FranceST_073_FR.USR 1

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Sommaire
FranceST n°73 - 20/07/2005
Dossiers
- Aéronautique
UAV : une nouvelle étape franchie avec USICO
- Energie/Nucléaire
Lancement de la troisième génération de réacteurs nucléaires
Brèves
- Acoustique/Informatique/Environnement
Un logiciel pour voir les bruits de l'environnement
- Energie/Nucléaire
Nouvelle étape dans la certification de l'EPR aux Etats-Unis
- Espace/Observation de la Terre
Coopération du CNES et de l'ISA autour de la mission VENµS
- Microtechnologies/Nanotechnologies
Création de l'OMNT
- Pharmacie/Cancérologie
Identification de nouvelles molécules anti-cancéreuses
- Pharmacie/Immunologie
Nouveaux essais cliniques de phase I de l'Interleukine-7 recombinante
- Physique nucléaire
Caen accueillera SPIRAL 2
Evènements
- Emballages/Matériaux
Les besoins de recherche sur les Emballages Alimentaires
Sommaire
Dossiers
FranceST n°73 - 20/07/2005
Aéronautique
UAV : une nouvelle étape franchie avec USICO
Si l'utilisation d'aéronefs sans pilote, les fameux UAV (Unmanned Aerial Vehicle), dans le cadre
d'applications civiles, est un sujet dont l'importance n'a cessé de croitre durant ces dernières années,
les perspectives de développement de ce type d'appareils n'en restent pas moins hypothétiques. La
principale raison en est le problème de sécurité que pose l'insertion de ces aéronefs dans le trafic
aérien. Aussi les résultats d'USICO (UAV Safety Issues for Civil Operations) sont-ils
particulièrement importants. Lancé en 2002 dans le cadre du 5e PCRD ce projet, auquel ont participé
plusieurs départements de l'ONERA, s'est achevé au second semestre 2004.
" Nous souhaitions analyser ces deux problématiques que sont l'insertion des UAV dans le trafic aérien
et leur certification afin de voir quels étaient les véritables freins à leur développement ", résume Bruno
Lamiscarre, adjoint au directeur du Département Prospective et Synthèse (DPRS). Ainsi, durant deux ans,
dans le cadre du projet Usico, plusieurs établissements de recherche européens (Onera, DLR, NLR, FHS),
en collaboration avec l'Université de Naples et différents groupes industriels (Marconi-Selenia, EADS,
IAI, SSC), réunis au sein d'un consortium dirigé par une PME allemande, ont mené des travaux dans ce
domaine. Au sein de l'Onera, environ dix personnes de trois départements (Prospective et synthèse,
Optique théorique et appliquée, Electromagnétisme et radar) ont été impliquées dans le développement
de ce projet. Une première étape a permis d'analyser un ensemble de missions classiques pour un UAV
civil (observation de la Terre, relais de télécommunications, surveillance des feux de forêts, etc.) et d'en
déduire quels étaient les types d'appareils capables d'y répondre.
Déclinaison de trois familles d'UAV au regard de deux problématiques
Globalement, ces appareils se regroupent au sein de trois grandes familles. Baptisée " HALE " (Haute
Altitude Longue Endurance), la première concerne des appareils destinés à l'observation à haute altitude
ou pouvant être utilisés comme relais de télécommunications. Dans le cadre du projet Usico, les
partenaires ont opté pour un aérostat. La seconde de ces familles dite " Male " (Moyenne Altitude
Longue Endurance) rassemble des appareils se rapprochant de ceux qui sont utilisés aujourd'hui dans le
cadre de missions militaires. " Nous avons choisi des drones à voilure fixe. Ces aéronefs sont
particulièrement intéressants pour tester les problèmes d'intégration dans le trafic aérien. En effet, en
fonction de leur motorisation, ils volent à des vitesses inférieures ou égales à celle des avions de
transports, ceci à des niveaux d'altitude comparables, mais pour des durées de 24 à 30 heures ". Enfin, la
troisième famille regroupe des appareils de plus petites dimensions, de type hélicoptère, volant à basse
altitude avec des plafonds de 1500 mètres.
S'est alors posée la question de savoir comment les ingénieurs allaient décliner ces trois familles
d'appareils correspondant à trois types de missions au regard des deux problématiques du projet Usico.
