Préoccupation numéro un : l`environnement

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Préoccupation numéro un : l`environnement
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FLEET INTERNATIONAL
LEASING
Préoccupation numéro un :
l’environnement
Fleet Europe, le magazine sœur de Fleet & Business, a demandé aux directeurs et
administrateurs délégués européens d’importantes sociétés de leasing internationales
comment ils envisagent les 12 mois à venir sur le marché fleet. L’écologie est le sujet le plus
fréquemment cité. Parmi les autres points évoqués, citons l’externalisation, la consolidation,
la qualité du service, l’internationalisation, le maintien de la clientèle, la gestion des risques,
les nouvelles technologies, les services aux conducteurs, le contrôle des coûts et la sécurité.
L
orsqu’on discute avec
des spécialistes fleet, on
est surtout frappé de
remarquer qu’ils s’accordent
tous pour dire que «le respect
de l’environnement» est le sujet
le plus brûlant. Quant à leurs
opinions respectives, elles
divergent assez bien.
Vert, vert
et encore vert
Christel Reynaerts d’Alphabet
le décrit comme suit : « Le sujet
le plus d’actualité en fleet
management est le développement durable. Pour définir
leur stratégie de gestion de
flotte, les clients recherchent
des solutions qui conjuguent
‘efficacité’ et ‘environnement’,
pour assumer ainsi leur responsabilité sociale d’entreprise. »
« L’écologie et la protection de
l’environnement figurent parmi
les principaux thèmes pour
tous les acteurs sur le marché
de la location. Des véhicules
propres, durables feront leur
apparition et les réglementa-
L’année dernière, le mot ‘vert’ était déjà sur toutes les lèvres, mais il y
avait plus de paroles que de gestes. Les choses évoluent rapidement.
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tions fiscales inciteront de plus
en plus à choisir des flottes
automobiles vertes », est une
prédiction comparable de
Marc Demoulin de Global Fleet
Services.
Paul van de Wiel d’Unico pense
même que la tendance au vert
va encore se renforcer. « Il
existe chez les conducteurs et
les gestionnaires de flotte un
véritable intérêt pour les voitures vertes, le leasing vert, les
flottes vertes, les véhicules
hybrides, les voitures sobres…
Cet intérêt s’affirmera davantage comme tendance au
cours
des
prochaines
années. » Henk Van Holst
d’International Fleet Services
est du même avis : « Je prévois
de plus en plus de voitures
vertes, de plus en plus de
flottes vertes ».
L’année dernière, le mot ‘vert’
était déjà sur toutes les lèvres,
mais le sentiment dominant
était qu’il y avait beaucoup de
paroles, mais peu de gestes.
Les choses évoluent rapidement : « De nos jours, pratiquement tous nos clients
évoquent l’environnement »,
explique Alison Sutton de
GE
Capital
Solutions.
« Lorsque nous demandons à
notre comité consultatif de
clients d’éclairer l’industrie,
nous entendons nos clients
dire qu’il est difficile d’anticiper la législation environnementale. Les clients veulent que
nous les aidions à comprendre
et à prévoir les lois environnementales. Nous avons informé
nos clients sur les actions
vertes menées. En Allemagne
par exemple, 93% des personnes interrogées entreprennent des démarches pour
réduire les émissions de CO2
au sein de leur flotte. Nous ne
prévoyons pas la disparition
de cette tendance. Et l’industrie
a besoin d’un soutien proactif
pour réduire les émissions
de CO2. » Benedikt Schell
de DaimlerChrysler Fleet
Management confirme que cet
engouement est aujourd’hui
une réalité chez les clients :
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« Le concept de ‘flotte verte’
gagne en importance dans
notre dialogue avec les clients.
La responsabilité écologique, la
projection d’une image positive et le fait d’avoir un plus
grand impact sur les résultats
concrets – par exemple consécutivement à la nouvelle réglementation en matière d’émissions de CO2 – deviennent des
facteurs toujours plus importants dans les entretiens de
consultation. »
Certains interlocuteurs assimilent écologie et bonne
conduite. Grégoire Chové
d’Arval et Jimmy van den
Daelen de Business Partner
s’attendent à ce que les entreprises fassent de plus en plus
preuve de responsabilité
sociale et de conscience environnementale.
Pour Matt Dyer de LeasePlan
International, le souci de l’environnement implique une politique automobile adaptée.
