REVUE DE PRESSE APACHE Compagnie Hors Série – Hamid Ben

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REVUE DE PRESSE APACHE Compagnie Hors Série – Hamid Ben
© Laurent Philippe
REVUE DE PRESSE
APACHE
Compagnie Hors Série – Hamid Ben Mahi
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INFERNO
Publié le 20 et 21 Février 2013
L’esprit de Bashung : deux plutôt qu’un, au Carré des Jalles :
APACHE d’Hamid Ben Mahi et FRED NEVCHEHIRLIAN
Pour deux soirées, l’esprit d’Alain Bashung était convoqué sur la scène du Carré des Jalles.
D’abord, ce fut le chorégraphe Hamid Ben Mahi qui avec sa compagnie Hors Série nous a immergés
dans un spectacle hors normes. Sa dernière création, Apache, a pour décor une friche urbaine avec la
façade d’un garage qui va servir de toile de fond à des histoires rudes et tendres que des danseurs
vont nous narrer avec une énergie et une sensibilité à fleur de peau.
Le miracle, car c’en est un, c’est d’avoir réussi à conjuguer l’énergie électrique de la danse hip hop
avec les accents rock de Madame rêve et de Vertiges de l’amour. Les sept interprètes (tous
excellents ; à noter la participation de Bubacar Cissé, pilier de la compagnie de hip hop bordelaise, les
Associés Crew) vont explorer tour à tour avec une conviction sans faille et une émotion palpable les
méandres de toute destinée humaine : les histoires d’amour (qui se finissent mal en général …), les
dérives mélancoliques, la rage et l’abattement, l’attraction et le rejet. On est loin, très loin, des
clashes brutaux et rustres qui occupent actuellement, de manière très médiatisée, l’avant –scène du
hip hop.
Les mouvements, tour à tour heurtés ou enroulés, qui épousent ici les complaintes du poète-rocker
donnent corps à la sensibilité de l’écorché vif qu’était Alain Bashung et on se laisse totalement
prendre, subjuguer, par ce concert corporel qui nous dit ce qui nous touche au plus près : la plénitude
d’aimer, la déchirure de ne pas l’être, la force et la fragilité réunies dans le même corps qui vibre au
rythme de ses passions. Ces variations à la fois infinies et répétitives qui évoquent le corps dans tous
ses états, ce corps qui dit la joie sensuelle de la rencontre et la douleur aiguë du rejet, fonctionnent
comme des échos poétiques à des chants vibrant d’humanité sensible. Les éclairages, entre pénombre
et lumières vives, ajoutent leurs notes subtiles à la poésie des tableaux vivants.
Hamid Ben Mahi est allé, dans son désir d’évoquer le monde de Bashung, jusqu’à s’entourer de son
guitariste, Yan Péchin. Les « correspondances » n’en sont que plus saisissantes. Et le résultat, très
troublant : comme si les paroles et la musique s’étaient faites muscles frémissants, comme si le corps
s’était fait verbe.
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Ensuite, ce fut le tour de l’ex-chanteur slameur Frederic Nevchehirlian de ré-enchanter Arthur
Rimbaud, Jacques Prévert et Alain Bashung dans un concert unique où il s’était adjoint la participation
de la chanteuse L (Raphaëlle Lannadière), révélation de la chanson française en 2011 avec son album
Initiale, et connue notamment pour ses interprétations de Piaf, Ferré, Brel, Barbara.
La venue au Carré de cet artiste, débordant d’abord de talent, ensuite de sincérité et d’énergie
communicative, n’est pas tout à fait le fruit du hasard mais la marque sensible de la reconnaissance
vis-à-vis de la directrice du lieu, Sylvie Violan, qui, alors qu’il n’était qu’un « jeune débutant » lui avait
fait confiance en le programmant sur cette scène où, aujourd’hui, une salle enthousiaste est venue se
délecter de ce concert rock dédié aux poètes maudits. Découvrir des talents, leur donner leur
première chance, relève certes de la mission ordinaire d’une scène conventionnée, mais lorsque le
retour existe, on ne peut dans ce monde souvent ingrat du spectacle, que s’en réjouir : un air de
douceur dans un univers brut.
