Préoccupation numéro un : l`environnement
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Préoccupation numéro un : l`environnement
F&B160_58_intern_fr_flash 15/10/07 11:26 Page 52 FLEET INTERNATIONAL LEASING Préoccupation numéro un : l’environnement Fleet Europe, le magazine sœur de Fleet & Business, a demandé aux directeurs et administrateurs délégués européens d’importantes sociétés de leasing internationales comment ils envisagent les 12 mois à venir sur le marché fleet. L’écologie est le sujet le plus fréquemment cité. Parmi les autres points évoqués, citons l’externalisation, la consolidation, la qualité du service, l’internationalisation, le maintien de la clientèle, la gestion des risques, les nouvelles technologies, les services aux conducteurs, le contrôle des coûts et la sécurité. L orsqu’on discute avec des spécialistes fleet, on est surtout frappé de remarquer qu’ils s’accordent tous pour dire que «le respect de l’environnement» est le sujet le plus brûlant. Quant à leurs opinions respectives, elles divergent assez bien. Vert, vert et encore vert Christel Reynaerts d’Alphabet le décrit comme suit : « Le sujet le plus d’actualité en fleet management est le développement durable. Pour définir leur stratégie de gestion de flotte, les clients recherchent des solutions qui conjuguent ‘efficacité’ et ‘environnement’, pour assumer ainsi leur responsabilité sociale d’entreprise. » « L’écologie et la protection de l’environnement figurent parmi les principaux thèmes pour tous les acteurs sur le marché de la location. Des véhicules propres, durables feront leur apparition et les réglementa- L’année dernière, le mot ‘vert’ était déjà sur toutes les lèvres, mais il y avait plus de paroles que de gestes. Les choses évoluent rapidement. 52 tions fiscales inciteront de plus en plus à choisir des flottes automobiles vertes », est une prédiction comparable de Marc Demoulin de Global Fleet Services. Paul van de Wiel d’Unico pense même que la tendance au vert va encore se renforcer. « Il existe chez les conducteurs et les gestionnaires de flotte un véritable intérêt pour les voitures vertes, le leasing vert, les flottes vertes, les véhicules hybrides, les voitures sobres… Cet intérêt s’affirmera davantage comme tendance au cours des prochaines années. » Henk Van Holst d’International Fleet Services est du même avis : « Je prévois de plus en plus de voitures vertes, de plus en plus de flottes vertes ». L’année dernière, le mot ‘vert’ était déjà sur toutes les lèvres, mais le sentiment dominant était qu’il y avait beaucoup de paroles, mais peu de gestes. Les choses évoluent rapidement : « De nos jours, pratiquement tous nos clients évoquent l’environnement », explique Alison Sutton de GE Capital Solutions. « Lorsque nous demandons à notre comité consultatif de clients d’éclairer l’industrie, nous entendons nos clients dire qu’il est difficile d’anticiper la législation environnementale. Les clients veulent que nous les aidions à comprendre et à prévoir les lois environnementales. Nous avons informé nos clients sur les actions vertes menées. En Allemagne par exemple, 93% des personnes interrogées entreprennent des démarches pour réduire les émissions de CO2 au sein de leur flotte. Nous ne prévoyons pas la disparition de cette tendance. Et l’industrie a besoin d’un soutien proactif pour réduire les émissions de CO2. » Benedikt Schell de DaimlerChrysler Fleet Management confirme que cet engouement est aujourd’hui une réalité chez les clients : 15/10/07 « Le concept de ‘flotte verte’ gagne en importance dans notre dialogue avec les clients. La responsabilité écologique, la projection d’une image positive et le fait d’avoir un plus grand impact sur les résultats concrets – par exemple consécutivement à la nouvelle réglementation en matière d’émissions de CO2 – deviennent des facteurs toujours plus importants dans les entretiens de consultation. » Certains interlocuteurs assimilent écologie et bonne conduite. Grégoire Chové d’Arval et Jimmy van den Daelen de Business Partner s’attendent à ce que les entreprises fassent de plus en plus preuve de responsabilité sociale et de conscience environnementale. Pour Matt Dyer de LeasePlan International, le souci de l’environnement implique une politique automobile adaptée. « Pour les entreprises qui souhaitent limiter leur empreinte écologique, la gestion du parc automobile devra jouer un rôle majeur dans la réalisation de cet objectif, et ceci aura un impact sur le comte-rendu des flottes, le choix des véhicules, l’entretien, les performances des conducteurs et la planification