" Quelles réponses pouvions-nous envisager pour permettre par exemple à un UAV MALE de voler dans
l'espace aérien " ? Ce travail de réflexion a conduit les équipes de ce projet à définir quels étaient les
systèmes dont il fallait doter ces appareils pour que le contrôle aérien au sol soit capable de les suivre,
de les identifier et de leur transmettre des ordres, sachant que ces derniers doivent être également pris en
compte par la station sol. Ainsi il est apparu nécessaire d'ajouter des systèmes d'identification
spécifiques sur les UAV. " Nous avons réfléchi en particulier aux procédures d'urgence à suivre, par
exemple dans le cas d'une panne de moteur. Pouvons-nous alors nous contenter des solutions
appliquées aujourd'hui pour les avions pilotés ou devons-nous doter les UAV de systèmes particuliers
? La réponse est oui et non ", constate Bruno Lamiscarre. Par exemple, les simulations effectuées ont
montré très clairement qu'une liaison téléphonique entre l'opérateur au sol et le contrôle aérien était
indispensable.
Autre question traitée dans le cadre du problème de l'insertion des UAV dans le trafic aérien, la règle du
"voir et éviter ". " En fonction de la classification des espaces aériens, il existe des zones où s'applique
cette règle, en particulier dans les zones où la responsabilité de la séparation échoit aux pilotes. Par
conséquent, nous avons cherché à savoir quels pouvaient être les systèmes permettant d'assurer cette
fonction, soit en totalité à bord de l'UAV, soit avec une partie à bord sous la forme de capteurs et une
partie traitement et affichage sous la responsabilité de l'opérateur au sol ". Si les différentes
technologies envisageables ont été évaluées, les ingénieurs estiment qu'il reste encore beaucoup de
problèmes à résoudre. " Nous devons développer des solutions plus performantes que celles dont nous
disposons aujourd'hui sur les avions pilotés. Aussi, compte tenu des spécifications données dans le
cadre de ce projet, n'avons-nous pas réussi, faute de temps, à valider dans sa totalité un système "
détecter éviter ", même si par ailleurs nous avons pu mettre en oeuvre des simulations de capteurs mais
également de comportement d'UAV en vol ", résume Bruno Lamiscarre.
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FranceST n°73 - 20/07/2005
Un enjeu véritablement technologique
Concernant les aspects certification des UAV, les équipes sont parties du constat que le niveau de
sécurité de ces appareils utilisés actuellement par les militaires est de l'ordre de 10-5 , pour un accident
grave pouvant entraîner des morts au sol, contre 10-7 dans l'aviation civile. Par conséquent, un effort
important doit être réalisé dans ce domaine, notamment en faisant appel à des technologies redondantes.
En fait, il s'agit de s'inspirer des solutions mise en oeuvre dans l'aviation civile de transport. D'où la
nécessité de revoir la conception des UAV de manière assez sensible afin d'optimiser leur niveau de
sécurité. Comment spécifier ces niveaux de sécurité, quels sont les niveaux de sécurité nécessaire à
chaque système pour obtenir un niveau de sécurité globale, comment faire évoluer les classes de
certification actuelles ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles les équipes d'Usico ont
tenté d'apporter des ébauches de réponses.
" L'enjeu est véritablement technologique. Il s'agit en effet de parvenir à doter les UAV d'un niveau de
sécurité suffisant pour qu'ils puissent s'insérer dans le trafic aérien. Or il n'existe pas aujourd'hui de
problème majeur qui les en empêche ", souligne Bruno Lamiscarre qui tient à préciser que depuis la fin
d'Usico, " des projets de clauses de certification pour les UAV commencent à voir le jour, y compris en
France ". Autrement dit, le secteur des UAV ne cesse d'évoluer afin de tendre vers une plus grande
maturité nécessaire au développement d'applications civiles.
Contacts :
Onera - Dominique Huard - tél : +33(0)1 46 73 40 65 - email : [email protected]
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Energie/Nucléaire
Lancement de la troisième génération de réacteurs nucléaires
A l'automne 2004, EDF à pris la décision de construire le premier des réacteurs dits de "troisième
génération" sur le site de Flamanville dans le département de la Manche. Ce dernier abrite déjà deux
unités de 1 300 MW chacune. Rappelons qu'à ce jour, 58 réacteurs équipent les 19 centrales
nucléaires installées sur le territoire français. L'espérance de vie d'une centrale étant de l'ordre de
40 ans au maximum selon les prévisions d'EDF, les premiers de ces réacteurs de " deuxième
génération " devront bientôt être remplacés par leurs successeurs. Cinq années seront nécessaires
pour bâtir Flamanville 3 qui devrait être mis en service à l'horizon 2012. Coût de l'opération : 2,8
milliards d'euros.