Autodidacte, n’ayant rejoint la fac de lettres que sur le tard, Fred Nevché, comme le désignent les
intimes, sait le poids des mots, il fait corps avec eux et sa voix les porte, hors de lui, avec la conviction
de ceux qui savent ce que parler veut dire. Cette voix, nourrie de la rage de ceux qui ont failli en être
privés de par leurs origines prolétaires, s’élève avec force et, lorsqu’elle emprunte la verve enragée
d’un Prévert en la réinterprétant, on se dit que le lien de classe est là bien vivant. De même,
l’inspiration libertaire de Rimbaud et l’univers lyrique de l’écorché vif qu’était Alain Bashung résonnent
comme le double de lui-même, et emportés par les balades, slams et énergie rock qui circulent sur la
scène, nous nous enivrons de ce flot que rien ne semble pouvoir endiguer.
Le vieux monde peut légitimement trembler face à l’énergie vitale contenue dans la poésie rock. Et
que, dorénavant, Le soleil brille (pour tout le monde ?) ; titre annonciateur du dernier album de Fred
Nevchehirlian, musicien-compositeur qui va continuer, assurément, « à faire du bruit »!
Yves Kafka
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«Apache» ose le mariage du hip-hop et de Bashung
Paru le 20 mars 2013
Il lui a fallu quelques minutes pour trouver le nom de la pièce, «Apache», un clin d'oeil au morceau
d'Alain Bashung «Je tuerai le pianiste». Mais trois bonnes années pour parvenir à finaliser ce spectacle
qui fermera la troisième soirée du festival «Danse et vous» demain jeudi (1). La barre était haute il est
vrai. Et l'aventure singulière pour Hamid Ben Mahi, chorégraphe-danseur bordelais et fondateur de la
compagnie «Hors Série». Fusionner la danse hip-hop, sa discipline de prédilection, et le rock version
Bashung en live, le pari était osé. Mais à la hauteur de ce touche à tout, initiateur de laboratoires de
recherches artistiques.
«J'aime emmener le hip-hop sur d'autres terrains, décloisonner les genres, dit-il. Cette pièce était un
vrai défi pour moi, celui de raconter avec le corps et en musique l'univers d'Alain Bashung. C'est ça qui
m'intéressait dans cette aventure qui permet aussi au hip-hop de croiser d'autres publics.» L'idée de ce
spectacle ne vient pas de lui. Ce sont les responsables du théâtre Louis-Aragon de Tremblay-enFrance, où il est en résidence avec sa compagnie, qui lui ont soufflé confie-t-il.
«Inventer autre chose à partir de son univers»
«Mais ça m'a interpellé. Alain, je connaissais comme tout le monde. Son univers des mots, du voyage,
de la poésie, ça me parlait. J'ai dit pourquoi pas, mais pas n'importe comment non plus. Je ne voulais
pas faire un hommage posthume ni danser sur ses morceaux, mais inventer au contraire autre chose à
partir de son univers.»
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Et quoi de mieux pour le toucher du doigt d'encore plus près que d'inviter ses musiciens à partager sur
scène cette expérience. Outre écrire la chorégraphie pour cinq danseurs, dont deux qu'il a formés
exclusivement à l'année pour cette seule pièce, c'est l'autre challenge que s'était fixé Hamid Ben Mahi.
Pas le plus facile.
«Ils sont très sollicités depuis la mort de l'artiste. Il a fallu les convaincre. La sincérité et la forme de la
pièce ont fait la différence je crois», avance-t-il.
Le guitariste et compositeur Yan Péchin, qui a accompagné Bashung les huit dernières années, le
confirme. Il a accepté la proposition du chorégraphe, avec Bobby Jocky, bassiste et contrebassiste sur
la dernière tournée de l'artiste, pour l'essence même de ce projet. «Apache, c'est dans l'esprit d'Alain.
Il aimait qu'on le surprenne, qu'on l'emmène ailleurs, qu'on crée une autre forme à partir de sa
matière. C'est comme ça qu'il concevait la musique. C'est pour ça que j'ai dit oui cette fois, car il
n'était pas question d'un simple hommage, même si ça n'a pas été sur l'instant», révèle-t-il.
Pour gagner l'adhésion de Yan Péchin, Hamid Ben Mahi a dû mouiller la chemise en effet lors de leur
première rencontre. Yan Péchin: «Je lui ai dit on se voit une heure dans une pièce. On improvise. Je
branche la guitare, tu danses, et on voit après. Dès les premières minutes, la magie a opéré. ça a été
du non-stop. On pouvait le faire.»