des itinéraires. Le fleet management sera un instrument majeur dans ce processus. » Dennis Noordervliet d’ING Car Lease parle de solutions respectueuses de l’environnement : une combinaison de voitures, de transports en commun et de véhicules hybrides … Christian P. Rehbein de Sixt Leasing est moins catégorique. Pour lui, il est difficile de prédire quelle solution l’emportera parce qu’il y a encore trop de facteurs inconnus. « Il est difficile de prédire si les véhicules hybrides, les voitures roulant au gaz naturel ou les modèles à l’hydrogène auront du succès parce que cela dépend de l’évolution de l’industrie automobile, mais aussi des avantages en termes de coûts 11:26 Page 53 qu’offriront les moteurs alternatifs en général. Le rôle que joueront ces flottes vertes dépendra aussi dans une large mesure de l’infrastructure. » De même, Hans Damen de Fleet Synergy International pense que les efforts ne devront pas seulement venir des entreprises : « Le secteur fleet aura surtout besoin dans un avenir proche d’une politique cohérente des gouvernements et d’une cohésion à l’échelon international afin que tout le monde puisse planifier de manière efficace, surtout dans le domaine du changement climatique, de l’infrastructure des technologies de carburant, des normes d’émission et d’un système de taxation basé sur la pollution. » Sécurité du conducteur La démarche verte est indissociablement liée au comportement au volant. Hans Damen avance clairement cet argument : « Je pense que nous allons observer un intérêt persistant pour la sécurité du conducteur et pour l’environnement à travers la législation et la pression qui pèse sur le conducteur, ce qui renforcera la participation des employeurs et stimulera l’inventivité des fournisseurs. Nous devrions attendre des employeurs qu’ils incitent d’autres catégories de conducteurs à tirer profit des excellents services et de la gestion que le secteur des flottes propose. Dans un avenir prochain, on pourrait encourager les travailleurs qui n’ont pas de voiture d’entreprise dans leur enveloppe salariale, à réfléchir à l’excellent financement et à la gestion non moins efficace des fournisseurs fleet. L’importance persistante accordée à la sécurité des conducteurs et à l’impact écologique encouragera naturellement les employeurs à agir dans ce sens. » Le thème de la sécurité continue de gagner en importance, sous l’influence de la loi anglaise relative au devoir de précaution. Internet est en train de métamorphoser la gestion des parcs automobiles. « La sécurité et la conduite responsable des chauffeurs d’entreprises deviennent clairement et rapidement une responsabilité des entreprises, avec l’appui des acteurs du marché des flottes », déclare Matt Dyer. « Il faudra des démarches et des lignes d’action claires pour intégrer cette donnée dans la gestion quotidienne des parcs automobiles, si les entreprises de leasing veulent continuer à offrir des valeurs ajoutées. Il ne fait pas de doute qu’une prise de conscience des conducteurs sera la véritable pierre angulaire pour réaliser cet objectif. » Christel Reynaerts en fait également mention : « Un autre point qui gagne en importance, est la garantie de mobilité que l’entreprise offre à son l’employeur, pour le collaborateur, sa famille et naturellement le grand public. » « Les fleet-owners doivent être vigilants et gérer leur flotte sans risque », souligne Alison Sutton. Services au conducteur et technologie informatique Une autre tendance a été citée au cours des discussions : les contacts directs avec les conducteurs et le service qu’on leur offre. « Je pense que nous allons voir les services aux conducteurs se développer », prévoit Grégoire Chové. Alison Sutton est d’accord avec lui : « Nos outils Internet nous permettent d’avoir des échanges directs avec les conducteurs. Ils peuvent par exemple commander directement leurs voitures. Ceci permet aux gestionnaires de flotte de se préoccuper davantage des questions d’ordre stratégique. » Stefan Treiber de European Fleet Alliance ajoute : « Les outils Internet deviennent toujours plus importants grâce au rôle qu’ils jouent pour le gestionnaire de flotte. » Pour ce qui est de la prestation de services, Michael Schmied de BAWAG pense ceci : Fleet&business I 160 I OCTOBRE-NOVEMBRE 2007 I F&B160_58_intern_fr_flash 53 F&B160_58_intern_fr_flash 15/10/07 11:26 Page 54 FLEET INTERNATIONAL LEASING Fleet&business I 160 I OCTOBRE-NOVEMBRE 2007 I Cela fait deux années consécutives que la réduction des coûts figure très haut sur la liste des priorités. 