C'est entre 1970 et 1990 qu'ont été déployés les réacteurs à eau qui constituent aujourd'hui plus de 85%
du parc électronucléaire dans le monde. Cette " deuxième génération " succédait ainsi à la première
génération de réacteurs nucléaires développés au cours des années 1950-1970 parmi lesquels les
réacteurs de la filière Uranium Naturel Graphite Gaz (UNGG) installés en France. Si le Japon et
l'Allemagne optèrent pour des réacteurs à eau bouillante, alors que les Russes concevait des réacteurs à
eau de type VVER 1000 et les Canadiens des réacteurs à eau lourde de type Candu, la France se lança
dans le développement de réacteur à eau pressurisée, les REP comme les appellent les initiés.
REP, la filière qui a fait ses preuves
Globalement, un réacteur de type REP est constitué de trois circuits : un circuit primaire pour extraire la
chaleur, un circuit secondaire pour produire la vapeur et un circuit de refroidissement pour condenser la
vapeur et évacuer la chaleur. Dans un REP, les assemblages, composés de gaines métalliques à l'intérieur
desquelles sont empilées de petites pastilles d'uranium enrichi, sont disposés dans une cuve en acier
remplie d'eau. Formant le coeur du réacteur, ces assemblages sont le siège de ce que les spécialistes
appellent la " réaction en chaîne ", celle-ci les portant alors à haute température. Résultat : à leur contact,
l'eau de la cuve s'échauffe. Maintenue sous pression, ce qui l'empêche de bouillir, cette eau circule dans
le circuit primaire et transmet sa chaleur à l'eau circulant dans le circuit secondaire, via un générateur de
vapeur. La vapeur ainsi produite fait tourner la turbine qui, elle-même, entraîne l'alternateur ce qui
aboutit à la production d'électricité. Précisons qu'après son passage dans la turbine, la vapeur est
refroidie puis transformée à nouveau en eau et envoyée en direction du générateur de vapeur pour
entamer un nouveau cycle.
Evidemment, le fonctionnement en continu de ce système nécessite d'assurer son refroidissement. D'où
l'existence d'un troisième circuit dit de "refroidissement", indépendant des deux premiers. Son but :
condenser la vapeur sortant de la turbine. Aussi ce circuit comporte-t-il un condenseur, formé de
milliers de tubes à l'intérieur desquels circule l'eau froide prélevée à une source extérieure (une rivière
ou la mer). Au contact de ces tubes, la vapeur se condense et se transforme en eau, l'eau du condenseur
quant à elle étant rejetée, légèrement échauffée, à la source d'où elle a été extraite. Des tours de
refroidissement peuvent être utilisées si le débit de la rivière est trop faible ou si l'on souhaite limiter
son échauffement. Une fois refroidie par le courant d'air qui monte dans ces tours, l'essentiel de l'eau
retourne alors dans le condenseur, une petite partie s'évaporant dans l'atmosphère.
Performances optimisées et sécurité accrue
Le projet Flamanville 3 est basé sur un nouveau réacteur nucléaire de type EPR (European Pressurized
water Reactor) proposé par Framatome ANP, une filiale d'Areva et de Siemens. Fruit d'une étroite
collaboration franco-allemande, ce réacteur de troisième génération - qui compte également le SWR
1000 (Siede Wasser Reaktor) à eau bouillante, un modèle également proposé par Framatome ANP, et le
réacteur AP 1000 conçu par BNFL et Westinghouse - ne présente pas de rupture technologique majeure
par rapport à son prédécesseur. S'appuyant sur l'expérience acquise en France et en Allemagne, l'EPR est
l'aboutissement d'une démarche " évolutionnaire " qui cherche avant tout à prendre le meilleur de
chaque type de réacteurs qui l'ont précédé tout en y apportant des améliorations dès la conception.