Afin de donner corps à la pièce, les deux acolytes ont alors pris la route du théâtre d'Avignon, une
semaine, pour un tour de chauffe en duo. Hamid Ben Mahi s'est ensuite attelé à densifier la création
pour une version finale dont Cognac aura la primeur. Celle d'une fusion inédite et osée du hip-hop et
de Bashung «avec des chansons d'Alain détournées, des clins d'oeil, et le son spécifique de son dernier
live», annonce Yan Péchin. A vous filer le vertige...
(1) Demain jeudi, la soirée débutera dans la petite salle par deux solos: «SAS» de Julie Coutant, Cie
«La Cavale» (19h), suivi de «While going to a condition» d'Hiroaki Umeda (19h30).
Gilles Biolley
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Publié le mardi 5 Mars 2013
Hamid Ben Mahi - Apache
Du 16 avril au 14 mai 2013
Avec un titre comme Apache, il faut tenir le coup. Le chorégraphe hip-hop Hamid Ben Mahi ne manque
pas de flèches dans son carquois. Danseur hip-hop qui sait aussi bien danser que parler et qui ne
l'ouvre pas pour ne rien dire, ce Bordelais entend aujourd'hui cogner le hip-hop et le rock, en comptant
sur l'énergie sèche et déflagrante de ces deux styles musicaux. Avec une équipe de sept danseurs, Ben
Mahi passe à l'attaque.
Rosita Boisseau
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Festival Hautes Tensions
Cirque et danse hip-hop du 16 au 28 avril 2013 au parc de la Villette
Publié le samedi 23 Mars 2013 - Par Pia Bou Acar et Elsa Pereira
Un festival qui prend de la hauteur
© Little Shao
Deux semaines rythmées par des numéros de cirque et des battles de hip-hop, vous en rêviez ? La
Villette l'a fait. Après deux éditions plus que remarquées, le festival qui mélange arts circassiens et
danses hip-hop revient secouer baggys, nez rouges et autres clichés.
Cette année, près de 17 compagnies (contre 12 en 2012) viendront montrer l'étendue de leur talent.
Place aux traceurs, jongleurs et autres yamakasis. Deux semaines en apesanteur où tous les espaces
du parc de la Villette se feront terrain de jeu : du péristyle de la Grande Halle au Paris-Villette en
passant par l'espace Chapiteaux. L'occasion d'applaudir le travail tellurique d'Hamid Ben Mahi, la
dextérité du jonglage de Denis Paumier ou l'énergie de la compagnie de hip-hop féminin Lady Rocks...
Le choix risque d'être cornélien. D'autant qu'il se clôture en beauté sur les premiers championnats de
France d'art du déplacement (souvenez-vous, les yamakasis...).
Sachez tout de même que l'expérience ne s'arrête pas au simple fauteuil de spectateur, puisque
Hautes Tensions propose moult ateliers et master class pour enfants et adultes, débutants et
confirmés. Des intitulés assez géniaux "L'art d'avoir toujours raison", "Roule Boule et Fun'en bulles" et
un programme qui mélange krump, jonglerie, mathématiques et chorégraphie.
Chez Time Out, on se risquerait bien au cours d'initiation autour de la magie mentale... Et vous ?
Trois questions à Hamid Ben Mahi, chorégraphe et danseur de 'Apache'
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© Laurent Philippe
Comment est né 'Apache' ?
L'idée de départ a été insufflée par Emmanuelle Jouan [directrice du théâtre Louis Aragon de Tremblay
en France, ndlr] lors de notre résidence là-bas. L'envie de créer un spectacle autour de Bashung lui
tenait à cœur, et elle me l'a transmise. C'est comme ça que j'ai rencontré Yan Péchin [le guitariste qui
l'accompagnait sur scène, ndlr] et que nous avons monté à Avignon 'Apache en duo'. Je voulais aussi
sortir de la question d'engagement, très présente lors de mes dernières créations.
Quelle est la part d'Alain Bashung dans le spectacle ?
Il n'était pas question de faire un hommage, mais de réinventer sa matière sonore, de la raconter avec
le corps. Nous avons creusé les chansons, lu les paroles, puis nous avons mélangé et brassé le tout à
ma moelle chorégraphique. Un mélange de hip-hop et de contemporain que j'ai façonné tout au long
de mes spectacles. Je voulais laisser une trace, une identité, c'est pourquoi j'ai écrit toutes les
chorégraphies, tous les gestes du groupe. Après, chacun s'est appropriée cette grammaire.