54 « Indépendamment d’un marché conforme à la politique des prix, l’acquisition de nouveaux clients dépend surtout des services supplémentaires que proposent les sociétés de leasing. » De là, le pas vers les outils Internet est vite franchi. Michael Schmied poursuit : « Un système informatique flexible est également essentiel pour satisfaire aux exigences individuelles des clients. Dans les entreprises transfrontalières et internationales, des données claires et une gestion transparente sont d’une importance primordiale. » Alison Sutton va encore plus loin : « Internet est en train de métamorphoser le fleet management. Dans certains pays, 30 à 40% des offres se font en ligne et nous prévoyons que ce pourcentage va encore grimper dans les années à venir. Nos clients attendent à juste titre un service plus rapide et davantage de transparence. » Grégoire Chové est tout à fait d’accord : « Je pense que le recours aux nouvelles technologies va se renforcer dans la gestion des parcs automobiles. » Hans Damen prévoit une ten- dance semblable : « La prochaine grande évolution technologique sera que la vente électronique deviendra la règle et ne sera plus l’exception. Nous pouvons nous attendre à un éventail d’innovations intéressantes qui offriront davantage de moyens de contrôle au gestionnaire de flotte. » Contrôle des coûts Un autre sujet qui figure toujours au sommet de la liste des priorités, est le contrôle des coûts. Comme l’explique Olivier Fossion d’ALD Automotive : « Nous prévoyons une rationalisation de l’allocation et du type de véhicules en raison de l’aspect environnement, des impôts et de la politique de réduction des coûts. » Pour reprendre les mots de Jimmy van den Daelen : « Le contrôle de plus en plus strict des coûts des flottes et l’intérêt croissant porté à la qualité des services offerts ne feront que renforcer l’importance des indicateurs clés de performance (ICP) ». On ne peut pas parler de coûts sans évoquer le TCO (Coût total de possession). « Il semble communément admis que la hausse des coûts du carburant est durable », déclare Matt Dyer. « Par conséquent, les dépenses de carburant représenteront un poste encore plus lourd dans le coût global des véhicules de flottes. Pour parer à cette tendance, l’on optera pour des véhicules plus sobres, l’on sensibilisera le public au fait que le comportement au volant peut influencer favorablement la consommation et l’on encouragera les automobilistes à adopter une conduite sûre. » « Le coût global est devenu un aspect dominant dans nos entretiens avec nos clients et nous comptons bien utiliser tous les moyens disponibles au sein de DaimlerChrysler Group pour leur offrir les meilleures solutions », explique Benedikt Schell. Christian P. Rebhein est du même avis : « Nous pensons également que la baisse du coût global va devenir une préoccupation primordiale pour les gestionnaires de flotte internationaux. » Gestion des risques Nick Brownrigg de Masterlease souligne l’importance d’une bonne gestion des risques. « La gestion des risques est peut-être la compétence clé dans le secteur fleet. Et pourtant, l’industrie s’est surpassée dans la mauvaise gestion des risques liés à la prédiction et l’acceptation de la valeur résiduelle anticipée, mais aussi des risques d’entretien et, sur certains marchés, des risques liés aux assurances. Tout acteur qui a du succès sur le marché du leasing full service devra faire preuve d’un haut niveau de compétence pour estimer et calculer correctement les valeurs résiduelles, et pour garantir un contexte international qui effectue des audits des valeurs résiduelles afin de garder le contrôle sur la politique des prix. » Centralisation, internationalisation et mobilité Selon Stefan Treiber, les activités fleet vont être de plus en plus centralisées. « On observe un recul des activités locales et les quartiers généraux européens surveillent les coûts des flottes de près. En outre, les entreprises paneuropéennes en apprennent davantage sur leurs atouts spécifiques si elles F&B160_58_intern_fr_flash 15/10/07 11:26 Page 57 FLEET INTERNATIONAL combinent leurs demandes européennes. Le secteur a affaire à des clients avertis et informés et doit en tenir compte. L’approche purement locale avec différents niveaux de service et différentes conditions est dépassée. » « Je suis convaincu que l’internationalisation de l’achat dans la gestion des parcs automobiles va poursuivre sa percée. C’est pourquoi notre réseau doit offrir un niveau de qualité, un service, mais aussi une répartition géographique solides », explique Marc Demoulin. Benedikt Schell, quant à elle, parle de