LA FEUillE DU FESTIVAL

Transcription

LA FEUillE DU FESTIVAL
L F
FESTIVAL
Édition 12 du Vendredi 30 mai
Prix du public J - 01
iTribu Montpellier Centre
36, rue Saint Guilhem - Montpellier
Tél. 04 67 555 111
iTribu Fréjorgues Ouest
39, rue René Fonck
Tél. 04 67 222 333
Participez au prix du public, en retirant votre
bulletin de vote au Pavillon Populaire.
L’Oeil de la Photographie est un quotidien international sur la photographie. Disponible en français,
anglais, chinois, et très bientôt dans d’autres éditions étrangères, il est lu dans plus de 100 pays.
Composé de l’ancienne rédaction du Journal de la Photographie , la trentaine de collaborateurs
répandue aux quatre coins du monde travaille chaque jour pour rendre compte de toute l’actualité
photographique sous toutes ses formes.
VUE SUR LE NET
Mazaccio & Drowilal: Résidence BMW / Musée
Nicéphore Niépce
Des chiens photographiés de dos devant un
coucher de soleil, deux chats dans les bras de
deux individus anonymes portant des t-shirts sur
lesquels sont imprimés des loups, des chaussons
à t ê t e d e c h a t s u r u n e m o q u e t t e r o u g e…
Leur production est fer tile; chaque série nous
permet de mieux comprendre l’anticipation du
duo face à leur conception artistique. Ils utilisent
l’imagerie populaire comme matériau, s’inspire de
ce qui les entoure et les fascine. Avec des images
vernaculaires glanées ici et là, sur internet, dans la
presse, ou réalisées par eux-même, ils réinventent
le kitsch contemporain.
CES PROCHAINS JOURS
Samedi 31 mai
19h00/00h30 Soirée de clôture - Remise de Prix
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Bar Espla Concept - Esplanade Charles de Gaulle (Face au
Pavillon Populaire) Entrée : 2 rue des Augustins
LE MICRO-TROTTOIR
… et la question piège !
Bonjour, je souhaiterais
savoir ce que vous avez
pensé des Boutographies ?
C’est la seconde fois
que je viens, et comme
l’année dernière je suis
agréablement surprise.
C’est toujours des nouveaux
talents plein d’idées
originales et très variées.
C’est ce que j’apprécie
énormément.
Et cette année quel est
l’artiste qui vous a le plus
marqué ?
Il y en a plusieurs à vrai dire.
Marine Lupercale et ses
extravagantes Chimères est
très impressionnante. J’ai
aussi beaucoup aimé les
jardins de Giuseppe Moccia
qui sont très calmes, très
doux mais avec une grande
valeur. Les photographie de
Tidus Simoens sont aussi
très touchantes, les couleurs
et les enfants photographiés
me rendent sensible.
Y’en a t-il un en particulier
que vous souhaiteriez voir
remporter le prix du public ?
Je pencherais pour Laura
Lafon qui encore très
jeune et qui a sans doutes
besoin d’un grand coup
de pouce. Puis on peut
sentir qu’elle s’est vraiment
investie dans son travail.
L’accompagnement de
son travail par un livre
confectionné à la main est
une bonne idée, d’autant
plus que c’est très joliment
fait !
Merci ! Je vois que vous avez
été attentive au travail de
chacun. Peut être pourriez
vous répondre à l’énigme
suivante qui vous permettra
de remporter les catalogues
des Boutographies: Tantôt
Bourreau, tantôt protecteur,
j’ai fait des ravages au
pavillon populaire. Qui suisje ?
Le Photographe ?
Non ce n’est pas ça mais
merci d’avoir participé !
Déf ilent ainsi les séries telles
que «Paparaz zis», «Nunuche»,
«Babies», «Sculpture Park», «Le Déclencheur »,
«Phone Call», «Ca gicle» et pour finir «Wild Style»,
le fruit de leur travail en résidence, qui consiste en
une étude anthropologique, iconographique et
photographique de l’animal et ses représentations
culturelles contemporaines.
En attendant de voir l’exposition présentée à Arles,
et l’ouvrage publié aux éditions Trocadéro, nous
Tel quel, cela paraît invraisemblable, incongru,
et complètement décalé. C’est pourtant avec ces
trois images que l’on découvre la résidence BMW
au Musée Nicéphore Niépce menée par le duo
d’artistes Mazaccio & Drowilal. Le suite du travail
es t sous embargo, un se cret pré cieusement
gardé jusqu’à la présentation de l’exposition aux
Rencontres d’Arles.
Nous nous sommes rendus à Chalon-sur-Saône,
au Musée Niépce pour découvrir la travail des
résidents de cette troisième édition (Alexandra
Catière résidente en 2011 et Marion Gronier pour
2012), et au delà du résultat de la résidence,
la rencontre ave c deu x ar tis tes plutôt…
inconventionnels !
avons souhaité vous présenter un échantillon des
travaux du corrosif duo Mazaccio & Drowilal.