De quoi vouliez-vous parler avec cette création ?
Dans "Je tuerai la pianiste", Bashung chante « Je suis un apache, je suis un indien, auquel on a fait
croire, que la douleur se cache ». Il y avait l'idée de parler d'une tribu, d'apaches, d'indigènes et de
raconter les états de corps qu'ils partagent, la colère comme l'abandon. Il y a des zooms sur des
entités, puis retour dans la masse.
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Publié le 24 mars 2013 - N° 208
Apache - Hautes Tensions
Les fureurs du corps et la prise de risque sont à l’honneur dans ce festival qui invite le
cirque et le hip hop à se partager l’affiche. Deux semaines ponctuées d’ateliers et de
rencontres professionnelles au cœur des espaces du Parc de La Villette.
Crédit : Laurent Philippe Légende : Quelques éclats de rage explosent dans l’Apache d’Hamid Ben Mahi
Plus que jamais les artistes déjouent les chemins de leur instabilité pour faire du déséquilibre et de la
fragilité une voie pour l’expression du corps. Mathurin Bolze propose dans A bas bruit un petit peuple
de marcheurs confrontés à un environnement déroutant. En prise directe avec une grande roue ou un
tapis roulant, les trois interprètes dansent dans la fluidité et l’harmonie les relations qui les unissent au
monde ou à eux-mêmes. Mickaël Le Mer s’appuie aussi sur les errances de six danseurs, confrontés,
dans Instable, aux obstacles de la vie matérialisés sur scène par des tables mouvantes et des lignes
lumineuses structurant les déplacements. D’autres artistes pratiquent l’art de déstabilisation par les
modes de rencontres qui traversent leur démarche et bousculent les attendus : Hamid Ben Mahi a
revisité son hip hop à l’aune d’un univers musical a priori éloigné. Les volutes musicales d’Alain
Bashung, jouées live par deux musiciens du chanteur, transpercent les corps et accompagnent la tribu
d’Apache dans une palette d’émotions intimes. Le rock de Bashung et la danse d’Hamid Ben Mahi ont
en commun une certaine douceur ; mais les corps, ivres de musique, cherchent l’explosion intérieure
par des rituels chorégraphiques fédérateurs.
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Le hip hop, le cirque, et l’art du déplacement urbain
A côté, le Rock it daddy de Mickaël Le Mer fait figure d’exercice de style en se confrontant lui aussi au
rock : des standards des années 50 à 70 sur lesquels les breakers offrent de nouvelles gammes de
mouvement. Ce projet est une des petites formes qui se partagent la scène de la grande halle, comme
l’éblouissante house des Serial Stepperz, l’énergie sensible des Lady Rocks ou la prouesse du
trampoliniste Rauli Kosonen. En marge des propositions des dix-sept compagnies qui composent le
programme de Hautes Tensions, il faudra noter la première édition du championnat de France d’art du
déplacement, popularisé par les étonnants et jubilatoires « parkours » des Yamakasi. Une pratique à
expérimenter également dans un atelier proposé aux enfants, mêlant acrobatie et environnement
urbain. Les rencontres professionnelles offrent également la possibilité de faire le point sur la notion
d’écriture et d’auteur en danse hip hop, et sur la mise en place du diplôme d’Etat d’enseignement des
danses urbaines.
Nathalie Yokel
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Publié en Avril 2013
Hautes Tensions met le corps dans tous ses états en faisant le grand écart entre danse hip-hop et
cirque contemporain.
Du mardi 16 avril au dimanche 28 avril 2013
Cet évènement se déroule dans plusieurs lieux
Dix-sept compagnies de cirque et de danse participent à la troisième édition de Hautes Tensions. Parmi
les audacieux circassiens à présenter leur spectacle : l’ultra talentueux Mathurin Bolze et sa
compagnie MPTA (À bas bruit), l’incomparable Nikolaus et son cirque Pré-O-Coupé (Tout est bien !)
ou encore l’étonnant magicien-mentaliste-philosophe Thierry Collet à la tête de la compagnie Le
Phalène (Qui-Vive).