paneuropéanisation. « Il y aura une demande accrue de solutions applicables à toute l’Europe. » Christian P. Rebhein ajoute : « L’on attendra des sociétés de leasing qu’elles soient actives dans toute l’Europe ou dans le monde entier. Il existe un potentiel croissant en Europe de l’Est puisque de plus en plus d’entreprises s’étendent vers les pays d’Europe de l’Est. » Les rachats sont un moyen d’obtenir une meilleure répartition géographique. Jimmy van den Daelen est d’avis que le développement du marché ne va pas s’arrêter : « Je pense que la concentration des LEASING acteurs sur le marché du leasing va se poursuivre », explique-t-il. Olivier Fossion et Benedikt Schell prévoient une tendance similaire. Hans Damen explique : « De plus en plus d’entreprises sont confrontées à l’internationalisation au sein de leur organisation. Résultat : elles sont de plus en plus nombreuses à viser un renforcement et une spéculation de leur flotte au niveau international. Cette demande du marché va clairement stimuler l’évolution des technologies informatiques, de la spéculation et de la centralisation. » Pour Christel Reynaerts, la mobilité est devenu dans le monde actuel un des facteurs cruciaux du succès d’une entreprise : « La numérisation du monde des affaires, l’accélération continue des transactions commerciales, et l’attention renouvelée pour l’équilibre entre travail et vie privée créent une demande de solutions qui font gagner du temps et qui permettent de réunir plus rapidement des informations pour permettre aux travailleurs d’être plus flexibles et de pouvoir faire leur travail toujours et partout. Seuls un trafic transfrontalier, une logistique efficace et des solutions mobiles pour les travailleurs permettront aux entreprises de répondre aux exigences modernes de rapidité. La mobilité est un objectif récurrent, à tout moment et en tout lieu. » Maintien de la clientèle et stratégie Nick Brownrigg explique que le maintien de la clientèle est vraiment primordial pour les grosses entreprises. « D’un point de vue historique, elles sont devenues importantes grâce à des reprises, au moment où des paramètres d’efficacité tels que les coûts structurels et processus d’entreprise étaient des priorités de l’ordre du jour, ainsi que la nécessité d’innover, de diriger et d’imaginer des solutions créatives pour la branche. Cela peut mener à moins investir dans le maintien de la clientèle et permettre ainsi à des acteurs de niche plus petits de se distinguer en offrant des services plus attentifs et plus souples. » Henk Van Holst pense que la gestion des parcs automobiles se professionnalisera encore. « Je pense que le fleet management va encore se structurer. Chaque entreprise va remettre en question le mode de gestion du parc automobile et mettra en place une stratégie soigneusement planifiée. » Markus Hochkirchen de VW Leasing évoque la lenteur des politiciens par rapport aux prestataires de services : « Tandis que les prestataires de services tâchent d’anticiper les demandes des clients, les politiciens sont à la traîne, loin derrière. Le fossé qui sépare ces deux parties, les opérateurs et les fournisseurs de flottes d’une part, et les politiciens d’autre part, risque de se creuser davantage. » Jimmy van den Daelen pense voir perdurer la tendance persistante qu’ont les clients de sous-traiter les aspects financiers et management liés à la gestion de leur flotte automobile. Grégoire Chové s’attend à voir naître de nouvelles solutions dans le domaine de l’externalisation. Pour finir, Geoffroy Lopin de RCI Banque pense que nous allons voir apparaître assez naturellement de nouvelles formes de convergence entre les producteurs et les sociétés de leasing. I Les interactions directes entre loueurs et les conducteurs vont sans doute s’intensifier, ce qui permettra aux gestionnaires de flotte de se concentrer sur les aspects stratégiques. Olivier Fossion pense que les acteurs fleet vont davantage s’intéresser aux petites et moyennes entreprises et aux indépendants. Benedikt Schell de DaimlerChrysler Fleet Management partage cet avis : « La demande en services fleet des PME va augmenter. » Dennis Noordervliet d’ING Car Lease s’attend à voir se développer « des solutions de leasing de voitures plus flexibles, adaptées aux évolutions sur le marché du travail. » Geoffrey Lopin, pour sa part, pousse encore plus loin le raisonnement puisqu’il prévoit des solutions de leasing opérationnel s’adressant non seulement aux petites entreprises, mais aussi aux acheteurs privés. Fleet&business I 160 I OCTOBRE-NOVEMBRE 2007 I PETITES ET MOYENNES FLOTTES 57