1Titre
issu d’un livre d’artiste réalisé par Mazaccio
& Drowilal
«100% comique, 1% artiste»1
Des fronts plissés, des sourcils relevés, des mines
de st ylo qui commencent à noircir le papier…
Les journalistes découvrent les premières images
d’Elise Mazac et Rober t Drowilal, et puis très
vite les sourires et les rires envahissent la petite
salle qui a accueilli les deux artistes pendant 3
mois. Avec leur accent du sud-ouest, Mazaccio
& Drowilal se présentent, devant un écran qui
projète leurs différentes séries. On découvre alors
un duo excentrique composé de personnalités
bien singulières m êlant név rose, obsession,
humour et humilité.
Article extrait de la revue
www.loeildelaphotographie.com
5 décembre 2013 par Ericka Weidmann
Pour en savoir plus : www.welivehere.eu
www.museeniepce.com
www.bmw.fr/artetculture
MARINE LUPERCALE
LA PHOTOGRAPHE DU JOUR
4 Ï M F D U J P O Chimères
Quel a été votre parcours artistique avant les
Boutographies ?
Je dessine depuis toute petite. Je me suis très
tôt orientée vers les filières artistiques avec
un bac littéraire et artistique, puis les BeauxArts à Paris, Toulouse et Cergy Pontoise. J’ai
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ans et suis partie vivre à l’étranger. Je me suis
installée en tant que travailleur indépendant
depuis une dizaine d’années, avec une partie
de mon activité dédiée au graphisme et à la
mise en page, une autre à la fabrication de
jouets et à l’illustration, et une dernière à la
photographie.
Quels procédés techniques avez-vous utilisé
pour inventer ces chimères ? Est-ce que ce
sont des créations spontanées ou êtes-vous
partie d’une base en dessin ?
Ces chimères sont nées de deux sources im-
portantes dans mon travail. La première est
la microphotographie. Je récolte des organismes vivants, des substances diverses ou
des végétaux, je les observe et les photographie au microscope. Ce que je découvre à ces
échelles de grossissement (jusqu’à 1000 x) est
souvent imprévisible —sans doute parce que
je n’ai jamais eu l’occasion de me servir du
microscope avant— et attise mon imagination. Je sais mieux maintenant quel type de
matières seront les plus intéressantes comme
base de travail, mais il y a toujours une bonne
par tie du travail qui reste accidentelle. La
deuxième source est la fabrication de petits
univers dans des aquariums. Je mets en scène
des végétaux, des légumes, des matériaux
(plastique, métal, papier, f ibres, etc.) et je
laisse évoluer la scène. L’eau rend perceptible
une atmosphère et le passage des rayons de
lumière. Les objets sont d’abord ex trême ment nets, brillants, couverts de bulles, puis
ils changent de nature, ils se décomposent,
deviennent parfois presque transparents et
la lumière les transperce tandis que l’eau se
trouble. Ils deviennent étranges. C’est donc
aussi une source de fantasmagorie très féconde pour élaborer des mondes imaginaires.
Comment votre travail a-t-il été reçu dans le
milieu de la photographie ?
J’ai eu l’occasion de montrer ce travail dans
un e p e ti te gal e r i e à To ul o us e, qui s’es t
montrée très enthousiaste, puis au festival
ManifestO et enfin au centre culturel Henri
Desbals, toujours à Toulouse. Quelques personnes, de tous âges et de toute provenance,
ont été emballées et ont exprimé leur enthousiasme. Mais beaucoup de gens ont eu une
réaction inverse, plutôt hostile. Le côté très
organique, viscéral et chargé les a repoussés.
Selon Gaston Bachelard dans L’Eau et les
Rêves, « L’art est de la nature gref fée. C’est
la gref fe qui peut donner vraiment à l’imagination matérielle l’exubérance des formes
». Cette idée de greffe me semble très juste
pour décrire ce qui me motive, cette envie de
mêler différentes formes de vie, de créer des
êtres hybrides et de trouver un corps subjectif imaginaire.
Je cherche à créer des images qui ont la texture du rêve, à faire éclore un paysage mental
spéculatif, fait de collisions et d’amalgames
fantasques. Je cherche à élargir, à ouvrir ma
vision. Les sensations les plus contradictoires
émergent de l’obser vation de la nature :
absurdités, répulsions, surprises et enchantements, c’est un terreau fertile de cauchemars et de rêveries. Ces ambivalences sont un
moteur très puissant et permettent des transpositions sans fin. J’ai l’impression que mon
travail est vraiment évocateur quand il est à
la frontière entre deux sentiments contradictoires, qu’il exprime une tension. Je voudrais
essayer de matérialiser simultanément le processus de création et de destruction, en révélant la beauté qui se dégage des cycles de vie.
Il y a quelque chose de jubilatoire dans le fait
de dompter ses propres démons, d’exprimer
ses obsessions et ses angoisses et de faire surgir de la beauté.
Interview réalisée par Noémie Di Franco
des enfants
Quel est le rôle
de l’abeille dans
l’écosysteme ?
La Feuille du festival, feuillet quotidien réalisé par l’association
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Rédaction : Noémie Di Franco, Brigitte Pertoldi
Maquette : Susanne Klein, Maxime Mollard
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La Feuille du festival est imprimée avec le soutien de Tomoe
Ne pas jeter sur la voie publique
nette
Qu’évoquent pour vous ces créatures fantastiques ?
Elles pollinisent les fleurs
La Devi
Du côté des photographes, l’aspect retouche
et montage n’est pas toujours perçu comme
quelque chose de noble et n’a donc pas encore sa place comme travail photographique
à part entière.