon » ?
Patrick de Valette : D’un roman de Pierre Véry, Les Disparus de Saint-Agil, à l’intérieur duquel une société
secrète de collégiens s’appellent les Chiche Capon.
Ricardo Lo Giudice : Et chiche capon, qu’est-ce que ça veut dire ?
Patrick de Valette : Ben ça, je ne sais pas…
Ricardo Lo Giudice: Nous avons plusieurs explications sur le sujet. On nous a dit que quelque chose de
chiche signifiait « pas grand-chose » et que capon faisait référence à la caponade, la peur. Il y a une idée de
poltrons qui ne valent rien. Il y a un double-sens.
Et votre nouveau spectacle, LA 432, de quelle idée est-il né ?
Ricardo Lo Giudice : Ce n’est pas moi ! Il faut demander aux auteurs (ndr : Patrick et Fred) ! Ce spectacle
est d’abord né de l’envie de créer une nouvelle pièce. Dans les spectacles précédents, nous faisions du
théâtre, du cabaret… Dans celui-là, nous avons eu envie que ce soit un spectacle musical. J’imagine que le
suivant traitera d’art, de peinture… En tout cas, nous essayons de faire le tour des arts qui existent.
Matthieu Pillard : Nous avions envie de fonder un groupe de musique.
Ricardo Lo Giudice : Sauf qu’ils ne sont pas musiciens !
Matthieu Pillard : Pour l’instant, non. Mais dans dix ans, on espère bien !
De quelle façon travaillez-vous, à partir d’improvisations écrites ?
Fred Blin : Nous travaillons dans la cave.
Ricardo Lo Giudice : Nous ne travaillons pas vraiment à la table. Nous travaillons debout.
Matthieu Pillard : Nous parlons beaucoup aussi.
Ricardo Lo Giudice : Oui, et nous nous engueulons énormément. Et concernant les sujets que nous
choisissons, nous prenons les plus gros, les plus durs à traiter : le cosmos, le big bang…
Quelle évolution y a-t-il dans ce spectacle par rapport au précédent ?
Patrick de Valette : Nous n’avons pas envie que tous les spectacles soient les mêmes, ça, c’est sûr.
Ricardo Lo Giudice : Mais ce n’est pas évident car les clowns ont toujours le même personnage, ils n’en
changent pas.
Fred Blin : Il y a une évolution du langage, je pense. Nous nous permettons des choses que nous ne nous
serions pas permises avant.
Par exemple ?
Fred Blin : Déjà, nous essayons toujours d’en faire le moins possible : de gagner le maximum de temps
avec le moins d’accessoires en scène. Nous n’avons jamais eu autant de logistique à gérer sur le plateau
que pour ce nouveau spectacle. Nous avons des effets spéciaux ! C’est flippant. Il y a une urgence
technique à régler à laquelle nous n’étions pas habitués. Et puis il faut s’organiser, il faut réfléchir… Ce n’est
pas facile !
Patrick de Valette : Pour le prochain spectacle, nous envisageons de nous organiser ! Nous aimerions
fabriquer un château en carton avec quinze mille cubes pliables.
Ricardo Lo Giudice : Le pire, c’est qu’il veut vraiment le faire…
Au temps des rois, les clowns étaient des créateurs (ou organisateurs) de désordre. Est-ce que vous
vous reconnaissez dans ce rôle ?
Fred Blin : Pas du tout.
Ricardo Lo Giudice : (avec ironie) Pas du tout ! Alors là, franchement, la rigueur…
er
Patrick de Valette : Nous, le 1 mai, nous étions place de l’Opéra !
Ricardo Lo Giudice : Moi qui viens vraiment du théâtre traditionnel au départ, je peux dire que les clowns,
je ne connaissais pas du tout. Ils ont énormément de rigueur dans le travail. Tout est calé. Ils aiment bien
que tout soit parfait.
Fred Blin : Mais c’est pour ça que je parlais de cave tout à l’heure. Quelqu’un me disait : « Vous, les
comédiens, vous êtes vraiment dans la cave. » C’est vrai qu’on aime le bazar. Mais je pense que le quatuor
s’y prête bien aussi. A priori, oui, s’il y a des messages, nous aimons bien qu’ils transmettent du désordre.
Patrick de Valette : En même temps, si nous commençons à réfléchir à la définition de l’ordre et à celle du
désordre : le désordre n’est pas si chaotique que cela, l’ordre n’existe pas vraiment…
Ricardo Lo Giudice : Ce que j’ai aimé chez vous quand je vous ai découverts, c’est que vous ne respectiez
pas vraiment les conventions théâtrales.