« Pour les entreprises qui souhaitent limiter leur empreinte
écologique, la gestion du parc
automobile devra jouer un rôle
majeur dans la réalisation de
cet objectif, et ceci aura un
impact sur le comte-rendu des
flottes, le choix des véhicules,
l’entretien, les performances
des conducteurs et la planification des itinéraires. Le fleet
management sera un instrument majeur dans ce processus. »
Dennis Noordervliet d’ING Car
Lease parle de solutions respectueuses de l’environnement : une combinaison de voitures, de transports en
commun et de véhicules
hybrides …
Christian P. Rehbein de Sixt
Leasing est moins catégorique.
Pour lui, il est difficile de prédire
quelle solution l’emportera
parce qu’il y a encore trop de
facteurs inconnus. « Il est difficile de prédire si les véhicules
hybrides, les voitures roulant
au gaz naturel ou les modèles
à l’hydrogène auront du succès
parce que cela dépend de
l’évolution de l’industrie automobile, mais aussi des avantages en termes de coûts
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qu’offriront les moteurs alternatifs en général. Le rôle que
joueront ces flottes vertes
dépendra aussi dans une large
mesure de l’infrastructure. »
De même, Hans Damen de
Fleet Synergy International
pense que les efforts ne
devront pas seulement venir
des entreprises : « Le secteur
fleet aura surtout besoin dans
un avenir proche d’une politique cohérente des gouvernements et d’une cohésion à
l’échelon international afin que
tout le monde puisse planifier
de manière efficace, surtout
dans le domaine du changement climatique, de l’infrastructure des technologies de carburant, des normes d’émission
et d’un système de taxation
basé sur la pollution. »
Sécurité du
conducteur
La démarche verte est indissociablement liée au comportement au volant. Hans Damen
avance clairement cet argument : « Je pense que nous
allons observer un intérêt persistant pour la sécurité du
conducteur et pour l’environnement à travers la législation et
la pression qui pèse sur le
conducteur, ce qui renforcera
la participation des employeurs
et stimulera l’inventivité des
fournisseurs. Nous devrions
attendre des employeurs qu’ils
incitent d’autres catégories de
conducteurs à tirer profit des
excellents services et de la gestion que le secteur des flottes
propose. Dans un avenir prochain, on pourrait encourager
les travailleurs qui n’ont pas de
voiture d’entreprise dans leur
enveloppe salariale, à réfléchir
à l’excellent financement et à la
gestion non moins efficace des
fournisseurs fleet. L’importance
persistante accordée à la sécurité des conducteurs et à l’impact écologique encouragera
naturellement les employeurs
à agir dans ce sens. »
Le thème de la sécurité continue de gagner en importance,
sous l’influence de la loi
anglaise relative au devoir
de précaution.
Internet est en train de métamorphoser la gestion des parcs
automobiles.
« La sécurité et la conduite responsable des chauffeurs d’entreprises deviennent clairement
et rapidement une responsabilité des entreprises, avec l’appui des acteurs du marché des
flottes », déclare Matt Dyer.
« Il faudra des démarches et
des lignes d’action claires pour
intégrer cette donnée dans la
gestion quotidienne des parcs
automobiles, si les entreprises
de leasing veulent continuer à
offrir des valeurs ajoutées. Il
ne fait pas de doute qu’une
prise de conscience des
conducteurs sera la véritable
pierre angulaire pour réaliser
cet objectif. » Christel
Reynaerts en fait également
mention : « Un autre point qui
gagne en importance, est la
garantie de mobilité que l’entreprise offre à son l’employeur,
pour le collaborateur, sa famille
et naturellement le grand
public. »
« Les fleet-owners doivent être
vigilants et gérer leur flotte sans
risque », souligne Alison
Sutton.
Services au
conducteur
et technologie
informatique
Une autre tendance a été citée
au cours des discussions : les
contacts directs avec les
conducteurs et le service qu’on
leur offre. « Je pense que nous
allons voir les services aux
conducteurs se développer »,
prévoit Grégoire Chové. Alison
Sutton est d’accord avec lui :
« Nos outils Internet nous permettent d’avoir des échanges
directs avec les conducteurs.
Ils peuvent par exemple commander directement leurs voitures. Ceci permet aux gestionnaires de flotte de se
préoccuper davantage des
questions d’ordre stratégique. » Stefan Treiber de
European Fleet Alliance ajoute :
« Les outils Internet deviennent
toujours plus importants grâce
au rôle qu’ils jouent pour le
gestionnaire de flotte. »
Pour ce qui est de la prestation
de services, Michael Schmied
de BAWAG pense ceci :
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Cela fait deux années
consécutives que la
réduction des coûts figure
très haut sur la liste des
priorités.