Côté danse, le public a rendez-vous avec les chorégraphes Hamid Ben Mahi (Apache), Mickaël Le
Mer (Instable), Pierre Rigal (Standards) ainsi qu’avec de nombreuses jeunes compagnies qui
présenteront leurs univers dans le cadre de « scènes partagées ».
Le 1er championnat de France de l’art du déplacement (mouvement créé par les Yamakasi qui
consiste à se déplacer de façon acrobatique dans la ville) marquera aussi la 3e édition de ce rendezvous qui se veut résolument tourné vers les formes émergentes du cirque et de la danse hip-hop.
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Publié le 02/04/2013
Hamid Ben Mahi - Apache - Danse
Le Théâtre-Centre culturel Marcel-Pagnol - Fos-sur-Mer
(Dans le cadre du Festival Hautes Tensions.)
Apache, cela sonne fier, courageux, indomptable, indien. C'était aussi le surnom donné au début du
siècle dernier aux loulous qui hantaient la zone, leur titre de gloire. Cela aurait aussi pu convenir
à Alain Bashung, le cheveu noir, le regard porté au loin, la tête légèrement penchée vers le micro, la
voix de caverne. Apache a été beaucoup travaillé en public, a connu une version en duo au off
d'Avignon et s'intitulait au début "Des défis à relever". Des défis à faire tenir ensemble rock et hip-hop,
une musique de solitaire et une équipe de sept danseurs.
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Publié le 16 Avril 2013
Apache
Théâtre Paris-Villette - Paris XIXe
Du 16 avril 2013 au 18 avril 2013.
Avec Yan Péchin (guitare) et Bobby Jocky (basse).
Festival Hautes Tensions 2013. La danse de Hamid Ben Mahi privilégie l'humanité, comme source et
comme visée. Il a choisi le monde d'Alain Bashung comme nouveau défi : matériau premier, source
d’émotions à creuser, de dialogues à naître, entre rock et hip hop, entre échappées des mots et
pulsions du geste. Un concert qui plonge dans "Aucun Express", "Madame Rêve", "Vertige de l’Amour"
et c'est la danse qui chante.
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Théâtre Paul Eluard
Chorégraphie Hamid Ben Mahi
APACHE
Publié le 22 avril 2013 - N° 209
La dernière pièce d’Hamid Ben Mahi est une plongée musicale et chorégraphique dans la vie
de communautés à la marge. Lorsque le hip hop et le rock se rencontrent…
Crédit : Laurent Philippe Légende : Hamid Ben Mahi crée Apache et croise hip hop et rock.
C’est la musique et la poésie d’Alain Bashung qui a tout d’abord guidé le chorégraphe vers cette
nouvelle pièce. Mais la rencontre avec Yan Péchin, guitariste du chanteur, a été déterminante dans le
projet. Prenant à bras-le-corps la direction musicale et l’interprétation live d’une musique tout en
réminiscences, il a donné à Apache la possibilité de s’épanouir. Plus qu’une évocation ou un hommage,
la danse fait vibrer les corps dans des rituels bousculés par la torsion du son dans l’espace, mettant au
jour les failles et les fragilités des interprètes. Ces hommes et ces femmes révèlent leurs prises de
corps et prises de bec dans un hip hop en rondeur et en rage, signé par Hamid Ben Mahi qui a su
transmettre ses ondulations comme son bouillonnement intérieur.
N. Yokel
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Publié en Avril 2013
Apache
Compagnie Hors Série / Hamid Ben Mahi Danse contemporaine - hip hop à voir dès 12 ans Une pièce
chorégraphique pour six danseurs sur les œuvres musicales d’Alain Bashung. Le chorégraphe se donne pour
défi de mettre en résonance l’univers du chanteur et la danse qui lui est propre, entre danse urbaine et
contemporaine. Ces deux cultures, le rock et le hip hop, marient leurs contrastes en un concert corporel où
les états de corps se font l’écho de sentiments tels que l’amour, la rage, la colère, la joie… Hamid Ben Mahi
poursuit le métissage des danses pour nous amener à appréhender différemment le hip hop. Il crée des
histoires d'hommes et de femmes, d'ensembles et de soli. Empreints de beauté, de fluidité, de douceur, de
puissance et de détresse, ils subliment l'esthétique et la poésie de la performance des corps.