Fred Blin : Comment ça, nous ne faisons pas du théâtre ?
Ricardo Lo Giudice : Pas vraiment !
Alors : théâtre ou pas théâtre ?
Fred Blin : Ce n’est pas du théâtre au sens où Ricardo l’entend. Et puis nous venons du clown. Le clown
joue dans des théâtres mais il réfléchit autrement… Ce sont des codes de clown (différents donc de ceux du
théâtre classique par exemple).
Ricardo Lo Giudice : Nous cassons les codes entre le troisième et le quatrième mur. Pour un public habitué
à un théâtre plus conventionnel, je pense que les clowns sont très agréables à regarder.
Vous allez à Avignon cet été avec Le Oliver St. John Gogerthy ? Comment cela s’organise-t-il ?
Patrick de Valette : Moi, j’ai pris mon billet de train. C’est moi qui l’ai pris, en fait.
Fred Blin : Chacun va s’acheter ses billets de train. Nous avons rendez-vous le 2 juillet là-bas.
Ricardo Lo Giudice : Le Gogerthy, c’est plus facile. C’est un spectacle que nous avons tourné pendant un
an et demi donc nous avons moins de pression qu’avec LA 432.
Patrick de Valette : Le truc c’est que nous n’avons pas beaucoup de temps pour Avignon. Nous finissons le
er
1 juillet au théâtre de Belleville puis nous enchaînons… Comme nous arrivons le 2 et que le festival
commence le 8, nous aurons juste le temps de faire des mises en place… C’est un spectacle que nous
connaissons bien mais Avignon reste Avignon : il faut être au taquet ! Il vaut mieux être bons.
Ricardo Lo Giudice : La meilleure préparation c’est quand on n’a pas le temps d’y penser.
Quelle est la suite pour vous après Avignon ?
Ricardo Lo Giudice : Nous avons la tournée avec les anciens spectacles. Nous aurons peut-être une
nouvelle collaboration avec le théâtre de la Pépinière (mais rien de sûr !) qui a co-produit LA 432. Ce
spectacle est encore un bébé. Il est en couveuse. C’est le tout début.
Fred Blin : C’est un prématuré.
Ricardo Lo Giudice : Il pleure un peu mais on sent qu’il grandit. Hier, nous avons eu peur !
Patrick de Valette : Nous nous sommes dit qu’il n’allait pas passer la nuit. Et puis en fait, il a tenu le coup.
Ricardo Lo Giudice : Mais en tant que parents, on le trouve beau quoi qu’il arrive. (Un temps.) Je vais
garder l’image du prématuré pour la ressortir dans des conversations.
Sur votre affiche, vous avez écrit : « Un spectacle intelligent pour ceux qui n’ont pas envie de
réfléchir. »
Patrick de Valette : Qui c’est qui a mis ça ?
Ricardo Lo Giudice : Oui, qui ? Il y a vraiment marqué ça sur l’affiche ?
Fred Blin : Vous n’aimez pas cette phrase ?
Si, justement !
Fred Blin : Alors, elle est de nous. Elle sonne bien, non ? C’est un peu un pied de nez. Nous ne sommes
1
pas Novarina Nous ne sommes pas là pour délivrer du sens.
Ricardo Lo Giudice : Oh, il y a quand même du sens…
Fred Blin : Il y en a forcément mais on ne prétend pas en faire. Nous sommes malgré tout là pour faire les
cons. Notre objectif premier est de faire rire les gens.
Ricardo Lo Giudice : Au fond de la cave !
Fred Blin : Cachés…
Qu’est-ce que vous aimeriez dire aux gens pour les inciter à venir vous voir ?
Ricardo Lo Giudice : Pensez à réserver !
Crédits photographiques : Mirco Magliocca et Stefano Candito.
Production
Avec le soutien de :
Le Dakiling à Marseille, le Prato à Lille, L’Esperluette à Paris, Cie ISIS à Pargny en Picardie, L’espace
culturel Buisson à Tourlaville, qui nous ont accueilli dans le cadre de résidences courtes pour la création.
Subventions :
- DRAC Ile de France - APD 2011/2012 (Aide à la Production Dramatique)
- ADAMI Aide à la création et diffusion 2011-2012
-SPEDIDAM Aide à la diffusion 2013