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« Indépendamment d’un marché conforme à la politique des
prix, l’acquisition de nouveaux
clients dépend surtout des services supplémentaires que proposent les sociétés de leasing. » De là, le pas vers les
outils Internet est vite franchi.
Michael Schmied poursuit :
« Un système informatique
flexible est également essentiel
pour satisfaire aux exigences
individuelles des clients. Dans
les entreprises transfrontalières
et internationales, des données
claires et une gestion transparente sont d’une importance
primordiale. » Alison Sutton va
encore plus loin : « Internet est
en train de métamorphoser le
fleet management. Dans certains pays, 30 à 40% des offres
se font en ligne et nous prévoyons que ce pourcentage va
encore grimper dans les
années à venir. Nos clients
attendent à juste titre un service plus rapide et davantage
de transparence. »
Grégoire Chové est tout à fait
d’accord : « Je pense que le
recours aux nouvelles technologies va se renforcer dans la
gestion des parcs automobiles. »
Hans Damen prévoit une ten-
dance semblable : « La prochaine grande évolution technologique sera que la vente
électronique deviendra la règle
et ne sera plus l’exception.
Nous pouvons nous attendre à
un éventail d’innovations intéressantes qui offriront davantage de moyens de contrôle
au gestionnaire de flotte. »
Contrôle des coûts
Un autre sujet qui figure toujours au sommet de la liste des
priorités, est le contrôle des
coûts. Comme l’explique
Olivier
Fossion
d’ALD
Automotive : « Nous prévoyons
une rationalisation de l’allocation et du type de véhicules en
raison de l’aspect environnement, des impôts et de la politique de réduction des coûts. »
Pour reprendre les mots de
Jimmy van den Daelen : « Le
contrôle de plus en plus strict
des coûts des flottes et l’intérêt croissant porté à la qualité
des services offerts ne feront
que renforcer l’importance des
indicateurs clés de performance (ICP) ». On ne peut pas
parler de coûts sans évoquer le
TCO (Coût total de possession). « Il semble communément admis que la hausse des
coûts du carburant est
durable », déclare Matt Dyer.
« Par conséquent, les
dépenses de carburant représenteront un poste encore plus
lourd dans le coût global des
véhicules de flottes. Pour parer
à cette tendance, l’on optera
pour des véhicules plus sobres,
l’on sensibilisera le public au
fait que le comportement au
volant peut influencer favorablement la consommation et
l’on encouragera les automobilistes à adopter une conduite
sûre. » « Le coût global est
devenu un aspect dominant
dans nos entretiens avec
nos clients et nous comptons
bien utiliser tous les moyens
disponibles au sein de
DaimlerChrysler Group pour
leur offrir les meilleures solutions », explique Benedikt
Schell. Christian P. Rebhein est
du même avis : « Nous pensons également que la baisse
du coût global va devenir une
préoccupation primordiale pour
les gestionnaires de flotte internationaux. »
Gestion des risques
Nick Brownrigg de Masterlease
souligne l’importance d’une
bonne gestion des risques.
« La gestion des risques est
peut-être la compétence clé
dans le secteur fleet. Et pourtant, l’industrie s’est surpassée
dans la mauvaise gestion des
risques liés à la prédiction et
l’acceptation de la valeur résiduelle anticipée, mais aussi des
risques d’entretien et, sur certains marchés, des risques liés
aux assurances. Tout acteur
qui a du succès sur le marché
du leasing full service devra
faire preuve d’un haut niveau
de compétence pour estimer
et calculer correctement les
valeurs résiduelles, et pour
garantir un contexte international qui effectue des audits des
valeurs résiduelles afin de garder le contrôle sur la politique
des prix. »
Centralisation,
internationalisation
et mobilité
Selon Stefan Treiber, les activités fleet vont être de plus en
plus centralisées. « On observe
un recul des activités locales et
les quartiers généraux européens surveillent les coûts des
flottes de près. En outre, les
entreprises paneuropéennes
en apprennent davantage sur
leurs atouts spécifiques si elles
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combinent leurs demandes
européennes. Le secteur a
affaire à des clients avertis et
informés et doit en tenir
compte. L’approche purement
locale avec différents niveaux
de service et différentes conditions est dépassée. » « Je suis
convaincu que l’internationalisation de l’achat dans la gestion des parcs automobiles va
poursuivre sa percée. C’est
pourquoi notre réseau doit
offrir un niveau de qualité, un
service, mais aussi une répartition géographique solides »,
explique Marc Demoulin.
Benedikt Schell, quant à elle,
parle de paneuropéanisation.
« Il y aura une demande accrue
de solutions applicables à
toute l’Europe. » Christian P.