Avec 1 600 MW, l'EPR de Flamanville 3 sera plus puissant que ses prédécesseurs de la deuxième
génération (de 900 à 1 450 MW) et bénéficiera aussi des dernières avancées technologiques dans le
domaine de la sûreté. Ainsi ses systèmes de sécurité ont été renforcés. Par exemple, l'EPR disposera d'un
nouveau dispositif, placé sous le coeur du réacteur, refroidi par une réserve d'eau indépendante, qui
empêchera le corium, c'est-à-dire le mélange de combustible et de matériaux, formé lors d'une
hypothétique fusion accidentelle du coeur du réacteur nucléaire, de s'échapper. En matière de
performances, les améliorations apportées à Flamanville 3 permettront en particulier une meilleure
utilisation du combustible et un rendement supérieur de la turbine grâce à une température et une
pression de vapeur plus élevées. L'objectif visé par EDF est de produire 22% de plus d'électricité avec la
même quantité de combustible nucléaire.
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Dossiers
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Autre axe d'amélioration : la disponibilité de l'installation. Si celle-ci est d'environ 83% pour les unités
du parc EDF en exploitation, celle de Flamanville 3 devrait se situer à 91%, ceci grâce aux évolutions
techniques qui permettent la réduction des durées d'arrêt pour le rechargement du combustible et la
maintenance. Actuellement, 36 jours sont nécessaires pour effectuer le rechargement et une visite
partielle d'une unité, alors que 16 jours suffiront à Flamanville 3. Lancement des travaux en 2007 pour
une mise en service prévue à l'horizon 2012.
Contacts :
Centrale nucléaire de Flamanville (50) - Projet EPR - tél : + 33(0)2 33 78 77 77, fax : + 33(0)2 33 78
77 78
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Brèves
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Acoustique/Informatique/Environnement
Un logiciel pour voir les bruits de l'environnement
Le bruit est un véritable fléau de notre société. Aussi tout élu, soucieux de garantir une qualité de vie
sonore aux habitants de sa commune, souhaite-t-il connaître le bruit auquel sont exposés ses
concitoyens. C'est également le souhait de tout acquéreur d'un nouveau logement, cette information
pouvant être déterminante pour choisir l'implantation de logements, d'installations collectives ou
d'entreprises, mais également pour mesurer la nécessité sanitaire d'apposer des dispositifs d'isolation
au bruit. La pollution sonore est en effet considérée comme la plus "dérangeante" pour la majorité des
Français. Co-développé par l'Institut Géographique National (IGN) et le Centre Scientifique et
Technique du Bâtiment (CSTB), MITHRA-SIG est un logiciel qui permet de visualiser rapidement cette
pollution en 3D, ceci grâce à sa puissance de calcul. Cet outil s'avère particulièrement précieux puisqu'il
va permettre de répondre aux exigences légales qui s'imposeront, dès 2007, à toutes les agglomérations
de plus de 250 000 habitants, à tous les grands axes routiers et ferroviaires et à tous les grands
aéroports. En effet, tous devront réaliser une cartographie du bruit, garantir l'information du public,
lancer des plans d'action et réduire le bruit à sa source.
Contacts :
IGN - Emmanuelle Dormond - tél : +33(0)1 43 98 83 05 - email : [email protected]
CSTB - Annick Gillonnier - tél : +33(0)1 64 68 89 99 - email : [email protected]
Energie/Nucléaire
Nouvelle étape dans la certification de l'EPR aux Etats-Unis
Début mai, l'électricien américain Constellation Energy a exprimé dans un courrier son intérêt pour
l'EPR (European Pressurized water Reactor), le réacteur de troisième génération d'Areva, auprès de
l'autorité de sûreté américaine, la Nuclear Regulatory Commission (NRC), lui demandant d'inclure
celui-ci dans son programme de certification. Qualifiant l'EPR d'"option viable" pour satisfaire ses
futurs besoins, Constellation Energy justifie sa démarche par la nécessité de disposer de réacteurs de
conception compétitive pour le moment venu. Toutefois, la compagnie électrique de Baltimore
(Maryland) précise n'avoir pas pris de décision quant à la construction d'une nouvelle centrale nucléaire
ou au choix d'un modèle de réacteur. "Il y a un réel intérêt pour l'EPR aux Etats-Unis, et le soutien
officiel de Constellation Energy est fondamental dans le processus de certification", a expliqué Ray
Ganthner, responsable chez Framatome ANP Inc. de la promotion des nouveaux réacteurs en Amérique
du Nord. L'objectif du groupe français est d'achever la phase initiale de demande d'évaluation, puis
d'engager l'EPR dans la phase complète de certification afin de construire un premier réacteur de ce type
aux Etats-Unis dans la première moitié de la prochaine décennie. Rappelons qu'en mars dernier, Areva a
déposé auprès de la NRC une demande préliminaire d'évaluation de la conception de l'EPR et espère
déposer la demande de certification complète courant 2007. A ce jour, la Finlande et la France ont déjà
choisi l'EPR qui, par ailleurs, a été proposé également en Chine dans le cadre d'un appel d'offres.
