SESSION 1 – 2ème semaine LE PLACEMENT DU BASSIN

SESSION 1 – 2ème semaine
LE PLACEMENT DU BASSIN - LA CHARNIERE LOMBO-SACREE
VIDEO « LE PLACEMENT DU BASSIN – LA CHARNIERE LOMBO-SACREE »
Les mouvements du bassin conditionnent les courbures vertébrales
Les courbures vertébrales traduisent l’adaptation de l’homme à la station debout et la recherche de la posture la
plus économique. Un bon placement du bassin permettra le positionnement optimal des vertèbres et par
conséquent le respect des courbures vertébrales.
En effet, la colonne vertébrale mobile est posée sur le sacrum.
La face supérieure de S1, la 1ère vertèbre sacrée, fait un angle avec l’horizontale appelé « pente sacrée ».
Cet angle est d’environ 40°:
Cet angle correspond à des courbures normales. Il varie sensiblement suivant les sujets sachant les courbures
doivent être harmonieuses et ne pas présenter d’angulation :
Tout mouvement du sacrum va donc modifier les courbures vertébrales d’un sujet en station debout :
Lorsque l’axe du sacrum s’horizontalise :
o la face supérieure de S1 regarde vers l’avant
o la lordose lombaire augmente et devient une hyperlordose :
o
les courbures thoracique et cervicale se modifient de manière à retrouver un nouvel équilibre du
tronc nécessitant le moins d’énergie :
Lorsque l’axe du sacrum se verticalise 1 :
o la face supérieure de S1 regarde vers le haut
o la lordose lombaire se réduit :
o
1
les courbures thoracique et cervicale se modifient de manière à retrouver un nouvel équilibre du
tronc nécessitant le moins d’énergie :
« en se redressant, le bassin de l’homme s’est verticalisé. Une anteversion pelvienne a toutefois été conservée, justifiant
l’apparition d’une lordose lombaire compensatrice. Cet équilibre donne à l’homme la possibilité de s’asseoir puisque son bassin
dispose encore d’une marge de bascule vers l’arrière ». De Mauroy. Kiné actualités n° 1159. 2 juillet 2009. Pages 19-20.
Lorsque l’axe sacrum est oblique en dedans ou en dehors (sa face supérieure regarde vers la droite ou la gauche) :
o la colonne lombaire est concave (se creuse) à gauche ou à droite
o les courbures thoracique et cervicale se modifient de manière à retrouver un nouvel équilibre du
tronc nécessitant le moins d’énergie :
Le sacrum entrant dans la constitution du bassin, tout mouvement du bassin modifie donc les trois courbures :
On constate donc que les courbures vertébrales sont dépendantes les unes des autres.
Placement du bassin
Le placement du bassin conditionne donc les courbures vertébrales : toute modification du placement du bassin,
même minime, modifie les courbures vertébrales.
On dit que le bassin est « bien placé » lorsque la pente sacrée permet de respecter les courbures vertébrales.
S’il est mal placé, les pressions ne se répartissent pas harmonieusement sur le DIV et des pressions trop localisées
risquent de léser l’anneau fibrocartilagineux.
De plus, le bassin doit être « bien placé » pour transmettre efficacement au haut du corps la puissance des
membres inférieurs.
En effet, le bassin est le lieu de rencontre des forces descendantes (le poids du corps) et montantes (les forces de
réaction du sol). Dans les pratiques sportives, une part importante de l’entraînement est consacrée au placement du
bassin et à la prise de conscience de la situation du bassin.
Mais il est difficile de bien placer son bassin en toutes circonstances ….. Le bassin est soumis en permanence à des
contraintes importantes. Il supporte le poids du corps situé au dessus du sacrum. Cette contrainte augmente
considérablement lors d’une impulsion ou d’une réception et/ou lorsque le sujet porte une charge et/ou déplace
une charge avec ses bras tendus vers l’avant.
Or, le bassin est très instable.
En effet, le bassin s’articule avec les têtes des fémurs droit et gauche :
Les têtes fémorales sont sphériques : le bassin est donc en permanence en équilibre instable et peut basculer ou
effectuer des rotations dans les trois directions de l’espace:
- soit sur deux têtes fémorales :
-
soit sur une seule tête fémorale :
Une bonne proprioception est nécessaire pour assurer un bon placement du bassin dans toutes les situations,
en particulier lorsque les contraintes sont importantes comme lors de certaines activités physiques.