Rebhein ajoute : « L’on attendra
des sociétés de leasing qu’elles
soient actives dans toute
l’Europe ou dans le monde
entier. Il existe un potentiel
croissant en Europe de l’Est
puisque de plus en plus d’entreprises s’étendent vers les
pays d’Europe de l’Est. »
Les rachats sont un moyen
d’obtenir une meilleure répartition géographique. Jimmy
van den Daelen est d’avis que
le développement du marché
ne va pas s’arrêter : « Je pense
que la concentration des
LEASING
acteurs sur le marché du leasing va se poursuivre »,
explique-t-il. Olivier Fossion et
Benedikt Schell prévoient une
tendance similaire.
Hans Damen explique : « De
plus en plus d’entreprises sont
confrontées à l’internationalisation au sein de leur organisation. Résultat : elles sont de
plus en plus nombreuses à
viser un renforcement et une
spéculation de leur flotte au
niveau international. Cette
demande du marché va clairement stimuler l’évolution des
technologies informatiques, de
la spéculation et de la centralisation. »
Pour Christel Reynaerts, la
mobilité est devenu dans le
monde actuel un des facteurs
cruciaux du succès d’une
entreprise : « La numérisation
du monde des affaires, l’accélération continue des transactions commerciales, et l’attention renouvelée pour l’équilibre
entre travail et vie privée créent
une demande de solutions qui
font gagner du temps et qui
permettent de réunir plus rapidement des informations pour
permettre aux travailleurs d’être
plus flexibles et de pouvoir faire
leur travail toujours et partout.
Seuls un trafic transfrontalier,
une logistique efficace et des
solutions mobiles pour les travailleurs permettront aux entreprises de répondre aux exigences modernes de rapidité.
La mobilité est un objectif
récurrent, à tout moment et en
tout lieu. »
Maintien
de la clientèle
et stratégie
Nick Brownrigg explique que
le maintien de la clientèle est
vraiment primordial pour les
grosses entreprises. « D’un
point de vue historique, elles
sont devenues importantes
grâce à des reprises, au
moment où des paramètres
d’efficacité tels que les coûts
structurels et processus d’entreprise étaient des priorités de
l’ordre du jour, ainsi que la
nécessité d’innover, de diriger
et d’imaginer des solutions
créatives pour la branche. Cela
peut mener à moins investir
dans le maintien de la clientèle
et permettre ainsi à des acteurs
de niche plus petits de se distinguer en offrant des services
plus attentifs et plus souples. »
Henk Van Holst pense que la
gestion des parcs automobiles
se professionnalisera encore.
« Je pense que le fleet management va encore se structurer.
Chaque entreprise va remettre
en question le mode de gestion
du parc automobile et mettra
en place une stratégie soigneusement planifiée. » Markus
Hochkirchen de VW Leasing
évoque la lenteur des
politiciens par rapport aux
prestataires de services :
« Tandis que les prestataires
de services tâchent d’anticiper
les demandes des clients, les
politiciens sont à la traîne, loin
derrière. Le fossé qui sépare
ces deux parties, les opérateurs et les fournisseurs de
flottes d’une part, et les politiciens d’autre part, risque de se
creuser davantage. »
Jimmy van den Daelen pense
voir perdurer la tendance persistante qu’ont les clients de
sous-traiter les aspects financiers et management liés à la
gestion de leur flotte automobile. Grégoire Chové s’attend
à voir naître de nouvelles solutions dans le domaine de l’externalisation.
Pour finir, Geoffroy Lopin de
RCI Banque pense que nous
allons voir apparaître assez
naturellement de nouvelles
formes de convergence entre
les producteurs et les sociétés
de leasing.
I
Les interactions directes entre loueurs et les conducteurs vont sans doute
s’intensifier, ce qui permettra aux gestionnaires de flotte de se concentrer
sur les aspects stratégiques.
Olivier Fossion pense que les acteurs fleet vont
davantage s’intéresser aux petites et moyennes
entreprises et aux indépendants. Benedikt
Schell de DaimlerChrysler Fleet Management
partage cet avis : « La demande en services
fleet des PME va augmenter. » Dennis
Noordervliet d’ING Car Lease s’attend à voir
se développer « des solutions de leasing de
voitures plus flexibles, adaptées aux évolutions
sur le marché du travail. » Geoffrey Lopin, pour
sa part, pousse encore plus loin le
raisonnement puisqu’il prévoit des solutions de
leasing opérationnel s’adressant non seulement
aux petites entreprises, mais aussi aux
acheteurs privés.
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PETITES ET
MOYENNES FLOTTES
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