Contacts :
Areva - Patrick Germain et Charles Hufnagel - tél : +33(0)1 44 83 71 17, fax : +33(0)1 44 83 25 52
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Brèves
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Espace/Observation de la Terre
Coopération du CNES et de l'ISA autour de la mission VENµS
C'est le 11 avril 1994 que la France et Israël ont formalisé leur coopération dans le domaine spatial, avec
la signature d'un accord entre l'ISA, l'Agence spatiale israélienne, et le Centre National d'Etudes
Spatiales (CNES). La possibilité de travaux communs dans le domaine des micro-satellites est évoquée
trois ans plus tard. En décembre 2003, les objectifs d'une mission baptisée "VENµS" (Vegetation and
Environnement monitoring on a New Micro-Satellite) ont été définis afin de couvrir certains aspects des
domaines stratégiques du développement durable et des applications futures. Un accord vient d'être
signé en avril dernier par le CNES et l'ISA. Les objectifs de cette mission se caractérisent par une caméra
à haute résolution géométrique (5,3 m) et haute résolution spectrale (12 bandes spectrales), permettant
d'observer les caractéristiques du terrain et notamment l'état de la végétation et la qualité de l'eau, et par
un système de maintien à poste par faible poussée à propulsion électrique. Précisons que VENµS est une
mission qui vise à démontrer l'efficacité de l'observation multi-spectrale optimisée dans le cadre du
programme de surveillance globale pour l'environnement et la sécurité (programme GMES). Ainsi
VENµS couvrira tous les deux jours en alternance 50 sites représentatifs des principaux écosystèmes
terrestres et côtiers dans le monde sur 12 bandes spectrales dans les régions du visible et du proche
infrarouge. La France aura la responsabilité du Centre de mission scientifique, du Centre de traitement
données scientifiques, du Centre de programmation et de la charge utile. Précisons que le CNES
envisage de sous-traiter le développement et la fabrication de la caméra multi-spectrale à l'entreprise
El-Op-Elbit Ltd. De son côté, l'ISA sera responsable de la plate-forme - incluant le système de
propulsion hybride et l'intégration des charges utiles - de la fourniture des données technologiques, du
Centre de contrôle et du Centre de traitement miroir. VENµS devrait être opérationnelle courant 2008.
Contacts :
CNES - Sandra Laly - tél : +33(0)1 44 76 77 32
ISA - Adi Tzirlin - tél : +972 (0)3 6367200
Microtechnologies/Nanotechnologies
Création de l'OMNT
En pleine explosion au niveau de la recherche, le marché des micro et des nanotechnologies devrait
déboucher à terme sur de très nombreuses applications industrielles et représentera selon une
estimation de la National Science Foundation (Etats-Unis) un marché mondial de 1 000 milliards de
dollars à l'horizon 2015. Dans ce contexte, le CEA et le CNRS ont décidé de créer l'Observatoire des
Micro et Nanotechnologies (OMNT), une structure commune dédiée à la veille stratégique dans ces
domaines extrêmement prometteur. La mission de l'OMNT va consister à identifier les premiers signes
annonciateurs des futures ruptures technologiques et à fournir à la communauté française des micro et
nanotechnologies les informations pertinentes pour le pilotage des projets de recherche ou industriels.
Sans équivalent en Europe, cette structure propose des analyses et des synthèses réalisées grâce à un
réseau regroupant près de 200 experts scientifiques et techniques. Actuellement, l'OMNT couvre six
thématiques : instrumentation pour la biologie, électronique moléculaire, matériaux et composants
pour l'optique, microsources d'énergie, nanocomposants, nanoconstruction. Cette structure édite ses
travaux sous la forme de synthèses bimestrielles et annuelles. Parallèlement, l'OMNT organise
régulièrement des séminaires thématiques ainsi qu'un séminaire de synthèse annuel. A terme, le nombre
des domaines suivis par les experts de cet observatoire devrait s'accroître, d'où la multiplication de
séminaires thématiques et le lancement de nouveaux services (création d'indicateurs, suivre des grands
acteurs du domaine, etc.).
