Joseph Oller - Ville de Maisons

Transcription

Joseph Oller - Ville de Maisons
■ 18 Chronique historique
Joseph Oller à 73 ans
Les tribunes du Champ de courses construites par Joseph Oller
Joseph Oller
une personnalité féconde
Lors du conseil municipal du 23 mai 2011,
il a été décidé de rendre hommage
au créateur du champ de courses
de Maisons-Laffitte en donnant le nom
de Joseph Oller à la nouvelle voie qui
desservira les 5 écuries du Rond Sévigné.
L’inventeur du pari mutuel
D’origine catalane, Joseph Oller naît le 10 février en 1839 à Terrassa, petite ville située à
33 kilomètres de Barcelone. Ses parents s’étant installés à Paris, il suit les cours au Lycée
Saint-Denis avant de travailler auprès de son père.
Allant aux courses de chevaux presque tous les dimanches, Joseph Oller invente en 1867 le
pari mutuel. Il a l’idée de substituer au hasard le choix personnel du parieur. Il s’agit de
remplacer « la poule », où le joueur se voit attribuer un cheval au travers d’une loterie, par un
pari laissant la possibilité de choisir un cheval. Les parieurs qui ont désigné le cheval gagnant
se partagent la masse des enjeux après déduction d’une commission réservée à l’organisateur.
Joseph Oller installe ses voitures bureau équipées d’un grand tableau et d’un compteurtotalisateur sur les hippodromes parisiens. La délivrance d’un ticket par le guichetier entraîne
mécaniquement son enregistrement sur le compteur-totalisateur. Ainsi peut-on constater sur
le tableau le rapport probable lors de la prise du pari.
Le pari mutuel connaît un succès immédiat. Il est sans ambiguïté, à l’opposé du pari à cote fixe,
exécuté entre donneur et preneur, où le donneur peut avoir intérêt à ce que le cheval choisi par
le preneur perde.
Naissance d’un hippodrome
La même année, avec notre concitoyen
Jules Dumont, dit Brasseur, Joseph Oller
ouvre le Théâtre des Nouveautés.
Les héritiers Manceau vendent en 1877 la ferme du château et les prairies du bord de Seine à
la Société Allaire et Levêque pour un prix total de 525 000 francs dont le solde de 265 000 francs
devra leur être réglé le 31 décembre 1879. À la même date, la société Allaire et Levêque achète
le haras Barthélemy situé entre les avenues Molière, Contat et Dugazon. Le 11 avril 1878, la
société concède pour 12 ans à Joseph Oller (mais avec possibilité de résiliation annuelle) le
droit d’organiser des courses de chevaux sur la prairie, moyennant un loyer de 1 000 francs par
jour de course, avec un minimum de 12 000 francs par an. Après avoir aménagé des pistes et
des tribunes, Joseph Oller inaugure son champ de courses le 6 juin 1878.
par Jacques BARREAU
Conseiller municipal délégué
à l’histoire locale
Le pavillon de Pesage
De Maisons à Achères
Anticipant son départ, il fait déboiser un terrain en forêt de Saint-Germain et crée, au début de
1881, un hippodrome à proximité de la gare de triage d’Achères, inauguré le 31 mars. En même
temps, il fait tracer dans la forêt de Saint-Germain les premières pistes d’entraînement dont il
loue l’utilisation à près de 300 chevaux de courses.
De l’hippodrome au centre d’entraînement
Afin de réduire le nombre de journées de courses, la loi du 2 juin 1891 institue le pari mutuel.
Son vote entraîne la suppression de 20 journées de courses sur le champ de courses de SaintGermain-Achères. L’existence de l’hippodrome étant compromise en tant qu’entreprise
individuelle, Joseph Oller propose à un certain nombre de personnalités du monde hippique de
créer une Société anonyme des courses de Saint-Germain. Il apporte à cette société son droit au
bail, ainsi que les installations déjà réalisées. En 1892, les statuts et le budget prévisionnel de
la société sont soumis au ministre de l’Agriculture qui les transmet à la commission des haras
pour avis. Cette dernière estime que le dossier lui est parvenu trop tard pour être pris en considération. Les courses de 1892 sont donc organisées par la Société du sport de France qui loue
le terrain.
En 1893 la Société des courses de Saint-Germain présente de nouveau ses statuts et son budget
prévisionnel au ministre de l’Agriculture, sans plus de succès. Finalement, en 1894, la Société
des steeples acquiert pour 194 091 francs le bail de l’hippodrome et de certaines allées de la
forêt qu’elle loue à l’administration des Eaux et Forêts. En dehors de quelques réunions de
courses pour militaires et gentlemen-riders, elle met les installations à la disposition des
entraîneurs de Maisons-Laffitte et de Mesnil-le-Roi.
Joseph Oller meurt le 19 avril 1922. Il est enterré au Père-Lachaise.
© BNF
Désireux de suivre de près son entreprise, il achète le 15 mai 1879 une propriété située à
l’angle des avenues Molière et Contat. Le 24 septembre, la Société Allaire et Levêque revend à
William Hawew le haras ainsi que 10 hectares de prairie situés entre l’avenue Molière et la
Seine d’une part, et les chemins allant des avenues Daumesnil et Charlemagne à la Seine
d’autre part. Cependant, le 31 décembre 1879, la Société Allaire et Levêque ne pouvant payer
aux enfants Manceau l’échéance de 265 000 francs, ceux-ci la poursuivent devant le tribunal de
Versailles qui annule le 24 juin 1880 la vente de 1877. Les Manceau donnent alors congé à
Joseph Oller. Le 11 décembre 1882, Joseph Oller organise sa dernière course à Maisons. Après
avoir mis en œuvre 76 réunions en 4 ans, il quitte Maisons-Laffitte.
Joseph Oller installe en 1888,
boulevard des Capucines, l’attraction
des Montagnes russes.
L’année suivante il crée Le Moulin Rouge.
À la place des Montagnes russes
du boulevard des Capucines, Joseph Oller
fait construire le music-hall de L’Olympia,
inauguré le 12 avril 1893 par La Goulue.
Pour tout connaître sur l’histoire de
l’hippodrome et du Centre d’entraînement :
Consulter le livre Maisons-Laffitte cité du cheval
par Jacques Barreau, éditions A. Sutton, en vente à
l’Office de Tourisme et dans les librairies de la ville.
Vivre à MAISONS-LAFFITTE n°115 - mai 2012
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