Anteversion et retroversion
Les mouvements du tronc les plus fréquents - la flexion-extension - se situent dans le plan sagittal 2 qui est considéré
comme le plan de fonction de l’homme.
Les principaux mouvements du bassin se réalisent donc dans ce même plan.
En équilibre sur deux têtes fémorales sphériques, le bassin peut basculer vers l’avant ou vers l’arrière :
- une bascule du bassin vers l’avant est une anteversion
- une bascule du bassin vers l’arrière est une retroversion :
Lorsque le bassin bascule en anteversion :
- le DIV est écrasé en arrière : les pressions se concentrent sur l’arrière du DIV
- le noyau est repoussé vers l’avant ce qui distend les fibres antérieures de l’anneau et tend à ramener les
vertèbres dans leur position initiale :
2
Plan vertical qui traverse le corps dans le sens avant-arrière : ses axes sont donc haut-bas et avant-arrière. Voir la vidéo
http://youtu.be/FL-GQgII_rM
C’est la partie inférieure de la colonne lombaire qui est la plus mobile. C’est donc elle qui subit les contraintes
les plus importantes lors d’une anteversion. Ce sont donc les disques L5-S1 et L4-S1 qui sont les plus exposés aux
traumatismes.
Lorsque le bassin bascule en retroversion :
- le DIV est écrasé en avant : les pressions se concentrent sur l’avant du DIV
- le noyau est repoussé vers l’arrière ce qui tend les fibres postérieures de l’anneau :
Chez le sujet debout, le bassin a tendance à basculer en anteversion. Cette anteversion peut se prolonger (cas de la
femme enceinte) ou devenir permanente, en particulier dans les cas suivants :
- tonus musculaire insuffisant
- proprioception du sujet défaillante
- obésité.
Contrôle musculaire de l’anteversion
Lorsque le bassin est en anteversion, des muscles :
- antérieurs (abdominaux)
- et postérieurs interviennent pour bien placer le bassin :
o les muscles ischio-jambiers :
o
le grand fessier, en particulier en fin de mouvement :
Les muscles antérieurs (abdominaux) s’insèrent en avant
Du bassin et de la cage thoracique.
Leur contraction détermine donc une flexion de la colonne
thoracique.
Une contraction des muscles postérieurs du tronc permet
donc de :
- limiter cette flexion et de fixer la cage thoracique
- gérer la courbure thoracique en fonction du nouvel
équilibre qui s’établit lorsque l’hyperlordose lombaire
se réduit.
La charnière lombo-sacrée
L’articulation entre le sacrum et la colonne lombaire est appelée la charnière lombo-sacrée ou charnière sacrolombaire :
Elle joue un rôle essentiel dans la gestiondes courbures vertébrales.
Elle doit résister à des contraintes importantes et répétées dans le plan sagittal :
- on a vu que la partie inférieure de la colonne lombaire est très sollicitée dans le plan sagittal (flexionextension)
- L5 est la vertèbre qui supporte les charges les plus importantes :
-
L5 a tendance à glisser vers l’avant sur la pente sacrée :
o
o
plus le bassin est en anteversion et plus les contraintes sont importantes
c’est le DIV L5-S1 qui subit les contraintes les plus importantes en anteversion :
Ses contraintes sont donc telles qu’elle constitue un point faible de l’ensemble colonne vertébrale-bassin. Certains
auteurs considèrent que c’est une des zones les plus complexes du corps.
La stabilité de la charnière lombo-sacrée est assurée par :
- les processus articulaires de S1 : ils sont orientés vers l’arrière et empêchent le glissement de L5 sur le
sacrum 3
3
ème
Voir la vidéo « le sacrum » à la 45
seconde : http://youtu.be/nK-oHoMd-bY
-
les ligaments postérieurs qui constituent un réseau fibreux dense et très résistant :
-
des muscles postérieurs dont le tonus est permanent :
Conclusion
Le respect des courbures vertébrales implique un bon placement du bassin.
Un bon placement du bassin suppose :
- un tonus musculaire suffisant
- une puissance musculaire suffisante pour replacer le bassin lorsque les contraintes sont importantes ou
augmentent subitement
- une bonne proprioception.