Contacts :
CNRS - Claire Le Poulennec - tél : +33(0)1 44 96 49 88 - email : [email protected]
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Brèves
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Pharmacie/Cancérologie
Identification de nouvelles molécules anti-cancéreuses
Cytomics Systems a été créée en avril 2000 par le Docteur Dominique Thomas, Directeur de Recherche
au Centre de Génétique Moléculaire du CNRS, et spécialiste mondialement reconnu de la voie
Ubiquitine-Protéasome qui est le mécanisme de dégradation des protéines. Cette entreprise de
biopharmacie se dédie à la découverte et au développement de médicaments capables de contrôler la
dégradation des protéines, en vue de traiter les pathologies humaines majeures comme le cancer et
certaines infections nosocomiales. Cytomics Systems annonce aujourd'hui l'identification de
molécules capables d'inhiber la prolifération in vitro de cellules humaines cancéreuses. En agissant sur
les activités non catalytiques du protéasome, ces molécules constituent une nouvelle génération
d'inhibiteurs du protéasome, ouvrant de nouvelles perspectives dans le domaine de la lutte contre le
cancer. C'est grâce à UbiScreen, la technologie propriétaire de criblage cellulaire à haut débit que
Cytomics Systems a développée que ces composés ont été découverts et sélectionnés. Des tests
secondaires réalisés in vitro ont démontré que les molécules identifiées ciblent les sous unités
régulatrices du protéasome, promettant ainsi une meilleure efficacité et une plus grande spécificité que
les composés visant les activités catalytiques du protéasome. Aujourd'hui, le seul médicament ciblant
la voie ubiquitine-protéasome s'est illustré par un succès commercial et thérapeutique dans le cadre du
traitement des myélomes multi-résistants. La seconde génération d'inhibiteurs du protéasome
développée par Cytomics Systems ouvre la voie à une approche alternative et plus efficace contre ce
cancer du sang et plus largement d'autres types de cancers. "Avec cette deuxième série de molécules,
cytomics franchit une nouvelle étape, en se positionnant sur le marché très important de l'oncologie, où
nous pensons pouvoir réaliser des progrès thérapeutiques significatifs dans le traitement de plusieurs
types de cancer", souligne Dominique Thomas, Président du Directoire de Cytomics Systems.
Contacts :
Cytomics : http://www.cytomics.fr
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Brèves
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Pharmacie/Immunologie
Nouveaux essais cliniques de phase I de l'Interleukine-7 recombinante
Entreprise biopharmaceutique centrée sur la recherche et le développement de molécules innovantes qui
sont les pivots de l'immuno-modulation, Cytheris, fondée en 1999, détient une molécule phare qui est
l'Interleukine-7 recombinante (rIL-7). Elle dispose également d'une seconde famille de produits, basée
sur les ligands activant les cellules NKT et dont la licence a été accordée par New York University, Aaron
Diamond AIDS Research Center et City University of New York. Cette entreprise qui compte une
vingtaine d'employés vient d'annoncer le démarrage de deux nouveaux essais cliniques de phase I.
Ceux-ci portent sur l'administration de l'Interleukine-7 recombinante chez des patients infectés par le
VIH. Rappelons que rIL-7 est un facteur de croissance essentiel à la reconstitution du système
immunitaire et à l'amélioration des réponses immunitaires globale et spécifique. C'est à la suite de très
bons résultats obtenus au cours d'une récente étude clinique de phase I menée chez des patients
cancéreux que cette entreprise a décidé d'entamer ces deux essais cliniques. Les résultats de cette étude
ont montré en effet une excellente tolérance du produit ainsi qu'une augmentation rapide et
significative des lymphocytes T de ces patients, notamment des cellules T CD4, cellules qui sont
impliquées dans la lutte contre les infections mais sont elles-mêmes infectées et détruites par le VIH.
L'approche actuelle de Cytheris est également soutenue par des données pré-cliniques établissant la
bonne tolérance et la sécurité d'emploi de rIL-7 chez des singes atteintes du VIS (Virus de
l'Immunodéficience Simienne), modèle simien de l'infection au VIH.
