Jacky Macé, photographe aux 1.000 000 photos.
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Jacky Macé, photographe aux 1.000 000 photos.
Jacky Macé, photographe aux 1.000 000 photos. « Un tirage long de quatre mètres ! ». Voilà ce que vient de réaliser Jacky Macé à la demande du capitaine de l’équipe Bordeline. Un tirage qui immortalise, image par image, la chute spectaculaire de Diego Braun à l’Open de Paris, et que le capitaine a voulu offrir à son joueur. Jacky Macé savoure d’autant plus son plaisir qu’il est le seul dans le milieu du polo à disposer du matériel nécessaire pour réaliser un tel tirage hors norme. Le polo, les performances, les amitiés, les inimitiés, toute l’histoire du polo français de ces dernières années, celle des capitaines d’équipe, qui parfois rejoint celle des capitaines d’industrie, des histoires qui se confondent souvent en une seule. Jacky Macé les connaît toutes. A travers son objectif, il a tout observé, tout analysé. Alors on s’installe devant un chocolat et on l’écoute. Jacky Macé s’intéresse très tôt à la photographie. Il devient champion de France amateur au sein d’un club photo affilié à la Fédération Française de Photographie et achète son premier appareil avec son premier salaire d’apprenti. Il a suivi une formation électrotechnique et en psychologie du travail. Jacky Macé deviendra photographe professionnel vers l’âge de 30 ans. Ses premiers pas de photographe le conduisent vers le bâtiment et l’industrie. « Des sujets différents » s’amuse Jacky Macé, qui aujourd’hui sait toute la difficulté technique que représente la photographie de polo. Ce sera également la boxe et la mode. Un itinéraire jalonné de portraits… et d’un hasard. Alors qu’il vendait ses portraits à Deauville, Jacky Macé croise le chemin de Judith Belisha qui lui propose de venir photographier le polo dans le cadre de ce qui était à l’époque la Coupe Lancel. A Deauville, le lien s’établit avec les joueurs de Paris et notamment avec François de la Brosse, alors Président de la Commission Polo du Polo de Paris. Ce dernier lui demande de venir à Bagatelle photographier son équipe. C’était en 1993. D’année en année, Jacky Macé revient à Bagatelle et cela fait à présent 19 ans qu’il est l’un des photographes attitrés du Polo de Paris. Il y a eu ensuite, et aussi, Deauville, Megève, Chantilly, Sainte-Mesme, Morsang, La Moinerie…Pendant longtemps, Jacky Macé continue en parallèle à photographier la boxe, le sport le plus difficile à prendre en photo, avec le polo. « Boxe ou polo, tout change en un dixième de seconde. Un handicap 9 ou 10 reprend la balle en plein milieu de terrain et tous les angles changent, instantanément. Savoir anticiper. Rester concentré. Toujours ». Au polo comme partout il y a aussi les photos « en off », celles prises dans les écuries bien après la remise de coupes et la ronde des chapeaux, éloignées de l’image papier glacé habituelle. Jacky Macé se souvient d’un après-match à Deauville où Kerry Packer, la plus grande fortune d’Australie, accompagné de Cambiaso, avait créé l’ambiance à l’hôtel Royal en faisant la fête avec les petisseros de son équipe. Pas du goût de tout le monde. C’est pourtant ce décalage que Jacky Macé aime aussi immortaliser. Au fil des années, Jacky Macé a développé de solides relations, voire une véritable connivence avec les joueurs, jusqu’à devenir le photographe de leur vie de famille. A les observer ainsi, cela fait bien longtemps que Jacky Macé a tout compris d’eux. Il reconnaît leurs humeurs, simplement en les regardant jouer. Il est vrai que Jacky Macé n’a pas étudié la psychologie pour rien. Freud, Piaget, le constructivisme, et nous voilà partis très loin. Approche Feuerstein, méthode ABA … Jacky cela plus d’une heure qu’on discute à bâtons rompus des différentes écoles de pensée en matière de psychologie du développement, si nous revenions à notre interview ? Mais c’est qu’il en faut de la psychologie dans ce métier ! Alors qu’il évoluait encore dans le milieu de la boxe, Jacky Macé se souvient des photos prises dans le vestiaire de Joe Frazier à Levallois. Il n’aurait pas pu approcher le boxeur américain poids lourd, champion olympique et champion du monde sans un certain feeling et une certaine proximité. « Dans l’intimité de la boxe, on cesse d’être juste le photographe ». Grand souvenir… tout comme le souvenir de ce tournoi avec Cambiaso à Deauville. Pour bien suivre le match avec son appareil, on intellectualise le jeu, on imagine le coup d’après, pour positionner son objectif. « Mais là, soudain stop ! J’ai posé l’appareil pour le regarder. Je n’y arrivais pas. Un virtuose ! Il fallait que je comprenne comment il faisait ! » En 2011 Jacky Macé a exposé ses photos à l’Opéra Gallery à Paris, parallèlement au lancement de l’édition 2011 de Polo Collector. Après 2010 et 2011, cette année encore Jacky Macé et Ludovic Pailloncy font cause commune. Le 16 mars prochain, dans le cadre de l’Assemblée générale de la FFP, et de son cocktail, ils présentent ensemble, l’un l’édition 2012 de Polo Collector et l’autre ses photos de la saison 2011. Depuis près de 30 ans, Jacky Macé a constitué un fonds photographique d’un million de photos, parmi lesquelles une base et une ressource inégalées en matière de polo ! Jacky Macé est à la recherche d’une Fondation ou d’un Institut qui pourrait exploiter ses archives et médiatiser son travail. Depuis ses débuts, Jacky Macé a exploré presque tous les milieux, sportifs, artistiques, notamment au 104 à Paris, le rap aussi ou les milieux gothiques, les quartiers de Belleville, les squats et même l’armée où, à l’occasion de son service militaire, il a été le photographe des manœuvres, le seul autorisé à avoir un appareil dans sa chambrée. Le photographe, c’est l’homme qui est au bout du doigt qui appuie sur l’appareil qui vous prend en photo, vous et vos équipiers…C’est ce qu’on croit. Arrêtez-vous quelques instants, vous ne serez pas déçu. Lui vous connait déjà. Axelle de Borger