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Publié le 10/04/2013
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Publié le 06 mai 2013 - Par Laetitia Chazottes
INTERVIEWS
Hamid Ben Mahi
Je suis un apache. Je suis un indien
06 mai 2013
Hamid Ben Mahi aime croiser les genres, opérer des
«rencontres improbables», bousculer les codes, produire
des alchimies. Avec Apache, il convoque l'univers d'Alain
Bashung pour raconter l'histoire d'une tribu résolument
contemporaine. «Concert corporel», western d'un nouveau
genre, la danse hip hop se dilue dans une nappe sonore
saturée entre tension et rupture.
Votre dernière création Apache conjugue l'énergie, la rythmique et l'histoire de la danse hip
hop avec l'univers teinté de rock des compositions d'Alain Bashung. Pourquoi choisir la
musique de Bashung comme nappe sonore de la pièce?
Hamid Ben Mahi. Il s'agit d'abord d'une rencontre avec Emmanuelle Jouan, la directrice du Théâtre Louis
Aragon à Tremblay. L'idée était de répondre à une commande, monter un projet, travailler avec un
biographe, concevoir une mise en scène. Je me suis plongé dans l'univers d'Alain Bashung. Comme tout le
monde je connaissais ses tubes mais je n'avais jamais parcouru l'ensemble de sa discographie. J'ai donc
commencé à faire des recherches. J'ai alors découvert ses textes, sa musique, ses films, mais aussi
l'univers de ce personnage charismatique.
Sa création a trouvé un écho dans ma propre démarche: sa poésie, les tensions qu'il soulèvent, une
certaine fragilité aussi…
La musique est venue en premier. J'ai commencé à écrire des phrases chorégraphiques sur des morceaux
choisis. Puis avec les danseurs, les recherches ont débuté. Nous avons fait la connaissance de personnes
familières de Bashung, des musiciens — notamment Yann Péchin qui a fait partie de sa «famille
d'artistes». Ces rencontres ont permis de se rapprocher de l'univers du chanteur, mais aussi de «valider»
le projet et d'accorder une légitimité à notre démarche.
Alain Bashung est un mythe! Il a beaucoup contribué à l'évolution du rock français. Il a été une source
d'inspiration pour beaucoup de chanteurs, de musiciens. Il est en quelque sorte le chef de file de la tribu,
l'Apache!
Le titre de la pièce vient aussi de là. C'est un clin d'œil. Au début des années 1990 il a sorti un album
intitulé Réservé aux Indiens et dans Je tuerai la pianiste il disait «Je suis un apache, je suis un indien».
Néanmoins la pièce n'est pas un hommage au chanteur. L'univers de Bashung est plus une matière, un
support de travail. L'idée a été de l'expérimenter pour essayer de l'emmener ailleurs.
Où se situe le point de contact entre ces deux univers à priori dissonants?
Hamid Ben Mahi. Cette question de la rencontre entre le hip hop et le rock revient constamment. Deux
univers que l'on voudrait antagonistes. Cependant je ne pense pas que cela soit le cas. Je crois, bien au
contraire, qu'ils sont très proches aussi bien dans les tensions et les ruptures qu'ils induisent que dans le
rapport à la marge qu'ils entretiennent. Le point de contact se situe dans l'énergie, mais aussi dans
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l'attitude. Que ce soit dans le hip hop ou dans le rock, l'attitude compte beaucoup — le style, l'affirmation
de soi — des deux côtés on retrouve cette volonté d'une identité très définie.
S'agit-il d'une fusion ou d'une confrontation?
Hamid Ben Mahi. On peut voir dans Apache un déplacement: celui de l'écriture de la danse hip hop et celui
de l'univers musical de Bashung. Il est vrai que dans cette création on perd un peu la danse hip hop.
C'était cependant déjà le cas dans d'autres pièces. Il s'agit d'une rencontre improbable. Je voulais que
l'univers de Bashung, celui de la musique rock live, puisse s'ouvrir au hip hop. Apache peut, dans une
certaine mesure, dérouter.
A la recherche de nouveaux états de corps, vous questionnez depuis plus de 10 ans l'identité du
danseur hip hop, son histoire, son vécu et sa volonté d'être sur scène… Comment abordez-vous
cette translation de l'espace urbain à l'espace scénique?