C'est aux Etats-Unis, en collaboration avec le NIH/ACTG (National Institutes of Health AIDS Clinical
Trials Group), qu'a été lancé le premier essai multicentrique pour lequel les premiers patients ont déjà
été recrutés. Le second essai se déroulera en France, dans cinq centres cliniques de la région parisienne.
Ayant reçu l'autorisation, celui-ci doit commencer en septembre prochain. L'objectif de ces deux essais
est d'établir l'innocuité du produit chez des patients infectés par le VIH et d'objectiver la reconstitution
immunitaire induite par rIL-7 en suivant des marqueurs biologiques. Les données générées par ces
essais permettront ainsi d'affiner la conception des essais cliniques de phase II qui devront démontrer
un bénéfice clinique certain pour ces patients . "Nous sommes confiants dans le potentiel du rIL-7 à
augmenter les cellules T CD4. C'est un effet que nous avons déjà observé chez des patients atteints du
cancer, il devrait se confirmer dans ces essais cliniques apportant ainsi une preuve supplémentaire que
ce produit est le facteur clé de la reconstitution du système immunitaire dans des situations
d'immunodéficience", a déclaré Michel Morre, Président Directeur Général de Cytheris.
Contacts :
Cytheris : http://www.cytheris.com
Physique nucléaire
Caen accueillera SPIRAL 2
Grande Installation de Recherche Européenne depuis 1994, le GANIL (Grand Accélérateur National
d'Ions Lourds), situé à Caen, produit des faisceaux d'atomes ionisés accélérés à des vitesses proches de
celle de la lumière qui permettent à la communauté scientifique française et européenne de sonder la
matière et d'étudier le coeur des atomes. Au cours des dernières années, la recherche internationale dans
ce domaine s'est focalisée sur l'étude des noyaux exotiques. Rappelons que ces derniers sont des atomes
radioactifs qui se caractérisent par un fort déséquilibre dans leur rapport neutron/proton qui est la
source de leur instabilité. Celle-ci les amène à se scinder jusqu'à former des noyaux plus stables. Projet
d'envergure européenne, SPIRAL 2, dont la construction auprès du GANIL vient d'être approuvée par le
Ministère délégué à la Recherche, produira en abondance des noyaux exotiques lourds, riches en
neutrons et protons. Evolution importante du premier SPIRAL (Système de Production d'Ions Accélérés
en Ligne), SPIRAL 2 ouvrira de nouveaux horizons à la physique et à l'astrophysique nucléaires. Cette
plate-forme expérimentale rassemblera aussi des communautés de physique atomique, de physique du
solide et de radiobiologie autour de l'étude la matière sous irradiation et représentera la source de
neutrons rapides la plus performante pour les dix prochaines années. Elle permettra ainsi d'effectuer des
mesures de données neutroniques qui contribueront à rendre l'énergie nucléaire encore plus sûre et
respectueuse de l'environnement. Coût de l'opération : 130,2 millions d'euros, un investissement
financé par le CEA, le CNRS, la région Basse-Normandie, les collectivités territoriales et le soutien de
l'Union Européenne et de collaborations internationales.
Contacts :
Ganil - M. Bex - tél : +33(0)2 31 45 45 24 - email : [email protected] http://www.ganil.fr/research/developments/spiral2/index.html
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Evènements
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Emballages/Matériaux
Les besoins de recherche sur les Emballages Alimentaires
Les 24 et 25 septembre 2005, à Reims, se tiendra un forum scientifique intitulé "Les besoins de
recherche sur les Emballages Alimentaires". Organisé à l'initiative d'Alexandre Feigenbaum, Directeur
de recherche à l'INRA de Reims, en partenariat avec la Région Champagne-Ardenne, le Cofresco
Institute, le CNRT Emballage Conditionnement et le Club MCAS, ce forum scientifique a pour objectif
d'actualiser les besoins de recherche dans le domaine des emballages alimentaires industriels et
domestiques. Lors de la première journée, ces besoins seront déclinés en fonction des denrées à
conditionner et des types de matériaux polymères de synthèse ou dérivés de la biomasse. Les nouvelles
approches de l'évolution du risque de sécurité sanitaire et du contrôle liées à l'arrivée du
super-règlement seront traitées dans la seconde journée.
Contacts :
Stéphanie Trajin - tél : +33(0)1 53 32 56 79
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