Hamid Ben Mahi. J'ai fait mes premières scènes ici à la Villette. Je participe aux rencontres depuis 17 ans
maintenant! L'ensemble de mon parcours de danseur-chorégraphe s'est fait sur scène. Les théâtres se
sont ouverts à la danse hip hop dans les années 90. C'est à cette époque-là que l'on a fait nos premiers
pas sur scène. Il est vrai que certains danseurs ne parviennent pas à trouver leur place sur un plateau car
danser sur scène nécessite une écriture, une connaissance du monde de la danse et des chorégraphes. Il
faut parler le même langage: penser en terme de démarche, d'écriture, de mise en scène… Ces codes-là
échappent parfois à certains danseurs du milieu hip hop qui préfèrent rester dans une dynamique de
l'instant, ne concentrant pas leur démarche sur la question et la nécessité de faire œuvre.
Pour les danseurs de ma génération ce n'est pas le cas. Nous avons grandi avec la scène pour objectif:
jouer dans des lieux où a priori nous n'avions pas accès. Pouvoir danser à Chaillot, au festival d'Avignon, à
Montpellier danse, aux Hivernales, etc., c'était un défi, une finalité. ...
Très tôt nous avons compris que pour accéder au plateau il fallait maîtriser les codes de la représentation, nous
nous sommes donc donnés les moyens de comprendre la scène et de gagner une légitimité. Aujourd'hui tout cela
a beaucoup évolué.
Peut-on dire que votre démarche consiste à créer de nouvelles mythologies corporelles?
Hamid Ben Mahi. C'est vrai qu'il y a une signature, quelque chose commence à s'inscrire au fil des pièces. Ce sont
des spectacles engagés dans lesquels on reconnaît une manière de danser, une écriture.
Cependant chacune de mes créations est différente. De Chronic(s) (où je parle de ma rencontre avec la danse
classique) en passant par Sekel(où j'invitais les danseurs à prendre la parole) ou encore avec Beautiful
Djazaïr (qui aborde l'histoire coloniale franco-algérienne), les univers sont variés. Je souhaite que ma danse
s'inscrive, qu'elle soit reconnaissable, que d'autres personnes s'en inspirent aussi. L'idée c'est de laisser une trace.
Vous définissez Apache comme un «concert corporel», pouvez-vous développer?
Hamid Ben Mahi. Apache est un projet conséquent: décor, costumes, projections vidéos, sept personnes sur le
plateau et musique live. Parler de «concert corporel» renvoie à l'idée de faire danser le corps en live à la manière
d'un chanteur. Il fallait trouver une expression qui soit à la fois directe, frontale voire brutale tout en essayant de
«poser des mots». Tout au long de la pièce on voit des solistes qui émergent et qui chantent à leur
manière. Apache est une pièce écrite, comme le sont les créations de danse contemporaine, mais construite avec
l'envie de pouvoir être jouée dans des salles réservées aux concerts.
Le western est le genre dans lequel les Américains ont reconnu leur idéal de conquête. L'Amérique des
pionniers raconte la quête d'un individu ou d'une communauté. Peut-on dire qu'Apache est un western
d'un genre nouveau?
Hamid Ben Mahi. En effet, il y a de ça! Evidemment cela fait écho dans la solitude et la quête de cette
tribu. Apache est empreint de ce côté américain dont on s'est inspiré. Ce côté western est d'ailleurs très présent
dans l'univers de Bashung. C'est vrai que l'on a cherché cet esprit!
Quels sont vos projets?
Hamid Ben Mahi. Certains projets ont déjà démarré. Je suis en train de faire des parades chorégraphiques un peu
partout à l'étranger. Je suis à la direction artistique de ces initiatives. Je réfléchis également à une création autour
de la question des révoltes. Pour ce projet je souhaite travailler avec un auteur et réaliser une situation pour 5
personnages.
Au-delà de la danse j'ai envie d'amener le hip hop dans la mise en scène. Evidement cela restera une pièce
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dansée. Ma recherche reste avant tout centrée sur le corps mais l'incursion des mots m'apparaît nécessaire pour
donner une autre portée à la création.
Par ailleurs, je suis en train de m'installer du côté de Bordeaux où je veux implanter un lieu dédié aux recherches
artistiques, une sorte de laboratoire croisant les arts (danse, musique, art contemporain, etc.)
Enfin, j'ai été choisi pour assurer la direction artistique de la nouvelle édition de Novart à Bordeaux du 14 au 30
novembre 2013, autour du thème: «Les Rencontres improbables».
Beaucoup de projets en somme!
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